Nomination des cadres de l’armée dans les ministères et dans les ambassades : UN GÂCHIS SCANDALEUX

Le Conseil des ministres lors de sa séance du jeudi 08 février 2018 a procédé à des nominations dans plusieurs domaines de la fonction publique. Au nombre de ces nominations à des postes de responsabilité à caractère stratégique figure celle des hauts fonctionnaires du département de la défense. Ces nominations, au nombre de huit, rallongent la liste, déjà très longue, de hauts fonctionnaires de la Défense affectés à différents départements ministériels, représentations diplomatiques et consulaires.
Par ces nominations, le régime du président de la République, Ibrahim Boubacar Keita, emboîte le pas à ses prédécesseurs, qui avaient royalement ouvert cette brèche.
Ainsi, au chapitre des mesures individuelles, le Conseil des ministres a nommé comme haut fonctionnaire de la Défense les militaires dont les noms suivent : le Lieutenant-colonel de gendarmerie, Seydou Mariko, auprès du ministère de la Défense et des anciens combattants, le Colonel Faguimba Keita auprès du Ministère de l’Education Nationale, le Lieutenant-colonel Nouhoum N’diaye auprès du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, le Colonel Harouna Haidara auprès du Ministère du Commerce et de la Concurrence, le Colonel Batio Traore auprès du Ministère de la Culture, le Lieutenant-colonel Zaleha Abdoulaye auprès du Ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, le Lieutenant-colonel Issa Diallo auprès du Ministère du Développement industriel et le Lieutenant-colonel Abdoulaye Danioko Camara auprès du Ministère des Affaires Religieuses et du Culte.
Dans le contexte actuel de notre pays, on se serait attendu à ce que ces officiers supérieurs, au vu de leur expérience, auraient été mieux inspirés d’accepter des postes d’encadrement de notre armée qu’ont dit « fragilisée par un déficit de professionnalisme et de compétence dans la conduite des opérations stratégiques sur le terrain » où nos forces armées sont exposées à des défis plus prioritaires que d’aller occuper des postes de sinécure. Elles contribuent à priver l’outil de défense nationale de cadres supposés valeureux qui sont exilés dans des bureaux feutrés.
Ces nominations contrastent donc manifestement avec la volonté affirmée à souhait des plus hautes autorités à doter notre pays d’une armée nationale républicaine professionnelle, moderne, efficace, bien équipée. Elles constituent l’expression manifeste d’une certaine propension au clientélisme assortie d’une insouciance inacceptable, et surtout ces nominations démontrent l’amateurisme caractérisé du pouvoir politique dans la gestion des affaires publiques.
Ces promotions en dépit de tout bon sens, aussi déraisonnables qu’incongrues, jurent avec la volonté proclamée du chef de l’Etat de nommer les personnes qu’il faut à la place qu’il faut pour un souci réel de cohérence efficace et surtout pour prévenir les risques de frustration légitime auprès d’autres fonctionnaires méritants de l’administration qui aspirent à contribuer au développement social et économique national.
Ces promotions sont certes légales car émanant d’autorité légitime doté du pouvoir discrétionnaire de nomination aux emplois civils et militaires, mais on en droit de s’interroger sur leur pertinence et sur leur opportunité au regard de la situation sécuritaire préoccupante du pays caractérisée par la résurgence des attentats terroristes et autres enlèvements. Cette détérioration de la situation sécuritaire au nord et au centre du pays, avec son lot de victimes civiles et militaires, impose plus que jamais la présence des cadres militaires au poste de commandement opérationnel.
Ces officiers supérieurs de l’armée doivent être immédiatement rappelés et mis à contribution pour la mise en œuvre effective de la Loi d’Orientation et de Programmation Militaire (L O P M) dédiée essentiellement à la restructuration de notre armée nationale. Ils pourront contribuer au renforcement des capacités opérationnelles des hommes de troupe et dans la conception des stratégies militaires.
En redéployant ces hauts gradés, que nous appelons de tout notre vœu, on met à la disposition de notre armée convalescente, des compétences accrues de nature à renforcer les convictions patriotiques de nos jeunes et vaillants hommes de troupe et leur hiérarchie exposés quotidiennement à la cruauté d’une guerre asymétrique. En accédant à de telles préoccupations, les plus hauts responsables de l’Etat envoient un signal fort à toute la nation malienne qu’une conscience de la responsabilité est indispensable pour faire jouer pleinement à notre armée sa fonction régalienne de défense de notre territoire national plus que jamais uni et indivisible.

