Sécurité : quatre morts dans plusieurs attaques près de Bamako

Selon plusieurs informations, des assaillants non identifiés ont mené une double attaque hier lundi dans la soirée dans la région de Koulikoro. Le poste de péage de Kassela à l’entrée de Bamako et la caserne des sapeurs pompiers à Markakoungo à 80 km de la capitale ont été pris pour cible. Le bilan provisoire est de quatre morts dont deux membres de la protection civile et deux civils ainsi que des dégâts matériels importants. Plusieurs véhicules ont été incendiés. Le chanteur M’Bouillé Koité a également annoncé hier sur ses pages l’attaque du bus transportant son staff vers Kati. Des assaillants ont ouvert le feu sur le véhicule blessant le chauffeur. Les passagers ont été dépouillés de leurs biens assure l’artiste.

Ag’Na : Numérique et culture en symbiose

Le festival Ag’na se tiendra du 25 au 28 février à Koulikoro. Organisée par Ciné à Dos, outil du groupe de communication et d’éducation  Walaha, et le Festival au désert, cette 2ème édition se veut  hybride, en présentiel et en ligne. Elle vise à exploiter le numérique pour en faire une richesse culturelle.  

« Ag’na » signifie « culture » en tamasheq. Le festival est une  initiative de Ciné à Dos et du Festival au désert, une manifestation musicale qui se déroulait chaque année à Essakane, dans la région de Tombouctou. Depuis la crise du Nord, c’est devenu un festival itinérant qui se joint à d’autres manifestations culturelles du Mali.  « Le Festival au désert, n’ayant plus de site depuis un certain temps, s’est mué en Caravane culturelle pour la paix et se promène de festival en festival. Ciné à Dos est à la base un festival de cinéma itinérant. Les deux ont décidé de se mettre ensemble. Ciné à Dos s’occupe de la partie digitale et numérique et le Festival au désert de la partie culturelle», explique Boutout Aliou Sall, Directeur de la communication.

Le thème est « S’adapter et se développer ». Selon Fousseyni Diakité, Directeur du festival,  c’est un prétexte pour « discuter de la question de la résilience dans ce monde de catastrophes, de pandémies et d’accélération de croissance numérique ». « Le numérique dans les industries créatives », « Du tourisme grâce au numérique » et « La citoyenneté numérique » sont les sous-thèmes abordés.

Plusieurs innovations sont programmées. « Il y aura un mini festival de cinéma, une première au Mali, avec des prix de cinéma. Nous allons aussi transformer l’île de Koulikoro en désert, comme si on était à Tombouctou. Toute cette partie culturelle du Nord va s’y trouver. Il y a aussi le fait d’organiser en période de Covid-19, un festival hybride. Une partie se déroulera en  présentiel et une autre en netmeeting, via des applications comme Zoom », explique Boutout Aliou Sall.

Au programme de cette édition 2021, un forum sur le digital en Afrique, des ateliers de réalisation d’œuvres multimédia, des projections de grands films et de films d’amateurs, des actions de sauvegarde du fleuve et des actions de sensibilisation. Des concerts sont également prévus, avec plusieurs stars de la musique urbaine, dont les Guinéens Soul Bang’s et Manamba Kanté, et Iba One, Dr Keb, Mylmo, Vieux Farka Touré, etc.

Avec ce nouveau format hybride, Ag’na vise plus de 100 000 festivaliers physiques et virtuels. 7 pays sont invités.

Boubacar Diallo

 

Koulikoro : bientôt au cœur de l’industrialisation

Après Bamako, la région de Koulikoro va abriter la prochaine zone industrielle du Mali. Les travaux d’aménagement du site ont été lancés ce matin 

C’est sur un terrain pour l’heure boueux que le ministre des Mines et du Pétrole, le Pr Tiemoko Sangaré a procédé au lancement des travaux d’aménagement de la zone industrielle de Koulikoro. Les plus de 60 hectares de terrain devraient ressembler dans quinze mois (si délai respecté) à un imposant site accueillant plusieurs unités industrielles. « Nous avons dépassé nos espérances, au départ, c’était 60 hectares, mais avec la forte demande, nous en avons demandé plus pour contenter et nous avons eu une réponse positive », s’enthousiasme Abdoulaye Maiga, directeur de l’agence d’aménagement et de gestion des zones industrielles (AZI). Situé à deux kilomètres de la ville de Koulikoro, le site industriel sera viabilisé par des aménagements portant sur l’électrification et le réseau téléphonique, entre autres. Autant de projets qui profiteront à la population de la deuxième région du Mali. Population qui n’a d’ailleurs pas boudée son plaisir lors de la cérémonie de lancement des travaux. « L’avenir appartient à l’industrie, c’est un vecteur indispensable pour l’émergence d’une zone, cette zone industrielle replacera notre région parmi les plus grandes », s’est réjoui Ely Diarra le maire de la commune urbaine de Koulikoro.

Le désolant spectacle de l’usine de l’huilerie cotonnière du Mali (HUICOMA) autrefois fierté de la région et aujourd’hui à l’abandon ne devrait être qu’un mauvais souvenir pour les habitants de la Cité du Meguetan. 1000 emplois sont déjà assurés d’être créé par l’implantation de la firme pharmaceutique Tobinco. « Le Mali est un pays de possibilité, nous l’avons constaté lors du forum Invest in Mali, c’est ‘’The Place to Be’’et c’est pour cela que nous sommes là », justifie le Ghanéen Samuel Amo Tobbin, PDG de la firme qui va investir plus de 16 milliards de FCFA pour la construction de son usine. Le maire Diarra espère 10.000 à 15.000 emplois directs dès la fin des travaux. De quoi retenir une jeunesse qui déserte la région pour chercher meilleure fortune ailleurs, le plus souvent en Europe, en tentant une périlleuse traversée de la Méditerranée. La région qui dispose d’un important potentiel agricole et minier et d’une proximité avec la capitale, est très peu exploitée selon ministre du Développement Industriel, Mohamed Aly Ag Ibrahim. « Par la mise à disposition de ce site aux normes internationales, Koulikoro va renouer avec sa vocation industrielle », affirme-t-il. 

Arts visuels, de nouveaux métiers

Internet et les multiples applications des TIC ont un impact révolutionnaire dans de nombreux domaines. Ils ont notamment permis de réinventer la communication par l’image, que ce soit dans un contexte de création ou dans le dessin de production. À l’occasion du festival des arts visuels à Koulikoro, focus sur ces nouveaux métiers.

Les arts visuels intègrent aujourd’hui les nouvelles technologies et mettent l’accent sur le métissage des styles et des techniques constamment améliorées, de sorte à influencer aussi bien la conception, la réalisation et la diffusion des projets que la communication qui en découle. Ce secteur a connu au Mali un intérêt certain de la part de nombreux jeunes, comme Zeina Sidibé, photographe reporter et étudiante en multimédia au Conservatoire des arts et métiers multimédias Balla Fasséké Kouyaté de Bamako. « J’ai été formée dans le domaine du cinéma numérique par les partenaires français du projet Walaha, alors que j’étais encore au lycée et j’ai pu réaliser, dès 2012, mon 1er court-métrage de 9 minutes qui a été projeté lors du festival ». Comme elle, de nombreux jeunes Maliens choisissent le Conservatoire ou les filières privées qui se multiplient pour apprendre à maitriser ces nouveaux modes d’expression artistique. Selon Fousseyni Diakité, directeur du festival des arts visuels « Ciné à dos », qui se tiendra du jusqu’au 7 mai 2017 à Koulikoro, « il est important de contribuer à l’économie créative au Mali à travers les arts numériques. D’où la naissance de ce festival qui est un évènement grand public où convergent le cinéma, la photographie, le graphisme et la musique en vue du développement humain et économique durable au Mali ».
Nouvelle ère Aujourd’hui, de nombreux métiers de l’art s’inscrivent dans l’ère du numérique et cela influe sur les œuvres. Les designers réalisent désormais tous leurs dessins techniques à l’aide de logiciels en deux ou trois dimensions, intégrant même la couleur, de sorte à produire, en gagnant du temps, des dessins très réalistes dès l’étape de la conception. Pour les photographes, les techniques traditionnelles avec pellicule ont été presque oubliées au profit d’outils, notamment de traitement de l’image, qui ont grandement modifié la pratique de leur art.
Bon nombre des professionnels de ce secteur sont des travailleurs indépendants, bien souvent autodidactes. Il leur faut également diversifier leurs compétences et certains d’entre eux sont amenés à enseigner, à réaliser des sites Internet, à monter des décors pour le cinéma, la télévision ou le cirque, à prendre des contrats de photographie. Pour ceux qui sont salariés, il est souvent nécessaire d’être graphistes, infographistes ou maquettistes, voire les trois à la fois.
Aboubacar Sidibé

