Le LAC de Lassa : un laboratoire pour la création

Le Laboratoire d’Agri Culture urbaine (LAC) regroupe un collectif de designers et d’artistes qui unissent leurs compétences pour produire, enseigner et diffuser leur savoir-faire. L’éventail de leurs compétences est large : sculpture sur le bois, pierres, cornes calebasses, os et tressages.

Le projet a été pensé et réalisé en 2011 par Sidiki Traoré et Carole Refabert pour un coût de 150 millions de francs CFA. Ils ont l’un et l’autre la double nationalité malienne et française. Il est artiste plasticien designer et a longtemps vécu hors du Mali. Elle cherche à devenir artiste urbaine et paysanne après avoir sévit dans le marketing et la communication en France et au Japon. Le LAC, situé sur le flanc de la colline de Lassa en Commune IV du district de Bamako, est une galerie pour diffuser les créations du collectif mais aussi d’autres artistes associés qui ouvrira ses portes au mois de septembre prochain. Amadou, le sculpteur sur bois est d’une dextérité et d’une précision étonnante. Il réalise des portes, tables, chaises ou tabourets qui servent au quotidien. « Le plus magique, c’est quand il sculpte des fourchettes ou des peignes, comme un défi à son savoir-faire pour sortir du très fin de cette matière déjà  fragile », explique Carole. Le bois qu’il utilise est le plus souvent du guenou, le bois imputrescible le plus courant au Mali, qui sert aussi à construire les djembé et les percussions.

Mélanges Le co-fondateur du LAC, Sidiki Traoré fabrique quant à lui des chaises et des canapés. Une partie de son art joue de la récupération. Pour lui, créer est un jeu qui vise à métamorphoser des objets décatis, fanés, flétris, issus de la casse, mais dotés d’indices qui permettent à son œil d’entrevoir leurs possibilités de reconversion en un nouvel objet. Ses chaises, il les revisite avec du fil de nylon et les techniques artisanales et traditionnelles de tissage. « Il y a beaucoup d’artistes et d’artisans talentueux au Mali et l’objectif du LAC est d’être une résidence d’artistes organisée leur permettant de partager leurs talents avec d’autres venus d’ailleurs, car rien de mieux que mélange, pollinisation, fusion et migration », explique Carole Refabert.

Sur les traces du Paris-Dakar

45 kilomètres au sud de la capitale sénégalaise, dans l’hinterland de la ville de Rufisque l’une des anciennes quatre communes de la colonie française, au pied de l’océan atlantique s’offre un lac autrefois large de trente kilomètres carré et réduit à  seulement quatre aujourd’hui. Son eau de couleur rosâtre du fait du flirt entre le soleil et son taux élevé de sel le singularise. Nous sommes au lac rose, dernière étape du rallye Paris-Dakar. Avant l’avènement d’Al Qaeda, décembre et janvier étaient ici des mois de traite. Les amateurs de sensation forte se retrouvaient ici. Aujourd’hui, Ebola, enlèvement et visa touristique font fuir les touristes. La population locale se tourne vers l’extraction et l’exploitation du sel iodé. Quatre heures de plongée pour avoir une tonne de sel, C’’est le prix à  payer pour survivre et empocher des billets de banque. Pour la plongée, les exploitants issus de cinq villageois environnants et encadrés par un comité de gestion, s’enduisent le corps de beurre de karité. Le lac, d’une profondeur de trois mètres dont 1,5 constitué de sel, a la particularité de ne jamais avoir connu de cas de noyade ou d’accident mortel. Les 2400 tonnes annuelles de sel iodé ensaché sont exportées au Ghana, en Côte-d’Ivoire, en Angleterre mais surtout au Mali qui demeure le plus gros importateur du lac rose. l’évaporation progressive du lac rose inquiète les exploitants et les commerçants. Le gouvernement sénégalais minimise le problème et se concentre sur les recettes générées par les 24 kilomètres de piste que les touristes empruntent pour des sensations fortes à  bord de camions défiant les dunes et caressant l’écume des vagues maritimes. En lieu et place du rallye Paris-Dakar, le rallye Amsterdam–Dakar meuble le vide.