MINUSMA : 10 ans après, à la croisée des chemins

Le 25 avril 2013, quand le Conseil de sécurité de sécurité des Nations unies adoptait la résolution 2100 créant la Mission multidimensionnelle intégrée pour la stabilisation au Mali (Minusma), il misait sur un retour rapide à la paix dans un pays en proie à une instabilité sans précédent. 10 ans après, la Minusma est toujours présente, soumise aux multiples évolutions d’une crise à rebondissements qui, à bien des égards, ont fini par impacter son efficacité. Entre avancées et doutes, retour sur une décennie de présence onusienne au Mali.

L’histoire entre la Mission onusienne et le Mali pourrait se résumer aujourd’hui à celle d’un couple au bord du divorce. Le grand amour des débuts d’un « mariage en grande pompe » s’est dissipé au fil des années, sur fond de malentendus qui ont fini par faire voler en éclats la confiance mutuelle. Résultat, après 10 ans de chemin commun, jamais les deux partenaires n’ont autant frôlé la séparation. Renouvellement du mandat en juin dernier sur fond d’incompréhensions entre le gouvernement malien et le Conseil de sécurité, restrictions de la liberté de déplacement de la Mission sur le territoire national, contestations publiques des rapports à la tribune des Nations unies, entre autres.

D’ailleurs, une certaine opinion publique malienne favorable à un départ pur et simple de la Mission onusienne du Mali n’a cessé de se faire entendre ces dernières années, même si elle contraste avec le soutien que continue de lui apporter une partie des populations du Nord auprès de laquelle la Minusma intervient principalement, notamment à Gao ou à Tombouctou.

Le Mouvement Yèrewolo Debout sur les Remparts, après sa lettre adressée en août 2022 aux responsables de la Mission et d’autres petites actions menées, entend hausser le ton lors d’un meeting ce 28 avril 2023. Le slogan demeure le même, « Minusma dégage ! ».

L’analyse, par ailleurs, des résultats de l’enquête d’opinion « Mali-Mètre 2022 » de la Fondation Friedrich Ebert montrait que plus de la moitié de la population malienne n’était pas satisfaite de la Minusma, avec « 14% plutôt insatisfaits et 45% très insatisfaits ».

Un bilan « mitigé » 

La Minusma est poussée vers la sortie par certains Maliens et doit aujourd’hui faire avec les restrictions de mouvements imposées par les autorités de la Transition. Environ 24,1% des autorisations de vols d’hélicoptères et drones ont été récemment refusées. Le gouvernement l’impute au non-respect des procédures convenues. Elle aura pourtant réussi durant cette décennie de présence dans le pays à atteindre des résultats.

« Pour moi, le bilan n’est pas négatif. Quand on parle de la Minusma, il ne faut pas seulement voir le volet sécuritaire. Il y a d’autres volets, comme le politique, le judiciaire, l’humanitaire, entre autres », soutient Abdoulaye Tamboura. Pour ce géopolitologue, le bilan de la Mission onusienne au Mali durant ces dix dernières années est plutôt mitigé. Si certains Maliens estiment qu’il est négatif, ce n’est pas le cas des acteurs de la Minusma, même si beaucoup reste à faire. Le sentiment d’insatisfaction des populations maliennes vis-à-vis de la Minusma, explique-t-il, est lié à son mandat, jugé non adapté mais qu’elle ne peut pas outrepasser.

Hamadoun Touré, ancien ministre et ancien Porte-parole de l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) abonde dans le même sens. « Ce qui est fait dans le bilan de la Minusma ne correspond pas avec ce qui était attendu de la part des populations maliennes. Ces dernières pensaient que la Minusma allait venir tout régler, remettre juste les  clés du Mali au Maliens et partir, ce qui ne s’est pas passé durant ces 10 ans », glisse-t-il. Les deux  analystes s’accordent sur un  acquis important à mettre à l’actif de la Mission onusienne : la fin de la belligérance entre l’État malien et les ex-rebelles. En effet, depuis le cessez-le feu de 2014, les armes ont été mises de côté pour laisser une chance à l’Accord pour la paix signé en 2015, même si celui est de plus en plus fragile ces dernières semaines.

Pour la Porte-parole de la Minusma, Fatoumata Sinkou Kaba, le bilan de ces 10 ans de  présence au Mali est positif sous l’angle de la mise en œuvre des mandats successifs, malgré « une conjoncture internationale défavorable, avec des ressources humaines et financières de plus en plus réduites pour répondre aux besoins de plusieurs foyers de tension ».

« La mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation a permis de stabiliser les régions du Nord. Il demeure l’instrument par excellence pour le retour de la paix au Mali. Aujourd’hui, dans des villes comme Gao et Tombouctou, les habitants jouissent à nouveau de leur liberté de circulation, y compris au-delà, notamment les jours où des foires hebdomadaires se tiennent dans les localités environnantes. La reprise du commerce est un signe d’un retour relatif de la paix », argue-t-elle. Outre cet aspect, la nouvelle Porte-parole liste les réalisations de la structure, qu’elle a rejointe en février dernier, en remplacement du Français Olivier Sagaldo, expulsé du Mali quelques mois plus tôt.

Réduction des violences entre communautés au Centre du Mali, sécurisation des routes principales, notamment la RN15, revitalisation des Commissions foncières (COFO) dans les régions du Centre pour réduire les violences liées au foncier, mise en œuvre de projets à impact rapide et d’autres, plus structurants, financés à travers le Fonds fiduciaire pour la paix et la sécurité au Mali, formation des Forces de défense et de sécurité maliennes… La liste est loin d’être exhaustive.

Avenir fragilisé ?

À deux mois d’un éventuel renouvellement de son mandat pour une année supplémentaire, difficile de prévoir la durée de vie restante de la Minusma. Autant les signaux d’une « mort programmée » de la Mission onusienne sont réunis depuis quelques mois, autant, les différentes parties (l’État malien et le Conseil de sécurité des Nations Unies) ne semblent pas prêtes à « l’enterrer ».

Mais le retrait des forces internationales, qui avaient contribué à la protection des camps et des secteurs, et le fait que les moyens aériens critiques prévus dans le plan d’adaptation de la force « continuent de faire défaut », ainsi que les « restrictions non déclarées » font débat. À cela il faut ajouter le retrait imminent de plusieurs pays contributeurs, dont l’Allemagne, la Côte d’Ivoire, le Bénin ou encore l’Égypte, qui a suspendu sa participation. Dans un récent  rapport soumis au Conseil de sécurité pour un examen interne de la Minusma, le Secrétaire général António Guterres fait trois propositions pour une reconfiguration future de la Mission. Selon le document, la première consiste à augmenter les capacités (Soit environ 2 000 ou 3 680 membres du personnel en tenue supplémentaires), de manière à permettre à la Mission d’exécuter son mandat dans son intégralité dans tous les secteurs où elle est déployée.

La seconde veut continuer de se concentrer sur les priorités stratégiques, avec une présence consolidée pour soutenir les priorités actuellement prescrites dans le mandat de la Mission ou alors dans les limites de l’effectif maximum autorisé, l’accent étant mis principalement sur le soutien à l’application de l’Accord pour la paix et la réconciliation.

Enfin, la troisième proposition, plus drastique que les deux premières : retirer les unités en tenue et transformer la Mission en mission politique spéciale, parce que « l’élargissement du mandat de la MINUSMA en 2019, sans que des capacités supplémentaires lui soient accordées, a mis la Mission à rude épreuve. La situation actuelle est intenable », alerte  António Guterres.

« En l’absence d’une composante Personnel en tenue, la Mission ne serait pas en mesure de maintenir une présence civile hors de Bamako, en raison des menaces asymétriques. Elle consoliderait en conséquence sa présence à Bamako et pourrait continuer d’apporter son soutien au dialogue politique et à la réconciliation, au renforcement des capacités de gouvernance et à la surveillance, à la promotion et à la protection des droits humains et encourager le rétablissement de l’autorité de l’État », explique le Secrétaire général.

Une telle reconfiguration pourrait bien permettre à la Minusma d’échapper à sa perception par les populations de « force d’occupation », résultat selon l’ancien porte-parole de l’Onuci, Hamadoun Touré, de sa longue durée, « ennemie de toute mission de paix ».

Mandat des députés : Quelles options?

Le 30 juin, le mandat des députés, prorogé  pour six mois sur avis favorable de la Cour Constitutionnelle, prendra fin. À un mois de son expiration, aucun chronogramme n’est annoncé pour la tenue des législatives. Ce qui ouvre la voie à une éventuelle nouvelle prorogation. Certains partis de l’opposition s’y opposent déjà. Vers quel scénario s’achemine-t-on ?

Les élections législatives, maintes fois reportées, ne devraient pas se tenir au mois de juin prochain. Le mandat des députés, prorogé de six mois, expire le 30 juin. Les dernières élections législatives datent de 2013 et, plus de cinq ans après, leur légitimité est entachée. Initialement prévu pour le 28 octobre (1er tour) et le 18 novembre 2018 (2ème tour), le scrutin pour renouveler l’Hémicycle a déjà connu un premier report (les 25 novembre et 16 décembre 2018 étant les dates initiales). Mais le temps n’a pas permis de réunir les conditions pour l’organiser. Face au vide juridique, la Cour constitutionnelle avait prorogé de six mois le mandat, en espérant la tenue des élections dans ce délai. « Nous attendons toujours les orientations du gouvernement. Les discussions sont en cours. Tous les cas de figure sont envisagés, proroger le mandat ou légiférer par ordonnances avant les législatives », explique Brahima Coulibaly, conseiller technique au ministère de l’Administration territoriale et de la décentralisation.

Pour l’analyste politique Salia Samaké, plusieurs options s’offrent. « Faut-il aller à une prorogation, à une assemblée constituante ou gérer le pays par ordonnance ? ».  Il préconise d’aller au dialogue national, « car c’est ainsi qu’on pourra adopter l’une des options, y compris celle de la reconduction ». Certains des partis de l’opposition, comme l’ADP Maliba, rejettent la prorogation du mandat des députés. « Nous n’aurons pas le temps d’organiser les législatives d’ici le 30 juin, mais on peut procéder à la mise en place d’une assemblée constituante inspirée des résultats du 1er tour de la présidentielle de 2018. C’est plus proche de la réalité actuelle que l’assemblée, qui date de 2013 », estime Cheick Oumar Diallo, Président du mouvement national des jeunes de l’ADP Maliba.

