Hamidou Doumbia : « nous partirons avec notre meilleur soldat »

Le parti Yelema et le M5-RFP Malikura ont signé le 4 décembre 2023 un partenariat « pour le renouveau politique au Mali ». Les deux entités se sont engagées à œuvrer ensemble sur plusieurs questions d’intérêt national, à quelques jours du 4ème Congrès ordinaire du parti Yelema, qui désignera son candidat à la prochaine présidentielle. Entretien avec Hamidou Doumbia, Secrétaire politique et Porte-parole du parti Yelema.

Pourquoi avez-vous opté pour ce partenariat avec le M5-RFP Malikura ?

Nous sommes à une phase importante de la vie de notre Nation et il est utile que les parti politiques qui prônent le changement et qui le disent travaillent à se mettre ensemble pour proposer une alternative. Il est important que nous puissions, en tant qu’acteurs politiques, nous positionner sur un certain nombre de sujets et donner des orientations et des conseils aux autorités de la Transition. Le partenariat est d’abord autour des idées, par rapport au sort qui doit être réservé à l’Accord pour la paix, aux questions de préservation et de renforcement de la démocratie, au respect de la Charte de la Transition…

Au-delà, est-ce le début d’une alliance politique électorale ?

Pour le moment, nous ne parlons pas d’alliance électorale, mais tout est possible. Tout peut advenir. Nous avons l’ambition de gouverner le pays. Il n’est donc pas exclu qu’à terme on envisage une alliance électorale, mais pour le moment ce n’est pas le cas. Nous allons continuer à travailler ensemble sur les thématiques dégagées.

Vous vous opposez à toute candidature du Président ou des autorités de la Transition à la prochaine présidentielle. Pour d’autres, avec la promulgation de la nouvelle Constitution, la voie est dégagée…

Ce qui est certain, c’est que la Charte n’est pas tombée et qu’elle est toujours en vigueur. Si la Charte est toujours là, il est clair que tous ceux qui ont conduit la Transition ne doivent pas se porter candidats aux élections. C’est une question de bon sens.

Le parti a ouvert une procédure d’appel à candidatures pour la désignation du candidat à la présidentielle. Cela pourrait-il aboutir à une candidature autre que celle de Moussa Mara ?

Dès lors qu’on ouvre la candidature, tout est possible. Il est bien possible qu’il y ait une autre candidature que celle de M. Moussa Mara. Le processus est ouvert. Mais une chose est sûre, nous partirons avec notre meilleur soldat.

Quels sont les enjeux du Congrès du 23 décembre prochain ?

Les instances du parti seront renouvelées. Nous allons avoir un nouveau Bureau, avec de nouvelles orientations. Nous allons aussi avoir l’opportunité de choisir notre candidat pour l’élection présidentielle à venir. Nous allons également réfléchir à améliorer notre institution politique.

Yelema : désormais dans une « opposition » affichée à la Transition ?

Jusque-là très mesuré dans ses prises de position vis-à-vis des décisions prises et des actions menées par les autorités de la Transition, le parti Yelema de l’ancien Premier ministre Moussa Mara s’est montré particulièrement critique dans sa réaction suite à l’annonce par le gouvernement du report de la présidentielle, le 25 septembre dernier. Une nouvelle posture qui suscite des interrogations.

Même lorsqu’il était encore membre actif du Cadre des partis et regroupements de partis pour un retour à l’ordre constitutionnel, le parti Yelema prenait soin de ne pas endosser les positions les plus tranchées du directoire contre les autorités de la Transition.

En février 2022, lorsque le Cadre avait décidé de ne plus reconnaitre les autorités au-delà de la date prévue pour la fin de la Transition, Yelema s’était tout simplement désolidarisé de cette décision.

« Il y a eu des décisions que nous ne partagions pas, parce que le Cadre n’est pas une plateforme politique, encore moins un parti politique, juste un cadre d’échanges. Nous nous retrouvons sur des sujets sur lesquels nous travaillons à avoir le maximum de consensus, mais, s’il n’y a pas de consensus, je pense que les partis ont leur liberté de parole », se justifiait le 18 août 2022 le Président Dr. Youssouf Diawara. Pour certains, ces prises de position mesurées étaient aussi en partie guidées par le dossier judiciaire qui pesait sur le fondateur de Yelema. En novembre 2021, il avait été convoqué au Pôle économique de Bamako pour une affaire de malversations financières. M. Mara a rejeté en bloc ces accusations.

Lors du référendum du 18 juin 2023, Yelema, contrairement à d’autres formations politiques qui s’étaient clairement rangées dans les camps du « Oui » ou du « Non », a appelé chaque militant  et sympathisant à voter en accord avec « ses propres convictions », s’abstenant de donner une consigne ou d’opter pour un appel au boycott, même si le parti avait indiqué regretter le fait que le nouveau texte constitutionnel n’ait pas pris en compte ses préoccupations et ignorait les grands principes qui doivent guider les actions publiques et la pratique institutionnelle du pays. Le Porte-parole du parti, Hamidou Doumbia, pas en phase avec cette décision, a même milité dans une association prônant clairement le non pour la constitution.

Le ton du communiqué du parti Yelema en date du 25 septembre, en réponse au report de la présidentielle initialement prévue en février 2024, a été, contrairement à ses positions antérieures, l’un des plus virulents parmi les nombreuses réactions suscitées au sein de la classe politique.

« Langage de vérité »

La prolongation de fait de la Transition est-elle celle de trop, qui fait basculer le parti Yelema dans le rang des partis ou regroupements de partis politiques clairement « opposés » aux autorités de la Transition ? Cela semble être le cas. Mais, à en croire son Secrétaire politique et Porte-parole, Hamidou Doumbia, il n’en est rien.

« Le parti s’est toujours inscrit dans une opposition contre les mauvaises pratiques. La transition n’est pas une période où il y a une opposition et une majorité. Mais, à chaque fois qu’il y aura mauvaise pratique, le parti aura le courage de s’y opposer. C’est cette posture que nous avons depuis le début de la Transition ». 

« Quand nous pensons qu’il y a des actions qui sont positives, nous le disons. Quand il y a des actions qui ne sont pas justifiables et qui, pour nous, ne sont pas claires, nous avons toujours eu le courage de le dire et nous continuerons à le dire quoi que cela puisse nous coûter », poursuit-il.

Pour le Porte-parole de Yelema, le communiqué du 25 septembre n’est pas virulent, mais plutôt « véridique ». « Nous sommes dans une période de transition et nous ne pouvons pas parler d’opposition claire. Les partis politiques doivent certes accompagner la Transition, mais cela ne veut pas dire qu’ils doivent être dans une posture de bénis oui-oui et accepter tout ce que la Transition pose comme actes. Je pense que Yelema est dans cette dynamique. Ils ne sont pas dans une opposition déclarée, mais ils sont en train de dénoncer ce qui ne va pas selon eux », analyse Jean-François Marie Camara, enseignant-chercheur à la Faculté des Sciences administratives et politiques de l’USJP.

Moussa Mara : « Il faut qu’on travaille à la réussite de la Transition plutôt que de s’ériger en opposant »

Alors qu’il a prononcé le premier discours du Cadre des partis politiques pour la réussite de la Transition, désormais Cadre pour un retour à l’ordre constitutionnel, l’ancien Premier ministre Moussa Mara le dit d’emblée : il n’est plus en phase avec certaines décisions de ce regroupement politique. Il en explique les raisons.

Pourquoi avez vous pris vos distances avec le Cadre ?

Personnellement, il y a des positions que le Cadre a pris que je ne partage pas. Cela n’engage que moi. Par exemple, en février dernier, quand ses acteurs ont donné un ultimatum aux autorités de la Transition pour leur dire que dans quelques temps, si les choses ne bougeaient pas, ils n’allaient plus les reconnaître. Pour moi, ce n’est pas une position constructive. Quand le Cadre a changé de nom récemment, pour dire que ce n’est plus le Cadre pour la réussite de la Transition mais le Cadre pour le retour à l’ordre constitutionnel, j’ai dit que ce n’était pas conforme à l’esprit même de la création du collectif. Il a été créé pour aider les autorités de la Transition à réussir, et dans cela il y a les élections, mais pas que. Il faut aujourd’hui qu’on essaie de travailler à la réussite de la Transition plutôt que de s’ériger en opposant. Une transition ne doit pas avoir d’opposants.

Mais pourtant vous étiez, à sa création, au devant de ce collectif…  

C’est vrai que j’ai prononcé le premier discours de présentation du Cadre, avec la permission du Président de Yelema et de tous ceux des partis politiques qui constituent le regroupement. Étant un initiateur du regroupement, ils m’ont laissé présenter le premier discours, mais depuis cette présentation je n’ai pas parlé une seule fois au nom du Cadre, parce que je ne suis plus Président de parti.

Vous revenez d’une tournée dans la région de Kita. Est-ce déjà la mobilisation pour les élections futures ?    

Depuis 12 à 13 ans, avant même que je ne sois Premier ministre, je tourne dans le pays tout le temps. Un acteur politique doit être constamment en action, aller là où les citoyens vivent, discuter avec eux, comprendre ce qu’ils vivent pour trouver des solutions. La politique, c’est essayer de trouver des solutions aux problèmes des gens. On ne peut pas le faire si on ne connaît pas les gens et on ne peut pas connaître les gens en étant à des milliers de kilomètres d’eux. C’est pour cela que je tourne tout le temps, même en dehors de toute période électorale. C’est dans ce cadre que je suis allé à Kita.

Mali – Crise politique: après la stupeur, les réactions des acteurs politiques

La confusion a longtemps persisté durant les heures qui ont suivies l’arrestation le 24 mai du Président de la transition Bah N’daw  et de son Premier ministre Moctar Ouane, après l’annonce d’un nouveau gouvernement. Mais la déclaration le lendemain du Vice-président de la Transition, le  colonel Assimi Goïta, a clarifié la situation. Les deux désormais ex-dirigeants de la transition ont été mis « hors  de leurs prérogatives » par l’homme fort de l’ex-junte. Un coup d’Etat de plus que la classe politique dans sa quasi-totalité a condamné.

II a été le premier à avoir pris position face à ce qui était encore désigné dans les premières heures de l’arrestation comme une « tentative de coup de force ». L’ancien Premier ministre Moussa Mara a condamné « sans équivoque » toute prise de pouvoir par les armes, avant d’appeler à la libération des détenus et au dialogue.

« Je demande la libération sans condition des responsables et la poursuite normale de la Transition. Seul le dialogue peut nous permettre de dépasser les incompréhensions et d’avancer ensemble vers le retour à un ordre constitutionnel normal », a insisté celui qui a également appelé à « mettre notre pays au-dessus de nos intérêts personnels ».

Le jour suivant, le 25 mai, son parti, Yelema, a dans un communiqué signé du Président Youssouf Diawara rappelé aux uns et aux autres que « l’extrême profondeur de la crise multidimensionnelle que traverse notre pays exige de chacun de nous d’agir avec responsabilité et exemplarité ».

De son côté, Housseyni Amion Guindo, Président de la Codem et de la plateforme Jiguiya Koura, s’est également dressé contre « les évènements en cours dans notre pays » et a exigé « la libération immédiate et sans conditions » du Président de la transition Bah N’Daw et du Premier ministre Moctar Ouane.

Même son de cloche à l’URD qui, en plus,  a exigé l’instauration d’un dialogue inclusif dans le but de « parvenir rapidement au retour à une situation normale susceptible de conduire le processus de transition à terme dans les délais impartis ».

Manque de concertations

L’Action républicaine pour le progrès (ARP), coalition de partis politiques  portée par l’UDD de Tiéman Hubert Coulibaly est allée plus loin.  Elle a invité à la concertation de l’ensemble des forces vives de la nation en vue de « sauver la République » et a demandé la recomposition du CNT conformément à la charte de la Transition.

Pour le Dr. Abdoulaye Amadou Sy, Président de la Coalition des forces patriotiques (COFOP), un regroupement issu de l’ancienne majorité présidentielle, à partir du moment où le pays est dans une situation anormale, où ceux qui gèrent le pouvoir sont des personnalités nommées, la gestion demande « beaucoup plus de concertations avant la prise de grandes décisions ».

 « L’armée n’a pas été concertée, or c’est elle qui dirige. C’est elle qui a fait son coup d’État et ce sont les militaires qui ont le pouvoir. Le CNSP n’existe plus du point de vue légal, mais dans les faits c’est tout le contraire », a-t-il réagi.

