Sébastien Philippe : « le livre vise à faire connaître les artistes et les mettre en relation avec les futurs collectionneurs »

Sébastien Philippe, architecte et écrivain, est un Franco-malien installé à Bamako depuis 2001. Amateur et collectionneur d’arts, il est tombé amoureux du savoir-faire des artistes maliens du domaine. Au point de leur dédié un livre de 246 pages intitulé « Figures des arts plastiques du Mali ». Entretien avec l’auteur.

Vous avez un parcours assez atypique, comment d’architecte, vous vous êtes retrouvé dans la littérature ?

Oui effectivement, je suis architecte de profession. J’ai eu mon diplôme d’architecte en 2001 et quelques mois après je suis venu m’installer à Bamako. J’y ai créé ma société d’architecture. En réalité, avant de découvrir le Mali, je me suis toujours intéressé à l’histoire et mon premier projet était d’être un architecte des bâtiments historiques en France et finalement, j’ai découvert le Mali.

Aussitôt arrivé, je me suis intéressé à l’histoire du Mali et surtout à celle de Bamako où je devais m’installer et vivre. J’ai commencé à me poser des questions sur l’histoire et les origines de la ville. J’ai fait des recherches car j’ai toujours rêvé de faire des recherches en archives et ce sont ces recherches qui ont abouti à l’écriture de mon premier livre en 2009 sur l’histoire de la ville de Bamako « une histoire de Bamako ».

C’est comme ça que je me suis retrouvé dans l’écriture par hasard car au début, je voulais juste écrire une petite brochure pour mes amis et finalement j’ai rencontré un couple d’éditeurs grâce auquel j’ai pu publier le livre de Bamako. Juste après, je me suis pris de passion pour l’écriture en faisant d’autres recherches qui ont donné lieu à d’autres livres.

Qu’est ce qui a motivé l’écriture de ce livre sur les Arts plastiques ?

Pour plusieurs raisons. Déjà parce que j’aime l’art et je suis un grand collectionneur. J’achète assez régulièrement des œuvres auprès d’artistes maliens et puis finalement ces artistes je les ai connus à travers le projet du palais de Koulouba, parce que j’étais l’architecte qui a reconstruit le palais entre 2014 et 2017 et à la fin du projet, j’ai proposé que dans au moins chaque pièce du palais présidentiel du Mali, il y ait au moins une œuvre d’art d’artistes maliens. C’est comme ça que j’ai approché des artistes maliens et même lancé un petit concours auprès des artistes maliens pour qu’ils puissent reproduire des œuvres sur le thème du palais dont l’œuvre lauréate a intégré la collection qui été exposée au palais. Voici donc comment je les ai rencontrés et j’ai sympathisé avec certains d’entre eux et je me suis intéressé à leur travail. Arrivé à un moment, c’est un des artistes, Noumouké Camara, qui m’a parlé de la possibilité de faire un livre. Et voilà comment l’idée du projet m’est venue. J’ai mis deux ans à le réaliser. J’ai répertorié 62 artistes dans ce livre.

Comment s’est passé le processus d’écriture ?

Ça n’a pas été évident. D’abord je voulais écrire le livre sous forme de magazine, comme des interviews. J’ai commencé à écrire les premiers portraits et puis j’ai commencé en disant « je », première personne du singulier. Finalement quand vous écrivez 62 artistes à la première personne, ça ne faisait pas trop naturel. Parce que certains s’exprimaient mieux que d’autres, je transcrivais les interviews et c’était assez monotone. Finalement, en un moment donné je me suis dit ce n’est pas ce qu’il faut que je fasse. J’ai tout repasser à la troisième personne du singulier.

Ainsi, c’est moi qui ai écrit ce que j’ai compris de leur parcours. Je parle et je présente les artistes à la troisième personne.

Selon vous, de quoi souffre cet art au Mali ?

Ce livre est fait avant tout pour aider les artistes maliens. Certains ont duré dans cet art pendant que d’autres sont à leur début. Ce livre vise donc à faire connaître les artistes et les mettre en relation avec les futurs collectionneurs, les galeries et les musées.  Qu’ils feuillettent le livre et aient un coup de cœur pour un artiste et puissent directement le contacter puisque j’ai placé les contacts directs des artistes dans le livre.

Au travers des rencontres et des questions, cela m’a permis de rentrer dans l’intimité de chaque artiste et de mieux connaître certains que je pensais connaître et finalement je me suis rendu compte que je n’en savais pas beaucoup sur leurs difficultés. Cela m’a permis un peu de voir quel était le statut de l’artiste au Mali, les difficultés qu’ils ont au niveau des moyens car certains déjà pour acheter de la peinture, il faut de l’argent et ce n’est pas évident. Au niveau de la société malienne aussi, parce que le statut d’artiste c’est particulier et pas qu’au Mali. Dans le monde entier quand votre enfant dit « je vais devenir peintre », les parents disent « j’aurai préféré que tu sois médecin ou autre chose… ». Certains artistes m’ont témoigné que « quand j’ai dit à mes parents que je vais être artiste, ils m’ont dit mais « t’es trop intelligent pour être artiste ». Voici plusieurs difficultés pour même des artistes qui sont aujourd’hui reconnus. C’était assez émouvant qu’ils m’expliquent leur parcours, leurs difficultés et les rejets des familles. Tous ces aspects sont reflétés dans leurs travaux. Finalement, tout ceci forge l’être humain et surtout l’artiste qui les exprime à travers différentes thématiques. Nous retrouvons dans leurs créations, ce qui les a marqués dans leur vie.

Au travers de vos rencontres, les artistes vivent-ils de leur art ?

C’est très difficile. Il faut dire ce qui est. Sauf si les artistes arrivent à émerger et se faire connaître à l’international. Il y a assez peu de collectionneurs au Mali et ceux qui achètent sont souvent des étrangers. Malgré tout, il y a quand même des Maliens collectionneurs, des gens qui s’intéressent à leur travail et qui achètent.  Mais le problème est aussi qu’il y a moins de communication autour de l’Art plastique. C’est quand même difficile pour les artistes de vivre de leur art ici. C’est une question longuement débattue entre le public et les artistes eux-mêmes. Cependant, c’est possible si les artistes y travaillent sérieusement.

Une femme de trop : un roman contemporain

Le 6 février,  au complexe culturel Blonba,  a eu lieu la dédicace  du nouveau livre « Une femme de trop » de Issoufi Dicko. L’auteur, professeur des Lettres, a expliqué devant un public acquis  les grands axes d’une œuvre qui peint la société malienne d’aujourd’hui.

«  (…) A ce moment-là, une silhouette apparut à l’entrée du jardin et avança dans sa direction. De loin, Oussou ne pouvait distinctivement voir sa mystérieuse hôtesse qui avançait sur lui d’un pas sûr, mais calmement.  (…). Quand elle s’approcha (…), ce dernier se leva pour la saluer et découvrit seulement à ce moment qu’il s’agissait de … son assistante, Safia !». Ces quelques lignes sont issues du nouveau roman d’Issoufi Dicko,  dédicacé le mercredi 6 févirer au Complexe culturel Blonba. C’était en présence des amoureux des belles lettres, des amis et parents.  La critique était assurée par Dr Mamadou Dia, chef de département Lettres de la Faculté des Lettres, langues et sciences du langage(FLSL), pour qui la production répond à toutes les caractéristiques d’une œuvre romanesque.

Roman d’amour, ‘’Une femme de trop’’ est une description  sans concession des réalités sociales Bamakoise, même les plus camouflées.  A travers son regard, ses expériences journalistiques, ses veilles sur les réseaux sociaux, l’auteur dans un condensé de littérature embarque le lecteur dans un univers imaginaire mais bien familier. Le livre part d’une histoire banale, comme il y en a tous les jours dans la ville des 3 caïmans. Un jeune et bel homme, Oussou, marié sous le régime monogamique avec Soussaba, qui  s’empêtre  dans une infidélité sans égale, acceptant les offres alléchantes des courtisanes. Et « depuis  la malencontreuse visite de ses collègues, Oussou et Soussaba faisait chambre à part ».

A travers des descriptions des lieux, des péripéties, des attentes, l’auteur invite le lecteur à se rendre compte des vices  qui hantent notre société, pourtant d’apparence conformiste et rigoriste. L’infidélité, l’amour, la corruption, la condition de la femme, l’homosexualité, la religion etc., les thèmes abordés par l’auteur sont aujourd’hui sujets de controverses.

Une œuvre osée

Le roman de 140 pages, au-delà de sa simplicité est une œuvre actuelle, contemporaine et osée. Il  vient  dévoiler sur la scène un phénomène réel dans une conjoncture où la société malienne dans sa majorité ne tolère pas certains comportements jugés immoral et contre nature. « Parlé de l’homosexualité au Mali dans ce contexte actuel  fait  peur, mais disons-nous que l’écrivain est l’historien du présent », reconnait l’auteur, qui est aussi un ancien directeur de l’académie de Kati.

Si l’auteur  estime que l’écrivain  a le devoir de rendre compte de son présent, il ne s’embarque pas dans les prises de positions. Comme un René Maran, Issoufi Dicko se refuse à se mettre dans la posture d’un moraliste. « Nous nous contentons  tout simplement d’enregistrer, d’observer. Nous ne commentons pas, nous n’analysons pas et nous ne critiquons pas », fait savoir ce militant de l’action civique. Pour  Serges Cyrille Kooko, responsable éditorial de la maison  Innov Editions,  l’œuvre décrit « les choses qu’on refuse parfois de voir » et  qualifie  cette plume de « captivante, un peu choquante, mais qui dévoile les réalités bancales de notre société ». Ousmane Almoudou, professeur des Lettres a été conquis par une « œuvre extraordinairement rédigée dans un style mûrement réfléchi ».  Il  a  également le mérite de pouvoir être un classique de la littérature malienne tant son auteur, expert et formateur en didactique du français, y pris soin d’y insérer un corpus varié pour l’étude du français au lycée.

C’est finalement dans les dernières pages de l’œuvre que Sara jette l’éponge pour laisser tranquille Oussou et sa femme Soussaba . « Je n’ai pas ma place dans ta vie. Je suis comme un  cheveu dans la soupe ; je suis la femme de trop », se résigne-t-elle, sous le poids de la tradition et le regard de la société.

« Les mystères de Tombouctou » : L’histoire fascinante de la cité

Publié aux Éditions La Sahélienne en novembre 2017, l’ouvrage « Les mystères de Tombouctou, la ville mystérieuse » sera officiellement présenté le 26 juin prochain à l’Institut français du Mali. Son auteur, Ali Ould Sidi, nous dévoile ici le contenu du livre, où il analyse la perception que les explorateurs avaient des mystères de la cité et vante sa spécificité de ville multiculturelle et exemple vivant de la diversité des expressions.

