MNLA : Fin de la progression ?

Dans quelques jours, ils vont proclamer l’indépendance de l’Azawad. D’après eux, ils ont libéré le nord au profit des populations touaregs. Après avoir pris Kidal, Gao, Tombouctou, les indépendantistes du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) ont décidé de rendre les armes. Est-ce pour autant la fin de la menace pour ceux qui croyaient que les rebelles allaient continuer leur progression vers Bamako. D’après une source à  Tombouctou, Douentza qui se trouve entre la région de Tombouctou et celle de Mopti,sur une distance d’environ 200km, serait la limite des rebelles, même si des mouvements avaient été signés à  Mopti. Plusieurs ressortissants de la Venise malienne, se sont réfugiés à  Bamako, de peur d’être la cible d’attaques rebelles. A Bamako, la nouvelle est accueillie avec prudence. «Â  C’’est une bonne chose de savoir qu’ils vont s’arrêter là , mais va-t-on les laisser nous prendre la moitié du pays ? », s’inquiète Ali, un commerçant. Alors que le Collectif des ressortissants du Nord a appelé à  la reconquête des régions du nord, lors d’une assemblée tenue à  Bamako le 4 avril, les rebelles n’entendent pas négocier avec la junte du capitaine Sanogo qu’ils jugent illégitime : «Â  Ce n’est pas un capitaine sans expérience, qui va nous faire reculer…», déclarait Mossa Ag Attaher, l’un des porte- parole du MNLA. Au même moment, la junte se débat à  Bamako entre les partis politiques qui réclament son départ et l’embargo de la CEDEAO, qui réclame le retour à  l’ordre constitutionnel sans délai, avec un appel à  une intervention étrangère au Nord… Le Mali abandonné La France par la voie de son ministre des Affaires Etrangères, Alain Juppé se dit préoccupée par la progression de l’islamisme au nord du pays, mais la France n’interviendra pas au Mali militairement. , a déclaré Juppé Rappelons qu’Aqmi détient encore 6 otages français au nord du pays, ce qui compromet une quelconque ingérence française au Mali. Tout au plus peut-on espérer une aide logistique de la France ? Même son de cloche du côté des Nations-Unies qui se contente d’exiger un retour à  l’ordre constitutionnel. Tout comme l’Union Africaine qui a émis des sanctions contre les membres de la junte. l’Union Européenne appelle aussi à  un cessez-le-feu, sans toutefois une suspension de ses aides. Malgré tout, l’appel du capitaine Sanogo à  une intervention militaire étrangère au Mali, sonne vide face à  une communauté internationale unanime à  condamner le régime pris par les armes. Dans ce cafouillis, les rebelles se préparent à  s’autoproclamer «Â état indépendant » au nord du pays. Dans la Venise malienne, des scènes de pillage et même de viol sur des femmes de Gao ont été dénoncés par des ressortissants de la ville. Certains habitants joints par téléphone refusent même de parler, alors que les ONG dénoncent une situation humanitaire critique, qui touche près de 90 000 déplacés. Voici le témoignage poignant d’un salarié d’une Ong qui a requis l’anonymat : «Â A Gao la situation est catastrophique, les rebelles ont pillé tous les services techniques, l’hôpital régional, les banques et même la Croix Rouge et le Programme Alimentaire Mondial (PAM). Il n’y a plus d’eau, d’électricité de médecins dans la ville. Les gens sont terrés chez eux et malgré cela, les rebelles entrent dans la ville pour braquer les familles, et violer les femmes la nuit…Les rebelles volent même les véhicules qu’ils chargent de provision et sont toujours à  l’intérieur de la ville qu’ils ratissent carré par carré ! » Notre interlocuteur ajoute aussi qu’il cherche à  quitter la ville, sa femme et lui. Des cars de la compagnie Binke transport sont chaque jour acheminés à  Gao et se remplissent de voyageurs décidés à  fuir le climat de peur qui règne à  Gao. «Â A Gao, il n’y a plus rien d’intéressant à  Gao, à  par la peur », conclut notre témoin joint par téléphone. MNLA, Ançar Dine, la nouvelle donne Fi de Bamako, le MNLA a un autre concurrent. Le mouvement Ançar Dine du chef islamiste Iyad Ag Ghaly. Ce dernier consolide son emprise sur la ville sainte de Tombouctou et aurait d’ores et déjà  fait appliquer la charia sur place. Du coup, les rebelles se sont repliés dans certaines zones de Tombouctou. Leur nouvel ennemi n’est plus Bamako mais l’ingérence d’Ançar Dine dans leurs affaires. Mais pour cet éditorialiste, les liens sont évidents : « Des complicités locales, des alliances temporaires, chacune cherche à  avoir le contrôle dans les zones du nord. Sans parler de la proximité d’AQMI ». Alors les gesticulations du capitaine Sanogo à  Bamako laissent le mouvement rebelle complètement indifférent. Pour le moment.

Tous à la reconquête du nord !

Ils étaient plusieurs milliers (jeunes, vieux, hommes et femmes) à  répondre à  l’appel du collectif des ressortissants du nord pour exprimer leur soutien aux populations meurtries des régions de Kidal, Gao et Tombouctou, occupées par les rebelles du MNLA. C’’est l’ancien premier ministre Ousmane Issoufi Maà¯ga qui a planté le décor avec un cri du coeur. «La mère patrie est en danger. Quoi de plus digne et plus noble que la défense de sa patrie. Nos parents du septentrion nous regardent parce qu’impuissants et démunis. Ils ont été spoliés, vandalisés, pillés, humiliés et torturés dans leur âme. Une grave crise alimentaire plane et toutes les infrastructures ont été détruites. Nous sommes nés dans cette partie du Mali, nous sommes redevables de cette population. Nous sommes des musulmans et des croyants, Dieu dans sa bonté infinie nous sortira de ce gouffre. Pour ce faire, nous devons plus que jamais nous unir et resserrer les rangs pour faire taire nos divisions. Il ne s’agit point d’une association encore moins d’un parti politique, il s’agit de sauver le Mali. Nous devons parler d’une seule voix et nous devons agir et agir maintenant. Il est urgent et impératif de mettre en place un système d’organisation efficace et bien outillée pour faire face aux problèmes de l’heure. C’’est pourquoi, nous avons convié cette rencontre pour mettre en place des groupes de travail pour la sensibilisation de tous les Maliens et de tous les amis du Mali en Afrique et dans le reste du monde. Les commissions d’experts qui sortiront de l’assemblée travailleront à  préparer une feuille de route et l’agenda de sa mise en œuvre. Nous avions suffisamment parlé dans le passé, nous devons aujourd’hui agir et agir vite ! ». Tous à  la reconquête du nord ! Pour faire face à  l’urgence de la situation, le COREN a proposé 5 actions prioritaires à  mettre en œuvre. Il s’agit de l’organisation dans les jours à  venir d’une grande marche de protestation ; la mise en place d’une chaà®ne de solidarité pour les victimes des agressions ; Un système d’auto-défense pour la libération des territoires occupés ; un système de communication performant pour sensibiliser l’opinion public nationale et internationale et enfin poursuivre ou faire poursuivre les auteurs des atrocités devant les juridictions compétentes nationales et internationales. Ces actions prioritaires seront traduites en acte par les commissions d’experts mise en place à  cet effet. Le président du COREN, Malick Alhousseini Maà¯ga dira qu’à  cet instant précis, « les chapelets macabres de la haine, de la barbarie, de l’inhumain, de la terreur des assassinats programmés et même d’un génocide planifié s’égrènent avec furie contre les populations innocentes civiles ou militaires des villes de Tombouctou, Gao et Kidal. » C’’est pourquoi, il appelle tous les fils et filles du nord, tous les Maliens à  se rendre à  partir de demain dans ces trois régions pour qu’ensemble, D’ores et déjà , des lieux ont été indiqués et des numéros communiqués pour recenser les candidats afin de mieux organiser la résistance et obtenir la libération des villes tombées aux mains des assaillants. Un grand meeting sera organisé très prochainement pour mieux informer et sensibiliser les populations sur l’ensemble des actions à  entreprendre.

Réunion du Conseil de Sécurité de l’ONU sur la crise malienne

l’annonce a été faite lundi par la mission américaine auprès de l’ONU. Le Conseil de Sécurité des Nations Unies se réunit ce 3 avril pour discuter de la crise malienne. Cette réunion se tient à  la demande de la France. Selon un diplomate occidental, les 15 pays membres du Conseil –dont la présidence tournante est assurée en avril par les Etats-Unis– devraient adopter mardi une déclaration sur la situation au Mali. Il y sera question de l’effondrement du gouvernement et la chute des trois villes du Nord. Pour rappel, les chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) réunis lundi à  Dakar ont menacé d’intervenir militairement et annoncé un embargo total à  l’encontre de la junte qui a pris le pouvoir à  Bamako le 22 mars dernier. Le ministre français des Affaires Etrangères, Alain Juppé qui a participé à  la rencontre de Dakar a annoncé que le Conseil de sécurité des Nations Unis pourrait être saisi par Paris des éventuels besoins de la CEDEAO pour régler la crise. «Nous pouvons aider sur le plan logistique ou de la formation, mais il n’est pas question de mettre des soldats français sur le sol du Mali», a ajouté le chef de la diplomatie française. M. Juppé s’est aussi inquiété de l’influence des groupes armés islamistes combattant au côté de la rébellion touareg du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) qui contrôle depuis dimanche tout le nord du Mali. Le porte-parole adjoint du Quai d’Orsay, Romain Nadal, a indiqué que la « la France appelle une nouvelle fois à  l’arrêt immédiat de ces offensives pour qu’une solution politique soit trouvée et met en garde ceux qui les mènent contre les conséquences de leurs actions ».

Mossa Ag Attaher : « Ce n’est pas un jeune capitaine sans expérience qui nous fera reculer »

Alors que les putschistes du 22 mars dernier l’accusent d’ «Â incompétence » dans la gestion de la guerre au Nord, le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) lreproche à  l’ancien président d’avoir piétiné le processus de négociation. A la question de savoir l’état des négociations avec les autorités maliennes avant le coup d’Etat militaire, Mossa Ag Attaher est formel : «Â Depuis le 17 janvier, il n’y a aucune négociation. Ni avec l’Etat malien ni avec les puissances étrangères. La France a fait des offres pour une rencontre entre l’Etat malien et nous. Le ministre français des Affaires étrangères, lors de son passage à  Bamako, a proposé un cessez-le-feu avant d’ouvrir des négociations. Mais au moment o๠nous l’envisagions, le Mali a envoyé plus de 200 véhicules pour attaquer nos positions. ATT a saboté la proposition de négociation française. On ne demande pas que la France ou l’Algérie supplie le Mali de nous donner notre indépendance. l’indépendance ne se donne pas, elle se mérite. Par le combat, sur le terrain ». «Â Ce n’est pas un jeune capitaine sans expérience qui nous fera reculer » Cette interview du porte-parole du MNLA intervient au moment o๠au Nord, la rébellion connait une avancée fulgurante. Les trois principales villes (Kidal, Tombouctou et Gao) sont désormais sous contrôle. Lorsqu’on demande à  Ag Attaher si le coup d’Etat du 22 mars change quelque chose, la réponse est sans équivoque. «Â Nous restons très distants et réservés par rapport à  ce coup d’Etat. Nous ne nous sommes pas du tout exprimés sur le sujet avant aujourd’hui. Je préfère parler d’un malaise au sein de l’armée plutôt que d’un manque de moyens militaires », a déclaré le porte-parole de la rébellion. Pour qui, «Â n’importe quel officier ou homme politique qui arrive au pouvoir ne pourra utiliser plus de moyens ». «Â Le Mali a utilisé tous les moyens militaires dignes d’une guerre entre deux pays contre nous, explique Mossa Ag Attaher. Qui cite des avions, des hélicos, des blindés, des chars… mais l’échec a toujours été au rendez-vous. Donc ce n’est ni une question de manque de moyens ni de négligence, mais une question de volontés opposées. Nous restons sereins. Nous savons que le Mali ne pourra pas utiliser plus de moyens contre nous, ce n’est pas un jeune capitaine qui arrive avec aucune expérience de l’Etat qui nous fera reculer ». Pour d’éventuelles négociations ? «Â La situation au Nord est critique », comme le disait le chef de la junte dans son adresse à  la nation le 26 mars derniers. Et pour le capitaine Amadou Haya Sanogo, le Mali reste ouvert au dialogue. Au MNLA l’option n’est pas écartée. Mais selon son porte-parole, l’objectif reste l’auto-détermination de l’Azawad. «Â Nous ne sommes pas dans une logique de chantage avec l’Etat malien. Ce que nous voulons, C’’est de montrer au monde entier, que la volonté de l’Azawad doit être entendue. Nos objectifs restent les mêmes : libérer les trois villes du nord, Kidal, Gao et Tombouctou. Notre combat n’a pas changé depuis le 17 janvier. Et l’on va continuer jusqu’à  la libération totale de la zone. Si la junte au pouvoir aujourd’hui exprime de manière claire sa volonté de privilégier une solution politique, nous sommes disposés à  l’entendre. Si l’Etat malien se reprend et accepte le droit du peuple de l’Azawad à  l’autodétermination alors nous seront prêts à  arrêter les hostilités le jour même », a promis le porte-parole du MNLA. Qui prévient : «Â si le capitaine, qui a pris le pouvoir, cherche des moyens nouveaux pour se battre contre nous, alors nous lui disons que le rendez-vous se fera sur le terrain ».

