Aliou Boubacar Diallo : quelles chances pour Koulouba?

Il figure parmi les potentiels candidats à la course pour la prochaine élection présidentielle. Aliou Boubacar Diallo est également l’un des plus visibles en ce moment sur le terrain, aussi bien politique qu’au-delà. Auréolé, selon ses proches, du soutien de plus d’une quarantaine de partis politiques, l’ex-député de Kayes, arrivé 3ème lors de la présidentielle de 2018, peut viser grand en 2022.

Message de rentrée scolaire, vœux de Maouloud ou encore tribune de réflexion sur la question sécuritaire, le Président d’honneur de l’Alliance démocratique pour la Paix (ADP-Maliba), Aliou Boubacar Diallo, ne rate aucune occasion ces dernières semaines de s’adresser aux Maliens.

Après sa première candidature à la magistrature suprême du Mali en 2018, où il avait terminé troisième, les dernières sorties de Diallo s’apparentent déjà à une pré-campagne. S’il y a trois ans le coup d’essai ne s’est pas transformé en coup de maître pour le natif de Kayes, il a l’occasion de frapper à nouveau à la porte de Koulouba lors du prochain rendez-vous présidentiel, qui va consacrer le retour à un ordre constitutionnel normal après la Transition.

Déjà des voix appellent à sa candidature, même si l’intéressé se refuse pour le moment à y répondre favorablement ou non. Le 7 août dernier, l’Alliance des Démocrates Rénovateurs (ADR), qui avait soutenu la candidature de feu Soumaila Cissé en 2018, a jeté son dévolu sur Aliou Boubacar Diallo, expliquant avoir été séduite par le « patriotisme », « l’expérience dans la gestion des affaires » et le « parcours politique » de l’homme d’affaires et philanthrope.

Le 6 novembre 2021, ce fut le tour de 27 partis politiques non alignés de signer une convention appelant à la candidature de l’ex-député de Kayes. Différents soutiens accueillis « avec satisfaction » à l’ADP-Maliba et que le parti compte capitaliser.

« Les partis politiques sont suffisamment structurés et chaque fois qu’ils décident de cheminer ensemble tout se fait sur la base d’un cadre de travail bien élaboré et bien ficelé. Ce cadre de travail va continuer jusqu’à la prochaine élection présidentielle », se réjouit Me Abdoulaye Sidibé, Secrétaire général de l’ADP-Maliba.

Présidentielle 2022, la bonne ?

En février dernier, un sondage réalisé par le cabinet Statix sur un échantillon de 1 520 personnes inscrites sur les listes électorales à travers le Mali concernant la présidentielle de 2022 plaçait Aliou Boubacar Diallo en tête des intentions de vote, avec 27%, devant les anciens Premiers ministres Moussa Mara, Soumeylou Boubeye Maiga, Modibo Sidibé et Cheick Modibo Diarra.

« S’il y a une force politique aujourd’hui sur laquelle il faut compter indéniablement, quels que soient les changements sur l’échiquier politique, c’est l’ADP-Maliba, avec ses différents soutiens. Et s’il y a un grand favori aujourd’hui pour la présidentielle, c’est Aliou Boubacar Diallo. », croit fermement Maitre Sidibé.

Pour lui, la « santé de fer » de l’ADP-Maliba, sa structuration, son degré d’implantation sur le territoire national et les nombreuses adhésions continuelles d’élus communaux, d’anciens députés et de conseillers régionaux, entre autres, sont des atouts importants. Le parti a toutefois dû faire face au départ de plusieurs de ses cadres jeunes, dont Amadou Thiam et Cheick Oumar Diallo.

« Aliou Boubacar Diallo est aussi dans l’humanitaire. Cela marque beaucoup les esprits. S’il continue dans la même dynamique et dans une politique de proximité, on peut sans risque de se tromper dire qu’il peut être en bonne position pour la présidentielle à venir. Il a ses chances, mais il y a un travail de fond qu’il doit faire », analyse le politologue Dr. Bréhima Mamadou Koné.

Ce dernier évoque toutefois un facteur qu’il juge indispensable pour l’élection du futur Président de la République : le soutien des militaires. Le candidat qui sera adoubé par les militaires, affirme-t-il, sera le candidat élu.

Pour sa part l’analyste politique Boubacar Bocoum insiste sur le fait que la configuration politique à l’époque de la dernière présidentielle est différente de celle d’aujourd’hui et que meme en ayant été 3ème avec un score de 8,33% des voix, Aliou Boubacar Diallo ne sera pas de facto vainqueur à la prochaine présidentielle, en l’absence de ses deux anciens challengers Ibrahim Boubacar Keita et Feu Soumaila Cissé. Qui plus est, le soutien du chérif de Nioro qui lui avait permis de réaliser ce score de 2018 ne lui serait plus garanti. De l’avis de Boubacar Bocoum, si la rupture avec l’ancien système politique est réelle, Aliou Boubacar Diallo n’a aucune chance.

Présidentielle 2018 : Soumaila Cissé appelle à la résistance

Suite à la proclamation  lundi 20 août des résultats définitifs du scrutin du 12 août, le candidat Soumaila Cissé chef de file de l’opposition, s’est exprimé devant la presse et des centaines de ses partisans jeudi 23 août 2018 dans une salle de l’hôtel Salam à Bamako. S’appuyant sur des preuves de fraudes rassemblées et publiées par sa base, celui que les militants de l’URD acclament en tant que « Président », rejette les résultats et  appelle à un « large front pour la sauvegarde de la démocratie ».

Il sonnait 17h 29 quand Soumaila Cissé fît son entrée sur les lieux, salle pleine à craquer, accompagné de quelques membres de la Plateforme pour l’Alternance et le Changement, sous  une  « standing ovation » des centaines de  « restaurateurs de l’espoir ».

Comme pour rappeler la supériorité du vivre-ensemble de la nation malienne sur les différends politiques, l’homme fort de l’URD  a d’abord rappelé le contexte de célébration de la fête de la Tabaski 48h plutôt, décrivant la « manifestation de notre foi, qui nous élève à plus de respect en notre humanité et ouvre nos cœurs à la tolérance et à solidarité fraternelle ». S’en ai suivi des propos  discréditant formellement les résultats de l’élection validés par la Cour Constitutionnelle.

Indexations de fraudes                                             

« Force est de reconnaître que les bourrages d’urnes en particulier dans les régions du Nord, dans les zones CMDT et office du Niger sont des faits avérés qu’on ne peut plus encore décemment et ouvertement nier », indique celui que ses partisans ont surnommé « Soumi Champion ». Le prétendant au palais de Koulouba  déplore l’arrêt rendu par la Cour Constitutionnelle, qui selon lui, n’a malheureusement donné aucun signe d’apaisement à ceux qui espéraient encore une reconnaissance, même minimale, des fraudes avérées dont ils avaient été parfois témoins. Soumaila Cissé dénonce des irrégularités criardes telles que entre autres l’accès refusé de ses assesseurs dans 8750 bureaux de votes, des centaines de milliers de procurations, l’utilisation abusive des moyens de l’Etat ainsi que la partialité du gouvernement. La plateforme pour l’Alternance et le Changement, dont il est le candidat,  a en effet mis au point un document intitulé « Election Présidentielle 2ème tour 2018 : Dictature de la Fraude » dans lequel des chiffres précis sont avancés.

Rejet des résultats

Le chef de file de l’opposition, Soumaila Cissé rejette « catégoriquement et sans équivoque » les résultats proclamés par la cour constitutionnelle et ne reconnaît pas « le président déclaré élu » par elle. « Que les bricoleurs d’élections truquées sachent que leur prétendu gloire  est une illusion » met t-il en garde sur un ton harangueur, accueilli dans la salle par des acclamations. «  Il est venu le temps  de rétablir la vérité, il est temps surtout de reconnaître la victoire citoyenne, il est temps enfin de restituer la victoire volée » insiste le principal challenger du président Ibrahim Boubacar Keita.

Appel à la mobilisation

Le natif de Niafunké ne compte pas se plier devant ce qu’il qualifie de  «  victoire volée ». « J’en appelle à tous les acteurs politiques et de la société civile, aux candidats à l’élection présidentielle, aux partis politiques, aux associations de jeunes et de femmes, aux syndicats et à tous les Maliennes et Maliens  épris de paix et de justice pour la constitution d’un large front pour la sauvegarde de la démocratie », lance t-il. Pour ce faire, Soumaila Cissé incite à une grande marche pacifique samedi 25 août 2018 afin que « notre démocratie se restaure et se renforce ». « Marchons pour que votre libre choix soit reconnu, Marchons pour imposer votre victoire, Marchons pour investir en votre nom, votre candidat qui ne trahira pas vos espoirs », précise celui qui se dit attaché à la paix sociale et à la  cohésion sociale en tant que républicain et démocrate.

Forum Invest in Mali, c’est déjà demain

Plus que trois mois pour la tenue de cet évènement d’envergure dans la capitale malienne.  Et pour porter le projet et lui donner une dimension encore plus grande, c’est le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita qui a lancé le compte à rebours.

Le  Palais de Koulouba en sa salle des banquets. Jeudi 7 septembre 2017, soit exactement 90 jours avant la tenue à Bamako d’un évènement inédit. Le Forum Invest in Mali(Investir au Mali) se déroulera en effet les 7 et 8 décembre prochains et réunira des hommes d’affaires, décideurs et experts venus du monde entier. La cérémonie de mobilisation qui a servi de cadre au lancement du compte à rebours a d’ores et déjà donné le ton de cette rencontre dont le Mali attend beaucoup. Elle a été l’occasion pour le Directeur Général de l’Agence pour la promotion des investissements (API-Mali) qui pilote le projet de le présenter et de lancer un appel à « changer le narratif sur le Mali », condition sine-qua non pour que les investisseurs acceptent de faire « le pari du Mali ». C’est ce slogan qui a repris par tous les intervenants, en l’occurrence le Vice-Président de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali et le Président du Conseil national du patronat du Mali, respectivement Mamadou B. Sylla, et Mamadou S. Coulibaly, qui ont souligné l’intérêt des opérateurs économiques maliens pour l’évènement et leurs attentes. « Pour être compétitifs, nous avons besoin d’aller avec les autres, avoir de la sous-traitance, acquérir leurs connaissances et recevoir un transfert de technologie » a déclaré ce dernier qui a demandé également aux autorités maliennes des efforts pour faciliter la création et la vie des entreprises dans un pays où la lourdeur administrative mais aussi la fiscalité représentent encore des freins considérables.

Les pays représentés au Mali à travers leurs ambassades ont également été associés à la cérémonie de ce jeudi. Pour le doyen du corps diplomatique, Alexei Doulian, ambassadeur de la République fédérale de Russi, les opérateurs économiques maliens doivent être encore plus entreprenants et aller vers leurs homologues étrangers avec des projets innovants. Il a assuré de l’appui du corps diplomatique qui s’engage aux côtés des autorités pour le succès du Forum de décembre.

« Le Mali revient et le Mali revient bien ».Le président de la République Ibrahim Boubacar Kéita a, avant d’appuyer sur le buzzer lançant le compte à rebours, rappeler les grands chantiers du Mali, qui sont autant de possibilités de faire des affaires. Agriculture, élevage, énergies et infrastructures sont les quatre domaines d’opportunités mis en avant lors du Forum Investir in Mali 2017.

« Koulouba, le palais du Mali », l’architecture centenaire du pouvoir

L’architecte franco-malien, Sébastien Philippe, passionné par l’histoire du Mali, s’y plonge une nouvelle fois et consacre sa dernière œuvre à l’un de ses emblèmes : le palais présidentiel de Koulouba.

Installé depuis 2001 à Bamako, Sébastien Philippe s’est depuis intéressé aux origines et à la richesse de l’histoire de la capitale malienne. Des années de recherche documentaire et d’enquête ont déjà permis à ce franco-malien de produire quatre ouvrages : « Une histoire de Bamako » (2009), « La symbolique nationale du Mali » (2011), « Ségou, une région d’histoire » (2013), et enfin « Koulouba, le palais du Mali », publié aux Editions Memoria (2017). Véritable encyclopédie sur le palais présidentiel, le dernier livre de l’auteur, dédié à son ami le professeur Bakary Kamian, grand historien malien décédé en décembre dernier, retrace l’histoire de l’édifice, de sa construction à nos jours et recense, en images, les œuvres d’art dont il est l’écrin, les places dédiées aux explorateurs, gouverneurs, cités et villes martyres du Mali, mais aussi les concepteurs et constructeurs de l’édifice qui a fêté son centenaire en 2006.

Un site idéal La construction du palais au sommet de la colline de Koulouba, surnommée depuis Colline du pouvoir, a été initiée par le lieutenant Edgard de Trentinian, gouverneur du Soudan français de 1895 à 1898. Le choix du site était tout sauf fortuit. Du haut de son palais, le gouverneur français avait une vue imprenable sur la ville de Bamako, mais aussi sur la voie qui mène à la ville garnison de Kati. Il était également protégé par la hauteur des moustiques propagateurs de la pire maladie des colonies, le paludisme. Largement endommagé à la suite du coup d’état de 2012 et des incidents du 21 mai 2013, le palais de Koulouba a été rénové et rouvert à l’occasion du sommet Afrique-France que Bamako a accueilli en janvier 2017.

Pour rencontrer Sébastien Philippe et plonger dans ce voyage dans le temps à la découverte d’un joyau architectural et d’un symbole de pouvoir, rendez-vous le 7 avril 2017 (17h) à l’Institut français de Bamako.

 

 

 

En route pour Koulouba !

Bien qu’étant marquée par des échéances majeures en 2017, dont les dates ne sont encore déterminées, l’année s’annonce surtout comme le tour de chauffe de la présidentielle de 2018. Si aucun schéma n’est immuable à ce stade, certains indices mettent déjà sur la voie des acteurs et des stratégies qui se déploieront dans les mois à venir.

Tout comme l’année en cours, 2017 sera de nouveau une année de scrutins. Sur le calendrier, à des dates encore à préciser, les élections régionales et des conseils de cercle se tiendront. Pourtant engagé dans le processus de la décentralisation depuis 1999, l’élection des présidents d’Assemblées régionales et des présidents de Conseil de cercle au suffrage universel est une première au Mali, où ces personnalités étaient auparavant nommées. Elle ouvrira officiellement l’ère de la régionalisation soutenue par le gouvernement malien, dans le cadre de la sortie de crise. La régionalisation vise notamment à renforcer la légitimité des élus régionaux et à accroître leur maîtrise du développement de leurs territoires. Ces élections permettront aussi de voir s’affiner la carte du paysage politique malien issue des dernières municipales, en confortant, ou pas, les positions des formations sur l’échiquier et les rassurant, ou non, dans la perspective de 2018.

2018 en ligne de mire On pourrait trouver prématuré de parler dès maintenant de la présidentielle de 2018. Mais à y regarder de près, l’échéance n’est pas aussi lointaine que cela. Il est vrai que dans les milieux politiques l’on n’en fait pas une fixation pour l’instant, mais chacun y pense in petto. En témoignent les tractations en cours entre les différentes formations politiques. Le compte à rebours est bel et bien enclenché. Déjà dans les starting-blocks, on compte quelques postulants, déclarés ou absolument probables. Les candidatures du Président Ibrahim Boubacar Keïta, du chef de file de l’opposition Soumaïla Cissé, des anciens Premiers ministres, Modibo Sidibé, Moussa Mara, et des outsiders Oumar Mariko et Tiébilé  Dramé, font peu de doute.. À ceux-ci, viendront peut-être s’ajouter l’astrophysicien Cheick Modibo Diarra, Zoumana Sacko, Choguel Kokalla Maïga, Me Mountaga Tall et un candidat de l’ADEMA-PASJ. « Le microcosme politique ne va pas beaucoup évoluer. Ce sont les mêmes habitués des joutes présidentielles que l’on va retrouver », explique Harouna Diallo, enseignant chargé à l’université des sciences juridiques et politiques de Bamako (USJPB).

Au stade actuel, le schéma de la prochaine présidentielle de 2018 laisse entrevoir un second face à face IBK- Soumaïla Cissé. C’est dire si les autres candidatures viendront tout simplement compléter le tableau et mettre en jambes les deux ténors. Le président sortant semble bien décidé à rempiler. Lors d’une rencontre au mois de novembre dernier, entre IBK et les députés de majorité à Koulouba, le secrétaire général de la Présidence, Soumeylou Boubeye Maïga s’est signalé par une phrase assez explicite pour mettre la puce à l’oreille des interlocuteurs quant à un rappel des troupes pour l’échéance 2018. « La base électorale est restée inchangée depuis 2013 », a-t-il lancé. « Le seul objectif du RPM, c’est la réélection du président IBK en 2018 », a ajouté, le président du Rassemblement pour le Mali (RPM), Bokary Tréta. Quant à Soumaïla Cissé, reconnu juridiquement comme le leader de l’opposition, il a à maintes reprises déclaré se considérer comme « l’homme de la situation » et compter faire valoir son poids politique (3ème au sortir des communales du 20 novembre), et les difficultés de la majorité actuelle.

Mais si l’opinion se focalise sur le combat qui se profile entre IBK et Soumaïla Cissé, il ne faut pas pour autant mettre hors jeu des candidats comme Modibo Sidibé ou Moussa Mara. Car ces derniers n’ont manifestement pas l’intention de venir faire de la figuration.