C’est en réponse à une promesse faite à la jeunesse malienne et aux voyageurs qui se posent la question de savoir ce que sont les mystères de Tombouctou qu’Ali Ould Sidi a écrit ce livre. Qui de mieux que ce natif de la ville des 333 saints, historien et chef de la mission culturelle de la ville durant 20 ans, pour répondre ? « Nous avons essayé d’apporter des éclaircissements sur l’aspect mythique et mystique de Tombouctou, aussi ville du savoir et cité universelle », dit Ali Ould Sidi. « Il fallait s’intéresser aux éléments qui ont prévalu à sa célébrité, notamment l’université, mais surtout au patrimoine tangible qui a abrité cette université, à savoir les mosquées de Sankoré, Djingareiber et Sidi Yahia, ainsi que les savants qui ont fait des miracles », ajoute t-il.

L’écrivain tente aussi d’évaluer dans cet ouvrage la contribution de Tombouctou au commerce international ainsi que son rôle millénaire de cité savante, pourvoyeuse de manuscrits considérés comme de véritables armes de pacification massive. « Jusqu’aux premières années de sécheresse, Tombouctou était un important centre d’échanges, car la ville n’était pas seulement une métropole religieuse, elle était aussi au centre d’un trafic économique important. Le commerce  et l’artisanat étaient florissants », écrit-il.

Le livre, tiré à 500 exemplaires, est disponible à la Bibliothèque Nationale, à la librairie Ba et au Musée National au prix de 7 500 francs CFA. C’est la deuxième publication de l’auteur, après « Le patrimoine culturel de Tombouctou : enjeux et perspectives », en 2008. Trois autres ouvrages seront prochainement disponibles, dont « Les explorateurs oubliés de Tombouctou », à en croire Ali Ould Sidi.

Né en 1954 à Tombouctou, Ali Ould Sidi est détenteur d’une maitrise en Histoire – géographie de l’École Normale Supérieure de Bamako et d’un Master of Arts en Géographie culturelle de Western Illinois University, aux Etats-Unis. Entre 2009 et 2013, il fut membre du comité du patrimoine mondial de l’UNESCO, avant de devenir Président de la Délégation Spéciale de la commune urbaine de Tombouctou en 2014. Il est actuellement membre du Conseil Économique, Social et Culturel du Mali.

Alpha Blondy : « la lecture est la suite de la parole divine »

La 10e édition de la Rentrée littéraire du Mali battra son plein du 17 au 24 février à Bamako, Djenné et Tombouctou. Parmi les invités de marque,  Alpha Blondy, la star africaine  du reggae. Il a animé le 19 février une conférence de presse  à l’hôtel de l’Amitié sur son émission dénommée ‘’radio livre’’. De sa voix, l’artiste  a magnifié le livre et la lecture  et lance une énième invitation pour une Afrique au rendez-vous.

Un artiste à voix perçante. Ses chansons ont atteint un très large public à travers le monde. Alpha Blondy est un passionné de la littérature. Invité d’honneur de la 10e édition de la rentrée littéraire du Mali, la vedette de scène a partagé avec la presse le lundi 19 février son amour des belles lettres. Animateur d’une émission dénommée  ‘’Radio livre’’  réalisée  par radio Alpha Blondy FM à Abidjan, l’hôte du jour, a témoigné des bienfaits qu’apporte la lecture dans la vision du monde. Débuté en 2015, une année après la création de la Radio, l’émission a eu un écho retentissant au près des auditeurs. Le promoteur explique l’idée qui donna naissance à l’émission. « Lorsque nous avons créé la radio, chacun avait des ambitions, d’abord on ne voulait pas d’une radio strictement musicale.  Je me suis rappelé que j’aimais bien offrir des livres à mes enfants, qui les lisaient et me font ensuite le compte rendu. J’ai dit au directeur de la radio, que je veux lire des livres», se remémore l’animateur de l’émission. L’étincelle est partie de là. D’une durée de 2 heures, Alpha Blondy, de sa voix porteuse s’enrichit et enrichit  ses auditeurs. «D’une pierre je faisais deux coups. Moi-même je découvrais des livres et en même temps je les fais découvrir à mes auditeurs. Par ce que j’ai lis quelque part que si tu veux  cacher un secret  à un noir,  un africain, met le dans un livre », justifie-t-il. Selon lui,  les africains ne lisent que pour avoir la moyenne à l’école alors que la tâche est bien plus grande.

Un bond de plus                                                                                        

RFI séduit, a réalisé un reportage sur son émission, véritable accélérateur pour ce nouveau programme. Dans ce reportage Alpha Blondy a surtout aimé l’expression ‘’ sur Alpha Blondy FM on lit avec les oreilles’’. Un tremplin à l’émission qui touchait déjà  des auditeurs d’horizons divers.  « Tu peux ne pas avoir lu Hampaté Bah ou une ‘’Si longue lettre’’ de Mariama Ba mais quand tu écoutes,  c’est comme si on te lisait », soutient l’animateur. Une inspiration issue de la civilisation africaine de l’oralité où la transmission des connaissances se faisait de bouche à l’oreille. « Un jour j’ai décidé de lire des livres. Il y avait beaucoup d’histoire de terrorisme, les pasteurs parlent de délivrance à l’église. Chacun interprétait  les écrits selon sa compréhension », explique ainsi  Alpha Blondy, le début de son entreprise. « Je lisais  le Coran pendant  le mois de Ramadan  et la Bible pendant les Pâques», explique l’animateurPar ces lectures,  l’artiste confie qu’« on découvre des choses qu’on a pas apprises à l’école, et que la lecture enrichit l’horizon de vision, produit de  l’humilité  et définie le lecteur », se passionne-t-il.  Selon lui « dans chaque livre tu découvres un univers ». Comme un prophète, l’artiste  prêche et avance un rapprochement entre les écrivains et Dieu. « Dieu passe par les écrivains pour véhiculer sa parole », croit-il fermement. Résolu dans sa foi, Alpha Blondy a affirmé que « la lecture est la suite de la parole divine et que Dieu se met en scène à travers les êtres », écartant d’un revers de la main le hasard dans l’ordre des choses.

Cri de cœur

Un homme de sa trempe,  qui dit tout  haut ce qui se murmure tout bas n’a pas passé sous silence la question de l’immigration. Il regrette que la jeunesse préfère aller ailleurs par manque de perspectives. Se mettant tantôt debout tantôt assis, Alpha Blondy s’étonne qu’après plus de 50 ans d’indépendance le continent trébuche encore. «  Il nous faut une révolution technique, technologique », se convainc-t-il, saluant les cerveaux » scientifiques du contient, comme Cheick Modibo Diarra.  Au bord de la révolte, celui qu’on considère comme un « prophète » se calme et  invite la nouvelle génération à changer la manière de penser. «  On a appris à l’homme africain à se détester et à détester chez lui, ce qui a créé le syndrome de Stockholm», rejette-t-il, jugeant le mal de l’Afrique très profond.

Sans pessimisme, Alpha Blondy croit en la jeunesse africaine et la convie à croire en elle-même. « Nous sommes condamnés à réussir, obligés d’être solidaire »,  faisant référence aux douleurs de l’histoire commune,  source « d’énergie qui rapproche les uns des autres».

 

Hamidou Konaté : « Depuis cinq ans, le marché du livre s’est tari »

Le 3 février sera présenté au public une étude réalisée sur le secteur du livre au Mali. Un secteur durement frappé par la crise et dont les acteurs se battent pour survivre, dans un marché marqué par la piraterie de leurs produits et un contexte économique difficile. Comment se défendent les entreprises d’éditions de livres au Mali ? Le Directeur des éditions Jamana, non moins Président de l’organisation patronale des éditeurs, Hamidou Konaté, nous répond.

Journal du Mali : Quels sont les objectifs de votre organisation ?

Hamidou Konaté : L’OMEL est née en 1996, avec 5 membres à ses débuts, et en compte aujourd’hui une vingtaine. Son objectif est de défendre les intérêts des acteurs du secteur, avec surtout la lutte contre la piraterie. On prend votre livre, on le multiplie, on le vend au marché Dibida et vous n’y pouvez rien… Deuxièmement, le combat portait sur le fait que les livres maliens soient utilisés dans les écoles maliennes. Cela est pratiquement un acquis aujourd’hui, mais à l’époque de la création de l’OMEL, ce n’était pas donné du tout. Nous sommes avec des populations aux revenus extrêmement faibles, donc c’est l’État qui achète les livres scolaires. Ne parlons pas des livres de littérature générale…

Dans un pays où la lecture n’est pas très développée, comment vivent vos entreprises ?

Grâce aux manuels scolaires, qui sont la vache à lait du secteur de l’édition au Mali. Ils nous permettent de réaliser des bénéfices et ceux-ci sont pour la plupart du temps réinvestis dans l’activité, pour payer de l’équipement, gérer les salaires, acquérir nos sièges, etc., mais aussi pour financer la littérature générale, qui rapporte moins. Mais il faut mette cela au passé maintenant, parce que, en dehors de quelques ONG qui font encore des commandes de livres, cela fait cinq ans que ce marché s’est tari. L’État ayant complètement cessé ses commandes, il est difficile de donner des chiffres pour les cinq dernières années. Mais, auparavant, c’est un marché qui s’élevait à plusieurs milliards de francs CFA pour ce qui concernait les livres scolaires et le matériel didactique.

Comment subsistent-elles aujourd’hui ?

C’est notre profession et on la maintient comme on peut. Les gens vivent sur leurs réserves, qui commencent à s’amenuiser, et il y a aussi quelques petites parutions, mais la situation est difficile. Pour sortir un livre de littérature générale, cela peut prendre deux à trois ans, dans le meilleur des cas. Ce n’est donc pas cela qui va faire vivre le secteur. On continue de le faire par militantisme, et aussi pour maintenir le personnel qui souffre de retards de salaire énormes chez certains de nos membres…Sans oublier le fardeau fiscal ! Parce que, que vous produisiez ou pas, les impôts sont là et il faut payer.

Qu’en est-il de la littérature générale ?

Certaines maisons ne font que du scolaire et d’autres sont assez spécialisées en littérature générale en langues nationales et / ou en français. Il faut dire que les gens commencent à prendre goût à l’écriture et, bon an mal an, l’ensemble des éditeurs fait paraitre une centaine de titres, ce qui n’est pas mal. Au niveau de Jamana, par exemple, on sort 5 à 6 livres par an. C’est vrai aussi que maintenant on demande de plus en plus aux auteurs de contribuer. Les livres ne sont pas entièrement à compte d’auteur, mais c’est presque cela… Tout cela nous fait mal mais nous n’avons pas les moyens. Des fois, on peut aller avec un projet voir des gens qui voudront mettre un peu d’argent pour aider l’édition. Cela nous permet de sortir des livres sponsorisés, en quelque sorte, et donc de les vendre à des prix abordables.