Crise malienne : La mission sacrée du Capitaine Sanogo…

Il semble évident que le capitaine Sanogo et la CEDEAO ne soit pas sur la même longueur d’onde malgré les tractations diplomatiques qui ont émaillé Bamako ces derniers jours. Ce qui à  long terme, pourrait desservir le peuple malien et profiter davantage aux rebelles du nord. La situation sur le terrain l’a prouvé. Tombouctou est aux mains des rebelles ou plutôt du groupe islamiste Ançar Dine, qui y planté son drapeau. Dans quelques jours, le Mouvement National de libération de l’Azawad, MNLA, entend proclamer son indépendance.. Vous avez dit démocratie mon capitaine ? Autrement préoccupant, le différend de compréhension entre les attentes de la CEDEAO qui exige le retour à  l’ordre constitutionnel immédiat, donc la démission du capitaine Sanogo au profit de Dioncounda Traoré, Président de l’Assemblée Nationale, qui prendrait l’intérim et la mission sacrée que s’est confiée le capitaine à  lui-même. Ses propos à  l’hebdomadaire Jeune Afrique sont clairs : «Â  Selon la Constitution, en l’absence du président élu, C’’est à  Dioncounda Traoré [le président de l’Assemblée nationale, NDLR] de mener à  bien le processus de transition. Mais son mandat expire le 8 juin. Et en toute objectivité, je ne pense pas qu’il puisse organiser les élections dans le délai constitutionnel de 40 jours. Donc si on l’y place aujourd’hui, lui aussi sera illégalement à  la tête de l’à‰tat à  cette date, et on devra repartir à  zéro. D’o๠l’idée de mettre en place dès maintenant une convention nationale, composée de membres de la société civile et de militaires pour mener à  bien le processus qui conduira aux élections ». Dimanche soir, lors de sa déclaration, le capitaine Sanogo avait crée l’espoir chez les uns et ce mardi, alors qu’il procède à  des nominations dans son état major, l’inquiétude face à  l’embargo est monté crescendo chez les Maliens. L’hydre à  trois têtes Le capitaine Sanogo n’a donc pas l’intention de quitter le pouvoir de sitôt, encore moins l’envie de voir Dioncounda Traoré diriger une transition trop rapide. Non le pouvoir arraché ne saurait être rendu trop vite. Le capitaine Sanogo s’est confiée une mission sacrée, celle de restaurer une démocratie qu’il juge pervertie et qu’il ne veut pas remettre aux anciens alliés d’ATT. C’’est donc pour cela que le capitaine Sango a renversé le général, pour régler par ailleurs la crise du Nord o๠de nombreus soldats maliens ont laissé la vie. Mais comment y arrivera-t-il seul et sans une armée décapitée de ses têtes, trahie par ses généraux ? Après la CEDEAO, C’’est au tour du Conseil de Sécurité de statuer sur la situation au Mali. Alors que beaucoup réclament l’urgence d’une offensive au nord pour contrer les rebelles, ces derniers sont signalés aux alentours de Mopti, dont les habitants désertent déjà  les lieux… Quel nouvel espoir faut-il attendre de la junte ? «Â Le capitaine Sanogo donne le tournis à  la classe politique malienne’, commente un éditorialiste. «Â Je ne comprends plus sa position, il n’a pas l’intention de partir’, exprime une bamakoise dépitée. Entre espoir et incertitudes, la population malienne, ne sait plus à  quel saint se vouer et risque bien de se trouver prise au piège des volontés de la junte et de la CEDEAO. La crise malienne, C’’est une hydre à  trois têtes, et chacune d’elle veut manger l’autre.

L’avancée de rebelles fait fuir les habitants de Mopti

Des centaines d’habitants de Mopti et de ses environs (centre du Mali), incluant des militaires et leurs familles, ont quitté leurs domiciles, craignant l’avancée de rebelles touareg ayant pris en trois jours le contrôle du nord du pays, a appris lundi l’AFP auprès de témoins. « Nous on est partis hier (dimanche) après-midi » de Mopti pour Bamako, « et il y avait beaucoup de personnes sur la route, avec leurs effets, qui partaient. Les gens sont paniqués, même les militaires fuient », a affirmé une mère de famille résidant à  Mopti et travaillant à  Sévaré, ville proche abritant un camp militaire. « C’est pareil à  Sévaré. Les membres des forces de défense et de sécurité se mettent en civil et partent, ou mettent leurs familles à  l’abri. Les militaires partent depuis l’attaque de Gao » (nord-est) samedi par des groupes rebelles et islamistes armés, a-t-elle ajouté. Ses déclarations ont été confirmées par un autre résident de Sévaré fonctionnaire à  Mopti, qui a parlé de « déplacements » mais a précisé qu’il n’étaient pas massifs. « Hier » dimanche, « les stations-service étaient fermées mais beaucoup ont rouvert aujourd’hui. Les militaires ont quitté les camps, il y en qui se sont installés dans des quartiers » à  Mopti et Sévaré, d’autres ont quitté les villes, a déclaré cet adulte, qui assure que des habitants font leurs provisions pour plusieurs jours. Selon la mère de famille, de nombreux jeunes se sont rendus à  Ségou, plus au sud, pour s’inscrire sur des listes de bénéficiaires potentiels d’armes, afin de « défendre leurs villes », en cas d’attaque. « Personne n’est à  l’abri à  Mopti, puisque même ceux qui sont chargés de nous protéger ont fui », a-t-elle dit. Aucun officiel n’a pu être joint pour commenter ces informations. Sévaré, à  l’est de Mopti, est sur la route reliant Bamako, la capitale, à  Gao, capitale d’une des trois régions administratives du nord du Mali, avec Kidal et Tombouctou. Toutes ces régions n’étaient plus lundi sous le contrôle des forces gouvernementales, qui les ont désertées, les laissant aux mains de groupes de rebelles touareg et islamistes armés.

Tombouctou sous la menace de la Charia

La cité touristique de Tombouctou n’est plus que l’ombre d’elle même depuis que les rebelles l’ont occupé ce dimanche 31 mars. Jadis carrefour touristique, cité historique et de rencontres culturelles, Tombouctou, la ville des 333 saints est aux mains des rebelles du MNLA qui l’ont investi après la prise de Gao et surtout la débandade de l’armée malienne repliée avec des éléments d’ores et déjà  rapatriés à  Bamako. Mais à  Tombouctou, il n’y a pas que les rebelles du MNLA, mais aussi les hommes d’Ançar Dine, le mouvement islamique dirigé par Iyad Ag Ghaly. Le mouvement islamiste a du prêter main forte aux éléments du MNLA même si certains partisans du MNLA réfutent cette information. Tombouctou, le dernier rempart du MNLA ? Tombouctou a vite été prise. A midi, dimanche 31 Mars, l’armée avait très vite abandonné ses positions après quelques coups de feu dans la matinée : «Â Ce lundi, le calme règne dans la ville et la population est cloitrée chez elle, », témoigne Oumar Amalhek, guide touristique. «Â Ils sont là , mais il y a aussi Ançar Dine qui cherche déjà  à  faire appliquer la charia et a rencontré les notabilités de la ville dans cette optique… », poursuit notre guide, qui n’entend pas rester dans la ville. Il prévoit déjà  de faire partir sa famille, au Burkina voisin. Une grande partie de la population est pessimiste, rapporte Oumar, qui affirme que les nouveaux maà®tres de la ville ont investi le camp militaire, l’hôpital régional et arrêté quatre jeunes arabes pour saccage et pillages. D’autres témoins parlent d’actes de vandalisme de la part des éléments du MNLA. Un acte que réprouve un élu touareg qui appelle à  ne pas faire de confusion entre le MNLA et les pilleurs. Pour Alcoye, propriétaire d’un hôtel touristique à  Tombouctou, l’urgence est de faire rapatrier sa famille à  Bamako. On imagine l’ambiance dans la ville qui avait accueilli le festival au Désert, deux jours avant que n’éclate la première attaque de la rébellion à  Ménaka. Tombouctou, Kidal et Gao «Â libérés » Dans le langage des partisans du MNLA et de l’indépendance de l’Azawad, la vision est autre. Beaucoup parlent de «Â libération » comme si le nord avait été un territoire occupé. Des éléments auraient scandé  » Azawad ! Azawad ! » après la prise de Gao après défection de l‘armée malienne. Pour Alassane Touré, un ressortissant du nord, propriétaire d’une agence de voyages, «Â cette partie du pays est perdu depuis longtemps. Je ne comprends pas ce procès fait aux rebelles. ATT a depuis longtemps vendu le nord aux touaregs ». Pour cet autre élu de Bourem, interrogé sur RFI, « il s’agirait plutôt d’une indépendance économique et culturelle qu’une indépendance territoriale pour les rebelles… » Les hommes du MNLA pourtant ont commencé à  tracer leurs frontières et touchent presque du doigt leurs rêves, commente ce journaliste étranger à  Bamako. Partition du pays en deux, deux tiers du territoire occupé, l’intégrité territoriale du Mali est plus que compromise. Sur le terrain, les rebelles et autres mouvances islamistes ou terroristes vont-ils laisser échapper le contrôle après quatre rébellions, dont la dernière semble porter ses fruits. Et surtout, les rebelles vont-ils s’arrêter là  ? A Bamako, on se refuse à  envisager ce scénario du pire. La CEDEAO interviendra t-elle ? Le capitaine Sanogo a du souci à  se faire…

Français, il faut quitter le Mali !