Grève dans le secondaire à Koulikoro

La coordination de Koulikoro du Syndicat des Professeurs de l’Enseignement Secondaire et des Collectivités (SY.P.E.S.Co) a enfourché son cheval de bataille pour défendre les droits de certains de ses membres, qui n’ont pas encore perçu leur salaire de février 2014. Le SY.P.E.S.Co est né en mai 2010 de l’éclatement du Syndicat des Professeurs Contractuels de l’Enseignement Secondaire (SY.P.C.E.S). Le retard de salaire du mois de février des enseignants des collectivités des I.F.M (Institut de Formation des Maà®tres) de Kati, Kangaba, Nara et de l’Institut de Formation Professionnelle de Fana, l’a poussé à  déclencher un arrêt de travail à  compter de ce lundi 17 mars 2014. Pour Mamadou Traoré, secrétaire administratif du bureau exécutif national du syndicat et enseignant au Lycée Public de Kalaban-coro, « l’arrêt de travail est reconnu par l’Organisation International du Travail (O.I.T), qui autorise le salarié à  y recourir s’il n’est pas en possession de son salaire à  partir du 05 ou 08 du mois suivant ». Il faut dire que le mobile de ce débrayage rapelle l’un des points de revendication que le bureau exécutif national du syndicat a exposé le 07 mars 2014 au cours d’une conférence de presse : « le payement des salaires à  terme échu ». Parmi ces revendications, on peut citer, entre autres, « le respect strict du caractère volontaire de l’A.M.O, l’arrêt immédiat du prélèvement sur les salaires des non adhérents et le remboursement des sommes indument prélevées », « l’octroi d’un statut autonome aux professeurs de l’enseignement secondaire, « l’accélération des contrôles pédagogiques et la signature des projets de décision y afférents », « l’augmentation des salaires des enseignants en les ajustant à  ceux de la sous région »Â… Le syndicat considère que l’amélioration des conditions de vie des enseignants du secondaire passe par la résolution de ces problèmes surtout lorsqu’il se trouve que 70% des enseignants relèvent aujourd’hui de ce qu’on appelle « la fonction publique des collectivités ». « Vous convenez avec moi que le retard de salaire est un phénomène stigmatisant (…). C’’est le lieu donc d’exprimer notre amertume à  l’opinion nationale et de dire aux autorités compétentes que nous n’acceptions plus qu’il y ait une différence de traitement de salaire entre les enseignants maliens », avait confié aux journalistes Adama Konaté, le secrétaire général du bureau exécutif national du syndicat, avant d’ajouter que « nous voudrions désormais que nos salaires soient payés à  terme échu pour ne plus être stigmatisés par ce phénomène. Le traitement que nous enseignants des collectivités subissons affecte profondément notre condition de vie, de travail parce que nous n’avons pas de plan de carrière, nos salaires et accessoires prennent toujours du retard chronique »Â…

L’armée malienne à l’école européenne

Sept cents soldats maliens face à  deux cents formateurs issus d’une vingtaine de pays de l’Union européenne. La France, qui commence tout juste à  retirer ses soldats présents au Mali, fournit près de la moitié des effectifs. Le premier bataillon est arrivé dans le camp militaire de Koulikouro, à  soixante kilomètres de Bamako, le 2 avril dernier. à€ terme, ce sont plus de 2500 soldats, «près de la moitié des forces combattantes maliennes», selon un responsable du programme, qui passeront entre les mains des militaires européens. Le but: renforcer les capacités techniques mais aussi théoriques des soldats pour remettre les forces nationales à  niveau. «Le premier défaut de cette armée, c’est que les gens ne sont pas habitués à  travailler ensemble, explique le lieutenant-colonel Vieillefosse, responsable de l’entraà®nement au sein de la mission de formation. Ce qui manque, c’est la cohésion d’une unité qui fait que lorsque le chef donne un ordre tout le monde suit parce que la confiance vient du subordonné et l’ordre du supérieur.» En d’autres termes, il s’agit en premier lieu de mettre en œuvre le bon fonctionnement de la chaà®ne hiérarchique. La formation prévoit aussi des phases techniques spécifiques à  chaque métier – fantassin, artilleur ou encore cavalier – ainsi que des phases communes à  tous les soldats. C’est justement à  ce socle fondamental que sont consacrées les premières semaines de la formation. Droit humanitaire Ce matin-là , au milieu d’un terrain de football, les militaires maliens s’entraà®nent au tir. «Videz les chargeurs! Plus vite!», s’égosille un formateur lituanien dans un anglais sommaire. Dans son dos, un traducteur répète en français les instructions. «Relâchez!» hurle, en fin d’exercice, le militaire lituanien à  ses élèves en nage. «Ce n’est pas difficile, assure l’un d’eux en haletant, il suffit de suivre les instructions. On apprend beaucoup ici. Par exemple les différentes positions de tir: couché, à  genoux ou debout. On connaissait tout ça, mais on se perfectionne.» «Ce sont déjà  des soldats, rappelle un instructeur. Ils possèdent les bases, mais ont besoin de beaucoup d’exercices.» Le formateur lituanien esquisse un sourire: «Ils ne vont pas assez vite, mais ce n’est que le début!» Des cours théoriques sont également dispensés sur la stratégie ou la gestion des troupes. Et parce que certains soldats maliens se livrent, depuis le début de la reconquête du nord du Mali, à  des violences sur les civils, des modules sont également consacrés au droit humanitaire et au droit de la guerre. «Tous les samedis matin, détaille le colonel Vieillefosse, une formation directe est dispensée sur le sujet. Le but est de prévenir les risques d’exactions. Pour contrer le sentiment d’impunité, nous voulons aussi leur montrer qu’ils sont indissociables, que l’action de l’un entraà®ne le discrédit sur l’intégralité de la force.» Ces entraà®nements sont dispensés par des experts prêtés par le ministère britannique des Affaires étrangères. Interviennent également des ONG et des organisations internationales, comme le Bureau des Nations unies pour les affaires humanitaires (Ocha). Un formateur tient enfin à  rappeler, de manière anonyme, que les militaires occidentaux sont là  pour enseigner les règles de la guerre mais pas pour faire la morale. «Nous serions mal placés», juge-t-il, en citant les exemples américains de Guantanamo et d’Abou Grahib.

