Crise politique : La désobéissance civile dégénère

A l’appel du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP), vendredi 10 juillet à la Place de l’Indépendance, des milliers de manifestants sont entrés en désobéissance civile face au refus du président de la République Ibrahim Boubacar Kéïta et de son régime de  démissionner. Ils ont vandalisé plusieurs services publics et occupé  les ponts et principaux axes routiers de Bamako.

« Le peuple a parlé à IBK, mais il fait la sourde oreille. On a trop parlé, maintenant place à l’action. On va chasser IBK et Boubou Cissé et non casser le pays. Commencez par occuper la Primature, l’ORTM et l’Assemblée Nationale », a ordonné aux manifestants, d’un ton martial, Issa Kaou N’djim, Coordinateur général de la CMAS (Coordination des Mouvements, Associations et Sympathisants de l’imam Mahmoud Dicko).

L’Assemblée nationale saccagée

C’est de là que tout est parti. Les manifestants se sont dirigés vers les services publics indiqués par Issa Kaou N’djim. Selon les responsables du M5-RFP, la désobéissance civile devait s’exercer sans violence, en occupant pacifiquement les services publics de l’Etat, hormis ceux de la santé, et les principaux axes routiers. Ils n’avaient pas le droit de pénétrer dans les bureaux desdits services. Cependant rapidement la situation dégénère. Très excités, les manifestants ont vandalisé des portes d’entrée de l’ORTM et saccagé les locaux de l’Assemblée Nationale. Les accès aux ponts Fahd et des martyrs ont été bloqués ainsi que ceux de la primature et plusieurs ronds-points de la capitale. Les manifestants se sont également attaqués au domicile de Manassa Danioko, présidente de la Cour Constitutionnelle, très contestée pour son présumé rôle de tripatouillage électoral au profit du pouvoir lors des législatives passées. Les forces de l’ordre ont dispersé les contestataires à coup de gaz lacrymogènes. Au soir du 10 juillet, le bilan provisoire est d’un mort et de plusieurs blessés selon des sources sanitaires.  Le M5 dit dans l’attente de faire le point « tenir pour responsable le pouvoir IBK de toutes les violences ». Le mouvement a également annoncé l’arrestation de trois de ses membres.

Le mémorandum désormais « caduc »

Le M 5- RFP a adopté une résolution dans laquelle il déclare que le mémorandum de sortie de crise du 30 juin dernier est désormais « caduc ». Dans ce document, il demandait entre autres la dissolution de l’assemblée nationale, le renouvellement des membres de la cour constitutionnelle ou la mise en place d’un gouvernement de transition dont le premier ministre, doté du plein pouvoir, serait de son choix.  Le président IBK, dans son adresse à la nation du 9 juillet, n’a donné de suites aux revendications du mémorandum. Et le mouvement contestataire demande désormais « la démission pure et simple d’IBK, de son régime et l’ouverture d’une transition sans lui ».

Les contestations se sont également déroulées à l’intérieur du pays à Sikasso, Ségou ainsi qu’à Kayes.

La Plateforme « Alliance Ensemble pour le Mali » prône l’apaisement

La nouvelle Plateforme de la Majorité présidentielle ‘’ Alliance Ensemble pour le Mali’’ a tenu une conférence le mardi à la maison de la presse de Bamako. Son président, principal conférencier a appelé aux respects de la loi  et au bon sens.

Le 5 juin, des responsables de la Plateforme ‘’Alliance Ensemble  Pour le Mali’’ ont organisé à la maison de la presse une conférence pour communiquer sur les derniers évènements relatifs à la marche interdite de l’opposition et appelé tous les acteurs à s’inscrire dans une dynamique responsable.

Le président du Rassemblement pour le Mali et de l’alliance EPM, Dr Bocary Treta a tenu avant tout à présenter aux hommes de la presse « ses profonds regrets » suite à la violence policière sur les journalistes lors de la marche du 2 juin de l’opposition. « Tel n’était pas le souhait  ni du gouvernement ni de la majorité présidentielle, ni du Président IBK encore moins à mon sens de nos services des maintiens d’ordre », s’est-il excusé, exprimant « sa solidarité pour la liberté ».

Dans son intervention, Dr Treta a rappelé toutes les étapes ayant jalonné le processus, depuis la mise en place du comité  d’expert piloté par l’opposition jusqu’au vote de la loi électorale modifiée.  Au regard des acquis et des concessions faites par le gouvernement  pour réussir une élection transparente, le président de l’Alliance a exprimé son incompréhension face au comportement de l’opposition et à sa « violence verbale ». « Et pourquoi notre opposition penserait-elle avant même d’entrer dans l’élection qu’elle a déjà gagné et si elle ne gagne pas ce qu’il y a eu fraude », s’étonne-t-il, invitant  les uns et les autres à revenir à l’ordre. « Ce qui est demandé à chacune et à chacun qui ont des prétentions pour gérer ce pays, c’est  de se préparer et de rentrer dans le processus, de rentrer dans la République,  d’être de la République », a-t-il souhaité. « Nous de la majorité, nous allons avec toute l’humilité Républicaine, toute la responsabilité,  abordé ces élections en toute confiance  avec l’ambition de les emporter. Mais nous disons chaque fois qu’une élection n’est jamais gagnée à l’avance », redresse-t-il.

Sur l’accaparement du pouvoir sur l’ORTM, Dr Bocary Treta répond que tout citoyen, tout parti politique  à la même passerelle qu’eux pour accéder à ce media d’Etat.

Conscient de la situation tendue, il rappelle la grandeur du Mali, héritée des grands empires et royaumes, foyer des valeurs traditionnelles.  « Nous sommes un peuple de paix, de concorde et de vivre ensemble », a-t-il mis en avant. « Je suis convaincu que nul n’a intérêt au Mali dans le désordre et la violence. Quand la violence commence personne ne sait où  est ce qu’elle va s’arrêter. Personne ne sait qui va être épargné et qui ne va pas l’être », prévient ainsi ce baron du RPM, appelant au bon sens.

Alors qu’il invite ses protagonistes à « une compétition civilisée », des jeunes se réclamant du RPM envisage une manifestation pour soutenir le gouvernement ce vendredi, simultanément à celle de  la Coalition pour l’alternance et le changement. Une initiative dont se désolidarise les 66 partis politiques de l’Alliance Ensemble pour Mali dont l’objectif est d’assurer  la victoire à IBK.

« Notre alliance ne peut pas plaider pour la paix, appelé l’ensemble des acteurs à savoir raison gardé et d’autre part chercher à envenimer une situation », a conclu le conférencier.

L’opposition en colère au lendemain de sa marche « interdite »

Les parties politiques de l’Opposition et des organisations de la société civile ont organisé le dimanche une conférence à la maison de la presse de Bamako.  Les responsables ont condamné la répression de leur marche pacifique de la veille, ayant pour but des élections crédibles et transparentes et  l’égal accès à l’ORTM.  En colère,  ils prévoient une nouvelle manifestation le 8 juin 2018.

C’est dans une salle pleine à craquer que s’est tenue le 3 juin,  la conférence de presse de l’opposition et associations de la société civile, regroupée au sein de la Coalition pour l’alternance et le changement.

« Je crois que dans cette même salle, nous avons tenu beaucoup des conférences de presse, mais je ne l’ai jamais vue aussi comble. Cela prouve à suffisance, si besoin en était, la gravité du coup que ce régime a porté à la démocratie malienne hier », condamne dès son introduction l’honorable Amadou Thiam, président de l’ADP Maliba.

Au présidium, le jeune député a à ses côtés des leaders connus pour la force de frappe de leur verbe. Tiebelé Dramé du Parena, Me Mohamed Aly Bathily du Mouvement Appel du Mali(APM), Youssouf Mohamed Bathily dit Ras Bath du Collectif pour la Défense de la République(CDR), mais aussi Cheick Sidi Diarra du Mouvement Anw Bé Faso  Don, et le représentant du Mouvement Badenya Ton parrainé par l’Imam Mahmoud Dicko. Dans la salle,  d’autres personnalités telles que l’honorable Soumaila Cissé, candidat de l’URD à l’élection présidentielle et chef de file de l’Opposition, Aliou Boubacar Diallo candidat de l’ADP Maliba, Mamadou Igor Diarra candidat du Mali En Action, et bien d’autres figures importantes de la Coalition pour l’alternance et le changement étaient présentes.

Dans un communiqué lu par l’honorable Amadou Thiam, l’Opposition dénonce  l’attaque subie par ‘’les manifestants à mains nues, la violation du siège de l’ADP Maliba par les forces spéciales de la police qui y ont jeté des grenades » et accuse par la même occasion, les services de sécurité du Premier ministre Soumeylou Boubeye Maiga d’avoir ‘’tiré à balles réelles sur des manifestants regroupés devant le siège de l’ADP Maliba. Affirmation jugée « mensongère et calomnieuse » par le Premier ministre. Aussi, l’opposition dénombre  une ‘’trentaine de blessés, trois responsables  violement frappés sur la tête avec gourdins et des matraques’’, accuse-t-elle. « L’intention du gouvernement était clair : terroriser l’opposition et toutes les forces démocratiques », souligne le communiqué du cabinet de chef de file l’opposition.

Pour l’ancien ministre d’IBK, Me Mohamed Aly Bathily,  il ne faut jamais perdre de vue les buts de leur manifestation réprimée. « Elle avait deux objectifs : l’accès aux medias d’Etat et la transparence des élections », précise-t-il, et s’explique. « La nouvelle loi dit tout simplement que le ministre de l’Administration territoriale peut pour une raison de force majeur déclarer qu’il n’y a pas d’élection dans certains bureaux. Il suffit qu’il regarde la carte, voit qu’IBK peut perdre dans cette région, et là, il va ramener les services protégeant les urnes là ou IBK va gagner et déclarer qu’on ne peut pas tenir les élections dans l’autre zone,  parce qu’IBK va perdre là-bas. C’est cela l’explication de la fraude inscrite dans la loi », s’insurge-t-il, la  qualifiant  de « la honte pour la démocratie ». Celui qui fut traité de « petit monsieur », devenu président de campagne de Soumaila Cisse, éprouve lui « un sentiment de dégoût de voir des hommes qui ont participé au combat pour l’avènement de la démocratie se transformer en acteur d’un fascisme rampant au Mali». « Où sommes-nous ? Dans une dictature sahélienne ? », s’interroge Tiebilé Dramé, après avoir dénoncé ce qui s’était passé.