 

 

Oumar Mariko : Koulouba en ligne de mire pour 2018

Malgré le fait que son parti soit membre de la majorité présidentielle, Oumar Mariko ne fait pas dans la dentelle quand il s’agit de parler d’IBK et de son régime. Cet allié-opposant a annoncé récemment, dans les colonnes de l’hebdomadaire Jeune Afrique, qu’il se présentera en 2018 contre IBK, celui qu’il a soutenu au second tour en 2013.

C’est bien connu, la présidentielle de 2018 arrive à tout petits pas au Mali. D’ores et déjà, un pan du voile se lève jour après jour sur les potentiels candidats, qui ne font plus mystère de leur ambition : ils lorgnent sur le palais de Koulouba. Hier, c’était Moussa Mara, ancien Premier ministre, dont on dit qu’il a une obsession du pouvoir qui va grandissante. Il y a plus d’une semaine, l’hebdomadaire Jeune Afrique a publié un article où il met en vedette Oumar Mariko, le secrétaire général du parti Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance (SADI). Le député élu à Kolondièba envoie une volée de bois vert au Rassemblement pour le Mali (RPM, au pouvoir) et son chef, Ibrahim Boubacar Keïta, qu’il a pourtant soutenu au second tour de l’élection présidentielle en 2013. Celui qu’on appelle « l’éternel opposant » affirme qu’il ne lui a jamais été proposé d’être ministre et revient sur son soutien au coup d’État qui renversa le régime, légal et constitutionnel, de l’ex-président Amadou Toumani Touré. Mais le plus saisissant dans l’affaire, c’est qu’Oumar Mariko se pose comme « une alternative ». « En 2018, ce sera peut-être l’heure de Mariko », dit-il. On comprend sans mal que l’ancien leader estudiantin n’a toujours pas dilué dans un peu d’eau sa frustration contre les actuels « maîtres » du Mali qu’il accuse de « non-gérer » le pays et de s’être lancés dans une course au poste, au pouvoir et aux privilèges. Il dénonce une gestion erratique et patrimoniale du pouvoir. Si les temps changent, les discours de Mariko, eux, ne change pas.

La candidature de deux leaders de parti appartenant à la majorité présidentielle, Moussa Mara pour Yelema et Oumar Mariko pour SADI, est sans conteste le signe d’une majorité présidentielle bancale, affaiblie face à une opposition qui ne perd aucune occasion pour la frapper de coups aveugles. Mais, pour d’autres, cette fissure au sein de la majorité présidentielle serait un plan savamment ourdi destiné à affaiblir l’opposition en 2018. En tout cas, la détermination d’Oumar Mariko à vouloir se hisser sur le fauteuil tant convoité de président, ne fait doute pour personne et n’a rien de surprenant, car Oumar Mariko a été candidat aux élections présidentielles en 2002 a il a obtenu 0,8% des voix, en 2007 et en 2013, au nom du SADI, parti qu’il a fondé en 1996, situé à gauche sur l’échiquier politique. En 2007, il est élu député.

Panafricain, de gauche, nombreux sont ceux qui pensent qu’on peut tout reprocher à Oumar Mariko sauf de manquer de courage et d’amour pour le Mali. L’on garde de lui le souvenir de ces journées de mars 1991 où il était à la tête du fer de lance de la révolution, à savoir le mouvement estudiantin. L’avenir dira si Koulouba ouvrira ses portes à Oumar Mariko, qui dit souhaiter « bâtir un État démocratique fort, respectueux des valeurs républicaines, et de la répartition équitable des ressources du pays ».

Communiqué du Conseil des ministres du 18 mai 2016

Le Conseil des ministres s’est réuni en session ordinaire,  hier, dans sa salle de délibérations au Palais de Koulouba, sous la présidence du président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta.

Après examen des points inscrits à l’ordre du jour, le Conseil des ministres a  adopté des projets de texte ; et procédé à des nominations.

AU CHAPITRE DES MESURES REGLEMENTAIRES :

AU TITRE DE LA PRIMATURE :

Sur le rapport du Premier ministre, le Conseil des ministres a adopté un projet de décret fixant le cadre institutionnel de la réforme du secteur de la sécurité.

Le projet de décret adopté institue, sous l’autorité du Premier ministre, un Conseil national pour la Réforme du Secteur de la Sécurité chargé, entre autres :

  • de mettre en œuvre la réforme du secteur de la sécurité ;
  • de définir les orientations stratégiques et de fixer les priorités nationales en matière de réforme du secteur de la sécurité ;
  • de contribuer, en coordination avec la Commission d’Intégration, à la définition des critères, quotas et modalités d’intégration des combattants dans les corps constitués de l’Etat, y compris dans les Forces Armées et de Sécurité ;
  • de superviser l’élaboration des listes des combattants des différents mouvements candidats à l’intégration, en rapport avec la Commission d’Intégration ;
  • de contribuer, en coordination avec la Commission d’Intégration, à la formulation des propositions sur les modalités d’attribution et d’harmonisation des grades ou de reclassement.

Il détermine la composition, l’organisation et les modalités de fonctionnement du Conseil national pour la Réforme du Secteur de la Sécurité. Il définit également les missions, l’organisation ainsi que les modalités de fonctionnement des autres organes du Cadre institutionnel de la réforme du secteur de la sécurité que sont :

  • le Commissariat à la Réforme du Secteur de la Sécurité ;
  • les Comités Consultatifs de Sécurité aux niveaux régional et local.

Le projet de décret fixant le Cadre institutionnel de la réforme du secteur de la sécurité prend en compte les engagements souscrits par le gouvernement dans l’Accord pour la Paix et le Réconciliation issu du processus d’Alger, particulièrement, en ce qui concerne la réforme du secteur de la sécurité.

AU TITRE DU MINISTERE DE L’ADMINISTRATION TERRITORIALE :

Sur le rapport du ministre de l’Administration territoriale, le Conseil des ministres a adopté un projet de décret portant convocation du collège électoral, ouverture et clôture de la campagne électorale à l’occasion d’une élection législative partielle dans la circonscription électorale de Barouéli.

 

Suite au décès d’un député élu dans la circonscription électorale de Barouéli, conformément aux dispositions législatives en vigueur, il a été procédé à la déclaration de vacance de siège.

Aux termes du présent projet de décret, le collège électoral est convoqué le dimanche 17 juillet 2016, à l’effet de procéder à l’élection d’un député dans la circonscription électorale de Barouéli.

Un second tour du scrutin aura lieu le dimanche 07 août 2016 si aucun candidat n’obtient la majorité absolue des suffrages exprimés au premier tour.

La campagne électorale à l’occasion du premier tour de l’élection est ouverte le dimanche 26 juin 2016 à zéro heure. Elle est close le vendredi 15 juillet 2016 à minuit.

La campagne électorale, à l’occasion du second tour, s’il y a lieu, est ouverte le jour suivant la proclamation définitive des résultats du premier tour. Elle est close le vendredi 05 août 2016 à minuit.

AU TITRE DU MINISTERE DU TRAVAIL ET DE LA FONCTION PUBLIQUE :

Sur le rapport du ministre du Travail et de la Fonction Publique, chargé des Relations avec les Institutions, le Conseil des Ministres a adopté :

  1. Un projet de décret fixant la liste, les conditions, les modalités d’octroi et les taux des allocations et indemnités accordées aux fonctionnaires de la Police Nationale :
  1. Un projet de décret fixant la liste, les conditions, les modalités d’octroi et les taux des allocations et indemnités accordées aux fonctionnaires de la Protection Civile :

Les présents projets de décret sont adoptés dans le cadre de l’amélioration des conditions de travail des fonctionnaires de la Police nationale et de la Protection Civile.

Ils fixent selon le cas, les taux des indemnités allouées aux fonctionnaires de la Police nationale et de la Protection Civile, à savoir, l’indemnité spéciale de solidarité, de représentation et de responsabilité, de mission, de déplacement, de caisse et de gestion, de contrôle et de vérification, d’heures supplémentaires, de monture personnelle, de résidence, de logement, de cherté de vie et de communication téléphonique.

Ils fixent également les taux des allocations familiales et de l’allocation de stage.

Ils déterminent enfin les conditions ainsi que les modalités suivant lesquelles les présentes indemnités et allocations sont octroyées.

  1. Un projet de décret fixant les avantages accordés aux membres du Comité d’Experts pour la Révision de la Constitution :

Dans le cadre de la révision de la Constitution, il a été créé un Comité d’Experts auprès du ministre chargé de la Réforme institutionnelle.

Le Comité d’Experts a pour mission d’élaborer l’avant projet de loi portant révision de la constitution en vue, notamment :

  • de prendre en compte les clauses de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali issu du processus d’Alger ;
  • de valoriser les acquis des précédentes tentatives de révision constitutionnelle ;
  • de corriger les insuffisances de la Constitution.

Le comité comprend un (01) président, deux (02) rapporteurs, des experts permanents et une (01) équipe d’appui administratif.

Il peut également faire appel à des experts nationaux ou internationaux, en cas de besoin.

Le présent projet de décret est proposé pour fixer les avantages accordés aux membres du Comité d’Experts.

Il prévoit pour les membres du Comité une prime de fonctions spéciales, une indemnité de représentation et de responsabilité et une indemnité de monture personnelle.

AU CHAPITRE DES MESURES INDIVIDUELLES :

Le Conseil des Ministres a procédé aux nominations suivantes :

AU TITRE DU MINISTÈRE DE LA SOLIDARITÉ, DE L’ACTION HUMANITAIRE

ET DE LA RECONSTRUCTION DU NORD :

– Directeur Général de l’Agence Nationale d’Assistance Médicale (ANAM) :

Monsieur Amadou TRAORE, Médecin en santé Publique

AU TITRE DU MINISTÈRE DE L’ADMINISTRATION TERRITORIALE :

– Conseiller technique :

Monsieur Moriba SINAYOKO, Administrateur civil

AU TITRE DU MINISTÈRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES, DE LA COOPÉRATION INTERNATIONALE ET DE L’INTÉGRATION AFRICAINE :

– Ambassadeur, Représentant Permanent du Mali auprès de l’Organisation des Nations Unies (ONU) :

Monsieur Issa KONFOUROU, Conseiller des Affaires étrangères

 

AU TITRE DU MINISTÈRE DE L’ÉCONOMIE ET DES FINANCES :

– Conseillers techniques :

Monsieur Mamadou DIABY, Inspecteur des Services Economiques

Monsieur Habib KONARE, Inspecteur des Finances

AU TITRE DU MINISTÈRE DE LA RÉCONCILIATION NATIONALE :

 

– Chargé de mission :

Madame WALET ALTANATA Rhaïchatou, Journaliste-Reporter

 

– Commissaires à la Commission Vérité Justice et Réconciliation :

Monsieur COULIBALY Ibrahima, Journaliste

Maître KEITA Aliou, Juriste

Madame MACALOU Awa DEMBELE, Formatrice de formateurs,

Madame Bintou MAIGA, Greffier à la retraite

Monsieur Mohamed EL Moctar MOHAMEDOUN, gestionnaire

Monsieur Moussa AG JIKOD, Gestionnaire

Monsieur HASSANE Mohamed, Gestionnaire

Monsieur Mohamed AG ITTOUS, Technicien Supérieur en Comptabilité

Monsieur Oumar OULD SIDI MOHAMED, Archéologue

Monsieur Souleymane NIARE, Géologue

AU TITRE DU MINISTÈRE DE L’ENVIRONNEMENT, DE L’ASSAINISSEMENT ET DU DÉVELOPPEMENT DURABLE :

– Secrétaire Général :

Monsieur Boureïma CAMARA, Ingénieur des Eaux et Forêts

 

– Inspecteur de l’Environnement et de l’Assainissement :

Madame Mouna TOURE, Attachée de recherche

 

AU TITRE DU MINISTÈRE DE L’ÉQUIPEMENT, DES TRANSPORTS ET DU DÉSENCLAVEMENT :

– Conseillers techniques :

Madame COULIBALY Mariame DOLO, Administrateur civil

Monsieur Cheick Oumar DIALLO, Ingénieur des Constructions civiles

– Chargé de mission :

Monsieur Fousseyni MAIGA, Journaliste-Réalisateur

Bilan à mi-mandat : des acquis et de nombreux défis

« Maliennes et Maliens ! J’ai compris votre message. Il m’est allé jusqu’au fond de l’âme. Je prends l’engagement de le traduire désormais au quotidien, pour l’honneur du Mali, pour le bonheur des Maliens ! ». Alors qu’il entame la seconde moitié de son mandat, ces mots prononcés par Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), lors de son discours d’investiture en septembre 2013, semblent aujourd’hui éloignés du vécu quotidien d’une bonne partie de la population. Même si des efforts conséquents ont été faits pour relancer l’économie, remettre l’armée à  niveau, et poursuivre le programme de développement des infrastructures, les attentes des Maliens sont encore loin d’être comblées.

Une opinion publique insatisfaite À deux ans et demi de la prochaine élection présidentielle, trois Premiers ministres, six gouvernements et deux déclarations de politique générale plus tard, la déception a gagné une partie de la population, y compris dans la majorité, comme l’atteste une enquête d’opinion effectuée en septembre dernier par l’institut de sondage GISSE. Elle révèle une insatisfaction populaire, avec une note de 4,58/10 décernée à  la gestion globale du pays. Du côté de l’opposition, on est beaucoup plus catégorique : « la gouvernance du président IBK n’a pas apporté de solutions aux préoccupations légitimes de la population malienne », explique Maître Demba Traoré, responsable de la communication à  l’Union pour la République et la Démocratie (URD). Le principal parti de l’opposition fustige un « pilotage à  vue du pays, sans aucun cap défini au préalable et sans aucune réforme sérieuse en matière de politique publique pour les populations ». Le Kankelentigui, (« l’homme de parole »), comme le surnomment encore ses partisans, a  pourtant fait campagne sur des thèmes forts et fédérateurs : règlement de la crise du Nord, lutte contre la corruption, restauration de l’autorité de l’État. l’insatisfaction relayée par l’opposition est donc corollaire à  l’immense espoir soulevé au moment de son élection en 2013. Seulement, « les problèmes du pays dont nous avons hérité ne pouvaient nous permettre de réaliser des miracles à  court terme », tempère l’un de ses proches collaborateurs. l’état de l’armée, humiliée à  plusieurs reprises, la démobilisation de l’administration, l’affaissement de l’autorité de l’État, la gangrène de la corruption, les contraintes budgétaires, et la crise du nord, sont des réalités qui viennent logiquement atténuer les jugements parfois sévères.

La sécurité et le Nord, des épines dans le pied d’IBK « Son bilan à  mi-mandat est en demi-teinte, mais il ne faut pas céder au pessimisme, et se tourner vers ce qu’il reste à  faire pour la suite du mandat », décrypte une éditorialiste de la presse écrite. Depuis la crise de 2012, les autorités maliennes doivent faire face à  deux chantiers majeurs : le retour de la paix et l’amélioration de la sécurité sur tout le territoire. Sur le premier point, des avancées majeures sont à  noter. La signature en mai et juin 2015 de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger a certes été laborieuse, mais elle a eu le mérite de faire taire les armes. « Pendant deux ans et demi, le Président de la République a préservé l’unité nationale, la forme laïque et républicaine du Mali », explique Racine Thiam, directeur de la communication et des relations publiques à  la présidence. Toutefois, la mise en oeuvre lente de l’accord peut compromettre les espoirs de voir la paix s’installer sur le long terme. Le risque est en effet grand de voir les combattants des groupes armés rejoindre à  nouveau les terroristes, voire même de repartir en rébellion, faute d’alternative. Surtout quand Iyad Ag Ghali, leader d’Ançar Dine, ne cesse de menacer la paix, comme il vient de le faire concernant le forum devant se tenir fin mars à  Kidal, en présence du Premier ministre. Les récents attentats au Niger et au Burkina Faso ont eu pour conséquence de mettre à  jour les critiques de ces voisins qui, anxieux à  l’idée de voir les terroristes du Nord du Mali débarquer chez eux, pointent du doigt « l’immobilisme malien ». Comme exprimé dans l’enquête « Mali-Mètre » publiée en juillet 2015 par la Fondation Friedrich Ebert, 71,7 % des sondés considèrent que l’insécurité est le principal défi auquel le gouvernement doit faire face. « La situation sécuritaire s’est dégradée, pour preuve les nombreuses attaques perpétrées dans le nord. Bamako qui était une ville plutôt sûre n’échappe plus au terrorisme », ajoute le correspondant d’un média étranger.