Alors que le climat social s’apaise depuis l’arrivée du nouveau gouvernement, Dr Woyo Konaté en appelle au triomphe de l’esprit démocratique. « Il ne faut surtout  pas que les uns et les autres entrent dans des considérations non maitrisables. Si l’on refuse la prorogation, on va se retrouver sans assemblée, ce qui est le pire des scénarios », avertit le professeur à  l’Université des sciences juridiques et politiques de Bamako.

Mandat de la MINUSMA : Des changements en vue ?

Le renouvellement du mandat de  la  Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) était au centre des discussions  du Conseil de sécurité de l’ONU, le  29 mars à New-York. Présente au Mali depuis 2013, la mission est souvent critiquée, face à une situation qui empire de plus en plus, et son utilité fait débat dans le pays. Son éventuel renouvellement sera discuté en juin.

« La présence de la MINUSMA là où je suis, à Douentza, est inutile. On avait eu des menaces ici mais elle n’est jamais intervenue. Ils nous disent que ce n’est pas à eux de prendre des gens ou de lutter contre les bandits », témoigne Hamadoun Dicko, un habitant de Douentza.  « Nous voyons juste qu’ils sont là pour percevoir leur salaire et faire des achats, ce qui ne fait pas notre affaire », précise-t-il. Pourtant, le mandat de la mission est d’aider à la stabilisation du Mali tout en protégeant les civils des violences. Le 23 mars, plus de 160 personnes ont été massacrées dans le village d’Ogossagou. C’est dans ce contexte que le Conseil de sécurité de l’ONU s’est réuni à New-York, le 29 mars, sur la situation au Mali et les perspectives du renouvellement du mandat de la mission.

Si le rapport  du secrétaire général de l’ONU en date du 5 mars notait certains progrès dans la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation, notamment le DDR et la tenue de l’élection présidentielle, des axes majeurs, comme la réforme constitutionnelle ou le redéploiement de l’armée reconstituée accusent du retard. « Nous avons été déçus qu’il ne fournisse pas d’évaluation claire de l’absence de progrès significatifs sur tous les points restants.  Cette lacune contraste avec le rapport de l’Observateur indépendant, qui reconnaissait les progrès préliminaires mais tirait la sonnette d’alarme sur le manque de volonté politique pour mettre en œuvre l’Accord », a déclaré M. David Hale, Sous-secrétaire d’État aux affaires politiques des États-Unis, ajoutant attendre de « voir progresser les mesures en suspens avant que le Conseil de sécurité ne négocie la prorogation du mandat de la MINUSMA en juin », avertit-il. Pour l’analyste politique Boubacar Bocoum, « le constat d’échec est là. On avait pensé que la MINUSMA allait réduire les problèmes, mais plus elle dure, plus les attaques et les massacres augmentent », souligne-t-il. Pour le Premier ministre malien, Soumeylou Boubeye Maiga, « une réduction des moyens ou des missions de la MINUSMA aura donc des conséquences extrêmement négatives sur la situation économique, qui aboutira au final au renforcement des groupes terroristes et à une nouvelle dégradation de la situation ».

Harouna Maiga : « J’aime travailler sous pression»

Élu le 29 avril dernier à la tête de la fédération malienne de basket-ball pour un mandat de quatre ans, Harouna Maiga livre en exclusivité à Journal du Mali ses ambitions et les objectifs qu’il se fixe pour le basket malien.

Sous quel signe placez-vous votre mandat ?

Sous celui de la continuité. Nous allons conserver les axes prioritaires du bureau sortant, en essayant de les compléter. Prioritairement, nous ferons la relecture des textes prévue bien avant les élections. Nous allons essayer de les harmoniser avec ceux de la FIBA et de corriger quelques insuffisances. Nous commencerons à le faire dès la semaine prochaine, le temps de mettre les choses en place. Au-delà, nous continuerons également les formations des acteurs du basket (entraineurs, arbitres, officiels techniques). Nous formerons également les Secrétaires généraux des Ligues sur les textes, car une bonne compréhension de ceux-ci peut nous permettre d’éviter beaucoup de situations malencontreuses. Nous ne nous limiterons pas à eux, nous formerons les SG des clubs. La performance nationale ne sera pas négligée. L’ancienne équipe a, pendant son mandat, remporté neuf trophées majeurs. Nous nous évertuerons à atteindre au moins ce chiffre. Ce ne sera pas facile, car les périodes ne sont plus les mêmes et qu’au niveau des différentes catégories d’âges beaucoup de pays se sont armés pour nous attendre. Nous sommes désormais, en effet, le pays à battre.

Le bureau sortant a un très bon bilan. Cela représente-t-il pour vous une pression supplémentaire ou plutôt une source de motivation ?

Les deux. J’aime travailler sous pression, j’ai toujours été comme cela. Je suis un  financier et il y a beaucoup de pression dans mon milieu professionnel. Pour la pression, il n’y a pas vraiment de problème. J’aime relever les défis et c’est ce que j’entends faire. Je compte beaucoup sur mon équipe pour y arriver. Elle n’est composée que de chevronnés de basket et je crois en elle.

Le bilan aurait pu être meilleur, notamment chez les garçons. Avez-vous mis en place une stratégie spéciale pour les mener au sommet ?

Le bureau sortant nous a déjà prouvé que nous pouvions le faire avec les garçons. Le principal problème avec eux est que la plupart s’expatrie. Ils arrivent dans des clubs où ils n’ont pas assez de temps de jeu, alors que lorsqu’ils jouaient à domicile ils étaient très bons. Nous ferons donc de sorte que notre ossature nationale soit composée de locaux. Et cela ne sera possible qu’en renforçant le championnat. Il faut donc que les clubs jouent leur partition en recherchant des sponsors afin de convaincre les joueurs de ne pas s’exiler. Nous avons de très bons joueurs chez les garçons, mais il nous arrive d’avoir des difficultés à les mobiliser. Ceux qui sont universitaires, aux États-Unis ou ailleurs, ne sont pas facilement déplaçables. C’est pourquoi nous miserons sur nos locaux, qui seront complétés par ceux qui pourront être libérés par leurs clubs étrangers. Nous ne sélectionnons pas un joueur parce qu’il est à l’étranger. Je ne suis pas entraineur, je ne me mêlerai donc pas de la sélection, mais, quand même, les entraineurs sauront ce que nous attendons d’eux.

Le sélectionneur Remi Guitta a été très décrié, pour ses choix notamment. Allez-vous lui renouveler votre confiance à un mois d’une échéance capitale (Ndlr : la phase retour des éliminatoires de la Coupe du monde) ?

Il a contrat qui court toujours et nous comptons lui renouveler notre confiance. Mais, comme je le disais, nous lui dirons de prendre les meilleurs. Nous voulons les meilleurs, qu’importe où ils jouent. Guitta nous a lui-même confié que lors du dernier rassemblement il ne connaissait pas certains des joueurs. Il faut reconnaitre qu’il n’a eu que trois jours pour faire connaissance avec l’équipe. Cette fois-ci, ce sera différent.

Des chances de qualification ?

Oui, évidemment. Sur les quatre équipes de notre groupe, trois se qualifieront. Pour l’heure, nous en faisons partie. Nous nous qualifierons pour la deuxième fenêtre et c’est là que ça deviendra coriace. Mais nous aurons la chance d’avoir certains de nos professionnels qui n’ont pas pu se déplacer auparavant, parce que le calendrier de la FIBA le permettra.

Pouvons-nous espérer voir Cheick Diallo ?

Il a déjà donné son accord. Très bientôt nous entrerons en contact avec lui

A l’issue de votre mandat, dans quatre ans, où espérez-vous voir le basket malien ?

Nous voulons faire autant que le bureau sortant. Remporter au moins une autre coupe masculine ou même deux. Et, si possible, nous qualifier pour l’une des compétitions majeures mondiales ou olympiques, aussi bien chez les Messieurs que chez les Dames.

 

Débat public: La MINUSMA explique son mandat

Suite à  l’établissement de la zone de sécurité au nord du Mali par la MINUSMA ( Mission Internationale des Nations Unies pour la Stabilisation au Mali) qui on se rappelle a suscité de part et d’autre des interrogations sur sa mission fondamentale voir même des mises en cause de la part d’une franche de la population. Il était donc plus que nécessaire d’organiser un panel afin d’apporter des réponses à  ces interrogations. C’est dans ce contexte que le groupe de réflexion « Think Peace » et ses partenaires ont organisé ce samedi un débat public sur les véritables missions de ladite force. L’occasion a donc été offerte à  200 jeunes venus des quatre coins du district de Bamako pour échanger sans intermédiaire avec les personnalités clés de la Minusma. Il s’agissait entre autre du général Hervé Gomart, chef d’Etat major de la force MINUSMA, Mme Loubna Benhayoune, directrice de la section stabilisation et relèvement. Nombreux étaient les participants qui attendaient une occasion de ce genre car dira un représenta de la société civile » nous avons beaucoup à  dire et nous voudrions comprendre exactement son mandat ». Il est claire que très souvent la population malienne en générale et celle vivant à  Bamako s’est longuement questionnée sur les missions assignées à  la force onusienne au Mali. Le débat a certes été houleux entre les participants et les responsables de la Minusma mais ce sont des participants heureux avec un esprit ouvert qui ont quitté la salle de l’hôtel salam ce jour-ci. « Nous avons compris que la MINUSMA est pressente pour le Mali et non contre notre pays » a lancé fièrement un participant.

Nouveau mandat de la Minusma : Pas de grand changement !