Dans un communiqué datant du 2 juin,  le Secrétaire général des Nations Unies a invité « toutes  les parties au calme et à la retenue ». L’ONU se dit prête pour « soutenir un règlement pacifique des différends entre les parties »  et « déplore l’interdiction par le gouvernement de la tenue  des manifestations par les parties de l’opposition ».

Pour ne rien céder, l’opposition appelle à une nouvelle marche le vendredi 8 juin pour l’égal accès à l’ORTM, les élections transparentes et contre les violences policières. Une action qui pourrait détériorer le climat entre l’opposition et le gouvernement avant l’élection  cruciale du 29 juillet

L’ORTM en deuil



Le célèbre animateur, Alassane Doumbia alias Dalex Contrôle est décédé, en Tunisie, des suites d’une tumeur. Âgé de 50 ans, il laisse derrière lui deux enfants. Son inhumation est prévue pour ce mercredi 13 décembre 2017 dans sa famille, à Hamdallaye, non loin du lycée Prosper Kamara.

Alassane Doumbia, alias Dalex Contrôle est né et a grandi en Côté d’Ivoire, avant de rejoindre le Mali, son pays d’origine. C’est vers 1993 qu’il est arrivé à la radio Chaine 2, en qualité de collaborateur extérieur. Dalex Contrôle était DJ dans une boîte de la place, précisément à l’OPM de Kati. Dalex Contrôle venait présenter ses services au personnel de l’ORTM et vice-versa. Par la suite, il obtient des stages et fait du bénévolat avant d’être recruté comme agent à l’ORTM. « Il était né pour faire ce métier de l’animation, il avait l’amour et de la passion pour son travail », déclare Sidi Mohamed Koné dit Junior, chef de programme info Chaine 2.

Alassane Doumbia animait plusieurs émissions à la Chaine 2, tel qu’Horizon News, Timpo Star, Oui et Non et Muti-Top pendant un bon moment. Avant d’être présentateur principal de l’émission Jouvence à l’ORTM, il assistait Modibo Souaré et créa la rubrique Jouvence Satellite.

À la Chaine 2, il avait réussi à se créer une famille surnommée la « bande des huit », qui était composée d’Amadou Kodio, de Dei Sissoko, de Mimi Konaté, de Haba Samasékou, de Bakra Diallo, de Sidi Mohamed Koné dit Junior, de Moussa Tidiani Kanté dit MTK et Dalex Contrôle lui-même qui était le huitième. À côté de cette « bande des huit », il avait créé aussi une autre bande des trois, Dalex Contrôle, Bakra Diallo et Haba Samasekou. « Dalex Contrôle était un animateur, un collègue très jovial, très bosseur avec une voix unique que les gens retiendront », relate Sidi Mohamed Koné. « Nous avions une bande surnomme la bande des huit », continua-t-il.

Alassane Doumbia animait plusieurs émissions à la Chaine 2, tel qu’Horizon News, Timpo Star, Oui et Non et Muti-Top pendant un bon moment. Avant d’être présentateur principal de l’émission Jouvence à l’ORTM, il assistait Modibo Souaré et créa la rubrique Jouvence Satellite. À la Chaine 2, il avait réussi à se créer une famille surnommée la « bande des huit », qui était composée d’Amadou Kodio, de Dei Sissoko, de Mimi Konaté, de Haba Samasékou, de Bakra Diallo, de Sidi Mohamed Koné dit Junior, de Moussa Tidiani Kanté dit MTK et Dalex Contrôle lui-même qui était le huitième. À côté de cette « bande des huit », il avait créé aussi une autre bande des trois, Dalex Contrôle, Bakra Diallo et Haba Samasekou. « Dalex Contrôle était un animateur, un collègue très jovial, très bosseur avec une voix unique que les gens retiendront », relate Sidi Mohamed Koné.« Nous avions une bande surnomme la bande des huit » continua-t-il.

La maladie

Il souffrait d’une tumeur qui l’avait affaibli. Par la suite, les autorités ont décidé de l’évacuer en Tunisie pour des soins intensifs. Malgré tous ces efforts, les médecins n’ont pas pu le sauver. Ainsi, il s’en est allé le dimanche 10 décembre 2017, à l’âge de 50 ans. 



Les confrères de Dalex Contrôle ont décidé de subvenir aux besoins des deux enfants de leur frère défunt. « Nous serons là pour accompagner les deux enfants, ils ont perdu un père, mais il leur reste d’autres pères que nous sommes. Nous ferons tout pour leur permettre de mener une vie saine », confirme le chef de programme info Chaine 2.

 

Ainsi, les collègues du disparu demandent à tous ses admirateurs et à tous ceux qui ont pu bénéficier des bienfaits du défunt de bien de se rendre dans sa famille à Hamdallaye non loin du lycée Prosper Kamara, pour l’accompagner dans sa dernière demeure. « Son inhumation est prévue pour ce mercredi 13 décembre 2017 à 16 h, Dieu a donné, Dieu a repris, repose en paix Dalex Contrôle », confie Junior au Journal du Mali. 

 

Miss ORTM : un tremplin ?

Miss ORTM 2018 a commencé son casting, pour une élection prévue au mois de décembre. Pendant ce concours, certaines se découvrent une véritable passion pour la mode et d’autres se rendent compte que ce n’est pas pour elle ou empruntent simplement d’autres chemins. Etre élue Miss, est-ce vraiment un tremplin professionnel ? Cela dépend de ce que leslauréates en font.

Les concours Miss ORTM furent décriés à de nombreuses reprises, mais continuent de capter l’attention du public, par simple plaisir visuel ou curiosité, voire envie de la part des petites filles. Considérée comme « superficielle » ou contraire à certaines « mœurs », la fonction, qui dure un an, constitue une valeur ajoutée pour certaines candidates.

En 1991, des amis de Mariah Bocoum l’inscrivent à l’élection. Elle sera élue Première dauphine et une rencontre chamboulera son parcours : le célèbre Chris Seydou, reconnu internationalement. Ce dernier l’habillera et la prendra sous son aile comme égérie. Il lui donnera surtout « l’amour du textile malien ». Diplôme en poche, « pour les parents », elle se lance et crée sa marque « Les péchés mignons ». Elle assure que, vu sa « timidité », cette élection lui « a permis d’avoir confiance en elle ».

Ouvrir les portes

En 2008, Fatoumata Koné a été élue miss ORTM, grâce également à des amis. Désormais dans le domaine de la mode à Missira, cette autre ex timide affirme que « la notoriété acquise » lui a insufflé l’idée de monter son entreprise. « On me reconnaissait et on appréciait mon style vestimentaire. C’est ainsi qu’est venue l’idée de vendre les vêtements et accessoires que je portais à celles à qui ça plaisait. Je suis ma propre égérie ». Depuis deux ans, elle a monté son projet en créant une association de droit malien d’aide à l’enfance « Cinq étoiles ». Elle est « fière d’avoir eu un titre national et de représenter le Mali » et a réalisé un rêve de jeune fille, qui lui a également « ouvert les portes de l’administration en cas de difficultés à régler ».

En décembre 2015, Inna Guindo devient Miss Bamako 2016 et finaliste de Miss ORTM. « Je me suis présentée sur un coup de tête. Et l’aventure continue. C’était un rêve de jeune fille ». Cela lui a appris à se « surpasser » et a brisé « la timidité qui l’empêchait d’entreprendre ». Le titre a valu à la responsable clientèle de Voolinks d’être repérée par son actuel employeur.

La plateforme « Antè Abana » en sit-in devant l’ORTM

Trois mouvements ( Trop c’est trop, Ali 24, ça suffit) de la plateforme « Antè Abana » qui dit non au projet de réforme constitutionnelle, ont décidé de tenir un sit-in devant l’ORTM ce 19 juillet 2017, pour protester contre le « traitement inégal » selon eux que l’ORTM fait dans la couverture des activés autour du projet de réforme. Un sit-in qui n’a pu avoir lieu face à la détermination du « collectif des jeunes de la commune II », qui dit « craindre des débordements » dont eux les habitants peuvent être les victimes.

L’affrontement a été évité de justesse ce matin devant l’Ortm (Office de radiodiffusion et télévision du Mali) entre les organisateurs du sit-in et le collectif des jeunes de la commune II.

« Nous sommes arrivés ce matin devant l’ORTM et nous avons été surpris de trouver sur place « des gros » bras qui ont agressé certains de nos militants », s’indigne Yéri Bocoum président du mouvement « ça suffit » opposé au projet de réforme constitutionnelle et organisateur du sit-in. Un mouvement organisé pour dit-il protester contre la « partialité » de l’ORTM dans la couverture des activités autour du projet de réforme. Il en veut pour preuve les différentes manifestations pour dire non au projet de réforme organisées dans les régions et dont l’ORTM n’a pas parlé.

Même reproche de la part de Malick Konaté, président du mouvement « Trop c’est trop », participant à ce sit-in devant l’ORTM, appartenant à la plateforme « An tè  Abana » qui dit non au projet de réforme. « Chaque fois que nous menons des activités, surtout le samedi dernier à Bamako et à l’intérieur du pays, ils ne font pas cas de cela. Alors que dans le même temps, ils font 3 à 4 éléments sur les manifestations du camp du oui. Nous demandons donc à l’ORTM d’être juste, car nous sommes tous des Maliens et l’ORTM est un média public ».

Souvent victimes collatérales des incidents malheureux à l’ORTM, les travailleurs étaient sur leur garde ce mercredi matin. Heureusement plus de peur que de mal, se réjouit le secrétaire général du syndicat de l’ORTM Abdrahamane Hinfa Touré. « L’ORTM dans sa mission de service public a cherché les images de cette manifestation de samedi et les a diffusés avec un commentaire. » « Nous sommes un syndicat et notre mission c’est la défense des intérêts matériels et moraux des travailleurs, les affaires administratives nous ne gérons pas. Les Maliens ont les mêmes droits et devoirs envers l’ORTM,c’est le média d’Etat. Mais nous constatons que chaque pouvoir essaie de maîtriser l’ORTM ». Et cela ne nous parait pas juste, ajoute Mr Touré. Parce que si le traitement n’est pas équitable, cela tombe sur nous se lamente Mr Touré.