A Koulikoro, des soldats maliens formés pour combattre les jihadistes

D’abord à  genoux, puis couchés sur le sol, ces soldats commencent par apprendre à  manier des Kalachnikov, sous l’oeil attentif d’instructeurs venus de sept pays membres de la mission de formation de l’Union européenne (EUTM): France, Royaume-Uni, Suède, Finlande, Lituanie, Luxembourg et Irlande. « Nous sommes très motivés pour cette formation qui était nécessaire pour nous. Après, nous irons au Nord combattre les terroristes », affirme le sergent Moussa Maà¯ga de l’armée malienne, parlant des islamistes armés qui ont occupé pendant près de dix mois en 2012 cette région qui représente les deux tiers du Mali. Depuis le 11 janvier, les jihadistes en ont en partie été chassés par une intervention armée franco-africaine, en soutien à  l’armée malienne qui, humiliée par la conquête fulgurante du Nord par les groupes armés début 2012, reste incapable de les combattre seule sans une solide formation. Face au sergent Maà¯ga, le lieutenant-colonel Gérard Veillefosse, de l’armée française, fait partie des 200 premiers formateurs de l’UE. « Le premier objectif est d’assurer la coordination du groupe », assure l’officier français, en notant que ces soldats ont auparavant été formés dans divers pays. « Ca ne peut pas fonctionner, parce qu’ils ne sont pas habitués à  travailler ensemble », affirme-t-il, ajoutant: « Le ciment, c’est la cohésion ». Depuis le début de la formation il y a une semaine, le camp d’instruction militaire de Koulikoro grouille de monde: vendeuses de frites et de viande, maçons achevant la construction de hangars devant servir de salle de cours, agents de nettoyage et militaires s’y côtoient. Au centre du camp d’environ six hectares, un hélicoptère vient d’atterrir près de tentes servant d’hôpital de campagne. « C’est un exercice de transfert de blessés de guerre. Il faut se mettre véritablement dans une situation de guerre. Je n’aime pas le mot +simulation+, nous faisons comme si nous étions sur un terrain de conflit », explique Boubacar Tiné, officier malien. « Fiers d’être Maliens » Non loin de là , deux formateurs finlandais marchent difficilement. Venant d’un pays o๠il faisait -25°C quand ils l’ont quitté, ils ont encore du mal à  supporter les 40°C de Koulikoro. . . Les premiers soldats maliens en formation viennent de tout le pays. Parmi eux, des Arabes et des Touareg, deux communautés minoritaires souvent assimilées aux islamistes par la majorité noire du pays. « C’est vous qui voyez en moi un Touareg. Moi, je suis un militaire malien avant tout. Nous voulons être formés pour défendre notre pays. Nous sommes fiers d’être des Maliens », explique Chérif, sergent touareg. Maniement des armes et discipline de groupe pour les simples soldats, techniques de commandement pour les officiers. Assis dans une salle du premier étage d’un bâtiment du centre d’instruction, ces derniers écoutent avec beaucoup d’attention un homologue français qui leur dit: « Lorsque vous donnez des instructions à  un subordonné, vous reprenez à  haute et intelligible voix, pour qu’il comprenne bien que ce sont des ordres ». L’ambition de la formation européenne est de mettre sur pied une armée nationale qui intègre aussi ce que représente le respect les droits de l’Homme, l’armée malienne actuelle étant régulièrement accusée d’exactions, en particulier contre les Arabes et Touareg. Au total, quatre bataillons d’environ 700 militaires maliens doivent être formés. « Chaque formation va durer dix semaines et se fera en deux phases: une formation militaire générale et, très rapidement, une spécialisation », explique le lieutenant-colonel Philipe de Cussac, porte-parole de l’EUTM. Une spécialisation « très pointue », selon lui, pour mettre sur pied « des forces spéciales », former des tireurs d’élite, des experts en télécommunications, génie, artillerie. Les premiers soldats maliens formés par l’UE seront opérationnels dès le mois de juillet et iront, pour beaucoup d’entre eux, dans le nord du Mali o๠subsistent des poches de résistance islamiste.

A Touba, les 28km de la discorde

Le village de Touba, dans la commune de Duguwolowila, est réputé pour la ferveur religieuse de ses habitants et leur esprit d’entreprise. Depuis quelques temps il doit également sa renommée à  une affaire d’argent et de goudron. En 1975, les gens de Touba ont ouvert une déviation au niveau de Sirakorola afin d’aller au village sans avoir à  faire un détour par Banamba, et économiser ainsi plusieurs kilomètres. Cette route de 28km – les «Â 28 » comme on l’appelle communément – est un bourbier en saison de pluies. Ni les camions, ni les bus ni les deux-roues ne s’aventurent sur l’axe. Seules quelques charrettes s’y risquent, en s’embourbant parfois pendant plusieurs jours avec leurs marchandises. Après l’homme d’affaires, les amis du député Pour remédier à  cela les ressortissants ont décidé de donner un peu de leur argent chaque année pour «Â panser » les portions les plus impraticables. La première initiative est venue de Djedi Tandja, un richissime homme d’affaires qui a fait fortune en Afrique australe dans les années 70. Il a été suivi par d’autres fils du pays qui se sont regroupés au sein du mouvement de la jeunesse de Touba pour le développement (MJTD). Après plusieurs réparations à  mettre au compte de Djedi Tandja, le MJDT a mobilisé en 1994 la faramineuse somme de 149 millions de FCFA pour une nouvelle réhabilitation de la voie. Mais à  chaque saison des pluies la voie, très sollicitée, se dégradait. Au fur et à  mesure, les divisions politiques de la communauté ont tari les financements. Alors d’autres se sont mis à  mobiliser des fonds pour la voie, en l’occurrence des proches du député de Duguwolowila, Hamadaou Sylla, peu apprécié car accusé de partialité lors des élections municipales de 2009. Une route très politique Les habitants ont donc appris avec méfiance que l’entourage du député a réuni 24 millions de FCFA pour venir au secours des populations riveraines. Approché par nos soins, Hamadaou Sylla assure que la décision de mobiliser cette somme a été prise à  son insu, raison pour laquelle il a soumis le projet aux notabilités pour agir dans la transparence. Aujourd’hui, 2,3 km de routes plus une portion de 200m ont été réparées par le député. Ses opposants ont vu d’un mauvais œil qu’il aille en faire la publicité à  la télévision. Mais pour l’élu cette médiatisation a permis de récolter 13 millions de FCFA. Les populations se disent maintenant ravies de l’initiative, même si la voie reste à  parfaire. Les «Â 28 » se parcourent désormais en trois heures en véhicule tout terrain. Le bitumage total de la voie est à  portée de mains, mais ne pourra se faire qu’au prix de l’union des fils de la localité, toujours divisés.

Kokè le violeur de Massala aux arrêts

Faisant office de gardiennage au verger du sieur Laye Traoré à  Massala, Moriba Diarra dit Kokè, C’’est de lui qu’il s’agit, éprouvait un plaisir réel à  violer les jeunes dames du village au point qu’il en avait fait son passe temps favori. Selon nos informations, cet homme n’en nétait nullement à  son premier forfait. Il opérait à  l’aide d’un fusil artisanal et d’un couteau avec lequel il menaçait ses victimes pour les obliger à  satisfaire son instinct sexuel. Un violeur en turban La liste de ses victimes ne cessait de se rallonger. «Â Il a violé 5 à  6 femmes, toutes ressortissantes du village de Massala », indiquent les éléments de la gendarmerie. Par peur certainement de la société, les victimes de Moriba Diarra (dit Kokè), n’avaient cependant jamais eu l’audace de le dénoncer. Sauf que ce mercredi 20 février, le destin le lâcha. En effet, alors que C’’était l’heure pour les bonnes dames d’aller chercher du bois mort dans les broussailles, Kokè était à  l’affût. Trois femmes sont prises dans son embuscade, mais deux d’entre elles réussissent à  s’en fuir. Le criminel parvient néanmoins à  se servir de la troisième, une femme mariée, avant de prendre la poudre d’escampette. Le verger qu’il garde a été vite localisé par les villageois qui, avant tout acte de riposte, ont alerté au plus vite la Brigade Territoriale de Koulikoro. Sans plus attendre, le commandant de brigade de Koulikoro, Oumar Sidibé dit «Â Parker », a dépêché ses hommes sur les lieux. Après une première séance de ratissage les éléments n’ont pu dans un premier temps débusquer le criminel. Les malheurs de Kokè Malgré son turban, une de ses victimes, avait pu capter l’image de son visage. C’’est d’ailleurs cette dernière qui coopérera avec les gendarmes. Avec le concours de cette dernière, les gendarmes ont pu explorer une autre piste qui les mènera au délinquant. Attrapé sur les hauteurs de la colline de Massala, trois jours après son forfait, Kokè a plusieurs fois nié les faits. Mais n’ayant pu résister longtemps face au rouleau compresseur du sous lieutenant Parker, le criminel a fini par craquer en avouant son crime. Même entre les mains des gendarmes, Kokè n’a pu échapper à  la furie de la population qui l’a copieusement lynché au moment de son arrestation. Battu à  sang par la population, il s’en est sorti, avec de graves blessures, et n’eut été intervention musclée des agents, le criminel aurait succombé. En garde à  vue, Kokè devra s’attendre à  être jugé par la Cour d’assise pour crimes sexuels.