De quoi traite l’étude qui sera publié cette semaine ? Propose-t-elle des pistes de solutions ?

L’étude fait l’état des lieux du secteur, tel que nous venons de le faire, mais interpelle  aussi les décideurs. Le rôle du livre est inestimable. L’État doit donc vraiment s’intéresser à ce secteur, l’aider comme il le peut. Aux professionnels du livre aussi de se prendre au sérieux et de faire des livres qui répondent à des besoins, à des attentes du public. Du côté de l’État, l’accord de Florence et son traité de Nairobi, qui traitent de l’exonération de tout ce qui entre dans la fabrication du livre, de l’encre aux machines, etc…, ont déjà été signés. Mais l’Assemblée nationale du Mali n’a pas encore ratifié ces textes afin qu’ils entrent en vigueur. Cela veut dire qu’on n’accorde pas beaucoup d’importance à ce secteur.

Rentrée Littéraire : Dix ans déjà !

 

Pour marquer les dix ans de cet évènement majeur pour la culture et la création au Mali, les organisateurs ont concocté un programme spécial pour célébrer le livre et les créateurs. Des conférences, des ateliers d’écriture, des expositions photos, rythmeront la semaine du 17 au 24 février à Bamako, Djenné et Tombouctou.

De 5 livres produits en 2008, lors de sa première édition, la rentrée littéraire au Mali en a enregistré 36 lors de l’édition de 2017. Un progrès certes, mais bien en deçà des potentialités et surtout au regard de ce que le Mali devrait représenter dans le domaine de l’écriture, avec les villes de Djenné et Tombouctou, berceaux de manuscrits anciens. Une des raisons qui justifient d’ailleurs le choix de ces villes pour abriter avec Bamako les festivités de ces dix ans. Pour « célébrer le lien » et incarner cet espace de débats et de rencontres, la rentrée littéraire se passe cette année sous le thème de « l’humanité est un lien ». Cet espace sera aussi un pont entre le Mali et tous les autres pays qui seront présents à cette dixième édition.

Des rencontres et échanges

2018, étant aussi une année d’élections au Mali, les organisateurs veulent « interpeller » les candidats à l’élection présidentielle sur les problèmes que rencontrent le secteur du livre et leurs solutions. Cette édition spéciale sera aussi l’occasion d’une série d’hommages à ceux qui ont accompagné l’évènement depuis ses débuts. Au total 50 auteurs venus des 5 continents seront présents au rendez-vous. Plusieurs personnalités du monde de la culture seront également présentes et un invité d’honneur, en la personne de l’artiste africain Alpha Blondy, pour sa contribution originale à la promotion du livre. En marge des rencontres, débats, 4 expositions dont une consacrée aux auteurs maliens et une au fleuves du monde, donnera aux visiteurs la possibilité de découvrir 19 fleuves de 25 pays à travers 131 photographies. Les différentes activités dont l’accès est gratuit, se dérouleront dans les six communes du District de Bamako et dans les villes de Djenné et Tombouctou. Les sites sont la Bibliothèque nationale, les lycées (10 pour chacune des rives de Bamako), les grandes écoles, l’Institut Français de Bamako et le centre culturel Blonba.

 

L’OMEL et les acteurs du livre passent le secteur à la loupe

Du 13 au 14 décembre 2017, l’Organisation malienne des éditeurs du livre (OMEL) et ses partenaires se sont réunis au centre Aoua Keïta à Bamako pour valider les recommandations de l’étude sur le secteur. Une étude commandée par l’OMEL pour résoudre les difficultés rencontrées par le secteur.

Le colloque est la suite des recommandations d’une étude commanditée par l’OMEL avec l’appui du projet canadien PAGE. L’étude a fait le diagnostic des forces et des faiblesses des acteurs du livre. L’un des constats majeurs est l’absence d’un véritable état des lieux. Ce qui fait qu’il n’existe pas une identification claire des acteurs du livre et de la situation réelle du livre. Qui sont les éditeurs ? Comment les livres sont-ils produits ? Par qui sont-ils écrits et à qui sont -ils destinés ? Autant de questions essentielles dont les réponses permettront d’éclairer les acteurs pour sortir de l’impasse. Car, en effet, le secteur ne se porte pas bien, selon Monsieur Hamidou Konaté le président de l’OMEL. « Nous avons remarqué que souvent certains viennent à l’édition parce qu’ils ont entendu que cela marche. Concrètement, cela ne peut pas durer. Il faut que l’éditeur soit reconnu conformément aux textes en vigueur », déclare-t-il. Les questions relatives aux rôles des différents acteurs ont aussi été abordées par les acteurs dans l’étude dont les recommandations sont analysées et discutées au cours de ce colloque de deux jours.

Des défis importants

Si la production du livre est un défi, l’usage du livre en est un autre. Etant donné que la lecture ne doit pas être limitée au domaine scolaire, la question du lectorat se pose avec acuité. « Il faut lire pour le plaisir, pour apprendre et pour comprendre », explique M Konaté, pour qui cela est loin d’être un acquis dans notre société. « Le secteur se porte comme le pays, malheureusement. Notre premier client est l’État. Si nous faisons les manuels scolaires c’est l’État qui achète pour les mettre à la disposition des écoles. Depuis la crise de 2012, le secteur souffre d’une absence totale de commande de la part de l’État.  Il y a bien sûr des partenaires à travers le soutien desquels le ministère [de l’éducation : NDLR] acquiert des livres. Mais il faut que le livre soit mis au cœur des préoccupations des autorités », souhaite M. Konaté.

Productions de manuels scolaires

Il existe deux procédés. Soit l’éditeur choisit un domaine et s’adresse à ceux qui peuvent écrire. Lorsque l’auteur a terminé, le livre est envoyé au ministère pour validation. « Ce processus prend souvent trop de temps et soit l’éditeur se décourage ou l’idée est reprise par un autre qui joue de ses relations pour sortir le livre. C’est tout cela que l’on veut combattre », ajoute M. Konaté. Le deuxième procédé consiste pour l’éditeur à fabriquer le livre et à chercher des écoles qui vont l’acheter. Malgré ces difficultés, l’OMEL ne « veut pas se laisser abattre. Car nous croyons en notre pays, à ce que nous faisons », déclare le président de l’OMEL. La question de la fréquentation des bibliothèques est aussi à l’ordre du jour. C’est pourquoi, éditeurs, écrivains et autorités passent en revue ces questions pour trouver les solutions idoines. Il faut « donner la priorité au livre. Connaître notre histoire mais aussi ce qui se passe ailleurs. Parce que nous ne vivons pas en vase clos », souligne M. Konaté.

Politique à mener

Pour relever les défis, l’OMEL souhaite un effort accru des autorités. L’État du Mali a adopté l’accord de Florence qui prévoit la détaxe des livres et des intrants importés. Mais la loi n’a toujours pas été ratifiée devant l’Assemblée nationale. Cela dure depuis deux/trois ans. Le livre produit localement, aussi, doit bénéficier de cet avantage, car le faible pouvoir d’achat des populations et le non ancrage de la lecture font que le livre n’est pas beaucoup acheté.
« Il faut une politique d’encouragement à la lecture. Et les éditeurs trouveront des astuces pour faire des livres moins chers plus accessibles », promet M. Konaté. À l’issue du colloque une grande manifestation se tiendra en janvier où les autorités et les partenaires seront invités pour exposer les conclusions et les recommandations.

Moussa Cissé : « Ce n’est pas un livre d’éloges »

Il a présenté à la mi-octobre un livre sur le président malien intitulé « Ibrahim Boubacar Kéita, un destin d’exception ». Moussa Cissé revient pour le Journal du Mali sur ce t ouvrage qui a reçu plutôt bon accueil auprès du public. Mais aussi critiqué pour l’opportunité de sa publication, à quelques encablures de 2018.

Le public vous a découvert à travers la publication de ce livre. Mais qui est Moussa Cissé ?

C’est l’auteur du livre et de deux précédents livres « D’Aguelhok à Konna : chronique d’un an de chaos au Mali » (Edilivre) et « Tombouctou à tout prix : récit d’une passion pour le Mali » (L’Harmattan). Diplomate exerçant auprès de la Représentation malienne à l’UNESCO. Je consacre mes temps creux à écrire, qui est une passion de longue date.

A quel moment écrire sur le Président malien actuel a-t-il germé en vous ?

Personnellement, il était important pour moi de lever un voile sur la vie d’un Président méconnu des générations comme la nôtre malgré le parcours d’exception qu’il a eu. En avançant dans mes recherches, j’ai voulu en partager les fruits.

A vrai dire, le projet d’écrire sur IBK date de 2007 quand il a perdu les élections face  au  Président populaire qu’était ATT. Le courage même de se présenter m’avait fasciné à l’époque. Il a demandé à ses partisans lors d’une déclaration au Stade Modibo Keita d’éviter toute casse. C’est à partir de ce jour que le déclic est parti. En 2017, 10 ans après, l’occasion s’est présentée d’éditer ce livre, je l’ai saisi.

Ce livre est-il finalement biographique ou hagiographique ?

Comme je le rappelle dès l’avant-propos de mon livre, ce n’est pas un livre d’éloges fondé sur uniquement les aspects positifs du personnage. Je cite également les hauts et bas que le personnage a connu dans sa carrière. Je ne suis pas mandatée pour le faire par qui que ce soit. J’apporte ma part de vérité sur toutes ces contre-vérités que j’ai entendu du haut de mes 37 ans. Ce n’est pas non plus une diatribe, c’est vrai. J’ai essayé d’être équilibriste c’est à dire ne tomber ni dans la fascination béate, ni dans la critique sans objectivité.

Aucune intervention de Koulouba?

Très sincèrement, il n’y est pour rien du tout dans le livre. Il n’a rien imposé à l’auteur et n’a même pas cherché à savoir ce dont l’auteur veut parler.

Vous reconnaissez quand même que le « timing », l’échéance électorale amène à se poser des questions..

Bien évidemment. Nous sommes à un an des élections présidentielles. Ibrahim Boubacar Keita est avant tout un acteur politique. Si ce livre permet d’éclairer la lanterne des maliens sur son parcours, tant mieux. Que chacun tire ce qu’il souhaite du livre. Je ne peux pas échapper au procès d’intention. Je m’y attendais dès l’écriture du livre. Mais, j’ai le dos assez large pour supporter toute critique et j’assume entièrement mon livre. Encore une fois, c’est l’opportunité d’éditer ce livre qui s’est présenté selon ce timing.

Avez-vous eu des retours de Koulouba depuis la parution du livre ?

J’ai eu des retours de tout le monde, Koulouba compris. Il suffit d’être présent sur les réseaux sociaux pour ces différents retours. Ces retours qui sont d’ailleurs de différents avis. Il y a ceux qui apprécient, ou non. C’est tout cela qui montre que le livre a au moins suscité l’intérêt. Pour un auteur, cette satisfaction est déjà de savoir que son livre a fait débat. On juge l’intérêt, la qualité d’un livre à l’ode de l’intérêt qu’il suscite. Et ce livre suscite l’intérêt. Je suis content déjà d’avoir apporté un livre au Mali.

