ADEMA – PASJ : L’équation Adama Sangaré

Plus d’un mois après l’arrestation de l’un de ses Vice-présidents, le maire du District de Bamako, l’ADEMA-PASJ traverse une période difficile. Si le parti de l’Abeille se dit plus que jamais solidaire de son digne militant, il est tout autant attaché aux valeurs républicaines et n’entamera aucune action qui entacherait la manifestation absolue de la vérité.

Alors que les rumeurs font état depuis l’incarcération d’Adama Sangaré de vives dissensions au sein de l’ADEMA, en vue de quitter ou non la majorité présidentielle, une source bien introduite dément tout dysfonctionnement au parti. Information très vite confirmée par une sommité du parti et du gouvernement actuel.

« Ce sont des rumeurs qui circulent, mais en réalité il n’a jamais été question de sortir de la majorité présidentielle. Dans les statuts de notre parti, la lutte contre la corruption est inscrite en bonne place. Il n’a jamais été question de sortir de la majorité, encore moins de faire quelque chantage que ce soit », souligne Yaya Sangaré, Secrétaire à la communication de l’ADEMA-PASJ, ministre de la Communication chargé des relations avec les Institutions et porte-parole du gouvernement.

Le parti du Dr Tiémoko Sangaré, qui a quitté le gouvernement à la suite du remaniement ministériel d’avril dernier, n’aurait aucun intérêt à quitter la barque présidentielle, quoi qu’il traverse en ce moment,  à en croire un analyste de la vie politique malienne.

« L’ADEMA n’a pas intérêt à se désolidariser de la majorité présidentielle maintenant parce qu’elle a œuvré activement à la réélection d’IBK à la tête du pays. L’arrestation d’Adama Sangaré ne saurait remettre en cause les fondamentaux du parti, qui a toujours soutenu son engagement pour une justice équitable au Mali », relève-t-il, sous anonymat.

L’union reste sacrée

Acteur majeur de la majorité, l’ADEMA se concentre aujourd’hui sur la concrétisation de l’union sacrée autour des Famas à laquelle le Président IBK a appelé solennellement.

« Nous avons besoin de prendre la main tendue du Président. Nous devons faire en sorte que nos Famas puissent être mises en confiance, afin d’avoir le moral nécessaire pour combattre les terroristes qui sont en train de mettre à mal le vivre ensemble et la cohésion nationale », priorise Yaya Sangaré.

Mais le maintien de l’Adema au sein de la majorité ne tiendrait qu’à un fil, à en croire notre analyste. « Il faudra suivre de très près le prochain remaniement gouvernemental. Si l’Adema venait à être éjectée, le malaise deviendrait réel et beaucoup de choses pourraient changer ».

Ballan Diakité : « Ce n’est pas un simple dialogue qu’il faut, mais un débat national »

La semaine dernière, le Président de la République a reçu le chef de file de l’opposition, l’Honorable Soumaila Cissé, son challenger lors des deux dernières présidentielles. Un geste pour décrisper le climat politique. Mais que vaut cette rencontre ? Ballan Diakité, analyste politique au CRAPES, la décode.

Quel sens peut-on donner à cette rencontre ?

Donner un sens à cette rencontre c’est voir si elle peut nous fournir des éléments de réponse à la crise sociopolitique. On a assisté à un simple jeu de langage entre un ainé et son cadet. La rencontre devait réunir un Président de la République et le chef de file de l’opposition. Elle ne répond pas au problème de légitimité du Président IBK, longtemps contesté par Soumaila Cissé. Dire j’ai été reçu par mon ainé, n’est-ce pas une manière de refuser de dire j’ai été reçu par le Président ?  Ce fut un coup de communication politique, car, depuis la dernière élection présidentielle, Ibrahim Boubacar Keita et Soumaila Cissé semblent être en perte de vitesse en termes de la visibilité. L’omniprésence de Soumeylou Boubeye Maiga « efface » IBK. Et Soumaila aussi l’est depuis quelque temps. C’est une manière d’affirmer leur existence aux yeux d’autres acteurs, notamment le Premier ministre et les religieux, qui ne cessent d’influencer le jeu politique.

Que va-t-elle changer ?