Axe Koulikoro – Nyamina: Un braqueur mis aux arrêts

l’axe Koulikoro – Nyamina commençait à  mériter le qualificatif que d’aucuns lui ont attribué, à  savoir, « l’axe du mal », tant les braquages, attaques à  mains armées et vols y sont légion. C’’est pourquoi la joie et le soulagement étaient des sentiments largement partagés à  l’annonce de l’arrestation par la BT de Koulikoro de Seyba Coulibaly. Celui là  même qui, au su de tous, braquait les passants et les dépossédait de leurs biens. Le malfrat opérait-il pour le compte d’un gang ? En tout cas, l’enquête ouverte par l’Adj chef Oumar Sidibé ne l’a pas encore prouvé. Un vélo comme appât Le braqueur qui avait l’habitude de tendre des embuscades à  ses victimes a été mal inspiré le samedi 14 janvier. A l’aide d’un vélo volé, il a tenté de jouer son mauvais tour à  un forain peul du nom de Alpha Diallo. Perché sur une moto « Djakarta » en compagnie de son fils, Alpha, à  la vue du vélo visiblement abandonné sur l’artère principale, n’a eu d’autre alternative que de s’arrêter et voir si son propriétaire était en difficultés. Soudain, le propriétaire du vélo, pardon, le malfrat surgit des buissons pour braquer sa « proie » en lui intimant l’ordre de lui remettre tous les biens qu’il avait sur lui. s’en suit un accrochage, pendant lequel, malheureusement pour le voleur, la victime prend le dessus. Face à  la ténacité et au refus d’obtempérer de Diallo, Seyba n’a d’autre solution que d’abandonner et de s’enfuir dans la ville Nyamina. Alerté au plus vite de l’affaire, le commandant de brigade de Koulikoro, l’adjudant-chef Oumar Sidibé, a immédiatement dépêché ses hommes sur le terrain à  Nyamina afin de traquer le délinquant et mettre fin à  sa cavale. Ceux-ci bénéficieront sans doute du soutien de la population de Nyamina au sein de laquelle les victimes de Seyba Coulibaly ne se comptaient sur les doigts d’une seule main. De recoupage en recoupage, les gendarmes réussiront à  appréhender le malfrat. Une fois arrêté, en possession de son « arsenal de guerre », à  savoir, fusil, hache…, le voleur a tenté de s’en sortir en essayant de se faire passer pour fou. Les éléments de la BT de Koulikoro ne se sont pas laisser berner et ont tôt fait de l’accompagner à  la brigade d’o๠il devra être incessamment transféré à  la Maison centrale de Koulikoro. Selon nos informations ce malfrat se serait enfuit de la Côte d’Ivoire à  la suite des évènements de post électoraux. En tout cas, son point de chute (à  Koulikoro), n’est nullement fortuit puisque la zone semble laissée à  elle-même au vu de l’absence criarde de postes et d’agents de sécurité.

Koulikoro a reçu la jeunesse URD

A la tête d’une imposante délégation, le Dr Madou Diallo président du bureau national de la jeunesse a été accueilli à  Koulikoro et Banamba le mercredi 28 décembre. l’objectifs étaot de recenser les problèmes des sections , de prendre les préoccupations en compte afin de proposer des solutions. En outre Il s’agit d’inviter les jeunes à  payer la caution du candidat Soumaila Cissé , un engagement pris par la jeunesse lors de l’investiture du candidat. C’’est dans une liesse populaire que la délégation a été accueillie à  Banamba , ville sainte de la région de Koulikoro. Apres la visite des chefs religieux traditionnels et administratifs, la délégation s’est rendue au quartier général (QG) du parti URD. Là -bas, la détermination des militants a été sans limites. La preuve, les habitants de Banamba ont gardé l’affiche de campagne de Soumaila Cissé de 2002. La fidélité des militants de Banamba au candidat Soumaila n’a pas bougé d’un iota, a noté Madou Diallo : « Nous sommes heureux de fouler le sol de Banamba , une ville sainte, ou l’on retrouve toutes nos valeurs sociétales. C’’est Banamba qui a été choisie pour débuter notre tournée de la deuxième région administrative du Mali ». Le président des jeunes est revenu sur les principaux objectifs de la visite . D’après lui, cette visite s’inscrit dans le programme d’activité du bureau national des jeunes. « Lors de l’investiture du candidat Soumaila Cissé, nous avons pris l’engagement de sillonner les 55 sections du Mali afin de recenser les problèmes et les préoccupations. Les différentes inventions ont porté sur le chômage, l’école, l’insécurité alimentaire etc… A noter que la délégation a enregistré l’adhésion du secrétaire général de la section CNID de Kiban. Miss Koulikoro plaide pour sa ville Koulikoro a accueilli la délégation dans la maison du peuple dans une atmosphère festive pour la conférence de section. l’intervention de miss Koulikoro, Kadiatou Doumbia, militante engagée de l’URD a galvanisé le public : « Je suis de l’URD avant d’être miss. Je demande à  la délégation de mettre Koulikoro au C’œur de ses priorités. Depuis l’HUICOMA que est en faillite, Koulikoro vit une descente aux enfers. Le chômage, l’emploi des jeunes, l’école malienne, sont de véritables désastres à  Koulikoro. Je crois au parti URD, je crois en Soumaila Cissé qui peut être la solution pour Koulikoro. La visite s’est poursuivie à  Kangaba jeudi matin . Conduite par Madou Diallo délégation était composée , de 5 vice président Moussa Sey Diallo, Ousmane Kelly secrétaire général , Abdoulaye Baba Touré secrétaire administratif adjoint, Modibo Doumbia , Bella Guindo chargé des questions électorales , Ibrahim Boré chargé de communication , Habibatou N Traoré 3 eme secretaire chargée au developpement et à  la promotion des jeunes, Modibo Doumbia premier secrétaire adjoint au développement et à  la promotion des jeunes, Soumaguel Cissé, 1 er chargé de communication et aux NTIC.