L’adoption d’une loi d’orientation et de programmation militaire au début 2015, une première dans le pays, a été un début de réponse. Elle prévoit 1 230 milliards de francs CFA sur cinq ans pour faire passer les effectifs de 10 000 à  20 000 hommes et acquérir du matériel. Des blindés et semi-blindés, six hélicoptères Super Puma, six avions légers d’attaque de fabrication brésilienne, et un avion de transport de troupes ont été ou sont en cours de commande. Des efforts à  saluer, même si de vastes zones échappent à  tout contrôle, notamment hors des principales villes, ce qui permet au banditisme, aux conflits entre communautés et au djihadisme de prospérer. Pour Racine Thiam, « le rééquipement des forces armées nationales a atteint un niveau satisfaisant leur permettant d’assurer leur mission régalienne ». La lutte contre la grande criminalité, et notamment le trafic de drogue, n’a pourtant pas donné de résultats probants, au point de gangréner l’État, comme l’a reconnu IBK lors de la cérémonie des voeux 2016. « Le Mali n’est jamais tombé aussi bas, même sous la gouvernance des ses prédécesseurs. Il n’y a plus d’autorité, alors qu’IBK était considéré, quand il était Premier ministre, comme un partisan de l’ordre et de l’autorité », déplore Moriba Dabo, en charge de la communication de Jamaa, un parti membre de la majorité. « Le président est trop gentil. Pour que ça bouge, il faut du sang sur les murs », commente un diplomate de la place. « Nul ne sera au-dessus de la loi » Selon beaucoup, l’autorité de l’État aurait dû faire son retour en 2014, qui devait être, selon le président, « l’année du combat contre la corruption ». Les attentes étaient fortes, tant la corruption s’est incrustée dans la gestion publique depuis longtemps. Pourtant, les rapports annuels du vérificateur général pointent publiquement les dysfonctionnements de l’administration. « Le mode de gouvernance du Président IBK est le point qui soulève le plus de questions. Après les scandales dits de l’achat des équipements militaires, de l’acquisition de l’avion présidentiel et des engrais frelatés, l’image de l’exécutif est sérieusement écornée. D’autant qu’il n’y a eu aucun procès anti-corruption depuis le début du mandat », explique Ramata Diaouré, journaliste au bi-hebdomadaire le 22 septembre.

Le salut par l’économie ? Sur le plan économique, le pouvoir peut se targuer d’avoir fait repartir la croissance, qui a dépassé 7% en 2014 et 5,4% en 2015, contre seulement 2,1% en 2013. La bonne tenue de la production agricole y est pour beaucoup, notamment grâce à  la décision du président de porter le budget de ce secteur à  15%. Quant au budget global de l’État, il est passé de 1 465 milliards de francs CFA en 2013, à  plus de 2 000 en 2016, dont 500 milliards prévus pour les investissements. Selon Racine Thiam, « des résultats encourageants ont été enregistrés dans la mobilisation des ressources internes, et les services de l’assiette (douanes et impôts) ont mobilisé pour la première fois plus de 1 000 milliards de francs CFA en 2015 ». Cette gestion macro-économique a été saluée par les bailleurs de fonds, après la brouille de 2014, et a redonné au gouvernement des marges de manoeuvre, grâce à  la relance de la coopération internationale. La conférence de l’OCDE tenue en octobre 2015, où 3 milliards d’euros d’appui ont été annoncés, en est l’une des illustrations. Cela dit, ces résultats n’ont pas encore permis de créer massivement des emplois, même si le gouvernement affichait un total de 78 000 créations à  fin 2015, ni comblé les attentes des populations en matière de pouvoir d’achat, malgré la hausse significative du salaire minimum, passé à  40 000 francs CFA au 1er janvier 2016, et les efforts pour limiter la hausse des denrées de première nécessité. Au niveau des infrastructures de développement, les projets amorcés sous Amadou Toumani Touré (ATT) suivent leurs cours ou ont été inaugurés, tels les routes (Bamako-Segou), les hôpitaux (Mopti), les centrales électriques (Felou, Koro, Bankas..), la station de pompage et le campus universitaire de Kabala, et les programmes de logements sociaux, bien que l’objectif de 50 000 nouvelles habitations semble inatteignable. La lutte gagnée contre Ebola en 2014, avec l’appui de l’OMS, a montré l’efficacité d’un État mobilisé contre une menace mortelle, mais elle ne doit pas masquer la faiblesse, voire l’absence de structures sanitaires adaptées sur tout le territoire. Quant à  l’éducation nationale, en crise depuis des décennies, elle attend encore la grande réforme qui permettra au Mali de former des cadres, des employés et des ouvriers capables de s’insérer dans le tissu économique.

Pour réussir tout cela, beaucoup conviennent que le premier « chantier » est celui de la présidence elle-même. « Le président est de bonne foi et veut réussir. Mais tout dépend des hommes et des femmes avec qui il va gouverner », commente un observateur membre du parti présidentiel. Pour certains, l’équipe actuelle, incarnée par le Premier ministre Modibo Keïta, bien que remaniée à  plusieurs reprises, mériterait d’être complètement revue. « Il s’agissait d’un gouvernement de mission qui avait pour objectif de parvenir à  un accord de paix. Aujourd’hui, il faut d’autres personnalités qui peuvent faire bouger ce pays-là , et ça ne manque pas », ajoute un cadre de l’opposition. Si rien ne semble perdu, une chose est sûre, l’actuel locataire de Koulouba a les cartes en main et devra jouer une partie serrée pour réussir son mandat, et peut-être amorcer le second.

IBK et Haïdara s’expliquent?

Le guide spirituel, Chérif Ousmane Madani Haà¯dara aurait menacé les autorités dans sa prêche à  l’endroit des fidèles lors de la célébration du baptême du Maouloud le mercredi 30 décembre dernier o๠il a fait le plein du stade du 26 mars et ce malgré l’instauration de l’Etat d’urgence. “Nul ne peut nous intimider ! Le “Maouloud” ne cessera d’être célébré au Mali que lorsque les hommes de valeur cesseront d’y vivre. Or, des hommes de valeur, il y en aura toujours au Mali! Le jour o๠un président de la République tentera d’interdire le “Maouloud”, Dieu l’évincera immédiatement de son poste!” avait martelé Haà¯dara. Une sorite pour le moins musclée à  en croire les réactions entendues de part et d’autres dans la capitale. Pour certains, il aurait même menacé de porter un « imam » au sommet de la magistrature suprême. L’information comme on pouvait s’y attendre s’est répandue comme une traà®née de poudre et a finalement été portée certainement aux oreilles du chef d’Etat, Ibrahim Boubacar Keà¯ta. Les réactions ne se feront pas attendre. Selon des sites d’information, Chérif Ousmane Madani Haà¯dara a révélé au cours d’une réunion d’évaluation sur la manifestation du Maouloud avec ses camarades du regroupement des leaders religieux avoir rencontré hier dans la journée le président de la République. Ibrahim Boubacar Keà¯ta, aurait présenté ses excuses au guide religieux pour les désagréments qu’auraient causés les autorités quant à  l’organisation de la grande prêche du Maouloud. Mieux, IBK aurait même donner des explications à  Haà¯dara sur son absence ce jour-ci. Si la constitution du 25 février 1992 stipule en son article 25, alinéa 1 que: « Le Mali est une République indépendante, souveraine, indivisible, démocratique, laà¯que et sociale », force est de constater que l’écart est plutôt énorme entre les dispositions du texte et la réalité. Le Mali est-il un pays vraiment laà¯c?

Vœux à Koulouba: IBK à cœur ouvert avec la presse

La traditionnelle présentation de vœux au président de la République a démarré hier avec le gouvernement, les institutions de la République, les autorités administratives indépendantes, les notabilités et chefs religieux… l’honneur est revenu à  la presse de sacrifier, à  cette tradition républicaine à  la suite de la société civile. La cérémonie a réuni autour du président de la République, le Premier ministre Moussa Mara, le ministre de l’Economie numérique, de l’Information et de la Communication, Mahamadou Camara, et celui de la Formation professionnelle, Mahamane Babi, tout un aréopage de journalistes. Pour l’occasion Ibrahim Boubacar Kéita a eu droit aux vœux du président du comité national de l’égal accès aux médias d’Etat, Abdoulaye Sidibé, du président par intérim du Conseil supérieur de la communication, El Hadj Koman Doumbia et du président de la Maison de la presse, Dramane Aliou Koné. Abdoulaye Sidibé a souligné la nécessaire dotation du pays d’un organe de régulation assez fort avec l’avancée du numérique notamment l’avènement de la Télévision numérique terrestre (TNT). Selon M. Sidibé, l’avènement du numérique va donner aux autoroutes de l’information tout leur sens et leur importance. Le numérique permettra au Mali, a-t-il indiqué, de réaliser un dividende numérique, par la diffusion par exemple de plusieurs chaà®nes sur une seule fréquence, qui pourra être vendue aux opérateurs de télécommunication. Pour éviter des pertes de milliards à  l’Etat, Abdoulaye Sidibé a invité le chef de l’Etat à  inscrire la gestion du TNT dans les priorités. HAC en vue Le président intérimaire du Conseil supérieur de la communication (CSC), Koman Doumbia a salué l’initiative de la Haute autorité de la communication (HAC) qui est la réponse à  un combat mené par sa structure depuis sa création en 1994 : c’est-à -dire doter le pays d’un seul organe de régulation fort. Tout en évoquant les faiblesses et les limites du CSC, le président par intérim a souhaité l’adoption rapide et la mise en place diligente de la HAC. En réponse à  cette requête le président de la République a indiqué que sa mise opérationnalisation est une question de jour car son adoption, selon lui, figure parmi les dossiers de la présente session extraordinaire de l’Assemblée nationale. Aide à  la presse Pour sa part, le tout nouveau président de la Maison de la presse, Dramane Aliou Koné a indiqué que la presse, à  l’instar des autres secteurs au Mali, a passé une année difficile. Ce qui l’a amené à  souligner la cherté des frais d’impression d’un journal au Mali ou la faiblesse de l’aide à  la presse au Mali face aux autres pays de la sous-région. Une aide réduite, selon le président de la Maison de la presse, qui a chuté de 200 à  90 millions CFA cette année. En exprimant la volonté de sa structure de bannir la médiocrité hors de la corporation. Dramane Aliou Koné a regretté que président de la République n’ait daigné accorder aucune interview à  un média local. Le président de la République a immédiatement rendu son mea-culpa aux journalistes maliens à  qui il a il assuré que cela ne relève pas d’un mépris à  leur égard mais d’une question de temps. Ibrahim Boubacar Kéita a fait part de son admiration et son respect pour le journalisme qui ne doit pas être réservé à  n’importe qui. Il s’est ainsi engagé, non sans demander un peu de patience, à  améliorer les conditions des journalistes, conscient du danger d’une presse sans moyens. « Une presse misérable et qui rase les murs est un danger ». Le président de la République a saisi l’occasion pour évoquer des sujets qui n’ont pas retenu ses interlocuteurs du jour. Parlant des négociations d’Alger et de la question du Nord, il a donné l’assurance que rien n’a été compromis, ne sera compromis et qu’un accord serait très vite signé dans l’intérêt du Mali.

Conseil des Ministres du 19 juin 2014

Après examen des points inscrits à  l’ordre du jour, le Conseil a : – adopté des projets de textes ; – entendu des communications et – procédé à  des nominations. AU CHAPITRE DES MESURES LEGISLATIVES Sur présentation du ministre du Travail, de la Fonction Publique et des Relations avec les institutions, le Conseil des Ministres a adopté un projet de loi autorisant le Gouvernement à  prendre certaines mesures par ordonnances Par le présent projet de loi, le Gouvernement, conformément à  l’article 74 de la Constitution, demande à  l’Assemblée nationale l’autorisation de prendre par ordonnances des mesures qui sont normalement du domaine de la loi dans la période comprise entre la date de la clôture de la session ordinaire de l’Assemblée nationale et l’ouverture de la session ordinaire d’octobre 2014. Cette autorisation permettra au Gouvernement d’adopter les mesures nécessaires dans le cadre de l’exécution de son programme. Sur présentation du ministre de l’Artisanat et du Tourisme, le Conseil des Ministres a adopté : 1°) Un projet de loi portant création de la Direction nationale du Tourisme et de l’Hôtellerie. 2°) Un projet de loi portant création de l’Agence de Promotion du Tourisme au Mali (APTM). Le secteur du tourisme constitue l’un des piliers du développement durable de notre pays qui occupe une place importante dans l’économie nationale. Dans le cadre de la promotion de ce secteur en pleine croissance depuis quelques années, le Gouvernement a fourni d’importants efforts pour faire de notre pays une attraction touristique sûre à  travers la sauvegarde des sites, la réalisation d’infrastructures, la mise en place de structures d’encadrement, de gestion et de promotion du tourisme. Les activités touristiques au Mali sont encadrées par le Ministère de l’Artisanat et du Tourisme à  travers l’Office Malien du Tourisme et de l’Hôtellerie (OMATHO). l’OMATHO a été créé 1995 en remplacement du Commissariat au Tourisme. Il a pour mission d’élaborer les éléments de la politique du Gouvernement en matière de tourisme et d’hôtellerie et d’en assurer la mise en œuvre, de promouvoir au plan national et international les ressources touristiques de notre pays. l’Office Malien du Tourisme et de l’Hôtellerie joue ainsi à  la fois le rôle d’une direction nationale et d’une structure de promotion du tourisme, une situation unique dans la sous-région. Cependant, après plus d’une décennie d’existence, et face aux difficultés rencontrées pour mener à  bien les missions qui lui sont assignées, un audit institutionnel réalisé en 2012 a recommandé sa mutation institutionnelle et sa restructuration. Par ailleurs, la prise en compte des exigences d’un développement communautaire intégré autour de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) et de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) impose une refonte structurelle de l’organe de mise en œuvre de la politique du tourisme au Mali. De même, le Document de Politique portant Stratégie de Développement du Tourisme adopté par le Conseil des Ministres en 2009 a recommandé une révision du dispositif organisationnel de l’OMATHO. A cet effet, il est envisagé la réorientation de la mission de la structure vers la conception et le contrôle de la réglementation confiée à  une direction nationale et la mission de promotion touristique et du développement de l’offre confiée à  un Etablissement public à  Caractère administratif. Ainsi, il est proposé la création : – d’une Direction nationale du Tourisme et de l’Hôtellerie ayant pour mission d’élaborer les éléments de la politique nationale dans le domaine du tourisme et de l’hôtellerie et de veiller à  en assurer la mise en œuvre, – d’une Agence de Promotion du Tourisme ayant pour mission de promouvoir la destination Mali dans le domaine du tourisme et de l’hôtellerie. AU CHAPITRE DES MESURES INDIVIDUELLES : Le Conseil des Ministres a procédé aux nominations suivantes : AU TITRE DU MINISTERE DE LA DEFENSE ET DES ANCIENS COMBATTANTS : – Secrétaire général : Général de Brigade Mamadou Lamine BALLO. AU TITRE DU MINISTERE DES AFFAIRES ETRANGERES, DE l’INTEGRATION AFRICAINE ET DE LA COOPERATION INTERNATIONALE : – Chargé de mission : Madame Maà¯mouna El OUMRANY – CAMARA, Communicatrice – Inspecteur à  l’Inspection des Services diplomatiques et consulaires : Monsieur Sidiki Lamine SOW, Conseiller des Affaires étrangères. – Ambassadeur du Mali à  Alger : Général de Brigade Naà¯ny TOURE. AU TITRE DU MINISTERE DU DEVELOPPEMENT RURAL – Conseillers techniques : Monsieur Amadou SAMAKE, Ingénieur de l’Agriculture et du Génie rural, Monsieur Paul COULIBALY, Ingénieur de l’Agriculture et du Génie rural. AU TITRE DU MINISTERE DE LA PLANIFICATION, DE l’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE ET DE LA POPULATION : – Directeur national de la Planification du Développement : Monsieur Mahamadou Zibo MAIGA, Planificateur. AU TITRE DU MINISTERE DES DOMAINES DE l’ETAT, DES AFFAIRES FONCIERES ET DU PATRIMOINE : – Inspecteurs à  l’Inspection des Domaines et des Affaires foncières : Monsieur N’Golo COULIBALY, Inspecteur des Finances, Monsieur Youssouf COULIBALY, Magistrat. AU TITRE DU MINISTERE DU TRAVAIL, DE LA FONCTION PUBLIQUE ET DES RELATIONS AVEC LES INSTITUTIONS : – Directeur national de la Fonction publique et du Personnel : Monsieur Amadou FABE, Administrateur civil. AU TITRE DU MINISTERE DE l’ENERGIE : – Conseiller technique : Madame THERA Aminata FOFANA, Attaché de recherche – Chargés de mission : Madame CISSE Inna NIANG, Gestionnaire, Monsieur Souleymane CAMARA, Juriste. AU TITRE DU MINISTERE DE LA JEUNESSE ET DE LA CONSTRUCTION CITOYENNE : – Chef de Cabinet : Monsieur Sidiki KONE, Economiste. AU TITRE DU MINISTERE DE l’ARTISANAT ET DU TOURISME : – Inspecteur à  l’Inspection de l’Artisanat et du Tourisme : Monsieur Boubacar NAFOGOU, Administrateur du Tourisme. AU TITRE DU MINISTERE DES AFFAIRES RELIGIEUSES ET DU CULTE : – Conseiller technique : Monsieur Habib KANE, Professeur titulaire de l’Enseignement secondaire AU CHAPITRE DES COMMUNICATIONS AU TITRE DU MINISTERE DE LA JUSTICE ET DES DROITS DE l’HOMME : Le Conseil des Ministres a entendu une communication relative à  l’évasion de détenus à  la Maison centrale d’Arrêt de Bamako. Le lundi 16 juin 2014, profitant des travaux de plomberie au sein des cellules de la Maison centrale d’Arrêt, le détenu Mohamed Ali AG WADOUSSENE dit Abou poursuivi pour terrorisme, association de malfaiteurs, prise d’otages et séquestration, a tiré sur le surveillant de prison l’Adjudant Kola SOFARA. Lors des événements, 23 détenus se sont évadés de la Maison d’Arrêt. Huit d’entre eux ont été retrouvés. Le Gouvernement déplore la mort de l’Adjudant Kola SOFARA et d’un détenu. Les blessés ont été admis dans les centres hospitaliers. Une enquête est ouverte pour situer les responsabilités. La recherche des personnes évadées se poursuit activement. AU TITRE DU MINISTERE DE l’EDUCATION NATIONALE Le Conseil des Ministres a entendu une communication du ministre de l’Education nationale relative au déroulement des examens du Diplôme d’Etudes Fondamentales (D.E.F) et du baccalauréat, session de juin 2014. Les épreuves du D.E.F, session de juin 2014 se sont déroulées du mercredi 4 au vendredi 6 juin 2014 sur toute l’étendue du territoire national, sauf dans la région de Kidal. Au premier jour des examens, suite au constat de fuite de sujets, les responsables du Ministère de l’Education nationale ont pris des dispositions au nombre desquelles le remplacement systématique des sujets pour les épreuves restantes. Ces mesures ont permis de circonscrire les effets de la fuite et d’éviter la remise en cause de la sincérité des examens. Des enquêtes ont été déclenchées pour situer les responsabilités et prendre les sanctions appropriées. Les épreuves du baccalauréat se sont déroulées du mardi 10 au vendredi 13 juin 2014 sur toute l’étendue du territoire national, sauf dans la région de Kidal. Suite à  des rumeurs de fuite, il a été décidé de changer les sujets dans les centres d’examens. Le premier jour, les épreuves ont commencé dans certains centres en retard. Mais elles ont démarré les jours suivants à  l’heure indiquée. Au regard des dispositions prises et des renseignements recueillis à  ce jour, les conclusions sont les suivantes : – il n’y a pas eu de fuite au bac, mais il faut reconnaà®tre que certaines pratiques frauduleuses ont eu lieu dans certains centres ; – la sincérité des examens n’est pas remise en cause par cette situation dont les effets ont pu être circonscrits. BAMAKO, LE 19 JUIN 2014 LE SECRETAIRE GENERAL DU GOUVERNEMENT, Mme DIAKITE Fatoumata N’DIAYE Commandeur de l’Ordre National