Elle ne changera rien. Les enjeux sont ailleurs. Ce n’est pas d’un salon présidentiel qu’on va résoudre les problèmes cruciaux de ce pays, d’un tour de magie. Il faut aller sur le terrain. Il y a une crise de démocratie, les opinions des populations ne sont jamais prises en compte. Il faut leur donner la possibilité de parler, de dire ce qu’elles pensent. Ce qu’il faut, ce n’est pas un simple dialogue, mais un débat national. Que la parole soit donnée à un vendeur de couscous, à un chauffeur de Sotrama, à un chef de village dans un coin reculé. En France, le Président Macron fait un débat national. Pourquoi notre Président ne ferait-il pas de même ? 

IBK prévoit aussi de rencontrer « ses autres frères ». Pourquoi maintenant ?

Parce qu’actuellement ce qui fait débat c’est la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation. IBK en est à son deuxième mandat et n’a pas l’ambition d’en briguer  un  autre. Ce qui lui donne  quelque audace pour aller à la rencontre d’autres personnalités.

Est-ce que l’opposition pourrait être intéressée à entrer au gouvernement ?

Je ne saurais répondre. Mais au regard des propos de Soumaila Cissé ou Tiebilé Dramé, ils demandent un dialogue national, une politique de consensus. Cela peut sous-entendre un gouvernement de consensus.

Baba Dakono : « Les prémices d’une crise n’indiquent pas forcément sa matérialisation »

Alors que l’élection présidentielle approche, les tensions entre l’opposition et le gouvernement vont croissant. L’interdiction de la marche de la Coalition pour l’alternance et le changement et la volonté de l’État de faire respecter l’état d’urgence semble être les principaux points de discorde. Baba Dakono, chercheur à  l’antenne de Bamako de l’Institut d’étude de sécurité, analyse les risques de crise post-électorale.

Que pensez-vous des préparatifs de l’élection présidentielle du 29 juillet ?  

Le scrutin présidentiel de 2018 est envisagé dans un contexte particulier. Trois points méritent une attention particulière. D’abord la présence des agents électoraux et du matériel de vote sur l’ensemble du territoire n’est pas garantie. Les nouvelles cartes d’électeurs ne seront disponibles qu’en juin, laissant seulement quelques semaines au gouvernement pour leur distribution. Sans oublier qu’avec les premières pluies les routes sont impraticables dans de nombreuses localités, créant ainsi un défi logistique supplémentaire.

Ensuite, vu contexte sécuritaire, la présence effective des représentants de l’administration (préfets et sous-préfets), qui doivent organiser les opérations de vote, n’est pas assurée dans de nombreuses localités du nord et du centre. Ce qui va entraver le déroulement du scrutin. Il faut également ajouter qu’avec la relecture de la Loi électorale le gouvernement envisage de produire de nouvelles cartes biométriques pour remplacer les cartes Nina (numéro d’identification nationale), utilisées depuis 2013. Les nouvelles dispositions permettent, en cas de force majeure, l’utilisation de la carte Nina quand les nouvelles sont indisponibles. Si cette mesure tend à prévenir des difficultés logistiques, elle rappelle tout le défi opérationnel lié au scrutin du 29 juillet.

Enfin, le calendrier de cette élection correspond à une période où de nombreux électeurs, notamment en milieu rural, sont préoccupés par les activités agricoles et accordent peu d’importance à une élection. Ainsi, en plus des menaces sécuritaires, la mobilisation pourrait être très réduite.

C’est toute la difficulté d’organiser la présidentielle du 29 juillet qui soulève des inquiétudes sur la capacité des acteurs du processus électoral à surmonter les difficultés. Sans visibilité sur les actions menées et celles envisagées pour une élection acceptable par les parties prenantes, il est difficile d’éluder les hypothèques sur ce scrutin.

On entend parler de plus en plus de possibilité de crise post-électorale.  L’atmosphère tendue ne l’annonce-t-elle  pas déjà ?

Une crise électorale naît du concours de certaines circonstances, dont la méfiance entre les acteurs et l’instrumentalisation du contexte. Les violences liées aux élections peuvent intervenir avant, pendant ou après elles. L’inquiétude ne doit pas porter uniquement sur la période post-électorale, mais sur toutes les étapes du processus.