Koulikoro compte sur Soumi

l’élection présidentielle prochaine est l’occasion pour les koulikorois de faire le choix d’un candidat qui donnera à  la 2è région du Mali ,sa valeur d’antan. C’’est l’essence du message que les intervenants du club des amis de Soumaila Cissé ont véhiculé lors d’un meeting au Stade Mamadou Diarra de Koulikoro prés de la colline sacrée de Nianan Koulou dimanche 23 octobre. l’élection présidentielle du 29 avril approche à  grands pas et les différents candidats en sont conscients et multiplient les opérations de séduction en direction des populations pour conquérir leur voix. A l’appel de la fédération des clubs et comités de soutien à  Soumaila Cissé, candidat de l’union pour la république et la démocratie(URD), une forte délégation, conduite par son épouse et plusieurs membres de l’instance dirigeant du parti, dont Djibril Tangara(ex-président de la force citoyenne pour le changement et la démocratie qui a récemment rallié l’URD ) était dimanche à  Koulikoro. l’objectif était d’assister à  la fusion des clubs et comités du cercle en fédération et au lancement des activités de ladite fédération des clubs de soutien au candidat Soumaila Cissé. Plus d’une centaine de clubs et comités de soutien au candidat Soumaila Cissé ont vu le jour dans ce cercle. Le choix de soutenir Soumaila Cissé et de faire tout le possible pour sa victoire au soir du 29 avril 2012, résulte de plusieurs facteurs ,a indiqué le président de la fédération des clubs et comité, Bassirou Niang. Il a cité l’expérience du candidat dans l’administration, son passage à  la CMDT, au département de l’Economie et des Finances, à  l’Equipement et aux transports et à  la Commission de l’Union monétaire économique Ouest-africaine etC’… l’homme n’a jamais été cité dans les affaires Partout Soumi a fait ses preuves. Son nom n’a jamais été cité dans une sale affaire qui a porté préjudice au pays ou à  son peuple. Nous pensons qu’une fois au pouvoir, il sera capable de sortir Koulikoro et le pays de la galère, de donner de l’emploi à  sa jeunesse et mettre le pays sur la voie du développement, a indiqué pour sa part M. Fofana, porte-parole des clubs de soutien de Koulikoro. Ce dernier n’y est pas allé avec le dos de la cuillère pour fustiger ce qu’il considère comme de l’injustice commise à  l’égard de la région de Koulikoro en 2002 ; En cette année , le Mali organisait la coupe d’Afrique des nations. Les régions de Kayes, Sikasso, Ségou et Mopti avaient bénéficié de retombées économiques à  travers la réalisation d’infrastructures routières ou sociales. Pour les régions du nord, un programme spécial a été élaboré, «Â mais la région de Koulikoro, a été délaissée », a regrété M .Fofana De concert, les clubs et comités de soutient ont décidé d’accorder leurs suffrages au candidat Soumaila Cissé sans conditions. Nous ne voulons pas de thé, ni de T-shirt, ni d’argent. Nous voulons le développement de Koulikoro, la réouverture de ses unités industrielles notamment l’Huicoma, la création d’emploi pour les jeunes », ont scandé les militants de l’URD, soutenus par de mères de famille qui évoquaient les conditions pénibles dans lesquelles elles extraient le sable et le gravier du fleuve pour nourrir leurs maris et enfants. l’extraction du sable dans le lit du fleuve Niger est devenue après la fermeture de plusieurs unités industrielles, la principale source de revenu pour des Koulikorois. Pour ces citoyens de la cité du Mégetan. «Â il n’est plus question de servir de bétail électoral pour un candidat quelconque. Celui qui aura notre soutien devra intégrer dans son programme nos aspirations et en cela, nous avons confiance en Soumi que celui ne nous trahira pas ». Quant à  Mme Cissé Astan Traoré, elle a remercié les uns et les autres pour leur mobilisation et leur engagement pour le triomphe de la candidature de Soumaila Cissé. Elle a transmis à  l’assistance les félicitations et les encouragements du candidat investi de l’URD. Celui-ci compte, dira t-elle sur les jeunes les femmes et les personnes âgées qui doivent aller massivement s’inscrire sur les listes électorales afin de voter pour faire venir Soumaila Cissé au palais de Koulouba dès le 8 juin 2012.

EMIA : Un drame injuste !

Rien ne préparait ces jeunes élèves officiers qui sont morts dans des circonstances atroces à  l’EMIA, il y a un peu plus d’une semaine à  un tel destin, si ce n’est l’échec de ne pas réussir leur engagement. Désireux de servir leur nation, leur patrie, ils s’étaient enrôlés dans l’armée et avaient choisi l’école Militaire Interarmes de Koukikoro…Ecole tristement célèbre désormais. Puis un communiqué du gouvernement nous plongea dans la stupéfaction. Ils sont 5 dont une sénégalaise, à  avoir été arrachés à  l’affection de leurs proches et dans des circonstances non encore élucidées. Exercices d’entrainements, affirma t-on sans embages. Et sans d’autre explication. Que s’est -il donc passé pour que l’affaire, très vite soit fouillée et déterrée par les journalistes ? Camouflage au sommet, nos scribouillards de la République, ont très vite flairé que quelque chose n’allait pas rond dans cette affaire ? Comment peut-on mourir ainsi et lors de simples exercices ? Et survint le mot « bahutage » ou  » bizutage » si vous préférez, une pratique entre promotions supérieures et inférieures d’une même école. Il faut montrer aux cadets l’expérience des aà®nées ou plutôt, inciter les cadets à  impressionner les aà®nées, ça devait s’arrêter là . La pratique aurait ensuite tourné à  la barbarie la plus abjecte, et réveillé les instincts les plus bestiaux d’officiers élèves qui se sont acharnés sur leurs camarades. Battus à  morts, torturés, leurs sévices leur ont été fatals… Certes, des sanctions seront prises, des officiers relevés, l’enquête poursuivie pour établir les repsonsabilités individuelles et collectives, mais comment consoler les proches de la mort tragique de leurs enfants, ces enfants que rien ne prédestinait à  une telle fin. Enquête de moralité, l’on est en droit de s’interroger sur le fontionnement de cette armée ? Qui doit en dispenser la formation ? Comment sont recrutés les formateurs ? Quelles sont les règles dans l’école de formation ? Autant de questions qui nous taraudent aujourd’hui. Car il y va de la réputation d’une école, d’une nation entière… Que les jeunes officiers reposent en paix !

Logements sociaux : 127 nouveaux heureux

Les cérémonies de remises se sont déroulées successivement à  Sotuba ce lundi après-midi puis à  Koulikoro mardi. Ce sont les mêmes ferveurs, joies et émotions qu’on pouvait lire sur les visages de ces heureux bénéficiaires. C’’était aussi des retrouvailles entre le président de la république, Amadou Toumani Touré et ses camarades de l’armée de l’air à  Sotuba de la commune I du district de Bamako, le 3 octobre dernier au cours de la remise des clés de 127 logements sociaux. Les logements sociaux de Sotuba ont été réalisés par la société coopérative de l’Habitat de l’armée de l’AIR (SCOOPHAA). Sotuba, 127 militaires à  la retraite aux anges ! « Dans le souci d’assurer un toit à  chaque partant à  la retraite, la mutuelle de l’armée de l’Air a d’abord acheté des parcelles à  usage d’habitations pour ses membres. Deux ans après d’achat, aucune réalisation n’avait été faite sur ces parcelles. C’’est partant de ce constat, qu’en 2000, le chef d’Etat major de l’armée de l’Air, a souhaité la création d’une coopérative de l’habitat afin de réaliser les constructions. La coopérative est ouverte à  toutes les catégories du personnel : officiers, sous-officiers et militaires du rang de toutes les armées. Elle est basée sur le volontariat », a expliqué Hamady Kanté, Président du conseil d’administration de la société coopérative. Le chantier a été ouvert le 1er décembre 2005 est bâti sur une parcelle de 5 hectares. Ces logements sont de types F3, F4, F5. Types F3 au nombre de 7 sont pour les militaires de rang, F4 nombre (41) pour les sous officiers et types F5(79) pour les officiers. La réalisation de ces logements sociaux s’élève à  2 milliards de FCFA. C’’est dans une liesse populaire que le président de la république Amadou Toumani Touré a été accueilli à  Koulikoro, le 4 octobre dernier. Après la remise de 27 logements sociaux en 2007, 50 nouveaux bénéficiaires ont reçu leurs clés. Selon le ministre du logement des affaires foncières et de l’urbanisme, Yacouba Diallo, les prix de cession de chaque logement est de 9 150 00 FCFA pour le type F3 A pour le type F3A dalle et 8550 000 FCFA pour le type F3 B tôle. «Â Le remboursement, sans intérêt, par les bénéficiaires, est étalé sur 25 ans, soit une mensualité de 36 500fcfa pour les F3A dalle et 34500 FCFA pour les F3B tôle. Les bénéficiaires ne rembourseront que le cout de la construction qui représente environ 45%. Ces logements sont subventionnés par l’Etat à  hauteur de 55%, comprenant le cout du terrain, la viabilisation, le cout des études, de la surveillance, du contrôle et de la supervision, les exonérations fiscales et douanières », a indiqué Yacouba Diallo. Pour Modibo Keita, président de la Commission d’attribution de ces logements, tous les critères d’éligibilités ont été respectés. Le président de la république a déclaré que ces logements ne sont pas sociaux. Mais ce sont, dit-il, les prix qui sont sociaux. «Â Nous avons pris l’engagement de réaliser 10 000 logement de 2007 à  2012,  la réalisation de ces logement est la continuité de ce programme, et de réaffirmer que le programme va continuer jusqu’à  2012. La cérémonie a pris fin par la découverte des stèles des logements sociaux.