« La leçon à tirer, c’est que cet événement serve d’avertissement. Que les gens sachent que l’ORTM ne peut appartenir qu’à eux », ajoute Mr Touré qui invite les Maliens à aider les agents de l’ORTM à préserver cet outil. Tout en remerciant les autorités pour le concours apporté pour leur sécurité, le secrétaire général du syndicat invite les autorités à mesurer la pression qui est la leur, car ils ne sont pas à l’abris d’autres incidents.

Sur les raisons qui les ont motivés à empêcher ce sit-in, le collectif des jeunes de la commune II, dit avoir agi pour sauver leur quartier. Car selon, Mr Daman Diawara membre de ce collectif, lorqu’il arrive quelque chose à l’ORTM, eux ils sont les premières victimes en ce sens qu’ils habitent ce quartier. Ils s’inquiètent aussi de la proximité avec le marché, les stations de transports et tout le risque que cela représente lorsqu’il y a des incidents. Appelant au calme, Mr Diawara indique qu’ils ont tout simplement invité les manifestants à tenir leur activité ailleurs.

De leur côté les organisateurs qui disent avoir évité les affrontements « parce que ce n’est pas leur but », promettent de réunir pour mieux s’organiser et décider de la suite.

ORTM : Le débat sur la réforme constitutionnelle annulé

Le débat prévu ce soir sur l’Office de Radiodiffusion Télévision du Mali (ORTM) sur la réforme constitutionnelle a été annulé. Parce que « l’ORTM a proposé un format qui n’a pas été accepté par la plateforme » justifie le Directeur Général de l’ORTM Sidiki N’Fa KONATE. « Nous avons ciblé des personnes ressources à qui nous avons écrit personnellement. Des personnes ressources qui peuvent apporter un éclairage au débat », selon nous. Mais la présidente de la plateforme Madame SY Kadiatou SOW, a par une correspondance proposé d’autres personnes pour participer au débat. Ce qui fait changer de format l’émission, conclut le Directeur Général de l’ORTM. Sur la question de la langue, le Directeur de l’ORTM dit ne pas être opposé à la tenue du débat en Bamanan.

Selon la présidente de la plateforme, son organisation refuse « que des personnes lui soient imposées pour les représenter ». « Nous avons désigné des personnes pour nous représenter mais l’ORTM a estimé que cela change le format qu’il propose, il a donc annulé le débat », déclare Madame SY Kadiatou SOW. L’ORTM peut inviter des personnes intuitu personae mais pas au nom de la plateforme, c’est à l’organisation de les désigner, ajoute la présidente de la plateforme.

Elle affirme tout de même être disposée pour d’autres débats. Même réaction de la part de Mody NDIAYE, député à l’Assemblée nationale, membre de l’opposition et contre le projet de réforme constitutionnel ; initialement aussi invité pour ce débat. Il réaffirme sa volonté de continuer à participer à un éventuel débat pour éclairer la lanterne des populations.

L’Instant Thé : Les grins prennent le pouvoir pour développer leurs quartiers

L’Instant Thé c’est la nouvelle émission de télé-réalité malienne. Organisée conjointement par Spirit, Cultur’elle et Banco production, l’émission entend mettre la jeunesse au cœur du développement et contribuer à l’amélioration des conditions de vie de la population.

« Boire du thé et agir » c’est sous ce slogan que le premier prime de l’émission ‘’L’instant Thé’’, un programme bi-hebdomadaire de 26 minutes diffusé en prime-time sur l’ORTM, a été lancé. Après une pré-sélection qui a regroupé 20 grins, 8 dont deux viennent de la région de Ségou ont été retenus pour l’émission qui s’articule en deux phases. Une première où chaque grin dispose d’une minute trente secondes pour présenter son projet à un jury composé de cinq personnes. Et une seconde partie appelée ‘’défi de la semaine’’ durant laquelle le talent artistique des différents mouvements présents sera scruté autour d’un thème pré-choisie (celui de la semaine dernière reposait sur le genre).

Les différentes présentations effectuées par les chefs de grin ou leurs porte-paroles ont été diversement appréciées. Une certaine anxiété se faisait ressentir auprès des préposés à la présentation, dû notamment à la foule et aux caméras qui capte le moindre de leurs mouvements. Et cela se vérifiait dans les voix tremblotantes et balbutiantes. Mais certains se sont très bien défendu. Le porte-voix d’Authentic Club de Ségou a conquis par son assurance et la maîtrise de son sujet qui concernait le recyclage. D’autres se sont montrés narcissiques, à l’image du grin Benkadi, dont le représentant a épuisé le temps de présentation en faisant preuve de pédantisme et à parler de sa propre personne.

Le président du Jury, Samuel Sidibé, directeur du musée national du Mali, n’a d’ailleurs pas manqué de critiquer sa démarche. « Vous aviez 1m30s pour présenter votre projet, mais on n’a plus appris sur vous que sur le projet, vous pénalisez votre groupe ». Avant de regretter en off « un professeur d’Anglais qui s’exprime de la sorte, je plains ces élèves ».

La majorité des huit projets ont oscillé autour d’aide aux enfants en difficulté à l’école et sur l’assainissement, mis à part Benkadi qui proposait un projet d’adduction d’eau à Sébenicoro.

Durant la deuxième partie de l’émission, les huit grins disposaient de trois minutes pour présenter un sketch sur le thème du ‘’genre’’.

C’est le ‘‘grin du futur’’ d’Hamdallaye qui s’est démarqué. Ils ont mis les petits plats dans les grands avec une prestation haute en couleur où des miss régionales, des percussionnistes et des danseurs folkloriques ont fait l’animation.

A l’issue de cette manche le Jury a délibéré pour annoncer les grands gagnants du soir. Dans l’ordre le grin du Futur a terminé premier, suivi du grin Guelekan et d’Authentic Club de Ségou. Les 3 premiers grin recevront une participation à hauteur de 10 millions pour concrétiser leur projet.

A noter, qu’aucun des grins n’est éliminé et ceux qui ont terminé en tête ne sont pas assurés non plus de la victoire finale, c’est le cumul des points à l’issue de tous les primes qui désignera le vainqueur. « Tous les grins auront la chance de se rattraper lors des primes à venir, il faut juste gommer les erreurs qu’ils ont commises et aller de l’avant » a conclu Sidibé.

 

 

 

La 2ème partie de la série ‘’Yèrèdonbougou’’, bientôt sur l’ORTM

Yèrèdonbougou est une série télévisée réalisée par Boubacar Sidibé dont la deuxième partie sera bientôt diffusée sur l’ORTM. Dans l’attente de voir cette série télévisée, le réalisateur nous explique quelques objectifs visés sur cette la deuxième partie de la série télévisée, Yèrèdonbougou.

Après la diffusion de la première partie de la série télévisée Yèrèdonbougou, les téléspectateurs sont en attente de sa deuxième partie qui sera diffusé bientôt sur l’ORTM. Le réalisateur  Boubacar Sidibé, explique que trois grands objectifs ont été visés pour la réalisation de cette série. « Le premier objectif est de donner aux Africains et surtout, à un public trans-générationnel qui se réunit devant les téléviseurs en fin de journée, la possibilité de se voir à l’écran à travers une série attrayante et compréhensible. Le deuxième objectif est de divertir les téléspectateurs, tout en leur parlant de sujets sérieux tels que la santé de la reproduction, l’importance du cousinage à plaisanterie, la tolérance dans les religions, la vie de couple, de meilleurs avenirs pour les enfants, la polygamie, l’excision, le Sida, le respect de nos valeurs sociétales et de nos coutumes. En troisième point, il s’agit de donner à réfléchir sur des aspects de la société malienne», détaille Boubacar Sidibé.

Dans la série télévisée ‘’Yèrèdon Bougou’’  qui signifie  ‘’Le village de mes ancêtres’’, les intrigues et les sous-intrigues, inspirées par la vie quotidienne, sont solides et réalistes, dans les histoires qui mettent en scène un chef de village et ses habitants, un maître coranique et ses talibés, un commandant, un instituteur d’école et beaucoup d’autres personnages. Le principal décor est le ‘’Village de Yèrèdonbougou’’ où vivent et se croisent les personnages de cette fiction. L’interconnexion entre les habitants va nous permettre de vivre des situations en décors naturels dans le ‘’Village’ ou dans la ville de Bamako. Il s’agit donc, à travers cette comédie, pour les téléspectateurs de découvrir et de comprendre une mosaïque de valeurs maliennes et universelles où se retrouvent l’amour, la haine, la passion, la tendresse, la solidarité, la méchanceté, la bonté… ‘’Yèrèdonbougou’’ ou ‘’Le Village de mes ancêtres’’ nous permettra de vivre certaines réalités de la famille et de la société africaine, dans sa diversité. La série est entièrement interprétée par des comédiens maliens, et décrit, de manière réaliste, l’univers et la vie des Maliens.

Cette deuxième partie de la série ne contient pas seulement des acteurs de la première partie, mais il y en a également des nouveaux. L’introduction de nouveaux thèmes, comme la santé de la reproduction, le Sida (…), font appel à de nouveaux acteurs, comme Adam, la Nièce de Dioba, une jeune fille de 22 ans, spécialiste en santé de la reproduction dans un centre de santé communautaire. Elle échange avec une patiente sur les avantages des méthodes contraceptives pour son confort, mais aussi celui de son conjoint et pour le bien-être de toute sa famille et bien d’autres encore.