Le nouveau mandat de la Minusma est prolongé d’un an. Ce qui laisse le temps à  la Mission de réajuster les contours de son action au Mali. Il faut rappeler que la Mission depuis son installation au Mali, a du faire face aux critiques. Bert Koenders son chef, plusieurs fois critiqué par la presse malienne, va poursuivre la tâche, mais Abdoulaye Bathily, dont on ne cernait pas très bien le rôle, a du quitter ses fonctions de Représentant adjoint pour aller en Afrique Centrale. On a donc souvent reproché à  la Minusma de ne pas assez être sur le terrain. De ne pas agir. Pour rappel, plusieurs attentats ont émaillé leur présence au Nord du Mali. l’attaque en décembre dernier d’une banque à  Kidal, a coûté la vie à  deux casques bleus sénégalais. Avant cela, la mission avait failli à  sécuriser l’arrivée de l’ex PM Tatam Ly à  Kidal. Plus récemment à  Kidal, elle avait tenté de mettre en garde l’actuel PM Moussa Mara sur les dangers d’une visite à  Kidal… Autant de faits, qui ont sans doute poussé les responsables de l’ONU à  ajouter «la sécurisation du personnel à  ce nouveau mandat». Le compte n’y est pas Sur les effectifs, on est toujours loin des 11200 hommes promis par l’ONU. Le problème réside dans la mobilisation des effectifs des pays. Pas évident de faire venir des troupes du monde entier dans un environnement hostile comme le Nord du Mali, surtout après l’attaque récente du camp de la Minusma à  Aguel’hoc, o๠4 casques bleus tchadiens ont péri cette fois. En outre, les casques bleus sont déjà  largement déployés, un peu partout en Afriques, en RDC, au Soudan du Sud, en Centrafrique etC’… Il reste le problème de la logistique, du déploiement des casques bleus au Nord. Abdoulaye DIOP, le ministre malien des affaires étrangères, avait souhaité une présence plus forte dans les environs de Kidal et dans les localités rurales pour prévenir le danger, plus de moyens techniques pour améliorer la surveillance, au-delà  du volet politique, o๠la Mission appelle les parties à  respecter leurs engagements pour la bonne tenue du dialogue. Tout comme, il avait été souhaité un redéploiement plus marqué des effectifs de Bamako à  Gao, la deuxième grande ville du Nord. En effet, on déplore une présence trop marqué du personnel onusien dans les hôtels de la capitale. Enfin, si la mission n’a pas vocation à  faire la guerre au Mali, le communiqué de l’ONU reprécise qu’elle n’a qu’un mandat de stabilisation, de protection des civils, de patrouilles et d’implication dans le volet politique du dialogue et la réconciliation. Et enfin, dans la sauvegarde du patrimoine culturel… C’est déjà  ça !

HCR-Mali: mandat et raisons d’être

Le HCR a été créé par l’Assemblée Générale des Nations Unies. Son mandat consiste à  assurer la protection internationale des réfugiés et à  rechercher des solutions permanentes aux problèmes des réfugiés. En plus de cela, les principes humanitaires sont aussi pris en compte tels que l’impartialité, la neutralité ou encore l’indépendance. Selon Nicolas Kaburaburyo, chargé de la protection au HCR/Mali, « la responsabilité de protéger les réfugiés et autres personnes relevant du mandat du HCR incombe au gouvernement du pays sur le territoire duquel ils se trouvent. Ainsi, le HCR vient en appui aux autorités pour venir en aide à  ces personnes » explique-t-il lors de son exposé. La protection est l’une des conditions qui doit être garantie aux réfugiés et toute autre personne comme les apatrides, les déplacés, les demandeurs d’asile etc. Dans ce cas là , il y a un principe de non refoulement à  respecter. « Les autorités ont l’obligation d’assurer la protection de ces personnes. Il y a une protection nationale et une protection internationale » souligne M. Kaburaburyo. Présent au Mali, depuis une trentaine d’années, le HCR s’occupe des personnes réfugiées venues de plusieurs pays dont la Mauritanie, la Sierra Léone, le Rwanda etc. « Nous travaillons sur deux catégories de populations, des réfugiés en tant que tel qui vivent dans la région de Kayes, ce sont des réfugiés mauritaniens. Nous les prenons en charge au niveau de la santé, de l’éducation, de l’hygiène et de l’assainissement. Nous faisons également un plaidoyer auprès du gouvernement pour que ces réfugiés puissent vivre et circuler librement. Dans un passé récent, la carte d’identité du réfugié vient d’être mis en place au Mali » relate Marie Antoinette Okimba, représentante du HCR au Mali. Détermination du statut de réfugié au Mali Au Mali, la commission nationale chargée des réfugiés relève du ministère de l’administration territoriale et travaille en étroite collaboration avec le HCR.  » Le réfugié et le demandeur d’asile relèvent du mandat du HCR. Quand la demande est faite, une vérification est faite par les autorités afin d’établir la véracité de ce qui est relaté par le demandeur. A la suite de cette demande, il y a possibilité que la demande soit acceptée ou non » explique Nicolas Kaburaburyo, chargé du volet protection au HCR-Mali.

Levée de mandats d’arrêts: les magistrats expriment leur désaccord

Le week-end dernier, le ministre de la Justice Me Mohamed Ali Bathily annonçait sur RFI que des mandats d’arrêts émis contre des membres des groupes armés allaient être levés. Pour le gouvernement, il s’agit de favoriser le déplacement de certains chefs de groupes armés afin qu’ils puissent prendre part aux négociations de paix en cours. « Lever le mandat, c’est restituer la liberté de mouvement, mais ce n’est pas exonérer ou dédouaner la personne des charges qui peuvent peser sur elle. Donc, l’instruction continue, les enquêtes continuent » avait précisé Me Bathily. « Violation du principe de la séparation des pouvoirs » Cette démarche n’est pas du goût des magistrats, pour qui le ministre est sorti de ses prérogatives. Dans un communiqué publié lundi soir, le syndicat autonome de la magistrature a exprimé son désaccord avec la mesure qu’elle a assimilée à  une « violation du principe de la séparation des pouvoirs ». « Nous ne sommes pas contre le principe. Si C’’est pour aller à  la réconciliation nationale, nous sommes d’accord. Mais il faut laisser la justice faire sereinement et librement son travail » a déclaré Issa Traoré, président du syndicat autonome de la magistrature. La chambre d’accusation a été saisie et doit statuer sur la levée des mandats. « Les juges doivent pouvoir statuer tranquillement sans pression afin de ne pas porter préjudice à  l’indépendance de la magistrature » a poursuivi Issa Traoré.

Levée de mandat d’arrêt contre des chefs rebelles au Mali

Les autorités maliennes préparent la levée de mandats d’arrêt lancés en février contre certains chefs de groupes armés ayant leurs bases dans le nord du Mali et aujourd’hui engagés dans des discussions de paix avec le gouvernement. L’annonce a été faite par le ministre malien de la Justice samedi. Aucun calendrier n’a été fourni par le ministre Mohamed Ali Bathily. On ignore également le nombre de personnes concernées par cette levée de mandats d’arrêts. Avocat de son état, Me Bathily précise que : « Lever le mandat, c’est restituer la liberté de mouvement, mais ce n’est pas exonérer ou dédouaner la personne des charges qui peuvent peser sur elle. Donc, l’instruction continue, les enquêtes continuent ». « Au début des événements du Nord , certaines personnes ont été identifiées comme étant les chefs politiques, les responsables politiques de ces mouvements, parmi lesquelles six députés, qui ont donc déserté l’Assemblée nationale pour aller se retrouver du côté des mouvements », ajoute le ministre Bathily, sans, pour autant, citer de noms. L’accord de Ouagadougou a été signé le 18 juin par le gouvernement malien de transition, le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA) et le Mouvement arabe de l’Azawad (MAA). Un peu plus de quatre mois plus tôt, le 8 février 2013, le parquet de Bamako avait rendu publics une trentaine de mandats d’arrêts notamment pour « sédition » et « terrorisme » contre des chefs du MNLA et d’autres groupes armés dont des jihadistes d’Ansar Dine et d’Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi). C’’est un long processus judiciaire qui vient donc d’être ouvert.

Demain, le grand jour…

La date du jeudi 19 septembre 2013 sera certainement marquée d’une pierre blanche dans l’histoire politique contemporaine du Mali. En effet, elle consacre la cérémonie solennelle d’investiture du 3è président de la troisième République, Ibrahim Boubacar Kéà¯ta. Ce sera l’apothéose de sa brillante victoire du 11 août dernier après la prestation de serment du 4 août dernier. Près de quarante délégations étrangères vont fouler pour la circonstance le sol malien. Près de 20 chefs de l’Etat seront de la fête. Des présidents africains : Alassane Ouattara, Macky Sall, Faure Gnassingbé, Ali Bongo, Idriss Déby, Ellen Johnson Sirleaf, Théodoro Oiang Nguéma, Moncef Marzouki, Abdelaziz Bouteflika, Goodluck Jonathan, parmi d’autres seront aux côtés de leur homologue malien. La cérémonie sera rehaussée par la présence du président français François Hollande et de l’ancien président allemand, Horst Kà¶hler. Les premières délégations sont attendues aujourd’hui. C’’est le cas par exemple de la délégation marocaine conduite par sa majesté Mohamed VI, roi du Maroc qui sera accueilli en grande pompe ce après-midi. Pour cet événement exceptionnel, les petits plats ont été mis dans les grands. Sous la conduite du premier ministre Oumar Tatam Ly, la capitale des trois caà¯mans a commencé depuis le début de semaine à  faire peau neuve. Des mesures de sécurités seront renforcées tout le la route qui mène au stade du 26 mars qui sera le point d’attraction du pays. Hommage à  un parcours politique l’un des temps forts de la cérémonie sera la projection d’un film qui retrace le riche et long parcours du Président de la République. l’événement sera marqué par les discours successifs des présidents François Hollande, de la France, Alassane Ouattara, de la Côte d’Ivoire, également Président en exercice de la CEDEAO), Idriss Deby Itno, du Tchad et Sa Majesté Mohamed VI, Roi du Maroc. La cérémonie sera agrémentée par un défilé militaire des troupes. Il s’agit des troupes de la Minusma, de l’EUTM, des forces armées tchadiennes, la force française Serval, les Forces armées maliennes. A la fin de la cérémonie, un déjeuner sera offert par le président Ibrahim Boubacar KEITA, en l’honneur des chefs d’à‰tat et de Gouvernement, dans la salle des banquets. La boucle sera bouclée, à  15h 00, une conférence de presse conjointe du Président de la République dans le Hall d’entrée du secrétariat général de la Présidence avec les présidents François Hollande, Alassane Ouattara et Idriss Deby Itno.

Algabass Intalla, Ag Najim, Ould Bounama etc… WANTED !