Koulikoro, la jeunesse crie victoire

Coups de sifflets, klaxons et vrombissement des motos, voila comment les jeunes ont manifesté leur joie à  la suite du communiqué du conseil des ministres qui a annonce lé départ du gouverneur de Koulikoro Soungalo Bouaré et du préfet Kadia Founè Maiga. Joint par téléphone, le jeune leader de Koulikoro Bina Diarra exprime toute sa satisfaction par rapport au départ de ces deux responsables. Il remercie le Président de la République pour sa marque de considération envers les jeunes et son écoute de la population. A titre de rappel Sounkalo Bouaré gouverneur de la région de Koulikoro était devenu un paria aux yeux de la population. A mainte fois les jeunes ont battu les rues pour demander son départ. Ils reprochaient au gouverneur et aux autres responsables de Koulikoro de marginaliser la 2ème région administrative du Mali dans la mise en œuvre du programme de développement du pays. Dans un mémorandum remis aux autorités en mars dernier, ils constatent que Koulikoro a été mise à  l’écart dans l’organisation d’événements nationaux et internationaux. Ils déploraient l’enclavement de la ville, le recrutement de jeunes d’ailleurs au détriment de ceux de Koulikoro, le laxisme des autorités administratives de l’Etat, le manque d’infrastructures publiques sportives et de loisirs, le manque de perspective d’emploi pour les jeunes consécutif à  l’arrêt de production de l’unité industrielle (HUICOMA), la dégradation progressive des berges du fleuve…la liste n’est pas exhaustive. Les doléances des jeunes de Koulikoro La jeunesse de la deuxième région demandait aux plus hautes autorités de Koulikoro et du Mali , le démarrage sans délai de la construction de 5 km de route promis suite à  la vente de 51 % des actions de la SOTELMA, la construction de la route de contournement, le rétablissement de la fourniture de l’éclairage public et son extension aux artères principales de la ville , la construction d’une maison des jeunes, la prise en compte des jeunes de Koulikoro dans le recrutement pour les travaux devant s’exécuter sur le territoire de la commune, la réouverture de l’HUI COMA, l’application strict protocole d’accord signé entre le gouvernement et les ex travailleurs de l’HUI COMA. Des doléances qui sont restées lettre morte pendant des mois, alors que les jeunes se montraient de plus en plus déterminés à  faire bouger les choses. Il y a plusieurs semaines, des manifestations avaient secoué la quiétude de la ville, poussant le Ministre de l’Administration Territoriales et des Collectivités Locales à  se pencher sur le problème et rencontrer les protagonistes. Le départ du préfet et du gouverneur est perçu par les jeunes comme un premier pas vers la satisfaction de leurs revendications et une preuve que la jeunesse malienne peut se battre pour faire bouger les choses dans le bon sens.

Marche de protestation à Koulikoro : plus de 2000 jeunes dans la rue

Doléances Nous, jeunes de Koulikoro regroupes au sein du conseil communal de la jeunesse et à  l’issue de l’assemblée générale extraordinaire du samedi 12 mars 2011 Considérant : *La mise à  l’écart de la ville de Koulikoro dans l’organisation d’événements nationaux et internationaux, *l’enclavement intérieur de la ville, *Le recrutement de jeunes d’ailleurs au détriment des jeunes de Koulikoro, *Le laxisme des autorités administratives de l’Etat *Le manque d’infrastructures publiques sportives et de loisirs, *Le manque de perspective d’emploi pour les jeunes consécutif à  l’arrêt de production de l’unité industrielle (HUICOMA), *La dégradation progressive des berges du fleuve. Au regard de tout ce qui précède, demandons aux plus hautes autorités de la région de Koulikoro et du Mali : *le démarrage sans délai de la construction de 5 km de route promis suite à  la vente de 51 % des actions de la SOTELMA *la construction de la route de contournement *le rétablissement de la fourniture de l’éclairage public et son extension aux artères principales de la ville *la construction d’une maison des jeunes *la prise en compte des jeunes de Koulikoro dans le recrutement pour les travaux devant s’exécuter sur le territoire de la commune *la réouverture de l’HUICOMA l*’application stricte du protocole d’accord signé entre le gouvernement et les ex-travailleurs de l’HUICOMA Selon les organisateurs, l’objectif de cette marche était de demander aux responsables politiques de considérer Koulikoro. Un marcheur qui a requis l’anonymat a qualifié le gouverneur de « laxiste ». Il a en outre rappelé que Koulikoro figurait parmi les régions les plus défavorisées du Mali. Ces marcheurs étaient composés de femmes, de travailleurs de l’HUICOMA, de jeunes et de membres du Conseil national des jeunes (CNJ). Après la remise du mémorandum, le gouverneur a tenté de rassurer les marcheurs et affirmé qu’ils statueraient sur leurs propositions très vite. Bina Diarra, président du CNJ de Koulikoro, a lui déclaré que si leurs revendications n’étaient pas prises en compte, Koulikoro serait appelée à  devenir une ville morte.

Koulikoro: quand disparut Soumaoro Kanté, roi du Sosso

Région la plus proche de la capitale malienne, Koulikoro est chef-lieu du cercle et de la deuxième région du Mali qui porte son nom. Elle compte environ 50 000 habitants. Quand l’ergot du coq fit disparaà®tre Soumaoro Kanté En 1235, eut lieu une grande bataille entre Soumaoro Kanté et Soundiata Keita. Appelée bataille de Kirina, ce combat selon l’histoire a conduit ces deux rois jusqu’à  la colline sacrée (Nianan Kulu) o๠disparut le roi de Sosso, Soumaoro Kanté. Les circonstances de cette disparition sont restées légendaires. Selon le vieux Kouyaté, historien de son Etat et homme de caste, Soumaoro a disparu lorsque Soundiata le visa avec l’ergot d’un coq au pied de la montagne. Protégé contre tout fétiche Soumaoro Kanté ne pouvait être atteint qu’avec l’ergot d’un coq, un secret qui fut dévoilé par la sœur de Soundiata, l’une des femmes de Soumaoro Kanté. Depuis la montagne est devenue un lieu sacré o๠se loge un grand serpent(boa) selon les autochtones. Aujourd’hui, le lieu est devenu un site touristique de la ville de Koulikoro et reçoit les touristes étrangers. Koulikoro fondée par Dioba Diarra Koulikoro signifie en langue bambara (le pied de la montagne) et a été fondée par un Bambara, Dioba Diarra, qui, venant de Faroko dans le cercle de Ségou, s’installa avec son frère d’abord à  Kélé, puis à  Kélan et Kayo avant de s’installer au pied de la montagne («Â Koulou koro » en bambara). Ce qui était au départ un simple hameau devint un village puis la capitale du Meguetan, une principauté bambara affiliée au Royaume bambara de Ségou. En 1884, le capitaine français de Lanneau signera un traité de protectorat avec Ouodiou Diarra, chef de village Meguetan de Koulikoro. La subdivision a été créée par les colonisateurs français en 1889 et fut érigée en cercle, le 17 avril 1957. Alors que le Soudan français est une colonie française, Koulikoro devint par la loi française du 18 novembre 1955, une commune de moyen exercice, dirigée par un maire, fonctionnaire nommé par le chef de territoire, et assisté d’un conseil municipal élu par un collège unique. La loi du 2 mars 1966 donne un statut commun à  toutes les communes créées avant l’indépendance du Mali en 1960. Ainsi Koulikoro s’est développée avec la ligne de chemin de fer du Dakar-Niger. Le 10 décembre 1904, le premier train entrait en gare de Koulikoro, terminus de la ligne reliant la capitale sénégalaise au fleuve Niger. En 1979, Koulikoro devient la capitale administrative de la deuxième région du Mali. Depuis 1980, l’à‰cole militaire interarmes de Koulikoro est installée à  Koulikoro. l’une des villes les plus industrialisées La ville de Koulikoro est très industrialisée. Elle est le terminus de la ligne de chemin de fer du Dakar-Niger. C’’est un port important qui permet la desserte fluviale par la Compagnie malienne de navigation (COMANAV) de Ségou, Mopti, Tombouctou et Gao entre Août et Novembre, jusqu’à  la fin de la saison des pluies. Plusieurs sociétés sont installées à  Koulikoro : l’Huilerie cotonnière du Mali (HUICOMA) aujourd’hui en faillite et qui atteint l’économie de Koulikoro, la Compagnie malienne de navigation (COMANAV), l’Industrie de construction navale (INACOM), Les Grands Moulins du Mali (GMM), la Briqueterie moderne du Mali, la Coopérative Djémanguèle, qui produit des jus de fruits (Zéguéné, Dah rouge, Goyave, etC’…)