« Taxi Tigui », chroniques bamakoises

Dans leurs véhicules jaunes, plus ou moins cabossés et plus ou moins propres, les chauffeurs de taxis quadrillent Bamako et les grandes villes de l’intérieur, dont ils connaissent les moindres recoins. F-One est l’un de ces « taxi tigui » haut en couleurs. Véritable caricature de la société malienne, son taxi est l’unique décor des péripéties quotidiennes et pleines d’humour de ce truculent chauffeur et des clients qui se succèdent dans son véhicule. l’humoriste Koman Diabaté campe avec brio ce rôle, avec à  ses côtés d’autres noms connus de la scène malienne comme Oumou M’Baye, Mariam Sissoko, Checknito, Fatoumata Dembélé, ou encore Modibo Coulibaly, et ATT Junior, mais aussi Babani Koné, Habib Dembelé, et TalB. Un casting de choix pour ce nouveau rendez-vous de la chaà®ne publique ORTM. 100% malienne, la série est entièrement conçue, produite, réalisée et financée au Mali. Son réalisateur, Toumani Sangaré, est « heureux d’avoir accompli ce beau projet et a hâte de montrer aux Maliens ce qu’on a pu faire ». Il faut dire que C’’est la première fois qu’un projet audiovisuel de cette envergure se réalise entièrement en incrustation. « Cela nous a permis de travailler rapidement en incrustant le taxi sur le fond vert. Nous n’avons plus eu qu’à  diversifier les habillages pour donner l’illusion de se promener dans les rues de Bamako », explique-t-il. Soutenu financièrement par Total Mali et produit par BanKo Productions, le tournage, qui s’est déroulé au Musée National du Mali à  Bamako, a permis de « mettre en boà®te deux saisons comprenant chacune 22 épisodes de 3 minutes. Nous avons déjà  des demandes pour la suite, mais tout dépendra de l’accueil qui lui sera réservé », conclut le réalisateur. Première diffusion le 14 mars à  19h sur l’ORTM.

On se bouscule pour l’ORTM

l’à‰tat devra choisir un dirigeant consensuel pour redresser la barre d’une structure à  la peine, tant sur le plan technologique que social avec des travailleurs qui luttent pour améliorer leurs conditions de travail et des réformes qui ont du mal à  se faire. Au niveau du département de l’à‰conomie numérique, de l’information, et de la communication, chargé de gérer cet appel à  candidatures, on garde secrète la liste de postulants. Cheik Oumar Maà¯ga dit Gilbert, secrétaire général, est clair : « nous ne révélons la liste à  personne. C’’est une commission qui sera chargée de faire le dépouillement », déclare-t-il. Sur son bureau, le tas de dossiers est conséquent et selon les indiscrétions, plus de 20 personnes souhaitent s’asseoir dans le fauteuil laissé libre par Bally Idrissa Sissoko, limogé en janvier. On peut citer, entres autres, Salif Sanogo, Alassane Souleymane, ou encore Makanfing Konaté, qui a entrepris une véritable campagne médiatique, , et les anciens ministres Manga Dembélé et Sidiki N’fa Konaté, tous de la maison. Dans les couloirs de l’Assemblée nationale, Sidiki N’fa Konaté, aujourd’hui conseiller à  la communication du président Issiaka Sidibé, ne veut pas commenter sa candidature. Comme la plupart des postulants, il préfère faire profil bas et rappelle que l’« appel à  candidature est sous le sceau de la confidentialité ». Il se murmure pourtant, et surtout à  l’ORTM, que l’ex-DG, devenu ministre de la Communication dans le dernier gouvernement d’Amadou Toumani Touré (ATT), serait l’un des favoris, même si nombreux sont ceux qui lui reprochent une « gestion de 14 ans qui a montré ses limites », selon le mot d’un de ses anciens collaborateurs. Siratigui Traoré affirme quant à  lui avoir été le premier à  déposer sa candidature. l’actuel directeur national de la radio rurale de l’ORTM, qu’il intègra en 1981, détenteur d’un master II en communication pour le développement, veut relever le défi d’un ORTM au service de la diversité culturelle du Mali. Il fait partie des « vieux de la vieille », ce qui est à  la fois un avantage, au regard de son expérience et de sa connaissance de la « boà®te », comme un handicap, pour celui qui approche de l’âge de la retraite. « J’ai franchi toutes les étapes, C’’est pour cela que je pense que J’ai une lourde responsabilité d’expliquer aux générations futures l’éthique de l’entreprise », explique-t-il. Lui, revendique sa jeunesse pour faire changer les choses. Allassane Souleymane, jusqu’il y a peu conseiller technique au ministère de tutelle, a également fait ses classes à  Bozola. La quarantaine à  peine entamée, il cumule une expérience de présentateur du JT, mais aussi de gestionnaire à  la tête de la Chaà®ne 2. Diplômé du CESTI, il assure vouloir « manager avec une gestion axée sur la planification et les résultats ». Le dernier de ceux qui ont accepté de se livrer, C’’est Alioune Ifra Ndiaye. Après un très bref passage à  l’ORTM, le créateur du Blonba, de Wokloni Studio et de plusieurs émissions à  succès veut « mettre les agents dans une dynamique de mieux être pour créer et animer un outil moderne et attrayant pour le téléspectateur et l’auditeur ». l’ingénieur culturel, également titulaire d’un DESS en relations interculturelles de la Sorbonne Nouvelle (Paris III), mise sur son expérience d’ancien contractuel de l’ORTM et réfute le fait qu’il faille être « fonctionnaire » pour avoir le poste. « Je suis une compétence malienne », déclare celui qui revendique « une très grande connaissance du public malien ». Reste à  savoir si le choix sera basé sur les compétences réelles, ou sur d’autres considérations, plus politiques…

ORTM – Gouvernement : signal brouillé

Le bras de fer qui oppose le Comité syndical de l’ORTM au ministère de l’Économie numérique, de l’Information et de la Communication s’est traduit par une grève de 48h à la fin décembre 2015, suivi d’une seconde de 72h du 27 au 29 janvier. À Bozola, on est déterminé à contraindre le gouvernement à satisfaire les revendications.

« Cette grève a eu lieu à  cause d’un calendrier, parce que le gouvernement a refusé la mise en oeuvre de nos revendications pour janvier 2017 !», déplore Abdrahamane Hinfa Touré, secrétaire général du comité syndical de l’ORTM. Pour le syndicat, plusieurs points essentiels restent insatisfaits, comme l’abrogation des lois portant sur la restructuration de l’ORTM et l’harmonisation du statut des deux entités à  créer : la Société malienne de transmission et de diffusion (SMTD), et l’ORTM, actuellement établissement à  caractère public administratif (EPA), pour l’édition. « La séparation n’a jamais posé de problèmes, mais nous voulons que ces deux entités gardent un même statut, soit EPA, soit établissement public à  caractère industriel et commercial (EPIC). Comme cela, l’une va veiller sur l’autre car les ressources de la SMTD ne sont pas garanties », explique M. Touré.

Bien qu’en baisse depuis la crise de 2012, la subvention de l’État à l’ORTM atteint aujourd’hui de 5 milliards. La redevance audiovisuelle qui devrait faire partie des ressources de l’ORTM n’est toujours pas effective, et la régie publicitaire est gérée par l’AMAP (éditeur de l’Essor), « qui prélève 30 % et doit nous reverser 70 %, mais elle nous donne ce qu’elle veut quand bon lui semble. Nous voulons le retour de l’intégralité de la régie ! » Autant de raisons pour lesquelles le comité syndical souhaiterait que les entités passent d’EPA à  EPIC. « Le gouvernement pense qu’en allant à  l’EPIC, l’ORTM va lui échapper. Loin de nous cette idée ! », s’exclame Abdrahamane Touré.

Enfin, l’ingérence des autorités dans le fonctionnement de l’ORTM ajoute au malaise ambiant. Elle a été d’ailleurs dénoncée par son ex-Pdg Bally Idrissa Sissoko, limogé brutalement fin janvier. « Avec le statut d’EPIC que nous avions proposé, le gouvernement pourrait peut-être moins s’ingérer dans la gestion de l’ORTM », ajoute Abdrahamane Touré. Le Comité syndical rappelle néanmoins que le but n’est pas de se libérer du gouvernement, mais d’insuffler un esprit d’entreprise afin de permettre à  l’ORTM de résister à  la concurrence et d’améliorer les conditions de vie des agents de l’Office.

Menace d’extinction du signal Au niveau du ministère de l’Économie numérique, de l’Information et de la Communication, on joue l’apaisement et on rappelle que les textes de loi ont été élaborés en collaboration avec l’ORTM. « Il s’agit d’un service public essentiellement gratuit, c’est sa vocation. Nous souhaitons qu’il reste EPA. Sinon, ils devront payer eux-mêmes les fonctionnaires, ils seront appelés à  faire des bénéfices et tous les services ne seront plus gratuits », explique Étienne Coulibaly, conseiller technique du ministère. Le gouvernement compte sur l’institution de la redevance et le retour de la régie publicitaire pour appuyer les finances de Bozola. Les journalistes quant à  eux se disent partagés entre le soutien à  l’action syndicale et la crainte que le nouveau statut souhaité ne leur soit pas aussi favorable qu’ils l’espèrent pour les travailleurs de la « Grande Maison », comme ils l’appellent. « Il y a effectivement un paradoxe, d’autres EPA ont beaucoup d’avantages en terme de salaires ou de primes, alors qu’ils ne sont pas plus nantis que nous », observe un journaliste de l’ORTM. Aujourd’hui, la tension ne semble pas s’apaiser et c’est désormais une « grève illimitée avec écran noir ! » que menacent d’organiser Abdrahamane Hinfa Touré et ses camarades.

Dors en paix « Dag »

Je me souviens de notre première rencontre sur un plateau TV. C’était en 2008 pour la rétrospective de fin d’année d’Africable. « Dag » comme le surnommaient certains professionnels de l’ORTM, mais aussi ses amis proches avait la connaissance et l’amour de son métier. Il avait ce jour là , débattu avec passion. Et je m’étais dit : « Wouaw, quel intellectuel »! Car l’homme avait à  force d’arguments et d’une pensée savamment construite et cohérente, tenu la conversation à  ses pairs. Diplômé du CESTI, tout premier présentateur du JT de l’ORTM dans les années 90, Baba Dagamaissa a très vite gravi les échelons de la télévision nationale, o๠il a occupé les postes les plus grands, rédacteur en chef, Directeur adjoint de la télévision, avant d’en être le maà®tre d’orchestre, pendant un courte période, sous la transition de 2012. D’ailleurs, il en profita pour faire une apparition remarquée au JT un 22 septembre comme pour renouer avec ses vieilles amours… Mais les soubresauts de la transition, auront vite raison d’un talent, qui commençait à  peine à  réformer les arcanes de l’ORTM. Dag était talentueux, beaucoup aimaient son sens de l’humour, sa sympathie, sa franchise à  toute épreuves, ce regard si vif de ceux qui savent faire bouger les choses et ont toujours un mot aimable à  votre encontre. Un moment, il offrira son talent à  l’administration o๠il fera une carrière parallèle à  la télévision dans les rouages de l’Etat. Conseiller technique à  la Primature sous Pinochet, un passage au ministère des Finances avec Soumaila Cissé, la fonction publique n’avait pas non plus de secret pour celui qui un temps, dirigea aussi le Centre des services et productions audiovisuelles (CESPA) Ce lundi, Dag nous a quitté. A pas silencieux, il s’en est allé, a tiré sa révérence, nous laissant étonnés, surpris, mais attendris d’avoir pu croiser et quelquefois conversé avec lui, un grand professionnel du monde des médias. Dors en paix cher Dag ! Que la terre te soit légère.