Terrorisme, reddition, crimes portant atteinte à  la sécurité intérieure de l’Etat, à  l’intégrité du territoire par la guerre, l’emploi illégal de la force des armes, dévastation et pillage public, crimes à  caractère raciste, régionaliste et religieux ou trafic international de drogue. Voilà  entre autres les chefs d’inculpation retenus par le Procureur général près la Cour d’appel de Bamako, Daniel Amagouin Téssougué, contre une trentaine de personnes. Elles sont des rangs de MNLA, d’Ançar dine, du Mujao et divers autres narcotrafiquants. l’annonce du mandat d’arrêt a été faite à  la télévision nationale lors du journal télévisé de 20 heures. Ces criminels et narcotrafiquants font désormais l’objet d’une traque tant à  l’intérieur qu’à  l’international. Parmi eux figurent en bonne place : Iyad Ag Ghaly, Algabass Ag Intalla, Hamada Ag Bibi du mouvement Ançar dine, Sidi Mohamed Ould Bounama alias Sanda (Aqmi), Bilal Ag Cherif, Mohamed Ag Najim, Moussa Ag Assarid (Mnla), Cherif Ould Ataher , Abdrahamane Ould El Amr alias Ahmed El Tilemsi, Aliou Mahamane Touré(Mujao). Rompre avec l’impunité Cette décision du parquet traduit sa volonté de rompre avec l’impunité qui, selon lui, «Â constitue un terrain favorable à  l’application du phénomène criminel » aux antipodes des exigences de l’Etat de droit et de la construction d’une véritable démocratie. En tout cas, ce mandat d’arrêt sonne la fin de l’impunité à  l’égard des personnes qui, pour des raisons obscurantistes ont mis le Mali au devant des turbulences qu’il connaà®t aujourd’hui. Désormais dans le viseur, ces terroristes et narcotrafiquants seront bientôt traqués pour répondre d’ atrocités à  l’égard d’un pays qui leur avait tout donné (pour certains). C’’est le cas par exemple d’Iyag Ag Ghaly (Ancar Dine), qui il faut le rappeler, a même occupé une responsabilité diplomatique en sa qualité de Consul du Mali à  Djeddah à  l’époque d‘ATT. Il aura même négocié des libérations d’otages avec AQMI au compte du Mali… Alagabass Ag Intallah était lui député à  l’Assemblée nationale et bénéficiait à  ce titre de tous les privilèges grâce à  l’argent du contribuable malien. Il est aussi de l’une des grandes familles régnantes de Kidal, fief de la rébellion touareg. Moussa Ag Assarid est lui le prototype du renégat, membre et porte parole du MNLA. N’est-ce pas lui, fac-similé de la lettre à  l’appui, qui réclamait depuis la France auprès du défunt Mamadou Lamine Traoré, alors Ministre de l’Education nationale, une bourse afin de continuer les études qu’il avait entreprises avec les deniers publics. Mohamed Ag Najim a lui toujours vécu au Mali, avant d’émigrer en Lybie pour faire carrière dans la Légion verte de Kaddafi… Tous sont désormais recherchés pour être jugés et punis.

Le nouveau bureau de l’Assemblée Nationale

LISTE DES MEMBRES DU BUREAU Exercice 2012-2013 – Prorogation Mandat des députés 1) – 1er Vice-président : Younoussi TOURE (URD) 2) – 2ème Vice-président : Assarid Ag Imbarcaouane (ADEMA PASJ) 3) – 3ème Vice-président : Ousmane BA (PDES) 4) – 4ème Vice-président : Me Kassoum TAPO (ADEMA PASJ) 5) – 5ème Vice-président : Abdramane SYLLA (RPM) 6) – 6ème Vice-président : Kalifa DOUMBIA (ACM) 7) – 7ème Vice-président : Housseà¯ni GUINDO (CODEM) 8) – 8ème Vice-président : Hady NIANGADOU (CNID FYT) 9) – 9ème Vice-président : Konimba SIDIBE (PARENA) 10) – 10ème Vice-président : Fily KEITA (ADEMA PASJ) 11) – 1er Questeur : Mahamadou CISSE (ADEMA PASJ) 12) – 2ème Questeur : Moussa CISSE (URD) 13) – 1er Secrétaire parlementaire : Brahima DIANESSY (URD) 14) – 2ème Secrétaire parlementaire : Mme DIAKITE Djénéba MAGUIRAGA (ADEMA PASJ) 15) – 3ème Secrétaire parlementaire : Arsiké TOURE (PDES) 16) – 4ème Secrétaire parlementaire : Mme DJIRE Penda TRAORE (URD) 17) – 5ème Secrétaire parlementaire : Mme HAIDARA Aà¯chata CISSE (PDES) 18) – 6ème Secrétaire parlementaire : Ousmane BATHILY (RPM) 19) – 7ème Secrétaire parlementaire : Belco BAH (ACM) 20) – 8ème Secrétaire parlementaire : Oumar TAPILY (ADEMA PASJ) 21) – 9ème Secrétaire parlementaire : Kissima MANGANE (MPR) 22) – 10ème Secrétaire parlementaire : Louckmane TANGARA (ADEMA PASJ) BUREAUX DES COMMISSIONS EXERCICE 2011-2012 1) Commission des Travaux Publics, de l’Habitat et des Transports Président : Gouagnon COULIBALY VP : El Hadji Baba HAIDARA 2) Commission de l’Education, de la Culture, des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication Président : Ibrahima Lanséni COULIBALY VP : Opré MAKOUNOU 3) Commission de la Santé, du Développement Social et de la Solidarité Présidente : Mme TOURE Safiatou TRAORE VP : Yacouba SIGUIDOGO 4) Commission de la Défense Nationale, de la Sécurité et de la Protection Civile Président : Bouréma DICKO VP : Abdoulaye SIDIBE 5) Commission de l’Eau, de l’Energie, des Industries, des Mines, de l’Artisanat, du Tourisme et des Technologies Président : Hamadoun Alatji SIDIBE VP : Sékou Siga BOIRE 6) Commission des Finances, de l’Economie, du Plan et de la Promotion du Secteur Privé Président : Ouali DIAWARA VP : Aboubakary COULIBALY Rapporteur général : Mody N’DIAYE 7) Commission des Lois Constitutionnelles, de la Législation, de la Justice et des Institutions de la République Président : Mme CAMARA Saoudatou DEMBELE VP : Moriba KEITA 8) Commission de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation Président : Logona TRAORE VP : Bakary dit Bibi KOTE 9) Commission des Affaires Etrangères, des Maliens de l’Extérieur et de l’Intégration Africaine Président : Siraba DIARRA VP : Mme Marie SYLLA 10) Commission du Développement Rural et de l’Environnement Président : Mohamed Adideye MAIGA VP : Hamidou DJIBO 11) Commission du Travail, de l’Emploi, de la Promotion de la Femme, de la Jeunesse, des Sports et de la Protection de l’Enfant Président : Amadou BOUARE VP : Modibo Kane CISSE Commission Contrôle : Président : Zanké FANE VP : Ilias GORO Rapporteur : Chaka DIARRA

Prorogation des mandats : les députés ont dit oui!

Le coup d’état du 22 mars 2012 ayant abouti à  la démission du président de la République a provoqué la rupture de l’ordre constitutionnel normal en créant une crise institutionnelle et politique. Cette situation a été marquée par la suspension de la constitution et la dissolution des institutions de la République parmi lesquelles l’Assemblée Nationale. Ces événements ont eu pour conséquence d’empêcher l’organisation des élections pour le renouvellement du mandat des députés. Le mandat actuel expire le 9 aout 2012 en référence à  l’arrêt N 07 -179 / CC EL du 10 aout 2007 portant proclamation des résultats définitifs du deuxième tour de l’élection des députés à  l’assemblée nationale pour le scrutin du 22 juillets 2007. La médiation de la CEDEAO a conduit le CNRDRE à  s’engager le 1 avril 2012 à  travers une déclaration solennelle à  rétablir l’ordre constitutionnel. La mise en œuvre de cette déclaration a abouti à  la signature de l’Accord cadre entre le Médiateur de la CEDEAO et le CNDRE dont l’article 7 prévoit un certain nombre de lois parmi lesquelles la loi portant prorogation du mandat des députés jusqu’à  la fin de la transition. Le député Mariko, seul opposant à  la prorogation C’’est ce projet qui a été voté ce jeudi à  l’assemblée dans une atmosphère tendue entre les députés de la majorité parlementaire et Docteur Oumar Mariko l’unique opposant à  ce projet. « Le projet de prorogation des mandats a été décidé pour l’apaisement politique, et on a eu à  voter également l’amnistie dans cette dynamique. Nous ne sommes pas demandeurs du projet » a déclaré Belco Bah élu Adema à  Niono(region de Segou). Le manque de confiance entre le gouvernement du Mali et les députés agace l’honorable Hawa Mamadou Gassama, élu de Yélimané. « Il faut que le gouvernement fasse confiance aux députés. Après l’accord cadre, les députés ont décidé d’accompagner le gouvernement pour l’apaisement du pays. Malgré tout certains farfelus ont élu domicilié devant l’assemblée nationale pour insulter père et mère. Finalement nous avons abandonné l’hémicycle au profit de ces gens. Il faut que certains de nos collègues sachent que nous n’avons pas demandé à  être reconduit, moi je suis à  mon troisième mandat. Même on reprend l’élection demain je serai réélu chez moi » a-t-il lancé. Docteur Oumar Mariko juge inutile de proroger le mandat des députés qui « se soucient peu des intérêts du peuple au profit de leur poche ». « Chacun de ces députés sait comment il est venu à  l’Assemblée Nationale. Nous, les députés ne sommes pas légitimes aux yeux de notre peuple. Rares sont les députés qui jouent leur rôle de restitution des lois votées au niveau de leur base. Ce n’est pas ce débat qui va nous faire oublier nos contradictions politiques. J’ai eu toujours à  critiquer la mauvaise gestion de la crise du nord pendant que certains s’agitaient pour l’élection présidentielle. Merci pour le changement du 22 mars dernier qui a permis à  certains de prioriser la crise du nord que l’organisation des élections » a-t-il déclaré avant de conclure que son «mandant prendra fin le 9 aout prochain».