Zahabi Ould Sidi Mohamed: à la tête de la diplomatie malienne

Le nouveau chef de la diplomatie malienne Zahabi Ould Sidi Mohamed est né le 1er octobre 1957 à  Goundam. Après le baccalauréat(Série Philo-langue) en juin 1978, il entre à  l’ENA de Bamako et sort major de sa promotion en 1984. Zahabi Ould Sidi Mohamed a poursuivi ses études en France à  l’Université Panthéon Sorbonne o๠il décroche un DEA en sociologie du Tiers monde. Il a suivi, entre 1996 et 2013, dans le cadre des Nations Unies, divers stages de formation en gestion des projets et programme, gestion des ressources humaines, gestion du secteur de sécurité et management des opérations de maintien de la paix. Zahabi Ould Sidi Mohamed a servi entre 1985 et 1990 comme directeur adjoint chargé de programme à  l’Aide de l’Eglise norvégienne. De 1991 à  1992, il est principal négociateur et signataire du Pacte national entre les MFUA (Mouvements et fronts unifiés de l’Azawad) et le gouvernement. Il occupe plusieurs fonctions dans le système onusien (Haà¯ti, RD du Congo, Somalie, Côte d’Ivoire, Soudan, Soudan du Sud). Au moment de sa nomination, il était Directeur de la division des Affaires de la médiation avec la Mission des nations Unies en Somalie.

Oumar Tatam Ly, nouveau Premier ministre du Mali

Né le 28 novembre 1963 à  Paris, agrégé d’histoire et diplômé en économie, Oumar Tatam Ly surnommé Thierno Ly par ses proches, est le fils d’Ibrahim Ly, hommes de lettres et un des pionniers de la lutte pour la démocratie au Mali. Sa mère est Madina Tall ly, diplomate qui fut ambassadeur sous le régime du président malien Alpha Oumar Konaré (1992-2002). Formé en France, il a travaillé notamment à  la Banque mondiale à  la fin de ses études, puis à  la présidence de 1992 à  1994 durant le mandat d’Alpha Oumar Konaré, d’abord comme chargé de mission ensuite conseiller, puis chef du bureau d’analyse et de prospective. Il a intégré la BCEAO en 1994, o๠il gravi les échelons jusqu’à  devenir directeur de cette banque pour le Mali à  la fin de l’année 2008, basé à  Bamako, puis conseiller spécial du gouverneur, poste basé à  Dakar. Très peu connu du public et considéré comme un technocrate rompu à  la tâche, il devra s’appuyer sur l’expérience politique de son président et s’entourer de conseillers chevronnés.

Qui sera Premier ministre au Mali ?