C’est dire que les prémices d’une telle crise existent depuis les débats autour de la révision constitutionnelle avortée de juin 2017, dans un contexte de tensions et d’escalade verbale. Actuellement, les clivages entre partisans du Président sortant, Ibrahim Boubacar Keïta, et opposants cristallisent l’attention, dans une atmosphère tendue. Les opposants sont convaincus que les attentes déçues des Maliens par l’actuel président offrent un terrain politique favorable à l’alternance. A contrario, le camp de l’actuel président, jugeant son bilan positif, estime pouvoir remporter l’élection en dépit de la situation décrite par l’opposition. Les récentes déclarations  de l’opposition, comme celles de la majorité, sur la probabilité d’une victoire dès le premier tour attestent du sentiment que chaque  camp entretient. Les récentes manifestations de l’opposition visent d’ailleurs à démontrer l’impopularité de l’actuel président.

Dans un contexte post électoral, si, en 2013, les résultats ont été acceptés sans heurts, il n’est pas évident que ce soit le cas cette année, tant certains candidats sont convaincus de leur victoire et déterminés à la faire accepter. Toutefois, les prémices d’une crise n’indiquent pas forcément sa matérialisation. Il est donc urgent de créer les conditions pour l’acceptation d’un scrutin imparfait et des résultats qui y découleront.

Est-ce que l’emploi par un grand nombre d’acteurs, nationaux comme internationaux  du terme de crise post-électorale, n’est pas un facteur de conditionnement du peuple malien ?

C’est possible, mais cela ne doit pas occulter les risques, qui sont réels. Nous sommes dans un contexte de fragilité et les conséquences d’une crise politique au Mali peuvent être désastreuses pour le pays et pour toute la région sahélienne.

Quelles sont les solutions  aujourd’hui pour éviter les risques ?

Le plus important est de pouvoir identifier tous les risques liés à ce processus électoral. Quand ils sont connus, il est plus facile de les contenir. Ensuite, il est utile de rappeler la nécessité d’un cadre de dialogue inclusif sur les conditions d’organisation du scrutin. Il existe un cadre de concertation gouvernement – partis politiques, mais cela fait deux mois que ce comité ne s’est pas réuni. La majorité et l’opposition s’en rejettent la faute. Il est important, voire primordial, qu’aujourd’hui ce cadre se réunisse et que le dialogue s’ouvre aux autres parties prenantes, comme la société civile et les groupes armés signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation.

La certification des résultats de l’élection par l’ONU, demandée par l’opposition, n’est-elle pas aussi une  option pour éviter les contestations et les violences ?

Je pense que les Nations unies ont mis fin à ce débat en estimant que la situation ne s’y prêtait pas. 

Opposition malienne : Vers une candidature unique ?

Dans l’objectif d’une alternance en 2018, certains responsables des partis politiques de l’opposition annoncent une possible candidature commune lors du scrutin présidentiel à venir. Se coaliser pour déminer le chemin menant à Koulouba s’avère, même pour ces caciques de la scène politique, la seule alternative. Mais un tel pari aura-t-il raison des divergences de visions des acteurs concernés ?

Rupture, alternance, changement. Le vocabulaire est en vogue. Des personnalités, au sein de l’opposition, s’expriment à plaider pour une alliance autour d’une candidature commune contre le Président de la République actuel en 2018. Le 23 octobre, à l’occasion d’une conférence de presse, le chef de file de l’opposition avait annoncé que les partis politiques « se coaliseront en 2018 pour faire barrage à IBK ». L’honorable Soumaila Cissé croit à l’initiative, estimant que, pour la survie du Mali, l’alternance est une nécessité. Face au « gâchis immense » de l’élection d’IBK en 2013, le Président du Parena, dans un récent entretien accordé à RFI, réitère l’appel. « Je suggère le plus large rassemblement possible de toutes les forces du pays autour d’un projet », a affirmé Tiébilé Dramé. Le projet trouve aussi écho auprès du Président de l’ADP – Maliba, l’honorable Amadou Thiam. Ce jeune, en pleine ascension politique, plaide aussi pour une union sacrée des « formations politiques contre IBK ». Le Président d’honneur de son parti, Aliou Boubacar Diallo, s’y était déclaré lui aussi favorable. Pour le Président du groupe Vigilance Républicaine Démocratique (VRD) au Parlement, Mody N’Diaye, au-delà de l’opposition actuelle, il y a nombre de mouvements qui souhaitent l’alternance. « L’idéal serait de porter ensemble une candidature unique », espère-t-il, soulignant que la dynamique existe en marche. Avec 13 partis, l’opposition mise surtout sur les « déçus de la gouvernance », sans sous-estimer les 64 partis membres de la Coalition de la majorité présidentielle.