En parlant d’intérêt, n’est-ce pas un peu risqué d’écrire sur le  Mali alors que le malien est réputé pour ne pas lire ?

Pour une fois, même ceux qui ne lisent pas, ont entendu parler de ce livre. Pas parce que c’est l’auteur qui écrit, c’est vrai. Mais plutôt parce que le sujet intéresse le malien. Un ouvrage sur ce personnage suscite de l’intérêt, de la curiosité. On se pose des questions sur son contenu.

Vous vous défendez du panégyrique mais il y a très peu ou pas de critiques sur l’homme dans votre ouvrage. Pourquoi n’avez-vous pas intégré certaines critiques de ceux qui n’adulent pas le personnage ?

Quand on écrit un livre, on fait un choix. J’ai choisi d’écrire ce livre en me fixant des objectifs. Bien évidemment, je ne peux pas interroger tout le monde, même parmi ses proches, je regrette que beaucoup n’aient pas été accessible. J’aurais voulu aller un peu plus loin, mais cela n’a pas toujours été possible malheureusement.

Quant aux opposants, peut être que je ne me suis pas accordé assez de temps pour aller vers eux tous, mais j’ai fait autant que possible humainement. J’ai dressé une liste de personnalités que je souhaitais interroger. D’ailleurs, parmi certains de ceux que j’ai interrogé, certains ont été opposants ou ont partagé le pouvoir avec lui à un moment donné. J’ai voulu aller au delà des archives et des camps, mais cela n’a pas été toujours possible. Je ne désespère pas que cela puisse être possible et que ça sera l’objet d’un tome 2 ou d’un ouvrage.

Dans ce cas, quel est selon vous le plus grand défaut du Président Keita ?

Son plus grand défaut est également sa qualité, c’est sa loyauté.

Quelle est sa plus grande erreur politique ?

Je pense que c’est sa communication. Il lui manque des insuffisances sur cette communication, si bien que plusieurs contre-vérités ont été dites, et sont devenues pour des Maliens des évidences.

IBK n’aurait-il pas finalement simplement raté « SON » moment ?

Je ne le pense pas pour le simple fait qu’il a aidé à ne pas laisser le Mali disparaître. En 2013, on était dans un Mali qui boitillait et il avait réussi à ramener les régions du nord dans le giron national. Désormais, il n’y a plus d’amalgame au Mali. Il n’y a qu’un Mali. Il faut rendre « à César ce qui appartient à César ». Et il faut lui reconnaître le courage d’avoir affronté cela.

 

 

Hillary Clinton publie un livre sur sa défaite

Dix mois après sa défaite face à Donald Trump, Hilary Clinton a publié le 12 septembre un livre ‘’What happened’’ dans lequel, elle dit tout sur ce revers.

« Inscrire ses victoires sur le sable, et graver ses échecs dans le marbre », dit le vieil adage.  Hilary Clinton, candidate malheureuse à l’élection présidentielle américaine de 2016, a choisi elle de consigner ses « mémoires » de défaite dans un livre. Un bouquin de 496 pages, au titre évocateur ‘’What happened’’ (Ca s’est passé comme ça) dans lequel elle se confie sans concession sur sa défaite inattendue et très surprenante. Elle évoque le « choc » ressentie, au soir 8 novembre 2016, dans sa chambre d’hôtel de New-York, le sentiment d’etre ‘’vidée’’, la ‘’tristesse’’ qui ne la quitta pas pendant des semaines.  « Il n’y a pas eu une journée depuis le 8 novembre 2016 durant laquelle je ne me suis pas posé la question : pourquoi ai-je perdu ? J’ai parfois du mal à me concentrer sur autre chose » confie-t-elle dans son livre. Une quête obsessionnelle de réponses qui l’amène à se questionner sur sa campagne, qu’elle juge ‘’manquant de passion ‘’.

« Je dirigeais une campagne présidentielle traditionnelle avec des politiques soigneusement pensées et des coalitions soigneusement construites, alors que Trump conduisait une émission de télé-réalité qui entretenait sans relâche la colère et le ressentiment des Américains » assure-t-elle.  Elle ne mâche pas ses mots à l’égard du 45ème président des Etats-Unis qu’elle qualifie de ‘’menteur’’, ‘’sexiste’’, ‘’indigne’’ et ‘’incompétent’’ entre autres. Elle confie avoir même failli l’insulter lors du deuxième débat qui les a opposés. « Il me suivait où que j’aille, il me fixait des yeux, il grimaçait. C’était incroyablement gênant. Il me soufflait littéralement dans le dos. J’en avais la chair de poule » raconte-t-elle, avant de décrire les sentiments qui lui traversent alors l’esprit. «Que feriez-vous à ma place ? Resteriez-vous calme, souriante, comme s’il ne mordait pas constamment sur votre espace ? Ou bien vous retourneriez-vous pour le regarder dans les yeux et lui dire, haut et fort : ‘Reculez, sale type, éloignez-vous. Je sais que vous adorez intimider les femmes, mais vous ne m’intimiderez pas, alors reculez ».

Elle s’évertue également à lister les facteurs qui ont conduit à sa défaite. Selon elle, le désir de changement, le rejet de sa personne, la misogynie, l’ingérence russe, et la réouverture par le FBI de l’enquête sur ses mails, auraient conduit une grande frange des américains à se détourner d’elle.  « Sans l’intervention spectaculaire du directeur du FBI dans les derniers jours, nous aurions gagné la maison blanche » jure-t-elle.

Elle consacre également une partie de son livre à la difficulté d’être une femme en politique. Elle revient sur la haine que lui vouent les supporteurs de Trump, elle en va même à comparer leurs dédains pour elle à la scène de la « marche de la honte » dans la série à succès Game of Thrones. «Ce n’est pas facile d’être une femme en politique mais je crois qu’on peut dire que le niveau de méchanceté que j’ai subi était d’un niveau inédit. Les foules aux meetings de Trump ont demandé mon emprisonnement un nombre incalculable de fois. Ils hurlaient « coupable! coupable! » comme les fanatiques religieux de Game of Thrones qui scandaient « honte! honte! » lorsque Cersei Lannister marchaient vers le Red Keep».

Conscient d’avoir manqué sa chance, elle assure ne plus vouloir être candidate, mais annonce n’avoir pas encore terminé avec la politique car elle estime que « le futur de son pays est danger ».

 

 

 

 

Kayes, le soleil de décembre

Ouvrage collectif de 130 pages, « Kayes, le soleil de décembre » est disponible depuis ce jeudi 29 décembre. Publié par la Maison Africaine de la Photographie, c’est un ouvrage qui fait la synthèse de regards multiples de dix sept photographes maliens ayant travaillé en atelier sur le paysage urbain de Kayes. C’est un condensé de 90 photos prises en 2012 qui retrace le quotidien de la cité des rails en un mois de décembre en ensoleillé. Pour Ramatoulaye Ndiaye Diallo, ministre de la culture, « Kayes, le soleil de décembre » revisite en images l’histoire de cette ancienne capitale coloniale du Haut Senegal-Niger et de ses environs.

Décembre où le soleil se lève longuement et longtemps dans cette ville de pierre et de briques anciennes. Une ville traversée par le fer rouille des ponts et des chemins de fer qui portent encore les traces d’une souffrance passée. C’est tout cet aspect à la fois singulier et particulier de la ville de Kayes qui est désormais immortalisé dans cet ouvrage. Photographier une ville pareille, une tâche pas très aisée pour ces photographes de studio. Pour Chab Toure, Professeur d’esthétique critique Art, cela paraît comme aller au combat, au corps à corps. Mais la forme de la cité et ses couleurs uniques ont permis à chaque photographe de faire en seulement deux jours des photos impressionnantes sans indication contraignante.

Kayes, le soleil de décembre est sans nul doute un livre qui s’ouvre et se referme sur les rails.

« Etre maire au Mali » de Moussa Bagayoko : un bréviaire pour candidats et électeurs

Riche de 115 pages et articulé autour de 5 chapitres, ce livre paru en janvier dernier fait un zoom sur la fonction de maire et l’organisation de la maire. Il aborde ainsi dans ce document préfacé par l’ancien Premier ministre, Moussa Mara, l’historique de la décentralisation au Mali, les qualités et aptitudes nécessaires au Mali, la précampagne et la campagne électorale, les attributions du maire et l’organisation de la marie… « Service pour les générations futures de candidats aux élections communales, la population malienne qui n’a pas eu souvent accès à  la formation dans le domaine politique, en mettant à  leur disposition un condensé des rudiments et des choses indispensables à  savoir dans la vie de maire et d’élu communal, depuis son inscription sur la liste de candidature jusqu’à  l’exercice de son mandat ». C’’est en ces mots que le jeune maire de 39 ans justifie modestement la publication du livre. l’écriture du livre était d’autant plus nécessaire que la fonction de maire, selon Moussa Bakayoko, est très convoitée mais mal comprise par les populations et même des leaders politiques qui vont à  la conquête des communes du Mali. Les informations données sur le parcours politique et le rôle du maire permettront, de l’avis du maire délégué de Djicoroni-Para, aux candidats ainsi qu’aux citoyens des villes et villages d’être mieux éclairés sur le mandat du maire. Entre le marteau et l’enclume Pour le chargé de programme justice pour mineurs au bureau national catholique de l’enfance BNCE-Mali, les maires sont entre le marteau et l’enclume. Le marteau des populations ayant voté pour eux et qui, du jour au lendemain, veulent qu’ils construisent des routes, des écoles sans que les populations elles-mêmes ne payent leurs impôts et taxes. l’enclume de l’Etat qui, a avoir transféré les compétences, ne s’est pas assuré si les collectives disposent de ressources suffisantes pour faire face aux différentes attributions qui lui confiées. Par rapport à  la décentralisation, le diplômé en sciences juridiques et politiques l’estime importante et susceptible d’impulser une dynamique aux communes. « La décentralisation est une bonne chose, elle a permis à  certaines communes du pays d’amorcer leur essor. Fondamentalement l’esprit de la décentralisation consiste à  rapprocher l’autorité aux populations et permettre aux populations de désigner directement les personnes chargées d’assurer leur développement, donc la gestion de proximité. Toutefois, il pense qu’après plus de 20 ans de pratique, l’heure doit être à  l’évaluation du chemin parcouru. « Encore faudrait-il que l’on évalue ce qui a été fait pour ensuite constater les insuffisances et travailler sur les améliorations à  faire pour le développement des communes du Mali », affirme-t-il. Sur la question du bilan de son expérience de conseiller municipal depuis 2009, Moussa Bagayoko, préfère humblement laisser le soin aux populations de dresser un bilan même s’il reconnaà®t avoir peu de son mieux pour la satisfaction de ses électeurs.