Rencontre IBK-Partis politiques : jouer à l’apaisement

Sur invitation du locataire de Koulouba, les chefs de partis politiques, ceux de la majorité présidentielle et ceux de l’opposition se sont retrouvés autour de la table ce mercredi 4 juin, en présence du Premier ministre Moussa Mara pour un échange, qui selon certaines indiscrétions, était prévu de longue date. Parmi les leaders politiques invités, Soumaila Cissé de l’URD, Modibo Sidibé du parti FARE, Choguel Kokalla Maiga du MPR, Oumar Mariko du parti SADI, Tiébilé Dramé du Parena, Mountaga Tall du CNID et même des figures comme Tiémoko Sangaré de l’Adema, ou encore Jeamille Bittar de l’UMAM, Safiatou Traoré du SYNOUMA etc.. Quasiment tous ont répondu à  l’appel du Kankélétigui. A l’ordre du jour de cette rencontre de haut vol, la situation sociopolitique du pays et un souci d’apaiser le climat, surtout après les évènements malheureux de Kidal. A rappeler que ces derniers jours, certains partis de l’opposition, l’URD en tête, par la voix de Soumaila Cissé, avaient réclamé la tête de Mara, qu’ils tiennent pour responsables de la débâcle de l’armée malienne à  Kidal le 21 Mai dernier. D’autres avaient fustigé l’empressement du leader de Yéléma à  poser le pied à  Kidal et malgré les avertissements de la communauté internationale et les mises en gardes de la Minusma. Si du côté des autorités, on s’active depuis à  étendre la communication gouvernementale au nord comme au sud, à  l’extérieur comme à  l’intérieur du Mali, parler au malien lambda ne suffisait plus. Mieux, amener tous les leaders des partis politiques maliens à  la même table fait force. En images, voir ces gros bonnets de la politique se serrer les mains, échanger des sourires de circonstance et une franche poignée de main avec le président valait le détour. Et les Maliens n’aiment rien tant que se retrouver autour du « grin » pour dissoudre en quelques secondes leurs divergences et réaccorder leurs violons, quelque fut la profondeur du désaccord. Union Sacrée Au sortir de ces audiences à  huit-clos, o๠la presse d’Etat n’était autorisée qu’à  flasher, ont pu être recueillis quelques propos de leaders politiques. Pour Soumaila Cissé, candidat malheureux à  l’élection présidentielle, « la réunion est d’importance et le porte flambeau de l’opposition, par ailleurs député de Niafunké, se dit reconnaissant de l’initiative prise par IBK ». Autant dire que les velléités de Soumi à  vouloir la tête de Mara, lequel jouit de la confiance de son PR, ont été étouffées dans l’œuf. Jusqu’à  la prochaine occasion. Choguel Kokalla Maiga du MPR a également salué l’initiative tout comme Mountaga Tall du CNID, membre du gouvernement, une occasion pour ces partis alliés de la majorité de réaffirmer leur soutien au président de la République, lequel a aussi du rassurer sur son autorité et son souci de parvenir à  l’unité tant fragilisée du Mali post-crise. A bien scruter la mine satisfaite de ces ténors du marigot politique, on peut sans avoir été convié à  cette messe, en déduire que l’abcès a été temporairement crevé. Un Tiébilé Dramé, dont le document « Le Mali dans l’impasse » très critique envers la gestion du pouvoir d’IBK seulement 7 mois après son investiture, affichait un air moins grave. Car si Tiébilé Dramé sait se taire de longs mois, ses sorties médiatiques font toujours mouche. Imperturbable et serein comme à  son habitude, Modibo Sidibé leader du parti FARE, a lui admis que «l’intérêt supérieur du Mali dépassait toutes les divergences politiques ». l’heure est donc à  l’Union Sacrée pour les partis politiques maliens qui devront patienter jusqu’aux prochaines joutes électorales, à  savoir les communales toutes proches, pour à  nouveau se décocher des flèches. Rien à  faire, le bateau Mali peut tanguer, mais jamais il ne chavirera ! Car au fond, n’est-ce pas l’honneur et le bonheur des Maliens qui est en jeu ?

Communiqué du conseil des ministres du mercredi 12 mars 2014

Après examen des points inscrits à  l’ordre du jour, le Conseil a : – adopté des projets de textes ; – entendu des communications et – procédé à  des nominations. AU CHAPITRE DES MESURES REGLEMENTAIRES Sur le rapport du ministre de l’Urbanisme et de la Politique de la Ville, le Conseil des Ministres a adopté un projet de décret portant approbation du Schéma Directeur d’Urbanisme de la ville de Diré et environs. La ville de Diré, chef-lieu du Cercle et de la Commune de même nom a été dotée d’un Schéma Directeur d’Urbanisme en 2001 pour une durée de 20 ans. Cependant, le développement socio-économique et spatial de la ville a nécessité la révision de ce premier document de planification. La population de la ville de Diré, estimée à  12.603 habitants en 2009 sera de 34 617 habitants en 2020 et de 54 797 habitants en 2030. l’adoption du présent projet de décret vise à  mettre à  la disposition de la ville de Diré et environs un nouveau Schéma Directeur d’Urbanisme qui définit les principes d’organisation en matière d’habitat, d’activités, de voirie, de réseaux divers, de grands équipements et traite des problèmes environnementaux. AU CHAPITRE DES MESURES INDIVIDUELLES Le Conseil des Ministres a procédé aux nominations suivantes : AU TITRE DU MINISTERE DU PLAN ET DE LA PROSPECTIVE – Chargé de mission : Monsieur Mahamadou SAMAKE, Economiste gestionnaire. AU TITRE DU MINISTERE DU TRAVAIL ET DES AFFAIRES SOCIALES ET HUMANITAIRES : – Conseillers techniques : Monsieur Boubacar TRAORE, Administrateur civil, Monsieur Youssouf DIAGNE, Inspecteur des Services économiques. – Inspecteurs à  l’Inspection des Affaires sociales : Madame DIARRA Fanta Mantchiny, Administrateur de l’Action sociale, Monsieur Ousmane GUINDO, Administrateur de l’Action sociale. – Directeur national du Travail : Monsieur Fassoun COULIBALY, Administrateur du Travail et de la Sécurité sociale. AU TITRE DU MINISTERE DE l’EMPLOI ET DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE : – Chef de Cabinet : Monsieur Mamadou TEMBELY, Médecin. – Directeur général de l’Observatoire national de l’Emploi et de la Formation : Monsieur Boubacar DIALLO, Ingénieur. AU TITRE DU MINISTERE DE LA COMMUNICATION ET DES NOUVELLLES TECHNOLOGIES DE l’INFORMATION : – Directeur général de l’Agence Malienne de la Presse et de Publicité (AMAP) : Monsieur Ousmane Mahalmoudou MAIGA, Journaliste et Réalisateur. AU CHAPITRE DES COMMUNICATIONS AU TITRE DU MINISTERE DES MALIENS DE l’EXTERIEUR Le Conseil des Ministres a examiné une communication relative à  l’amélioration de la protection et la sécurisation des Maliens de l’extérieur et de leurs biens. Le Mali, pays de forte tradition d’émigration compte environ 4 millions de ses ressortissants à  l’extérieur. Les effets et impacts positifs des actions des Maliens de l’extérieur en direction du Mali sont très importants. Malgré les difficultés auxquelles ils sont confrontés dans les pays d’accueil, les maliens de l’extérieur ont permis d’assurer l’équilibre de nombreuses familles, de promouvoir le développement local à  travers les transferts de fonds, la réalisation de nombreuses infrastructures d’éducation, de santé, d’hydraulique villageoises, de désenclavement et d’amélioration du cadre de vie. Pour valoriser davantage et mobiliser le potentiel de la diaspora, le Gouvernement envisage d’améliorer la protection juridique des maliens de l’extérieur et la couverture consulaire. La présente communication propose dans ce cadre : – l’ouverture de nouveaux consulats dans les principales zones de concentration des maliens de l’extérieur pour mieux suivre les maliens de l’extérieur et répondre à  leurs besoins, – l’évaluation des Accords existants qui lient le Mali et les pays d’accueil et de transit et la signature de nouveaux Accords qui contribueront à  mieux protéger les maliens de l’extérieur. Le Conseil des Ministres a décidé de la création d’une Commission de travail chargée d’évaluer la situation actuelle et de proposer une stratégie de négociation d’accords de libre circulation, de résidence et d’établissement des maliens dans les pays visés. AU TITRE DU MINISTERE DE LA COMMUNICATION ET DES NOUVELLES TECHNOLOGIES DE l’INFORMATION Le Conseil des Ministres a examiné une communication relative à  l’état des lieux du paysage audiovisuel et à  la feuille de route de la transition de la radiodiffusion télévision analogique vers le numérique. Le Mali s’est engagé à  travers l’approbation de l’Accord de Genève 2006 dénommé Accord GEO6, à  réaliser à  l’échéance du 17 juin 2015, la migration des services de radiodiffusion télévisuelle analogique vers le numérique sur l’ensemble du territoire. Pour la mise en œuvre harmonieuse de ce processus, il a été créé le Comité national pour la Transition de la radiodiffusion analogique terrestre vers le Numérique (CNTN) qui a identifié parmi ses activités prioritaires la réalisation de l’état des lieux pour 2012. Malgré la perturbation de ses activités par les évènements survenus en mars 2012, le Comité ad hoc mis en place pour accélérer le processus, a élaboré un rapport sur l’état des lieux du paysage audiovisuel et formulé des recommandations. Pour la mise en œuvre des conclusions du rapport, des dispositions seront prises sur les plans juridique, technique, technologique et financier pour réussir une transition harmonieuse de la radiodiffusion analogique terrestre vers le numérique dans le cadre de l’échéance de 2015 prescrit dans l’accord de Genève. BAMAKO, LE 12 MARS 2014 LE SECRETAIRE GENERAL DU GOUVERNEMENT, Mme DIAKITE Fatoumata N’DIAYE Commandeur de l’Ordre National

Assassinat des deux journalistes de RFI : Réunion de crise à Koulouba

Une réunion de crise convoquée par le Président Ibrahim Boubacar KEITA vient de s’achever à  Koulouba. Autour du Chef de l’Etat, plusieurs ministres du Gouvernement dont ceux en charge de la Défense (5Soumeylou Boubèye MAIGA), de la Justice (Mohamed Aly BATHILY), de la Réconciliation (Cheick Oumar DIARRAH) ainsi que le Ministre de l’Emploi et de la Formation Professionnelle, porte-parole du Gouvernement (Mahamane BABY). La réunion portait sur la situation de crise provoquée par l’enlèvement hier puis l’assassinat de deux journalistes de RFI en reportage au Mali, Ghislaine DUPONT et Claude VERLON. A l’issue de la réunion, le porte-parole du Gouvernement a fait une courte déclaration dans laquelle le Gouvernement du Mali présente ses condoléances aux familles des disparus, au peuple français et à  la grande communauté de la presse. Le Gouvernement a réitéré sa détermination à  exercer sa souveraineté sur l’ensemble du territoire national y compris sur Kidal. Enfin, la question de Kidal sera évoquée la semaine prochaine avec M. Ban-Ki Moon, le Secrétaire Général de l’ONU qui effectue une visite au Mali.

Pourquoi le palais présidentiel n’a t’il pas encore été rénové ?

Hormis le Secrétariat Général de la Présidence qui est fonctionnel, Koulouba a désormais des allures de palais endormi par endroits. Passé la route sinueuse qui monte sur la colline du pouvoir, on accède enfin à  ces bâtiments blancs, épuisés par le temps et qui ont subi un véritable assaut des militaires pendant le coup d’Etat du 22 Mars 2012. Vestiges du coup d’Etat Traces d’impacts de balles, murs fissurés, parc automobile vidé, vitres brisées et meubles emportés, les ex putschistes, il faut le dire, s’en sont donnés à  C’œur joie, au moyen de coups de canon et démoli en quelques heures, ce symbole phare de la République. « Désormais, commente un travailleur du lieu, les rats y circulent en toute liberté.  » Comment voulez-vous que le président investisse les lieux dans un tel état », ajoute un fonctionnaire sur place. Il est la première institution de la République enfin ». Si Dioncounda Traoré, l’ancien président de transition, y a été agressé le 21 Mai 2012, il a ensuite fallu le faire résider à  la Base en plein centre-ville pour des raisons de sécurité. Pour Ibrahim Boubacar Keita, Sébénicoro, sa résidence principale lui sert lieu de « petit palais ». Un important dispositif de sécurité y est déployé en attendant son déménagement sur les hauteurs de la ville. Malgré tout, le président a son bureau au Secrétariat de la Présidence. Et s’y rend régulièrement depuis son investiture le 4 septembre, avant de rentrer chez lui comme tout bon citoyen malien. Petit coup de lifting Parmi les raisons invoquées au retard dans la mise en route du processus de rénovation, la question financière est le nœud du problème. 4 milliards de FCFA, c’est le coût estimé de la rénovation du Palais Koulouba. Et pendant seize mois de transition, l’équipe de Dioncounda Traoré, n’a pu trouver de partenaires financiers pour réhabiliter le palais présidentiel et lui donner une nouvelle splendeur. « Les partenaires chinois ont été sollicités pour rénover Koulouba gratuitement alors que la transition tirait à  sa fin », précise une source au ministère de l’économie et des finances. De son côté, Abdel Karim Konaté, ex ministre des finances a précisé les choses lors d’une réunion avec le Groupe de suivi budgétaire: «C’’est le Secrétariat Général de la présidence qui a évalué une requête de financement, sous forme de dons, adressée aux autorités chinoises à  travers le ministère des Affaires étrangères et de la coopération internationale pour rénover Koulouba à  hauteur de 4 milliards et poussières de FCFA. Mais, la partie chinoise a négativement répondu à  cette requête». Autre écueil, la rénovation n’était sans doute pas la priorité des autorités de transition confrontée à  un déficit budgétaire. Un budget d’Etat réduit de moitié et évalué à  l’époque à  environ 700 milliards à  cause de la crise et le gel des bailleurs de fonds. Mais des sources officielles nous indiquent que l’Etat est prêt à  s’engager dans la rénovation du palais à  défaut de partenaires financiers. Quelque soit le coût. Axe Koulouba-Sébénicoro : nouveau boulevard de la République En attendant les populations de Sébénicoro se manifestent et certains habitants avouent être pressés de voir Ladji Bourama déménager à  Koulouba : « Nous faisons parfois plus de 20 à  30 minutes bloqués dans la circulation pour laisser passer le cortège présidentiel », martèle un habitant du coin, qui déplore que l’axe Koulouba-Sébénicoro soit devenu le boulevard de la république.  » Certains policiers zélés bloquent littéralement les motocyclistes et pendant plus de 10 minutes pour satisfaire au protocole d’Etat », se plaint Madou, étudiant. Enfin, quelques vindicatifs vont jusqu’ à  suggérer que le Procureur de la république se saisisse rapidement du dossier Koulouba, pour juger les vandales qui se sont emparés des bijoux, objets précieux, lambris dorés et espèces sonnantes et trébuchantes pendant le Coup d’Etat. Le casse du siècle!