Retour à l’ordre constitutionnel ?

La plateforme An ko Mali Dron, membre du M5-RFP et présidée par Mme Sy Kadiatou Sow, a pour sa part, dans une déclaration, insisté sur « le respect des fondements, des valeurs et des principes de la République » qui « s’impose à toutes les composantes de la Nation et particulièrement aux forces de défense et de sécurité ».

Ce regroupement, dont font partie les Fare An Ka Wuli de l’ancien Premier ministre Modibo Sidibé, a aussi exigé la « libération immédiate du Président, du Premier ministre et de toutes les personnes arrêtées ».

L’Alliance pour le Mali (EPM) a, pour sa part  après avoir condamné « toute prise de pouvoir par la force »,  réaffirmé sa volonté de soutenir le processus de transition civile en cours dans notre pays conformément à la charte et reste « intransigeant au respect du délai de la transition qui est de 18 mois ».

Mais il semble évident qu’avec la nouvelle donne sociopolitique, le chronogramme électoral des futures élections générales, publié le 15 avril dernier et fixant le premier tour de l’élection présidentielle au 27 février 2022, sera difficile à tenir.

Mohamed KENOUVI

 Cet article a été publié dans Journal du Mali l’Hebdo n°320 du 27 mai au 02 juin 2021 

Partis politiques : ces présidents qui cèdent le fauteuil

Le 12 décembre dernier lors du 3ème congrès ordinaire du parti Yelema, Moussa Mara passait le témoin à Youssouf Diawara pour prendre les rênes, consacrant une alternance à la tête du parti, plutôt rare au sein de la classe politique malienne. Le 26 décembre, lors du 7ème congrès ordinaire du Parti CNID-Faso Yiriwaton,  Maitre Mountaga Tall, Président du parti depuis sa création, a également annoncé ne plus renouveler son mandat.

Cette nouvelle dynamique au sein de la classe politique marquerait pour certains le début du renouvellement tant réclamé ces dernières années de l’échiquier politique national.

« Je refuse d’être un président d’honneur ! Un président fondateur qui décide encore de tout, à l’ombre de son salon climatisé et sans qui aucune initiative ne sera prise ! Non je reste un militant et je continuerais à servir YELEMA et le Mali avec tous. En soldat loyal et discipliné et qui suivra les instructions données par la nouvelle direction du parti », avait indiqué sans ambage Moussa Mara  face aux congressistes de son parti.

L’ancien Premier ministre qui a toujours pris à cœur le combat de l’alternance au sein des partis politiques envoyait ainsi un signal fort au reste de la classe politique en cédant les rênes de son parti à terme de son mandat.

Mais si cette décision en guise d’exemple a été globalement très bien accueillie  par les militants non seulement du parti Yelema mais bien au-delà, elle soulève tout aussi des interrogations sur la personne  qui sera éventuellement désignée candidat de Yelema lors de la Présidentielle de 2022.

Entre stratégie électoraliste et retrait

Pour certains analystes, même en n’étant plus ni président en exercice ni d’honneur du parti Yelema, Moussa Mara reste de facto le propable futur candidat du parti.

« Son départ de la tête de Yelema est purement stratégique. Je ne le vois pas en termes de véritable alternance politique.  C’est pour marquer l’esprit de la masse populaire et jouir d’une certaine popularité pour les élections à venir », clame Bréhima Mamadou Koné, politologue.

En revanche, pour le politologue, le retrait annoncé de Maitre Mountaga Tall qui entend  demander au prochain congrès extraordinaire du CNID prévu en mai 2021 de ne pas renouveler son mandat à la tête du parti, répond au besoin de l’alternance démocratique au sein de ce parti.

« C’est pour permettre à la jeune génération au sein de son parti d’émerger. Il a lutté pendant 30 ans et à un certain moment il faut passer le flambeau à la jeune génération », soutient-il.

Ces deux cas de figures qu’il ne faut pas juxtaposer selon Bréhima Mamadou Koné, s’inscrivent dans la droite ligne du discours tenu en masse aujourd’hui au sein de l’opinion publique, favorable à une alternance au sein des partis politiques.

Mais, indique-t-il, ces chefs de partis qui passent la main demeureront dans la majorité des cas,  des faiseurs de rois au sein de leurs différents formation politiques.

Moussa Mara, candidat de Yéléma

Quelle motivation pour votre candidature ?

Je souhaite que notre pays tourne définitivement le dos à tous les maux qui ont divisé les Maliens, tendu le tissu social et amené nos compatriotes à douter d’eux-mêmes, de leur pays et de leurs leaders.

La priorité des priorités ?

Le renouvellement et le rajeunissement du leadership, car l’action de nos responsables publics, sur plusieurs décennies, a été déterminante dans l’enlisement de notre pays.

Sa vision :

La sécurité. L’application diligente et accélérée de l’accord pour la paix, conjuguée à la conduite hardie de la réforme des secteurs de la défense et de la sécurité, avec l’exécution totale des lois d’orientation et de programmation militaire, clarifieront un peu la situation sécuritaire. Nous devons intégrer définitivement que l’insécurité est la conséquence de déficits de leadership, de gouvernance, d’administration du pays, de fournitures de service aux populations et de pauvreté chronique en certains endroits de notre territoire. Il est de ce fait indispensable d’agir sur ces causes si on veut inscrire le Mali dans la voie de la sécurité durable.

L’économie (Emploi, industrialisation, financement des dépenses publiques)La gouvernance économique et le pilotage stratégique de ce secteur sont à réinventer, avec des hommes et des femmes qui s’y connaissent, dans le cadre d’un partenariat fécond avec le secteur privé. Nous devons privilégier la création de valeur et les secteurs qui créent de l’emploi. L’industrialisation de notre pays se fera par la conduite des réformes convenues avec les industriels, de manière déterminée et dans la durée. Nous nous orienterons vers la production primaire pour soutenir l’industrialisation, mais aussi tertiaire pour permettre l’essor des économies locales et urbaines et la mise en place de nombreux métiers (nouvelles technologies, services aux personnes…) qui aideront l’emploi des jeunes. Nous travaillerons à assainir la gestion des finances publiques, à accroitre les recettes fiscales propres, à simplifier et à rendre transparentes les règles fiscales, à limiter certaines subventions et exonérations qui perturbent la concurrence entre les opérateurs, à lutter profondément contre la corruption dans les régies financières et à améliorer le climat des affaires au Mali.

La gouvernance et la lutte contre la corruption sont la seconde priorité, après le renouvellement et le rajeunissement du leadership. Les effets de la corruption sur notre pays sont plus graves que l’insécurité ou la rébellion au nord. Nous devons lutter farouchement contre la corruption des élites, qui fait le plus de ravages sur l’économie et la société. Cela contribuera à redonner confiance aux Maliens en leurs élites. La systématisation des déclarations de patrimoine, avec le contrôle de leur sincérité, la mise en place d’un dispositif de dénonciation et de protection des lanceurs d’alerte, la généralisation de l’utilisation des nouvelles technologies pour recueillir des preuves, l’accélération du fonctionnement de la justice sur les dossiers de contrôle, le renversement de la charge de la preuve, comme c’est le cas au Sénégal, seront quelques mesures que nous mettrons rapidement en place. L’objectif est d’obtenir des résultats palpables dans les six premiers mois du mandat.

Les infrastructures. Notre pays fait face à quelques défis stratégiques qu’il est indispensable d’évaluer et il faut s’organiser pour y faire face, avec l’objectif de mieux nous préparer et donc d’améliorer nos chances pour les gérer. Il s’agit de ceux liés à la démographie, rapportée à l’urbanisation, aux changements climatiques, impactant la sécurité alimentaire, à l’accès à l’eau et à l’énergie, au numérique et à sa généralisation indispensable. Nous devons travailler à situer notre pays dans le sillage de la maitrise de ces cinq grands défis afin de l’inscrire dans le concert des nations qui gagnent à l’orée de 2030, à travers une transition démographique effective, un réseau de villes en harmonie avec les campagnes, dans le cadre d’un équilibre territorial effectif, la maitrise de l’eau et une plus grande productivité agricole, la généralisation des énergies renouvelables, dont le solaire, et l’accès à l’électricité pour la majorité des Maliens et un pays baignant dans le numérique en créant de la richesse grâce à ses avantages.

La société (Santé, éducation, droits humains)Nous nous engageons à doter pendant le mandat les 800 CSCOM qui manquent de médecins. Nous allons atténuer le coût des soins et des médicaments grâce à une assurance maladie universelle au bénéfice de tous les Maliens. Le système éducatif privilégiera la production et la créativité et nous donnerons une seconde chance aux jeunes grâce à un dispositif de formation professionnelle adaptée. En rapport avec les Objectifs de développement durable, nous travaillerons à ce qu’aucun Malien ne soit laissé pour compte et veillerons à accroitre les revenus ou à diminuer les peines de tous ceux qui vivent avec moins de 1 000 francs CFA par jour.

La politique étrangère.  L’intégration régionale ouest-africaine, prioritaire, puis continentale sera la pierre angulaire de la politique étrangère. La défense des intérêts de notre pays et l’équidistance vis-à-vis des puissances étrangères guideront nos actions, de même que le soutien au multilatéralisme. La protection et la promotion des Maliens de l’extérieur seront les déterminants de nos rapports avec tous les pays.

La culture. C’est une source de création de richesses parmi les plus importantes de notre pays. Le Mali est d’abord connu à l’extérieur pour sa riche culture. Nous augmenterons le budget de la culture de 25% chaque année, pour le multiplier par deux avant la fin du mandat. Nous protégerons les créateurs contre toutes les pirateries et les ferons bénéficier d’assurances pour permettre à nos artistes d’être à l’abri du besoin. Nous promouvrons la consommation de nos productions locales au niveau de l’État et soutiendrons fortement l’artisanat, qui est un outil de promotion culturelle et de développement économique. La culture, facteur de brassage entre les Maliens et d’intégration sociale, sera soutenue à travers quelques manifestations culturelles, locales, régionales et nationales.

CMP : toujours vivante ?

Au fur et à mesure que les échéances électorales s’approchent, des partis membres de la Convention de la majorité présidentielle (CMP) jettent l’éponge. Le retrait de Yelema de Moussa Mara et du CAP de Racine Thiam, ainsi que la démission du ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Mamadou Ismaila Konaté, témoignent du malaise au sein du regroupement. Pire, pour certains, ce n’est qu’un début.

Créée le 7 septembre 2014 par plus d’une soixantaine de partis politiques, la Convention de la majorité présidentielle (CMP) avait pour objectif de défendre et de soutenir le programme politique du Président IBK. Trois ans après, le malaise s’installe. Il y a plus d’un an, SADI d’Oumar Mariko et l’ADP – Maliba d’Amadou Thiam donnaient le la du départ. Surviendra ensuite la démission de Racine Thiam de son poste de Directeur de la communication de la Présidence, suivie, le 28 octobre dernier, de la formalisation de son rapprochement avec l’URD, principal parti de l’opposition. Une divergence de vues dans la gouvernance du pays aurait motivé ce départ. Puis vint le tour du parti Yelema de l’ancien Premier ministre Moussa Mara de lâcher ses alliés d’hier, le 8 juillet 2017, retrait acté lors du 2ème congrès du parti, les 18 et 19 novembre à Mopti. Contrairement au CAP, Yelema n’a pas rejoint l’opposition, préférant adopter une position médiane.

La majorité affaiblie

Selon Mamadou Doumbia, député ADP – Maliba, ces départs s’expliquent par l’ambition de certains chefs de partis de se présenter aux élections à venir. « Les gens ont composé avec la majorité, mais avec l’approche des élections, certains choisissent de partir pour se présenter ». Selon lui, la majorité est affaiblie, mais « c’est à elle de travailler suffisamment. » Pour le chef de file de l’opposition, l’Honorable Soumaila Cissé, « la majorité n’existe que de nom ». Même la CODEM, selon lui, est confronté à des difficultés au sein de la CMP. Mais, d’après Mamedi Sidibé, député RPM, la majorité se porte bien. D’ailleurs, « nous avons la majorité absolue rien qu’avec le RPM à l’Assemblée nationale », souligne-t-il. « C’est dans le souci de fédérer les enfants du Mali pour faire face aux enjeux actuels que la CMP a été créée, car ce qui compte pour IBK, c’est le Mali ». Mais la démission du ministre de la Justice, le 27 novembre, confirme éloquemment, aux yeux de certains, la discorde qui régnerait au sein du gouvernement.