Soumeylou Boubèye Maiga est reçu en audience ce jeudi matin par le Président IBK, qui on le sait, est attendu sur la nomination de son Premier ministre. Autant dire que le choix se précise entre deux personnalités que sont Soumeylou Boubèye Maà¯ga, ancien ministre et président de l’ASMA, la platforme politique qui a soutenu IBK pour la présidentielle et Oumar Tatam Ly, l’actuel directeur national de la BCEAO au Mali. Fin connaisseur du champ politique, Soumeylou Boubèye Maà¯ga est un homme d’expériences, ex patron des services de renseignements, diplomate et doté d’un réseau international avec l’Algérie et dont l’expérience pourrait servir dans la résolution du problème du Nord. Boubèye Maà¯ga apparaà®t comme un profil idéal, une forte personnalité. Son nom est plusieurs fois revenu pour le poste. Son dernier poste fut celui de ministre des affaires étrangères sous ATT avant le coup d’Etat. Tatam Ly cité… L’autre candidat à  la Primature est Oumar Tatam Ly, un proche d’IBK et actuel Directeur national de la BCEAO au Mali. Il est très peu connu du monde public mais est considéré comme un technocrate rompu à  la tâche. Il a acquis ses premières expériences à  la Banque mondiale. Il a intégré la BCEAO en 1994 en qualité de Fondé de pouvoir à  la Direction centrale des études et des prévisions. Il a occupé plusieurs postes au sein de la BCEAO avant d’être nommé, en 2008, Directeur national de la BCEAO au Mali. Présentement, il est à  Dakar en qualité de Conseiller spécial du Gouverneur de l’Institution financière sous régionale. S’il est nommé, il devra s’appuyer sur l’expérience politique de son président et s’entourer de conseillers chevronnés. Le nom de Michel Sidibé, Directeur exécutif d’ONUSIDA avait aussi été cité pour la Primature, mais l’intéressé, interrogé après l’investiture d’IBK s’en défend et mentionne des rumeurs. Il reste que Michel Sidibé est proche d’IBK.

Général Sanogo: les Sofas ne sont pas d’accord

La décision de porter le putschiste Amadou Haya Sanogo au sommet de la hiérarchie militaire du pays en lui attribuant le grade de général de corps d’armée est toujours au centre de l’actualité nationale. Les Sofas de la République s’adressent à  leur tour au président de la transition Dioncounda Traoré est au centre de toutes les accusations à  l’intérieur comme à  l’extérieur du Mali. En conférence de presse hier mardi 20 aout au carrefour des jeunes, les Sofas de la République (gardien traditionnelle de la République)composé des jeunes rappeurs, artistes et des hommes de droits ont demandé l’annulation de la promotion à  titre exceptionnelle accordé au Capitaine et à  Moussa Sinko Coulibaly. Selon les Sofas, cette promotion est une violation flagrante de procédure de l’avancement dans l’armée malienne. « Cet acte est anti-républicain et n’a aucun fondement juridique . Nous demandons l’annulation de ce décret présidentiel  » a déclaré Mohamed Bathily dit Ras Bath. Dans la disposition particulière applicable aux officiers généraux , l’article 45 indique  » les nominations et promotions peuvent être prononcées à  titre exceptionnel pour récompenser les actes d’éclats et services exceptionnels sans considération de la durée minimum de service fixé pour l’accès au grade supérieur  » . Ce qui fait dire Mohamed Bathily que cette nomination du capitaine Amadou Haya Sanogo n’est que de la forfaiture militaire qui ne correspond à  aucun de ses actes. En prenant cette décision « le président Dioncounda Traoré n’a pas mesuré la conséquence qui peut encourager autre coup d’Etat  » déclare –t-il. « C’’est le Mali qui sera désormais exposé à  des coup de forces militaires toujours quand s’il s’agit de prendre des armes pour être récompensé » ajoute-t-il. Bravo pour l’organisation de l’élection, mais pas suffisant Le groupe Sofa de la république a apprécié l’organisation brillante de l’élection présidentielle de la part de Moussa Sinko Coulibaly avant d’ajouter qu’il ne mérite pas d’être général car l’acte qu’il a posé est un acte civil. « Il y a d’autres manières de le récompenser » estiment les sofas qui se réjouissent cependant de la nomination de Didier Dackouo général qui a été toujours au front depuis le début de cette crise. Cette promotion devrait aussi concerner les colonels Elhadji Gamou et Neima Sagara, l’unique femme officier présente sur le front au nord du Mali. Pour faire aboutir leur combat d’annulation de ce décret ,les Sofas de la République s’engagent à  sensibiliser la population sur l’inutilité de cette promotion. Il faut souligner que Corinne Dafka, chercheuse senior à  Human rights watch a qualifié cette nomination du capitaine Sanogo, une décision scandaleuse. Selon elle la promotion du capitaine Amadou Haya Sanogo au rang de général est une décision scandaleuse. Sanogo et les forces qu’il contrôle ont été impliqués dans des violation très graves des droits des humains, parmi lesquelles des détentions arbitraires des disparitions forcées, des attaques contre des journalistes et des actes de tortures. La plupart de ces crimes ont été commis pendant les mois ayant suivi le coup d’Etat de mars 2012 . « Au lieu d’être récompensé par cette nomination Amadou Haya Sanogo aurait du faire l’objet d’une enquête pour sa responsabilité présumée dans ses actes  » déclare –t- elle.

