Coumba Traoré : Du feu dans les jambes

 

 

 

Une nouvelle étoile vient de naitre dans le sprint malien. A 17 ans, Coumba Traoré affole les compteurs et bouscule les hiérarchies.

C’est habillée d’un hijab qu’elle se présente à nous. Son extrême timidité est ce qui saute aux yeux au premier abord. Pour entendre ne serait-ce qu’un petit mot de sa part, il faut s’approcher très près, la faute à une voix fluette, à peine audible. On peine à croire que c’est celle dont on fait tant l’éloge. Son histoire n’est pas celle d’une personne tombée amoureuse d’un sport et qui le pratique depuis longtemps, car son aventure dans l’athlétisme a débuté il y a juste trois ans. Encore au fondamental, elle se révèle lors d’un cours d’éducation physique et sportive. Impressionné par cette « supersonique », le professeur lui suggère d’envisager une carrière dans l’athlétisme. Après avoir obtenu son Diplôme d’études fondamentales (DEF), elle va au lycée sportif Ben Oumar Sy, qui allie sport et études, perfectionner sa vitesse et bénéficier d’expertises d’entraineurs. « C’est l’une des filles les plus prometteuses qu’il m’ait été donné de voir », l’encense le DTN Adama Koné, par ailleurs son entraineur. Dans la catégorie cadette, elle accumule les victoires. Des performances qui lui permettent de concourir avec les seniors. Les premiers pas dans ce nouveau monde sont fort encourageants. Lors des finales du championnat national d’athlétisme, en juillet 2017, elle se classe 2ème sur le 100m et remporte le 200m en 25’8’’. Elle participera deux mois plus tard au tournoi de solidarité de Ouagadougou, d’un tout autre niveau (cinq pays) et terminera 6ème sur 100m et 7ème sur 200m. Loin de se laisser abattre, cette adepte du « grave tes échecs dans le marbre » ne mettra pas longtemps à rebondir. Elle s’imposera quelques semaines plus tard aux 100 et 200m lors d’un tournoi inter-écoles.

Bourreau de travail Difficile d’être performant sans un entraînement intensif. Cinq fois par semaine, après ses cours, elle s’entraine plusieurs heures, assistée de son coach. Ses camarades affirment qu’elle est la plus prompte de toutes, s’entrainant quand les autres dorment ou refusent de sortir sous un soleil de plomb. Fan de la championne malienne Djenebou Danté et des légendes Usain Bolt et Justin Gatlin, elle aspire à la même carrière que sa « consœur », qui lui prédit un radieux avenir.