Yelema quitte la majorité présidentielle

Après quatre mois de suspension de sa participation à la majorité présidentielle, le parti Yelema a quitté la majorité présidentielle. Une décision qui fait suite au constat des « dérives » du régime actuel et son incapacité à trouver les solutions aux maux de la société.

Après avoir soutenu le président Ibrahim Boubacar Keïta au second tour de la présidentielle, en 2013 et l’avoir accompagné pendant 3 ans, le parti Yelema se retire de la majorité présidentielle, non sans amertume. « Nous avons soutenu le président (IBK) sur la base de son programme. Notre président a été nommé ministre et a assumé les fonctions de Premier ministre. Mais force est de constater que trois ans après, la grande majorité des attentes des populations n’a pas été comblée et nous constatons une dérive totale qui mène le pays vers des lendemains sans issue », affirme Monsieur Amadou Aya, Secrétaire politique du parti Yelema.
Le parti en veut pour preuve, l’insécurité qui gangrène le nord et maintenant le centre du pays. Yelema reproche également au gouvernement de « ne pas être à l’écoute de la population ». L’une des raisons qui ont, d’ailleurs conduit le parti à suspendre sa participation à la majorité présidentielle, lors du processus de révision constitutionnelle. Car si Yelema soutenait la révision constitutionnelle, il estimait que le moment n’était pas opportun et jugeait le processus pas assez inclusif. Des arguments qui justifient la fin de l’alliance entre le parti de Moussa Mara et le camp du régime du président IBK.

Une opposition dite « républicaine »

Désormais, dans l’opposition, le parti entend garder son indépendance et n’entend pas s’allier à une opposition dite « républicaine ». Le parti qui souhaite un renouvellement de la classe politique à travers de nouvelles façons de faire, ne jure que par l’alternance, en 2018. Et il ne s’agit pas seulement pour eux de changer le parti au pouvoir et ses alliés, mais de changer profondément la classe politique. Même ceux qui ne sont pas actuellement au pouvoir, ne sont pas plus crédibles aux yeux du parti Yelema. Car « la plupart d’entre eux étaient aussi de la majorité, étant issu du parti majoritaire du 26 mars 1991, notamment le parti ADEMA », soutient le Secrétaire politique de Yelema. Ne pourrait-on pas faire le même reproche au parti Yelema qui a aussi exercé le pouvoir ? « Nous sommes comptables de notre bilan et nous l’assumons », ajoute Monsieur Aya.

Réaffirmant la volonté de son parti de contribuer au changement, en 2018, le parti Yelema n’entend pas cependant être la seule force à l’incarner. « L’alternative ne se trouve pas que dans Yelema. Il y a d’autres hommes et femmes de valeur qui peuvent incarner cette alternance. Nous sommes conscients qu’un parti seul ou un homme seul ne peut faire ce changement. (…) Si ce choix ne se portait pas sur nous, nous sommes prêts à mettre de côté notre candidature pour soutenir cet homme ou cette femme », conclut Monsieur Aya.

Moussa Mara : « Quand vous êtes critiqué des deux côtés, c’est la preuve de votre neutralité »

Ancien Premier ministre et Président du parti Yelema, Moussa Mara, qui a annoncé dimanche 9 juillet la suspension de la participation de son parti aux activités de la majorité présidentielle, revient sur les raisons qui ont motivé ce choix. Il aborde également les sujets de la révision constitutionnelle et de l’élection présidentielle de 2018.

Yelema vient de quitter la majorité présidentielle. Quelles en sont les raisons et pourquoi maintenant? 

Par lettre envoyée à la direction de la majorité présidentielle, j’ai signifié que Yelema suspendait sa participation aux activités de la CMP. Une seule raison a motivé cette décision. A la suite du report de la date du référendum, une réunion de la majorité a demandé aux partis membres de proposer les corrections qu’ils entendaient apporter au projet de révision de la Constitution. Nous avons envoyé nos propositions, qui correspondent d’ailleurs à la plupart des propositions des opposants à ce projet. Nous avons été surpris de constater que le Gouvernement, en principe issu de la majorité, n’entendait pas apporter de modifications au texte, selon les dires du ministre en charge de la question. Nous avons donc saisi la CMP pour nous édifier sur cette incohérence entre sa position et celle du Gouvernement. Nous n’avons pas reçu de réponse. Le parti en a tiré ses conclusions et profité de l’occasion pour insister encore une fois sur la nécessité de conduire le processus de révision de manière consensuelle.

Votre parti se réclame-t-il désormais de l’opposition ou du centre? 

C’est aller vite en besogne que de classer Yelema dans un camp. Nous n’en sommes qu’à la suspension de notre participation à la majorité. Si nous devions quitter cette dernière, il est clair que nous n’irions pas à l’opposition ou dans un quelconque autre camp, car nous estimons que l’essentiel pour le Mali ne réside pas dans ce type de démarche. La classe politique malienne a besoin d’une profonde restructuration. C’est cela l’enjeu pour Yelema.

Concernant la révision constitutionnelle, vous ne partagiez pas les mêmes avis que la majorité présidentielle. Pour beaucoup, c’est une politique « opportuniste » que vous pratiquez. Que répondez-vous à cela? 

Votre question est opportune. Si vous suivez l’actualité, vous verrez que nous sommes aussi très vertement critiqués par ceux qui s’opposent à la révision actuelle de la Constitution. Quand vous êtes critiqué des deux côtés, c’est la preuve de votre neutralité et de votre indépendance vis-à-vis des deux camps. C’est ce que nous défendons aujourd’hui. Nous voulons que le changement de notre Constitution ne soit pas un enjeu politique ou une occasion de confrontation, mais un exercice consensuel qui réunisse l’ensemble des Maliens. C’est pourquoi nous demandons plus de concertations et de discussions afin d’aboutir à une solution consensuelle. Dans un climat de passion, la modération n’a généralement pas bonne presse, mais, à moyen terme, c’est elle qui mène sur la voie de la construction.

L’opposition, à travers la plateforme « An tè A bana » continue sa mobilisation contre la révision constitutionnelle. Une nouvelle marche est prévue ce samedi. Allez-vous y participer? 

Non, Yelema ne participera pas à cette marche, comme aux marches précédentes. Si vous lisez nos communiqués, vous verrez que nous appelons au dialogue, même si l’initiative doit d’abord venir du Gouvernement. Les opposants au projet sont parfaitement dans leur droit de manifester, et ce droit n’est pas négociable, mais nous n’y prendrons pas part.

Le fait que votre parti quitte la majorité présidentielle vous libère de tout engagement politique envers elle. Êtes-vous déjà dans la perspective de l’élection présidentielle de 2018 ?

Je vous signale d’abord que nous n’avions aucun engagement politique qui contraignait notre liberté d’action et de mouvement. Nous avons présenté des candidats, lors des élections passées, contre des candidats de partis de la majorité et nous pourrons le faire de nouveau en 2018 à la présidentielle sans quitter la majorité. Nous avons régulièrement communiqué sur ces aspects. La décision de la suspension, comme nos positions relatives à la révision constitutionnelle, n’ont rien à voir avec les prochains scrutins.

Quid de votre candidature au poste de Maire du District de Bamako? 

Avec le énième report de cette élection, le sujet est de moins en moins d’actualité.

Quels sont les projets à court et long terme de Yelema?

Comme tout parti politique, se renforcer, améliorer l’implantation sur le territoire et à l’extérieur, réfléchir aux idées permettant de donner à notre pays une nouvelle route vers l’avenir et travailler à conquérir le pouvoir pour le faire. Yelema est un parti de construction. Avec d’autres acteurs politiques, mais aussi de la société civile, il partage de nombreuses analyses pour restructurer, renouveler et rajeunir le leadership public et politique dans notre pays. Il travaillera avec ceux-ci dans cette optique.

 

 

 

Mali : Ils feront la Une en 2017

2017 promet d’être riche en événements au Mali, quel que soit le domaine de la vie socio-économique et politique. Chacune de ces personnalités va marquer à sa façon l’actualité de l’année qui arrive.

Economie : Moussa Ismaïla Touré, « Monsieur Investir »

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Le Directeur Général de l’Agence pour la promotion des investissements (API) sera au cœur de l’actualité en 2017. Alors que le Mali mise sur un retour des partenaires économiques mais aussi sur l’investissement interne pour mener à bien ses projets de développement, l’ancien arbitre international de basketball, et ancien cadre de Coca Cola, en poste à l’API depuis février 2015, met toute son expertise en management et développement des affaires, entre autres, pour attirer ceux qui s’intéressent au Mali et à son potentiel, essentiellement dans les secteurs de l’agriculture, l’agro-business, les infrastructures, ou encore l’élevage. Pour ce faire, l’équipe de « Monsieur Investir » prévoit notamment la publication en janvier d’un Guide Investir Mali, la tenue en septembre d’un Forum international à Bamako, et la mise en place d’une stratégie de communication pour changer l’image véhiculée par le pays hors de ses frontières. Pour réussir ces challenges, Moussa Ismaïla Touré entreprend en parallèle une restructuration de l’API, qui devrait la rendre plus agile et plus efficace.

Politique : Moussa Mara peut-il rebondir ?

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En cette fin d’année 2016, l’actualité politique place Moussa Mara sous les feux de la rampe.  L’ancien Premier ministre, président du parti Yèlèma, créé en juillet 2010, et candidat malheureux à la présidentielle de 2013 avec 1,5% des voix, est mis en cause dans « les évènements de Kidal » de mai 2014. Les conclusions du rapport de la commission d’enquête parlementaire, le tiennent responsable des attaques atroces contre les symboles de l’État (les forces armées maliennes et de sécurité, l’administration et les édifices publics). La commission a demandé à ce qu’il soit traduit devant la Haute cour de justice. « Son éventuel procès aura besoin d’une longue instruction, au minimum deux ans, dépassant largement le reste du mandat d’IBK », explique un juriste. Comment le candidat déclaré pour la mairie du District de Bamako et probable candidat pour la présidentielle de 2018, va-t-il gérer cet éventuel rallye judiciaire ? Qui connaît l’homme peut parier qu’il a les capacités de se défendre, voire d’en faire un argument de campagne.

Sécurité : Alghabass Ag Intalla, le vent du nord

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Il sera certainement de ceux qui souffleront le chaud et/ou le froid sur le processus de paix et particulièrement l’aspect sécuritaire de sa mise en œuvre en 2017. Alghabass Ag Intalla, secrétaire général du HCUA, a repris la présidence tournante de la CMA pour six mois, succédant à Bilal Ag Chérif, secrétaire général du MNLA. Ce Touareg Ifoghas fut député de Kidal pendant deux mandats et connaît bien les rouages de la politique malienne. Ses liens avec les notabilités locales et son réseau étendu aussi bien au Mali qu’ailleurs dans le monde, devraient permettre à celui qui croit en la négociation, d’être l’homme du dialogue qui pourrait redynamiser la mise en œuvre de l’Accord. Sa première action en tant que président ne s’est pas fait attendre, puisque, dans un communiqué en date du 19 décembre, il a annoncé suspendre la participation de la CMA au Comité de suivi de l’Accord (CSA) et a appelé à une rencontre urgente de haut niveau avec la médiation internationale. « Un moyen de pression », dit-on dans son entourage, pour sortir « la partie gouvernementale de sa léthargie » et faire avancer l’Accord.

Société : Ousmane Madani Chérif Haïdara, à la barre en 2017

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Fin 2016, il aura, à l’occasion du Maouloud, montrer toute l’étendue de sa popularité au Mali et au-delà. En remplissant le stade du 26 mars de fidèles venus du monde entier (150 000 personnes selon d’Ansar Dine International) pour écouter son prêche et surtout en affichant cette image de rassembleur avec autour de lui les leaders politiques et religieux de tout bord, au premier rang desquels le président de la République, Ousmane Chérif Madani Haïdara s’est définitivement posé en acteur incontournable de la vie sociale malienne. Sortant bien souvent de son rôle de religieux, il s’est investi dans plusieurs causes humanitaires mais aussi dans des missions de bons offices, à l’instar de celle qui le mettra à la une en 2017. Il est en effet cité à comparaitre dans le « procès Sanogo ». Il y sera en tant que témoin du ministère public, lui qui était en 2012, intervenu auprès de la junte pour obtenir la libération des ministres emprisonnés après le coup d’État.