HCCT: La plaie du chevauchement des mandats

Oui, selon les constitutionalistes pour qui l’institution ne sortira des difficultés actuelles et ne remplira son rôle dans le fonctionnement de la République qu’au prix d’une profonde mutation. Le Sénat serait donc une bonne formule pour lutter contre les maux du HCCT, indexée par la commission Daba Diawara (mandatée pour ausculter la démocratie malienne) pour son inefficacité. En proie à  un chevauchement de mandats qui du reste, n’est pas sans conséquences sur sa stabilité et son efficacité, l’institution républicaine ne sortira de ce gouffre que quand le projet de reforme constitutionnel l’érigera en Sénat. Vivement attendu par plus d’un malien, l’avènement d’une deuxième chambre au parlement pourrait certainement résoudre bien des incohérences au sein de la dernière née des institutions en République du Mali. En effet, depuis sa création en avril 2002, ladite institution n’a renouvelé ses 75 membres qu’une seule bonne fois, en 2007, après cinq (5) ans de mandat bien rempli par chacun des conseillers nationaux d’alors. Deux (2) ans après, on a assisté, à  l’issue des communales de 2009, à  l’élection de nouveaux élus. Fort logiquement, l’on devrait voir l’entièreté des conseillers nationaux renouvelée au sein de l’institution. Certes, certains ont quitté l’institution, mais un nombre important d’entre eux est resté. La raison en est, dit-on, que leur mandat de cinq ans n’était pas arrivé à  terme. D’o๠la grande confusion dans l’exécution des mandats. Au HCCT, il y aurait donc aujourd’hui des conseillers nationaux qui ne sont plus des élus. Autrement dit, ces personnes bien que n’étant plus des conseillers continuent d’être traités comme des conseillers. Avec tous les avantages et privilèges rattachés à  cette fonction. Selon nos sources, l’Etat est bel et bien au courant de cette situation fort incohérente.Alors pourquoi aucune disposition n’est prise pour corriger les choses? La question mérite d’être posée. En mars 2012, le HCCT se renouveler, mais rien n’indique que cela résolve la situation des mandats. D’autant que le scénario du chevauchement restera le même. « Jusqu’à  la mise en place du Sénat, le Hcct assurera la représentation nationale des collectivités et des maliens de l’extérieur », indique la disposition transitoire contenue dans les recommandations de la comission Diawara. Si les avis divergent en ce qui concerne l’opportunité de la réforme constitutionnelle, l’avènement du Sénat semble être considérée comme une option viable pur redonner un coup de fouet à  la décentralisation malienne dont le HCCT est l’image la plus représentative.

UA-Kadhafi: Non à la CPI

« l’Union africaine décide que les états membres ne coopéreront pas à  l’exécution du mandat d’arrêt » contre le colonel Kadhafi et demande au Conseil de sécurité de « mettre en œuvre les dispositions en vue d’annuler le processus de la CPI sur la Libye ». C’’est la principale décision prise par les chefs d’Etat et de gouvernement au 17ème Sommet de l’institution continentale tenu à  Malabo du 30 juin au 1er juillet 2011. Le Président de la commission de l’UA a lu une déclaration qui devrait sonner comme un coup de massue sur la tête de Luis-Morero Ocampo, procureur de la cour pénale internationale qui a délivré dans la précipitation ou plutôt sous la contrainte un mandat d’arrêt international contre Kadhafi et ses proches. Dans la décision acceptée par les 53 membres de l’UA, il est indiqué que le mandat contre Kadhafi «complique sérieusement» les efforts de l’organisation pour trouver une solution à  la crise en Libye. La CPI contre les africains ? Le président de la Commission de l’UA, Jean Ping, estime que la CPI est «discriminatoire» et qu’elle se contente de poursuivre les responsables de crimes commis en Afrique, laissant filer les criminels de l’Occident qui font des dommages en Irak, en Afghanistan et au Pakistan, notamment. « Nous sommes contre l’impunité. Nous sommes pour la lutte contre l’impunité. 31 pays africains font partie de la Cour pénale internationale, mais nous sommes contre la manière dont elle fonctionne » a-t-il déclaré. Si les pays africains respectent la recommandation de l’UA, Kadhafi pourrait choisir de se réfugier chez ses voisins du continent africain dans l’espoir d’échapper aux poursuites judiciaires. C’est justement ce qu’a fait le président tchadien Hissene Habre. Accusé de milliers de meurtres politiques et de torture systématique contre ses opposants alors qu’il était à  la tête du Tchad de 1982 à  1990, Habre a choisi de s’enfuir au Sénégal. Il n’a toujours pas subi de procès, bien que le Sénégal ait accepté de créer une cour spéciale o๠le juger. Habre est devenu un symbole de l’incapacité de l’Afrique à  traduire ses propres habitants en justice. Vendredi, l’UA a tenté de cibler ce problème dans une décision parallèle, en exprimant sa frustration face à  la lenteur du Sénégal dans le dossier. Le pays a entre autres dénoncé les coûts élevés d’un tel procès. Le chef du cabinet de Kadhafi, Bashir Saleh, a quant à  lui applaudi la décision de l’UA. Pendant que les chefs d’état sortaient d’une assemblée sur la Libye tenue derrière des portes closes pendant toute la journée vendredi, Saleh brandissait une copie du document de l’UA. Les membres de l’UA ont invité les parties impliquées dans le conflit à  prendre part à  des discussions qui débuteront sous peu à  Addis-Abeba et qui visent à  mettre sur pied un gouvernement de transition qui dirigera le pays jusqu’à  ce que de nouvelles élections puissent avoir lieu.

Ousmne SY, sur l’harmonisation des mandats : « C’est pour divertir le peuple! »

Les Echos : Quel est l’état de santé de l’Adéma/PASJ ? Ousmane Sy : l’Adéma/PASJ se porte de mieux en mieux. Si J’étais médecin, je dirai que sa santé s’améliore de jour en jour. Ce parti a eu un parcours difficile, mais glorieux dont on ne parle pas assez. Un an à  peine après sa création en 1991, il a eu la lourde charge de la reconstruction et de la gestion de l’Etat. Tout le monde se rappelle que la situation sociopolitique dont nous avons héritée à  la sortie de la Transition était plus que critique. Pour la plupart des observateurs politiques de l’époque notre parti et le président de la République issu de ses rangs n’y arriveront pas. Les plus optimistes nous donnaient 6 mois avant un échec inévitable. Mais tous ces pronostics ont été démentis et nous avons géré dix ans et avons remis au nouveau président élu en 2002 un pays en ordre, stable et respecté en Afrique et dans le monde. Ce résultat incontestable est bien sûr l’œuvre de toutes les Maliennes et de tous les Maliens, mais sous la direction politique de l’Adéma/PASJ et de son premier président, le camarade Alpha Oumar Konaré. La réalisation de cette mission de reconstruction du pays n’a pas été sans conséquence sur le parti qui s’est oublié. Le gros de notre savoir-faire politique et de nos compétences a été happé par les missions d’Etat au détriment du parti, qui en a souffert du point de vue de son organisation et de son fonctionnement. Mais malgré toutes les difficultés internes que nous avons connues, nous demeurons aujourd’hui encore le parti le plus présent dans le pays profond et sur tout le territoire national et à  toutes les élections depuis 1992, les Maliennes et les Maliens nous ont majoritairement donné leurs suffrages. Aujourd’hui, dans l’Adéma/PASJ, les structures fonctionnent de mieux en mieux, les instances du parti et des organisations affiliées de femmes et de jeunes se tiennent sans déchirements, la discipline se réinstaure et la cohésion revient progressivement. Cependant, ce bilan de santé, dont nous sommes fières ne doit pas nous faire oublier que, comme tous les partis politiques du pays, nous avons le défi de la recrédibilisation de l’agir politique à  relever, car à  la présidentielle de 2002, les électeurs maliens ont préféré un candidat indépendant à  ceux des partis politiques. Les Echos : Qu’est-ce qui explique le report du dépôt des candidatures à  la présidentielle de 2011 ? O. S : Comme expliqué, dans le communique publié par le camarade Cheick Mohamed Thiam, secrétaire chargé de la communication du comité exécutif, ce report est dû à  des difficultés de gestion technique et non politique. Le comité exécutif avait discuté de la question au cours d’une de ses réunions ordinaires. Après un long débat sur le chronogramme préparatoire des échéances de 2012, il a été demandé au président du parti d’annoncer un calendrier lors de sa conférence de presse. Ce qu’il a fait. Mais après le travail de la sous-commission chargée des questions de candidatures, nous nous sommes aperçu que l’annonce faite n’était pas tenable pour des raisons simplement techniques parce que la direction du parti veut faire un travail minutieux sur cette question, sur laquelle nous savons que nous sommes attendus. Les Echos : Ce report cache-t-il une mésentente ? O. S : Non, tout au plus le comité exécutif a fauté par précipitation, nous aurions dû attendre la fin des travaux de la sous-commission avant de demander au président de faire l’annonce du chronogramme. Il n’y a aucune mésentente aujourd’hui sur cette question ni dans les bases et ni dans la direction du parti. Les Echos : l’Adéma/PASJ s’agite, mais rien ne prouve à  ce jour que les échéances de 2012 seront respectées… O.S : Rien ne prouve aussi qu’elles ne seront pas respectées. A l’Adéma/PASJ, nous sommes un parti républicain. l’agenda républicain stipule que les élections présidentielle et législatives devront se tenir en 2012 et nous nous préparons pour ces échéances. Ne pas le faire ce serait manquer à  tous nos devoirs vis-à -vis des populations maliennes et nos militantes et militants. Personnellement, J’ai la forte conviction que le président de la République et le gouvernement s’y préparent. Ne pas le faire aurait comme conséquence de porter une menace grave sur le pays et sa réputation. Je n’ose pas croire que quelqu’un a un intérêt à  cette situation qui amènerait le chaos dans notre pays et dans la région ouest-africaine déjà  en très mauvais état. Les Echos : Le référendum est-il remis aux calendes grecques ou pensez-vous que C’’est encore possible ? O. S : l’organisation du référendum est toujours possible. Bien sûr s’il s’agit de la Constitution, l’idéal est de le faire en début de mandat qu’en fin de mandat. Donc si le président de la République le décide, le référendum est possible jusqu’au dernier jour de son mandat. Pour moi la question est moins la tenue du référendum que comment va-t-on à  ce référendum, surtout il s’agit d’une modification de la Constitution. La Constitution en vigueur, malgré ses faiblesses mises en évidence par près d’une vingtaine d’années de confrontation aux réalités des faits, est le produit du débat populaire de la Conférence nationale. Oser envisager une quelconque modification des termes de cet accord consensuel en soumettant directement à  l’Assemblée nationale des propositions dont la pertinence n’a été validée par aucune concertation citoyenne relève soit d’un manque de réalisme, soit d’un dessein caché. Je rappelle enfin à  ceux qui semblent l’oublier, que nous sommes dans un processus démocratique en construction. Cette situation impose un réalisme qui commande d’ajouter une dose de démocratie participative à  la démocratie représentative symbolisée par nos institutions dont les légitimités ne sont encore que formelles. Donc, je maintiens que ce serait une erreur et même une faute aux conséquences graves que de soumettre les propositions du Cari directement à  l’approbation du gouvernement et du Parlement sans une consultation du corps social et politique dans tout le pays, qu’aucun référendum ne saurait remplacer. Les Echos : Que pensez-vous du projet d’harmonisation des mandats? O. S : Comme tout le monde, J’entends de plus en plus parler d’un projet, (né dans la tête de je ne sais de qui ?), d’harmonisation de la date d’élection du président de la République, de celle des députés avec celle des conseillers communaux qui doit avoir lieu en avril 2014, sous le prétexte qu’il y a trop d’élections. Je crois que ceux qui sèment cette confusion grave dans la tête des citoyens sont soit ignorants de toute la législation républicaine, soit d’une mauvaise foi suspecte. La durée du mandat du président de la République et celle du mandat des députés sont inscrites dans la Constitution de février 1992, respectivement dans les articles 30 et 61 et elles sont de 5 ans pas un jour de plus. La Constitution donne la possibilité au président de la République de dissoudre l’Assemblée nationale, donc d’écourter le mandat des députés. Un délai obligatoire lui est donné pour organiser de nouvelles élections et les députés nouvellement élus ont un nouveau mandat de 5 ans. Tout en étant ni juriste, ni constitutionnaliste, je ne vois aucun moyen de rallonger le mandat du président de la République et des députés même s’ils le veulent, sans passer par la révision des articles 30 et 61 de la Constitution en vigueur. Donc je pense que cette rumeur sur le projet d’harmonisation des mandats que la presse relaie depuis quelques semaines ressemble à  une vaste farce qui est faite pour divertir les Maliens. Les temps sont durs, il faut donner au bon peuple un os pour l’occuper. C’’est le comble du cynisme et C’’est méchant. Les Echos : Et si les députés entérinaient ? O. S : Les députés ne peuvent entériner aucune prolongation de mandats, ni le leur ni celui du président de la République, d’un seul jour sans passer par la relecture de la Constitution (les articles déjà  cités). Ce qui revient au problème de la révision constitutionnelle qui doit obligatoirement passer par un référendum, donc l’aval de l’ensemble des Maliens. Aucun contournement du peuple n’est possible en ce qui concerne cette question. Les Echos : Faut-il un autre mandat pour ATT ? O. S : La Constitution de notre pays est claire sur cette question. Le président ATT est dans son 2e et dernier mandat. Notre processus démocratique a prévu une alternance après deux mandats de 5 cinq ans chacun. Le président Alpha Oumar Konaré a respecté cette alternance et le président ATT s’est engagé à  la respecter. Je m’en tiens à  cet engagement et je pense que tous les démocrates attendent à  ce qu’il se tienne à  cet engagement. Comme toujours et surtout dans nos pays, quant un président de la République arrive en fin de mandat, il devient un enjeu pour beaucoup de gens qui l’entreprennent pour leurs propres intérêts et non ceux du pays. Le président actuel qui a aussi présidé la transition de 1991-1992 a bien connu ce phénomène. Je m’en souviens, à  la Conférence nationale, lorsqu’il a été entrepris pour prolonger la durée de la transition, il a réagi en disant qu’il devient un enjeu et a clos très vite le débat sur la question. J’espère bien que cette fois aussi il réagira de la même façon face aux divers groupuscules qui ne pensent qu’à  leurs propres intérêts au détriment du ceux des populations maliennes. Le président ATT a été un symbole pour la démocratie malienne, en respectant ses engagements, il deviendra un symbole pour le Mali et pour l’Afrique et viendra s’ajouter au président Alpha Oumar Konaré, pour la gloire de notre pays et de notre nation