Faut-il avoir peur et quitter le Mali ? La France conseille en tout cas à  ses ressortissants de prendre la poudre d’escampette, avec la progression rapide des rebelles ces derniers jours au nord du pays. Après de violents combats qui ont conduit à  la chute de Kidal en plein putsch au Mali, C’’est désormais Gao attaqué le 30 Mars et pris par les éléments du MNLA, puis Tombouctou, la cité touristique, qui ont rendu les armes. «Â Le pays est coupé en deux », rapporte les médias internationaux, ajoutant à  la psychose des français de l’étranger, notamment ceux du Mali, qui attendent d’embarquer dans le premier avion ce lundi. Air France va faire le plein, puisque la France appelle ses ressortissants à  quitter «Â provisoirement le Mali ». Qu’est-ce que cela veut dire exactement ? Que la vieille Gaulle redoute des menaces envers les populations touaregs à  Bamako et un sentiment anti-teint clair, auquel les français n’échapperaient pas. Dans la foulée des manifestations pro et anti-putsch, qui ont suivi le coup d’état du 22 Mars au Mali, le danger était perceptible, témoigne un journaliste français, à  qui l’on a conseillé de rester à  domicile. Est-ce pour autant que tous les «Â teins clairs » de Bamako seront pris en chasse ? Le sentiment qui prévaut est celui de l’angoisse face à  l’avancée des rebelles, mais l’angoisse est généralisée et ne concerne pas que les étrangers. Une habitante de Bamako témoigne sur les ondes d’une radio célèbre sa peur et redoute que les rebelles ne progressent vers le sud. Qu’est-ce qui pourrait les arrêter ?, s’interroge t-elle La confusion peut vite brouiller le bon sens et le rôle des médias n’est-il pas de replacer les choses dans leur contexte et de restituer l’information juste ? Le ministre français des Affaires Etrangères, Alain Juppé, depuis Dakar n’y va pas de main morte : «Â  La situation est dangereuse, c’est la raison pour laquelle j’ai demandé à  nos ressortissants dont la présence n’est pas indispensable de quitter le pays». Et le chef du Quai d’Orsay d’affirmer que la France n’envisage aucune intervention militaire au Mali. Qui doit se débattre seule avec ses rebelles. C’’est oublier que l’intervention de la France en Lybie a un effet collatéral sur la rébellion malienne. Comme toujours la France ne vise que ses intérêts… En clair, pour les Français du Mali, C’’est sauve-qui-peut !

Retour à l’ordre constitutionnel : urgence au Nord

Dioncounda Traoré sera-t-il le président de la transition qui se profile au Mali après la promesse de restauration de la constitution du 25 février 1992 par la junte au pouvoir ? C’’est semble t-il le vœu de la CEDEAO qui l’a soufflé à  l’issue du premier sommet de crise sur la situation malienne, le 27 Mars dernier à  Abidjan. C’’est également ce que prévoit la constitution malienne, en cas de vacance du pouvoir, C’’est donc le président de l’Assemblée Nationale qui prend l’intérim et doit organiser des élections selon l’article 36 de la constitution malienne. Retour à  l’ordre constitutionnel donc ? Dans sa déclaration lue ce dimanche 31 Mars, au QG de la junte à  Kati, le capitaine Amadou Haya Sanogo sous la pression des menaces d’embargo de la CEDEAO a affirmé: « …Prendre l’engagement solennel de rétablir à  compter de ce jour, la Constitution de la République du Mali du 25 février 1992, ainsi que les institutions républicaines ». Un retour à  l’ordre constitutionnel signifie t-il un retour du président ATT qui devra ensuite démissionner pour rendre le pouvoir à  la transition, transition que dirigerait le président de l’Assemblée Nationale ? Un scénario quasi-impossible en raison de l’impopularité du président déchu. Un retour d’ATT échaufferait les esprits et n’est certainement pas le vœu de l’intéressé. Par ailleurs, Dioncounda Traoré fait-il le consensus au sein de la classe politique, même s’il a déclaré vouloir sacrifier sa candidature au nom de cette transition ? Il se murmure aussi que le capitaine aurait demandé qu’un premier ministre de transition soit vite nommé… Transition oui, mais transition pour combien de temps ? La question du nord, dont les derniers remparts sont tombés avec la prise de Tombouctou et le repli de nombreux soldats à  Sévaré dans la région de Mopti, semble pourtant être l‘urgence. Une intervention étrangère s’impose t-elle désormais face à  la déroute de l‘armée malienne ? Le chef de la junte l’avait dit dans sa toute première déclaration, 3, 6 ou 9 mois, le temps de régler le problème du nord. Depuis, les choses se sont accélérées. Le pays apparaà®t coupé en deux et l’inquiétude reste vive chez les Maliens. Peut-on esquisser une transition, alors que les 2/3 du territoire national sont occupés par les rebelles du MNLA ? La junte a parlé de consultations avec les forces vives de la nation, pour établir une Convention nationale et des organes de transition en vue de l’organisation d’élections libres et transparentes. Pour un observateur, la junte a encore de beaux jours devant elle. Malgré tout, le manque de stratégie semble faire défaut aux éléments du CNRDRE, qui ont appelé à  l’aide éxtérieure. « Reste qu’on ne peut pas dire que c’est à  cause du coup d’état que le nord a été littéralement occupé », affirme un éditorialiste malien. Comment agir donc pour éviter le scénario du pire ? La CEDEAO qui a fait pression sur la junte, a mobilisé un armée de 2000 éléments et se réunit à  nouveau ce lundi à  Dakar pour prendre de nouvelles mesures. Quelle sera la suite ? Une riposte au nord ? Une offensive pour reprendre le contrôle de l’intégrité territoriale du Mali, car sans celle-ci, peut-on véritablement parler d’élections au Mali et de transition efficace ? Et si le Mali perdait cette intégrité territoriale, ne serait ce pas la voie aux sécessionnistes de tout acabit ? La réponse est africaine voire plus.

Rébellion : Kidal est tombé !

Ce qui devait arriver, arriva ! Après Tessalit, une autre zone stratégique vient de tomber entre les mains des rebelles. Les assauts des éléments du MNLA, aidés par des groupes islamiques appartenant à  la branche Al-Qaà¯da au Maghreb, ont eu raison de la résistance de nos soldats à  Kidal. l’information est tombée tôt ce matin, alors qu’à  Bamako, la junte dirigée par le capitaine Amadou Haya Sanogo, peine à  asseoir sa légitimité. Depuis quelques jours, tous les regards étaient en effet braqués sur Kidal. De sources dignes de foi, nous apprenons que des officiers de l’armée régulière ont fait défection pour rejoindre le MNLA. C’’est le cas par exemple du colonel Gamou, chef des opérations dans la zone. Ses frères d’armes l’accusent de vouloir «Â favoriser » la chute de Kidal. Si cette information s’avère vraie, elle confirme nos récentes révélations sur l’infiltration de l’armée par d’anciens éléments rebelles, mais intégrés dans l’armée suite aux accords de négociation. Kidal tombe, mais les autorités n’ont pas attendu pour négocier avec les rebelles afin d’épargner la population civile. Et nos sources rapportent que des dispositions sont déjà  prises pour leur rapatriement à  Gao. Le plan prévoit leur regroupement chez le vieux Intalat, un chef traditionnel très respecté dans la ville. Niafunké dans le collimateur… Depuis le 17 janvier dernier, le Nord du Mali est devenu le théâtre d’attaques rebelles, et les combats dans les villes ont provoqué, selon les organisations humanitaires, près de 200 000 déplacés et réfugiés. La situation humanitaire, est jugée « préoccupante » et l’urgence recommande d’agir. La chute de Kidal constitue donc un réel coup de tonnerre, alors que les putschistes, menés par le capitaine Amadou Haya Sanogo, ont accusé le président renversé et leurs chefs « d’incompétence » sur ce dossier. l’armée malienne subit revers sur revers depuis que les rebelles ont lancé l’offensive dans le nord-est, avec le soutien de groupes islamistes armés, en particulier Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi) ou encore la mouvance Ançar Dine, dirigé par l’ancien rebelle Iyad Ag Ghaly. C’’est ainsi que les villes de Ménaka, Aguel’hoc, Tessalit, Anéfis, sont tombées aux mains de leurs assaillants… Après l’annonce de la chute de Kidal, ce sont d’autres villes qui sont plongées dans l’incertitude. A Tombouctou, comme à  Niafunké, les populations vivent dans la psychose d’une éventuelle attaque. De sources militaires, nous apprenons qu’une centaines de véhicules appartenant au MNLA seraient déjà  stationnés à  Tonka, à  une centaine de kilomètres de Niafunké. Le temps presse pour le capitaine Sanogo et ses hommes qui doivent faire face aux foudres de la communauté internationale après le coup d’Etat, et l’avancée de la rébellion pour laquelle ils justifient le renversement du régime d’Amadou Toumani Touré.

Que peut le CNRDRE face aux rebelles du Nord ?

«Â  Nous les exhortons déjà  à  cesser les hostilités et à  rejoindre dans les plus brefs délais la table de négociation », a déclaré le capitaine Sanogo lundi soir lord d’un message radiotélévisé à  la Nation malienne. Un message qui sonne bien creux face à  l’avancée des rebelles dans la partie du nord du pays. Le MNLA avait, via son porte-parole déclaré que le coup d’état ne changeait rien dans leurs revendications. Mais le capitaine Sanogo en appelle aux discussions… D’après le chef des mutins, «Â tout est négociable, sauf l’intégrité territoriale et l’unité du pays »Â . Alors comment négocier avec ces rebelles qui ont déjà  refusé de s’asseoir face à  l’ancien régime et dont la seule revendication est l’indépendance de l’Azawad ? On voit mal également la junte se rendre au Nord o๠la hiérarchie militaire est totalement bafouée. Le général Poudougou a lui quitté, la base de Gao, o๠sont positionnés quelques centaines d’hommes depuis longtemps et les troupes font face à  la prise imminente de Kidal. Profitant du chaos de Bamako pour avancer dans leurs positions, les rebelles ont pris Anéfis, puis encerclé Kidal. Autant dire que la junte semble ignorer la gravité de la situation au Nord à  coups de déclarations péremptoires. Quelle stratégie pour le CNRDRE ? Appel à  négocier avec les rebelles ? Voilà  la seule stratégie de communication de la junte qui reçoit journalistes et hommes politiques dans son QG de Kati et improvise chaque sortie médiatique. Lorsqu’on interroge le capitaine Sanogo sur le Nord, et les moyens à  mettre en oeuvre pour combattre la rébellion, l’intéressé, se fend de réponses évasives. Mais le temps presse et pendant que la junte distille des communiqués insipides sur les écrans nationaux et à  l’heure o๠le capitaine en appelle aussi à  l’aide de la CEDEAO qui se réunit ce mardi à  Abidjan, tout le nord, de Léré à  Ménaka en passant par Tessalit et Kidal aujourd’hui est presque aux mains des rebelles et des groupes armés islamistes, plus ou moins alliés au MNLA, se sont positionnés sur le terrain face à  l’armée malienne en déroute totale. La ville de Goundam serait même aux mains des rebelles depuis ce lundi soir. D’après André Bourgeot, spécialiste du Sahel, dans une interview au site Slateafrique.com, «Â le coup d’Etat fomenté par la junte a plutôt bénéficié au mouvement de libération de l’Azawad, dans un contexte o๠l’on ne voit plus la cohérence et la cohésion de l’armée malienne. On ne voit plus comment s’exerce l’autorité». La rébellion du MNLA avait annoncé qu’elle continuerait ses attaques et elle tient parole. De violents combats se sont déroulés ces dernières heures autour de la ville de Kidal. Des tirs d’armes lourdes se font entendre depuis le lundi matin et selon plusieurs sources, les troupes touareg se trouvent à  quelques centaines de mètres des portes de la ville, rapporte l’AFP. Il est évident que le capitaine Sanogo qui réclamait à  l’ancien ministre de la défense, Sadio Gassama, plus de moyens ce fatidique 21 Mars, ne serait pas plus avancé que ces nombreux soldats au nord et qui auraient fui devant l’ennemi par manque d’encadrement militaire. Quelle réponse donc donner au peupe malien face à  la question du Nord ?  

