La maison de la presse de Bamako a servi d’espace de rencontre pour les responsables de l’opposition républicaine et démocratique le 23 octobre dernier. Ils avaient convié la presse pour une conférence lors de laquelle ils ont exposé les maux qu’ils attribuent à la gouvernance actuelle. Ils entendent s’unir pour conquérir Koulouba en 2018.
Ils étaient tous présents ou presque ; en plus du chef de file de l’opposition, l’honorable Soumaila Cissé qui présidait la rencontre , il faut notifier la présence d’Amadou Thiam de l’Adp-Maliba, Souleymane Koné du Fares An ka Wuli, Mody N’Diaye de l’URD, Oumar Hamadoun Dicko du PSP , Seydou Cissé du Parena, Oumar Mariko du Sadi, Baki Diarra du RpDM , Hammadoun Amion Guindo de la CSTM et le célèbre chroniqueur Ras Bath. Un concentré de responsables de l’opposition et de la société civile qui a expliqué dans les détails les aspects socio- économiques, sécuritaires, scolaires, restriction de la liberté de la presse, gouvernance qui minent le pays. Dans la déclaration lue par l’honorable Amadou Thiam de l’Adp-Maliba, ce sont des attentes non comblées des Maliens qui sont exposées. « L’opposition n’a eu cesse de dénoncer les dérives constatées dans l’approche et l’action de ce régime » introduit la déclaration. Ils ont salué la Plateforme Anté A Bana , qui est parvenue à faire reculer le Président dans sa volonté de réviser la constitution malgré que l’ORTM et d’autres medias de l’Etat aient refusé de couvrir leurs activités. La sécurité, la politisation de l’école et l’occupation illicite de l’espace médiatique (ORTM) , les élections programmées en 2017 et 2018 , étaient entre autres thèmes retenus pour la circonstance. Sur l’aspect sécuritaire, le constat est accablant. L’honorable Thiam a souligné que « l’embrasement du Nord du Mali s’est généralisé à travers le Centre qui constitue aujourd’hui le nœud névralgique de l’insécurité » s’y ajoutent « le Sud et l’Ouest » qui « connaissent des actes de banditisme sans pareils.» L’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger avait suscité des espoirs mais très vite devenus désillusions. « Aucun progrès n’a été enregistré après la signature de l’Accord de paix, issu du processus d’Alger », qui « comporte les germes rampants d’une partition du pays », renchérit la déclaration. Pour l’opposition républicaine et démocratique, les attaques à répétition au centre du pays et l’occupation partielle ou totale de certaines parties par des groupuscules armés sont la traduction de l’échec du Président de la république, « qui en moins d’un an de la fin de son mandat ne peut que constater les indiscutables dégâts de sa martiale politique.»
L’autre point développé par les intervenants est relatif à la politisation de l’école et l’occupation illicite de l’espace médiatique (ORTM). Lors de la rentrée scolaire 2017- 2018, l’opposition s’était inquiétée de voir l’école politisée avec les « distributions de cahiers à l’effigie du Président de la République, de son fils, du Président et vice-président de l’Assemblée nationale en violation flagrantes des lois de la république » et « l’octroi d’un véhicule à l’AEEM ». Parallèlement, et en raison de la persistance de l’insécurité dans le Nord et le Centre du Pays, plus de 500 établissements scolaires restent fermés et plus de 150 000 enfants privés de leur droit à l’éducation rappelle la déclaration. Les parties politiques de l’opposition démocratique et républicaine ont appelé « les partenaires de l’école à poursuivre leurs efforts afin de maintenir la quiétude et l’égalité des chances entre les enfants du pays. »
Les élections programmées en 2017et 2018, avec les problématiques de la carte Nina, la biométrie et l’audit du fichier etc. n’ont pas été occultées. Les parties de l’opposition ont dont aussi dénoncé la décision du gouvernement de tenir les élections communales, des cercles et des régions le 17 décembre prochain. Face à la confusion que le gouvernent a créé l’opposition a tenu à réitérer la réalisation de ses préoccupations qui sont entre autres : la résolution dans la transparence de la question de neuf cent mille cartes NINA de trop évoquées par le vérificateur général, l’utilisation de la biométrie pour garantir la transparence des élections, l’audit du fichier électoral, la création d’une autorité unique et indépendante de gestions des élections, la question de la prise en compte des citoyens devenus majeurs sur les listes, la mise à disposition des cartes NINA non distribuées aux ayants droit. C’est pour cela que les différentes parties de l’opposition ont d’ores et déjà prévenu officiellement le gouvernement, qui selon elles, « s’aventure avec une aveuglante persistance à engager le pays dans une nouvelle crise électorale aux conséquences désastreuses. » Toujours la même déclaration récapitule sur les quatre années de la gouvernance, avec un constat « triste et amer pour le Mali et les Maliens. » Les scandales financiers à répétition, les mensonges et mensonges d’Etat, la mauvaise gouvernance politique et économique, l’insécurité permanente et l’instabilité sociale chronique, la corruption endémique et surtout l’impunité insultante, entre autres, ont aux yeux de l’opposition, caractérisé les quatre années de pouvoir du président de la république. « Ça suffit !!! » ont-ils lancé dans la déclaration. Le chef de file de l’opposition, l’honorable Soumaila Cissé a promis qu’ils s’uniront pour une alternance en 2018 pour sauver le Mali.