Investiture, première partie…

« Un tel évènement, ça n’arrive qu’une fois tous les cinq ans, précise Sékou, journaliste, alors, pas moyen de manquer ça ». L’investiture d’IBK, ou du moins, la première partie aura lieu le mercredi 4 septembre, devant les juges de la Cour Suprême au Centre International de conférence de Bamako, en présence des officiels, diplomates accrédités, invités, sans oublier la presse. Une salle de 3000 places, qui à  n’en pas douter, sera pleine à  craquer et refusera du monde. Puis le 19 septembre, en compagnie des Chefs d’Etats de la sous région, au stade du 26 Mars, la deuxième partie de l’investiture, aura un caractère plus grandiose, voire populaire. De nombreux chefs d’Etats comme Idriss Déby Itno ou encore Alassane Ouattara seront attendus à  cette grande messe. L’investiture du 4 septembre, consacrera ainsi Ibrahim Boubacar Keita comme le Président de la République et marquera son entrée en fonction. Pour IBK, le ballet a déjà  commencé avec une tournée sous régionale qui l’a conduit du Tchad, en Côte d’Ivoire, au Burkina Faso et au Niger et qui visait à  remercier ses homologues africains dans la résolution de la crise malienne. Une crise loin d’être finie. Si IBK a remercié Idriss Déby du rôle joué par les tchadiens au Nord Mali, il a réaffirmé à  Ougadougou que Blaise Compaoré demeurait le médiateur de la crise malienne. Il reste en effet à  poser les jalons du dialogue déjà  amorcé par Compaoré avec les groupes armés du Nord, notamment le MNLA, qui revendique toujours l’autonomie de l’Azawad. Du côté malien les négociations se feront sur la base d’une intégrité non discutable du territoire national. Un défi pour les nouvelles autorités. Il faut rappeler que le nigérien Mahamadou Issoufou a toujours été à  l’avant garde du combat contre la menace terroriste dans le Sahel et son aide et l’expérience du Niger, en matière préventive, seront précieuses pour le président malien. Si la France a déjà  fait une grosse partie du travail en chassant les djihadistes les plus radicaux du Nord Mali, il reste à  sécuriser les frontières et à  se rapprocher du voisin algérien pour mener le combat contre les fous de Dieu.

Conseil des ministres du 17 juillet 2013

Après examen des points inscrits à  l’ordre du jour, le Conseil a adopté des projets de textes ; entendu des communications et procédé à  des nominations. AU CHAPITRE DES MESURES REGLEMENTAIRES. Sur le rapport du ministre de la Poste et des Nouvelles technologies, le Conseil des ministres a adopté un projet de décret déterminant la procédure de sélection et les profils des membres de la Direction générale de l’Autorité malienne de régulation des télécommunications, des technologies de l’information, de la communication et des postes. Dans le cadre du renforcement de la régulation du secteur des télécommunications, des technologies de l’information, de la communication et des postes et pour adapter la législation malienne aux exigences des actes additionnels de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), le gouvernement de la République du Mali a créé une autorité administrative indépendante dénommée Autorité malienne de régulation des télécommunications/TIC et des postes (AMRTP). l’Autorité malienne de régulation des télécommunications/TIC et des postes (AMRTP) a été dotée pour son fonctionnement d’une Direction générale chargée de la régulation quotidienne des secteurs. Le présent décret a pour objet, conformément aux dispositions de l’ordonnance du 28 septembre 2011 portant régulation du secteur des télécommunications, des technologies de l’information et de la communication et des postes, de déterminer la procédure de sélection et les profils des membres de la Direction générale. Il prévoit, sur la base de la définition de profils adaptés, un appel à  candidature pour leur recrutement. Le système adopté vise à  assurer la rigueur et la transparence dans le processus de désignation de tous les membres de la Direction générale et à  prendre en compte le caractère technique et les enjeux importants découlant des décisions de régulation. AU CHAPITRE DES MESURES INDIVIDUELLES : Le Conseil des Ministres a procédé aux nominations suivantes. TITRE DU MINISTERE DE l’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE : – Recteur de l’Université des sciences juridiques et politiques de Bamako : * Abdoulaye Diarra, professeur de l’enseignement supérieur. AU TITRE DU MINISTERE DE LA SECURITE INTERIEURE ET DE LA PROTECTION CIVILE : •- Inspecteurs des services de sécurité et de protection civile : Contrôleur général de police Odiouma Koné ; Contrôleur général de police Ismaà¯la Coulibaly ; Contrôleur général de police Modibo Diallo. AU TITRE DU MINISTERE DE l’EQUIPEMENT ET DES TRANSPORTS : – Conseiller technique : * Abdoulaye Diallo, inspecteur des services économiques. – Président du conseil d’administration de l’Agence nationale de la Sécurité routière (ANASER) : * Général de Division Souleymane Yacouba Sidibé. AU CHAPITRE DES COMMUNICATIONS : AU TITRE DU MINISTERE DES FINANCES : Le ministre des Finances a informé le Conseil des ministres des conclusions de la rencontre avec les responsables de la BCEAO et des banques locales sur la réouverture des banques dans les villes de Gao, Tombouctou et Kidal. Les responsables des banques ont marqué leur accord pour la réouverture de l’Agence de la BCEAO à  Mopti et des Agences des banques à  Gao, Tombouctou et Kidal. Le Gouvernement prendra à  cet effet des dispositions pour renforcer les mesures de sécurité et pour rétablir les réseaux d’eau et d’électricité. Il prendra également des dispositions pour le rétablissement des liaisons téléphoniques dans les meilleurs délais par les opérateurs concernés. AU TITRE DU MINISTERE DU COMMERCE ET DE l’INDUSTRIE : Le Conseil des ministres a été informé de la situation des stocks et des prix des produits de première nécessité. Les stocks disponibles sur le territoire national couvrent les besoins de consommation pour toute la période du Ramadan et les prix à  la consommation des produits de première nécessité sont dans l’ensemble restés stables. AU TITRE DU MINISTERE DU TRAVAIL, DE LA FONCTION PUBLIQUE ET DES RELATIONS AVEC LES INSTITUTIONS : Le Conseil des ministres a été informé de l’évolution des travaux des Commissions de conciliation mises en place au niveau du Ministère du Travail, de la Fonction Publique et des Relations avec les Institutions avec les Ministères concernés pour la gestion des préavis de grève déposés par le syndicat national de l’Enseignement supérieur (SNESUP) et le Syndicat nationale de la Santé, de l’Action sociale et de la Promotion de la Femme (SNS-AS-PF). Le conseil des Ministres a demandé aux ministres de poursuivre le dialogue avec lesdits syndicats.

Armée malienne : fin de la guerre des bérets

Première activité publique de la Commission Dialogue et réconciliation, une cérémonie de réconciliation entre factions militaires rivales du Mali s’est tenue au palais présidentiel de Koulouba ce mercredi 26 juin 2013 dans l’après-midi. Empreinte d’émotion, la réunion a vu la participation des corps habillés qui ont offert un spectacle que les Maliens rêvaient de voir arriver depuis plusieurs mois, tant les tensions au sein de l’armée étaient mal vécues par les populations. On a donc vu hier des « bérets rouges », restés fidèles au président Amadou Toumani Touré renversé en mars 2012, et des « bérets verts », partisans du capitaine Sanogo,  » se donner l’accolade, eux qui s’entretuaient il y a encore quelques mois. Le Premier ministre en tête, une dizaine de membres du gouvernement, le président du Comité militaire de suivi des reformes des forces armées et de sécurité, le capitaine Amadou Aya Sanogo, les présidents des institutions de la Républiques, les responsables des confessions religieuses, les chefs des services militaires et paramilitaires ainsi que les représentants des familles fondatrices de Bamako – Niaré, Touré, Dravé – ont assisté à  cette cérémonie de « pardon » présidée par Dioncounda Traoré lui même. « Si la guerre a été nécessaire pour jeter hors de nos frontières tous les jihadistes, trafiquants et autres bandits armés, le dialogue s’impose désormais pour nous rapprocher les uns aux autres et guider nos pas vers un destin commun », a déclaré en ouverture Mohamed Salia Sokona, président de la Commission dialogue et réconciliation. Pour lui, la cérémonie est « le signe d’un retour définitif de la paix ». La demande de pardon de Amadou Haya Sanogo Le point le plus marquant de la rencontre est sans nul doute l’allocution du capitaine Amadou Aya Sanogo. Ce dernier a solennellement demandé « pardon à  la communauté malienne ». Un pardon sincère à  l’endroit de toute personne affectée par cet incident qui a opposé les militaires, précise-t-il. « Avant l’uniforme, nous sommes des humains et nous commettons des erreurs mais pas de façon délibérée. Et nous osons croire que nos excuses seront acceptées », a espéré le président du comité militaire de reforme des forces armées et de sécurité qui a donné l’assurance que les divergences appartiennent désormais au passé. « Frères et sœurs, neveux et nièces, je vous ai appelés pour que nous nous donnions la main. Je vous ai appelés pour vous demander que nous resserrions nos liens pour qu’entre Maliens, la mésentente fasse place à  l’entente et à  la complicité pour un Mali au dessus de tout », a à  son tour déclaré le président Traoré. Il a rappelé, en écho à  la demande de pardon du Capitaine Sanogo, qu’il « pardonne sincèrement pour l’offense qui m’a été faite et demande humblement pardon pour le mal que J’ai pu faire dans l’exercice de mes fonctions ». Le président de la République a annoncé la libération sans délai de toutes les personnes détenues dans le cadre de ce contentieux avant de s’engager à  Âœuvrer sans relâche pour la consolidation de la réconciliation au sein des forces de défense et de sécurité. Prières et bénédictions des chefs religieux pour le retour de la paix dans les casernes et dans le tout le pays ont mis fin à  la cérémonie.

Communiqué du Conseil des Ministres du 22 mai 2013

Après examen des points inscrits à  l’ordre du jour, le Conseil a adopté des projets de textes, entendu une communication et procédé à  des nominations. AU CHAPITRE DES MESURES REGLEMENTAIRES Sur le rapport du ministre de l’Economie, des Finances et du Budget, le Conseil des Ministres a adopté un projet de décret portant approbation du marché relatif aux travaux de bitumage de la route Bandiagara – Bankass – Koro – Frontière du Burkina Faso «tronçon III : Koro-Frontière du Burkina Faso ». Le présent marché est conclu dans le cadre de la mise en œuvre de la politique de désenclavement intérieur et extérieur de notre pays. Il porte sur le bitumage du tronçon Koro-Frontière du Burkina Faso d’une longueur de 30,5 km de la route Bandiagara-Bankass- Koro-Frontière Burkina Faso. Les travaux à  exécuter comprennent la construction et la réhabilitation de la chaussée, la réalisation et la réhabilitation du réseau d’assainissement avec la reconstruction de certains ouvrages existants et la création de nouveaux ouvrages avec des bassins de rétention. Le marché est attribué, après appel d’offres, au Groupement EGK/SITAC-SA pour un montant de 5 milliards 950 millions de francs CFA environ et un délai d’exécution de 12 mois. Le financement est assuré par la Banque Arabe pour le Développement Economique en Afrique (BADEA) et le Budget National. Sur le rapport du ministre de la Défense et des Anciens Combattants, le Conseil des Ministres a adopté un projet de décret déterminant le cadre organique de la Direction des Ressources humaines du Ministère de la Défense et des Anciens Combattants. Le cadre organique de la Direction des Ressources humaines du Ministère de la Défense et des anciens Combattants fixé par le Décret N°10-205/P-RM du 12 avril 2010 a révélé des insuffisances préjudiciables à  son efficacité. Il a été relevé notamment l’impossibilité de faire appel à  d’autres compétences en dehors des forces armées, l’absence de précision des profils des militaires appelés à  occuper les différents postes du cadre organique. l’adoption du présent projet de décret a pour objet de doter la Direction des Ressources Humaines du Ministère de la Défense et des Anciens Combattants, de ressources humaines compétentes pour faire face, sur les cinq prochaines années, aux enjeux et aux défis liés à  l’administration et à  la gestion des personnels des Forces Armées. Le projet de décret précise le profil des officiers et sous-officiers appelés à  travailler au sein de la Direction et ouvre le cadre organique à  d’autres corps de la Fonction publique. AU CHAPITRE DES MESURES INDIVIDUELLES Le Conseil des Ministres a procédé aux nominations suivantes : AU TITRE DU MINISTàˆRE DE l’AGRICULTURE -Inspecteurs à  l’Inspection de l’Agriculture : Monsieur Yacouba COULIBALY, Attaché de Recherche ; Monsieur Oumar COULIBALY, Ingénieur de l’Agriculture et du Génie rural ; Monsieur Aliou KONATE, Ingénieur de l’Agriculture et du Génie rural ; Monsieur Abdoulaye TRAORE, Ingénieur de l’Agriculture et du Génie rural ; Monsieur Dramane DIARRA, Ingénieur des Eaux et Forêts. AU TITRE DU MINISTàˆRE DE l’ARTISANAT ET DU TOURISME – Inspecteur à  l’Inspection de l’Artisanat et du Tourisme : Monsieur Sériba TRAORE, Professeur principal d’Enseignement Secondaire. AU CHAPITRE DES COMMUNICATIONS AU TITRE DU MINISTERE DE LA JUSTICE : Le Conseil des Ministres a examiné une communication relative aux propositions de réponse aux recommandations issues de l’examen du Mali dans le cadre de l’Examen Périodique Universel (E.P.U) du Conseil des Droits de l’Homme. l’Examen Périodique Universel (E.P.U) est un mécanisme d’évaluation des performances des Etats en matière des droits de l’Homme institué au sein du Conseil des Droits de l’Homme. Il permet de passer en revue les différentes réalisations et efforts entrepris en vue de la promotion et la protection des droits humains. Du 21 au 25 janvier 2013, la situation des Droits de l’Homme dans notre pays a fait l’objet d’un examen dans le cadre du deuxième cycle de l’Examen Périodique Universel, le premier ayant eu lieu en 2008. La présentation du rapport dans un contexte de crise institutionnelle et sécuritaire a donné l’occasion de réaffirmer l’engagement de notre pays, avec l’appui de la communauté internationale, à  rechercher des solutions durables qui prennent en compte les Droits de l’Homme. Le rapport fait état, entre autres, du cadre normatif et institutionnel mis en place pour la promotion et la protection des droits de l’Homme dans notre pays, des progrès réalisés ces dernières années en matière de gouvernance démocratique, d’effectivité des libertés individuelles et collectives ainsi que des efforts fournis dans les domaines économique, social et culturel. A l’issue de l’examen du rapport, les représentants des pays membres du Groupe de travail ont salué les progrès enregistrés par le Mali en matière de promotion et de protection des droits humains. Ils ont soulevé des questions et formulé des recommandations tendant à  consolider l’ancrage des Droits de l’Homme dans notre pays. Les propositions de réponses du Gouvernement à  ces recommandations, font l’objet de la présente communication. Elles seront soumises au Conseil des Droits de l’Homme pour un examen au cours de sa 23ème session à  laquelle prendra part une délégation de haut niveau de notre pays. Bamako, le 22 mai 2013 Le Secrétaire Général du Gouvernement, Mme DIAKITE Fatoumata N’DIAYE Officier de l’Ordre National