Chine: un livre blanc sur la coopération avec l’Afrique

Ce livre blanc portant sur la coopération sino-africaine met un accent sur les dernières réussites de la coopération mutuellement bénéfiques entre la Chine et les pays africains. Il a été publié par le Bureau de l’information du Conseil des Affaires d’Etat. l’ouvrage présente les faits du développement commercial, de l’expansion des investissements, de la coopération agricole, de la construction d’infrastructures et d’autres domaines de coopération entre la Chine et l’Afrique depuis 2009. Le développement économique et commercial sino-africain a permis d’améliorer les conditions de vie du peuple et de diversifier le développement de l’économie dans les pays africains, offrant également un soutien important au développement socio-économique de la Chine, peut-on y lire. Selon le livre blanc, la Chine fera la promotion du développement sain de ses échanges commerciaux avec l’Afrique à  travers diverses mesures. Ces mesures comprennent l’application du «Plan spécial sur le commerce avec l’Afrique», qui élargira la portée du régime des droits de douane à  taux zéro pour les produits africains exportés vers la Chine et augmentera les importations chinoises depuis l’Afrique. Entre 2009 et 2012, les investissements directs chinois en Afrique sont passés de 1,44 milliard de dollars à  2,52 milliards de dollars, avec une croissance annuelle de 20,5%, précise le livre blanc. A ce jour, 2 000 entreprises chinoises ont investi dans plus de 50 pays et régions d’Afrique, couvrant les industries telles que l’agriculture traditionnelle, l’exploitation minière, la construction, le traitement des ressources, la fabrication industrielle, la finance, la logistique commerciale et l’immobilier, selon le document. Jusqu’à  la fin d’année 2012, la Chine a signé des traités d’investissements bilatéraux avec 32 pays africains et établi des mécanismes de commissions économiques conjointes avec 45 pays du continent. Par ailleurs, la croissance de l’Afrique s’étant récemment renforcée, les entreprises africaines ont commencé à  augmenter leurs investissements en Chine. Ceux directs africains en Chine se sont ainsi établis à  14,24 milliards de dollars fin 2012, en hausse de 44% par rapport à  2009.

Guerre au Mali: “le gouvernement français actuel a un côté néoconservateur”

Pourquoi assurez-vous que l’intervention malienne était programmée de longue date ? Thierry Oberlé, (grand reporter habitué de la région sahélienne depuis une dizaine d’années) : On a vu venir la crise de loin. Plusieurs sources nous ont convaincus qu’il y aurait une intervention. A chacune de mes visites dans la région, “l’histoire” montait car, au fil du temps, l’Algérie a réussi à  repousser le conflit à  ses frontières. Quand J’arrive en février au Mali, le bouquin je l’ai dans le stylo depuis longtemps. Isabelle Lasserre, (grand reporter spécialiste des domaines de défense et de stratégie) : Au niveau de mes sources, dans l’armée notamment, je voyais aussi le truc venir depuis longtemps. Vous expliquez que les militaires français désiraient ardemment faire cette guerre… IL : Oui, ils grattaient des pieds. Les militaires pensaient qu’il fallait y aller, que cette guerre était plus indispensable que celle en Afghanistan. Est-ce pour cette raison que l’opération Serval trouve sa source dans “le plan requin”, rédigé par l’armée dès 2009 ? IL : Ce plan, je ne l’ai pas vu moi. En revanche, je sais qu’il existe et qu’il a été fait par le patron du CPCO (Centre de planification et de conduite des opérations) qui est chargé de planifier des opérations dans tous les pays o๠la France est susceptible d’intervenir, si le président le décide. Le CPCO travaille par exemple aujourd’hui sur des scénarios d’interventions françaises en Syrie. TO : Cette planification débute avec la multiplication des otages, à  partir de 2008, et le fait qu’Aqmi (Al-Qaida au Maghreb islamique) désigne la France comme son principal ennemi. Dans votre livre, vous semblez parfois presque admiratifs de cette opération militaire, non ? IL : Moi oui, tout à  fait. J’ai rarement vu une opération militaire aussi bien préparée que l’opération Serval. C’’est vraiment un modèle du genre, avec très peu de morts. Sur le sort des “terroristes” qu’il fallait “éliminer”, selon les mots du président de la République, on ne dispose d’aucune information précise… IL: C’’est normal, les mecs qui font le boulot ce sont les forces spéciales. Et on ne communique pas sur les forces spéciales. Comme en Afghanistan. Du coup, votre seule critique est que la France ne soit pas intervenue plus tôt ? IL : Cela aurait facilité la tache. TO : Quand il s’est créé une sorte de Malistan, peu peuplé, aussi grand que la France et occupé par des djihadistes, cela s’est avéré très déstabilisant pour l’ensemble de l’Afrique de l’ouest. On le voit au travers des documents d’Al-Qaida que la France a récupérés au Mali. Ils voulaient pacifier le Malistan et s’en servir comme base de départ pour déstabiliser toute la région. De plus, avec la multiplication des prises d’otages qui s’accumulaient au Niger, Aqmi se constituait un véritable trésor de guerre. Cette guerre ne contredit-elle pas le discours de Dakar o๠Hollande affirmait que les interventions de la France en Afrique, sans forces africaines, C’’était du passé ? IL : Oui, il y a avait deux promesses : plus jamais seuls et plus jamais de troupes au sol. Le problème, C’’est qu’à  moins d’être la Suisse, il y a un principe de réalité qui s’applique. On ne choisit pas ses guerres. Et aujourd’hui encore, à  part le Tchad et le Niger, il n’y a toujours pas de forces africaines conséquentes au Mali. Sur les raisons de l’intervention, vous évoquez également la sécurisation de la mine géante d’uranium d’Imouraren, au Niger, o๠Areva a investi un milliard d’euros. TO : Effectivement, Areva C’’est important, mais cela ne constitue pas le fondement de l’intervention. C’’est plus l’influence de la France dans la région qui était en jeu. Et le fait que personne d’autre ne voulait y aller. La guerre du Mali aurait-elle eu lieu sans l’intervention de la France en Libye ? TO : Il y a eu un pillage des arsenaux de Kadhafi. Ces armes se sont retrouvées au Mali avec, notamment, les combattants touareg qui se sont trouvés une nouvelle cause. IL : Pour moi, l’intervention de la France en Libye a accéléré et amplifié le phénomène. Mais cette intervention au Mali aurait eu lieu sans la guerre en Libye. La différence, C’’est que la France n’a pas communiqué sur les vrais buts de la guerre en Libye. C’’est-à -dire ? Et bien, tuer Kadhafi. Aujourd’hui, pour le Mali, le gouvernement socialiste n’a aucun complexe à  dire qu’on va rester après la guerre, qu’on va dégommer les terroristes… Ce problème de la communication et du choix des mots, vous écrivez qu’il a varié en fonction des étapes de la guerre. IL : Après hésitation, le gouvernement a communiqué sur le mot “terroriste”. Ensuite, C’’est le terme “djihadiste” qui a prévalu. Et depuis l’attaque au Niger de jeudi (23 mai) dernier, “terroriste” revient. C’’est très “néo con” tout ça. l’équipe du gouvernement actuel a un côté néoconservateur, à  la fois dans sa manière décomplexée de mener la guerre mais aussi dans sa rhétorique. Car ils assument de rentrer dans le choux “des salopards”. C’’est marrant que ce soit un pouvoir de gauche… Un général français que vous citez anonymement sous-entend qu’on ne “détruira” jamais totalement “les terroristes”. “On n’y arrive même pas en Corse”, ajoute-t-il. Résume-t-il l’esprit actuel de l’armée française ? IL : Les forces armées pensent qu’il va falloir rester là -bas. Et qu’on va continuer à  agir en Afrique régulièrement, comme on l’a toujours fait. TO : l’idée, C’’est aussi de dire que l’on sait désormais que l’on ne peut pas éradiquer le terrorisme. Il faut être habitué à  être confronté à  une menace de basse intensité. Et réaliser de manière ponctuelle des opérations. Vous évoquez brièvement “les carences de l’armée française” supplée par les à‰tats-Unis au Mali. N’est-ce pas étonnant que cette dépendance conséquente ne soit jamais évoquée ? IL : Oui, C’’est énorme. Il ne serait pas possible de faire cette guerre sans le soutien des Américains. On a des trous capacitaires dans plusieurs domaines : le renseignement type drone, le transport stratégique et le ravitaillement en vol. Pour cela, on dépend des Américains. Le général Desportes dit toujours : “on n’a pas d’autonomie stratégique car on ne peut faire la guerre que si les Américains veulent bien qu’on la fasse“.