Au nord, les rebelles prennent le camp d’Anefis

«Â Pour nous, le coup d’état n’est pas une surprise ! ATT a caché la vérité aux maliens, qui vont enfin savoir la vérité sur ce qui se passe entre nous et l’armée malienne sur le terrain. Pour nous le coup d’état ne change rien à  notre objectif, qui est d’obtenir l’indépendance de l’Azawad ». Voilà  en substance ce qu’a déclaré le MNLA, à  travers son porte parole, Moussa Ag Assarid, pour ceux qui se demandent, o๠en est la rébellion au nord du Mali. Alors qu’elle gagne du terrain au Nord, après la dernière prise de Tessalit, et que l’inquiétude reste vive quant au sort de l’armée malienne, déployé au front, le coup d’état du 21 Mars, n’arrange pas les choses. On apprend à  travers une source sur facebook, que les rebelles auraient selon leurs propres termes «Â  libéré Anefis », une localité située entre Kidal et Gao. Un officier malien en poste à  Kidal a déclaré que les rebelles avaient pris possession du camp militaire d’Anefis, situé 100 km plus loin en direction du sud-ouest et abandonné par les forces gouvernementales. « L’armée s’est retirée de sa base à  Gao », a dit une source à  Tombouctou, autre grande ville du nord du Mali. « Il n’y a plus de hiérarchie militaire. (Les rebelles) vont s’emparer des villes du nord », a ajouté cet homme ayant requis l’anonymat, rapporte les dernières dépêches. Pas de stratégie pour la junte Dans une déclaration télévisée, le capitaine Sanogo, chef de la junte, ne dit rien ou presque de la stratégie militaire pour contrer les rebelles. Il déclare simplement que la priorité est à  la restauration de l’ordre dans le nord du Mali. Un membre de l’administration nous déclare que les soldats maliens n’ont hélas pas de stratégie militaire et ne savent pas se battre. Les hommes de Sanogo en savent-ils davantage ? Alors que des armes de dernière génération ont été envoyées au Nord, les militaires n’ont plus de hiérarchie. Des positions stratégiques ont été abandonnées et le flou reste total sur le sort de l’armée malienne au Nord…

Nord Mali : A quoi joue Ançar Dine ?

Depuis quelques jours, le mouvement Ançar Dine (Défenseur de l’Islam en arabe ) fait parler de lui. Avec pour objectif d’instaurer la Charia au Mali, il a à  sa tête Iyad Ag Ghali, un ancien rebelle des années 90, et ex membre de l’administration malienne. Revendiquant à  travers une vidéo diffusée sur Internet, sa participation aux attaques d’Aguel Hoc, en janvier, le groupe armé va jusqu’ à  prétendre avoir  des liens avec le Mouvement Ansardine du prêcheur et guide spirituel Ousmane Madani Chérif Haidara. En réponse, Haidara, a tenu à  rappeler qu’il n’existe aucun rapport, ni de près, ni de loin avec le groupe islamiste aujourd’hui très contesté crée par Iyad Ag Ghali.

Lors de traditionnelle rencontre avec la presse à  la suite du Maouloud dernier, le prêcheur avait aussi laissé entendre qu’aucun membre de son association n’oserait prendre les armes contre sa patrie. Par ailleurs, un membre du Haut Conseil Islamique du Mali, dont on connaît la position tranchée pour une application rigoureuse de la loi musulmane au Mali, aurait affirmé à  l’AFP, avoir été contacté par le groupe Ançar Dine. Objectif de ces derniers : « Instaurer la charia par la lutte armée ». De là  à  cautionner les idéaux du mouvement Ançar Dine, il y a un pas.… Démenti du MNLA Ançar Dine va encore plus loin dans sa stratégie de communication et affirme contrôler le nord-est du Mali, aux côtés des rebelles : « Grâce à  Dieu, nous avons sous notre contrôle, l’Adrar des Iforas (nord-est). Nos soldats de Dieu occupent et contrôlent Tinzawaten, Tessalit, Aguelhok, et nous aurons bientôt d’autres victoires », indique le mouvement dans un communiqué récent. De con côté, le MNLA, qui cherche l’indépendance du territoire Azawad, prétend, ne pas tout à  fait avoir les mêmes objectifs, même si l’ennemi est le même : « Le MNLA veut « une République, mais aujourd’hui, les autres (Ançar Dine) veulent la charia. On n’est pas d’accord et si c’est comme ça, chacun prendra sa route ».

Ançar Dine s’inscrit malgré tout aux côtés des rebelles du MNLA, en semant la confusion dans les esprits : « Quiconque n’est pas d’accord avec nous doit quitter nos terres », le mouvement qui affirme qu’il va « bientôt libérer au moins 110 prisonniers civils et militaires arrêtés dans tout le nord du Mali ». Le MNLA, rappelle alors à  qui veut l’entendre que : «Â  Ansar Edine n’est pas fortuit. Cette association crée en 1983 à  Bamako et qui compte les non moins bien célèbres « salafistes » Cherif Ousmane Haidara et Mohamed Dicko tous deux bien connus pour avoir planifié la mort du code de la famille au Mali et déclaré publiquement leur engagement politique à  influer les résultats des élections présidentielles à  venir au Mali ont certainement trouvé des oreilles attentives pour oeuvrer dans le même sens sur le territoire de l’Azawad espérant que l’effet domino qui consiste à  perturber les élections présidentielles en se positionnant comme recours ultime en tant que médiateurs tout en permettant au président Amadou Toumani Touré de garder la main en fin de mandat sur l’avenir du pays sous quelque forme que ce soit. » Avec pour objectif d’appliquer la charia au Mali, le mouvement Ançar Dine, n’est pas très loin des revendications d’AQMI en voulant s’inscrire dans la logique de conquête du MNLA sur près de 2/3 du territoire national, de Léré à  Tessalit.

Si l’on déplore la faiblesse de l’armée malienne face à  ses ennemis sur le terrain, on assiste à  une fragmentation de la rébellion, depuis ses origines jusqu’à  nos jours, où chacun, prend les armes pour réclamer un combat personnel. A quoi joue Iyad Ag Ghali ? Est-il vraiment pour une application de la charia au Mali, où fait-il le jeu du pouvoir qui a accusé AQMI de combattre aux côtés de la rébellion ? Brouiller les pistes Ces déclarations de part et d’autre attestent en tout cas une volonté de brouiller les pistes sur la situation au nord du Mali. Pour le citoyen lambda, qui ne saisit pas la réalité géographique du conflit armée au nord du pays, les enjeux de cette crise sont véritablement plus complexes qu’‘un simple retour de la rébellion.…Mais sur le terrain, ce sont des maliens qui sont tués chaque jour et des milliers de personnes déplacés de leurs habitations. C’’est sans doute pourquoi les femmes de Kati sont à  nouveau sorties ce lundi 19 Mars à  Bamako pour réclamer à  ATT, le retour de leurs soldats du nord. Mais le nord doit-il être laissé à  lui-même? Ou aux mains des rebelles, des islamistes, des djihadistes de tout genre ou tout simplement de trafiquants d’armes venus de Libye et de bandits armés animés par la volonté de semer le trouble ? La réunion du Conseil de paix et de sécurité (CSP) de l’Union Africaine qui s’est ouverte ce matin à  Bamako va-t-elle apporter une autre réponse à  cette crise ? C’’est quand même l’intégrité territoriale du Mali qui est en jeu !

Azawad-Mali : le point de non-retour ?

