La Chine, définitivement lassée de son incontrôlable allié nord-coréen ?

En réponse à la déclaration du dirigeant nord-coréen Kim Jong-un selon laquelle les cents tirs de missile balistique intercontinental n’étaient que « avertissement solennel adressé aux Etats-Unis »,

le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté des sanctions en l’encontre de la Corée du Nord sous l’initiative des Etats-Unis.

Les sanctions prises par le conseil de sécurité de l’ONU dans la résolution 2371 du 5 Août 2017 sont « les plus strictes contre un pays depuis une génération » selon l’ambassadrice Etats-Uniennes auprès de l’ONU, Nikki Haley. Les sanctions constitueront un manque d’un milliard de dollars des revenus liés aux exportations pour l’économie nord-coréenne si elles sont appliquées par l’ensemble des pays membres de l’ONU. Le but de la résolution est de ramener Pyongyang à la table des négociations et mettre en place une stratégie politique afin d’apaiser la tension.

Ce n’est pas la première fois que des sanctions économiques à l’encontre de l’empire ermite sont prises. Depuis le premier essai nucléaire nord-coréen en 2006, l’ONU a imposé en plus de ce dernier sept trains de sanctions à la Corée du Nord, dont les trois derniers, touchent directement l’économie du pays.

Encore, faut-il pour que ce but soit atteint que la résolution soit appliquée par l’ensemble des pays membres de l’ONU. « Toutes les parties doivent mettre en oeuvre les dispositions de la résolution » a soutenu l’ambassadeur chinois auprès de l’ONU, Liu Jieyi. Cette position chinoise est inattendue car elle compromet le traité damitié, de coopération et d’assistance mutuelle qu’elle a signé avec son voisin nord-coréen en 1961. C’est la seconde fois que la Chine prend une telle position depuis 2013 lorsque trois banques chinoises cessent toute transaction avec l’empire ermite.

L’application par la Chine de ses sanctions peut très nettement pénalisée Pyongyang car elle est le premier partenaire commercial de la Corée du Nord. Ce qui représente 90% du commerce total du pays.

Toutefois, l’adoption de ces sanctions ne peuvent être qu’un « outil pour pousser ce pays à des discussions constructives » tel que l’a soulevé le nouvel ambassadeur russe auprès de l’ONU, Vassili Nebenzia, sans pour autant pénaliser la population nord-coréenne.

Les relations sino-nord coréenne, si elles ont une faible enjeu économique pour la Chine, ont un enjeu géo-stratégique majeur pour celle-ci dans la mesure où elle lui permet de contrôler sa frontière nord, dans la région de Mandchourie qui a été pendant des décennies le moteur de la croissance chinoise sous l’impulsion de Mao Zedong. En effet, Pékin redoute un positionnement des troupes américaines à sa frontière nord en cas de réunification des deux Corée.

C’est d’ailleurs ce jeu stratégique qu’a dénoncé récemment le Président américain Donald Trump, qui accuse la Chine de ne pas empêcher volontairement jusqu’alors les velléités de son allié nord-coréen.

Les ministres des affaires étrangères de la Chine et de la Corée du Nord se sont rencontrées en marge du forum régional des nations du sud-est asiatique à huit clos à Manille. Lors de cet échange, le ministre chinois des affaires étrangères, Wang Yi, a exhorté son homologue à faire profil bas en prenant une « décision bonne et intelligente ».

Nikki Haley : première femme ambassadeur nommée par Trump

La gouverneure de Caroline du Sud à été nommé comme ambassadrice des États-Unis auprès des l’ONU. La nomination doit encore être confirmée par le Sénat, une simple formalité.

Avec ce choix, le nouveau président élu fait coup double. Après avoir tenu des propos misogynes et anti-migrants lors de sa campagne, Donald Trump vient de désigner Nikki Haley, issue de l’immigration à un poste clé. Agée de 44 ans et mère de deux enfants, Haley est la fille d’un couple d’origine indienne. Elle a grandi à Bamberg, une petite ville de Caroline du Sud dont elle est devenue depuis 2011 la gouverneure. Son histoire est celle d’un véritable rêve américain. Ses parents seraient arrivés en 1960 aux États-unis à la recherche d’une vie meilleure avec seulement huit dollars en poche. Des années plus tard, son père a obtenu un poste de professeur en biologie à l’Université d’État et sa mère tient une boutique de vêtements, dans laquelle la gouverneure à travailler avant de se lancer dans la politique. Membre du Tea party, en 2004 elle se fait élire à la chambre des représentants de Caroline du Sud devant Larry Koon qui occupait le poste depuis 1975.

S’étant faite une réputation à ce poste, et bénéficiant du soutien de Sarah Palin elle devient six ans plus tard la gouverneure de Caroline du Sud en devançant plusieurs cacique du paysage politique. « Elle est une négociatrice reconnue et nous avons l’intention de signer plein d’accord. Elle sera une grande leader pour nous représenter sur la scène mondiale » s’est félicité Trump.

Néanmoins, la route fut longue et semée d’embûches. En tant que femme et immigré, elle fut victime de remarques racistes et sexistes au sein même de son propre camp. «Nous avons déjà un enturbanné à la Maison Blanche. Nous n’avons pas besoin d’un autre dans la résidence du gouverneur», avait lâché un membre républicain du Sénat de Caroline du Sud, Jake Knotts en 2010. «Je suis fière d’être la fille d’immigrants indiens qui, chaque jour, rappelaient à mes frères, ma sœur et moi la chance que nous avions de vivre dans ce pays» lui avait-elle rétorqué. En 2015, après la tuerie de Charleston, qui avait fait neuf morts, elle avait milité pour que le drapeau confédéré, symbole de l’esclavagisme soit retiré de l’État.

Divergence avec Trump

Les rapports ont été houleux entre les deux. Lors d’un discours elle avait appelé les Républicains à ne pas céder aux voix les plus remplies de colère. « Chaque individu qui a la volonté de travailler, de se plier à nos lois, devrait se sentir bienvenu dans ce pays » soutient-elle. Lors de la primaire Républicaine elle a soutenu l’opposant de Trump, Ted Cruz avant de finalement se rallier au milliardaire qu’elle décrivait auparavant comme étant « tout ce qu’un gouverneur ne veut pas comme président ». Á la sortie d’un entretien avec Trump qui lui annonçait sa nomination, son discours envers lui est devenu plus policé. « Il était un ami et un partisan avant de se porter à la présidence, et a été gentil avec moi », a-t-elle reconnue.