Communiqué du Conseil des Ministres du 10 avril 2013

Après examen des points inscrits à  l’ordre du jour, le Conseil a adopté des projets de textes ; entendu une communication et procédé à  des nominations. AU CHAPITRE DES MESURES LEGISLATIVES Sur présentation du ministre de l’Administration Territoriale, de la Décentralisation et de l’Aménagement du Territoire, le Conseil des Ministres a adopté un projet de loi autorisant une deuxième prorogation de l’état d’urgence. Suite à  la recrudescence de l’insécurité sur toute l’étendue du territoire national se traduisant par des atteintes graves à  l’ordre public, des menées subversives de nature à  compromettre la sécurité intérieure, le Gouvernement a instauré l’état d’urgence sur l’ensemble du territoire national à  compter du 13 janvier 2013 pour une durée de 10 jours. La mise en œuvre de cette décision a favorisé le bon déroulement des opérations militaires pour la libération des Régions occupées et contribué à  l’instauration et au maintien d’un climat social apaisé dans notre pays. Tous les objectifs n’ayant pas été atteints au 22 janvier, conformément à  l’article 72 de la Constitution, la Loi N°2013- 004 du 23 janvier 2013 est intervenue pour proroger l’état d’urgence jusqu’au 22 avril 2013. Le présent projet de loi autorise une deuxième prorogation de l’état d’urgence. AU CHAPITRE DES MESURES REGLEMENTAIRES Sur le rapport du ministre du Logement, des Affaires Foncières et de l’Urbanisme, le Conseil des Ministres a adopté : 1°) Un projet de décret portant affectation au Ministère de la Défense et des Anciens Combattants des parcelles de terrain dans les Régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso et Ségou : Il s’agit des parcelles de terrain, objet des titres fonciers ci-après : Région de Kayes : – TF n° 60 du Cercle de Kéniéba, sis à  Faleya, d’une superficie de 16 ares 83 centiares ; – TF n° 108 du Cercle de Bafoulabé, sis à  Bafoulabé, d’une superficie de 1 hectare 11ares 14 centiares ; – TF n° 109 du Cercle de Bafoulabé, sis à  Bafoulabé, d’une superficie de 1 hectare 43 ares 21 centiares ; – TF n° 110 du Cercle de Bafoulabé, sis à  Mahina, d’une superficie de 13 ares 96 centiares ; – TF n° 111 du Cercle de Bafoulabé, sis à  Oualiya, d’une superficie de 38 ares 87 centiares ; – TF n° 216 du Cercle de Nioro, sis à  Nioro d’une superficie de 2 hectares 04 are 23 centiares ; – TF n° 217 du Cerce de Nioro, sis à  Gogui, d’une superficie de 11 hectares 90 ares 86 centiares ; – TF n° 218 du Cercle de Nioro, sis à  Touroukoumbé, d’une superficie de 29 ares 52 centiares ; – TF n° 219 du Cercle de Nioro, sis à  Gavinané, d’une superficie de 15 ares 44 centiares ; – TF n° 220 du Cercle de Nioro, sis à  Berna, d’une superficie de 06 are 20 centiares ; – TF n° 221 du Cercle de Nioro, sis à  Sandaré, d’une superficie de 1 ha 48 ares 60 centiares ; – TF n° 222 du Cercle de Nioro, sis à  Sandaré, d’une superficie de 17 ares 85 centiares ; – TF n° 13 25 du Cercle de Kita, sis à  Sangabari, d’une superficie de 22 ares 93 centiares ; – TF n° 1326 du Cercle de Kita, sis à  Kokofata, d’une superficie de 12 ares 57 centiares ; – TF n° 1327 du Cercle de Kita, sis à  Sirakoro, d’une superficie de 12 ares 07 centiares ; – TF n° 1328 du Cercle de Kita, sis à  Djidian, d’une superficie de 18 ares 96 centiares ; – TF n° 7901 du Cercle de Yélimané, sis à  Diandioumbéra, d’une superficie de 22 ares 30 centiares ; – TF n° 7902 du Cercle de Yélimané, sis à  Tambakara, d’une superficie de 63 ares 05 centiares ; – TF n° 7903 du Cercle de Kayes, sis à  Samé, d’une superficie de 16 ares 01 centiares ; – TF n° 7904 du Cercle de Kayes, sis à  Lontou, d’une superfice de 17 ares 60 centiares ; – TF n° 7905 du Cercle de Kayes, sis à  Ségala d’une superficie de 09 ares 41 centiares ; – TF n° 7906 du Cercle de Kayes sis à  Koussané, d’une superficie de 19 ares 27 centiares ; – TF n° 7907 du Cercle de Kayes, sis à  Aourou, d’une Superficie de 08 ares 41 centiares. Région de Koulikoro : – TF n° 39109 du Cercle de Kati, sis à  Kati, d’une superficie de 533 hectares 30 ares 60 centiares ; – TF n° 37182 du Cercle de Kati, sis à  Kati, d’une superficie de 24 hectares 16 ares 18 centiares ; – TF n°37183 du Cercle de Kati sis à  Kati Koko-Plateau, d’une superficie de 35 hectares 16 ares 52 centiares ; – TF n° 37184 du Cercle de Kati, sis à  Kati Koko-Plateau, d’une superficie de 1 hectare 46 ares 57 centiares. Région de Sikasso : – TF n° 14 du Cercle de Kolondiéba, sis à  Kolondiéba, d’une superficie de 20 ares 79 centiares ; – TF n° 119 du Cercle de Yanfolila, sis à  Yanfolila, d’une superficie de 1 hectare 14 ares 35 centiares ; – TF n° 495 du Cercle de Bougouni, sis à  Faragouaran, d’une superficie de 08 ares 48 centiares ; – TF n° 496 du Cercle de Bougouni, sis à  Zantiébougou, d’une superficie de 14 ares 55 centiares. Région de Ségou : – TF n° 24 du Cercle Barouéli sis à  Barouéli d’une superficie de 40 ares 10 centiares ; – TF n° 25 du Cercle de Barouéli sis à  Kononbougou, d’une superficie de 11 ares 28 centiares ; – TF n° 26 du Cercle de Barouéli, sis à  Barouéli d’une superficie de 45 ares 17 centiares ; – TF n° 27 du Cercle de Barouéli, sis à  Tamani, d’une superficie de 13 ares 03 centiares ; – TF n° 76 du Cercle de Macina, sis à  Macina d’une superficie de 12 ares 25 centiares ; – TF n° 3991 du Cercle de Ségou, sis à  Ségou d’une superficie de 6 hectares 84 ares 52 centiares. l’affectation de ces parcelles de terrain qui abritent déjà  les services et infrastructures des Forces Armées, de la Gendarmerie Nationale et de la Garde Nationale permettra de les sécuriser et de conférer un statut légal à  leur occupation. AU CHAPITRE DES MESURES INDIVIDUELLES Le Conseil des Ministres a procédé aux nominations suivantes : AU TITRE DU MINISTERE DE LA SECURITE INTERIEURE ET DE LA PROTECTION CIVILE : – Directeur général de la Police nationale : Inspecteur général de Police Alioune Badra DIAMOUTENE. – Directeur des Ressources humaines : Contrôleur général de Police N’Faly DEMBELE. – Inspecteur en Chef des Services de Sécurité et de Protection civile : Inspecteur général de Police Marie Claire DIALLO. – Inspecteur des Services de Sécurité et de Protection civile : Colonel-major Adama DEMBELE. AU TITRE DU MINISTERE DE LA SANTE : – Directeur de l’Agence nationale d’Evaluation des Hôpitaux : Monsieur Bakary DIARRA, Médecin. AU TITRE DU MINISTERE DU COMMERCE ET D’INDUSTRIE : – Conseiller technique : Monsieur Mahamane Assoumane TOURE, Inspecteur des Servies Economiques. – Directeur général du Bureau de Restructuration et de Mise à  niveau des Entreprises Industrielles : Monsieur Mamadou KEITA, Ingénieur de l’Industrie et des Mines. – Directeur des Finances et du Matériel : Monsieur Mady Baba DIAKITE, Inspecteur des Services Economiques. – Coordinateur du Centre de Promotion et d’Appui des Systèmes financiers décentralisés : Monsieur Cheick Mohamed THIAM, Professeur. AU TITRE DU MINISTERE DE l’ARTISANAT ET DU TOURISME : – Conseiller technique : Monsieur Samba THIAM, Administrateur des Arts et de la Culture. – Inspecteur à  l’Inspection de l’Artisanat et du Tourisme : Monsieur Al Hady KOITA, Administrateur des Arts et de la Culture. – Directeur des Finances et du Matériel : Monsieur Bakary BOUARE, Inspecteur des Services économiques. AU TITRE DU MINISTERE DE l’ACTION HUMATAIRE, DE LA SOLIDARITE ET DES PERSONNES AGEES : – Directeur des Finances et du Matériel : Monsieur Koniba DIARRA, Inspecteur des Services Economiques. AU CHAPITRE DES COMMUNICATIONS AU TITRE DU MINISTERE DE LA JUSTICE Le Conseil des Ministres a examiné une communication relative aux conclusions de l’examen du rapport du Haut Commissariat aux droits de l’Homme relatif à  la situation des droits de l’Homme au Mali. Le rapport du Haut Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme relatif à  la situation des droits de l’Homme au Mali a été soumis à  l’examen du Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies, lors de sa 22ème session ordinaire tenue à  Genève du 25 février au 22 mars 2013. Le rapport qui couvre la période du 17 janvier au 20 novembre 2012 fait la genèse de la crise multidimensionnelle qui a engendré de graves violations des droits de l’Homme surtout dans la partie septentrionale de notre pays. Il met en exergue les violations graves des droits de l’Homme qui ont été commises depuis les attaques contre l’Armée malienne par le MNLA, AQMI, Ansar Dine et le MUJAO en janvier 2012. Il met notamment en relief les exécutions sommaires, les viols, les violences contre des femmes, les actes de tortures, les recrutements d’enfants soldats, les atteintes aux droits à  l’éducation, à  la santé et la destruction des sites culturels et religieux. Le Haut Commissariat a, pas ailleurs évoqué des violations des droits de l’Homme commises dans la partie sous contrôle gouvernemental et les allégations d’exactions et de représailles imputables aux Forces Armées. A l’examen des conclusions du rapport et des recommandations du Conseil des Droits de l’Homme, le Gouvernement a réaffirmé son attachement indéfectible aux valeurs universelles des droits de l’Homme, son engagement à  vérifier les allégations d’exactions et à  lutter contre l’impunité. Il a également réaffirmé sa ferme détermination à  diligenter les enquêtes et procédures appropriées pour tous les cas de violation des droits de la personne humaine. Le Gouvernement s’est engagé à  mettre en œuvre les recommandations du Conseil pour promouvoir le respect des droits de l’Homme dans notre pays. Un rapport actualisé sur la situation des droits de l’Homme au Mali sera présenté par le Haut Commissariat aux Droits de l’Homme lors de la 23ème session du Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies en juin 2013. BAMAKO, LE 10 AVRIL 2013 LE SECRETAIRE GENERAL DU GOUVERNEMENT, Mme DIAKITE Fatoumata N’DIAYE Officier de l’Ordre National

Guerre au Nord: les leaders communautaires du nord s’engagent

Il s’agissait pour Ousmane Sy d’écouter les leaders communautaires du nord sur les questions liés à  l’opération militaire, à  l’organisation du secours humanitaire aux populations qui ont souffert de l’occupation, à  la réconciliation des C’œurs et des esprits dans cette partie du pays. La rencontre qui s’est déroulée au Palais à  Koulouba est une initiative personnelle du Président de la République par intérim, Dioncounda Traoré. Il est indispensable, selon les autorités du Mali, d’impliquer au plus haut point les responsables locaux des régions en proie depuis plusieurs mois à  une crise militaire et sociale sans précédent. Ceci, dans un premier temps, en vue du retour de l’administration dans les zones libérées du joug des terroristes et narcotrafiquants et la pacification totale du nord. «Après la guerre, il va falloir qu’on s’asseye et qu’on parle entre nous », a déclaré Ousmane Sy qui estime qu’il est on ne peut plus urgent de pouvoir organiser la vie des populations locales et leur venir en aide. La deuxième priorité, a-t-il poursuivi, est le dialogue entre les fils du pays afin de panser au plus vite les blessures du passé et recommencer à  vivre ensemble. Craintes de guérilla Les représentants des communautés du nord du Mali se sont fait l’écho des préoccupations évoqués ces derniers temps. A savoir sur la suite des opérations, maintenant que les grandes villes sont libérées mais aussi et surtout sur la possible et fort probable réaction des islamistes armés. Le député Abouzeidy Ousmane Maà¯ga, élu à  Gao, s’inquiète ainsi du fait que les combattants djihadistes se soient pour ainsi dire évanouis dans la nature depuis le lancement de «l’opération Serval». La plupart, selon lui n’ont pas quitté le territoire malien, mais se sont plutôt réfugiés dans des villages aux alentours des localités qu’ils ont fui.«Ils ont l’intention de mener une sorte de guérilla et de continuer à  terroriser les populations. Il faut qu’ils soient totalement neutralisés pour éviter cela », a-t-il préconisé. L’importance de la communication et de l’information des populations a également été évoqué. Selon les élus, il urge de sensibiliser les populations pour qu’elles évitent de faire l’amalgame et de poser des actes qui compromettront durablement le «vivre ensemble». Pas de négociation avec les groupes armés D’un avis unanime, les leaders communautaires ont apprécié la démarche du Président de la République à  leur endroit. Ils se sont dits engagés pour la réconciliation nationale, seule cause pour laquelle chacun devra se battre à  présent. «Ceux qui se sont trompés en un moment en se basant sur du faux, nous devons les ramener dans nos rangs et faire en sorte qu’ils se décident à  servir l’Etat malien» a déclaré le député de Ménaka, Bajan Ag Hamatou. Pas question cependant de négocier avec « ceux qui ont pris les armes contre le Mali», a-t-il ajouté.

Communiqué du Conseil des Ministres du 21 Janvier 2013

Après examen des points inscrits à  l’ordre du jour, le Conseil a adopté des projets de texte. AU CHAPITRE DES MESURES LEGISLATIVES Sur le rapport du ministre de l’Administration Territoriale, de la Décentralisation et de l’Aménagement du Territoire, le Conseil des Ministres a adopté un projet de loi autorisant la prorogation de l’état d’urgence En application des dispositions des articles 49 et 72 de la Constitution du 25 février 1992 et de la Loi N° 87-49/AN-RM du 10 août 1987 relative à  l’état de siège et à  l’état d’urgence, le Président de la République, après délibération du Conseil des Ministres, a déclaré l’état d’urgence pour compter du samedi 12 janvier 2013 à  minuit sur toute l’étendue du territoire national pour une durée qui ne peut dépasser 10 jours sans l’autorisation de l’Assemblée nationale. Cette disposition se situe dans le cadre des mesures prises pour la gestion de la crise née de l’occupation prolongée des Régions de Gao, Tombouctou, Kidal et une partie de celle de Mopti ; crise à  laquelle s’est ajoutée la multiplication des manifestations catégorielles qui ont quelques fois paralysé les activités dans la capitale et dans certains centres urbains. Le bon déroulement des opérations militaires en cours pour la libération des Régions occupées de notre pays et la nécessité d’instaurer et de maintenir un climat social serein dans tout le pays commandent la prorogation de l’état d’urgence sur l’étendue du territoire national. Le présent projet de loi initié par le Gouvernement conformément aux dispositions constitutionnelles et légales trouve sa justification dans les préoccupations sus-évoquées. Il autorise la prorogation, pour trois mois, de la durée de l’état d’urgence déclaré par le Décret N° 2013-033/P-RM du 11 janvier 2013. AU CHAPITRE DES MESURES REGLEMENTAIRES Sur les rapports du ministre de l’Economie, des Finances et du Budget et du ministre de la Poste et des Nouvelles Technologies, le Conseil des Ministres a adopté respectivement: 1°) un projet de décret portant approbation de la convention d’octroi d’une licence de téléphonie globale au Groupement Planor-Monaco Telecom International. Dans le cadre de l’ouverture du secteur des télécommunications, le Gouvernement a lancé un appel d’offres international pour l’attribution d’une troisième licence de téléphonie globale. Ce processus a conduit au choix d’un groupement qui n’a pas pu honorer ses engagements conformément aux dispositions du cahier des charges. Face à  la défaillance du Groupement, le Gouvernement a décidé d’annuler la procédure et d’attribuer la licence à  un investisseur crédible dans les meilleurs délais et dans les conditions prévues par les textes relatifs à  la passation des marchés publics et des délégations de service public. C’’est ainsi que le Gouvernement a décidé, à  la suite d’un dossier présenté par celui-ci, d’accorder au Groupement Planor-Monaco Telecom International la troisième licence de la téléphonie globale par entente directe. Le présent projet de décret porte approbation de la convention de concession de ladite licence pour une durée de quinze ans renouvelable et un montant de cinquante cinq milliards cent millions trois cent quatre vingt huit mille francs CFA. Le Groupement Planor-Monaco Telecom International s’est engagé à  créer une société de droit malien pour porter la licence et signer avec le Gouvernement du Mali le cahier des charges qui en fixe le régime d’exploitation. 2°) un projet de décret portant approbation du cahier des charges de la licence d’Etablissement et d’Exploitation de Réseaux et Services de Télécommunication et de Transmission de Données attribuée à  Alpha Télécommunication Mali-SA ( ATEL-SA) et déterminant la durée , ainsi que les modalités de cession, de suspension et de retrait de la licence. Conformément aux dispositions de la convention de concession entre le Gouvernement du Mali et le Groupement Planor-Monaco Telecom International qui prévoyait la création d’une société d’exploitation de la licence, la Société Alpha Télécommunication Mali SA, société de droit malien a été désignée attributaire de la licence Le présent projet de décret porte approbation du cahier des charges de la licence d’Etablissement et d’Exploitation de Réseaux et Services de Télécommunication et de Transmission de Données. Il détermine la durée ainsi que les modalités de cession, de suspension et de retrait de la licence. Aux termes du cahier des charges, Alpha Télécommunication Mali SA doit au moyen de son propre réseau de téléphonie mobile offrir au minimum une disponibilité générale sur cinq zones comprenant : – l’ensemble des territoires du District de Bamako et des capitales régionales ; – l’ensemble des territoires des chefs lieux de cercles ; – le long de certains axes importants et l’ensemble des territoires de leurs localités. Le cahier des charges détermine également les redevances et les contributions à  payer par la société et traite de ses relations avec les autres opérateurs téléphoniques et la clientèle. Bamako, le 21 janvier 2013 Le Secrétaire Général du Gouvernement, Mme DIAKITE Fatoumata N’DIAYE Officier de l’Ordre National