Sport : Djeneba N’Diaye, graine de championne

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Pour aspirer à la victoire finale de son Afrobasket 2017, l’équipe du Mali aura sûrement besoin de Djeneba N’Diaye. À seulement 19 ans, la meneuse du Djoliba A.C a déjà tout d’une grande, et son jeu ne fait que se bonifier au fil des rencontres. Du haut de son 1m67 et de ses 63 kg, la jeune athlète possède des qualités de perforation qui lui permettent de mettre à mal les défenses les plus hermétiques. Elle fait également preuve d’esprit d’équipe, faisant briller ses coéquipières. Véritable tireuse d’élite, elle peut prendre feu, enchaîner les paniers et changer le cours d’un match. Championne du Mali avec les dames du Djoliba A.C cette saison, la native de Medina-Coura possède un palmarès déjà bien fourni. Elle a remporté tous les trophées Afrobasket au sein des catégories jeunes du Mali, avec en prime les titres de MVP et de meilleure marqueuse. « Le basket est ma passion, mon plaisir, ma vie. Je n’ai eu que des moments de plaisir depuis le début de ma carrière », s’enchante-t-elle.

Culture : Dawala rythme le Mali

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Le « Wati-Boss » qui n’est plus à présenter du haut de ses seize années d’expérience dans le showbiz, continue d’entreprendre. Badiri Diakité alias Dawala s’occupe aujourd’hui entre autres des carrières de The Shin Shekai, Black M, Lefa ou encore Maître Gim’s, dont le concert à Bamako clos en beauté l’année 2016. Après la musique, c’est dans le cinéma que le Franco-malien s’est lancé cette année en produisant « La Pièce », un long métrage sorti en octobre dernier et premier film français distribué par la major américaine Sony Music. Alors qu’on annonce l’ouverture dans les prochains mois de son studio de production aux standards européens à Bamako, c’est à Bercy, grande salle de spectacle parisienne, qu’il donne rendez-vous au public le 23 septembre 2017 pour un méga concert. Fidèle au concept du célèbre chanteur sénégalais Youssou Ndour, la grande soirée « Le Mali à Bercy », organisée à l’occasion de la célébration de la fête de l’indépendance, réunira sur scène plus d’une dizaine d’artistes phares de la scène malienne.

 

Majorité : « Quand le moteur est grippé, la voiture fait du sur place »

En deux mois, une dizaine de députés ont quitté les rangs de la majorité présidentielle, ne partageant plus les mêmes aspirations politiques que le RPM, principal parti au pouvoir. Face à ces défections, la majorité n’entend pas se laisser abattre.

C’est sans précédent. En l’espace de deux mois, plus de dix députés ont décidé de quitter les rangs de la majorité présidentielle. C’est bien la première fois depuis le début de la législature, que des élus quittent le pouvoir pour se tourner vers l’opposition. On rappelle que l’ADP-Maliba a été le premier parti à prendre ce chemin en août dernier. Cette formation, renforcée par quatre députés démissionnaires du RPM, vient d’annoncer son alliance avec le SADI, qui dispose de cinq députés, pour créer une nouvelle force d’opposition au sein du parlement. Selon l’honorable Amadou Thiam, 2ème vice-président de l’Assemblée et président de l’ADP-Maliba, la gestion de l’État « ne répond plus aux fondamentaux de l‘engagement politique convenu en 2013 ».

Entre optimisme et déception Pour Moussa Mara, ancien Premier ministre et président du parti Yèlèma, il est incontestable que la majorité présidentielle fait face à des difficultés aussi bien dans son organisation que dans son fonctionnement. « La difficulté la plus importante est l’incertitude autour du RPM, qui est sa composante la plus importante et son moteur. Quand le moteur est grippé, la voiture fait du sur place », ajoute-t-il. Pour sa part, Moussa Timbiné, président du groupe parlementaire RPM, il reconnait que sa formation connaît des tourments, mais assure que « nous avons conscience de nos responsabilités au sein du parti et du côté de la majorité ». Récemment réélu à la tête des jeunes du RPM, il reste convaincu que le départ des députés n’entravera pas le bon fonctionnement de la majorité présidentielle et « n’influence en rien nos ambitions pour le Mali ». Des ambitions qui ne motivent plus certains, comme cet ancien militant qui estime que les choses ne se sont pas déroulées comme prévu. « La crise du nord, la lutte contre la mauvaise gouvernance et la corruption sont des chantiers urgents qui demeurent encore aujourd’hui », explique Amadou Coulibaly, commerçant.

Mais les Tisserands et leurs alliés veulent rester optimistes. Moussa Mara estime que « le RPM doit mieux organiser la majorité et travailler avec ses autres composantes sur des objectifs clairs qui pourront mobiliser ses forces ». Amadou Thiam, quant à lui, propose que le parti retourne à ses idéaux d’antan, ultime solution pour emmener une majorité qui aura perdu bien des plumes depuis 2013.

 

 

 

DEF 2016 : pas de fuite de sujets, mais des fraudes

Hormis Kidal, 236 694 élèves étaient candidats à l’obtention du diplôme d’études fondamentales cette année. Cette année, comme l’année dernière, le département est arrivé à circonscrire la fuite des sujets et rendre la fraude moindre.

Cette année, à la grande surprise de tous, ou presque, l’organisation des examens de fin d’année du diplôme d’études fondamentales (DEF) et du certificat d’aptitude primaire (CAP) n’ont pas fait beaucoup de bruit, comme ce fut le cas ces dernières années, où les fuites de sujet, les fraudes massives ont montré à quel point l’État malien avait du mal à organiser ces examens dans des conditions correctes. La fraude, ce n’est pas exagéré de le dire, avait atteint un seuil intolérable, ôtant du coup toute valeur à ces diplômes, les premiers du cycle scolaire. À ce phénomène, est venu s’ajouter la fuite des sujets. Ainsi, les sujets d’examens circulaient dans les salons, les rues, entre les quartiers, étaient envoyés par SMS, polycopiés dans les cybercafés avant même la date des épreuves. On se souvient qu’en 2014, les fuites de sujets ont valu au Premier ministre de l’époque, Moussa Mara, et sa ministre de l’Education, Jacqueline Nana Togola, d’être taxés d’incompétence par l’opposition.

Cette année, comme l’année dernière, « il n’y a pas eu de fuite de sujet au DEF », se félicite-t-on au ministère de l’Éducation de base où des mesures ont été prises avant les épreuves. Ombotimbé Amadou, membre de la cellule de communication du ministère, explique que le ministre a dépêché une mission d’experts composée de l’ancien directeur national du centre national des examens et concours, Hassimi Adama Touré, du directeur national de l’éducation de base, Mamadou Diabaté et de l’actuel directeur-adjoint du centre national des examens et concours, M. Coulibaly. La mission a sillonné 18 académies sur les 19 (mis à part celle de Kidal) que compte le pays pour sensibiliser sur la bonne tenue des examens. Elle a aussi rencontré les acteurs de l’école, à savoir les associations de parents d’élèves, les comités de gestion scolaire, les syndicats, les associations des mères d’élèves, les directeurs d’académies et de centres d’animation pédagogique, les enseignants et les directeurs d’école. De plus, la police de surveillance, le modèle de rédaction des procès-verbaux (en cas de fraude), le code de conduite ont été distribués dans les centres d’examens. Et chacun s’est engagé à accompagner le département dans l’organisation des examens.

« Le message de la bonne organisation a été passée », dit M. Ombotimbé. Il s’est tout de même montré réservé sur les cas de fraude. Selon de nombreux témoignages recueillis auprès de certains candidats, il y aurait eu des fraudes. Au Mali, tout se passe comme s’il y avait une règle non écrite qui veut qu’il n’y ait pas d’examen sans fraudes.

 

Le Premier ministre Modibo Keïta entre en fonction

Il était 17h 15 ce vendredi lorsque les deux personnalités, après un tête-à -tête, ont rejoint les membres du cabinet de la primature pour la cérémonie officielle de passation de service. C’’est le Premier sortant Moussa Mara qui a pris la parole en premier, pour féliciter son successeur « pour cette nomination méritée pour conduire l’action gouvernementale en cette période compliquée » de l’histoire du Mali. « Je vous sais homme de conviction, de talent, de rigueur, de modestie pour être certain que vous allez conduire l’action gouvernementale à  bon port et permettre au chef de l’Etat de pouvoir mettre en œuvre son ambitieux programme » a affirmé M. Mara. Selon lui, la première partie du projet présidentiel qui porte sur le rétablissement et l’honneur du pays est en train d’être constaté. Pour ce qui concerne la deuxième partie, M. Mara a indiqué que son successeur arrive au moment o๠« des perspectives claires sont annoncées par rapport à  la croissance, aux infrastructures ». Il a également réaffirmé sa disponibilité à  aider le nouveau PM dans sa mission. « Là  o๠je serai, vous pouvez compter sur moi jour et nuit pour apporter tout ce que je peux afin que vous réussissiez, parce que votre réussite est la réussite de notre pays ». Et d’ajouter : « Nous n’avons pas besoin d’être Premier ministre, ministre, directeur pour travailler au service de nos compatriotes ». Il revient 13 ans après « En essayant de remonter le fil du temps je me retrouve près de 13 années en arrière dans les locaux de la primature je passais moi aussi le service à  un digne fils du pays, Ahmed Mohamed Ag Hamani. C’’est des moments extrêmement importants, C’’est des moments chargés d’émotion » a rappelé le tout nouveau Premier ministre. En remerciant M. Mara pour le travail accompli, M. Keita a indiqué qu’il s’emploiera « de la façon la plus judicieuse » à  s’inspirer de son « dynamisme juvénile », de sa « grande énergie », de sa « combativité » pour le bien du peuple malien. Après une photo de famille à  l’issue d’une cérémonie qui a duré une vingtaine de minutes, le nouveau Chef du gouvernement a raccompagné son prédécesseur Moussa Mara.

Esquisse du futur gouvernement Modibo Keita

Comme à  chaque fois qu’une équipe gouvernementale doit changer, les spéculations vont bon train sur les ministres qui vont rester, ceux qui vont partir ou ceux qui devraient permuter. Décidé à  donner un nouveau souffle à  l’équipe, la question qui se pose est de savoir, si le futur gouvernement va être resserré. Fort de 31 membres, le gouvernement Mara comportait des jeunes, 4 femmes et des proches de la mouvance présidentielle, des fidèles d’IBK, compagnons de haute lutte du RPM. Avec à  leur tête, un autre grand allié d’IBK, il y a fort à  parier, que ce gouvernement III pourrait signer le retour de barons du RPM, qui avaient à  l’époque vu d’un œil glacial l’arrivée de Moussa Mara, jeune président du parti Yéléma, qui signifie le « changement ». Nouvel élan Le changement donc est là , sauf qu’après avoir donné sa chance à  deux jeunes, le technocrate Oumar Tatam Ly et le populaire Mara, IBK revient dans son cercle de fidèle, en la personne du septuagénaire Modibo Keita, à  qui il a confié la haute tâche de diriger une équipe, qui manquait d’élan, de direction et devait engager des priorités et des actions fortes. Or la priorité des priorités n’est autre que la Paix et la sécurité au Mali. « Nous avions besoin d’un rassembleur, d’un homme qui sache emmener une équipe, avec un grand sens de l’Etat, pas quelqu’un qui cultive les antagonismes », confie ce proche de Koulouba, à  l’annonce de la nomination de Modibo Keita. IBK, en confiant donc la tâche à  ce dernier, espère ré-axer l’action gouvernementale qui ces derniers temps avait trop été émaillée de scandales et de justifications. Entre les affaires des contrats militaires, l’achat de l’avion présidentiel et la pression des bailleurs internationaux sur la gouvernance financière, il se dit que le nouveau PM ne voudrait plus de tous ceux dont le nom a été mêlé aux « affaires » de 2014. Est-ce à  dire qu’il y aura moins de nouvelles têtes ? Et alors plus de cadres de l’époque, le retour d’anciens commis de l’Etat, ceux de l’ère o๠IBK était lui-même Premier ministre. Le locataire de Koulouba veut-il désormais réduire les risques et aussi les critiques en gouvernant avec son parti ? s’il lui était déjà  reproché d’avoir trop puisé dans son sérail et dans sa famille, va-t-il appliquer à  la lettre cette stratégie du clan ? Si les femmes sont très peu nombreuses au gouvernement, faut-il s’attendre à  un effort supplémentaire, puisqu’IBK, en marge d’une tribune au sommet de Washington en Août 2014, avait admis devant Valérie Jarret, conseillère de Barack Obama, qu’il fallait aller plus beaucoup loin dans la promotion des femmes au Mali. Ce qui reste certain, C’’est qu’IBK souhaite donner un nouvel élan à  la vie de la nation. Ce début d’année 2015 l’a prouvé, car lorsqu’on veut changer la direction ou la dynamique d’une entreprise collective, il faut d’abord en changer la tête. Tel le bateau Mali qui tangue, tangue, mais jamais ne chavirera… Inch’allah…