« Nuit ORTM 2014 » : Miss Ortm change de formule !

L’annulation in extremis de la soirée Miss ORTM 2014, le 21 novembre dernier avait provoqué l’ire du syndicat de la télévision nationale, qui n’avait pas compris la décision du tout nouveau ministère de l’économie numérique et de la communication. Miss ORTM au fil des années et depuis sa création est devenue une petite institution qui consacre une reine de beauté chaque année. Le fait donc d’annuler l’évènement, avait aussi énervé les téléspectateurs habitués à  leur spectacle glamour de l’année. Ensuite le syndicat et le MENIC se sont à  plusieurs reprises concerté et ont choisi la date du 5 décembre pour reporter l’évènement. Mais ce que les aficionados de Miss Ortm ignoraient, c’est que le concept serait tout nouveau. De Miss Ortm à  la Nuit ORTM… En effet depuis quelques jours, à  la télévision, on peut apercevoir le spot d’une soirée, intitulée Nuit ORTM 2014 et qui aura lieu ce vendredi 5 décembre au CICB. En images de fond, des spectacles de danse et des affiches culturelles. Dans un communiqué publié ce vendredi, le ministère de l’économie numérique précise que: le Gouvernement a insisté pour que le nouvel événement tienne compte du contexte actuel, marqué par la crise sécuritaire dans le Nord du Mali, le processus de réconciliation nationale en cours, et la lutte contre la maladie à  virus Ebola, qui nécessite une mobilisation générale. Aussi, la formule a été revue et remaniée : au cours de la soirée, des artistes invités dévoileront des messages de paix et de réconciliation nationale, ainsi que de promotion de la femme. Alors, plutôt que d’admirer seulement la beauté de ces reines d’un soir, il faut leur faire la part belle et élargir leurs prérogatives. Elle deviendront alors les ambassadrices du Mali pour la paix et la réconciliation, la lutte contre Ebola, et la promotion de la femme. Rendez-vous ce vendredi sur vos petits écrans à  21h !

Report de Miss ORTM 2014 : beaucoup de bruit pour…

On ne touche pas à  une institution comme Miss ORTM sans y ramasser quelques critiques. Inopinée, la décision du ministère de l’économie numérique, de supprimer la tenue et la retransmission de Miss ORTM, le 21 novembre, n’a pas fini de faire couler encre et salive. C’’est en effet, à  quelques heures du démarrage de l’élection des reines de beauté, que le Directeur général de l’ORTM, Bally Sissoko a annoncé le report de Miss ORTM. Raison donnée par le ministère de l’économie numérique : « raisons d’Etat et de sécurité ». Toujours est-il que dans la mini-polémique, s’est invité le prétexte facile de la pression de religieux », une rumeur relayée dans les réseaux sociaux, mais qui serait loin d’être à  l’origine de la décision du ministère. Pour beaucoup, supprimer le divertissement de l’année est un coup d’épée dans l’eau. Si des meetings se tiennent ailleurs et même la rencontre sportive Mali-Algérie, pourquoi pas Miss ORTM 2014, clament certains. Et n’allons pas dire qu’Ebola est trop grave pour faire reporter une élection de cette importance et priver nos messieurs de se rincer les yeux avec de belles gazelles de Mopti ou de Bandiagara. Très peu comprendront. Soit, entre le ministère et le syndicat de l’ORTM, un accord a été trouvé, reporter la messe de beauté au 5 décembre. Date butoir à  laquelle, le même syndicat menace d’aller en grève, si annulation, il osait y avoir… Mais les téléspectateurs frustrés l’entendent-ils de cette oreille ? Pour eux, on les a privé du seul spectacle détente et glamour de l’année. La seule occasion, il faut le dire, en ces temps de crise Ebola, d’oublier un peu l’actualité brûlante et de s’éblouir les rétines, loin de la poussière persistante… Bref le 5 décembre n’est plus très loin. Plus que quelques jours messieurs les aficionados de Miss ORTM !

L’interview Live de Mara à Kidal avec l’ORTM ( I )

Premier ministre : Je suis bien assis dans le bureau du gouverneur de Kidal. C’’est vrai qu’il y a des tirs d’armes légères et d’armes lourdes mais cela n’est pas bien grave Le plus important est que l’ensemble de la délégation gouvernementale, tous les ministres et moi-même, nous sommes arrivés à  Kidal aux alentours de 12h30. Nous sommes allés d’abord au camp 1 de l’armée pour discuter avec les soldats maliens, et nous sommes là  actuellement au gouvernorat pour échanger avec l’administration régionale. Parce que comme je l’ai toujours dit, je l’ai dit hier à  Tombouctou, le but de notre visite n’est autre que de venir nous assurer que l’administration malienne fonctionne dans la ville malienne de Kidal. Que les maliens de Kidal bénéficient des mêmes services que les maliens de Kayes, de Sikasso et de Mopti. En tant que chef de l’administration, nous avons estimé normal et même obligatoire de venir à  Kidal pour nous assurer que les services fonctionnent. Vous entendez sans doute les bruits d’armes. C’est bien dommage mais C’’est cela la réalité ici et il faut que nous fassions en sorte que, dans les jours à  venir, les kidalois n’aient pas l’habitude des armes. Parce que personne ne doit avoir l’habitude des armes. Les armes, C’’est la destruction. Nous, nous voulons construire, nous voulons construire un Mali uni, nous voulons construire un Mali divers o๠le choix ne se fera pas en fonction de la peau, de la couleur ou de l’opinion politique, mais en fonction des compétences et des engagements pour la paix dans notre pays. Donc nous sommes venus humblement avoir ces discussions, et le gouverneur s’est exprimé, le personnel de l’administration s’est exprimé. Nous avons eu des échanges très fructueux, et nous repartons d’ici vraiment le C’œur léger et avec le sentiment d’avoir accompli un acte qui est normal mais un acte qu’on attendait depuis longtemps. l’Etat est à  Kidal. Kidal est et Kidal restera toujours, et comme cela a toujours été le cas, une ville malienne. ORTM : Nous savons que depuis un certain temps certains cadres ont rejoint leurs postes dans la région. Après l’échange que vous avez eu avec les cadres, êtes vous satisfait du niveau de présence de l’administration dans cette zone ? PM : Aujourd’hui nous sommes satisfaits du niveau de présence, mais ce niveau de présence doit être, sans doute, amélioré. Parce que, comme je l’ai dit, les conditions de sécurité ne sont pas optimales. Il faut que nous fassions en sorte que le niveau de présence soit amélioré que nous revenions à  ce qu’il était avant la crise. Que toutes les directions régionales, que toutes les administrations soient dotées d’effectifs comme il faut. Ce n’est déjà  pas mal ce qui est là  mais il y a encore des « mais ». Il y a aussi des difficultés en termes d’équipements, de matériels de transports, de matériels de bureau de meubles et nous avons souhaité que l’ensemble des administrations, comme on l’a dit à  Tombouctou, puisse remonter à  leurs ministères respectifs leurs besoins, leurs attentes, leurs insuffisances afin que dans les jours à  venir, l’on puisse corriger cela rapidement. Je pense que l’objectif doit être de doter toutes les administrations. ORTM : On note encore la présence de groupes armés dans la ville. Peut-on lier les manifestations d’aujourd’hui et les négociations que le Mali a engagées ? PM : Non, je pense que tout ce à  quoi nous assistons en termes d’échanges de tirs à  l’arme légère et lourde, ce n’est que la manifestation d’un désarroi. Certaines personnes ont profité de la singularité de Kidal, ont voulu singulariser Kidal depuis l’indépendance jusqu’à  aujourd’hui. Ces personnes voient un processus de retour à  la normale o๠Kidal ne sera pas plus différent que Kayes, Ségou ou ailleurs, o๠l’administration fonctionnera exactement de la même manière vis-à -vis des kidalois comme vis-à -vis des ségoviens ou autres. C’’est leur manifestation, C’’est leur désarroi, C’’est comme les derniers cris d’un mourant (…). Cela ne nous impressionne pas, cela ne nous impressionnera jamais. Le processus politique sera conduit exactement comme le Président de la République l’a dit. Parallèlement au processus politique, la montée en puissance des forces armées et de sécurité maliennes sera réelle. Parallèlement à  cela, nous entamerons les actions de réconciliation, les actions de retour des réfugiés, le retour de la confiance, recoudre le tissu social, relancer le développement. Car après tout C’’est le développement qui est le plus important aujourd’hui. Et le gouvernement sera présent sur tous ces segments sous sa direction du Chef de l’Etat, qui nous a donné des indications et nous allons les suivre. ORTM : Vous êtes avec combien de membres du gouvernement en ce moment à  Kidal ? PM : Je suis avec une dizaine de membres du gouvernement : les ministres de l’emploi, de l’énergie, de la décentralisation, de l’intérieur, de la femme et de l’enfant, de la justice, de la réconciliation nationale et de la reconstruction du nord… ORTM : Merci Monsieur le Premier Ministre.