Communiqué du Conseil des Ministres du 1er aout 2012

A l’ouverture des travaux, le Président de la République s’est dit réconforté par le soutien et les témoignages de sympathie du Premier ministre et de l’ensemble des membres du Gouvernement suite à  l’agression dont il a été victime le 21 mai 2012. Il les a remerciés pour le travail réalisé avec abnégation dans un contexte particulièrement difficile pour notre pays et les a encouragés à  continuer à  travailler pour le Mali et les Maliens. En retour, le Premier ministre a souhaité au Président de la République bon retour et courage dans l’accomplissement de sa mission. Après examen des points inscrits à  l’ordre du jour, le Conseil a procédé à  des nominations et entendu une communication. AU CHAPITRE DES MESURES INDIVIDUELLES Le Conseil des Ministres a procédé aux nominations suivantes : AU TITRE DU MINISTàˆRE DE LA DEFENSE ET DES ANCIENS COMBATTANTS : – Chef d’Etat-major de la Garde nationale : Colonel Moussa DIAWARA. – Chef d’Etat-major adjoint de l’Armée de l’Air : Colonel Bougary DIALLO. AU TITRE DU MINISTERE DU COMMERCE, DES MINES ET DE l’INDUSTRIE : – Directeur du Centre Malien de Promotion de la Propriété industrielle : Madame KONATE Sountou DIAWARA, Ingénieur de l’Industrie et des Mines. – Directeur général de l’Agence Malienne de Normalisation et de la Promotion de la Qualité : Yaya NIAFO, Vétérinaire et Ingénieur de l’Elevage. AU TITRE DU MINISTERE DE l’AGRICULTURE, DE l’ELEVAGE ET DE LA PECHE : – Conseiller technique : Moussa CAMARA, Ingénieur de l’Agriculture et du Génie rural. AU TITRE DU MINISTERE DE l’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE : – Directeur général du Centre national des Œuvres universitaires (CNOU) : Colonel-major Nouhoum SANGARE. AU CHAPITRE DES COMMUNICATIONS AU TITRE DU MINISTERE DES MALIENS DE l’EXTERIEUR ET DE l’INTEGRATION AFRICAINE : Le Conseil des Ministres a entendu une communication écrite relative aux travaux de la 95ème session du Conseil des Ministres ACP et de la 37ème session du Conseil des Ministres ACP-UE auxquels a pris part une délégation de notre pays du 10 au 15 juin 2012 à  Port Vila en République du Vanuatu. La 95ème session du Conseil des Ministres ACP s’est réunie dans la perspective des préparatifs de la 37ème session du Conseil des Ministres des groupes ACP et ACP-UE. Le Conseil des Ministres ACP a, au cours de cette session, examiné plusieurs questions portant sur le coton, le sucre et la banane, les Accords de partenariat économique, les préparatifs de la Conférence des Nations Unies au Brésil et l’examen de la performance du 10ème Fonds Européen de Développement. Quant aux travaux de la 37ème session du Conseil des Ministres conjoint ACP-UE, ils ont porté sur : – la ratification de l’accord de Cotonou ; – la conférence des Nations Unies sur le Développement Durable ; – l’accès des Petites et Moyennes Entreprises (PME) ACP à  la facilité d’investissement ; – le Centre pour le Développement de l’Entreprise ; – l’Accord de Partenariat Economique (APE) ; – la politique de développement de l’Union européenne ; – l’appui budgétaire et la coopération au développement ACP-UE après 2013 ; – l’état d’avancement de la préparation du cadre financier pluriannuel 2010 -2014 ; – la revue des performances du 10ème FED ; – et les migrations et le développement. Ces différentes sessions du Conseil des Ministres ACP et du Conseil conjoint ACP-UE ont offert au ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale l’opportunité d’éclairer les représentants des 79 Etats ACP et ceux de l’Union Européenne sur la situation politique et sécuritaire du Mali notamment dans les Régions Nord occupées par les rebelles et leurs alliés djihadistes et salafistes. Elles ont permis d’enregistrer un soutien renforcé du groupe ACP- et de l’Union Européenne à  l’endroit de notre pays. KOULOUBA, LE 1er août 2012 LE SECRETAIRE GENERAL DU GOUVERNEMENT, Mme DIAKITE Fatoumata N’DIAYE Officier de l’Ordre national

Mali: la médiation poursuit ses discussions avec les islamistes d’Ansar Dine

« Nous poursuivons les échanges avec eux pour mieux leur expliquer notre position et celle de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédeao) », a indiqué à  l’AFP un proche de M. Compaoré venu retrouver la délégation dans un grand hôtel de la capitale. A l’issue d’une rencontre lundi avec M. Compaoré, médiateur de la Cédéao, la délégation d’Ansar Dine avait annoncé accepter la médiation du président burkinabè qui, de son côté, a appelé ce groupe à  rompre avec les « terroristes » d’Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi), ses grands alliés dans le Nord malien. « Nous demandons au monde de nous comprendre, (. . . ) nous nous battons au nom d’Allah. Nous, on n’est pas Al-Qaà¯da. L’islam interdit de prendre quelqu’un en otage » ou de prendre « l’argent de la rançon d’un otage », a assuré à  l’AFP Cheick Ag Wissa, porte-parole de la délégation islamiste. Une délégation du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), la rébellion touareg supplantée dans le nord du Mali par les islamistes, se trouve aussi à  Ouagadougou. Des envoyés du MNLA, mouvement d’idéologie sécessionniste et laà¯que, avaient rencontré M. Compaoré le 9 juin. « Rien ne peut sortir de nos discussions tant qu’Ansar Dine réclame l’application de la charia (loi islamique) et le jihad (guerre sainte) », a affirmé à  l’AFP Magdi Ag Bohada, responsable du MNLA à  Gao, une grande ville du Nord malien. Il a ajouté que son groupe avait « confiance » dans le Burkina Faso mais non dans les autorités maliennes. La médiation souhaite arriver à  un « agenda global de sortie de crise » qui se concluerait par des négociations entre groupes armés occupant le Nord malien depuis fin mars, communautés de la région et autorités de Bamako. Pendant ce temps, la Cédéao prépare l’envoi éventuel d’une force de quelque 3. 300 hommes au Mali. La France a dit mardi s’attendre à  une décision rapide du Conseil de sécurité de l’ONU soutenant ce projet de l’Union africaine et de la Cédéao.

Sanogo : « Si la situation se durcit au Mali, le monde entier en sera victime »

Le chef mutin s’entretenait avec des journalistes français depuis le camp militaire de Kati, près de la capitale malienne. {Les rebelles avancent à  grande vitesse. Est-ce l’heure d’une opération militaire, d’une contre-offensive de l’armée dans le Nord} La situation est critique, mais pas générée par le CNRDRE. C’est une des raisons pour lesquelles on a décidé de mettre fin à  un régime [celui du président Amadou Toumani Touré]. La situation était déjà  pourrie, depuis une dizaine d’années, par des personnes qui avaient trahi ce pays. Nous mettons tout à  la disposition des forces armées qui doivent préserver l’intégrité du territoire. La situation n’est pas seulement critique pour le Mali. Ce n’est plus une rébellion simple. On a un groupe islamique qui s’installe, avec tout un réseau. Si la situation se durcit, et l’Afrique et le monde entier en seront victimes un jour. {Que faut-il faire à  ce stade ?} Essayons d’oublier le Comité [le CNRDRE], oublions les rouages de la Constitution : on doit faire face à  un problème. Chaque heure compte. {Quelle est la solution ? Vous appelez à  une aide militaire internationale contre les rebelles ?} Si les grandes puissances ont été en mesure de traverser les océans pour aller lutter contre… [un ennemi comparable], qu’est-ce qui les empêche de venir ici ? Le danger, ce n’est pas seulement pour le Mali. Qu’on oublie un peu le Comité. Parlement, Constitution, ça peut attendre. Le dossier grave, c’est au Nord, c’est le plus important. {Une force internationale au Mali serait souhaitable, selon vous ?} Le Comité va toujours dans le sens de ce qui est bien pour ce pays. L’intervention d’une force, d’accord, mais bien canalisée, conformément à  nos principes. L’ennemi est connu, ce n’est pas Bamako. Si une force devait intervenir, elle sait oà¹. C’est là -haut [au Nord]. Des éléments africains ou occidentaux pourraient prendre part à  cette force ? J’ouvre la porte à  toutes les possibilités. Mais, encore une fois, dans le souci d’aller en guerre contre ce système [les rebelles], pas à  Bamako. Vous appelez la classe politique et les organisations à  tenir, jeudi 5 mars, une convention nationale pour décider du futur du pays ? Quand pensez-vous que des conclusions peuvent être attendues ? Nous sommes venus [au pouvoir] pas pour nous [y] éterniser, je le dis et le maintiens. Nous sommes des militaires. Notre mission principale, c’est de sécuriser le territoire, d’assurer la sécurité des personnes et des biens. Si vous voyez qu’on est là  aujourd’hui, c’est par la force des choses. On compte tenir la promesse qu’on ne sera pas là  pour longtemps. Concernant la convention, puisque on l’a fait pour le bonheur du peuple, c’est que quelque chose ne marchait pas. Dans la convention, demain, les participants parviendront à  dégager les grandes lignes d’une feuille de route. Pour le petit temps qu’on aura fait ici, et projeter ce qui se passera plus tard. Y a-t-il a des négociations avec Ansar Dine ou le Mouvement national de libération de l’Azawad -MNLA- [les deux groupes rebelles qui ont pris le nord du Mali] ? Faut-il discuter avec ces deux groupes séparément ? Tant qu’un individu est en armes, avec l’objectif de semer la terreur ou tuer, pour moi ces groupes n’ont pas de différence. Quant aux négociations, les portes sont ouvertes, mais une chose est sûre : l’intégrité du territoire reste mon mot d’ordre. C’est l’une des plus graves crises dans le nord du Mali. Ce qui est certain, c’est que le groupe islamiste est en train de s’installer, et ça n’interpelle pas seulement le Mali. Cela interpelle tout le monde. Vous avez peur que le MNLA décrète une forme d’autonomie, ou de sécession, dans le Nord du pays ? D’abord, en tant que soldat, je n’ai jamais peur. Mais j’ai quelques inquiétudes quand même. Pour l’instant, je préfère ne pas me prononcer. Hier, vous annonciez des poursuites contre « ATT » [le président Amadou Toumani Touré, toujours caché]. Que vont devenir les ministres arrêtés [comme Boubeye Maiga, ministre des affaires étrangères] ? Je n’ai pas de ministre arrêté. Pour le moment, je les détiens pour protéger leur intégrité physique, car je connais bien mon pays. En les laissant en ville, ils peuvent courir un risque. Si on devait faire des exactions, on l’aurait déjà  fait, mais vous conviendrez avec moi que depuis qu’on est là , on est à  l’écoute du peuple, on fait ça pour le peuple, donc on n’est pas dans une chasse aux sorcières. Ces gens, en les laissant en ville, courent un danger. Voilà  pourquoi je les garde, mais ils ne sont pas détenus. Et « ATT » ? Si je le trouve, c’est aux services spécialisés de le décider. Il y a encore un service judiciaire qui fonctionne, c’est à  eux de déterminer. O๠sont les militaires qui ont fui ? Mes soldats n’ont pas fui, ils se sont repliés. Une grande partie est restée à  Sévaré [base militaire près de Mopti]. Etes-vous en contact avec les pays qui sont utilisés par la rébellion comme bases arrières, l’Algérie et la Mauritanie ? Je n’en veux à  personne. D’ailleurs, si nos propres responsables ont permis l’accueil de groupes armés… Tout un groupe [de rebelles] a quitté la Libye et a été accueilli en héros ici, avec les honneurs, et c’est ce même groupe qui en train de tuer les Maliens aujourd’hui… Je n’en veux à  personne. Au contraire, je les invite à  une collaboration pour éradiquer le mal commun. Avez-vous peur de voir la classe politique qui était aux affaires revenir au pouvoir ? C’est ma plus grande préoccupation. Il y a ceux qui ont fait dix ou quinze ans au pouvoir. De député on devient ministre sans rien rapporter au pays. Vous croyez que les mêmes têtes vont rester ? Nous, on veut un changement, pas un changement pour changer, pour les valeurs. « Tu as dirigé le Mali pendant trente ans, et tu t’accroches encore ? Laisse les autres s’exprimer ! » C’est tout ce que je demande à  la classe politique. Si la convention nationale décide que votre départ est souhaitable, que ferez-vous ? Laissons la convention décider de cela, mais laissez-moi vous dire quelque chose : à  l’heure o๠nous sommes, on a déjà  évité un chaos. J’espère bien que la convention ne souhaitera pas voir ce Comité disparaà®tre, parce que ça va être le chaos le lendemain. L’application des sanctions est-elle une grande surprise ? La Cédéao [Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest], c’est l’organisation à  laquelle nous appartenons, je respecte leur décision, mais je les appelle au dialogue. Il est temps qu’on aille vers une Cédéao des peuples et non des Etats, des peuples d’Afrique. Je n’ai rien contre les circuits institutionnels, mais j’ai peut-être quelque chose contre les hommes. Si dans vingt à  quarante jours, il n’y a pas d’élection, il y aura un vide. Ce vide, qui va le combler ? Au lieu de perdre deux mois et de repartir sur quelque chose d’incertain, puisque il y a déjà  des acquis, pourquoi ne pas faire un démarrage imminent ? On gagne en temps, on gagne en structure, on gagne en confiance. Et surtout le CNRDRE est le comité du peuple, vous l’avez remarqué, faites des sondages. On a posé un acte qui a plu au peuple. Des propositions pour la Cédéao ? Je suis obligé de garder une position. Ce n’est pas de la bravade, c’est pour l’intérêt du peuple malien. L’heure n’est pas au Comité, ou au jeu politique, ça peut attendre dix ans. C’est un pays de la Cédéao qui est en train de mourir chaque jour, c’est ça la priorité. L’administration à  Bamako fonctionne, les gens vaquent à  leurs affaires, le Comité est là , bien respecté, donc il n’y pas d’urgence ici. L’urgence, c’est le Nord. Les pays qui conseillent à  leurs ressortissants de quitter le pays ? Ils ont leurs raisons. Vous êtes là , à  Bamako, on vous a menacé ? Certains journalistes l’ont été, oui… Certains journalistes ? Ceux qui les ont agressé ont leurs raisons. Mais moi, ma mission est d’assurer la sécurité des personnes et des biens sur le territoire malien, que vous soyez malien ou étranger. Et si je suis incapable de le faire, ce n’est pas délibéré. Y a-t-il déjà  un effet des sanctions qui perturbent le secteur bancaire ? Pour le moment, le Mali marche bien. Pour les structures bancaires, je ne suis pas informé, mais ça marche. Je peux vous assurer qu’on n’arrivera pas à  ce point.

Mali : la Cedeao place la junte sous « embargo »

Les chefs d’à‰tats de la Communauté économique des à‰tats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) ont frappé fort. Réunis lundi 2 avril à  Dakar à  l’occasion d’un sommet extraordinaire, ils ont décidé d’imposer à  la junte au pouvoir au Mali un « embargo total », c’est à  dire à  la fois diplomatique et financier. « Toutes les mesures diplomatiques, économiques, financières et autres sont applicables dès aujourd’hui (lundi) et ne seront levées que quand l’ordre constitutionnel (sera) effectivement rétabli, a déclaré le chef d’à‰tat ivoirien Alassane Ouattara, président en exercice de la Cedeao. Parallèlement, la Cedeao a décidé la mise en place immédiate de sa force militaire, qui était déjà  en état d’alerte depuis plusieurs jours. Les modalités d’activation de cette force de quelque 2 000 hommes doivent être étudiées lors d’une réunion d’un comité des chefs d’état-major dès cette semaine à  Abidjan. « Les déclarations de la junte vont dans le bon sens » « La situation au Mali est très grave, c’est un coup contre la démocratie et une atteinte à  l’intégrité territoriale de ce pays », a affirmé Ouattara. Et de répéter : « Ce n’est pas acceptable. Le retour à  l’ordre constitutionnel et à  l’intégrité territoriale doivent se faire dans les plus brefs délais. » De son côté, la junte a promis dimanche le retour à  un pouvoir civil et une transition démocratique avec des élections dont la date n’a pas été précisée. Une marque de bonne volonté qui n’a visiblement pas suffit à  calmer l’ire de Ouattara. « Les déclarations de la junte vont dans le bon sens, mais il faut que ce soit effectif, que la junte se mette à  l’écart et transmette le pouvoir aux autorités constitutionnelles reconnues », a estimé le président ivoirien. Le sommet de Dakar a également demandé que le gouvernement légitime qui doit être « mis en place dans les prochains jours ouvre le dialogue avec les mouvements armés », a poursuivi Alassane Ouattara. « Nous allons transmettre ces décisions au président de la Commission de l’Union africaine (UA) Jean Ping afin de lui demander de saisir le Conseil de sécurité de l’ONU pour accompagner ces décisions », a-t-il le président de la Cedeao. à‰ventuelle saisine de l’ONU Le ministère français des Affaires étrangères, Alain Juppé, qui assistait à  la réunion de la Cedeao en marge de l’investiture de Macky Sall comme nouveau président du Sénégal, a quant à  lui indiqué que le Conseil de sécurité pourrait aussi être saisi par Paris des éventuels besoins de l’organisation ouest-africaine pour régler la crise au Mali. La France soutient les efforts de la Cedeao, qui a mandaté le président (burkinabè Blaise) Compaoré comme médiateur, et elle relaiera auprès du Conseil de sécurité, avec ses partenaires africains au sein du Conseil, les besoins de la Cédéao pour appuyer ses actions », avait affirmé plus tôt un porte-parole du Quai d’Orsay, Romain Nadal.