Edito : 2012, élections en danger!

Même à  pas de tortue, 2012 finira par arriver. Et on est en droit de se demander si le Mali pourra alors continuer à  afficher l’image d’une démocratie encensée de par le monde. Allons-nous vers le scénario burkinabé, o๠le mandat présidentiel s’est retrouvé transformé au gré du prince du jour ? Nul ne peut aujourd’hui répondre avec certitude par la négative. Les dispositions constitutionnelles qui prévoient la tenue de nouvelles élections (législatives et présidentielles) auront du mal à  être respectées au rythme o๠va la réforme constitutionnelle enclenchée depuis quelques mois. Déjà , le référendum prévu pour la fin de cette année 2010 a été reporté sine die. Les observateurs se demandent si les prochaines élections qui devraient amener l’avènement d’un autre régime politique au Mali, peuvent avoir lieu ou si l’on s’achemine vers une prolongation du mandat d’Amadou Toumani Touré. l’éminent homme politique qu’est Bakary Koniba Traoré (vice-président du RPM) n’a jamais manqué de demander aux maliens de rester vigilants pour ne pas être surpris par un scénario qui apparait de plus en plus probable. Selon lui, ATT serait en train de tout faire pour prolonger son mandat. Avis partagé par le président du parti Codem, Fousseini Amion Guindo, qui doute foncièrement qu’il y ait des élections en 2012. « Les textes qui sont présentement à  l’Assemblée nationale, Dieu seul sait à  quoi et à  quand ça va nous mener. Mais soyez sûr d’une chose, nous devons être très vigilants… » a-t-il déclaré récemment. Et l’appel des associations et partis politiques qui acclament la politique et le leadership d’ATT sans encore oser ouvertement lui demander de rester au pouvoir, n’arrange pas les choses. Certes, il ne rate aucune occasion pour parler de son départ en 2012, mais les chantiers par lui-même lancés hypothèquent la tenue des scrutins aux dates prévues et donc risquent de prolonger son mandat de deux voire 4 ans. D’aucuns estiment cependant qu’ATT ne saurait se contredire lui-même. C’’est le cas du Dr Amadou Sissoko, constitutionnaliste, qui assure d’ailleurs qu’il existe des gardes fous constitutionnels clairs et limpides. « Aucun texte ne saurait justifier la prolongation du mandat d’ATT », affirme-t-il. Mais si jamais il venait à  obtenir cette prolongation, ATT aura forcément à  faire face à  certains dossiers brûlants. La relecture du code de la famille est entre autres un enjeu politique et social majeur et qui pourrait demeurer une grosse épine dans son pied. Les affaires de corruption qui se multiplient au sein de l’administration pèsent aussi lourd sur le crédit du Mali à  l’extérieur et augmente l’exaspération populaire à  l’interne. Aura-t-il envie dans ces conditions de se maintenir plus longtemps ? Rien n’est moins sûr ! Comme dirait l’autre, wait and see.

Afrique :  » On ne perd pas une élection qu’on organise ! « 

«Â On ne perd pas une élection qu‘on organise ! » Dixit Omar Bongo, qui doit se retourner de joie dans sa tombe. Blaise Compaoré, président du Burkina Faso depuis près d’une vingtaine d’années, vient de se succéder à  lui-même et dès le premier tour avec 81 % des voix . En faisant une belle allégeance au dicton de Papa Bongo ! C’’est donc ce qui s’appelle «Â  se succéder à  soi même ! ». Sans contestations, ni fraudes, ni reports d’une hypothétique Commission électorale, qui, ici n’a pas lieu d‘être. Pour un médiateur Africain, la chose s’est déroulée sans incidents ! Pourquoi pas ? Le scénario se répète donc. Tout fut bien calibré, l’annonce de briguer un nouveau mandat… à  vie, pour un homme politique qui a installé depuis des années son appareil d’état, s’est entouré des plus fidèles et tient le destin des Burkinabé, réputés travailleurs mais bons vivants, dans ses mains. Il développerait donc le pays, le désenclaverait, le moderniserait, et lutterait même contre la corruption jadis décriée par Sankara : «Â Je peux en témoigner, décrit Mariam, lors d’une infraction routière, en évoquant une amende d’un policier dans un carrefour de Ouaga. Pas moyen de négocier, ni de faire un arrangement, l’affaire sera réglée au commissariat central o๠l’on pourra récupérer son permis après avoir payé ! ». Blaise, C’’est notre assurance pour le futur, avait-elle déclaré à  l’époque du Fespaco 2009. Nous sommes donc au pays des Hommes Intègres, jadis dirigé par l’intrépide capitaine Thomas Sankara, un homme à  la verve agitée, un agitateur de consciences occidentales, un ennemi à  abattre. Et cela fut fait, avec la complicité du frère, du compagnon d’arme, qui aujourd’hui apparaà®t comme un homme de consensus, un faiseur de paix, un médiateur largement écouté, une sorte de dauphin d’Omar Bongo; Mais on ne construit pas sa légende sans se salir les mains. Blaise Compaoré va-t-il mourir au pouvoir ? La question mérite d’être posée. Si Blaise Compoaré avait perdu le pouvoir, qu’adviendrait-il des casseroles laissées sur le chemin, des cadavres dans les placards, des fantômes du passé ? Non ! Ne point y penser ! Il vaut mieux gouverner avec sagesse, entretenir son image, éventuellement servir de conciliateur, dominer les masses. Le passé, se réglera plus tard, lorsque la terre sera la compagne éternelle, car si nul homme est immortel, son aura reste, mais aussi ses actes. Des actes que réitéront des héritiers, des descendants, des militants, des épouses au coeur jamais cicatrisé. Afin que jamais, les « héros » ne tombent dans l’oubli. Mais Blaise Compaoré, l’homme étonne, par un mélange de froideur, mais aussi de chaleur, dont on ne sait pas trop d’o๠elle vient. J’ai eu l’occasion de serrer la main à  ce « repenti »! Lors du plus grand festival de cinéma Africain. Il ne s’en souviendra pas mais moi si. Dans les jardins sublimes du palais de Ouaga 2000, il s’est dirigé vers moi avec un sourire et m’a tendu la paume. Emotion, J’ai timidement répondu, avant de me dire : «Â Mince, aurais-je serré la main d’un assassin ? ». Cet instant fut pourtant de courte durée, puisque nous retournâmes à  la fête ! Celle du cinéma. Dans d’autres contrés pas loin, en Côte d’Ivoire, en Guinée, il y a morts d’hommes et affrontements ! Dans l’ex Haute Volta, rebaptisée Burkina Faso, une élection vient de se clore sans incidents. Ainsi va la démocratie à  l’Africaine.