Primature : Fin de mission pour Moussa Mara

Il aura tenu 9 long mois. Nommé en Avril 2014, Moussa Mara a rendu sa démission ce jeudi 8 janvier 2015, après de longues rumeurs et tractations à  Koulouba. Comme un nouveau départ en ce début d’année, la primature sera désormais occupée par un homme d’expériences et qui aura déjà  occupé la fonction. Il s’agit de Modibo Keita, actuel Haut représentant du chef de l’Etat pour les pourparlers de paix. D’ailleurs, l’homme en question est devenu très présent sur la scène politique malienne ces dernières semaines à  travers de larges consultations avec plusieurs franges de la société civile. Mais revenons au Premier ministre sortant, Moussa Mara, qui n’aura pas longtemps bénéficié d’un contexte favorable. Entre insécurité au nord, tension sociale, vie chère, sa nomination en avril 2014, va susciter l’adhésion en effaçant la démission surprise d’Oumar Tatam Ly, suite à  une incompatibilité entre le technocrate et son équipe. Populaire, jeune, charismatique, Mara crée l’état de grâce, même si son inexpérience politique est pointée et contre l’avis des caciques du RPM supplantés par ce jeune président de parti, ambitieux. l’état de grâce ne durera pas longtemps. La visite controversée de Moussa Mara à  Kidal en Mai 2014, et les évènements qui s’en suivront feront baisser sa côte de popularité et brouilleront la feuille de route. En juin, Mara affronte la motion de censure de l’opposition qui souhaite déjà  sa démission avec cette phrase « Nté ta Yoro si!» qui va faire mouche à  l’Assemblée nationale. En dépit du fiasco de Kidal et de la déroute de l’armée malienne confrontée aux rebelles du MNLA, le PM est maintenu par IBK contre vents et marées. Mais le malaise est perceptible et en fin d’année, on susurrait qu’il y avait beaucoup d’eau dans le gaz entre le PM et IBK décidé à  profiter de la nouvelle année pour relancer la machine. Les mois qui suivront la déroute Kidal seront très difficiles pour le PM. Régulièrement des rumeurs de démission émailleront la presse, sans qu’elles ne trouvent d’écho sur la colline jusqu’à  ce 8 janvier 2015. Moussa Mara, qui vient de tenir le 3è congrès de son parti, Yéléma, pourra désormais se consacrer aux communales à  venir, notamment en commune IV du district de Bamako. Gageons qu’il restera très actif dans le marigot politique après une expérience intense mais courte à  la primature. Elle lui servira sans aucun doute pour la suite de sa carrière politique. Un PM s’en va. Un autre vient. Modibo Keita remplace désormais Moussa Mara. Prochaine étape : la composition du nouveau gouvernement.

Après IBK, Moussa Mara à Kourémalé

Le Chef de l’Etat avait alors mis le doigt sur certaines insuffisances et avait instruit la généralisation sans exception et privilèges des tests de température ; la vulgarisation des mesures d’hygiène dans les services de santé, les familles et lors des rites mortuaires ; l’amélioration des conditions de prise en charge par le personnel médical ; le rejet de toutes formes de stigmatisation et le renforcement du poste de contrôle par un effectif sécuritaire supplémentaire. La délégation du Premier ministre qui comprenait le ministre de la santé et de l’hygiène publique M. Ousmane Koné, le Directeur exécutif de l’Onusida M. Michel Sidibé ; le patron du Fonds Mondial contre le sida, la tuberculose et le paludisme ; les directrices nationale et régionale de la santé, a observé une escale inopinée dans le village de Nougani équipé d’un poste de contrôle de température. Ce poste situé à  8 km de Kourémalé prend en charge également les tests de routine sur les sites d’orpaillage et les écoles de la zone o๠citoyens Guinéens et Maliens se côtoient. A ce jour aucun cas suspect n’a été déclaré. Le poste vient de recruter deux nouveaux agents en plus du renfort de sept agents affectés par l’armée. A Kourémalé, la délégation a été soumise aux contrôles habituels, puis au lavage des mains. Le dispositif est jugé fiable et il fonctionne en permanence. Cependant juste en face, côté guinéen toute la mesure de l’épreuve ne semble pas être adoptée. Des décisions sont donc à  envisager au niveau bilatéral en renforçant notamment le volet médical de la frontière. Chez le chef du village, le Premier ministre est longuement revenu sur les mesures à  adopter par les populations pour contenir tout risque de contamination. Parmi celles-ci, la réduction des déplacements dans les zones touchées et les précautions édictées lors des rites funéraires. Le Chef du village de Kourémalé Mali a profité de la présence du Chef du gouvernement pour rappeler les préoccupations locales en matière de santé et d’accès à  l’eau potable. Très réceptives à  ces doléances, les autorités ont annoncé, en prenant à  témoin les autorités municipales l’octroi d’une ambulance à  la communauté. Cette ambulance vient s’ajouter aux moyens logistiques dont un véhicule de liaison, déjà  affectés aux services de santé de Kourémalé. Des efforts sont également annoncés concernant les problèmes d’accès à  l’eau. La délégation a également visité le centre de suivi qui effectue un travail de sensibilisation et d’information sur le terrain en collaboration avec la société civile (jeunesse essentiellement). La mairie est fortement impliquée dans cette activité. A la demande du comité de gestion du centre, le Premier ministre a émis la faisabilité d’un appui matériel et financier pour plus d’efficacité. Au niveau du Centre de transit (site d’isolement) qui accueille les cas suspects pendant 48h, la délégation a constaté avec satisfaction l’appui matériel et humain consenti récemment par l’Unicef et de la Minusma. Le Ministre de la santé a souhaité que les partenaires puissent s’engager pour faire de ce centre un centre de prise en charge digne de ce nom. Le Premier ministre s’est dit rassuré par cette visite tout en souhaitant que partenaires guinéens et les maliens puissent travailler à  renforcer le dispositif de contrôle juxtaposé. Kourémalé, 136 km (sud-ouest de Bamako) est le principal point de passage entre les deux pays. Le premier cas importé est passé par cette porte en octobre 2014. C’’est à , ce titre que dès mars 2014, les autorités ont pris les dispositions idoines pour maà®triser les contrôles exigés par l’épidémie de fièvre hémorragique à  virus Ebola. Au retour de Kourémalé, le Premier ministre a présidé une réunion avec le Directeur exécutif de l’ONUSIDA, le Directeur du Fonds Mondial, les Ministres de la Santé, des Finances, de la Communication, de la Jeunesse puis de la Femme sur le renforcement du système de santé.

La MINUSMA rend hommage aux soldats nigériens

Une cérémonie a eu lieu ce mardi 7 octobre en hommage aux neuf soldats nigériens tués vendredi dernier dans l’embuscade entre Ansongo et Ménaka en présence des autorités et d’Hervé Ladsous, Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix de l’ONU. Depuis son installation au Mali, la force onusienne paie un lourd tribut à  sa mission de stabilisation et de sécurisation des biens et personnes. Au moins une trentaine de casques bleus ont été victimes d’attaques, dont de nombreux tchadiens et maintenant des nigériens. Samedi 4 octobre, le Ministre de la défense nationale du Niger, M. Hamadou Karidjo, a fait le déplacement à  Gao et Menaka en compagnie du Représentant spécial Adjoint de la MINUSMA, M. Arnauld Akodjénou. L’objectif de cette visite auprès des éléments du contingent nigérien était d’apporter soutien et témoignages de sympathie après la mort ce vendredi, de neuf (9) de leurs compagnons d’armes. Arrivée à  Ménaka dans la matinée à  bord d’un hélicoptère de la MINUSMA, la délégation était accueillie par plus de 350 éléments du bataillon nigérien stationné dans la zone. Après avoir passé en revue les troupes, le ministre de la Défense nationale s’est adressé à  ses soldats : « nous sommes choqués, mais nous sommes déterminés à  poursuivre notre mission, celle d’accompagner le Mali sur le chemin de la consolidation de la paix ». Le mujao revendique l’attaque Son nom, Sultan Ould Bady, un islamiste malien réputé proche du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest(Mujao) revendique « au nom de tous les moudjahidines » la dernière attaque survenue dans le nord du Mali. Une embuscade durant laquelle, les neuf casques bleus nigériens de la Minusma ont perdu la vie après avoir été attaqués par des djihadistes en moto, un mode de déplacement très usité dans la région. D’après Ould Bady, « le gouvernement de Niamey « travaille avec les ennemis de l’islam », il fallait donc réagir face à  l’ingérence française dans la zone que revendique les djihadistes et autres forces rebelles en présence. Selon RFI, qui a joint l’homme au téléphone, d’autres attaques pourraient être perpétrées dans les jours à  venir. L’appel de Mara Face à  cette recrudescence de la violence au Nord du Mali, le Premier ministre malien Moussa Mara a appelé la mission des Nations Unies, qui compte en principe 12.000 hommes, à  déployer plus de forces dans le nord du pays. »Les soldats de la Minusma (…) doivent être en posture d’aller de l’avant pour identifier les foyers d’insécurité et les éliminer », a t-il affirmé. Mieux, le PM demande à  l’armée française d’envoyer des forces spéciales dans le nord du Mali, comme au début de l’opération Serval, « Aujourd’hui, chaque fois que nous avons des confrontations armées dans le nord du pays, paradoxalement cela correspond à  des pistes employées par les trafiquants pour le convoyage de la drogue. Donc nous avons l’impression qu’ils se battent plus pour la drogue que contre les terroristes. Il faut qu’ils se ressaisissent », a dit le Premier ministre malien.