« Et si on relisait le Coran ? », le nouveau livre de Traoré Hanane Keïta

Mme Kéita, pourquoi avoir écrit cet ouvrage ? J’ai réfléchi sur le sujet pendant longtemps, et J’ai commencé à  écrire depuis deux ans. J’aimerais tout d’abord précisé que ça n’a rien à  avoir avec la situation actuelle du Mali. Ce n’est pas destiné à  un pays en particulier. Je trouve que l’Islam concerne les musulmans du monde mais aussi les non-musulmans. J’ai toujours pensé qu’il faut relire le Coran parce qu’il y a eu beaucoup d’interprétations à  travers les 14 siècles passés. Certaines de ces interprétations ne sont pas compatibles avec notre temps, ce qui fait qu’on s’éloigne du message universel qu’est le Coran. Il faut le relire pour avoir une autre vision de l’Islam. De quoi parlez-vous dans ce livre? Tout d’abord, ce livre est destiné à  la nouvelle génération. Il est question de l’Islam et de comment reformer la pensée islamique au 21e siècle. Je parle aussi dans le livre de ceux qui se sont autoproclamés gardien de l’Islam or chacun sait qu’il n’y a pas de clergé en Islam. Pour cela, il ne faut pas laisser le Coran à  la portée de ceux qui se prétendent détenteurs de l’Islam. En rédigeant votre livre, avez-vous eu à  discuter avec des imams, oulémas pour avoir leur avis sur la question? Issue de famille musulmane, J’ai eu à  discuter avec les parents, les imams depuis l’enfance et avec des oulémas lors des voyages. C’’est des questions que je me se pose tout le temps. C’’est le fruit de toutes ces années d’échanges entre parents, imams etc. qui a aboutit à  la naissance de« Et si on relisait le Coran ? ». Parlant de l’Islam et de la femme, vous écrivez que « la situation de la femme a toujours été un problème épineux sur lequel réformistes et conservateurs n’ont pas trouvé un consensus. » Pourquoi une telle réticence à  admettre l’égalité entre homme et femme ? Moi personnellement je ne pense pas qu’il y a inégalité entre l’homme et la femme en Islam. Je crois que l’Islam a mis la femme sur le même pied que l’homme. Bien avant l’islam, on ne considérait pas la femme, elle était tout simplement un objet. l’Islam est venu restaurer les inégalités dans les châtiments comme dans la récompense, que ce soit sur terre ou dans l’au-delà . Avec l’avènement de l’Islam, la femme est devenue un être à  part entière. Ce que les gens doivent savoir est qu’il y a une grande différence entre le Coran qui est une parole divine et l’interprétation qui est humaine. Et comme l’a dit Ali, le gendre du prophète, «le Coran ne parle pas, ce sont les Hommes qui parlent a travers lui. » Comment expliquez-vous le fait que certains invoquent le nom d’Allah avant de faire du mal puisque vous écrivez à  la page 21 que le Coran révèle un degré supérieur d’humanisme en citant la sourate 5, verset 32 « Tuer une personne revient à  tuer tous les hommes en leur entier » Ils croient tout simplement que tuer est une façon d’adorer Dieu. En conséquence, ils invoquent son nom, mais C’’est aussi pour se convaincre et se donner une certaine légitimité dans leur acte. Toutefois, il faut savoir que ces gens n’ont rien compris de l’Islam. D’ailleurs, ils utilisent l’Islam comme couverture pour justifier leurs agissements. Tout le monde sait qu’en Islam la vie de l’être humain est sacrée parce qu’elle contient dans son fini l’infini qui est Dieu. Quel regard portez-vous sur l’interprétation du Coran au Mali ? Il n’y a pas une interprétation spéciale pour le Mali, les musulmans ont commencé à  interpréter le Coran deux ou trois siècles après la disparition du Prophète. Il y a eu plusieurs interprétations. Il y a eu une telle accumulation qu’on fini par s’éloigner du message universel qui est un message tolérant, un message d’amour et de fraternité. Nos ancêtres et nos anciens ont interprété le Coran selon le contexte socio historique dans lequel ils ont vécu et selon leur compréhension. Le coran est une parole de Dieu, une parole vivante. Si C’’était une parole morte, elle allait être figée dans le temps et dans l’espace. Quand on est vivant, on évolue. La religion n’a jamais été un poids, elle a toujours été là , comme un remède pour apaiser l’angoisse existentielle de l’homme. Pour finir, on oublie l’amour de Dieu et sa miséricorde. Il faut relire le Coran, C’’est-à -dire l’interpréter selon le contexte actuel. Seuls les nouveaux penseurs d’un Islam de lumière pourront faire un tel travail. En tant qu’interprète traductrice français-arabe, est ce qu’il y aura une version arabe de cet ouvrage? Ce n’est pas prévu pour le moment. Toutefois la traduction va être quelque chose de plus, mais si l’éditeur suppose qu’il peut le traduire en arabe, ça va être une bonne chose.

« Le Mali sous ATT, acte 2 »: le nouveau brûlot de Doumbi Fakoly

Journaldumali.com : De quoi parlez-vous dans votre dernier ouvrage intitulé « Le Mali sous Amadou Toumani Touré, Acte 2 – une histoire de trahisons, la guerre au nord-Mali » ? Doumbi Fakoly : J’avais déjà  écrit l’acte 1 qui concernait le bilan de son premier mandat. Dans l’acte 2, je fais le bilan de son mandat catastrophique, qui a aboutit à  la situation dans laquelle se trouve le Mali, C’’est-à -dire dans l’impasse en ce moment. La première partie de votre livre est intitulé « ATT sort par la petite porte » et la deuxième partie a pour titre : « conspiration franc-maçonnique de la CEDEAO contre le Mali. » àŠtes-vous remontés contre la franc-maçonnerie ? Je n’ai rien contre la franc-maçonnerie. Je suis remonté contre les Chefs d’Etat africains, les hommes politiques africains qui sont des francs-maçons et qui savent très bien que la franc-maçonnerie les manipule et les oblige à  défendre des intérêts qui ne sont pas conformes à  ceux de leur peuple. C’’est pour ça que je ne suis pas remonté contre la franc maçonnerie, elle peut exister aussi longtemps qu’elle veut mais je suis remonté contre les Africains qui choisissent d’être des franc maçons. C’’est dans le cadre d’exécution des ordres de la franc-maçonnerie occidentale que les Chefs d’Etat de la CEDEAO qui sont des francs maçons, ont imposé Dioncounda Traoré au Mali qui est aussi un des leurs. Et on voit effectivement le comportement de Dioncounda depuis qu’il est arrivé, qu’il n’est pas différent du comportement de Amadou Toumani Touré. Il suffit de voir la gestion du conflit du nord pour s’en apercevoir. Il est venu, il a pris tout son temps pendant des mois, il a laissé la population du nord souffrir, il a laissé l’armée désarmée, il n’a pas du tout pris les dispositions pour que l’armée soit équipée. Même quand les armes sont venues, elles ont été bloquées dans les ports de la CEDEAO, et il a été incapable de demander leur libération. Il a mis du temps avant que la Guinée accepte de libérer une partie de ces armes. Alors selon vous, lors des prochaines élections, le président sera imposé par ces Chefs d’Etat ou bien le peuple choisira librement son président ? De la façon dont les choses sont parties, je crois que la France va effectivement réussir à  imposer son candidat. Je dis bien de la façon dont les choses sont parties. Mais rien ne dit que les choses vont restées en l’état, rien ne dit que les Maliens vont accepter que les élections se fassent sans la libération de Kidal, sans l’entrée de l’armée malienne à  Kidal. Si nos autorités veulent nous tromper en acceptant seulement que l’administration malienne soit à  Kidal et se retirent après les élections, en laissant Kidal toujours entre les mains du MNLA, je crois que la population malienne ne va pas l’accepter. Je crois qu’il y aura des soldats maliens qui ne vont pas non plus l’accepter. Le problème du Mali n’est pas encore résolu. Il faut craindre éventuellement un autre coup d’état militaire.

Les Maliens ont le « mal de lecture »

« Lire est une force pour vaincre la médiocrité. La lecture est très importante dans notre société même si C’’est essentiellement une société orale. En effet, la lecture permet une large ouverture d’esprit vers les autres cultures par exemple » explique Salif Dème, professeur de français à  la retraite. Ce 23 avril est célébrée la journée mondiale du livre et du droit d’auteur. Au Mali, la lecture reste pourtant très peu pratiquée. « Je ne sais pas pour les autres mais je ne lis pas beaucoup » confie Abdoulaye Traoré, artiste malien vivant en France. « Moi je ne lis pas, sauf si ce sont des cours » explique Aboubacar Draba, étudiant au conservatoire des arts et métiers multimédia de Balla Fasséké de Bamako. La paresse de lire Le français étant la langue officielle au Mali, la lecture se fait essentiellement dans cette langue. La lecture est définie comme étant l’activité de compréhension d’une information écrite. Cette information est en général une représentation du langage sous forme de symboles identifiables par la vue, ou par le toucher (écriture Braille). Même dans les milieux des élites la lecture peut s’avérer insuffisante selon ce communicateur camerounais : « ce n’est pas seulement les Maliens. De nos jours, dans le monde contemporain, dans la classe des élites, tous veulent écrire, personne ne veut lire les autres » s’indigne Eloi Bela Ndaza. Le constat du « mal de lecture » se retrouve davantage dans Le 1er avril 2010 une présentation des résultats de l’étude Egra sur la lecture s’est déroulée à  Bamako en présence de nombreux représentants de la société civile. l’atelier avait pour objectifs de mobiliser le corps social; enseignants, parents d’élèves, communautés entre autres, en faveur de la lecture en provoquant une prise de conscience à  partir de résultats d’évaluation. Des pistes de solutions Après cinquante ans d’indépendance, le constat sur le niveau des élèves dans les premières années d’enseignement est amer. Plus de 80% des élèves ne sont pas capables de lire un mot correctement en 2ème année que ce soit en français ou dans les langues nationales, selon ce rapport d’Egra Mali. Les chercheurs ont aussi démontré que « 68% des élèves de 4ème année ne sont pas capables de lire à  haute voix la phrase « Mon école est jolie ». l’opération lecture publique (OLP) est un projet franco-malien. Cette plate-forme a permis la création d’un réseau de quarante-cinq bibliothèques dans tout le pays entre 1977 et 1983. D’autres seront créées à  Bamako à  partir de 1987. Cette période est bien loin, la pérennité de la lecture reste entre les mains des parents d’élèves et des citoyens soucieux de la réussite de cet acte « vital » malgré tout. « Ne pas savoir lire, C’’est ne pas savoir se défendre ».

« L’Etat au Mali » : Moussa Mara livre le deuxième tome

Pour l’auteur, l’écrit rime avec tout. Son statut d’expert comptable, de professeur d’enseignement supérieur, de Consultant de réputation internationale, ou encore d’élu municipal… n’ont jamais pu l’empêcher de prendre la plume pour exprimer sa pensée. Composé d’environ 500 pages, le Tome 2 de «Â l’Etat au Mali » temoigne sans doute de l’esprit de partage de l’auteur, dans un contexte mondial o๠l’essence du développement C’’est d’abord des idées. l’œuvre prodigieuse et monumentale est entièrement rédigé de ses propres mains, est cédé à  un prix subventionné (5 000 F CFA). Donnant la latitude aux lecteurs de se faire une meilleure idée des dysfonctionnements dans les relations gouvernants et gouvernés, l’ouvrage est sorti à  propos à  un moment o๠on parle beaucoup de la défaillance de notre Etat. «Â C’’est mon quatrième ouvrage après le premier livre sur la comptabilité sorti en 2000, le second intitulé « pour un Mali meilleur », et le troisième qui constitue le tome 1 de « l’Etat au Mali »Â », indique l’auteur. Diagnostic sans complaisance l’évaluation de la problématique des rapports administration et administrés d’un pays sous développé n’est pas tache aisée. Si le Tome 1 de cet ouvrage portant sur l’Etat décrypte de manière approfondie ce qui met à  mal le pacte entre le malien et l’Etat -que l’Etat soit responsable et que le Malien soit citoyen -, le Tome 2 s’évertue à  jeter les bases d’un nouveau contrat qui verra un fonctionnement plus efficient de l’Etat. «Â Il s’agira simplement de donner un nouveau sens à  notre outil commun de bien être, en l’occurrence notre bonheur dans le vivre ensemble. Pour que chacun s’épanouisse et que personne ne soit laissé au bord du chemin. C’’est cela l’ambition de l’Etat. C’’est aussi sa vocation et sa raison d’être ». l’auteur se réfère surtout aux pratiques et à  la qualité des prestations des acteurs gouvernementaux qui affectent négativement la sûreté et le bien-être des citoyens. «Â Les conséquences, telles le manque de communication, d’éducation, de promptitude pour les prises de décisions appropriées et d’organisation sont clairement cernées dans votre livre », témoigne Ousmane Issoufi Maà¯ga, ancien Premier Ministre. « La responsabilité de l’Etat ? » Dans le mot introductif de l’ouvrage, Moussa Mara confère à  l’Etat tout son rôle de responsabilité et la culture citoyenne qui incombe à  chaque Malien. Comme pour couper court aux questionnements du genre «Â l’Etat n’est il pas à  réinventer ? Ne faut-il pas tout reprendre ? », l’auteur répond : «Â Il n’y a pas de fatalité à  la crise de l’Etat au Mali ». Et Moussa Mara de poursuivre, «Â il nous faut nous remettre simplement à  la tâche. Avec l’intelligence, l’engagement et l’esprit de sacrifice qu’il faut. Avec finalement l’amour de notre pays qu’il faut, nous arriverons ainsi à  faire de l’Etat malien un véritable Etat ! ». En définitive, l’ouvrage sonne comme une véritable invitation à  l’amélioration continue des pratiques et prestations administratives. l’optimisme de son auteur ne se démontre pas : «Â Ce sera difficile. Mais pas impossible ! », espère t-il;