Anna Semou Faye: une femme de poigne à la tête de la police sénégalaise

à‚gée de 55 ans et mère de deux enfants, la commissaire Anna Semou Faye a été choisie pour son expérience, sa rigueur et son intégrité. Titulaire d’une maà®trise en sciences juridiques, cette haut-gradée a été la première femme à  diriger la direction de la police judiciaire (DPJ) qui coiffe la division des investigations criminelles (DIC) qui gère les dossiers sensibles. Entrée dans la police en 1983, Anna Semou Faye fait partie de la première promotion de l’école de police de Dakar. Elle a notamment dirigé le département de la police judiciaire, celui de la police de l’air et des frontières, et récemment, elle a coordonné le Comité interministériel de lutte contre la drogue. Au total, Anna Semou Faye cumule trente années de carrière dans les services de la police. Elle a eu à  participer à  des missions ou groupes de travail internationaux, dans le cadre des missions onusiennes plus précisément, dans les missions d’enquête et d’identification de migrants irréguliers en Suisse et en Espagne. Anna Semou Faye a participé à  une mission de police civile de l’organisation des Nations Unies au Sahara occidental, pendant un an. Elle a en outre négocié des accords bilatéraux relatifs à  la gestion des migrations (France-Espagne) et à  la sécurité intérieure (Maroc). En cette période de crise au sein de la corporation, sa nomination suscite des avis partagés, en raison de son caractère intransigeant. C’’est, dit-on, une femme de poigne. Certains collègues la surnomment d’ailleurs ironiquement « Margaret Thatcher ».

Gal Bruno Guibert, nouveau chef d’EUTM Mali

Sa nomination a été confirmée ce vendredi 19 juillet par le comité politique et de sécurité de l’UE. Il prendra ses fonctions le 1er août et succédera au général François Lecointre qui rejoindra le chef d’état-major de l’armée de terre. Le général Guibert et son équipe multinationale vont diriger la formation du deuxième bataillon de l’armée malienne baptisé « Helou » (Elephant en tamachek). Né en 1962 à  Argenteuil, diplômé de Saint-Cyr en 1981 (promotion Grande Armée), Bruno Guibert choisit alors les troupes de Marine. Il sert au 3e et 6e régiments de parachutistes d’infanterie de marine (RPIMa) dans les fonctions de chef de section de combat puis de commandant de compagnie de combat (1984-1993). En 1993, il part à  Djibouti comme officier traitant opérations – instruction – budget à  l’état-major interarmées puis en 1995 est chef de section soutien/finances au commandement des organismes de formation de l’armée de Terre. Après des cours d’enseignement militaire supérieur à  l’école nationale supérieure des mines de Nancy et au collège interarmées de défense à  Paris, de 1997 à  2000, il rejoint le 2e RPIMa à  La Réunion, comme chef du bureau opérations – instruction. En 2002, il rejoint le commandement de la doctrine et de l’enseignement militaire supérieur ; il est chef de section «études» et conduite de projets au centre de recherche opérationnelle et de simulation, avant de prendre le commandement en 2004 du 3e RPIMa de Carcassonne. En 2006, il rejoint la division plans – programmes de l’état- major de l’armée de Terre à  Paris, comme chef de section cohérence capacitaire au bureau plans, puis à  partir de juillet 2009 comme chef du bureau plans. Promu le 1er août 2012, général de brigade, il prend le commandement de la 1re brigade mécanisée à  Châlons-en-Champagne. La mission de formation de l’UE aide à  former et à  réorganiser les forces armées maliennes. Son mandat court jusqu’en mai 2014. Le général Bruno Guibert est marié et père de 5 enfants.