Moussa Mara: «Tous les partenaires ont confirmé leur engagement» pour le Mali

Le Premier ministre malien, Moussa Mara, était à  Bruxelles et à  Paris ces derniers jours. Le Mali a-t-il toujours la confiance de ses partenaires ? Le Mali va-t-il prendre des sanctions contre les fonctionnaires et les ministres impliqués dans les malversations et les surfacturations de certains contrats ? Comment juge-t-il l’avancée des négociations de paix à  Alger ? Moussa Mara s’explique au micro de RFI. RFI : Après la quatrième réunion de suivi mardi à  Paris des pays donateurs du Mali êtes-vous rassuré ? Les partenaires ne lâchent pas Bamako, malgré toutes les affaires révélées suite aux missions du FMI ces derniers temps ? Moussa Mara : Non, bien au contraire. Tous les partenaires sans aucune exception ont confirmé leur engagement, leur disponibilité. Certains sont même pressés d’avancer, puisque ces derniers mois il y a eu la mise en parenthèse des aides budgétaires en rapport avec les incompréhensions que nous avons eues avec le Fonds monétaire. Tout cela est derrière nous maintenant. Nous sommes plus que jamais résolus à  aller de l’avant, à  faire des efforts dont certains ont déjà  été constatés en termes de transparence, de bonne gouvernance, pour que les finances publiques maliennes soient mieux gérées au bénéfice des Maliens. Ce qui s’est passé ces trois ou quatre derniers mois pour notre pays est regrettable, mais nous avons convenu avec le Fonds monétaire d’aller de l’avant. Le FMI reste très vigilant sur la suite et il demande que des sanctions soient prises. Il y a des sanctions qui ont déjà  été décidées contre des hauts fonctionnaires, contre des ministres reconnus fautifs dans ces contrats irréguliers ? Un processus est en cours. D’abord les rapports d’audit ont fait ressortir des insuffisances, des irrégularités. Ces rapports d’audit doivent d’abord être partagés avec les «audités», qui doivent donner aussi leur opinion. La version finale des rapports d’audit – nous nous sommes engagés en cela – seront publiés. Les sanctions judiciaires sont du ressort de la justice. Au niveau de l’administration, les sanctions administratives seront évaluées et toute personne dont la responsabilité aura été établie sera sanctionnée. C’’est un engagement du chef de l’Etat, C’’est un engagement du gouvernement que nous allons mettre en œuvre sans aucune ambiguà¯té ! En tant que Premier ministre, est-ce que par exemple vous accordez toujours votre confiance à  votre ministre des Finances qui dit que le FMI a violé la loi des Finances dans l’affaire de l’avion présidentiel ? Chaque chose en son temps. Et le chef de l’Etat, il ne faut pas l’oublier, est le maà®tre du jeu. C’’est lui qui fixe le «la» et C’’est lui qui l’a clairement dit à  la mission du FMI «personne au Mali n’est et ne sera au-dessus de la loi». Le parti du président IBK, le RPM, se répand à  Bamako pour faire savoir qu’il aimerait bien récupérer le poste de Premier ministre. Alors pensez-vous pouvoir toujours compter sur le soutien indéfectible du chef de l’Etat ? Pour l’instant J’ai le soutien indéfectible du chef de l’Etat et le soutien indéfectible du parti du président de la République. Je m’en tiens là  et je continue à  travailler. Parlons des pourparlers de paix à  Alger… Après un lancement prometteur début septembre les divergences entre les partis se multiplient. Et au C’œur du différend il y a le futur statut de l’Azawad. En quoi Monsieur le Premier ministre, une fédération pourrait être contraire avec l’unité de l’Etat malien ? Penser que Tombouctou, Kidal et Gao constituent une entité, C’’est se tromper lourdement. Le nord de notre pays est une mosaà¯que de peuples, d’ethnies, de religions, de traditions, mais qui sont tous mus par une volonté commune d’être dans un même pays. La fédération est une revendication qui vient dans les discussions à  Alger. Donc clairement ça veut dire que la réponse des autorités maliennes, C’’est «non» ? Ce n’est pas seulement la réponse des autorités maliennes, mais C’’est la réponse même du monde ! La fédération aujourd’hui est contraire à  tous les actes internationaux, toutes les résolutions des Nations unies. Discutons quel contenu nous allons donner au pouvoir des territoires. Dotons les régions d’infrastructures socio-économiques, de la sécurité nécessaire, de la possibilité de travailler avec d’autres régions, d’autres pays, pour pouvoir impulser le développement à  la base. Pour nous ce sont les véritables enjeux. Mais vous êtes confiant pour trouver un accord de paix à  Alger ? Nous sommes au seuil de la dernière étape. Chacun a fait son offre de paix. Les médiateurs aujourd’hui commencent les synthèses de ces offres de paix. Vers le 10 octobre, mi-octobre, on va se retrouver en Algérie o๠les médiateurs vont nous proposer une synthèse de ces offres de paix. Déjà  on aura déjà  une architecture de l’accord que nous allons discuter pour arriver à  finaliser. Nous l’espérons, un accord qui puisse satisfaire toutes les parties. Nous avons bon espoir. Monsieur le Premier ministre, la Cour pénale internationale a ouvert des enquêtes sur les crimes perpétrés au Mali et notamment au nord par les groupes rebelles. Est-ce qu’une amnistie est compatible avec cette recherche de justice ? En d’autres termes, est-ce que la partie malienne refusera toute amnistie dans l’accord de paix à  venir ? Tout accord de paix contient sa part de compromis, suppose des efforts. Le gouvernement a déjà  fait preuve de beaucoup de mansuétude et nous allons continuer dans ce sens.

Quand la majorité veut chasser Mara…

On savait que ce n’était pas le grand amour entre le jeune Premier ministre Mara et le parti présidentiel. Depuis sa nomination à  la Primature, les attaques plus ou moins directes se sont multipliées, allant jusqu’à  réclamer purement et simplement son départ. Même si les proches politiques de Moussa Mara veulent jouer à  la diplomatie politique en arguant que ce dernier est en phase avec le Rassemblement pour le Mali(RPM), les récent évènements organisés par la majorité à  l’occasion du premier anniversaire du pouvoir IBK confirment les rumeurs d’une vraie guerre. Pourquoi Moussa Mara dérange –t-il le RPM ? C’’est le président de la jeunesse du RPM, le député Moussa Timbiné qui défendait Mara avec bec et ongles qui a ouvert le feu. Lors de sa conférence de presse le week-end dernier, il s’insurge contre le premier ministre dont il critique vertement l’action. Le doyen Boulkassoum Haà¯dara est vice-président du RPM et président de la nouvelle convention des partis de la majorité présidentielle enfonce le clou en rappelant une nouvelle fois que les principes démocratiques exigent que le Premier ministre sorte du rang du parti majoritaire. Or, la présidence de la convention des partis de la majorité avait été confiée au Premier ministre Moussa Mara à  l’initiative du président IBK. Face à  la pression de son parti, IBK avait fait marche arrière. Des sources proches du parti Yéléma (parti de Mara, ndlr), c’est la gestion rigoureuse du Premier Ministre Mara qui dérange. De nombreux bailleurs de fonds du RPM s’attendaient à  un retour sur investissement. Ce qui est loin d’être le cas. Mais au sein du RPM, on rejette cette raison. Ici, on douterait plutôt de la loyauté du « jeune loup ». « C’’est le RPM qui doit sécuriser son pouvoir avec un membre du parti à  la tete de la primature. Rien ne nous rassure que Moussa Mara nous restera fidèle . Ambitieux comme il est, un jour il peut se retourner contre nous » s’inquiète dans l’anonymat un cadre du RPM.

Après le rejet de la motion, réactions de députés

Seydou Diawara, URD, opposition « La motion de censure a produit les effets escomptés. Ce ne sont pas seulement les députés de l’opposition qui ont désapprouvé la politique du gouvernement mais aussi d’autres élus. Nous savons dès le départ qu’une majorité écrasante était contre. Cela ne nous a pas empêché de poser le problème. Lorsque les gens disent qu’il était prématuré de déposer cette motion de censure, je réponds que l’on ne peut rester assis en spectateurs. Il faut dénoncer ce qui ne va pas ! C’est cela l’exercice démocratique. Ce débat a été une occasion pour le peuple malien de mieux comprendre les griefs reprochés au gouvernement. Chacun a pu noter les arguments de l’opposition comme dela majorité. N’ayons surtout pas peur de parler ! ». Issa Diarra, élu du RPM J’ai tenu à  soutenir le gouvernement de Moussa Mara par conviction. Je connais l’homme depuis qu’on était étudiant. Quant il était maire de la commune IV moi, J’étais maire de ma commune. Je l’ai toujours cité comme un exemple. Amadou Maiga, secrétaire parlementaire Nous sommes satisfaits, car certains de la majorité présidentielle ont malgré tout voté pour cette motion. C’’était un véritable débat démocratique. Nous étions dans la confrontation des idées malgré le fait que certains se sont attaqués à  Soumaila Cissé personnellement. Toute chose qui est formellement interdite par le règlement intérieur de l’Assemblée nationale

Motion de censure rejetée, l’opposition désavouée

La motion de censure n’a recueilli que 24 voix pour et 91 contre. Or pour renverser le gouvernement, il fallait réunir 98 voix. Par ce rejet, l’assemblée nationale renouvelle sa confiance à  l’équipe gouvernementale dirigée par Moussa Mara. Pendant 8 heures d’horloge, l’opposition et la majorité se sont affrontés à  boulets rouges. Si les députés de la majorité ont jugé cette motion inopportune et déstabilisatrice, les députés de l’opposition ont pris le peuple à  témoin pour dénoncer la « gestion calamiteuse » du Mali sous le gouvernement Mara. Les arguments n’ont manqué ni du coté de la majorité ni du côté de l’opposition. Nombreux sont les députés de la majorité à  accuser l’opposition de tirer à  terre en demandant la démission du premier ministre Mara dans le contexte post-crise que vit le Mali. Certains se sont même attaqués au chef de file de l’opposition, l’honorable Soumaila Cissé, qu’ils accusent de vouloir faire échouer le président de la république et son premier ministre : « Si IBK parvient a réussir son mandat, cela veut dire la fin politique de certains, raison pour laquelle on cherche à  le déstabiliser », a déclaré Moussa Diarra du RPM. Même son de cloche du coté de l’Alliance pour le Mali. L’honorable Zoumana NTji a lui jugé la motion sans fondements ni preuves à  l’appui : « je ne voterai pas cette motion de censure qui n’a d’autre objectif que de briser l’élan du gouvernement dans la recherche de solutions à  la sortie de crise. Cette motion de censure n’a même pas de fondement juridique ». Du coté de l’opposition les arguments n’ont pas fait défaut. Le député Alkaid Touré est revenu sur l’achat de l’avion présidentiel, qui a tant fait polémique, en indexant une dépense extrabudgétaire Le député Mamadou Hawa Gassama de l’opposition a enfoncé le clou en demandant au Premier ministre de présenter ses excuses au peuple malien pour avoir humilié le Mali après sa visite mouvementée à  Kidal le 17 Mai. En réponse le premier Moussa Mara a fermement déclaré qu’il ne démissionnerait pas. Pour le chef de l’exécutif, l’ancien avion d’ATT ne présente aucun document juridique qui atteste qu’il appartient au Mali. Moussa Mara a aussi saisi cette occasion pour expliquer aux députés que la Minusma et la Force serval ont bel et bien été informés un mois à  l’avance de sa visite à  Kidal. D’autres points comme les fuites de sujet au DEF et au Bac ont été soulignés. Au terme des débats, la motion a donc été rejetés par l’ensemble des députés acquis à  la majorité, et une fois de plus, c’est l’opposition qui sort désavouée de cet exercice. Nous y reviendrons.

Vote de la motion de censure : joutes verbales entre députés

Des débats précéderont donc l’adoption ou non de cette motion de censure. Et sur les motifs énoncés dans le texte, les différents députés des groupes parlementaires ont eu à  déclamer, leur adhésion ou non aux griefs formulés à  l’encontre du gouvernement Mara. «Dà®tes la vérité à  votre peuple. Etre de la majorité ne fait pas de vous un sain, tout comme être de l’opposition ne fait pas de vous une canaille » , a souligné Soumaila Cissé dans son introduction Imperturbable, Mara a fait face aux nombreuses questions et critiques. Lorsqu’il prend la parole pour répondre à  la première série d’interventions, certaines de ses phrases font mouche, surtout lorsqu’elles ciblent l’adversaire : « C’est vous de l’opposition qui ne savez plus o๠donner de la tête »» lancera t-il après l’entrée en matière de Soumaila Cissé. Un à  un, Mara va démonter les arguments énoncés dans la motion, tout fier dira t’il de participer à  cet exercice démocratique : « La motion de censure est un exercice qu’on avait oublié au Mali et qui était devenu tabou » Tout comme il réfute l’argument principal des signataires : « Non, le Mali ne s’enfonce pas, il sort de la crise Plus acérée, cette vraie petite pique de Mara, va aussi susciter des applaudissements dans la salle : « Ce n’est pas moi qui escalade un mur à  la moindre occasion ». En deuxième partie de séance, le débat a eu du mal à  redémarrer. Excédé par la cacophonie entre députés et non inscrits pour la prise de parole, Issiaka Sidibé, le président de l’Assemblée Nationale, ira jusqu’à  dire que : « Le règlement intérieur de l’Assemblée est fatigué et muet!» Toujours dans la série des interventions de députés, on entendra des phrases fortes comme : « Les Maliens vous regardent, ils ne sont pas fous » dixit Adama Kané, député de l’opposition. De son côté, le député FARE, Bakary Woyo Doumbia s’attaquera au sujet sensible des examens de fin d’année et des fuites de sujets à  tous les niveaux. Ce à  quoi Mara répondra avec assurance et réfutant toute idée de démission de l’actuelle ministre de l’éducation nationale : «L’année scolaire 2013-2014 s’est bien passée, parce qu’il n’y a pas eu de fuites de sujets au bac » . Inévitablement la question de l’avion présidentiel a été évoquée. Mara de répondre : « Je le dis, je persiste et je signe, l’ancien avion n’a aucun papier qui prouve qu’il appartient au Mali. Quant à  l’actuel avion, vous aurez toutes les informations sur son achat dans le prochain collectif budgétaire » « Il y aura une réduction des frais de voyage du pèlerinage à  la Mecque . Voilà  l’une des annonces que Mara fera au détour de ses réponses aux députés. Quant au voyage à  Kidal, Mara réaffirmera que l’annonce en avait été faite longtemps à  l’avance : « Tout le monde a été informé de mon voyage un mois avant, la Minusma, Serval ont tous été informés. Personne ne nous a avisé de menaces sur notre voyage. Nous n’avons provoqué personne et ce sont les groupes armés qui ont attaqué notre armée au gouvernorat. D’ailleurs, je ne me suis pas sauvé à  la première occasion, je ne suis pas de ce genre… Autre phrase, celle de l’honorable Moussa Timbiné du RPM: « à€ chacun de choisir son camp, soit celui de la fraude et de la perdition ou celui de la transparence et d’un avenir meilleur pour notre pays ». Il faut aussi souligner la réponse claire et ferme de Mara à  l’honorable Gassama Diaby qui lui demandera de rendre le tablier : « Je ne démissionnerai pas ! Nté ta yorochi!