« Mali, le procès permanent », Un regard sans complaisance

Il est question dans cet ouvrage sur la démocratie malienne de ce qui a bien marché, des ratés, des hauts et des bas, ainsi que des causes du désintérêt et du désenchantement des maliens. l’auteur qui n’est autre que le secrétaire général du Mouvement Sans-voix, Tahirou Bah. Enseignant en Histoire et Géographie, il y relate l’analyse de la situation politique et sociale du Mali, près de deux décennies après la chute de la dictature, et l’instauration de la démocratie. l’avant propos campe le décor. Il y est question de la démocratie et du multipartisme intégral instaurés en 1991. Selon l’auteur, cela n’aurait pu être possible si les maliens n’étaient descendus comme un seul homme dans les rues, parfois au prix de leur vie pour affronter la répression. « Ils ont cru aux promesses que les acteurs du mouvement démocratique leur miroiter avec malice. Le mouvement démocratique avait laissé entendre que la chute du dictateur suffirait pour que le bien-être des maliens soit assuré. Tous les maux d’antan perdurent et s’institutionnalisent. Quant aux non maliens qui pourraient rester sur leur faim par rapport à  certains détails manquants, nous les encourageons à  rassasier leur curiosité en s’informant sur ces dits détails, souvent complexes mais passionnants. Ils sont les parties invisibles de ce livre » dit l’auteur. Un parterre d’acteurs de la démocratisation du Mali était présent à  ce lancement. On peut citer notamment Victor Sy, Mamadou Konaré professeur chargé de cours la faculté des sciences juridiques et politiques(FSJP). l’un des invités dira du livre que « rien n’a donc été oublié durant en ce qui concerne la faiblesse de la démocratie malienne» ! l’auteur a pour sa part remercié le public pour avoir effectué le déplacement massivement tout en l’exhortant à  la lecture du nouvel ouvrage qui n’aurait pas été réalisé sans le concours de certaines bonnes volontés. La contribution des uns et des autres ont été saluée, mais aussi la part des jeunes. « Il est important que les maliens lambdas sachent avec précision tout sur la démocratie malienne qui a profité seulement à  une poignée d’individus et non au peuple. Voila, une des raisons qui m’ont poussé à  écrire ce livre » confiera Tahirou Bah à  ses invités.

Livres: Le Cinquantenaire au féminin par Mme Fatoumata Maiga

Journaldumali.com: Mme Maà¯ga, on vous connaissait comme journaliste et directrice de publication du mensuel féminin SIRA. Vous faites paraitre un livre en cette veille du 8 mars. Parlez-nous de votre ouvrage Fatoumata Maà¯ga: C’’est une publication qui est inspirée du Cinquantenaire de l’accession du Mali à  la souveraineté internationale. A l’occasion de cet anniversaire, beaucoup a été fait pour mettre en lumière les avancées de notre pays dans différents domaines et particulièrement concernant la femme. On a ainsi pu suivre à  la télé, une série de reportage sur la femme ou encore lire des articles dans les journaux. Ce livre est notre contribution à  ce témoignage au courage de la femme malienne, à  toutes celles qui se sont illustrées pendant les 50 dernières années. Nous avons montré à  base d’exemples concrets et de témoignages vivants des aà®nées, ce que la femme malienne est devenue et ce qu’elle a acquis en 50 ans d’indépendance , le rôle qu’elle a joué et qu’elle continue de jouer dans la vie politique, sociale, économique et culturelle. Nous avons également voulu partager quelques questionnements essentiels à  savoir l’évolution du statut de la femme, quelles sont ses priorités qui restent au centre de ses préoccupations, les difficultés auxquelles elle est confrontée et quelles sont ses perspectives d’avenir. Journaldumali.com: Que lira-t-on dans votre livre ? Fatoumata Maà¯ga: Dans le document qui est un travail de collecte d’informations, d’écrits, etc, vous trouverez des sujets relatifs à  un bref rappel historique des principales organisations féminines qui ont marqué les trois grandes périodes du Mali indépendant. Il y également des écrits sur des sujets divers tels que femme et prise de décision, femme et poste électif, femme et diplomatie, femme et presse, etC’… Vous trouverez également le nom de plusieurs personnalités par exemple toutes les femmes qui ont occupé des postes de ministres depuis l’indépendance avec leurs photos, aussi celles qui sont présentement députés à  l’Assemblée Nationale. Il y a aussi les noms des femmes qui ont réussi et qui peuvent être considérées comme des exemples dans plusieurs domaines. Journaldumali.com: Votre ouvrage est en quelque sorte une encyclopédie de la femme malienne ? Fatoumata Maà¯ga: Je n’irai pas jusque-là . C’’est avant tout un travail de journaliste, de recherche individuelle et de compilation consacré à  la femme malienne. J’ai voulu lui rendre un hommage mérité, elle qui est à  la quête permanente de son épanouissement. Journaldumali.com: Nous sommes le 08 Mars. Vous qui avez plongé dans les profondeurs de la lutte des femmes maliennes pour un meilleur statut, quelle est votre appréciation de la situation actuelle ? Fatoumata Maà¯ga: Après les recherches, les entretiens avec les personnes ressources, je me suis rendue compte que le statut de la femme a évolué de manière certaine de l’indépendance à  nos jours. Cela grâce à  la volonté politique affichée des pouvoirs politiques qui se sont succédé mais surtout grâce à  leur propre engagement. Elles ont vraiment évolué, elles sont visibles partout, elles sont dans tous les domaines de la vie de la cité. C’’est déjà  positif. N’en demeure pas moins que des contraintes existent encore et que le combat pour une femme malienne épanouie dans la dignité au profit de sa famille et de son pays. Je les félicite pour ce qu’elles ont déjà  accompli et je leur dis bon courage. Bonne fête.

Bande dessinée : « Le Mali de Madi » est en librairie

Alors que s’achevaient les festivités du Cinquantenaire de l’Indépendance, les à‰ditions Princes du Sahel ont publié une bande dessinée originale qui retrace l’histoire du Mali du 22 septembre 1960 au 22 septembre 2010. « Le Mali de Madi » est désormais disponible en librairie. LE MALI DE MADI – 50 ans d’histoire, 50 ans d’indépendance Madi, jeune journaliste reporter en 1960, devenu vénérable historien, conservateur d’une mémoire cinquantenaire en 2010, nous entraine au fil des planches à  la découverte du Mali moderne : grandes périodes et acteurs politiques, développement économique et mise en place des principales infrastructures, avènement de la démocratie, grands hommes qui font ou ont fait le rayonnement du pays, mais aussi évènements culturels internationaux, exploits sportifs et évolutions sociales. Malgré un terrible drame personnel qui le poursuit et l’oppose à  son frère, ce véritable passeur de mémoire consacre sa vie à  transmettre l’histoire contemporaine de son pays, le Mali de Madi. Sont donc mélangées faits réels et fiction pour amener le lecteur à  travers cinquante années d’évènements nationaux. Avec cette bande dessinée, les à‰ditions Princes du Sahel tenaient à  participer au nécessaire devoir de mémoire à  l’occasion du Cinquantenaire. Si la fête est finie, il n’en reste pas moins ce livre qui permet de découvrir ou redécouvrir l’histoire récente du Mali, tout particulièrement pour les jeunes, même si « Le Mali de Madi » est destiné à  un public très large. « La bande dessinée est un support particulièrement adapté au Mali, confie Mahamadou Camara, directeur général des éditions, puisque grâce aux dessins, la narration est compréhensible par tous, alphabétisés ou non. Nous voulions faire un livre autour duquel tout le monde peut se rassembler pour revivre l’histoire commune ». On doit la qualité graphique de cet album au jeune dessinateur Massiré Tounkara, digne représentant de la nouvelle et dynamique génération de bédéistes maliens. Il est déjà  l’auteur de 3 bandes dessinées, 3 livres d’illustrations et a participé à  2 ouvrages collectifs. Il fait preuve, avec « Le Mali de Madi », d’un coup de crayon désormais assuré et précis, et confirme un talent en passe d’atteindre sa maturité. Massiré Tounkara a collaboré sur ce projet avec un scénariste français, Sébastien Lalande, qui a su mêler habilement l’histoire de Madi à  notre histoire nationale. l’année du Cinquantenaire s’est refermée. Mais 50 ans d’histoire, 50 ans d’indépendance restent écrits, dessinés et à  lire absolument !!

Littérature : Moussa Mara publie l’« Etat au Mali »

Le Mali dans tout son Etat l’auteur était face à  la presse hier jeudi pour la présentation de son livre intitulé l’Etat du Mali ». Ce livre de 369 pages est composé deux parties respectivement « l’Etat du Mali » comme première partie et « l’Etat au filtre de l’Analyse » comme deuxième partie. En résumé, l’auteur rappelle que l’Etat du Mali fête ses 50 ans en 2010. Pour lui cette date est symbolique, car elle sonne l’heure du bilan. Pourtant peu de citoyens maliens en connaissent les contours, la mission, l’organisation et les reformes qu’il a subi. « Cet ouvrage, premier du genre, vient donc combler ce vide de manière courageuse » peut-on lire en quatrième de couverture. En effet, l’auteur s’est plongé dans une base de données riche de plusieurs centaines de textes de loi, décrets et ordonnances, pour retracer l’évolution de l’Etat malien à  travers son administration. Il a lu et épluché plus des 100 ouvrages techniques, essais et documents pour produire une présentation objective de l’Etat et de son fonctionnement, tout au long de la première partie du livre. La seconde partie est consacrée à  une analyse de l’Etat dans ses différentes missions, sans rien éluder des défaillances des citoyens maliens, de l’inadéquation de certains cadres réglementaires, ni même des insuffisances de l’administration publique. Un ouvrage de référence Véritable mine d’or pour les usagers, ce livre sera aussi d’une grande utilité pour tous les étudiants, chercheurs, responsables des secteurs publics, acteurs du secteur privé et de la société civile… et en particulier ceux, fonctionnaires ou politiques, qui ont la lourde charge de représenter l’Etat. A signaler que le livre est préfacé par l’ancien Premier Ministre Modibo Keita qui pense que cet ouvrage, le premier tome d’une imposante production intellectuelle, est dense. Il a « des allures de grenier sorti de mains passionnées, celles d’une montagne laissant s’écouler sur tous ses versants des eaux de pluie, à  la fois froides et chaudes ». Il écrit dans la préface que « quand le lecteur aura surmonté les doutes et les incertitudes du promeneur solitaire qui débouche sur une forte rivière qu’il faudra traverser, quand il sera arraché à  l’attrait sécurisant de la clairière et de la plaine pour entamer son parcours en écartant des branches et des lianes, alors s’ouvrira devant lui, non avenue, mais un chemin conducteur que l’herbe rase aura épargné, un chemin qu’auront tracé les fourmis besogneuses, occupées à  la collecte , au transport et à  la conservation de provisions ». A lire donc pour les curieux et ceux qui veulent mieux s’outiller à  la gestion du pays.