Pour faire face au MNLA, le gouvernement utilise des milices tribales épaulées par des mercenaires, européens notamment. Le pouvoir malien montre à  l’occasion de ces événements une certaine perte de contrôle, perte de contrôle qui s’est également manifestée très explicitement dans son incapacité à  protéger les civils touaregs et maures à  Bamako, dans la capitale même, et à  Kati, à  quelques pas des casernes, ce qui est un comble ! Des membres de ces communautés ont vu leurs maisons et leurs biens saccagés lors de manifestations de xénophobie dont personne ne suppose qu’elles ont surpris véritablement les autorités du pays. En se montrant incapable de protéger ses ministres et leurs familles contre des manifestants dont les actes ont montré la nature et révélé à  la face du monde les limites du sentiment national de certaines élites et d’une partie importante du peuple malien, l’Etat s’est profondément décrédibilisé. Derniers événements l’Etat malien aurait perdu en quelques semaines le contrôle de plus de la moitié du territoire de l’Azawad. Cela prouve une fois de plus que la solution à  ce conflit ne peut pas être réduite à  une issue militaire. Et que le Mali n’a pas les moyens d’imposer son autorité sur ce territoire par la force. D’abord, parce qu’il n’en a pas les moyens matériels et humains, ensuite parce que les militaires originaires du Sud commencent à  être gagnés par le doute sur le sens de cette guerre contre leurs frères et voisins avec lesquels il faudra bien, le moment venu, travailler afin de sortir collectivement du sous-développement. Qu’est-ce qui peut se passer dans la tête d’un jeune officier malien du Sud qui va se battre si loin de chez lui pour des raisons qui ne peuvent pas le convaincre pleinement ? Que pense défendre cet officier ? Contre quels ennemis ? La situation actuelle fait surtout souffrir les populations de l’Azawad. Elles sont aujourd’hui contraintes à  fuir pour espérer survivre. Entre la répression du pouvoir et la crainte de représailles orchestrées par l’armée à  travers ses milices, certaines populations de l’Azawad n’ont pas d’autre choix que de traverser la frontière la plus proche pour espérer échapper à  la mort. Des familles ont été victimes de bombardements aériens effectués avec des hélicoptères pilotés par des mercenaires ukrainiens. Cela donne une dimension symbolique supplémentaire à  cette répression qui agrandit le fossé entre le Mali et ces populations. l’Etat malien a perdu toute légitimité à  se prévaloir du droit au monopole de l’usage de la violence. En effet, ce monopole ne peut exister que pour sauvegarder un ordre juste, or, celui qui est établi au Mali ne l’est pas ! A ce jour, la seule résistance significative rencontrée par les combattants du MNLA vient de leurs frères touaregs et maures encore aux côtés de l’Armée gouvernementale. Ces officiers touaregs et maures qui ont visiblement du mal à  donner un sens à  leur engagement contre les intérêts de leurs communautés. D’autant plus que leurs propres familles sont victimes d’exactions de la part d’autres milices instrumentalisées de la même façon par les mêmes autorités maliennes. Accepter le réel pour éviter le chaos De l’avis de l’ensemble des observateurs, cette crise ne peut pas avoir une issue militaire. Aucun des belligérants n’est en capacité militaire d’écraser l’autre durablement. Ce constat n’est pas nouveau, mais la puissance de feu du MNLA aujourd’hui montre que la voie militaire ne peut être qu’une impasse dans la recherche d’une solution définitive à  ce conflit qui a commencé avec la naissance de l’Etat malien. Il est temps que les élites maliennes et azawadiennes se libèrent des chaà®nes postcoloniales pour penser par elles-mêmes l’avenir de leurs communautés. Et cela ne peut passer que par un diagnostic qui se fonde sur des réalités socioculturelles et des expériences politiques du passé. Il existe bel et bien une identité de l’Azawad forgée par des siècles de cohabitation et de brassage entre les communautés songhaà¯e, touarègue, maure et peuhle. Ces communautés partagent un ensemble de référents culturels qui les différencient des peuples du sud du Mali actuel. Il n’est pas imaginable, par conséquent, de croire que le développement de l’Azawad peut se concevoir efficacement à  partir de Bamako. D’autant plus que le Sud, emberlificoté dans ses propres problèmes sur un fond de corruption endémique, n’est pas très curieux à  l’égard du Nord en question, ce territoire qu’il prétend être une partie de lui-même, mais qu’il juge sans cesse trop éloigné de ses préoccupations quotidiennes, constamment embarrassant, parfois même inquiétant et incompréhensible, et voué invariablement à  servir de bouc émissaire dès qu’il y a un malaise dans ses rangs. De plus, nous ne devons jamais oublier les innombrables projets de développement financés et pilotés de l’extérieur qui ont sombré corps et biens sans laisser de traces parce qu’ils n’avaient pas réussi à  créer le moindre petit lien organique susceptible de se greffer harmonieusement avec la terre et les hommes censés en être les bénéficiaires ! En Afrique, combien de milliards de francs CFA, de dollars ou d’euros ont ainsi sombré dans les sables, mais dont les dossiers bien rangés remplissent encore les rayonnages des bibliothèques des organisations humanitaires du Nord ! De plus, quelle ONG osera avouer un jour qu’elle s’est très souvent plantée et qu’elle n’a su sauvegarder que les apparences afin de se perpétuer elle-même dans la plus parfaite indifférence aux attentes que ses propres gesticulations avaient pu engendrer ? Certains médias et intellectuels maliens s’acharnent encore à  caricaturer la question politique posée par l’Azawad en la ramenant à  une fantasmagorique opposition entre Noirs et Blancs. Cette fixation sur la couleur de la peau est décidément un réflexe dès lors qu’il s’agit de Touaregs. Comme s’ils ignoraient que cette communauté s’est construite autour d’une langue et d’une identité qui cimentent aujourd’hui un sentiment d’appartenance qui va du Burkina-Faso à  la pointe sud de la Tunisie ! Les Touaregs noirs et blancs sont porteurs de la même volonté de protéger leur langue et leur culture, en un mot leur dignité. Il n’existe pas de type physique touareg qui pourrait servir de base pour diviser cette communauté et réduire son rôle dans la région sahélo-saharienne. l’Etat malien a souvent instrumentalisé l’opportunisme des uns et le fatalisme des autres pour ne pas reconnaà®tre la réalité du problème politique qui se pose au Nord. Sur cet aspect, la responsabilité est aussi celle des élites de l’Azawad qui ne jouent pas pleinement leur rôle à  l’égard de leurs communautés. Il y a une certaine hypocrisie des autorités maliennes à  chercher à  faire passer la situation actuelle uniquement comme une conséquence collatérale de la révolution libyenne. Hier, C’’était Kadhafi qui manipulait les Touaregs pour déstabiliser le Mali ; aujourd’hui, on invente d’autres échappatoires… A quand une approche réaliste et responsable pour en finir une fois pour toutes avec cette question ? Cette question vaut pour le Niger voisin, qui devrait mettre à  profit le climat apaisé du moment pour se prémunir contre toute évolution similaire. Pour cela, un diagnostic sérieux de la situation devrait permettre de dégager une méthode et des moyens politiques à  même de mettre définitivement fin aux dysfonctionnements de l’Etat qui sont à  l’origine des rébellions armées. Pour faciliter un débat national constructif et susceptible d’aboutir à  ce résultat, les autorités nigériennes ne devraient pas s’immiscer dans le conflit actuel au Mali. On peut légitimement s’inquiéter du fait que le président actuel du Niger ne perçoit, lui aussi, le conflit actuel au Mali que comme « une conséquence collatérale de la révolution libyenne ». Cela pourrait indiquer qu’il ne s’est pas réellement penché sur les raisons qui ont amené des communautés de cette bande sahélo- saharienne à  prendre régulièrement les armes contre les Etats depuis cinquante ans. A moins que ses stratèges et autres conseillers n’aient pas pris la peine de se forger leurs propres analyses. Se limitant à  reprendre les clichés ou manipulations des médias étrangers sur la question ! La leçon qui s’impose aujourd’hui, plus de cinquante ans après la création de ces pays, est que les frontières ne suffisent pas à  faire un Etat, encore faut-il que le pacte national qui les porte soit réellement partagé par l’ensemble des populations dont il organise la cohabitation et l’épanouissement. Le Mali, dans ses frontières actuelles et avec le type de gouvernance qu’il s’est doté, fonctionne mal. Une photographie de la classe politique et de son discours, des médias, de l’administration… montre que le pays s’est construit autour d’une vision communautaire essentiellement sudiste. l’Etat n’a pas été équitable dans son traitement de la diversité culturelle du pays. Et la communauté touarègue n’est pas la seule victime de cet ethnocentrisme structurel qui fait que le chef de l’Etat utilise l’une des langues nationales comme une langue officielle au détriment des autres. Les Maliens doivent avoir le courage d’admettre que le temps « des mariages forcés » est révolu ! Et qu’il faudra bien se poser la question d’une refondation nationale à  partir des réalités et des aspirations des peuples ! Aujourd’hui, le seul contrat national qui devrait exister est celui que les peuples construisent en connaissance de cause. Les frontières tracées par le colonisateur ne devraient plus être un blocage à  notre capacité de nous penser par nous-mêmes et de décider, ensemble, de l’avenir que nous voulons pour nos enfants. Les aspirations des peuples Les peuples de cette bande sahélo-saharienne seront-ils en mesure d’avoir aussi leur printemps des peuples et de vivre leur révolution démocratique ? Peuvent-ils contribuer ainsi à  la déconstruction des systèmes postcoloniaux qui continuent à  freiner considérablement l’évolution politique et économique de la sous- région ? Ces systèmes ont fait la preuve de leur incapacité à  se réformer, malgré l’avènement d’un pluralisme politique qui n’a jamais réellement débordé des cercles classiques de pouvoir constitutifs du système postcolonial. Aujourd’hui, nombre d’Africains commencent à  se poser la question d’une refondation politique afin de briser les chaà®nes et de permettre, enfin, un épanouissement et une réelle émancipation des peuples pour une intégration africaine susceptible d’ouvrir la voie vers un véritable élan de développement économique et social. Dans ce combat pour une gouvernance imaginée et mise en œuvre par ceux qu’elle concerne, l’Azawad a toujours été en première ligne et cela depuis la création du Mali et son accession à  l’indépendance. Plusieurs dizaines de milliers de ses fils ont ainsi perdu la vie, victimes de la répression de l’Etat malien et des conséquences de sa malgouvernance. Il a fallu la rébellion des années 90 pour réveiller l’Etat malien et lui faire admettre qu’il avait délaissé le nord du pays depuis l’indépendance. Les derniers événements à  Bamako et à  Kati ont fini par convaincre les plus sceptiques de la pertinence des revendications portées par les populations de l’Azawad. Il suffit d’analyser les déclarations consécutives à  ces pillages pour s’apercevoir que les autorités maliennes, le président actuel en tête, ont déjà  intégré, si cela n’a pas toujours été le cas, qu’il s’agit bien de deux entités différentes. En tout cas, que certains Touaregs peuvent être des gens gentils qui vivent tranquillement « avec nous ». Excusez du peu. « Vivre tranquillement « avec eux » » ? Ce serait assez comique si la situation n’était pas aussi invariablement tragique dans ses conséquences ! La classe politique et la société civile malienne n’ont pas su être aux côtés des communautés touarègue et maure quand ces dernières furent victimes des massacres des années 90. Bien au contraire, des campagnes systématiques de stigmatisation de ces communautés ont pu se dérouler sans que ceux qui se prétendent être « démocrates » aient eu un mot à  redire ! N’oublions pas la requête d’un président malien des Droits de l’homme suppliant les pays occidentaux d’envoyer des hélicoptères afin chasser plus rapidement ces hommes qui devaient l’empêcher de dormir sans que personne détecte quelque chose d’incongru dans cette requête… de la part d’un président des droits de je ne sais qui devait confondre sa charge avec celle d’un général en chef ! Ce temps n’est cependant pas si lointain, car on marche encore toujours sur la tête, hélas ! Quoi qu’il en soit, ces événements qui datent de deux décennies et les derniers émanant de Bamako et de Kati ne doivent pas être pris à  la légère par les acteurs de cette question. Ils aggravent le fossé entre le Mali et les communautés de l’Azawad plus que ne le fera jamais la guerre elle-même ! Aucune amnistie, dans le cadre d’accords entre les belligérants, ne saurait s’appliquer aux criminels ayant du sang de civils sur les mains. Les victimes, leurs familles et les associations de droits de l’homme pourront toujours s’adresser aux juridictions internationales pour demander justice. Par ailleurs, une commission vérité et justice sera indispensable pour établir les responsabilités et jeter les bases d’une paix durable. La communauté internationale Sur un plan plus général, on ne peut pas à  la fois se réjouir du réveil des peuples en Tunisie, en Libye, en Egypte… et s’étonner que l’Azawad veuille aussi améliorer ses conditions de vie et accéder aux mêmes libertés que revendiquent les autres régions et pays du monde Le dogme de l’intangibilité des frontières, tracées par les colonisateurs il y a un siècle, ne saurait résister longtemps aux aspirations démocratiques des peuples. Il revient donc aux élites de se libérer et de laisser s’épanouir leur capacité à  relever ce défi. Les peuples et les régions ont besoin de reconnaissance et de considération pour adhérer à  des regroupements plus importants au-delà  des pays actuels. En effet, la tendance sur tous les continents est à  l’abolition des frontières symboliques pour retrouver une capacité plus grande de peser dans la gouvernance et sur les marchés mondiaux. La responsabilité de la communauté internationale est plus que jamais engagée dans ce conflit. Il serait dangereux que l’intérêt de cette communauté internationale ne se manifeste que par le soutien au pouvoir malien ou par les menaces incongrues de la CDEAO. La CDEAO, dont un éventuel engagement militaire risque fort d’avoir exactement l’effet inverse de celui qui serait recherché. Une intervention militaire étrangère ne pourrait se concevoir que pour protéger les populations civiles et leur éviter ainsi de devoir tout abandonner pour échapper aux exactions de l’Armée et de ses milices. Cela permettrait de sécuriser les populations déplacées et de faciliter le retour des réfugiés en attendant une résolution définitive du conflit. Conclusion Les erreurs du passé doivent servir de leçon et un règlement de cette question ne saurait être définitif que si toutes les composantes du peuple de l’Azawad se reconnaissent et s’approprient ces évolutions politiques. Cela suppose un engagement sans ambiguà¯té des organisations qui portent les aspirations de ces peuples à  propos de leur caractère démocratique et pluraliste. La France et l’Algérie, qui avaient parrainé les différents accords signés ces vingt dernières années entre l’Etat malien et des organisations politico-militaires de l’Azawad, se doivent aujourd’hui d’imaginer une autre forme d’accompagnement des parties en conflit, pour assurer une réelle stabilité et l’avènement d’une paix juste et durable. Pour cela, il est essentiel que la question politique soit enfin traitée sur le fond et que les considérations sécuritaires ne soient plus qu’un volet, certes essentiel, mais parmi d’autres. Abdoulahi ATTAYOUB Temoust, Lyon (France) temoust@hotmail.com

A Goundam et Diré, les rebelles provoquent la panique

Ce mercredi 14 mars, vers 17 heures, une colonne de véhicules des bandits armés du Mouvement national pour la libération de l’Azawad MNLA, a fait son irruption de façon simultanée dans deux villes de la Région de Tombouctou. Il s’agit de Diré et de Goundam. A Diré, cinq à  six véhicules dont l’ambulance du centre de santé de référence, deux motos de marque DT ont été enlevés. On apprend également l’enlèvement d’un gendarme et deux policiers. « Ils se sont dispersés à  travers la ville. Trois véhicules sont passés devant moi. Ils ont enlevé cinq à  six véhicules. A l’heure o๠je vous parle (17h 14mn), ils sont entrain de quitter la ville », nous a confié un habitant sur place sous le couvert d’anonymat. A la même heure, trois véhicules sont rentrés à  Goundam. A la brigade de gendarmerie, ils n’ont trouvé que deux malheureux gendarmes. Selon un témoin, ces deux agents ont été enlevés. A la Préfecture, les bandits ont fait descendre le drapeau national avant de le brûler. Le médecin chef et son chauffeur qui rentraient d’une mission de Tombouctou, ont été dépossédés de leur véhicules. Les bandits armés se sont ensuite rendus à  la Perception o๠ils ont fait sauter les portes par des balles. Des témoins affirment qu’ils ont enlevés tous les ordinateurs et des documents. Saccages et enlèvements Les rebelles ont aussi enlevé le véhicule d’un chef de garage et deux motos DT. A la caisse d’épargne Jiguiyasoba, ils n’ont rien trouvé sur place. Cette visite des bandits armés a fait le bonheur des pensionnaires de la prison de Goundam qui ont tous été libérés. A la mairie, nous a confié une source, les « petits bandits » comme les qualifient les habitants dans leurs causeries, n’ont rien trouvé. « Ce sont des bandits à  la recherche de nourritures et d’argent. Des petits garçons avec des fusils de chasse. », nous a déclaré au téléphone un habitant. Par ailleurs, on déplore l’inexistence de forces de sécurité dans ces localités. Selon une source, tous les militaires se trouvent actuellement à  Niafunké, la localité qui avait été attaquée, il ya un mois par les bandits armés. Les populations du nord vivent toujours avec la peur au ventre.

