« La liberté d’information, le droit de savoir », c’est la Journée mondiale de la liberté de la presse

«La liberté d’information, le droit de savoir», c’est le thème choisi cette année. A l’occasion de cette journée, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a rappelé qu’à  travers le monde, «des gouvernements et d’autres détenteurs de pouvoir trouvent de nombreux moyens d’entraver» la liberté de la presse. Selon l’Unesco, 77 journalistes ont été assassinés l’année dernière. « 40 prédateurs contre la liberté de la presse » l’association Reporters sans frontières a dressé une liste de quarante «prédateurs de la liberté de la presse». Ce sont des responsables politiques ou religieux ou encore des groupes armés : les cartels de la drogue au Mexique ou les groupes armés en Colombie, les organisations mafieuses en Italie ; C’’est aussi Than Shwe, chef de la junte en Birmanie, Vladimir Poutine en Russie, les plus hautes autorités en Iran ou encore le président Ben Ali en Tunisie. Parmi ces «prédateurs», le chef des talibans de l’Afghanistan et du Pakistan, le mollah Omar. L’occasion de rappeler que deux journalistes français de la chaà®ne de télévision France 3 sont toujours détenus en otage en Afghanistan. Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier ont été enlevés par un groupe taliban le 30 décembre dernier à  l’est du pays, en compagnie de leur chauffeur et de leur traducteur. Sur le continent Africain, un bilan contrasté Concernant le continent africain, la situation est très contrastée entre pays vertueux et pays o๠sévissent les «prédateurs» pointés par Reporters sans frontières qui a relevé huit noms en Afrique subsaharienne. Les prédateurs exercent leur répression en Erythrée, Gambie, Guinée équatoriale, Nigeria, Rwanda, Somalie, Swaziland et Zimbabwe. L’année 2009 a été très difficile pour les journalistes en Afrique comme le rappelle Ambroise Pierre, responsable Afrique à  RSF. L’état des lieux dressé par Ambroise Pierre, responsable Afrique à  RSF : « Evidemment, on ne peut pas faire de généralités. Le Mali n’est pas le Cameroun et le Cameroun n’est pas la Somalie. Cinq pays africains font partie des 50 pays les plus respectueux de la liberté de la presse : le Mali, le Ghana, le Cap Vert, l’Afrique du Sud et la Namibie. De l’autre côté du classement, il y a des pays qui, année après année, continuent de mener la vie dure aux journalistes, des pays o๠règne l’insécurité, o๠règne l’intimidation ; ce sont le Nigeria, la RDC, le Zimbabwe et bien d’autres » Le Nigeria est donc un pays o๠le métier de journaliste semble devenu bien difficile à  exercer. Au Nigeria, c’est presque toujours le même scénario, un ou plusieurs articles déplaisants, et c’est un journaliste qui est tué, sans qu’aucune véritable enquête n’ait jamais abouti. Le Syndicat des journalistes vient d’alerter les autorités concernant des menaces de mort portées contre 4 journalistes de médias privés dont les écrits auraient précipité le limogeage du président de la Commission nationale électorale indépendante. En moins d’une année, quatre journalistes ont été abattus, dans des circonstances liées à  l’exercice de leur profession : en septembre dernier, le rédacteur en chef adjoint du quotidien The Guardian, Bayo Ohu, avait été abattu à  son domicile alors qu’il travaillait sur des dossiers compromettants pour certaines personnalités de l’Etat. Son téléphone et son ordinateur ont été emportés par les assassins. Plus récemment, au cours du même weekend du 24 avril, un journaliste à  Lagos a été tué par balles à  son domicile tandis que deux autres ont été lynchés par une foule en colère lors d’émeutes intercommunautaires près de Jos, dans l’Etat de Plateau. A ce jour, la police n’a pas encore réussi à  élucider les mobiles réels des meurtres et l’enquête suit son cours. L’Union des journalistes du Nigeria veut dès lors prendre les devants pour éviter que les mêmes causes ne produisent les mêmes effets. Le syndicat lance alors une alerte préventive. Les journalistes concernés ont reçu des menaces directes de mort. Ils sont accusés d’avoir écrit des articles à  l’origine du limogeage mercredi 28 avril, du chef de la Commission électorale, Maurice Iwu. l’Union des journalistes a donc alerté les autorités. L’enquête de Human Rights Watch Pour Maria Burnett, qui a participé à  l’enquête de HRW, ces atteintes à  la liberté de la presse seraient organisées au plus haut niveau de l’Etat Autre grand pays anglophone pointé par une organisation de défense des droits de l’homme pour les entraves mises à  la liberté d’informer, l’Ouganda. L’association Human Rights Watch dénonce les campagnes d’intimidation des médias en province. Côté Afrique francophone, au Rwanda, la situation des journalistes, déjà  difficile, s’est aggravée en 2009-2010. Ambroise Pierre, de Reporters sans frontières, rappelle que le contexte électoral incite le pouvoir à  compliquer encore le travail des journalistes. «A l’approche de l’élection, les pouvoirs qui ne souhaitent pas être contestés, font en sorte de museler les voix indépendantes» … Au Rwanda, la liberté de la presse était déjà  dans un mauvais état. Il y a évidemment des médias proches du pouvoir qui peuvent s’exprimer relativement librement mais pour ce qui est des journalistes et des médias indépendants, C’’est vraiment extrêmement difficile…