Des raisons de douter ?

« Une chose est claire, nous ne sommes pas d’accord avec IBK », précise l’honorable Oumar Mariko, Président de SADI. Si les leaders de l’opposition et d’autres s’accordent sur l’alternance, ils sont divisés dans leurs visions. Qui fera l’unanimité autour de lui pour porter cette candidature ? Si Mody N’Diaye de l’URD « ne le sait pas » pour l’heure, Oumar Mariko estime que « SADI est le seul capable de mener une politique alternative aujourd’hui », au vu de sa trajectoire. De même, rien n’indique que l’ex général Moussa Sinko Coulibaly, les CDR de Ras Bath ou les FARE Anka-Wili de Modibo Sidibé s’aligneraient derrière « un homme providentiel ».

Accord d’Alger : la majorité présidentielle s’en mêle…

C’est une affaire nationale et aucune formation politique ne saurait rester en marge. Pour la circonstance, tous les ténors des partis réunis autour de la majorité présidentielle, étaient présents au meeting de la convention ce dimanche 29 Mars 2015. Le refus du paraphe de l’accord d’Alger par les séparatistes du nord, et son rejet par une partie de la classe politique, continuent d’animer la polémique au Mali. C’’est pour contribuer à  une large diffusion et à  une meilleure appropriation que les partis de la majorité ont initié cette rencontre. Le président de la CMP, le Dr Boulkassoum Haà¯dara, a indiqué que C’’est une occasion historique de saluer le président IBK pour sa patience et sa clairvoyance. Saluant la médiation internationale pour son engagement en faveur de la stabilité du Mali, Dr Haà¯dara a invité ‘’les amis du Mali » à  être moins complaisants face à  ce dossier. Au niveau national, le vieux Haà¯dara a tiré à  boulets rouges sur ses adversaires politiques qu’il a traités d’oiseaux de mauvais augure. Tous dans la danse Le professeur Tiémoko Sangaré, président intérimaire de l’Adema, dans la même logique que son prédécesseur, a fustigé ceux qui rejettent l’accord et ne proposent rien de concret. « Ils veulent qu’on fasse la guerre, nous la ferons pas », a laissé entendre le professeur Sangaré. Le représentant des députés de la majorité, Zoumana N’Tji Doumbia, affirme que l’accord est bon dans la mesure o๠il déclare une guerre sans merci aux terroristes et aux narcotrafiquants. Enfin, les jeunes et les femmes ont réaffirmé leur détermination et leur dévouement à  Âœuvrer pour que l’accord d’Alger puisse à  aboutir une signature définitive.

Face à face Majorité-Opposition…au foot !

Ce rendez-vous politico-sportif sera joué sur le terrain du stade Mamadou Konaté le dimanche 12 octobre prochain. Les jeunes et les femmes des deux camps s’activent pour la réussite de cette manifestation alors que règne un climat politique très tendu entre la majorité et l’opposition. Une occasion aussi et une première dans l’histoire politique malienne de montrer un exemple de solidarité entre les jeunes, fer de lance de développement, quels que soient leurs opinions et bord politique. l’initiative du réseau des jeunes des partis politiques a été très bien accueillie dans les deux camps politiques. Selon Bengaly Guindo, président du réseau, ce match rentre dans le cadre du mois de la solidarité et de la lutte contre l’exclusion. Il explique également que cette rencontre entre l’opposition et la majorité prouvera à  suffisance la maturité démocratique au Mali, un pays o๠le vivre-ensemble reste une valeur cardinale. Dans les couloirs de l’Assemblée nationale, les députés de la majorité et de l’opposition apprécient tous cette initiative. Selon Idrissa Maiga, cadre de l’Union pour la République et de la Démocratie (URD, opposition) « C’’est un bel exemple de la démocratie des jeunes des partis politiques ». Même son de cloche pour le parti majoritaire, le Rassemblement Pour le Mali (RPM) qui donne déjà  le score de ce match. « Nous allons cartonner l’opposition encore. à‡a sera comme au deuxième tour des élections présidentielles de l’année dernière » affirme avec humour Issouf Diallo, un jeune du RPM.