Festival Daoula-Ba : La 4e édition à Koulikoro

Ainsi, trois jours durant, la 2è région du Mali vivra un spectacle à  hauteur de souhait, avec des conférences débats, des concerts et la formation de femmes productrices de coton. Première délocalisation du festival Créé en 2007, le festival au tour du coton au départ intitulé Daoula, était jusqu’à  l’année dernière, célébré dans la cité des trois caà¯mans (Bamako). Il vise la valorisation de la transformation locale du coton, en produits adaptés à  nos besoins de consommation. Cette année donc, l’initiatrice Hawa Méité a jugé utile de le délocaliser vers Koulikoro, la capitale du Méguétan en 2e région. Le choix de Koulikoro n’est selon elle, pas fortuit. Estimant que la ville a un rôle stratégique dans la promotion du coton malien puisqu’elle abrite l’huilerie cotonnière du Mali (HUICOMA). l’organisation de ce festival est assurée par l’association ‘route du sud’ dirigée Hawa Méité. « Il s’agit pour nous, d’impulser une nouvelle dynamique dans la culture de la matière dont le secteur se trouve dans une forte impasse depuis quelques années», a t-elle-Précisé. 150 femmes formées aux techniques de transformation du coton La promotrice indique que pour cette 4e édition, 150 femmes du village de Sôh (Koulikoro) seront formées aux techniques de transformation du coton. Cette opération est effectuée à  chaque édition mais, le nombre est beaucoup plus élevé cette année. Hawa Méité reconnait que le secteur coton connait de graves difficultés. Elle pense que « si cette matière est localement transformée, les producteurs pourront trouver un mieux être. » Ajoutant que le festival quitte Bamako, dans le souci d’être plus proche des producteurs. Il leur donnera l’opportunité d’exposer leurs difficultés et DE proposer eux même, les solutions qu’ils jugent adéquates. De Daoula à  Daoula-Ba Au départ, le festival s’appelait tout simplement Daoula. Mais cette année, il a changé de nom pour devenir Daoula-Ba. Hawa Méité explique ce changement par le fait que, « le festival marque une nouvelle dimension plus grande de l’évènement car, il est clair qu’après quatre éditions, nous avons grandi, nous avons mûri et le coton malien a besoin d’être mieux exploité et mieux connu au-delà  des frontières du Mali. » Au programme des festivités Cette année, il est prévu deux tables rondes dont, une dans le village de Sôh. Ce village servira d’espace d’expression aux populations locales et aux acteurs du secteur du coton sur l’avenir de cette matière dans le pays. La seconde table ronde qui portera sur le thème « le coton biologique est-il une référence en Afrique ? », réunira spécialistes, producteurs et étudiants à  Koulikoro ville. Pour finir, un concert géant viendra boucler la boucle avec une pléiade d’artistes dont Nahawa Doumbia, Astan Kida, Mangala Camara, Toumani Diabaté.

Kolokani, capitale du Bélédougou

Accueil à  la tradition Comme à  l’accoutumée, la délégation du ministère du logement conduite par Mme Gakou Salamata Fofana, a été accueillie dans le vestibule du chef coutumier de Kololani. Majestueusement assis sur sa peau d’animaux, le chef du village était entouré des autres notables de la localité. Après avoir souhaité la bienvenue à  Mme Gakou Salamata Fofana, ministre du logement, il a béni leur visite. Comme l’exige la tradition, elle a en retour offert une poignée de colas et une somme forfaitaire en geste symbolique. l’atmosphère est paisible dans cette localité, l’étranger est roi partout il passe, et C’’est une valeur léguée par les ancêtres bambaras du Bélédougou. Bélédougou se réduit aujourd’hui au cercle de Kolokani Les Bambaras ou Bamanans constituent une ethnie d’Afrique Occidentale, du groupe mandingue. Elle est localisée surtout au Mali, au Sénégal, au Burkina Faso et en Côte d’Ivoire. Mais les Bambaras sont originaires du Bélédougou et de Ségou. Selon Djibril Coulibaly, Chercheur à  l’institut pour la recherche en santé public et ressortissant de Kolokani, le Bélédougou était une région située au nord du fleuve Niger, au Mali. Cette région regroupait les villes de Bamako, Koulikoro, Kolokani, Kati et les villages alentour. Aujourd’hui le Bélédougou se réduit au cercle de Kolokani, c’est pourquoi Kolokani est appelée capitale du Bélédougou. La légende de Kolokani Situé à  119 km de Bamako, Kolokani fait partie des 49 cercles du Mali et est rattaché à  la 2ème région administrative de Koulikoro. Elle est composée à  majorité de Bambaras, de Mossi, de Dioulas et de Peuls avec comme activités l’agriculture, l’élevage et le petit commerce. Selon la légende, le terme Kolokani serait une déformation linguistique du mot bamanan (Kolon kagni) qui signifie « puit serviable ». Ce puit existe encore dans le premier quartier du village de Kolokani. Ce village a été crée dans la deuxième moitié du 18e siècle par Sèye Nyama Traoré, un brave chasseur accompagné de son fils. Aussi, le passé du village de Kolokani est celui des luttes incessantes pour défendre son intégrité. Selon le maire, la commune de Kolokani a une superficie de 1 250 Km2 et compte environ 33 558 habitants soit une densité de 27 habitants au Km2. La population est essentiellement jeune avec un taux d’accroissement naturel qui a atteint 0,58% en 1998. Que signifie bambana (bambara) Selon les informations recueillies sur place, le terme bambara vient du mot Ban-mâna de (Ban), le refus et (mâna), maà®tre, c’est-à -dire ceux qui ont refusé d’être dominés et plus communément connus sous le vocable de bambaras que leur a donné le colonisateur européen. Ils tiennent par leur dialecte dérivé de la langue mandingue, une place importante au sein des autres groupes ethniques du Mali. En effet, la popularité du dialecte bambara est telle que l’observateur non averti pourrait s’imaginer que c’est l’ethnie bambara qui prédomine au Mali.