USA : Elections de mi-mandat, les républicains gagnants selon les sondages

Sans suspense ou presque… Alors que sur le continent africain les yeux sont fixés sur la Cote d’Ivoire, aux Etats Unis, le président Obama traverse un moment difficile. En effet, ce mardi 2 novembre auront lieu les élections de mi-mandat. Les américains qui l’ont porté aux nues il y a quelques mois semblent prêts à  lui donner une sacrée correction. Et à  la Chambre des représentants, la déroute du camp Obama est acquise. Les républicains devraient récupérer 50 sièges au moins, soit bien plus que les 39 dont ils ont besoin pour reprendre la majorité. Pointe à  l’horizon le spectre de la défaite de 1994, lorsque les républicains avaient mobilisé l’opinion contre Bill Clinton et raflé 52 sièges, un record en 50 ans. Au Sénat, en revanche, le suspense est total. Et tous les candidats démocrates tremblent. Les républicains ont besoin de 10 sièges pour s’assurer le contrôle, mais, selon les experts, ils auront sans doute du mal à  s’en adjuger plus de 9. Quant aux 37 élections pour un poste de gouverneur, une majorité devrait revenir aux républicains. Ce n’est pas réellement une surprise. Le parti au pouvoir perd traditionnellement des sièges aux élections de mi-mandat. Ensuite, les démocrates avaient remporté d’amples victoires aux élections de 2006 et 2008 dans des fiefs conservateurs. Et puis la situation économique ne leur est guère favorable. Résultat, trois quarts des électeurs se disent mécontents du Congrès démocrate, selon un sondage ABC-Washington Post. Seule une forte participation électorale des démocrates pourrait compenser la poussée républicaine. Or, jusqu’à  ces dernières semaines, on ne parlait que de « l’écart d’enthousiasme » entre républicains et démocrates, les premiers sous la pression du mouvement Tea Party étant remontés à  bloc et supermobilisés pour changer le Congrès alors que, chez les seconds, c’était l’apathie et le découragement. Sursaut tardif des démocrates? Ces derniers jours, pourtant, les démocrates semblent avoir retrouvé un brin d’énergie et ont été plus nombreux à  remplir un bulletin dans les à‰tats o๠l’on peut voter en avance. Du coup, les deux camps, ce week-end, se sont démenés frénétiquement pour mobiliser leurs troupes, saturant les ondes de pubs télé et radio. Le président Obama a même sillonné le pays pour encourager sa base. Quant à  l’avenir, il s’annonce difficile pour Barack Obama qui va devoir faire des compromis et gouverner avec une très maigre majorité, s’il garde le Sénat. Dans un sens, disent les experts, il vaudrait mieux que les démocrates perdent les deux chambres, car cela obligerait enfin les républicains à  faire des efforts et à  abandonner leur stratégie d’obstruction systématique. Mais ce ne sera pas forcément non plus une partie de plaisir pour les républicains, qui vont avoir à  composer avec une série de candidats extrémistes et une opinion publique très anti-Congrès.

Election partielle à Kati : cinq candidats lancés dans la course !

C’’est le 27 septembre prochain que se déroulera du scrutin de l’élection législative partielle à  Kati. La campagne électorale s’ouvre le 6 septembre à  minuit. Pour être candidat, tout électeur doit faire acte de candidature en déposant ses dossiers au plus tard, le 12 août 2009 à  minuit chez le préfet du cercle de Kati. Dans ce délai prescrit par la loi électorale, ils sont cinq candidats dont quatre hommes et une femme à  se lancer dans la course pour la succession de feu Alou Bathily. Ce sont : Mme Traoré Oumou Traoré du RPM, Hamé Traoré du BARICA, Modibo Doumbia au nom de l’URD, Ibrahima N’Diaye dit Vieux du CNID, et Soumaà¯la Traoré du parti Bolen Mali Demè-Ton à  déposer leurs dossiers de candidature aux législatives. Dans la circonscription électorale de Kati 361 777 électeurs inscrits sur la liste sont convoqués dans les urnes le 27 septembre 2009 pour choisir celui ou celle qui succédera à  feu Alou Bathily, député URD décédé le 20 juin 2009. Définition d’une élection partielle de député par loi Suite au décès du député Alou Bathily, survenu le 20 juin 2009, l’organisation d’une élection partielle de députés à  Kati a été fixée. Conformément à  l’article 42, section 3 de la Constitution du 25 février 1992 qui parle d’élection partielle en cas de décès ou d’empêchement définitif d’un député. Dans l’un des cas, C’’est le président de l’Assemblée Nationale qui saisit la Cour Constitutionnelle qui, par arrêt, constate et déclare la vacance du siège. C’’est ce qui a été fait et la Cour Constitutionnelle du Mali l’a confirmé par un arrêt en date du 7 juillet 2009. La loi prévoit qu’en cas de vacance de siège, il y a lieu de procéder à  une élection partielle dans un délai de trois mois afin de pourvoir le siège, sauf si la vacance intervient dans les douze derniers mois précédant le renouvellement général des mandats des députés. Ce qui n’est pas le cas ici puisque Alou Bathily a été élu en 2007, tandis que le renouvellement général des mandats des députés est prévu pour 2012. Si aucun des candidats n’a pas obtenu la majorité des suffrages requis, un second tour aura donclieu le 18 octobre 2009. l’Adema absent de ce scrutin En conséquence, le gouvernement, lors du conseil des ministres du mercredi 22 juillet dernier, a pris un projet de décret pour l’exécution du premier tour de l’élection législative partielle dans la circonscription de Kati, conformément aux articles 9 et 10 de la Loi N°02-010 du 05 mars 2002 portant loi organique, qui prévoit les conditions de remplacement des députés en cas de vacance de siège. A signaler l’absence à  cette élection de la première force politique du Mali : l’Adema et qui a surpris les observateurs politiques.

ATT a t’il abandonné l’idée d’un troisième mandat ?

La réponse d’ATT a été on ne peut plus claire. Mais va-t-il respecter sa parole donnée ? Voilà  tout le débat au lendemain de la grande conférence du 8 juin dernier. « Au Mali, ce débat n’existe pas et nous ne sommes vraiment pas à  ce stade. Chez nous les choses sont très claires. Nous n’allons pas rentrer dans des discussions inutiles », C’’est sur ces propos que le Président Touré a abordé le sujet de son futur politique à  la fin de son deuxième quinquennat. Plus loin dans son intervention il ajoute, je cite « une chose est sûre. Moi aussi je voudrais avoir une autre vie plus libre qui me permet d’élever mes petits fils, d’aller cultiver mon champ à  Mopti, d’aller tranquillement à  la mosquée de Mopti. Celle là  n’est pas une vie. Moi aussi J’aimerais être libre, parce que être président dans nos états et surtout du Mali, ce ne sont pas des vacances. Je voudrais vous rassurer que la constitution est claire et elle sera respectée », fin de citation. C’’est donc un Amadou Toumani Touré pressé de quitter le pouvoir qu’on a écouté avec intérêt à  l’occasion du deuxième anniversaire de son investiture. Trois raisons de questionner les propos d’ATT Premièrement, le Président Touré est considéré comme le « guide » de la révolution du 26 mars 1991 ». C’’est lui qui a dirigé le Comité de transition pour le salut du peuple ( CTSP) pendant un an avant d’organiser les premières élections démocratiques qui ont vu la victoire d’Alpha Oumar Konaré. Ce départ sans condition d’un militaire qui a goûté au pouvoir, fait du général ATT un exemple cité dans le monde. Eh bien ! Avant de quitter, il avait dit ceci : « seul un attardé et un fou peuvent diriger ce pays ». Là  C’’était pour répondre aux préoccupations de l’heure qu’il avait donnée cette réponse à  ceux qui le confondaient aux militaires qui ont conduit des transitions et qui sont restés après par la voie des armes. C’’était la nouveauté à  l’époque. Pendant les dix ans du régime Alpha Oumar Konaré, le président du CTSP s’était tourné vers des actions plus caritatives. C’’est ainsi qu’il a crée la Fondation pour l’enfance aujourd’hui dirigée par son épouse. Il fut aussi médiateur dans plusieurs conflits en Afrique. C’’est ce qui a augmenté sa côte de popularité. Mais personne n’imaginait qu’il serait un jour candidat aux élections présidentielles eu égard aux propos qu’il a tenu pendant la transition. En 2002, il s’est présenté en indépendant et a bénéficié de la confiance d’une majorité requise de 64,35% votants contre 35,65 pour Soumaà¯la Cissé. Il devient ainsi deuxième président du Mali démocratique. Les raisons que Amadou Toumani Touré a évoqué pour justifier sa candidature, C’’est de dire qu’il a été sollicité par le peuple malien à  se présenter aux présidentielles. Près de deux décennies après, ses affirmations ne sont pas tombées dans les oreilles d’un sourd. Les maliens lui reprochent jusqu’à  présent de n’avoir pas respecté ses propos. Deuxièmement… Deuxièmement, on se souvient de «bèbiba bolo» (le sauve qui peut), cette expression du Président Touré prononcé le 8 mars 2008. Une expression qualifiée de bavure présidentielle par certains maliens. Puisqu’elle pouvait être traduite comme suit : « on en peut plus, C’’est le sauve qui peut ! ». C’’était dans une atmosphère de crise économique et sociale traduite par de nombreuses manifestations dans les rues de Bamako, que cette phrase avait été dite. D’autres plus proches du pouvoir ou plus flexibles n’avaient pas hésité à  interpréter les propos du président comme un hommage rendu à  la femme, puisque C’’était à  l’occasion de la commémoration de la journée mondiale de la femme. Tout un chacun pouvait interpréter ces mots d’ATT à  sa guise. Des interprétations ont été faites ça et là  et le Président ne s’était plus prononcé dans les médias nationaux. Il a pourtant tiré la couverture sur lui sur les antennes de Radio France Internationale en expliquant ce qu’il avait voulu dire par «bèbiba bolo». Comme pour dire l’opinion nationale ne l’intéressait pas. Et troisièmement… Citons l’exemple Tandja à  ne pas suivre. Le président du Niger est prêt à  modifier la Constitution, ce qui lui permettrait de se présenter à  l’élection présidentielle de décembre prochain. La volonté de Mamadou Tandja de briguer un troisième mandat est d’autant plus grande qu’il est prêt à  enlever l’article concernant la limitation de mandat dans la constitution du Niger. Pour ce faire, il a initié un référendum afin que les nigériens se prononcent sur la question : « le peuple veut encore de lui ? ». Au moment opportun le Mali vivra t-il le même scénario qui voudra que l’auteur du programme de développement économique et social PDES, reste pour achever ses chantiers comme on l’a entendu dans certaines cérémonies ? De pareilles situations se sont déjà  présentées. Au mois de mai, dans son discours pendant la cérémonie de réouverture des mines de Tabakoto et Séguéla dans sa commune, le maire élu du Parti pour la Renaissance Nationale (PARENA),la formation politique de Tièbilé Dramé, principal opposant du pouvoir), a invité solennellement le président Amadou Toumani Touré à  briguer un troisième mandat. Pour, a-t-il déclaré, lui permettre de mener à  terme «les grands chantiers de développement qu’il a engagés». De tels scénarios pourraient se présenter au général Touré et encore. Face à  l’actualité au Niger et de la Mauritanie, le locateur de Koulouba répond : « nous ne voudrions pas que notre appréciation puisse gêner certains pays qui sont face à  certaines situations. Nous n’allons pas faire le meilleur de la classe ! » Cette énième affirmation du Président de la république du Mali laisse t-elle entrevoir un retournement de situation ? Veut-il dire par cette réponse que le Mali ne fait pas exception à  la règle ? Lui seul peut répondre à  ces interrogations. Et malgré tout, l’Afrique se trouve encore face au défi de la démocratisatie.