Tessalit entre fiction et réalité…

De Bamako, l’on sait finalement peu de choses de la réalité du terrain à  Tessalit, la ville du Nord Mali, qui est le siège des derniers affrontements entre la rébellion du MNLA et l’armée malienne qui vient d’y opérer, selon ses propres termes un repli stratégique. Pour se faire une idée géographiquement, Tessalit est situé à  l’extrême Nord est du Mali, près de la frontière algérienne. Une zone désertique, hostile, idéale pour une rébellion et dont le contrôle, était l’enjeu des combats entre les deux factions. « Il n’y a rien de pire qu’une guérilla… », affirmait un éditorialiste malien à  l’annonce de la prise de Tessalit par les rebelles dimanche soir. L’armée a t’elle été à  bout de souffle ? D’après des sources locales, le MNLA n’a pas relâché la pression sur Tessalit et les militaires maliens ont donc quitté le camp en face de la seule piste goudronnée de la région de Kidal, capable d’accueillir des hélicoptères mais aussi des cargos, des gros porteurs donc. Tessalit étant l’un des plus imposants camps militaires au nord de Kidal, les rebelles du MNLA seraient en position de force désormais. Informations contradictoires… Mais les choses se sont-elles vraiment passées ainsi ? «Â Vers 17h, nous avons donné l’assaut au camp militaire d’Amachach qui comptait plusieurs centaines de soldats, officiers ainsi que des civils, notamment des familles de militaires. Ces derniers ont préféré prendre la fuite au lieu de riposter. Ils ont abandonné le camp. Nous nous sommes accrochés avec eux, lors de la course-poursuite », affirme au journal Algérien El Watan, Bekay Ag Ahmed, chargé de la communication du MNLA ». L’armée malienne rapporte les choses autrement : « Ces assaillants tentent d’empêcher les Forces Armées et de Sécurité de ravitailler plus de 1500 personnes réfugiées dans la garnison de Tessalit et comprenant en majorité des femmes et des enfants. Face à  ces agressions répétées rendant difficiles toutes les tentatives de ravitaillement de ces populations civiles, le Commandement militaire a décidé, dans la nuit du 10 au 11 mars 2012, l’organisation de convois d’évacuation et d’escorte des civils vers d’autres garnisons ». On imagine nos pauvres militaires démoralisés par ce repli forcé et on imagine les rebelles en joie, armes à  la main détenir les prisonniers civils et militaires qu‘ils disent détenir. Bref, on navigue entre fiction mentale et réalité floue du terrain. Avec pour seule option, les communiqués officiels des uns et des autres…. Mais la question qui se pose désormais, c’est combien de victimes après ces affrontements ? Combien de nouveaux déplacés vers les frontières voisines ? Y a -il eu des exactions comme à  Aguelhock ? C’est la raison de la mission du Comité International de la Croix rouge qui est arrivée lundi 12 Mars au soir dans les environs de Tessalit. Elle devrait permettre d’en savoir plus même s’il est difficile de joindre l’un des membres en mission au Mali.

Mon pays va mal…

Jour après jour, nous apprenons à  travers les ondes qu’une partie de notre territoire est entre les mains du MNLA, d’AQMI et que sais-je encore. Est-il encore temps de parler de paix, pendant que la Nation est ainsi bafouée ? Ces victoires rebelles sont devenues tellement quotidiennes. Pendant ce temps, sur la chaine du service public, on nous parle de repli tactique, abandonnant les pauvres populations à  leur sort : vandalisme, pillage, torture, meurtre, enlèvement, vol, déplacés, bref tout ce qui est interdit par la République. Quelques rebelles défient l’Etat qui a tardé à  réagir et qui commence à  montrer ces limites dans la gestion de cette crise. Tous les jours sur les ondes, il parle de paix et tous les jours des soldats tombent au front. Est-ce sur les ondes que ça se joue ? Un Etat souverain doit-il discuter avec un groupe de rebelles sans les avoir auparavant désarmés ? Celui à  qui les messages de paix sont adressés est en position de force, va-t-il les entendre ? Je n’ai pas la réponse à  toutes ces questions. Une chose est sure pour moi, nous sommes le maillon faible de la chaine. Le diatiguiya dont on parlait haut et fort pour accueillir avec armes et bagages la troupe étrangère vient de nous couter la prunelle des yeux. Il y a quelques mois quand la toile wikileaks traitait notre armée d’une bande d’amateurs sous-équipée et mal entrainée, J’avais du mal à  le comprendre mais maintenant je leur retourne leur vérité. A la cérémonie du cinquantenaire nous avions pourtant vu notre armée défiler avec un tas de matériels de guerre avec démonstration à  l’appui et maintenant, elle fuit les rebelles en parlant de repli tactique? A-t-on besoin d’aller à  l’école de guerre pour savoir qu’en se repliant de Tessalit les rebelles pourront facilement se ravitailler en armements et provisions à  travers la seule piste d’atterrissage de la région ? Les pays voisins nous observent et ils se rendent compte que le pays démocratique dont on a tant parlé a aussi ses problèmes et incapable de protéger ses propres citoyens face aux agresseurs. O๠sont passées la trentaine de Généraux et la centaine de Colonels Maliens qui au lieu d’élaborer des stratégies militaires pour défendre le pays, préfèrent convoiter les postes réservés aux civils. Après Aguelhok, Léré, Nianfunké, Ménaka, Hombori, Amderamboukane, Ténenkou, aujourd’hui Tessalit, demain ailleurs…les populations continuent de faire les frais des bandits armés et chaque localité compte ses victimes. Pendant ce temps à  Bamako et dans les capitales régionales, des collectes de fonds s’organisent pour soutenir notre armée nationale, en espérant que ces fonds ne finissent pas dans les poches de certains privilégiés laissant nos amis, cousins et frères entre la puissance de feu des bandits. Alors cela veut-il dire que mon pauvre Mali n’a pas de fond de souveraineté nationale pour faire face aux menaces extérieures (guerre, réfugiés, pandémies, inondation,…). Une chose est sûre, je n’aimerai pas être militaire au front surtout si je ne suis pas parent proche de Généraux ou de Colonels. Car se sont les fils de pauvres qui partent au front. Sans démagogie, C’’est le bon moment pour recruter au sein de l’armée, ceux qui s’engageront seront des bons soldats car malgré la guerre, ils ont osé soutenir le pays. Nous constatons avec regret que nous avons de l’effectif au sein de l’armée mais pas des combattants. Croyez moi, J’aime le Mali, je soutiendrai toujours mon armée, mais ce qui me dérange C’’est la façon dont elle gère cette crise qui a trop perduré sans qu’elle n’obtienne le dernier mot. Personnellement je ne pensais pas que les rebelles tiendraient plus d’un mois de combat.Toutes les analyses et pronostiques sont faussées.Connaissant les moyens rudimentaires de notre armée, ce ne sera pas évident pour elle de tenir face aux rebelles. Soutenons la pour que revienne cette paix tant désirée.

Lettre ouverte du FNC au MNLA pour le respect de la Constitution et la Paix au Mali

Nous, membres du FNC (Front du Non à  la nouvelle Constitution), Maliennes et Maliens de la diaspora, toutes et tous ­ légataires des empires du Ouagadou, puis du Mali, du Songhaà¯, du Wassoulou, ­ ressortissants des régions du Mandé, du Méma, du Macina, de l’Azawad, ­ descendants de Dinga Cissé, Kaya Magan Cissé, Soundiata Kéita, Askia Mohamed, Sékou Amadou, Samory Touré, Fihroun Ag Alinsar, ­ tributaires de l’empire colonial français et de la conférence de Berlin, ­ filles et fils de la République du Mali indépendante, souveraine et irréductible, ­ héritiers de la cruauté du néocolonialisme cuirassée par la toute-puissance du néolibéralisme, ­ acteurs et défenseurs des acquis de la révolution populaire victorieuse du 26 Mars 1991, Prenons la responsabilité, et assumons, de vous adresser un message fraternel précis et franc dans les circonstances de graves événements violents et sanglants causant la mort de nombreux innocents concitoyens. Avant tout, nous associant à  la douleur des familles brutalement éprouvées, nous nous inclinons devant la mémoire des disparus et prions pour le repos de leur âme ! Nous condamnons fermement les sévices et cruautés, les crimes et destructions de biens dont tous les coupables doivent absolument répondre de leurs actes devant la justice de notre pays. Il devient alors impératif que la liste intégrale des victimes directes soit connue pour qu’elles puissent bénéficier de leurs droits prescrits par la Constitution en vigueur : la Constitution de l’ère démocratique adoptée à  la faveur de la Révolution du 26 Mars 1991, dont les premiers actes majeurs relatifs à  la « Crise du Nord » furent la signature du « Pacte National » le 11 avril 1992 à  Bamako et l’organisation de la « Flamme de la paix » le 26 mars 1996 à  Tombouctou. La paix espérée à  l’époque et bâtie au début de la 3ème République devait permettre d’éduquer l’ensemble de nos concitoyens, d’approfondir la décentralisation en chantier, de concrétiser l’intégration des ex-rebelles dans l’Armée nationale et dans d’autres structures de l’à‰tat, d’activer la réalisation des programmes de développement exclusifs pour le Nord. Ce préalable, pour souligner combien la quête de liberté et le besoin de démocratie, l’aspiration à  la paix, à  l’éducation pour tous et à  la justice sociale, d’Est à  l’Ouest et du Sud au Nord, ont été les causes profondes, les moteurs et les balises de toutes les luttes au Mali. Car, s’il y avait quelque chose dont la répartition, comme pour compenser les diversités naturelles et climatiques, semblait presque parfaite sinon égale entre les populations laborieuses du Mali d’avant Mars 1991, C’’était bel et bien les incuries du pouvoir central, la faiblesse voire l’absence d’éducation, de santé, de développement et enfin d’espoirs ! Nous, membres du FNC (Front du Non à  la nouvelle Constitution), Maliennes et Maliens de la diaspora, soutenons et défendons toutes les actions adossées aux droits inaliénables personnels (individuels ou collectifs) consacrés par la Constitution, notamment en ses articles 4, 5, 8 15, 17, permettant d’affirmer son avis, manifester sa désapprobation, clamer sa différence, ou encore revendiquer sa particularité au sein de la République du Mali. Toutes et tous, démocrates et militant(e)s que nous sommes, nous ne saurons cependant nous inscrire dans des aventures menées avec les armes, la haine dans le C’œur et le sang sur les mains, sur notre terre de dialogue et d’hospitalité en violation du Préambule et des articles 1er, 2, 24 et 25 de notre Loi fondamentale ! La République se préservera ! Et, quand des menaces graves tendent à  remettre en question le fondement de notre pays, renier notre histoire et prétendre à  nous refuser notre droit à  un devenir souverain, l’à‰tat doit prendre des mesures exceptionnelles visant à  assurer sa continuité et le rétablissement dans les brefs délais du fonctionnement régulier des institutions conformément à  la Constitution. L’indépendance nationale et l’intégrité du territoire national seront sans condition défendues par toutes et tous attachés à  la République, et maintenues par les Forces armées et de sécurité ! Nous, membres du FNC (Front du Non à  la nouvelle Constitution), Maliennes et Maliens de la diaspora, confiants et résolus, réaffirmons notre allégeance à  la devise du Mali : « Un Peuple, un But, Une Foi. » Un peuple libre, conscient et uni dans sa diversité, pour le Mali et pour l’Afrique ! Un but clair, proclamé et exalté quant à  la préservation de la dignité de notre Peuple et la défense de la souveraineté conquise ! Une foi ardente en notre patrie et en la justesse de sa lutte pour la paix et le développement, l’éducation et la solidarité ! Le FNC n’a pas le droit (pas plus ou moins que le MNLA ou tout autre regroupement de concitoyens) de prétendre à  une forme d’expression fanatique, exclusive de toute autre, de la souveraineté nationale qui appartient au Peuple tout entier (cf. Art.26 Constitution) Aussi, chers compatriotes, frères et sœurs du MNLA, nous nous permettons de vous demander en toute fraternité de vous assujettir aux formes constitutionnelles d’expression de votre liberté et de toutes vos préoccupations, que le FNC assumera de faire siennes dans le plus grand respect du Peuple malien, de son Histoire et de ses Institutions. Vous en souhaitant bonne réception, nous vous prions, frères et sœurs du MNLA, de croire en l’expression de nos salutations fraternelles patriotiques et résolument engagées pour le retour définitif de la Paix au Mali.