Citoyenneté démocratique et décentralisation : la jeunesse de Koulikoro sensibilise

Le thème de ce « projet de la campagne intégrée de communication sur la décentralisation en faveur des jeunes de la commune urbaine de Koulikoro » n’est pas fortuit. Selon le directeur général Séga Diabaté de la Radio Dionanka, ce thème d’une importance capitale pour une jeune démocratie comme la notre, alimente également les débats des jeunes dans leur grin autour du thé. « Le présent projet est un montage financier de 3948380 francs CFA dont les 90% sont à  la charge du programme ARIANE soit 3555540 francs CFAet le reste 10°/° sur fonds propres de la radio soit 394840 francs CFA » révèle t-il. Formation des jeunes La moitié de ce fonds a été mobilisée poursuit-il dans la formation des jeunes et animateurs de la radio, dans l’achat de matériel de production, de radio cassettes pour améliorer l’écoute radiophonique de leurs émissions par les membres des clubs. Satisfait de ce geste par la radio à  travers le programme Ariane , le porte-parole des clubs d’écoute de cette radio a promis aux donateurs d’honorer leurs engagements et dit être disposé à  mettre leurs temps et leurs savoirs-faire pour que ce projet puisse atteindre son objectif visé dans la commune urbaine de Koulikoro. Pour Amadou Lamine Singaré 2ème adjoint du maire, la communication intégrée sur la citoyenneté démocratique et la décentralisation est venue au bon moment dans sa commune. Arguant que la décentralisation est mal comprise à  Koulikoro à  savoir la mairie de Koulikoro est confrontée à  des problèmes de mobilisation de fonds surtout depuis la chute de l’huicoma qui versait plus de 60 millions dans la caisse de la mairie. Citoyenneté et jeunesse s’adressant aux jeunes venus massivement M. Singaré ajoute que ce projet est un défi à  relever par jeunesse. La cérémonie s’est achevée par la remise des matériels de communications aux représentants des clubs d’écoute des jeunes avant que le représentant du maire ne remette les matériels au coordinateur de ce projet Boussefou Koité. Ces matériels ne sont autres que des radios numériques pour faire les jeunes les éclaireurs auprès de la commune.

Huicoma Koulikoro : la descente aux enfers

Les travailleurs avaient donné un délai de 15 jours à  la Direction de la société et aux autorités maliennes de tout mettre en œuvre afin de résoudre la crise qui secoue la société. Suite à  la déclaration remise au gouverneur de la région, le ministre des investissements, de l’industrie et du commerce a initié un dialogue entre les deux parties. Mais la rencontre n’a rien donné parce que le PDG de la société s’est fait représenter. Toute chose qui a provoqué la colère des porte-paroles des travailleurs. Quelques semaines après, les délégués des travailleurs se sentent dans l’obligation d’informer leur base. « Nous avons fait appel à  cette population qui nous a accompagné tout le long du processus, pour partager avec elle les informations que nous avons depuis la grande manifestation du 24 septembre », a lancé Bakary Berthé, secrétaire général du comité des travailleurs d’Huicoma; l’ultimatum « Trop C’’est trop », « Huicoma est notre raison d’être! », ce sont de tels slogans qu’on pouvait lire sur les pancartes au meeting de samedi dernier. Les responsables des travailleurs ont brossé la situation de long en large. A l’issue des échanges, une nouvelle déclaration a été faite par le secrétaire général. l’assemblée a demandé le paiement sans condition du plan social des travailleurs. La reprise sans délai des activités de l’entreprise, le paiement des arriérées de salaires et le retrait du groupe Tomota de la gestion de la société. Cette dernière requête semble être le point essentiel des revendications depuis la mise en concession de Huicoma. « Si l’Etat ne fait rien, nous avons tous les moyens de retirer la société des mains du groupe Tomota », a menacé M. Berthé. La menace est on ne peut plus claire si l’on se réfère à  l’arrestation d’une trentaine de travailleurs après la grande marche de septembre. Une ville paralysée l’usine s’est arrêtée et avec elle toutes les activités de la ville. Près de 80% activités économiques sont liées au de Huicoma. Avant la privatisation près de mille personnes étaient employés dans l’usine. Plus de 400 ont été licenciés et les travailleurs actuels n’ont pas perçu de salaire depuis le mois de mai. La situation affecte aujourd’hui des centaines de famille. Du coup C’’est toute l’économie de la ville qui est touchée. Les produits de l’usine (savon, huile…) sont devenus des denrées rares sur le marché national et même koulikorois. C’’est pour toutes ces raisons que le comité des travailleurs demande l’annulation du contrat de cession de l’usine. La requête est assez lourde à  résoudre pour un gouvernement engagé dans un processus de privatisation.

Marche des travailleurs « licenciés » de l’Huicoma à Koulikoro

C’’est tout Koulikoro qui a vécu au rythme de la marche pacifique organisée ce matin par les travailleurs de l’Huilerie cotonnière du Mali (HUICOMA), le Mouvement des Sans-voix et la CAD Mali. Objectif, soutenir les 411 travailleurs «abusivement » licenciés suite à  la privatisation en 2005 de l’HUICOMA. Koulikoro abrite une marche pacifique Ce matin le public avait pris d’assaut la principale voix bitumée de Koulikoro. Cette voix qui traverse la ville était noire de monde. Le spectacle a donné lieu à  une véritable solidarité en faveur des licenciés de l’HUICOMA.Sur la multitude de banderoles confectionnées pour la circonstance, on pouvait lire : « A bas le népotisme ! », « Koulikoro, ville martyr de la privatisation de l’HUICOMA », « Halte aux fossoyeurs de l’économie nationale ! », «Non au bradage de notre société ! », « dans ces conditions misérables, il n’y a aucun avenir »Â… Le soutien aux travailleurs licenciés de l’HUICOMA est devenu le mot d’ordre de la population koulikoroise. l’entreprise, avant sa privatisation, constituait un véritable poumon pour l’économie de la région. Un périple de près de 5km Le cortège des marcheurs a entamé son long périple à  partir de Kolébougou (quartier situé à  l’entrée même de la ville) pour se terminer, sur 5 km de marche, au Gouvernorat de Koulikoro. Dès 9h, tous (hommes, femmes, jeunes, vieux, enfant) étaient au rendez-vous d’une marche qui restera gravée dans les mémoires et dans les annales de la région. De mémoire de Malien, jamais une marche n’a autant mobilisé de monde. Même la présence très menaçante des forces de l’ordre n’a pas réussi à  ébranler la quiétude et la détermination des marcheurs. Marcher coûte que coûte ! Un ancien travailleur de la société du nom de Broulaye (avec lequel nous avons cheminé ensemble) ne tarissait pas d’insultes à  l’endroit du régime actuel. Malgré le fait qu’il s’essoufflait à  tout bout de champ, le sexagénaire joignait sa voie hachée à  celle du public qui, à  gorge déployée, scandait sans répit : . Au terme d’une demi heure de marche, les marcheurs se sont immobilisés devant le Gouvernorat de Koulikoro, sous haute surveillance policière. Apprenant l’arrivée des marcheurs, le gouverneur de Koulikoro, Soungalo Bouaré, s’est vite empressé de les rencontrer au portail de sa structure flanqué par ses « gorilles ». Licenciement abusif Ainsi, dans la déclaration qui lui a été remise par Bakary Berté, les travailleurs licenciés de l’HUICOMA dénoncent énergiquement le bradage de « cette manne nationale, autrefois fleuron de l’économie locale et nationale ». Ce qui attise la colère et l’indignation des licenciés vis-à -vis de l’Etat, C’’est le fait que l’HUICOMA soit cédée au Groupe Tomota contre « la modique somme de 9 milliards de F CFA et exonérée d’impôts et de taxes pendant huit ans ». Ils s’indignent aussi du fait que, dans le cahier de charge, le Groupe Tomota devait prévoir un plan social. Le collectif des licenciés soutient vigoureusement que le « bradage » de l’HUICOMA a engendré des troubles sociaux graves : licenciement abusif des travailleurs, arriérés de salaires, dislocations de familles et de foyers, renvois d’enfants de l’école… 411 travailleurs à  la rue En outre, depuis la cession de la société au Groupe Tomota en mai 2005, sur 852 travailleurs permanents et 462 saisonniers, 411 travailleurs ont été licenciés sans préavis, ni droits. Pis, tous les saisonniers ont été licenciés. Il faut signaler au passage que depuis le licenciement des travailleurs de l’HUICOMA, le tribunal de première instance a enregistré plus d’une centaine de cas de divorces. Certains n’arrivant plus à  faire face aux besoins matériels et financiers des familles. Au final, tranche le collectif des licenciés, C’’est la responsabilité de l’Etat qui est entièrement engagée dans cette affaire : Lors de son passage à  Koulikoro (il y a 3 mois), le Ministre de l’Industrie, Ahmadou Abdoulaye Diallo, avait donné un regain d’espoir quant à  la reprise effective des activités de l’HUICOMA, sève nourricière dela région de Koulikoro. En vain.