Enseignement catholique : Relever les nombreux défis

En 2017, l’enseignement catholique a enregistré un taux d’admission au DEF et au BAC respectivement de 78,05% contre 47,95% et de 56,64% contre 32,20% au niveau national. Cependant, « l’arbre ne doit pas cacher la forêt », il est lui aussi confronté à la baisse générale de niveau et aux difficultés de l’école.

« Les partenaires font confiance à l’enseignement catholique si bien que nos écoles sont très sollicitées par les parents d’élèves. Nous recevons beaucoup de témoignages dans ce sens », se réjouit Koundya Joseph Guindo, Directeur national de l’enseignement catholique. Cependant, au risque d’apparaître comme « le borgne au pays des aveugles », l’enseignement catholique doit encore relever de nombreux défis. « Le principal est celui de la qualité de l’éducation et de la formation. Le niveau des apprenants baisse d’année en année. Il en est de même pour celui des formateurs », reconnaît le directeur national. « On a fait croire que tout le monde pouvait être enseignant, alors que ce n’est pas vrai », déplore Noël Traoré, Proviseur du Lycée Prosper Kamara. « L’absence de vocation » des enseignants, les débrayages successifs et les programmes jamais achevés depuis plusieurs années constituent autant de facteurs qui ont contribué à la baisse du niveau des élèves, et ceci dans tous les ordres d’enseignement.

Ce manque de professionnalisme s’est accompagné de l’effondrement de l’autorité, à l’école mais aussi à la maison. « Les parents ont baissé les bras et donné à l’école la responsabilité de forger, tout en enlevant les garde-fous », regrette pour sa part Raymond Coulibaly, Directeur de l’école fondamentale de la Cathédrale, qui compte 870 élèves. « Nous maintenons la rigueur pour avoir des résultats. A l’époque, on se lançait des défis comme celui de faire 100% de réussite, surtout dans les classes d’examen. Et, à force de travail, on y parvenait », ajoute Monsieur Coulibaly. Pour ce « fruit de l’enseignement catholique », enseignant depuis plus de 30 ans, ce métier est « un sacerdoce. Il faut avoir l’amour du travail et des enfants ».

Il faut redonner à l’enseignement sa mission de former des citoyens responsables, car l’école n’est pas seulement « un lieu de transmission de savoirs. Elle doit aussi enseigner des valeurs », précise le proviseur du Lycée Prosper Kamara. L’absence d’égards des apprenants à l’endroit des formateurs prend des proportions inquiétantes, selon Monsieur Traoré. Confronté à des cas d’indiscipline, le proviseur relève que pour la première il a enregistré une agression d’un enseignant par un élève, en classe. « Cela n’était jamais arrivé », s’alarme t-il. C’est pourquoi, en plus des réponses pédagogiques pour l’amélioration des conditions d’étude, il préconise la prise de mesures efficaces contre « l’insécurité » dans l’espace scolaire.