L’avancée des rebelles dans le Nord du Mali inquiète

La situation militaire se dégrade rapidement dans le nord du Mali plaçant la junte au pouvoir à  Bamako depuis dix jours dans une position extrêmement délicate. Samedi, après le chute de Kidal la veille, les rebelles de Mouvement Nationale pour la libération de l’Azawad (MNLA), une rébellion touareg, étaient entrés dans Gao, la seconde ville du nord-Mali o๠ils se heurtaient à  l’armée malienne. Toute la matinée, d’importants combats se sont déroulés dans la périphérie de la cité. Dans l’après-midi, le MNLA, appuyés par les hommes de la milice Ansar Dine, un groupe salafiste dirigé par Iyad ag Ghaly, semblait avoir pris le contrôle de toute la ville. On ignorait cependant samedi soir le sort de camp militaire situé à  une dizaine de kilomètres au sud-est de Gao. Cette importante caserne sert de centre opérationnel à  l’état-major malien et de base aux trois hélicoptères engagés dans les combats. L’éventuelle chute de ce site achèverait de désagréger le front malien. Dans le même temps, des accrochages étaient signalés aux environs de Tombouctou, la capitale du nord du pays. Selon un homme d’affaire originaire de cette ville, les rebelles n’en seraient qu’à  quelques kilomètres. L’armée malienne, pour sa part, se serait repliée au moins en partie plus au sud. Les mouvements touaregs sont renforcés Pour le MNLA, qui revendique l’indépendance de l’Azawad, une vaste zone qui comprend notamment une bonne part du nord Mali, la prise de ces deux villes signifierait la réalisation complète de ses objectifs en un temps record. Cette avancée fulgurante doit beaucoup à  la supérioté de ses armes. Les mouvements rebelles touaregs, qui agitent le nord du pays presque sans discontinuer depuis l’indépendance en 1960, ont été considérablement renforcés avec l’arrivée à  l’automne d’hommes venus de Libye. La chute de Kadhafi a en effet entraà®né le retour aux bercails d’au moins 2000 de ces mercenaires d’origine malienne avec leurs armes. Cet afflux a radicalement changé le rapport de force entre les Touaregs et une armée malienne, très mal équipée. Le MNLA a aussi profité ces deniers jours du coup d’état qui a renversé le 22 mars le président Amadou Toumani Touré, désorganisant le commandement malien. Pour la junte, arrivée en pouvoir en affirmant précisément agir pour renverser le sort des armes dans le nord du pays, cette avancée est un désaveu. Dans une interview accordée à  Radio France Internationale (RFI), le chef du Comité national pour restauration de la démocratie et le redressement de l’Etat (CNRDRE), le capitaine Amadou Haya Sanago, a assuré que ces récents revers n’étaient pas pour lui une défaite. «On ne peut pas redresser en dix jours dix ans d’erreur», a-t-il expliqué. L’officier appelle également à  l’union nationale pour sauver l’unité du pays. Un argument qui semble porter. Les partis politiques qui dans un premier temps avaient rejeté le coup de force et exigé un retour à  l’ordre constitutionnel s’y sont montrés sensible. «L’heure n’est plus au discussion. Il faut que le monde politique se réunisse pour trouver une solution rapide. Il faut sauver le Mali», affirme ainsi Ibrahim Boubacar Keita, ancien premier ministre. Le Front du refus, un collectif de partis et d’associations formés pour lutter pour le putsch, a lui aussi lancé un appel en ce sens. La junte veut aussi convaincre les pays voisins de lui venir en aide. Mais la Communauté économique des états d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a lancé au CNRDRE un ultimatum qui se termine lundi pour rendre le pouvoir sous peine d’un embargo diplomatique et financier. Une telle mesure étoufferait rapidement le Mali. Samedi, une délégation du CNRDRE était à  Ouagadougou pour rencontrer le président burkinabé Blaise Compaoré, nommé médiateur de cette crise. «Nous espérons infléchir la position de la Cédéao et obtenir son aide», a affirmé le capitaine Sanago. Une aide que la Cédéao semble prête à  lui accorder. à€ une condition. Vendredi le président ivoirien Alassane Ouattara a une nouvelle fois exigé le retour à  l’ordre constitutionnel avant toute chose. Le ministre des Affaires étrangères Burkinabé, était lui attendu samedi soir à  Bamako pour tenter de trouver une sortie de crise. De notre envoyé spécial à  Bamako

Mali : Islamistes et Touareg profitent de la confusion

Impuissante face à  l’avancée des Touareg et des islamistes au nord du Mali, la junte, au pouvoir depuis le coup d’à‰tat du 22 mars, a lancé un appel à  l’aide vendredi. «Les rebelles continuent à  agresser notre pays et terroriser nos populations, a lancé le chef de la junte, le capitaine Amadou Sanogo, dans un discours à  la presse. La situation est à  cette heure critique, notre armée a besoin du soutien des amis du Mali pour sauver les populations civiles et sauvegarder l’intégrité territoriale» du pays. Les insurgés, qui sont passés à  l’offensive dans le Nord en janvier, profitent en effet de la confusion régnant à  Bamako à  la suite du coup d’à‰tat militaire pour gagner du terrain. Vendredi matin, ils ont pris le contrôle de la ville stratégique de Kidal, dans le nord-est du pays aux confins de l’Algérie et du Niger. Selon une source diplomatique africaine , c’est «essentiellement le groupe islamiste Ançar Dine d’Iyad Ag Ghali appuyé par des combattants d’Aqmi (al-Qaida au Maghreb islamique)» qui a mené l’assaut. Le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA), le grand groupe rebelle touareg, et Ançar Dine, dont le chef est natif de Kidal, prenaient la ville en étau depuis plusieurs jours. Si le MNLA, qui affiche une position laà¯que, ne partage pas les objectifs d’Ançar Dine , qui vise l’instauration de la charia et a des liens avec Aqmi, les deux groupes combattent parfois ensemble l’armée malienne. La junte au pouvoir depuis le coup d’à‰tat militaire, qui a renversé le 22 mars le président Amadou Toumani Touré, avait justement invoqué, pour justifier son putsch, l’échec du régime contre la rébellion touareg. De fait, celle-ci a réalisé une offensive spectaculaire en deux mois. Jamais, lors des deux soulèvements touareg des années 1990 et 2000, les rebelles – qui comptent cette fois des hommes revenus de Libye lourdement armés après avoir combattu pour Mouammar Kadhafi – n’avaient à  ce point menacé le pouvoir central, démoralisé une partie de l’armée et surtout engrangé de telles conquêtes. Menace d’embargo Sanogo a par ailleurs assuré que des élections libres allaient être organisées, sans toutefois donner de calendrier, alors que les pays africains voisins s’apprêtent à  imposer des sanctions contre son pays. Il a dit comprendre la position de la Communauté économique des à‰tats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), qui a donné 72 heures aux auteurs du coup d’à‰tat pour se retirer avant de fermer les frontières et couper l’accès à  la banque centrale régionale. Sanogo a cependant demandé à  la Cédéao de le soutenir, assurant que la junte a pris le contrôle du pays avec l’intention de lancer «un processus rapide de normalisation et d’organiser des élections libres et transparentes». Le Conseil de sécurité de l’ONU a pour sa part de nouveau condamné vendredi le coup d’à‰tat, «d’autant plus inacceptable qu’il intervient contre un président démocratiquement élu et au moment o๠la communauté internationale était prête à  apporter son soutien décisif pour apporter une solution pacifiée au nord» du pays, confronté aux rebelles. Quant au président déchu, Amadou Toumani Touré est sorti de son silence mercredi pour dire qu’il se trouvait sain et sauf «à  Bamako» et qu’il n’était «pas prisonnier», sans pour autant préciser sa localisation exacte.

Communiqué final de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao)

A l’invitation de Son Excellence Alassane Dramane Ouattara, Président de la République de Côte d’Ivoire et Président en exercice de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao), une session extraordinaire de ladite conférence s’est tenue le 27 mars 2012 à  Abidjan, République de Côte d’Ivoire. Cette conférence a été convoquée à  l’effet d’examiner les derniers développements survenus au Mali suite au renversement du président Amadou Toumani Touré et à  la prise du pouvoir au petit matin du 22 mars 2012, par les militaires du Comité national de redressement pour la démocratie et la restauration de l’Etat. Etaient présents les chefs d’Etat et de gouvernement suivants ou leurs représentants dûment accrédités : Son Excellence Thomas Boni Yayi, Président de la République du Benin Son Excellence Blaise Compaoré, Président de la République du Burkina Faso Son Excellence Alassane Ouattara, Président de la République de Côte d’Ivoire Son Excellence Dr John Evans Atta Mills, Président de la République du Ghana Son Excellence Raymondo Pereira, Président par intérim de la République de Guinée Bissau Son Excellence Madame Ellen Johnson Sirleaf, Présidente de la République du Libéria Son Excellence Yssoufou Mahamadou Mahamane, Président de la République du Niger Son Excellence Ernest Ba௠Koroma, Président de la République de Sierra Leone Son Excellence Faure Yassimgbé, Président de la République du Togo Son Excellence Mamadou Tangara, Ministre des Affaires étrangères, de la coopération internationale et des gambiens de l’Etranger de la République de Gambie Son Excellence Nourridine Mohamad, Ministre délégué aux affaires étrangères de la République fédérale du Nigeria Son Excellence Me Madické Niang, Ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères de la République du Sénégal Ont également pris part à  cette réunion, les hautes personnalités suivantes : Son excellence Ramtame Lamamra, Commissaire chargé de la paix et de la sécurité, représentant le Président de la Commission de l’Union africaine Son Excellence Saà¯d Djinnit, représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest Son Excellence Messaed Abdel Kader, ministre délégué chargé des affaires maghrébines et africaines de la République Algérienne populaire et démocratique. Son Excellence Edi Ould Ta, ministre des affaires économiques, et ministre des affaires étrangères par intérim de la République Islamique de Mauritanie. Son Excellence Cheik Adjibou Soumaré, président de la Commission de l’Union économique et monétaire ouest africaine Les chefs d’Etat et de gouvernement ont pris note de l’exposé du président de la Commission de la Cedeao sur la situation actuelle au Mali. Des conclusions de la mission d’information de la Cedeao qui a séjourné au Mali du 16 au 18 mars 2012, ainsi que de la mission conjointe de la Cedeao, de l’Union africaine et de l’Onu, du 23 mars 2012 et des briefings sur la réunion d’urgence du Comité des chefs d’état-major de la défense relative aux menaces dans la région du sahel et du golf de Guinée, tenue à  Abidjan le 09 mars 2012, et de la réunion tenue en marge du présent sommet. La conférence a rappelé la déclaration de la Cedeao en date du 21 mars 2012 sur la mutinerie d’une fraction des forces armées du Mali et de la réaction de la Cedeao par rapport au coup d’Etat du 22 mars 2012. Elle a également rappelé les décisions prises lors de sa 40 e session ordinaire tenue à  Abuja les 16 et 17 février 2012 sur la situation au Mali. Après avoir longuement délibéré sur la situation au Mali, la conférence a pris les décisions suivantes : Sur le renversement du gouvernement par le Comité national de redressement pour la démocratieet la restauration de l’Etat La conférence réaffirme l’inviolabilité des protocoles de la Cedeao, et notamment les dispositions pertinentes du protocole sur la démocratie et la bonne gouvernance, signé en 2001, qui stipule la tolérance zéro en ce qui concerne l’accession ou le maintien par des voies anticonstitutionnelles. La conférence condamne sans équivoque le renversement du gouvernement démocratiquement élu de Monsieur Amadou Toumani Touré. Dénie catégoriquement toute forme de légitimité au Comité national de redressement pour la démocratie et la restauration de l’Etat. Exige le rétablissement immédiat de l’ordre constitutionnel au Mali. La Conférence rappelle par ailleurs au Cnrdr, sa responsabilité en ce qui concerne la sécurité et la sûreté du président Amadou Toumani Touré. La conférence déplore l’impact négatif du coup d’Etat sur les gains difficilement obtenus par la région de la Cedeao au cours des deux dernières décennies dans le cadre du renforcement de la stabilité et de l’enracinement de la culture démocratique et de l’Etat de droit. La conférence suspend le Mali de tous les organes de prise de décisions de la Cedeao avec effet immédiat, conformément aux articles 1E, et 45-2 du protocole additionnel sur la démocratie et la bonne gouvernance et les dispositions de la charte africaine sur la démocratie et la bonne gouvernance, et ce, jusqu’au rétablissement effectif de l’ordre constitutionnel. La conférence exige que le Cnrdr libère tous les détenus politiques et facilite le départ du pays, de tous les visiteurs qui ont été piégés par le coup d’Etat. La conférence enjoint au Cnrdr de prendre des mesures immédiates en vue de rétablissement de l’ordre constitutionnel au Mali, conformément au protocole de la Cedeao et en tenant compte des décisions adoptées par le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine sur la situation au Mali. La conférence a décidé de l’envoi au Mali dans un délai de 48h, d’une délégation de haut niveau pour permettre un retour rapide à  l’ordre constitutionnel. Cette délégation qui sera conduite par le président en exercice de la Cedeao, Son Excellence Monsieur Alassane Dramane Ouattara, sera composée des présidents Thomas Boni Yayi, président en exercice de l’Union africaine, le président Blaise Compaoré du Burkina-Faso, de Madame Ellen Johnson Sirleaf du Libéria, du président Issouffou Mahamadou Mahamane du Niger, et du président Goodluck Jonathan du Nigeria. La conférence décide de dépêcher au Mali, une délégation de cinq membres des chefs d’état-major du Bénin, du Burkina-Faso, de la Côte d’Ivoire, du Niger, du Nigeria, du Sénégal et du Togo, avec pour mission, de sensibiliser la junte sur la nécessité d’un retour immédiat à  l’ordre constitutionnel. D’informer la junte des récentes mesures envisagées par la Cedeao, pour aider le Mali à  préserver son intégrité territoriale. D’apprécier la situation militaire sur le terrain et la chaà®ne de commandement. D’informer la junte des possibles sanctions auxquelles elle s’expose en cas de non respect des décisions de la conférence. D’informer la junte que la Cedeao prendra d’autres mesures nécessaires à  la restauration de l’ordre constitutionnel. La conférence autorise la montée en puissance de la force en attente de la Cedeao pour parer à  toute éventualité. En cas de non respect des décisions par le Cnrdr, la conférence invite tous les Etats membres à  imposer avec effet immédiat, une interdiction de voyage ainsi qu’un embargo diplomatique et financier sur les membres du Cnrdr et leurs proches collaborateurs. A cet égard, la conférence salue la décision de l’Union Européenne et des autres partenaires, de suspendre l’aide au développement du Mali, et invite les autres partenaires qui ne l’ont pas encore fait, à  prendre des mesures similaires. De la rébellion dans le nord du Mali La conférence condamne la décision opportuniste des mouvements armés visant à  profiter de la crise constitutionnelle au Mali pour intensifier leurs attaques dans le but de gagner plus de territoire dans le nord. Et réaffirme la détermination de la Cedeao à  prendre toutes les mesures nécessaires pour appuyer les efforts du gouvernement en vue de préserver l’intégrité territoriale du Mali. La conférence exige une fois encore, un cessez-le feu immédiat à  travers tout le Mali. Et demande aux mouvements armés opérant dans le pays, d’utiliser la voie du dialogue pour leurs revendications, dans le respect de l’intégrité territoriale du Mali. La conférence décide de nommer Son Excellence Monsieur Blaise Compaoré, président du Faso, comme médiateur dans la crise malienne avec pour mission de prendre contact avec toutes les parties prenantes, en vue d’engager un dialogue fructueux visant à  la restauration de la paix dans ce pays tout en tenant compte des efforts en cours dans ce sens. La conférence décide d’envoyer immédiatement une délégation de haut niveau au Mali pour assurer un retour à  l’ordre constitutionnel au Mali. La délégation conduite par le président en exercice comprendra également le président du Bénin, du Burkina-Faso, du Libéria, du Niger et du Nigeria. En cas de non respect par les mouvements, la conférence prendra toutes les mesures nécessaires pour mettre fin à  la rébellion et veillera à  préserver l’intégrité territoriale du Mali, y compris l’utilisation de la force. La conférence demeure saisie de la situation au Mali et instruit le président de la Commission de la Cecdeao de bien vouloir transmettre ses décisions au président de la Commission de l’Union africaine et au Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine pour information et action appropriées. Des élections présidentielles au Sénégal La conférence adresse ses félicitations au candidat Macky Sall pour la remarquable victoire au cours de l’élection présidentielle du 25 mars 2012 et à  Son Excellence Abdoulaye Wade pour avoir accepté sa défaite et pour sa contribution à  la consolidation de la démocratie au Sénégal et en Afrique de l’ouest. La conférence a félicité le peuple Sénégalais pour avoir, encore une fois, donné l’exemple au continent africain en faisant preuve de maturité et grande culture démocratique. Sur la rubrique divers La conférence a décidé de dépêcher une mission conjointe d’information Cedeao-Union africaine-Onu en Guinée-Bissau dans le cadre du deuxième tour de l’élection présidentielle ainsi que de la situation sécuritaire dans le pays. De soutenir la candidature de Dr Ngozy Okonjo Iwoya, ministre des Finances du Nigeria au poste du président de la Banque mondiale. Et invite l’Union africaine à  soutenir cette seule candidature africaine. La conférence a été informée par le président en exercice de l’Union africaine, Son Excellence Monsieur Thomas Boni Yayi, des efforts déployés par le groupe des huit Etats membres de l’Union africaine, en vue de sortir de l’impasse dans l’élection du prochain président de la Commission de l’Union africaine. Tout en assurant que des progrès considérables ont été enregistrés.