ORTM : le retour en grâce de Baly Idrissa Sissoko

Revoilà  Baly Idrissa Sissoko ! Ainsi pourrait-on s’exclamer après la nomination du journaliste, lors du conseil des ministres du mercredi 24 avril 2013. Moins d’un an après son limogeage, le 20 juin 2012, Baly Idrissa Sissoko signe son retour en force à  la tête de l’Office de Radiodiffusion Télévision du Mali(ORTM). Comme il fallait s’y attendre, le départ de Baba Dagamaà¯ssa alimente déjà  les discussions et les commentaires vont bon train. C’’est une vengeance déclarent certains, C’’est la réparation d’une injustice tranchent d’autres. « Je n’ai pas été surpris, il fallait s’attendre à  ce retour dès la nomination de Django Sissoko à  la Primature. Baly Idrissa avait été victime des préjugés », commente Soumana Coulibaly. Un point de vue entièrement partagé par Soumaà¯la Traoré pour qui Baly a été victime de l’acharnement de l’ancien premier ministre Cheick Modibo Diarra et de son ministre de la communication, Hamadoun Touré, qui l’ont viré au profit de leur ami Baba Daga. Le tort à  lui causé, juge le jeune enseignant, vient d’être réparé par cette nomination. Ce n’est pas le sentiment de Mamadou Diakité. Pour cet ingénieur en électromécanique, le retour de Baly est la preuve qu’au Mali on ne veut pas évoluer et traduit la volonté des autorités à  faire du neuf avec du vieux. On nous sert, maugrée-il, les mêmes comme si le pays manque de cadres compétents et valables. Tout aussi grincheux, Adama Kéita y voit « C’’est une vengeance de Django qui remet en scelle un proche. Le pays ne se gère pas sur fond de népotisme ou de vengeance. Rien n’a véritablement changé, les mêmes pratiques demeurent », se désole le quadragénaire. A l’ORTM, l’on se refuse pour le moment à  tout commentaire à  chaud. Limogeage express Le limogeage de M. Sissoko, il y a près d’un an, avait fait couler beaucoup d’encre et de salive. Nommé par Sikidi N’fa Konaté alors ministre de la Communication sous ATT, il tombe en disgrâce après le putsch du 22 mars 2012. On lui reprochait d’être proche du régime défunt, donc pas favorable au changement. Son limogeage serait motivé aussi, selon des indiscrétions, par ce qu’on avait appelé l’affaire Aà¯ssata Ibrahim Maà¯ga. Cette affaire du nom d’une des présentatrices du journal télévisé sur l’ORTM, qui avait défrayé en son temps la chronique, relatait l’imposition de la journaliste par la Primature, occupé alors par Cheick Modibo Diarra, au détriment d‘un journaliste expérimenté choisi par la direction de la boà®te nationale, pour assurer la couverture médiatique d’une sortie à  l’étranger du Pm. Baly Idrisssa Sissoko est détenteur d’un diplôme supérieur en journalisme obtenu au Centre d’études des sciences et techniques de l’information(CESTI) de Dakar en 1988, soit dix ans après son prédécesseur. Avant de devenir de nouveau directeur général de la boà®te, il y fut successivement journaliste reporter, présentateur, directeur de la télévision nationale, responsable du service marketing et prestation. A sa nomination, il était chargé de communication à  la Primature.

Hélène Diarra, le rire comme une seconde nature…

Un teint ébène, un sourire blanc comme neige, Maimouna Hélène Diarra, communément appelée Hélène, est l’une des comédiennes maliennes de talent. De son enfance à  San, o๠son père y était juge à  l’époque., elle se dirigera vers la comédie. Et C’’est en 1975 après le passage du célèbre groupe «Â KOTEBA » avec les Aguibou Dembélé, Racine Dia, Ousmane Sow, Bruno Maiga qu’Hélène se découvre une passion pour le théâtre. De l’INA au petit écran… Orientée tout d’abord à  l’IPEC pour poursuivre des études d’enseignant, Hélène a dû faire un transfert pour intégrer une école ou elle avait la capacité de développer ses connaissances en français et en littérature. C’’est ainsi qu’elle intégra l’Institut National des Arts de Bamako pour suivre des cours d’art dramatique, de théâtre et de littérature. En 1982, Hélène décroche son premier rôle à  l’écran dans «Â Fin Yè » du célèbre réalisateur malien Souleymane Cissé. A l’époque, le métier de comédien était très mal perçu mais cela n’a pas empêché Hélène d’aller de l’avant : «Â les gens ont réalisé peu à  peu que le théâtre était le reflet de la réalité ». l’une de ses meilleures productions fut le «Â Gouverneur de la Rosée » réalisé lors de sa formation à  l’INA et C’’est même dans cette production que nait son personnage de vieille personne. Fonctionnaire mais joyeuse… Actuellement agent à  l’ORTM, Hélène exerce également aussi le métier de fonctionnaire de l’Etat, d’Assistante de presse et de réalisation à  l’ORTM. Elle a remporté plusieurs mérites tout au long de sa carrière, il s’agit entre autre du Trophée de la meilleure comédienne de l’Afrique de l’Ouest, de l’Icône du cinéma Africain à  Abidjan, d’un diplôme lors des célébrations du cinquantenaire du Mali et parmi les artistes qui ont été proclamés, elle en est sorti deuxième. Elle a également été décoré Officier de l’ordre National, Chevalier de l’ordre National. Par ailleurs, Hélène lance un cri de C’œur aux Maliens pour qu’ils s’entendent, car l’heure n’est pas vraiment aux manifestations ni aux revendications. Elle ajoute que «Â nous devons tous avoir une pensée pieuse pour le nord, nous mobiliser pour soutenir nos militaires, ne serait-ce que moralement ». Elle invite ainsi le peuple malien à  garder l’union sacrée. Parce qu’avec la guerre tout est arrêté : plus de productions, plus de spectacles !

Tribune: Vers une islamisation des médias publics au Mali ?

Je suis extrêmement choquée par ce qui se passe entre l’ORTM et le Haut Conseil Islamique depuis un certain moment. Et encore plus effarée en apprenant qu’il y a eu une rencontre visant à  concilier les deux parties, sur initiative du ministre de l’administration territoriale. Je pense que les médias d’une façon générale et l’ORTM en particulier doivent garder leur indépendance et leur liberté. Le HCI n’a ni à  fixer la ligne éditoriale de l’ORTM, ni à  décider qui est habilité ou pas à  diriger cet organe national. J’ai peur que le mélange des genres ait encore du chemin devant lui au Mali. Comment pouvons-nous comprendre la tentative du Haut Conseil Islamique d’imposer ses règles au directeur de l’ORTM ou de donner un avis sur la personne qui est sensée ou pas diriger ce média public? Depuis quand, donnons-nous ce pouvoir aux musulmans du Mali ? Le pays est-il devenu un Etat islamique ? Et dans ce cas que ferons-nous des autres religions, que ferons-nous des nombreux maliens qui ne disposent d’aucune religion ? Le Mali est-il toujours un pays laà¯c ? « Les médias doivent rester libres, indépendants, impartiaux et pluralistes » Les médias jouent un rôle vital dans les sociétés. Ils permettent de construire une paix durable, favoriser et promouvoir le dialogue entre les communautés au sein d’une société. Ils doivent incarner les valeurs de la société à  laquelle ils appartiennent. Mais il est évident que lorsque ce rôle, ainsi que l’éthique et la déontologie de la profession du journaliste sont incompris au sein d’une société, cela peut être fatal, notamment pour les journalistes et les rend vulnérables aux pressions qu’elles soient religieuses ou politiques. Et lorsque dans un Etat laà¯c, un seul groupe religieux impose sa vision, cela peut également créer un sentiment d’injustice notamment contre les minorités religieuses et celles qui ne disposent d’aucune religion. Une telle situation compromet à  l’évidence la liberté de la presse et la liberté d’expression d’une façon générale dans notre pays. Une telle réalité est extrêmement alarmante, car les médias doivent rester libres, indépendants, impartiaux et pluralistes. Pendant ces temps difficiles dans l’histoire du Mali, les médias doivent veiller au respect des droits de l’Homme et ceux des minorités en particulier. Chaque organe de média a la lourde responsabilité de privilégier l’approche sociale de la profession en se faisant le porte parole de tous ceux qui peinent à  se faire entendre dans notre société. Des médias plus conscients de leur rôle Les journalistes doivent plus que jamais mesurer l’impact de leurs productions sur les populations. Peut-on imaginer les conséquences pendant cette période de crise, lorsque l’information n’est pas donnée ou qu’elle est manipulée ou bridée ? Les médias doivent dire la vérité et évoquer les inquiétudes des populations. Le Haut Conseil Islamique a-t-il vraiment conscience de la fonction des médias et en particulier celle de l’ORTM ? a-t-il pensé aux autres religions dans le pays ? Ne sommes-nous pas entrain de nous diriger vers une islamisation du Mali et ne risquerons-nous pas d’ignorer, voir exclure les minorités religieuses dans notre pays. Nous devons faire attention et être vigilants, en tant professionnels de médias. Nous avons la responsabilité de sauvegarder l’éthique et les valeurs propres aux médias, si nous ne voulons pas perdre à  jamais les sacrifices de ceux qui se sont battus pour l’instauration de la liberté, de l’indépendance et la démocratie au Mali. Vigilance! Les professionnels des médias doivent être plus que jamais solidaires, pour traverser ces moments difficiles que vit le Mali, car le danger d’une perte d’autonomie n’est jamais loin. Nous devons rester debout et défendre nos valeurs. Je suis consciente de la difficulté à  se faire entendre et à  se faire respecter en tant que professionnels de médias au Mali, particulièrement dans une période comme celle que traverse le pays, mais est ce vraiment une raison qui justifierait le laxisme, l’hypocrisie et la manipulation ?

