Crise malienne : un manifeste pour l’action

Initié principalement par l’ancien Premier ministre Soumana Sako et ses amis regroupés au sein de l’Alliance des patriotes pour la sortie de crise (ADPS), la table ronde globale des partis politiques et de la société civile s’est soldée par la signature d’un Manifeste. Organisée dans le but de créer l’unité de pensée et d’action la plus large possible au sein de la classe politique et des acteurs sociaux, la rencontre a réuni les regroupements politiques et organisations de la société civile du Mali ont donc participé, du 1er et 8 décembre 2012 à  Bamako. Les thématiques débattues étaient relatives notamment à  la Plateforme politique du MNLA, au calendrier des prochaines élections présidentielle et législatives, aux conditions de libération du Nord du Mali et à  la médiation de la CEDEAO. « Le Mali traverse une double crise sécuritaire et politique, la plus grave de son histoire, depuis le coup d’Etat du 22 mars 2012. Les deux – tiers du pays sont sous occupation par des groupes rebelles, terroristes et djihadistes d’origine essentiellement étrangère », voilà  planté le décor dudit manifeste. Et le document d’indiquer que le Mali vit aujourd’hui sous un régime de Transition sous forte influence de la communauté internationale et se trouve confronté aux quatre (4) menaces principales. A savoir, le péril sécessionniste, remettant en cause l’intégrité territoriale et l’unité nationale ; la menace intégriste, sapant la laà¯cité de l’Etat et les fondements de la République ; la menace sur la démocratie ; et la menace terroriste. Le document, articulé autour de cinq engagements cardinaux, est destiné à  servir de source d’inspiration tant pour les pouvoirs publics maliens que pour la communauté internationale. Ainsi, rejette-t-il la Plateforme politique d’autonomie du MNLA. Il sollicite à  l’approfondissement de la décentralisation. En outre, le manifeste refuse toute proposition visant à  organiser des élections avant la libération des chefs-lieux administratifs du Nord et le retour de l’Administration et des Forces Armées et de Sécurité « Nous lançons un appel pressant aux pays du champ non membres de la CEDEAO pour qu’ils s’engagent plus résolument à  soutenir toute intervention militaire visant à  restaurer sans délai l’intégrité territoriale du Mali », invite l’ancien premier ministre,Soumana Sako qui par ailleurs ne tarit pas de remerciements à  l’endroit de la communauté internationale « pour sa mobilisation en faveur de notre pays depuis le début de la crise et l’invitons instamment à  maintenir sa cohésion et sa détermination ». Toutefois, engage-t-il les pouvoirs publics à  reprendre sans délai l’initiative politique et diplomatique du processus de sortie de crise et à  faire preuve de vigilance et de discernement par rapport aux enjeux réels de cette crise et aux marchés de dupes qui pourraient être proposés par divers milieux nationaux ou étrangers.