Anniversaire du 8 Juin, quel bilan pour ATT ?

Le premier mandat d’Amadou Toumani Touré (ATT) a connu des débuts tumultueux du fait de la crise ivoirienne, qui éclata en septembre 2002. Pour le second, entamé, il y a précisément 2 ans, on ne peut pas dire que le Président ait été plus gâté : résurgence des attaques rebelles dans le Nord du pays, hausse vertigineuse des denrées de première nécessité, pétrole au plus haut (redescendu à  des niveaux plus raisonnables depuis), et crise économique mondiale, dont l’impact se fait de plus en plus sentir sur les économies sub-sahariennes. Tous ces facteurs minent l’action d’un gouvernement récemment remanié, et dont l’objectif de croissance de 7,8% en 2009 sera sans doute difficile à  atteindre. Le PDES a-t-il tenu toutes ses promesses ? En plaçant à  la Primature l’un de ses fidèles, en la personne de Modibo Sidibé, ATT a préféré confier la gestion quotidienne du pays à  cet homme réputé travailleur et loyal, pour se concentrer sur les grands chantiers et les promesses du Projet de Développement Economique et Social (PDES), programme sur lequel il s’est fait élire dès le premier tour (71% des voix) en avril 2007. Pas une semaine ne passe sans qu’ATT n’inaugure ou ne pose la première pierre d’un nouvel édifice ou d’une infrastructure : troisième pont de Bamako, palais des sports, hôtel 5 étoiles et centre commercial dans l’ACI 2000, Cité Afriquiya, échangeur multiple, hôpital du Mali, Centrale thermique de Balingué, route de Guarantiguibougou… l’objectif visé n’est autre que de donner un nouveau visage à  notre capitale Bamako et sa région, à  l’occasion du cinquantenaire de l’Indépendance en septembre 2010. Au détriment de l’intérieur ? Outre les routes qui ont permis de désenclaver les régions, il faut reconnaà®tre qu’aucune infrastructure majeure n’y a été lancée, en dehors de la réfection du pont et de l’aéroport de Kayes, et de la construction en cours d’un hôtel de luxe et d’un hôpital à  Mopti, la ville du Président. Le Nord n’est pas mieux loti, puisque le financement du barrage de Taoussa dans la région de Gao, tarde à  être bouclé. Au menu du PDES, l’agriculture est aussi un plat de choix, avec l’ambition de faire du Mali une puissance agricole. Richement doté en terres cultivables, notamment dans le Delta du Niger, le pays possède un énorme potentiel. Pour développer ce secteur, le gouvernement a entrepris la mécanisation à  travers l’installation d’une usine de tracteurs à  Samako, et la mise à  disposition de terres pour les investisseurs internationaux. La Lybie dispose ainsi de 100000 hectares de terres rizicoles dans l’office du Niger, et compte investir 55 millions de dollars. De nombreux entrepreneurs nationaux s’intéressent à  ce secteur, notamment grâce aux incitations mises en place par le gouvernement. En effet, la crise alimentaire de 2008 a servi de prétexte au lancement de l’initiative riz, qui visait à  augmenter la production de 50%. Plus de 42 milliards de F CFA ont été mobilisés pour subventionner les intrants, et avec une production d’1 million de tonnes de riz marchand pour la campagne 2008-2009, l’objectif quantitatif a été atteint. Cela a-t-il pour autant soulagé le portefeuille des consommateurs ? Pas vraiment, et selon un économiste de la place, «le succès de l’initiative riz est mitigé car la spéculation des grands commerçants a entraà®né un maintien des prix, malgré le surplus ». Le Trésor public dans une situation inquiétante « Autant d’argent dépensé alors que les caisses de l’Etat son vides », se lamente Moussa, commerçant à  Dabanani. Car en ce mois de juin, la situation du Trésor a rarement été aussi délicate, avec une dette intérieure estimée à  50 milliards de F CFA selon des sources officielles. En cause, le déficit budgétaire qui peine à  être comblé du fait de rentrées fiscales et douanières moindres, et du coût élevé des subventions pour maintenir les prix de l’eau, de l’électricité, et de l’essence à  des niveaux acceptables par les populations. l’Etat étant le principal client, l’argent circule difficilement, et ce n’est qu’au compte goutte que le Trésor s’acquitte de ses dettes, sans qu’aucune solution de sortie de crise ne pointe à  l’horizon. Les recettes liées à  la production aurifère, et dont les cours sont au plus haut, ne permettent pas de combler les déficits. Ni les privatisations, puisque celle de Sotelma, dont l’Etat attendait au moins 200 milliards de F CFA est bloquée. Les négociations entre Maroc Telecom, l’adjudicataire provisoire, et le gouvernement semblent au point mort. Objectif inavoué : rompre avec l’entreprise marocaine pour faire revenir dans le processus d’autres grands groupes tels que Zain, MTN, Vodafone, et faire monter les enchères… Point positif dans ce marasme économique, l’aide extérieure ne semble pas être affectée par la crise internationale, et nombre de bailleurs (Japon, Chine, BAD et banque mondiale) ont récemment confirmé leurs engagements. Et pourtant, les fonds alloués vont essentiellement aux secteurs sociaux, ou au financement d’infrastructures qui seront construites par des entreprises étrangères. l’incidence de cette aide sur l’activité économique malienne est donc limitée. Un Front politique apaisé Malgré ces difficultés, le président ATT a bénéficié d’un environnement plus que favorable sur le front politique. Humilié lors des Présidentielles et Législatives de 2007, l’opposition, essentiellement représentée par les partis RPM, Parena, et Sadi, est ressortie une nouvelle fois affaiblie des élections communales du 26 avril 2009. Le RPM a perdu la moitié de ses conseillers communaux, le Parena a tout simplement disparu de la capitale, et seul le Sadi s’est maintenu dans ses bastions à  l’intérieur du pays (Koutiala). Quand à  la mouvance présidentielle, la présence en son sein des deux formations arrivées en tête, l’Adema et l’URD, a permis au gouvernement d’endosser une partie de leur succès, comme un plébiscite du PDES, le label désormais adopté par tous ceux qui se reconnaissent du Président ATT. Et pourtant, les occasions pour l’opposition de se refaire une santé ne manquent pas. Les sérieux dysfonctionnements observés à  travers l’affaire du vérificateur général, de Baba Diawara (ancien PDG de la BHM), la grève des magistrats, et le limogeage du procureur et de l’avocat général, démontrent que la Justice malienne est grandement malade. Quant à  l’éducation nationale, elle n’en finit pas de souffrir des grèves à  répétition, de la médiocrité du corps enseignant, de la corruption, et du manque de vision des responsables qui n’ont pas su relever une institution pourtant clef pour l’avenir du pays. Une seconde partie de mandat semée d’embûches Nul doute qu’au final, ATT sera jugé sur sa capacité à  régler les nombreux maux de la société malienne et à  juguler l’impact de la crise internationale. Au moment o๠il aborde le tournant de ce second mandat, le président sera aussi confronté au règlement définitif de la crise Touareg, qui affecte le Nord du pays depuis 2006. l’enlèvement de 7 élus de Tombouctou le 5 juin dernier montre bien que les rebelles n’ont pas renoncé à  la lutte pour le contrôle d’une bande saharienne qui leur permet de se livrer à  toutes sortes de trafic. Mais le pouvoir malien peut désormais compter sur la coopération du voisin algérien, et surtout sur l’appui militaire des Etats-Unis, dont les soldats sont présents dans le Nord et forment des unités d’élite maliennes. Assurant la présidence de l’UEMOA depuis mai 2009, le Mali devra en outre gérer la délicate transition politique en Guinée Bissau, ainsi que les soubresauts politico-familiaux au Togo. Les talents de diplomates de l’hôte de Koulouba, ne manqueront alors pas d’être sollicités. Att va t-il briguer un 3ème mandat ? Mais à  l’heure du bilan de ces deux années, une question est sur toutes les lèvres : ATT va t’il tenter de modifier la Constitution pour briguer un 3ème mandat ? Certains analystes estiment que la mise en place de la Commission Diawara, dont le rapport sur la consolidation de la démocratie a été remis en novembre 2008, était aussi un moyen de tester l’opinion publique sur ce sujet sensible. «Partout dans le monde, ATT possède une aura de démocrate convaincu, et le tripatouillage de la constitution nuirait ainsi beaucoup à  son image », estime Maà®tre Bathily, avocat. l’exemple du Niger, o๠Mamadou Tandja tente de prolonger son bail, foulant au pied la Constitution de son pays, devrait en tout cas faire réfléchir, sur la colline de Koulouba.