Rébellion : Tessalit en état de siège

C’est désormais la ville désertique Tessalit au nord-est du pays qui est le siège de violents accrochages entre l’armée malienne et les rebelles touaregs. On parle d’un dispositif militaire impressionnant des deux côtés. D’après les sources, chaque partie a mobilisé de grands moyens : des blindés, plus de 300 hommes, plusieurs colonnes de véhicules pour l’armée malienne et du côté des rebelles touaregs, regroupement de plusieurs unités avec du matériel de guerre sophistiqué, rapporte RFI. Comme lors des précédents combats, l’enjeu, c’est le contrôle de la ville et notamment le camp militaire de Amachache, situé à  15 km de Tessalit en face d’une piste d’atterissage. Et qui contrôle cette piste, contrôle cette vaste zone communément appelée l’adrar des Ifouras. Pour éviter de reculer, l’armée malienne tente de renforcer ses positions sur cette zone, afin que les rebelles ne s’emparent pas de cette position stratégique. Les opérations côté malien, sont conduites par le commandant de zone de Gao, Didier Dacko, les colonels Gamou et ould Meydou. Quant à  savoir qui a pris l’avantage dans les combats, l’information reste incertaine. Les deux camps affirmaient mercreci soir, avoir le dessus, mais la réalité du terrain laisse entrevoir que les combats pourraient continuer ce jeudi. Ce n’est pas la première fois que Tessalit subit des attaques. Située dans la région de l’Adrar des Ifoghas, d’o๠viendraient les rebelles les plus acharnés du MNLA, le contrôle de Tessalit consitue un enjeu de taille pour la rébellion. Pour le moment, le bilan des victimes n’est pas connu, mais les combats auraient été très violents, rapporte une source gouvernementale. Pour sortir de la crise, le gouvernement malien appuyé par la voix de France, a maintes fois appelé à  un cessez-le feu. Mais face aux attaques régulières de la rébellion dans la zone nord, l’armée est obligée de riposter. La solution du dialogue semble sourde à  l’oreille des rebelles qui continuent leurs assauts. De leur côté, la médiation africaine, appuyée par l’Union Africaine et la Cedéao, vise un dialogue inclusif afin de trouver une issue à  cete crise qui frappe les régions nord du Mali.

Faut-il négocier avec les rebelles ?

 » Il n’y a presque rien dans le nord, il faut faire des kilomètres pour trouver un dispensaire. L’école, c’est pareil ». Cette citation d’un rebelle du MNLA montre à  quel point les choses auraient pu se passer différemment au Nord du Mali. Alors que le gouvernement lançait il y a quelques mois, le PSPSDN, un programme de développement du Nord et qu’ATT espérait sans doute finir son mandat dans la quiétude, les cendres de la rébellion touarègue se sont mises à  rougeoyer de nouveau dans le nord du pays, étouffant toute initiative visant à  promouvoir la paix, la sécurité et le développement pour les ressortissants du Nord. l’autodétermination, voilà  ce que réclament plusieurs figures de la rébellion actuelle; Colonels d’armée déserteurs, ex-officiers de l’administration malienne, touarègues d’origine, ils ont choisi de rejoindre les rangs du MNLA. « Donnez nous l’indépendance et vous verrez : ce sera la fin d’Aqmi, des enlèvements d’Occidentaux et du trafic de drogue », déclarait Mohamed Ag Aghaly à  l’hebdomaire Jeune Afrique, tout en soulignant les différences entre les peuples du Nord et du Sud. « Cela montre bien que leurs revendications sont irrecevables, comment peut-on promettre cela, alors qu’il s’agit de développement et non de trafic, ceux qui parlent ainsi sont tout juste condamnables », réplique un membre de l’administration d’état. Mais les arguments avancés par le MNLA vont plus loin : « Parce que depuis 1957, c’est la même chose. à€ l’époque déjà , les Touaregs avaient dit aux Français [les colonisateurs, NDLR] qu’ils ne voulaient pas être intégrés à  la république malienne. Et depuis trente ans, on discute avec le gouvernement, on signe des accords, mais ils restent sans effet. Nous avons voulu être avec Bamako, mais Bamako n’a jamais voulu de nous ». A Bamako, pourtant, côté protocole de la république, on grince des dents. La visite d’Alain Juppé à  Bamako, le 26 février est même venue relancer l’idée du dialogue avec les rebelles, de la négotiation, pour trouver une issue de sortie de crise. Le noman’sland du Nord Bamako a-t-il jamais voulu du Nord ? C’’est en tout cas l’idée que tentent de faire circuler les rebelles pour justifier leurs revendications séparatistes. Dans la réalité, Bamako a souvent négocié avec les rebelles. Peut être un peu trop. Les accords de Tamanrasset en 1991, le Pacte National en 1992, et les Accords d’Alger signés en Juillet 2006 après la rébellion du 23 Mai, avaient laissé entrevoir une volonté d’unité nationale basée sur l’entente, la compréhension mais aussi les questions de sécurité et développement. Approuvé par le gouvernement et le Mouvement démocratique du 23 mais, ces accords prévoyaient plusieurs axes de développement des régions du Nord Mali. A travers la tenue du Forum de Kidal sur la sécurité et le développement et la création d’un fonds spécial d’investissement pour mettre en œuvre un programme de développement économique, social et culturel au Nord. Depuis lors, plusieurs programmes ont été mis en place, une structure l’Agence de Développement du Nord (ADN), et dernièrement le Programme Spécial de Paix et de sécurité pour le développement du Nord Mali(PSPSDN)pour piloter plusieurs projets autour de l’élevage, l’hydraulique, le transport, la communication, la santé, l’éducation, la culture, l’artisanat et l’exploitation des ressources naturelles etC’… Aujourd’hui à  parcourir, le Nord, on est étonné de l’état d’abandon de cette vaste contrée. N’eut été certains forums, festivals et évènements ponctuels, il faut avouer que les villes du Nord Mali laissent perplexes si on les compare à  Mopti, Gao ou même Ségou, d’autres poumons économiques du Mali. Au-delà  des vœux du MNLA, se sont ajoutés au fil des ans, divers trafics et contrebandes dans la zone et qui on étouffé les efforts de développement socio-économique. l’affaire du Boieng de Tarkint à  Gao a défrayé la chronique dans les médias maliens et les enlèvements d’occidentaux, soulevé la question sécuritaire au Nord Mali avec la présence marquée d’AQMI dans la zone…: « Le Nord en quelques années est devenu ce nomans’land sans fin o๠chacun fait ce qu’il veut», affirme Alcoye, propriétaire d’un d’hotel à  Tombouctou. Pour le ministre des Affaires Etrangères,Soumeylou Boubèye Maiga, la réalité physique des régions nord du Mali font que ce vaste territoire qui constitue plus de 60% du territoire national, est habité par moins de 10% de la population, ce qui pose un problème de gouvernance à  l’état malien, mais concernant l’intégrité territoriale, elle n’est surement pas négociable ! Faut-il dialoguer avec les rebelles? «Les populations du nord et du sud du Mali sont trop différentes pour composer un état ensemble comme le Mali et le Sénégal n’étaient pas faits pour être un seul pays », affirme encore ce membre du MNLA . Son propos est vivement contredit par les partisans de l’unité du Mali. « D’abord, ils ne sont qu’une faction à  vouloir cette indépendance, ceux qui viennent de l’Adrar des Ifoghas… », explique un éditorialiste malien. « Deuxièmement, le consensus n’existe pas parmi les Tamasheqs sur la question. Ni les sonrhaà¯s, ni les peuls, ni les bambaras et même certains touaregs qui vivent dans cette région du Mali, ne se reconnaissent dans l’idée de scission ». l’Azawad serait donc cet état imaginaire aux frontières floues que souhaite diriger une faction de rebelles. Qui donc ? Ag Najem, l’homme qui aurait orchestré les attaques violentes d’Aguelhock ou le colonel tamasheq qui s’est réfugié au Burkina ? l’idée même est irrecevable au Quai d’orsay qui réfute toute implication de la France dans la rébellion actuelle. « Je ne comprends pas très bien ce procès d’intention fait à  la France, affirmait Alain Juppé de passage à  Bamako. Reste qu’on reproche à  la France, de donner la voix aux rebelles et l’accès aux médias pour distiller leurs revendications, s’insurge un Bamakois sur les ondes d’une radio célèbre. « Il n’y a pas à  dialoguer avec les rebelles, ils ne sont qu’une infime minorité des peuples touaregs et l’option du dialogue n’a que trop duré, il faut à  présent employer l’option militaire et mater cette rébellion une bonne fois pour toutes ! », affirme cet autre auditeur.  » Le fait même de recevoir les mercenaires revenus de Libye, ne constitue t-il pas une gestion catastrophique de la problématique du Nord ?, s’interroge une enseignante. Pis, la campagne de mésinformation orchestrée de part et d’autre n’aide pas la résolution de cette crise. Les rebelles pointent du doigt l’armée comme des barbares ayant tué des civils dans les villes du Nord. Aguelhok a pourtant tristement illustré le massacre de plusieurs soldats maliens. Si le dialogue a prévalu un temps, l’option militaire est de plus en plus prônée par les citoyens, hommes politiques et membres de la société civile. Donner la voix aux rebelles ne constituerait-il pas une acceptation implicite de leurs doléances ? Certains vont jusqu’à  dénoncer la position ambigue de la France dans cette affaire. Mais pour Soumeylou Boubèye Maiga, ancien chef de la sécurité d’état, il faut bien comprendre les enjeux du Nord du pays. S’il n’est pas question de négocier l’intégrité territoriale du Mali, il faut arrêter de parler de Nord Mali, mais plutôt mentionner les régions nord du Mali.