Yaya Traoré présente « Barack Obama raconté aux enfants de 8 à 88 ans »

Journaldumali.com : De quoi parle le livre ? Yaya TRAORE : Ce livre parle évidemment du parcours de Barack Obama. Un parcours à  la fois nomade, à  cheval sur les continents, et fabuleux en raison de son originalité et de son côté candidat et président inattendu, il y a encore quelques mois. Un homme singulier ! Parcours d’un homme à  qui les journalistes demandaient de leur épeler son nom bizarre, au point qu’un stratège politique lui a proposé de le changer s’il veut un grand destin au pays de l’oncle Sam. Après le 11 septembre 2001, OBAMA ça sonne comme OSSAMA, s’agissant de Ben Laden. Et bien cet homme s’est assumé, n’a pas changé son nom, s’est battu pour décrocher le graal et entrer dans le saint des saints, la Maison blanche, le toit du monde, l’évérest de la puissance et du pouvoir. Ce livre parle donc de son enfance, ses voyages en Afrique avant d’être président, son parcours politique, ses succès et échec, son audace, son originalité, les secrets de sa victoire mais aussi et surtout sa première année de présidence. C’’est donc le Obama complet, celui d’avant les élections, celui du bouillon électoral mais aussi le Obama président. Journaldumali.com : Pourquoi avoir fait un livre sur Obama ? Yaya TRAORE : Faire un livre sur Barack Obama me semblait être une évidence tant son parcours électoral m’a séduit. Cet homme n’est pas seulement un homme d’actualité. Il est et demeure un grand homme pour l’avenir, l’Histoire. Il dirige la première puissance au monde. Ses décisions ont un impact en bien et en mal. Il a inspiré tellement de gens à  travers le monde, suscité tellement d’espoirs qu’il me semble utile de suivre son parcours. Obama est le premier président- monde. Il n’appartient pas seulement aux Etats-Unis même s’il n’y a pas de doute qu’il est élu par et pour les Américains. Il défendra d’abord les intérêts de l’Amérique mais tant mieux si avec lui, il y a plus de pédagogie, de dialogue, de multilatéralisme et surtout beaucoup plus d’humilité après l’arrogance et les boucheries de Georges Bush. Journaldumali.com : A qui s’adresse le livre exactement ? Yaya TRAORE : Ce livre s’adresse à  tout le monde, d’o๠le titre Barack Obama raconté aux enfants de 8 à  88 ans mais il est prioritairement destiné aux enfants et aux jeunes. J’ai choisi un style dépouillé, simple, pédagogique, le dialogue vivant non dénué d’une bonne dose d’humour. En tant que psychopédagogue et politologue de formation, J’ai essayé de concilier pédagogie et analyse politique. Ce livre ouvre des horizons pour tous les enfants, surtout noirs. On y trouve le parcours complexe des Noirs, l’esclavage, le racisme, comment combattre intelligemment cette bêtise humaine mais aussi donne beaucoup d’informations sur le monde de Barack Obama. Oui, Obama est à  lui seul un monde qui recoupe avec la grande histoire de tous les Noirs du monde. Enfin, ce livre est à  tous les curieux, toutes les générations !

Littérature : Tiécoro Diakité se penche sur les maux de l’Afrique

Dignes fils de l’Afrique Ces dignes fils de l’Afrique noire qui ont croisé le fer avec les colonisateurs servent aujourd’hui de repère et de fierté pour la génération actuelle. Ces illustres ont pour noms : Feu Patrice E. Lumumba, Kwamé N’NKrumah, Ahmed Sékou Touré, UM Nyiobe, Ernest Wandie et Félix Moumie, Modibo Kéà¯ta, Julius Nyéréré, Thomas Sankara, Amilcar Cabral. Leur lutte n’a pas été vaine puisqu’elle a abouti à  la libération des peuples africains du joug du colonialisme et de l’impérialisme Occidentaux. C’’est pourquoi d’ailleurs, M. Diakité a rendu un vibrant hommage aux dignes fils Africains qui ont sacrifié leur vie afin de trouver des solutions aux maux qui minent le continent. Ces articles ont été publiés dans les journaux Maliens tels que le Tambour, Le Malien, Le Reflet et l’informateur. Ils parlent de la corruption, de la délinquance financière, de la gabegie, l’acculturation, la gouvernance, la démocratie, les relations France-Afrique, bref, les maux dont souffrent l’Afrique. L’Afrique au coeur pour Tiécoro Diakité Aux dires de l’auteur, la raison qui l’a poussé à  prendre la plume sur question est de sensibiliser le continent africain sur sa situation géopolitique sombre. Dans sa présentation, l’auteur du livre s’est beaucoup penché sur la démocratie africaine comme étant une démocratie imposée par l’Occident. « l’Afrique souffre aujourd’hui d’une démocratie imposée par l’Occident et qui pose problème aux dirigeants africains. » Selon l’auteur, cette démocratie est un facteur qui encourage la délinquance financière, la corruption, l’assistanat ect.. Solutions aux maux de l’Afrique Tiécoro Diakité propose que les dirigeants Africains pensent à  redresser la situation pour le bien-être des populations à  travers des ressources humaines plus fortes. « Parce que la majorité des populations ne participent pas au développement de leur pays. Ce qui se ressent beaucoup sur le faible taux de participation aux différentes élections en Afrique. La corruption est devenue un phénomène endémique, chose qui crispe les économies africaines » soutient-il. Les intervenants ont remercié l’auteur pour la qualité du livre. A signaler que l’auteur de ce livre, Tiécoro Diakité, est lauréat du Prix International « AWARD LEADER IN PRESTIGE AND QUALITY 2008. » Ce prix est une reconnaissance internationale, créée en 1995, pour mettre en valeur les meilleurs entrepreneurs qui sont les vrais moteurs du développement économique. C’’est le 7 mars 2009 à  l’hôtel Melia Castilla, à  Madrid en Espagne, au cours d’un dà®ner gala, que cette distinction lui a été décernée.

Réparer l’Afrique, une bonne fois pour toutes !

« Notre objectif est d’amener les citoyens de tous les pays africains aux niveaux de vie des pays développés d’ici 2030. l’atteinte de cet objectif implique que l’Afrique et le monde entreprennent des mesures stratégiques afin de dépasser le modèle actuel des 53 pays en difficultés pour les amener à  se regrouper en 4 super Etats » : Egypte, Kenya, Kongo et Nigeria. Ainsi débute, de manière ambitieuse, le chapitre 2 de ce livre écrit par le malien Tidjani « Jeff » Tall, diplômé de la prestigieuse école Polytechnique, entrepreneur, et actuellement basé à  Dubai o๠il dirige une entreprise de conseil en marketing et stratégie. Quatre Super Etats africains en 2030 l’idée du livre lui est venue au moment ou nombre de pays africains s’apprêtent à  célébrer leur cinquantenaire, alors que la grande majorité des populations n’a pas accès au minimum vital. « Ces célébrations sont une gifle pour tous ces africains qui courent après leur seul repas de la journée », s’exclame t’il avec conviction. Pour lui, cette période de célébrations doit d’avantage servir à  la réflexion sur les échecs, pour bâtir l’avenir. Cet avenir il le voit en quatre. Quatre supers Etats fédéraux, qui seraient regroupés autour des grands pôles régionaux. Basé sur l’exemple des Emirats Arabe Unis, cette nouvelle organisation permettrait à  chacun de ces supers Etats d’être numéro un dans un domaine qui lui permette d’asseoir sa puissance à  l’échelle mondiale. En Afrique de l’Ouest, l’Etat du Nigeria, qui inclue aussi le Maroc, et dont la capitale serait Casablanca, deviendrait leader culturel grâce à  ses industries de la musique et du cinéma. Grâce à  son PIB, ce super Etat se classerait au 18è rang mondial, et 4ème en terme de population. l’Egypte, avec pour capitale Alexandrie, serait la 11ème puissance mondiale, notamment grâce à  ses énormes ressources pétrolières (Algérie, Lybie, Soudan, Tchad). Troisième Etat, le Kongo, 17ème PIB, regrouperait les pays d’Afrique australe et centrale. Avec Le Cap comme capitale, il serait l’un des premiers réservoirs au monde de minerais. Enfin, le Kenya, qui s’étendrait de la Somalie au Mozambique, en incluant Madagascar, bien que 44ème PIB, serait l’une des premières destinations touristiques dans le monde, avec sa capitale basée à  Zanzibar. Création d’un think thank pour prolonger la réflexion du livre Vision utopique ou réalité ? Bien que discutable sur le découpage géographique et la possibilité de la réaliser d’ici 2030, la vision de Tidjani Tall a le mérite de poser les problèmes et de proposer des solutions radicales. « l’objectif est de provoquer le débat, et d’amener les lecteurs à  enrichir cette réflexion », justifie t’il. En effet, original dans son contenu, le livre ne l’est pas moins dans son mode de diffusion, puisqu’il est exclusivement téléchargeable sur Internet, et gratuitement ! (www.reparerlafrique.com). Grâce à  ce mode de diffusion, « J’estime que « plus de 100 000 personnes ont déjà  reçu le livre, jubile Tidjani Tall, et l’objectif est d’en toucher un million d’ici la fin 2009 ». Il privilégie donc une approche virale, o๠chacun peut apporter sa contribution, un peu selon le modèle du site Wikipedia. Désormais, il reste à  structurer ces réflexions pour réaliser la vision, ce que ce descendant de l’empereur malien El hadj Omar Tall entreprend à  travers la création d’un think thank, justement appelé Africa 2030. Vous aussi vous souhaitez apporter votre contribution et débattre sur l’avenir de l’Afrique ? Alors n’hésitez plus, téléchargez ce livre, une bonne fois pour toutes !