Cheick Oumar Maiga : « les journalistes n’ont pas besoin d’être craints, mais respectés ! »

C’était lors d’une conférence de presse ce matin en prélude à  la journée nationale de réflexion de la communication du Mali qui se déroulera du 21 au 24 décembre 2009. Cheik Oumar Maiga, actuel secrétaire général du ministère de la communication et des nouvelles technologies, et par ailleurs docteur en journalisme, était face à  ses confrères pour échanger sur les forces et les faiblesses de la presse malienne. Un comité scientifique composé de journalistes renommés tels que Sidiki Nfah Konaté, l’actuel directeur de l’ORTM, Cheik Mouktary Diarra, Ancien rédacteur en chef de l’Essor (quotidien national) et ancien Ambassadeur au Sénégal, Cheikna Hamalla Diarra responsable de la cellule de communication de la primature, et M. Kaba, ancien Ambassadeur en Egypte, directeur de l’ORTM et de l’Essor. Pendant cinq jours, ces experts de la communication vont mener une réflexion sur les textes juridiques et réglementaire de la presse malienne, en vue d’une révision. Le dynamisme et la liberté de la presse malienne Le Mali est de nos jours considéré comme l’un des meilleurs exemples du continent en termes de liberté d’expression et de pluralisme démocratique. Ce statut, le Mali le doit entre autres à  la multiplication et à  la diversité de son paysage médiatique. A la date d’aujourd’hui, le pays compte plus de 300 radios (privées, associatives, communautaires) une quarantaine de publications écrites en français et de 4 journaux en langues nationales. Le dynamisme et la liberté de la presse malienne en font l’une des références du continent, favorisé par la mise en place d’un cadre législatif et réglementaire révolutionnaire, suite aux conclusions des 1ere journées nationales de réflexion sur l’information et la communication de décembre 1991. Le socle juridique de l’environnement communicationnel s’est consolidé ensuite au terme des deuxièmes journées de réflexion, en 1996, qui ont crée les conditions d’amélioration et d’épanouissement pour les medias. Une nécessaire révision des textes l’objectif de la 3ème journée nationale de la communication n’est autre que de moderniser des textes vieux de treize ans. Selon le secrétaire général Cheik Oumar Maiga, il est nécessaire d’observer une pause pour évaluer le chemin parcouru, analyser sans fard les forces et faiblesses de notre arsenal juridique et réglementaire, afin de dégager des pistes d’adaptation à  l’environnement actuel. Justifiant cette révision, Cheik Oumar Maiga rappelle que de 1996 à  nos jours, l’environnement politique et le contexte socio économique du Mali ont beaucoup évolué. « Le pays a connu plusieurs élections, une alternance démocratique, et un élargissement sans précèdent des espaces de liberté et d’expression : décentralisation, participation accrue des populations à  la gestion de leur cité, développement des nouvelles technologies de la communication », a-t-il laissé entendre. A ces changements, notables, il faut ajouter le boom extraordinaire des organes de presse et des agences de communication, le pluralisme radiophonique, l’aide publique à  la presse et l’émergence d’association professionnelles dynamiques comme l’Association des éditeurs de la presse privée (ASSEP), l’union des radios libres et télévisions, la maison de la presse et ‘l’explosion des nouveaux métiers de la communication favorisée par les TIC. Paradoxalement, au moment même ou l’on enregistrait des avancées notables en termes d’élargissement des espaces de liberté, de consolidation et de pluralisme, des dérapages et des violations graves de l’éthique et de la déontologie journalistique ont été observées. C’’est ainsi que M. Maiga a déploré le comportement de nos confrères qui, entre autres, font des articles sans vérifier leurs sources.

Festival « Onde de liberté » : contre le trafic des enfants avec la radio

Biennale des ondes C’’est une biennale qui se déroule en partenariat avec l’Union des radios et télés libres du Mali (URTEL) et l’institut PANOS. Le chef de cabinet du ministère de la communication et des nouvelles technologies de l’information, Abass Fambougouri Traoré, explique qu’après 14 années d’existence, il est bon de voir ce qui ressort de positif et de négatif. Il estime que le thème choisi cette année, est un thème d’actualité. «Vous savez sans nul doute, que notre pays est entrain de travailler en collaboration avec le gouvernement de pays voisins tels que la Côte d’Ivoire, la Guinée, le Sénégal, le Burkina Faso. Cela en vue de contenir ce qui est apparemment une honte pour notre génération, le trafic des enfants. Nous avons voulus cette, à  travers les ondes, attirer l’attention vers les radios qui participent à  cette rencontre. » Explique-t-il. Il précise que les radios ouest africaines ou occidentales en place, doivent avoir en partage, le dispositif mis en place par le Mali et ses pays voisins, pour contenir le fléau du trafic et, essayer de le corriger par la sensibilisation des populations. Temps forts Les temps forts de cette édition, C’’est d’abord le colloque. Le colloque selon le chef de cabinet, C’’est un forum scientifique, des sous thèmes, le rôle de la radio et les témoignages des expériences des ONG puis, le diagnostic des migrations internes à  travers le cas des filles en milieu urbain et enfin, l’état de la législation est-il fort ou faible ? Ce sont entre autre les aspects du colloque qui seront discutés entre les participants.