ORTM : Baba Dagamaissa partira t-il ?…

Ca sent le roussi pour le directeur général de l’Office de Radiodiffusion télévision du Mali, Baba Daga. A défaut d’une fatwa, le Haut conseil islamique demande la démission pure et simple du directeur de l’ORTM. l’ultimatum devait expirer hier mercredi. Faute de satisfaction, l’organisation islamique entendait montrer de quel bois elle se chauffe. Le courroux des musulmans contre Baga s’explique par la manière désinvolte avec laquelle celui-ci a rabroué des membres de la Commission d’observation de lune venus s’acquitter d’un devoir religieux pour informer les fidèles sur l’apparition du croissant lunaire comme cela se passe d’habitude dans notre pays et depuis belle lurette. Même l’intervention du président du Haut conseil islamique, Mahmoud Dicko n’a pas fait fléchir le directeur qui a estim頫 ne pas apprendre son métier des émissaires religieux ». Dans une émission diffusée sur une radio islamique très écoutée de la place lundi dernier, en synchronisation avec d’autres radios islamiques, les hommes de Dieu s’en sont pris avec véhémence au tout premier présentateur du journal télévisé du Mali. Il a reçu à  la pelle invectives et imprécations de toutes parts avant d’être déclaré ennemi de l’islam. Selon des indiscrétions ces accusations ont été bottées en touche par Baba Dagamaà¯ssa. Nos tentatives de joindre le directeur général ont été vaines. Quelle mouche a piqué Baba Dagamaà¯ssa de défier le tout puissant haut conseil islamique ? Sera-t-il débarqué à  la faveur du conseil des ministres ce jeudi ? En attendant d’avoir une réponse à  ces questions, à  l’ORTM, on grince des dents…

Débat sur l’ORTM  : Moussa Mara tire son épingle du jeu

Autour de la table, la chaà®ne avait réuni 3 représentants des regroupements politiques créés à  la suite du coup d’Etat du 22 mars 2012 : Moussa Mara de la Convergence pour sauver le Mali (CSM), Amadou Koita, secrétaire politique du Front de défense de la République (F et Adama Traoré de la COPAM. Les vérités crues de Laurent Bigot Le prétexte de cette émission ? Les propos de Laurent Bigot, sous-directeur Afrique au Quai d’Orsay, tenus lors d’un colloque organisé à  Paris par l’Institut français des relations internationales (IFRI) au début du mois de juillet. «Â Le Mali était une démocratie de façade, les élections sont truquées, ATT a été choisi par Alpha Oumar Konaré, l’Etat s’est effondré, la classe politique est pathétique, la corruption a gangréné tout l’Etat, jusqu’à  Koulouba… » Beaucoup de vérités crues, connues de tous, mais qui détonnent dans la bouche d’un diplomate de ce rang. Les trois invités de Questions d’actualité devaient donc commenter ce diagnostique sans complaisance. En dépit d’un décor médiocre qui sentait fort les années 80, le débat a été intéressant, même si tous les intervenants n’étaient pas au même niveau. A commencer par notre confrère, Boubacar Touré, qui a souvent manqué de répondant et n’a pas su relancer ses interlocuteurs pour les mettre face à  leurs contradictions. Il est vrai que le style maison n’est pas de gêner les invités. Le Premier ministre, tête de Turc du FDR Dans le rôle de l’élève qui récite sa leçon bien apprise, Amadou Koita a éludé les questions du journaliste sur les causes de la crise actuelle, cherchant plutôt l’affrontement avec la COPAM. On le comprend, il est un membre fondateur du PDES, le parti du président déchu ATT. Il lui est donc difficile de cracher dans la soupe, même s’il a trahi son parti au profit de Jeamille Bittar. En définitive, Koita s’est borné à  réclamer la démission du Premier ministre Cheick Modibo Diarra, en reprenant mot pour mot le communiqué publié quelques jours plus tôt par le FDR, et à  s’appuyer sur l’Accord-cadre du 6 avril, pourtant aujourd’hui caduque. C’’était malheureusement dans un français approximatif. Mara au dessus de la mêlée l’un de ses contradicteurs, Adama Traoré, a quant à  lui défendu le Premier ministre, et justifié la position du FDR par son empressement à  rentrer dans le gouvernement pour obtenir des postes. Moussa Mara était sur la même ligne, préférant, cela dit, prendre de la hauteur par rapport aux deux autres invités. Il a validé tous les propos de Laurent Bigot, et a indiqué qu’il fallait désormais «Â faire preuve de sens patriotique, éviter les surenchères et les postures ». Pour lui, point besoin de demander la démission du gouvernement, mais il faut plutôt «Â l’aider à  accomplir sa difficile mission, chacun à  sa place ». Avec un sens de la formule efficace, il a traité Amadou Koita de «Â Républicain sélectif », ce dernier choisissant de citer les textes de lois qui vont dans son sens. Plus concret, Mara a décliné un plan crédible sur la gestion territoriale du Nord et sur la réforme de l’armée. «Â Il ne doit plus y avoir d’unités de combat basées sur l’appartenance ethnique », a t’il proposé. La publication de son livre en 2 tomes, l’Etat du Mali, en 2011 et 2012, a sans doute donné au jeune maire de la commune IV de Bamako une connaissance plus pointue des dossiers que ses deux contradicteurs. l’élément le plus prometteur de sa génération Beau tour de chauffe avant d’éventuels débats électoraux… Alors que d’autres jeunes politiciens sont aux abonnés absents, Moussa Mara apparaà®t sans doute comme l’élément le plus prometteur de sa génération. Au point de faire de l’ombre aux autres ténors de la CSM que sont Mountaga Tall et Housseiny Amion Guindo dit «Â Poulho »Â ?

Spécial « Questions d’Actualité » sur l’ORTM : Bozola marque des points

l’ORTM a surpris son monde ce jeudi 26 juillet 2012. Les téléspectateurs et les auditeurs ont pu constater pour une fois ce qu’on appelle la passion du service public. Bozola a enfin daigné donner force aux arguments à  travers un ‘’ Spécial questions d’Actualité ». Au menu, la crise sociopolitique et institutionnelle dans laquelle s’est engluée le Mali depuis le 22 mars dernier. Sur le ‘’ring » du journaliste Boubacar Touré, trois pugilistes : Amadou Koà¯ta du Front uni pour la sauvegarde de la Démocratie et de la République( F, Adama Traoré de la(Coordination des organisations patriotiques du Mali (COPAM) et Moussa Mara de CSM(Convergence pour sauver le Mali). Les Maliens on eu droit à  un débat plutôt policé mais franc, dépouillé de toute passion comme souhaité par le journaliste , qui a bien joué son rôle d’arbitre. Au premier round, les invités ont réagi aux propos crus du diplomate français, Laurent Bigot sur la déliquescence de l’Etat malien et qui fait le buzz sur la toile. Sur cette question, les invités ont reconnu la faiblesse et l’incurie de l’Etat. Toutefois Amadou Koà¯ta a mis un bémol à  cette analyse, car selon lui, C’’est le coup d’Etat qui a ouvert la boà®te de Pandore. Sortir du débat manichéen Loin des coups de poing d’Adama Traoré et d’Amadou Koà¯ta, Moussa Mara, dans une posture centriste, a demandé à  sortir du débat manichéen autour du coup d’Etat qui est maintenant derrière nous. Il a plutôt proposé de fédérer les intelligences, les énergies et les compétences au service du gouvernement. C’’est à  ce prix selon lui, qu’on trouvera la solution pour le renouveau du Mali. Deuxième round : le gouvernement d’union nationale. Ici convergence de vues entre les panellistes : oui au gouvernement d’union nationale qui est une nécessité vitale mais non à  la démission du premier ministre Cheick Modibo Diarra. Fidèle à  la ligne de son regroupement, Amadou Koà¯ta est le seul à  demander le départ du gouvernement qui a « montré ses limites ». Au troisième round l’arrivée de Dioncounda ne gêne pas outre mesure. Elle pourrait même faire avancer les choses. Sauf qu’elle ne doit pas, dit-on, entraver les concertations pour une solution consensuelle à  la malienne. Au dernier round, les invités ont envoyé des uppercuts aux forces d’occupations du nord en imputant la chute du nord à  la gestion approximative et complaisante de l’ancien régime. Ils ont ensuite tous reconnu la vertu du dialogue sans exclure la guerre qui peut permettre au Mali de récupérer les 2/3 de son territoire. A la fin du débat, un seul vainqueur : la démocratie malienne. Vivement le prochain débat !

ORTM : le grand retour de «Baba Daga»

«Le métier de journaliste est métier noble, il faut le faire avec professionnalisme». Ainsi s’adressait Baba Dagamaà¯ssa, formateur aux jeunes journalistes lors d’une session de renforcement de capacité récemment organisée par CFI et la maison de la presse. Bon nombres de téléspectateurs connaissent « Baba Daga »(comme l’appellent affectueusement ses collègues) pour l’avoir vu sur le plateau de la télévision en qualité présentateur du journal dans les années 90. Le nouveau directeur de l’ORTM fut d’ailleurs le premier à  présenter le journal sur le plateau de la toute nouvelle télévision offerte par l’ex Guide libyen Mouammar Kadhafi en 1984(à  l’époque dénommée Radio Télévision du Mali, la RTM). Journaliste – réalisateur de classe exceptionnelle, le doyen Baga Daga a occupé plusieurs postes dans la grande famille de la communication. A l’ORTM qui l’a révélé au grand public, Baba Daga a occupé le poste directeur adjoint. Il a été conseiller technique en charge de la communication au ministère de l’économie et des finances, puis à  la Primature. Baba Daga fut également à  la tête du CESPA, le Centre des Services et Productions Audiovisuelles. Là -bas son management du personnel était apprécié par les uns et les autres. « Je n’ai jamais connu un homme aussi plus humble que Baba Daga », témoigne un de ses anciens collaborateurs. C’’est donc le grand retour de l’homme dans la famille de Bozola, celle-là  même qui l’a révélé en tant que professionnel émérite. Baba Daga, jovial et amical mais strict dans le travail, va désormais faire face à  ce nouveau défi. Diriger l’ORTM, en dans temps pas forcément propices. Avec ses lunettes posées sur le nez l’ex-chargé de mission au ministère de la Communication, est sans nul doute, doté des qualités pour y arriver. Bon vent, doyen.

Mali: la médiation poursuit ses discussions avec les islamistes d’Ansar Dine

« Nous poursuivons les échanges avec eux pour mieux leur expliquer notre position et celle de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédeao) », a indiqué à  l’AFP un proche de M. Compaoré venu retrouver la délégation dans un grand hôtel de la capitale. A l’issue d’une rencontre lundi avec M. Compaoré, médiateur de la Cédéao, la délégation d’Ansar Dine avait annoncé accepter la médiation du président burkinabè qui, de son côté, a appelé ce groupe à  rompre avec les « terroristes » d’Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi), ses grands alliés dans le Nord malien. « Nous demandons au monde de nous comprendre, (. . . ) nous nous battons au nom d’Allah. Nous, on n’est pas Al-Qaà¯da. L’islam interdit de prendre quelqu’un en otage » ou de prendre « l’argent de la rançon d’un otage », a assuré à  l’AFP Cheick Ag Wissa, porte-parole de la délégation islamiste. Une délégation du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), la rébellion touareg supplantée dans le nord du Mali par les islamistes, se trouve aussi à  Ouagadougou. Des envoyés du MNLA, mouvement d’idéologie sécessionniste et laà¯que, avaient rencontré M. Compaoré le 9 juin. « Rien ne peut sortir de nos discussions tant qu’Ansar Dine réclame l’application de la charia (loi islamique) et le jihad (guerre sainte) », a affirmé à  l’AFP Magdi Ag Bohada, responsable du MNLA à  Gao, une grande ville du Nord malien. Il a ajouté que son groupe avait « confiance » dans le Burkina Faso mais non dans les autorités maliennes. La médiation souhaite arriver à  un « agenda global de sortie de crise » qui se concluerait par des négociations entre groupes armés occupant le Nord malien depuis fin mars, communautés de la région et autorités de Bamako. Pendant ce temps, la Cédéao prépare l’envoi éventuel d’une force de quelque 3. 300 hommes au Mali. La France a dit mardi s’attendre à  une décision rapide du Conseil de sécurité de l’ONU soutenant ce projet de l’Union africaine et de la Cédéao.