Motion de censure : IBK peut-il perdre Mara ?

Après Tatam Ly ? Moussa Mara ? Les deux hommes ont en commun la primature. Le premier a rendu le tablier seulement 7 mois, après avoir été nommé et au grand dam du locataire de Koulouba, qui avait un autre agenda pour lui. Mais le technocrate rigoureux qu’était Oumar Tatam Ly, et caution morale des bailleurs internationaux, n’a pas résisté aux manœuvres du marigot politique. Avec sa démission inattendue, IBK perd sa première carte. Deuxième option. Le jeune premier Moussa Mara, un profil politique cette fois, pour faire face à  la fronde populaire, susciter l’adhésion des Maliens, et pendant ce temps, poursuivre le travail de reconstruction nationale. Confiant en ce nouveau choix, IBK reprend son bâton de pèlerin pour restaurer la diplomatie malienne. Mais si la feuille de route est tracée, les évènements prennent parfois le dessus. Les affrontements de Kidal du 21 Mai en sont la preuve et Moussa Mara a vu sa côte de popularité chuter de manière spectaculaire. Mais là  o๠IBK n’a su retenir Tatam Ly, Mara jouit encore de la protection de Ladji Bourama, envers et contre toutes critiques. Mara à  la primature, C’’est la deuxième carte pour IBK, et malgré les volontés du parti, qui attend toujours de se placer au premier poste de l’exécutif. D’ailleurs, d’ici le vote de la motion prévue pour ce mercredi à  l’Assemblée, des noms circulent déjà  quant à  un éventuel remplaçant de Mara, et seulement au cas o๠un «spectaculaire renversement de situation se produisait », à  l’instar de la fuite spectaculaire d’une vingtaine de prisonniers de la prison centrale de Bamako, lundi 16 juin. Mais la question qui se pose est de savoir si IBK peut se permettre de perdre un deuxième PM en si peu de temps ? La réunion qu’il a convoqué avec les partis politiques, il y a peu, n’a visiblement pas réussi à  créer le consensus et à  restaurer la confiance après les évènements de Kidal. Pour les 15 signataires de la motion, C’’est l’une des raisons de leur démarche. Malgré tout, il faudra la voix de 98 députés pour rendre la motion de censure effective et renverser le gouvernement Mara. On est loin du compte. Enfin, le RPM et d’autres partis acquis à  la majorité peuvent-ils surprendre en se rangeant du côté de l’opposition, dans le secret du vote et pour se débarrasser de Mara ? Il n’y a rien que la politique ne permette. Mais n’est-il pas trop tôt pour que Mara saute en dépit de son propre agenda politique. Un départ de Mara porterait un coup sérieux au crédit des autorités actuelles et montrerait à  l’opinion internationale, qu’IBK ne maà®trise plus le front politique malien, une scénario du pire et dont le Mali n’a surement pas besoin, même si C’’est peut être un « baron du RPM » qui pourrait hériter du fauteuil primatorial. Mais seulement au cas oà¹Â… D’ici là , restons vigilants…

Vote de la motion de censure : les députés de la majorité excluent le débat

Dans les couloirs de l’hémicycle ce mardi, il nous revient que les députés des majorités ont décidé de s’abstenir de participer au débat au risque de renforcer la position de l’opposition Désormais, tous les yeux sont rivés sur l’Assemblée Nationale pour le vote de la motion de censure mercredi 18 juin. Depuis ce mardi, les députés des groupes parlementaires sont en réunion pour préparer cette plénière importante. Pour la circonstance, Moussa Mara et son gouvernement seront face aux députés pour se défendre face aux griefs formulés par l’opposition dans la motion de censure déposée vendredi dernier. Vote à  bulletin secret En principe, un débat doit précéder le vote de la motion de censure, un vote qui s’effectuera à  bulletin secret. Des sources formelles nous indiquent que les députés de la majorité qui en temps normal, ont le maximum de temps de parole, conformément à  leur poids parlementaire, ont décidé de s’abstenir du débat. Et pour cause, les députés de la majorité jugent que leurs interventions pourraient soutenir l’opposition dans son rôle de contre pouvoir. Quelques doutes planent également sur la position des députés de l’Adema, puisque d’autres sources à  l’Assemblée indiquent que certains élus Adema auraient reçu la consigne du Secrétaire général du parti de voter pour la motion. Ce qu’a démenti Issa Togo, président du groupement parlementaire ADEMA : « Nous resterons derrière le gouvernement ». Du côté du groupe « Sadi Républicain », auparavant groupe Sadi- Fare, pas question de voter la motion de censure : « Nous sommes de la majorité présidentielle et nous ne voterons pas cette motion de l’opposition », a affirmé Amadou Nago Mariko, président dudit groupement parlementaire. Cependant, le groupe parlementaire pour le Mali(APM) risque de voir le parti ASMA-CFP de Soumeylou Boubèye Maiga, se désolidariser pour rejoindre l’opposition, car leur mentor vient tout juste d’être débarqué du gouvernement après le voyage mouvementé de Moussa Mara à  Kidal en mai. Pour d’autres députés, ni de la majorité, ni de l’opposition, comme ce dépué du PDES, l’occasion est bonne pour exprimer son opinion. Tout comme cet assistant parlementaire, juge l’opposition dans son rôle. Si l’on s’en tient aux chiffres, l’opposition minoritaire (22 députés) ne devrait pas obtenir le renversement du gouvernement Mara. Puisqu’il faudrait 98 voix sur les 147 élus de l’hémicycle pour obtenir le vote de la motion de censure.

Sécurité intérieure : Mara et Sada Samaké face aux députés

Actualité oblige, la séance plénière de l’Assemblée nationale ce jeudi a été marquée par le sujet de la sécurité au Mali. Dans un contexte marqué par l’insécurité au Nord et la recrudescence du banditisme, les députés ont dénoncé le système de sécurité intérieure qu’ils jugent défaillant. Braquages à  main armée, tueries, agressions de bandits et coupeurs de route sont devenus des maux persistants pour les citoyens maliens. s’adressant au premier ministre, l’honorable Bréhima Béridogo s’en inquiète : « Au nord, nous avons les djihadistes comme source d’insécurité, un peu partout des coupeurs de route, des braqueurs de banque, dans les zones rurales une insécurité insidieuse qui ne dit pas son nom et du brigandage. En effet, les jours de foire hebdomadaire et même les jours ordinaires, poursuit t-il, des villages sont pris en otage par les forces de l’ordre (police, gendarmerie) pas pour un contrôle de pièces, mais pour un véritable racket. l’honorable Seydou Diawara du groupe parlementaire Vigilance républicaine démocratique(VRD) constate qu’aujourd’hui, les populations maliennes dans leur majorité vivent dans une psychose liée à  l’insécurité dans les villes et les campagnes : « Le 22 janvier 2013, un jeune commissaire de police du 7è arrondissement de Bamako est tué à  domicile par des bandits armés. Le 11 aout 2013, un jeune homme de 20 ans, auteur de vol d’une moto, a été brulé vif à  Doumanzana. Le 29 aout 2013, l’agence de micro finance « kafo jiguinew » à  Kadiolo est attaquée par des bandits armés et quelques jours plus tard celles de kolondieba, Koutiala, Niena et Bla connaissent le même sort avec des pertes avoisinant les 10 millions CFA. D’autres députés de la majorité présidentielle ont attiré l’attention du Premier ministre et de Sada Samaké, ministre de la securité intérieure sur le fléau du racket des policiers sur les paisible citoyens, le vol de bétail en transhumance sans oublier la pénurie de cartes d’identité nationale. Réponses du gouvernement En réponse Sada Samaké, le ministre de la sécurité intérieure n’y pas allé avec le dos de la cuillère en soulignant le manque de moyens des forces de sécurité : « Nier l’insécurité au Mali est une faute politique ». Pour le ministre, les forces de sécurité maliennes font face à  la situation avec les faibles moyens dont elles disposent. Pire, les patrouilles mixes pour sécuriser les frontières ont été arrêtées depuis belle lurette. Cependant, promet Sada Samaké, il faudra réactiver cette patrouille mixte avec les forces de sécurité des pays frontaliers. Concernant le racket opéré par les porteurs d’uniforme, des sanctions sont prévues. « Il y’a cependant des gendarmes et policiers qui exercent leurs fonctions en toute légalité », nuance Sada Samaké qui a pris l’engagement de réformer le secteur en profondeur. Quant à  la pénurie de cartes d’identité, le Premier ministre Moussa Mara a indiqué que le nombre de cartes d’identité passerait de 500 000 à  1.500 000 en 2015 pour résoudre définitivement le problème. Enfin, sur les écoutes téléphoniques faites par les agents du renseignement, Mara a défendu l’utilité d’un système de tout temps utilisé par les autorités pour renforcer la sécurité intérieure.

Après-Kidal : Tout n’a pas été dit !

Affaire Kidal, suite mais pas fin. Après sa démission le 27 mai passé, l’ancien ministre de la Défense et des Anciens combattants, Soumeylou Boubèye Maà¯ga, revient à  la charge. l’homme ne veut pas porter le chapeau de la débâcle de nos forces de défense à  Kidal le 21 mai 2014 et qui a fait des dizaines de morts, de blessés et autant de prisonniers. Il est déterminé à  prouver son innocence aux yeux de ses compatriotes. Preuve de cette détermination, il demande la mise en place d’une commission parlementaire, pour situer les responsabilités. Une commission devant laquelle il s’engage à  fournir des pièces-à  convictions. « En ce moment, je serai prêt à  aller témoigner devant cette commission, à  mettre à  sa disposition toutes les communications, tous les SMS qui ont été échangés entre les gens et ceux qui sont sur le terrain. En ce moment, ils verront bien qui a échangé avec qui et qui a fait quoi et qui a été le dernier à  leur parler et qui a continué à  leur parler parce que nous le savons par nos services et par d’autres aussi », a t-il déclaré. Boubèye rompt le silence En décidant de rompre le silence quelques jours seulement après sa démission et en voulant prouver son innocence, Soumeylou Boubèye Maà¯ga, a dans son viseur, le premier ministre, Moussa Mara. Sans le nommer, l’ancien ministre de la Défense et des Anciens combattants pointe un doigt accusateur sur le premier ministre, Moussa Mara, critiqué par certains notamment l’opposition, de surfer sur la vague du populisme en effectuant, malgré tous les signaux négatifs, le voyage de Kidal. Et de déclarer la guerre sans en avoir la prérogative constitutionnelle. Une thèse à  laquelle semble adhérer SMB : «Â… les leçons qu’il faut retenir C’’est que quand nous sommes en responsabilité publique, si on a l’obsession d’être bien vu tout le temps par tous, souvent on oublie ce qu’on a dit et ce qu’on fait». Et d’ironiser : « Si l’on veut plaire à  tout le monde, il faut changer de métier et aller faire du théâtre» Par des mots à  peine voilés, le président de l’ASMA-CFP soupçonne le chef du gouvernement de vouloir tirer un bénéfice de la mauvaise passe que traverse notre pays. « Nous ne laisserons personne tirer un quelconque gain politique personnel de la tragédie que nous avons vécue», martèle t-il. Avec cette sortie de Soumeylou Boubèye Maà¯ga, nul doute qu’il engage un combat contre le premier ministre Moussa Mara. Jusqu’o๠ira ce bras de fer qui profile à  l’horizon ? La suite des événements nous édifiera.

