Côte d’Ivoire : La situation va de mal en pis

Les manifestations des ex-soldats rebelles à Bouaké et Korhogo, villes du centre et du nord de la Côte d’Ivoire dégénèrent. Quatre “démobilisés”, comme ils se font appeler, ont été tués mardi 23 mai par des éléments de la police à Bouaké selon un nouveau bilan communiqué après le décès d’un des blessés.

A Bouaké ancienne capitale rebelle, les démobilisés ont chassé la police et la gendarmerie du corridor sud d’entrée de la ville et empêchent la circulation sur cet axe, qui est le principal du pays, reliant au sud à la capitale économique du pays, Abidjan, et au nord le Burkina Faso voisin.

Les démobilisés dont le nombre est estimé à environ 6.000 à travers le pays sont d’anciens rebelles qui n’ont pas été intégrés à l’armée contrairement aux mutins. Lors de la mutinerie, mi-mai, un démobilisé avait été tué à Bouaké par les soldats révoltés qui estimaient que les revendications des démobilisés mettaient en péril le paiement de leurs primes.

Ils réclament  18 millions de F CFA de primes (27.000 euros) alors que les mutins ont obtenu 12 millions (18.000 euros) après leurs deux mouvements de janvier et mai.

« On ne quittera pas d’ici, une de ces trois personnes doit nous appeler pour nous faire partir: le président ivoirien Alassane Ouattara, le ministre de la Défense Alain-Richard Donwahi ou le chef d’état-major Touré Seko », a affirmé à l’AFP Diomande Megbe, porte-parole du mouvement

La ministre de la Solidarité Mariatou Koné, venue assister à la levée du corps à la morgue, a prononcé un discours promettant notamment qu’un fonds soit mis en place pour des « projets » aide à la création d’entreprises de démobilisés. Ses propos ont provoqué la colère des démobilisés. « On ne veut pas des projets, on veut l’argent », a crié l’un d’entre eux

« Comment paie-t-on 17 millions – 12 millions cette année et 5 millions en 2014 selon lui – aux mutins et à nous, on nous parle de projets ! », a lancé M. Megbe.