Le SADI réclame la démission d’ATT

Le parti Solidarité Africaine pour le développement et l’intégration (Sadi) a animé ce jeudi un point de presse pour décliner sa position sur la situation du nord Mali. C’’était au siège du Réseau Kaà¯ra à  Djélibougou. Pour la circonstance, le président du SADI, Cheick Oumar Sissoko était entouré de son secrétaire général l’Honorable Oumar Mariko et de certains membres du bureau exécutif du parti. D’emblée, les ténors du parti SADI, ont qualifié les assaillants de pures rebelles qui utilisent des méthodes terroristes. Cheick Oumar Sissoko a relevé que, bien avant le déclenchement des hostilités, son parti a invité le président ATT, le Gouvernement, ainsi que l’Assemblée nationale à  «Â imaginer ensemble des issues et solutions ». Mais hélas, dit-il, «Â nous n’avons pas été écoutés ». Le communiqué officiel du SADI lu par son secrétaire à  la communication, Nouhoum Keàta, s’attaque à  la façon dont la question du nord est tenue par le régime d’ATT. l’état responsable de la situation au Nord En effet, face à  cette situation du nord Mali qu’il a qualifié de grave, désastreuse, tragique le parti SADI tient pour seul responsables, le président ATT et son Gouvernement, le Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA), certains anciens militaires de Lybie, AQMI et les narcotrafiquants ». Pour Oumar Mariko et les siens, la situation est grave en ce sens que l’unité et l’intégrité territoriale sont entachées, les populations civiles et militaires laissées à  elles-mêmes, vivent dans le dénuement, la peur, le désarroi. Elles se terrent si elles ne fuient pas. Elles errent dans la brousse ou entre les campements, si elles ne s’exilent pas. « Des populations du même pays s’opposent. La guerre s’installe. Une partie du pays est occupée par des rebelles ». Appel du SADI à  la démission d’ ATT Le nouveau Gouvernement doit être réduit à  15 membres pour mettre fin à  la fin à  la guerre et mener le dialogue avec le MNLA, assurer la sécurité dans le pays, organiser sérieusement les élections présidentielles et législatives. A la fin de la déclaration, le parti SADI invite le président ATT et son Gouvernement à  démissionner « pour atteint toute leur limite dans la gestion de cette affaire qui couve depuis la signature des fameux accords d’Alger en 2006 ». « ATT et son Gouvernement ne méritent plus la confiance du peuple. Il a trahit son peuple à  travers la violation du serment qui lui a fait dire le 08 juin 2007 ; conformément à  l’article 37 de la Constitution : Je jure devant Dieu et le peuple malien de préserver en toute fidélité le régime républicain de respecter et de faire respecter la Constitution et la Loi, de remplir mes fonctions dans l’intérêt supérieur du peuple, de préserver les acquis démocratiques, de garantir l’unité nationale, l’indépendance de la patrie et l’intégrité du territoire national. Je m’engage solennellement et sur l’honneur à  mettre tout en œuvre pour la réalisation de l’unité africaine ». Par ailleurs, le SADI a appellé à  la mise la mise en place d’un Gouvernement de 15 membres, à  la suppression du projet de référendum, à  un plan de rapatriement rapide des réfugiés et à  la tenue dans les délais constitutionnel des élections générales.

Tinariwen à l’abri de la rébellion ?

«Â Bonjour tout le monde, quelque temps après que la rébellion ait éclaté, la semaine dernière, beaucoup d’entre nous ont fui les villages pour éviter les combats entre rebelles et l’armée. Nous sommes réfugiés ici dans la nature, depuis quelques jours, avec des femmes, des enfants et des vieilles personnes. Beaucoup d’entre nous souffrent de la faim et du froid. Il fait très froid la nuit à  cette période de l’année. La situation est très pénible pour nous mais chacun essaye de tenir. Merci à  tous ceux qui voudront bien penser et prier pour nous. Continuez de nous soutenir. Nous souhaitons de tout C’œur que les choses vont s’arranger. Merci ». Signé Tinariwen. C’’est le message en anglais que nous avons reçu et traduit. Le groupe Tinariwen qui n’est plus à  présenter et connu pour avoir chanté la rébellion dans les années 90, aurait certains de ses membres réfugiés en pleine nature et sans aide après les violents combats au Nord entre l‘armée malienne et les rebelles du MNLA. Un appel au secours qui nous laisse perplexe alors que de nombreuses tournées sont prévues pour le groupe dans le monde, notamment leur participation au 3è festival international des Arts de l’Ahaggar à  Tamanrasset ( Algérie ) du 14 au 19 février. Début janvier, une rumeur affirmait même qu’Ibrahim, leader du groupe avait rejoint la rébellion. Une rumeur démentie par la présence du groupe au dernier festival Au Désert à  Tombouctou. Reste qu’on est toujours sans nouvelles du groupe depuis le début des hostilités au Nord Mali. l’errance toujours Crée en 1982, le groupe Tinariwen chante l’errance qu’a connu le peuple Touareg après la répression violente des années 60 et qui les a conduit vers l’Algérie. Dans un documentaire célèbre, réalisé sur eux, Ibrahim, l’un des leaders du groupe Tinariwen témoignait comment à  5 ans, il avait vu des membres de sa communauté, fusillés par l’armée Malienne. C’était dans les années 70. Ibrahim Ag Alhabib, et Abdalla, les deux principaux leaders du groupe, au dernier festival au Désert de Tombouctou, ont surtout chanté des messages de paix contraires à  cette rébellion, dont les motivations ont changé au fil du temps et dans laquelle beaucoup de touaregs ne se reconnaissent plus aujourd‘hui. « l’amour et la Paix », tel est le nouveau crédo du groupe Tinariwen. Après les manifestations qui ont touché Kati et Bamako, de nombreux personnes issues de la communauté Tamasheq ont fui le nord du Mali, à  l’instar de l’ancienne Ministre Zakiyatou Oualett Halatine, par peur des représailles sur leurs personnes. Pour Tinariwen, le désert n’est pas une grande inconnue et même s’ils ont toujours pas donné d’autres signes, les nombreux fans souuhaitent très vite les revoir sur des scènes o๠les tirs de mitraillettes et les divergences communautaires sont bannies.

Crise du Nord : La classe politique en bloc derrière ATT, le MNLA campe sur ses positions

Face à  a la situation de crise qui prévaut au Nord du Mali, le gouvernement mène une série d’actions destinés à  régler la question très rapidement. Le Quai d’Orsay par la voie de son porte partole Bernard Valero, avait appelé à  une résolution rapide de la crise. De leur côté les partis politiques maliens qui ont rencontré le président de la Répubmique, vont présenter à  l’Assemblée naionale un plan de sortie de crise. Un plan qui aurait été en parti rédigé par Tiébilen Dramé, du parti PARENA. Autant dire que la classe politique fait bloc derrière le président. Au moment o๠ATT est accusé de diriger la rébellion, la campagne de communication vise à  dénouer les rumeurs et démentir les accusations les plus graves à  l’encontre du pouvoir. Le chef de l’état qui a reçu les femmes en colère de Kati au palais, a longuement écouté les plaintes de celles-ci.  » Comment pourrais-je être le chef de la rébellion, pourquoi aurais-je donné des ordres et dit aux rebelles qu’il n’y avait plus de munitions dans l’armée malienne ? . » ATT a tenté de se disculpé devant les femmes remontées et chagrinées. L’exercice a t-il réussi calmer les esprits ? Le gouvernement malien et l’Alliance démocratique du 23 mai pour le changement ont ensuite lancé ce samedi à  Alger un appel urgent pour que les combats cessent entre l’armée et les rebelles du Nord. Le MNLA pointe le gouvernement du doigt Au même moment, le MNLA qui s’était tu un moment, a repris de la voie. Dans une interview publiée ce dimanche dans le journal arabophone algérien El Khabar, Bilal Ag Chérif, le secrétaire général de la rébellion touareg du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA), a indiqué que l’appel au cessez- le- feu lancé par Alger ne concerne pas le MNLA. Une prise de position de la rébellion touarègue au moment o๠le peuple malien a contesté les autorités. Toujours selon ce même communiqué, le MNLA affirme que la guerre en cours contre le pouvoir central de Bamako « relève de la seule responsabilité du gouvernement malien qui n’a jamais sérieusement envisagé le dialogue pour la prise en charge de l’avenir des populations de l’Azawad ». Cet appel a été lancé suite à  une rencontre du 2 au 4 février à  Alger entre une délégation du gouvernement malien, conduite par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale Soumeylou Boubeye Maà¯ga, et une délégation de l’Alliance démocratique du 23 mai pour le changement.

IBK brave rebelles et terroristes à Tombouctou : « l’insécurité n’est pas une fatalité ! »

C’’est aux cris de «Â IBK la solution ! » et de «Â IBK président !», que le candidat de l’alliance IBK Mali 2012 a fait son entrée dans la salle pleine à  craquer du Centre Baba Ahmed, o๠se tenait la conférence régionale de son parti, le Rassemblement pour le Mali (RPM). Dans son discours, l’ancien Premier ministre a qualifié les attaques de Menaka, Tessalit, Aguelhok, Anderamboukane et Léré «Â d’actes de trahison, par ceux là  même qui ont été accueillis à  bras ouverts à  leur retour de Libye ». Après avoir fait observer une minute de silence en la mémoire des soldats disparus, le candidat à  la présidentielle a poursuivi en pointant du doigt «Â les terroristes d’AQMI, qui ont profité de cette situation confuse pour semer la terreur et répandre la mort dans nos villes ». Faisant référence au charnier d’Aguelhok, dont les terroristes seraient responsables, il a condamné avec fermeté «Â cette barbarie qui va à  l’encontre des valeurs de paix, d’humanisme et de tolérance de notre société ». Entouré par Amadou Soulalé et Bocar Moussa Diarra, respectivement présidents des partis FAMA et UM-RDA, membres de la coalition qui le soutient, le président du RPM, très en verve, a insisté sur «Â la nécessité de l’Union nationale derrière le Président ATT, pour vaincre la rébellion et le terrorisme ». Une loi de programmation militaire et des Assises nationales du Nord en réponse à  l’insécurité Très applaudis, les propos d’IBK, qui se présente comme « le candidat du rassemblement », ont trouvé un écho certain dans une ville touchée au C’œur par l’insécurité. Les récents enlèvements d’occidentaux ont fait fuir la manne touristique, auparavant principale ressource de Tombouctou. « Il n’y a plus aucun touriste, nous avons été obligés de licencier nos employés », se lamentait Baba, gérant d’une auberge de la place. Comme en réponse à  ces propos, IBK a mis sur la table ses propositions pour rétablir la sécurité : loi de programmation militaire pour adapter les forces armées et de sécurité aux nouvelles menaces, et large dialogue national, à  travers l’organisation d’Assises nationales du Nord. Le discours du Président IBK a été suivi dans l’après midi par l’atelier du RPM, au cours duquel les responsables du parti ont sonné la mobilisation pour l’élection présidentielle. Très en forme, Kankelentigui, tel que le surnomment ses compatriotes, a mis en garde contre tout relâchement : « Il faut continuer à  aller sur le terrain, à  la rencontre de tous nos concitoyens, pour les convaincre de la pertinence de notre projet pour un Mali fort et juste ». Avant de boucler la journée, la délégation s’est ensuite rendue au domicile des notabilités de la ville, dont elle a recueilli les bénédictions. A 67 ans, Ibrahim Boubacar Keà¯ta participera à  son 3ème scrutin présidentiel après 2002 et 2007. Il fait figure de favori, soutenu par plusieurs centaines de mouvements de la société civile et une alliance de 18 partis, rejointe la semaine dernière par le PIDS du Ministre Daba Diawara. Il s’est officiellement déclaré lors d’une cérémonie au Palais de la culture de Bamako le 7 janvier, avant d’être investi le 14 devant 30000 personnes au stade Modibo Keita. Même si le climat d’insécurité et la faiblesse de l’Etat semblent favoriser l’ancien Premier ministre, reconnu comme un homme à  poigne, le scrutin du 29 avril reste très ouvert. Il mettra en compétition plusieurs poids lourds de la politique malienne : Soumaà¯la Cissé de l’URD, Modibo Sidibé, candidat indépendant, et Dioncounda Traoré de l’ADEMA, qui vient de rallier à  sa cause une vingtaine de petits partis.