AN : cinq groupes parlementaires formés

Après la deuxième adoption du règlement intérieur par les députés, cinq groupes parlementaires viennent d’être mis en place composés des groupes RPM ; URD ; Adema, (Fare Sadi), l’alliance pour le Mali (APEM) et de petits partis comme le CNID, CODEM, CDS, Yelema, Miria etc. Dans sa déclaration politique? le groupe parlementaire du Rassemblement pour le Mali déclare qu’il veut être le socle de la majorité parlementaire et de toutes les bonnes initiatives pour l’élevation du niveau des débats, le professionnalisme dans les activités parlementaires et le respect de la différence, ce qui implique une assemblée nationale digne du peuple du Mali. « Le groupe RPM soutient le gouvernement pour les actions menées et celles en cours à  savoir : la tenue des états généraux sur la décentralisation, les assisses nationales sur le nord, les initiatives diplomatiques pour la recherche de la paix, la lutte contre la corruption et les initiatives relatives à  l’assainissement des finances publiques, pour ne citer que cela ». Quant à  l’opposition, elle est représentée par le groupe parlementaire URD, PARENA PRVM sous la dénomination « Vigilance républicaine et démocratique(VRD). Pour ce groupe, le Mali se bâtira sur des fondations solides « Cela exige de chaque citoyen et encore plus de nous parlementaires, de la rigueur, de la détermination et de la vigilance à  tout moment » déclare Soumaila Cissé, chef de file de l’opposition. « l’humilité, la dignité, le courage, l’honnêteté et le travail seront notre seul credo, poursuit l’élu de Niafunké. Il n’y aura pas d’avenir pour notre peuple sans dialogue, sans vérité, sans respect, sans solidarité et sans transparence entre nous les élus de la nation ». Quant au groupe parlementaire FARE SADI, il s’est porté grand défenseur de la presse : « Nous serons le porte-parole de la presse pour la liberté de la presse ». Pour le groupe parlementaire Adema, même son de cloche, en réaffirmant leur appartenance à  la majorité parlementaire. Il est de même pour les micro partis avec un, deux ou trois députés au sein de l’APM et qui réitèrent aussi leur soutien aux actions du gouvernement. Mardi prochain, aura lieu la mise en place du bureau complet de l’Assemblée Nationale.

Futur gouvernement : la majorité présidentielle en ébullition

La mise en place du nouveau gouvernement, devrait entraà®ner le départ d’environ dix membres de l’actuelle équipe et la réduction du nombre de portefeuilles détenu par la majorité présidentielle, selon un cadre du RMP, sous couvert d’anonymat. On remarque en outre, une certaine frénésie au QG du parti et la formation du nouveau gouvernement divise même le parti pour les futurs postes ministériels. Des clans se sont ainsi crée tous azimuts au niveau du bureau politique du rassemblement pour le Mali(RPM) afin de soutenir leurs protégés à  rester dans le gouvernement ou à  y entrer. Ainsi, Bocary Tereta et Moussa Timbiné seraient de puissants lobbyistes au sein du RPM pour imposer hommes et femmes dans le futur gouvernement. Par ailleurs, la première vice présidente du RPM, Mme Rokia N’diaye et Nancouma Keita pourraient aussi user de leur influence pour pistonner certains dans le nouveau gouvernement Tatam Ly. Chaque clan veut s’imposer, et imposer ses hommes. Par contre, du coté du mouvement « Mali d’abord », C’’est la déception dans la mesure o๠le RPM se fait incontournable dans la gestion du pouvoir. « Le RPM a pris notre victoire en otage », déclare volontiers Djibril Konaté. « Festival des brigands » Ce qui est évident, c’est que rien ne va plus au sommet du RPM comme un jeu de roulette russe, o๠certains acteurs deviennent des spectateurs, et C’’est le « festival des brigands » pour reprendre un adage populaire. Malgré tout, le RPM doit servir d’exemple pour maintenir la cohésion et la solidarité autour du Président de la République. En outre, un sentiment de marginalisation anime certains militants des premières heures avec l’arrivée de nouvelles têtes considérées comme des cadres valables : « Je milite dans le parti depuis sa création et nous nous sentons lésés. » s’insurge un vieux cadre du parti. De son côté, le Président de la République serait entrain de voir comment harmoniser le nouveau gouvernement avec des cadres compétents de son camp. D’ores et déjà , on peut dire que le départ des ministres proches de l’ex junte est indiscutable. Le Premier Ministre continue ses consultations sous l’œil vigilant du chef de l’Etat afin de former un gouvernement technocrate et équilibré. Cette fois ci, le quota des femmes pourrait être élevé pour charmer la communauté internationale.