Politique : les vérités de Amadou Aya

Selon Amadou Aya, le secrétaire politique du parti Yéléma (Changement), le parti créé seulement en 2009 a aujourd’hui un député à  l’Assemblée, et figure dans le groupe APM (Alliance pour le Mali), deuxième force du parlement avec 27 députés. Communales en vue Par rapport aux élections communales d’octobre prochain, Amadou Aya indique que son parti est déjà  dans une dynamique de préparation et sera prêt pour les dates indiquées par les autorités. « Lors des élections législatives passées, le parti était présent dans 30 circonscriptions électorales. Pour les communales, beaucoup de communes du pays ont manifesté leur volonté de participer aux joutes électorales », lance le secrétaire politique avec fierté. Amadou Aya table sur une prestation encore plus honorable du parti du changement pour le scrutin d’octobre. Un challenge que le parti compter bien relever. Et d’ailleurs, l’absence d’un membre du parti dans le gouvernement n’offusque point les membres de Yéléma. l’essentiel, assure notre interlocuteur, est que les hommes et les femmes du gouvernement puissent œuvrer dans le sens de la réussite du projet d’Etat, à  savoir sortir le Mali de la crise de façon durable. Kidal… Abordant la visite de Moussa Mara à  Kidal avec près d’une dizaine de ministres, il martèle qu’elle était loin d’être inopinée dans la mesure o๠il l’annoncée devant l’Assemblée nationale lors de sa déclaration de politique générale. La visite s’inscrivait, explique Amadou Aya, dans un cadre précis à  savoir, s’enquérir des conditions de vie des populations et du redéploiement de l’Administration dans ces villes qui ont beaucoup souffert de la crise. ‘’Ceux qui jugent la visite inopportune pouvaient le dire à  l’Assemblée dès son annonce, mais ils ne l’ont pas fait. En réalité le premier ministres a bien ce droit de se déplacer dans les régions du Mali dans la mesure o๠les Accords (de Ouagadougou) reconnaissent l’intégrité territoriale du Mali », plaide-t-il. Et d’ironiser ceux qui demandent le départ de Mara : « je pense qu’ils doivent avoir un autre agenda différent de celui du Mali qui est de ramener la paix en vue du développement. Ils appartiennent à  une opposition stérile. Pour les contrarier, un sondage crédible paru aujourd’hui dans la presse indique que plus de 90% des Maliens sont contre la démission du premier ministre Moussa Mara ». l’homme préfère se garder de tout commentaire sur la démission de Soumeylou Boubèye Maà¯ga du Ministère de la Défense et des Anciens combattants.

Sondage : Plus de 91% des Maliens contre la démission de Moussa Mara

Le sondage d’opinion en question s’est déroulé les 26, 27 et 28 mai sur un échantillon de 1360 individus répartis entre les quartiers de Bamako. La particularité de ce sondage est le fait d’avoir associé des journalistes lors de la phase de terrain. Ce sondage intervient dans un contexte o๠le pays est mouvementé après la visite du premier ministre à  Kidal. Cette visite on connait la suite, a occasionné le déclanchement de la guerre entre les groupes armés et l’armée malienne. A la grande déception des Maliens, la ville de Kidal tombe une fois de plus dans les mains des groupes armés. « Cette situation est diversement appréciée au sein des politiciens et de la population malienne. Tandis que que certains félicitent le premier ministre et son gouvernement? Par contre d’autres demandent la démission du chef du gouvernement. Pour notre part, nous avons effectué un sondage d’opinion auprès de la population afin d’avoir leur avis sur les différentes questions concernant la situation de Kidal », a expliqué l’ingénieur statisticien. +91% de maliens contre la démission de Mara Au total, cinq questions ont été traitées. Ces questions peuvent se résumer comme suit: « Vu ce qui est arrivé à  Kidal, le premier ministre doit-il démissionner ou non ? » ; « En prenant en compte ce qui est arrivé à  Kidal, quelle appréciation faites-vous du travail du premier ministre Moussa Mara depuis sa nomination? » ; « En observant les récents développements de la crise, selon vous, la France est-t-elle neutre, aide le Mali ou bien aide le MNLA? » « Quel est votre niveau de satisfaction sur le travail de la force Serval? » « Quel est votre niveau de satisfaction sur le travail de la MINUSMA? ». Il ressort des résultats de l’étude que plus de 91% de la population veulent que le Premier Ministre reste à  sa place ; 8,1% pensent qu’il doit démissionner et 0,7% n’ont pu donner de réponses à  cette question. Pour le statisticien, il est clair que la quasi-totalité de la population veut que le premier reste à  sa place. « Sur cette question, l’opinion des hommes est la même que celle des femmes dans chacune des deux catégories. Plus de 90% veulent que le Moussa Mara reste à  sa place », révèle t-il. De même pour le niveau de formation, on note que quelque soit le niveau de formation, au moins 88% de la catégorie ne veulent pas de la démission du premier ministre. Sur la deuxième question qui est « En prenant en compte ce qui est arrivé à  Kidal, êtes-vous satisfaits ou non du travail du premier ministre Moussa Mara depuis sa nomination? » 89,8% de la population se disent satisfaits du travail du premier ministre depuis sa nomination alors que 8,4% se disent non satisfaits de son travail (1,8% n’ont pu donner de réponse à  cette question). De manière générale, la population est donc satisfaite du travail de premier ministre depuis sa nomination. En observant les variables (Homme, Femme) et le niveau de formation, on s’aperçoit que quelque soit la catégorie choisie, au moins 83% sont satisfaits du travail du premier ministre depuis sa nomination. Rôle de la France Sur cette autre question « En observant les récents développements de la crise, selon vous, la France est-t-elle neutre, aide-t-elle le Mali ou bien aide-t-elle le MNLA? », les avis sont partagés avec une tendance générale qui se confirme. 15,4% de la population pensent que la France est neutre; 10% pensent que la France aide le Mali et 70,8% pensent que ce pays aide le MNLA. Cette tendance est confirmée par niveau de formation et par sexe. Quelque soit la catégorie choisie, au moins 68,6% de la population pensent que la France aide le MNLA alors que moins de 17% pensent qu’elle aide le Mali. Concernant la satisfaction de la population sur le travail de la force Serval, il ressort des résultats que 81,7% de la population ne sont plus satisfaits du travail de la force serval, seulement 16,1% en sont satisfaits. La population qui applaudissait la force serval, n’est plus sur la même longueur d’onde que cette force aujourd’hui. Concernant la Munisma 67% ne sont pas satisfaits de son travail contre 29,3% qui en sont satisfaits. De manière générale, on conclut que la population n’est plus satisfaite du travail des forces étrangères.

Moussa Mara : « Ce qui s’est passé à Kidal mercredi était inattendu ! »

Du ton guerrier qu’il a employé à  Kidal, à  la passivité de la Minusma qu’il a fustigé à  Gao, c’est un Moussa Mara, conscient des faiblesses du Mali, qui s’est adressé aux confrères qu’il voit d’abord comme des citoyens : « l’attaque de l’armée malienne d’hier était un dérapage, nous ne y attendions pas ». Autrement dit, les éléments qui ont attaqué mercredi matin à  Kidal, dans le but de reprendre le gouvernorat occupé par les rebelles du MNLA, l’ont fait sans autorisation politique, ni commandement. En clair, ils se sont jetés dans les griffes de l’ennemi. « l’attaque d’hier n’était pas préparée », répète t-il. Pour le PM, ces dernières évolutions ne doivent pas décourager les Maliens de rester soudés derrière leur armée : « Nous ne voulions en aucune manière jeter cette armée à  l’ennemi », ajoute t-il, sous entendant le niveau d’impréparation de cette armée, encore en reconstruction. Et d’ajouter que l’option de la négociation est la seule qui vaille. « Nous devons travailler avec la communauté internationale, la Minusma et Serval qui sont nos alliés », confesse t-il. Et de préciser qu’une partie de l’armée s’est repliée sur Gao et une autre, remonte vers le Nord avec les français, pour réoccuper ses positions à  Anéfis, Djebook et même Kidal, o๠précise t-il, le MNLA a déserté le camp 1 de l’armée. Pas de panique donc, Kidal seule nous échappe encore. Une manière sans doute de répondre à  ceux qui disent que C’’est le retour à  la case départ : « Si nous n’étions pas allés à  Kidal, toute la République me serait tombé dessus », se défend le PM. «On peut déplorer les pertes en vies humaines, les morts, mais le soutien de la communauté internationale à  notre pays est intact, à  son zénith, et nous devons sans tarder reprendre les discussions avec les groupes armés.» Lesquels ? Du reste, ces discussions prévoient toujours le cantonnement des rebelles, leur désarmement, sous l’égide des partenaires du Mali. Partenaires avec lesquels, il faut évidemment composer. « Nous sommes en train de faire des réunions interminables et même revoir le mandat de la Minusma d’ici Juin, afin qu’il soit corrigé et aille dans le sens de nos intérêts ». Ceux du Mali ? Ou de la communauté internationale ? Les propos du Premier ministre Mara en définitive réaffirment que le Mali n’est pas seul dans cette affaire et doit composer avec ceux qui l’ont aidé à  se débarrasser en janvier dernier du joug des islamistes. Reconnaissons-le, nous n’avons pas encore la force de frappe nécessaire pour nous défaire de l’ombre maléfique des bandits et narcotrafiquants, qui pullulent dans le Sahel, mais aussi des volontés cachées de nos alliés stratégiques. Et si le Mali se cherchait d’autres alliés ?

Edito : Se rebeller contre les rebelles

De la capitale malienne, on minimise un acte odieux qui visait le chef du gouvernement. La « réponse politique appropriée » promise par le Premier ministre doit être musclée. Ils ont osé le faire. Ils l’ont planifié. Ils ont osé défier l’Etat. Ils ont voulu rappeler qu’ils n’ont jamais capitulé. Ces insurgés enragés, ces rebelles écervelés, ces groupes armés terroristes aiment semer la terreur. Ils ont beaucoup appris de Boko Haram, d’Aqmi et de bien d’autres organisations similaires qui les infiltrent ou pactisent avec eux. Samedi, ils ont manifesté leur volonté d’en découdre avec Bamako. Ces djihadistes qui ont laissé dans leur fuite en janvier 2013 un baril rempli de préservatifs sont avides de bonne chair, de produits prohibés par la religion qu’ils prétendent défendre et de billets de banque. Ils font de la rébellion un fonds de commerce pour jouir de passeports diplomatiques, de privilèges en tous genres et de prébendes. Ils ne respecteront jamais un accord. l’urgence les commande. Les coups spectaculaires les motivent Moussa Mara était une cible parfaite. Attenter à  sa vie aurait été une victoire. Menacer le Premier ministre devient un coup d’éclat. Aujourd’hui, le dialogue n’est plus la solution. « Le Mali ne sous traitera pas sa sécurité » avait dit le chef du gouvernement lors de la DPG, le moment est venu de le prouver. Face à  des partisans de la terreur, la réponse appropriée demeure la terreur, la guerre totale. Le Président Abdou Diouf l’avait dit « on ne négocie pas avec des rebelles », il faut les combattre sans relâche. Un groupe armé n’a jamais les mêmes référentiels d’éthique qu’un Etat. Le Mali a tenté par plusieurs moyens de négocier, de dialoguer, de pacifier et de mettre un terme à  la rébellion nordiste mais face à  une horde boulimique, une meute multicéphale, seul le langage des armes peut prévaloir. D’ailleurs avec qui dialoguer ? Une meute a ceci de particulier : tout règne y est éphémère, chaque clan se bat pour la survie. Moussa Mara a la mérite d’avoir secoué le palmier et de prouver aux sceptiques que tout est à  faire dans ce septentrion Malien. Le colonel Calvez de Serval l’avait dit « Kidal est un bouillon de culture ». Tout part de Kidal qui ne peut et ne doit pas être une principauté, une terre promise des groupes armés, un eldorado pour les terroristes de la bande saharo-saharienne. Aujourd’hui, les forces armées maliennes ont la puissance de feu requise, elles ont beaucoup appris ces derniers mois, elles se sont aguerries. Comme nous le confiait un officier supérieur de la zone militaire de Gao « nous pouvons défendre ce territoire à  condition que l’autorité politique nous suive et que la Minusma joue franc jeu». Justement, autant l’assassinat en novembre dernier de Ghislaine Dupont et Claude Verlon avait posé le problème du rôle de la force Onusienne autant les tergiversations entre les camps I et II à  Kidal samedi suscitent des questionnements sur la responsabilité des forces Onusiennes. Pourquoi le 31 décembre dernier la rébellion n’a pas tenté d’ouvrir le feu sur les délégations des ministres Malien et Français de la défense ? (sic). Moussa Mara a réussi une épreuve. Il lui faut, de concert avec le Chef de l’Etat, libérer les forces armées maliennes pour qu’aucune parcelle du territoire n’échappe au contrôle du pouvoir. l’hymne national du Mali le dit bien « La voie est dure très dure, qui mène au bonheur commun, courage et dévouement, vigilance à  tout moment ». La défiance appelle la résistance et vu qu’on devient rebelle quand les siens sont en cause, le pouvoir doit enfin se rebeller contre les rebelles pour « la dignité du Mali ».