Edito : un vote…en dilettante

Il est vrai qu’à  quelques jours du vote, on mentionnait cette campagne morose, cette pléthore de regroupements et de nouvelles associations politiques ou du moins, ces alliances contre nature, qui ont finalement découragé le citoyen lambda. Alors que la présidentielle, avait suscité un engouement certain pour ces 6,5 millions d’électeurs Maliens, désireux de retrouver une certaine légitimité politique et d’échapper à  la perfusion internationale, les législatives sont passées sous un silence certain. On est loin du taux de participation de 50% de la présidentielle. Beaucoup n’ont pas été voter donc. Que faut-il comprendre ?  » Je n’irai pas voter, parce que je n’en vois pas l’intérêt », confie Mme Diarra, cadre en santé à  l’hôpital Gabriel Touré.  » A quoi sert de voter pour ces candidats dont on ne connaà®t pas le parcours, ni le poids politique. Certains mêmes sont apparus à  la veille de la campagne », commente cette malienne de la diaspora, désabusée. Faut-il en déduire que la présidentielle seule valait le déplacement massif dans les urnes ? A voir certains reportages et photos qui circulaient sur le net dimanche 24 novembre, certains agents électoraux s’ennuyaient las d’attendre les électeurs. D’autres se sont carrément endormis. Le dimanche étant jour de mariage, beaucoup auraient sans doute préféré se retrouver dans les cérémonies. « J’avais un mariage », confesse Mme Ly, alors j’ai pas eu le temps d’aller voter ». Les Maliens ont-ils définitivement perdu confiance aux hommes politiques ? A juger l’échiquier des candidatures, les profils sortis du bois sont nombreux, hommes d’affaires, journalistes, commerçants, n’ont pas suscité l’adhésion. Ces grandes affiches qui ont orné la capitale et ces visages inconnus n’ont point du tout accroché le peuple, las de se laisser berner par les promesses de campagne. Malgré tout les législatives restent ces élections cruciales pour la vie politique. Elles sont la suite logique des présidentielles. Mais surtout, les législatives permettent à  l’électeur qui a élu son président, de lui donner cette majorité dont il a besoin pour gouverner et agir. Agir, dans le sens de l’intérêt commun. Faire approuver les projets de loi par l’Assemblée Nationale, forte de sa majorité, voilà  tout l’intérêt de donner au premier gendarme de l’état, son sifflet, magistral. Pour Ibrahim Boubacar Keita, dont les premiers soixante jours n’ont pas été de tout repos, obtenir cette majorité, ces 147 sièges dans l’hémicycle, devraient relancer les dés. Avec l’insécurité au nord, la faiblesse de l’armée, et l’économie en balance, sans oublier, les aides internationales qui tombent au compte goutte, il faut de toute urgence redresser le bateau Mali. Le président qui a voté à  Sébénicoro, dimanche autour de midi,s ‘est dit heureux d’accomplir son devoir citoyen. Il faut lui souhaiter que le Mali marche encore mieux qu’il n’avance à  l’heure actuelle. C’est-à -dire, encore trop lentement. Mais comme dirait le proverbe, qui sait partir à  point, arrive.