ORTM: Qui veut salir Aïssata Ibrahim Maïga?

On a l’habitude de dire que l’ORTM est une boite dangereuse, que les gens qui y exercent ne s’aiment pas. Ils tentent même, semble t-il, de s’éliminer par des moyens occultes. La semaine dernière, C’’est la méchanceté qui s’est manifestée à  Bozola envers une jeune journaliste, Aà¯ssata Ibrahim Maà¯ga, celle-là  même qui s’invite souvent dans nos salons à  20 heures. Son seul tort est d’avoir été désignée par le Premier ministre pour couvrir la mission qui l’a conduit à  Alger et à  Paris, au détriment de son collègue désigné par Bally Idrissa Sissoko. Il est vrai que le choix de la direction de l’ORTM devrait être primordial. Lorsque le chef du gouvernement outrepasse cette décision, on doit le dénoncer. Mais de là  à  faire des insinuations inacceptables, voire tendancieuses, concernant le P.M et la jeune journaliste, il y a un pas que beaucoup n’ont malheureusement pas hésité à  franchir. Certes, Aà¯ssata Ibrahim Maà¯ga est une charmante demoiselle. Mais, alors que le régime défunt faisait exactement la même chose, personne à  l’ORTM ne s’est jamais indigné de la situation. Qui ne sait pas que Saba Sissoko était l’unique journaliste de l’ORTM à  couvrir toutes les activités, missions et voyages de l’ex Première dame, Mme Touré Lobbo Traoré?. Qui ne sait également que Salif Sanogo était attitré pour les activités de l’ancien Président ATT? La cerise sur le gâteau fut même sa nomination à  l’Ambassade du Mali à  Washington. Le même Salif Sanogo était le journaliste préféré de l’ancien ministre du Tourisme, N’Diaye Bah, lequel le désignait automatiquement pour tous les festivals et expositions, à  l’intérieur comme à  l’extérieur du pays. Personne à  Bozola n’a dénoncé en son temps ces «pratiques injustes». Aujourd’hui, parce que le P.M désigne son journaliste préféré, on y voit quelque chose de douteux, pour la simple et bonne raison que C’’est une femme. Mon Dieu! Respectons davantage ces dames, surtout les journalistes femmes et ne voyons pas le Diable partout! Aà¯ssata Ibrahim Maà¯ga est une femme et une journaliste respectable. Ne cherchons donc pas à  la détruire. Elle est en outre très jeune, bien formée professionnellement, et peut apporter beaucoup à  notre pays, en contribuant à  donner une image positive de notre presse, et non le contraire. Qu’elle garde la tête sur les épaules et les pieds sur terre, pour ne pas se laisser distraire par ces élucubrations malveillantes. Qu’elle continue à  faire son travail, y compris sans renoncer à  l’avenir à  une autre mission éventuelle avec le P.M. Comme le dit Jean-Paul Sartre: «l’enfer, C’’est les autres».

Après le contre coup d’état manqué, service minimum pour l’ORTM

Après la tentative de contre coup d’Etat du 30 avril, la plupart des travailleurs de l’Office de Radiodiffusion et Télévision du Mali (ORTM) ont repris le travail dans des conditions inconfortables. Le siège de l’ORTM étant barricadé et surveillé, les responsables ont décidé de délocaliser l’édition de 20h au Centre Services, production audiovisuelle (CESPA), qui accueille depuis quelques jours les techniciens et les présentateurs de la télévision nationale. Sur un fond en motifs bogolan, Aissata Ibrahim Maiga donne les nouvelles du pays dans un journal d’une vingtaine de minutes. Alors que l’édition de 20h multipliait les reportages avant le coup d’Etat du 22 mars, les téléspectateurs restent en ce moment sur leur faim. l’ORTM, siège des ex-putschistes Média stratégique, l’ORTM s’est trouvé au coeur des mouvements militaires. Tout comme le 21 mars aux environs de 16h. Les putschistes du capitaine Sanogo s’en emparent avant d’annoncer au Mali et au monde la chute du régime d’Amadou Toumani Touré. Dès lors le siège de l’ORTM se transforme en forteresse. Militaires et blindés s’installent dans sa cour au grand dam des salariés. « Ils ont mis leur espèce de balançoire (char blindé) en plein milieu de la cour, pour impressionner les travailleurs », rouspète un reporter, qui avoue ne plus trop traà®ner ses savates à  l’ORTM depuis le début des évènements. Quant aux reportages, « il y-a eu un moment de flottement, explique un responsable de la télé. Mais ça reprend tout doucement». Du matériel a été volé. Une dizaine de caméras, une centaine d’ordinateurs et des téléviseurs ont disparu après le coup d’Etat. Sans compter la présence permanente des militaires dans la cour et les contrôles intempestifs à  l‘entrée, «Il y avait de quoi être nerveux », rapporte une présentatrice. « Après les bérets verts, l’assaut des bérets rouges » Les choses basculent à  nouveau dans la soirée du 30 avril au 1er mai, lorsque les bérets rouges s’emparent à  leur tour de la télévision. Cette fois on compte des morts. « Nous étions dans une salle de montage lorsque nous avons entendu des tirs, puis vu des hommes (les bérets rouges). Ils nous ont ordonné de sortir. Ils avaient l’air déterminés, prêts à  tirer sur nous. Nous n’avons pas demandé notre reste», se souvient un animateur météo, encore marqué par l’affrontement. Aux abords de la radio, des personnes sont à  terre. Des militaires, mais aussi des civils comme cette pauvre vendeuse de jus de gingembre touchée par une balle perdue. Un bilan officiel de 27 morts avait été avancé officiellement, alors que du côté militaire, le chiffre de 70 victimes a été évoqué. « Combien de civils peut-on dénombrer dans cet épisode macabre? », s’interroge un journaliste de la radio. Silence du côté du CNRDRE. « Service minimum » Pour parer à  l’absence de reportages pendant presqu’une semaine et assurer le service minimum, la direction a donc choisi de délocaliser l’édition du journal pour quelques jours au CESPA. «Certains étaient traumatisés après l’attaque des bérets rouges mais le journal pourra à  nouveau être réalisé dans les locaux de l’ORTM dès la semaine prochaine », assure un responsable de la télé. « Nous sommes au service des autres et cette guéguerre n’arrange personne au Mali », déplore un présentateur vedette, ravi à  l’idée de reprendre du service . Jamais l’ORTM n’avait connu un tel déferlement de violence, admettent d’autres employés. Petit à  petit ils reprennent tous du service, et le service public doit continuer à  l’ORTM. Si la zone aux alentours reste barricadée, certains y vont en essayant d’oublier les tragiques évènements du 30 avril. Le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement Hamadoun Touré a lui rendu visite aux syndicats le 8 mai dans les locaux de la télévision pour tenter de les rassurer.

Contre putsch avorté : Sanogo confirme le maintien des organes de la transition

La capitaine Sanogo, président du Comité national de restauration de la démocratie et du redressement de l’Etat (CNRDRE) a fait une déclaration sur les ondes de l’ORTM à  15h40, au cours de laquelle il a tenu à  rassurer la population : « je suis là , je vais bien ». Des mercenaires étrangers infiltrés Selon lui, les événements qui ont opposé ses troupes, les bérets verts, aux parachutistes (bérets rouges) hier soir et dans la matinée étaient destinés à  l’éliminer. Pour le chef de l’ex-junte, auteur du coup d’Etat du 22 mars, les paras étaient appuyés par des « individus mercenaires mal intentionnés qui commençaient à  s’infiltrer depuis plusieurs jours ». Selon lui, des enquêtes seraient en cours. Sanogo a par ailleurs lancé un appel aux bérets rouges qui ne se seraient pas rendus, « il est encore temps de revenir, de se rendre. Cela va faciliter les choses », a t’il déclaré. Visiblement fatigué, le chef de la junte était entouré de plusieurs membres du commandement militaire : le ministre de la défense, le colonel-major Yamoussa Camara, celui de la sécurité le Général Tiefing Konaté, et également le chef d’Etat major de la gendarmerie, le colonel Diamou Keita. Interviewé par le journaliste Makanfing Konaté, Sanogo a par ailleurs confirmé que les organes de la transition, Président par intérim, Premier ministre et gouvernement resteraient en place, conformément à  l’Accord-Cadre signé le 6 avril 2012 signé entre la CEDEAO et le CNRDRE. Première sortie du porte parole du gouvernement Dans la foulée de Sanogo, Hamadoun Touré, ministre de la communication, des nouvelles technologies et porte parole du gouvernement a pris la parole pour appeler au calme, « la violence ne saurait être la solution ». Celui qui était jusqu’à  sa nomination porte parole de l’ONUCI a présenté ses condoléances aux familles des disparus, et appelé à  parachever le retour définitif à  la vie constitutionnelle avec un retour de la sécurité sur tout le territoire.

Edito : La bataille des caïmans

«Â Qu’on en finisse cette nuit !», «Â Nous traversons une grave crise et si on sort de cette période, le Mali sera sauf à  jamais ». «Â Il y a quelques chose d’étrange dans cette affaire non ?… ». Ainsi vont les commentaires dans la capitale malienne, au lendemain des évènements qui ont opposé les militaires de l’ex junte à  la garde nationale de l’ancien président Amadou Toumani Touré. Dans trois lieux clés : au Camp Para, à  l’ORTM et à  l’aéroport de Bamako Sénou. Et d’autres évoquent des forces étrangères, «Â obscures » ou encore «Â occultes». Ce qui est certain, C’’est que le ciel rouge de Bamako servira désormais d’avertissement au peuple. Ce vent bizarre n’était donc pas fortuit. Ce mardi matin, la situation est à  l’avantage de l’ex junte, qui dit avoir repris la situation sous contrôle, dans une déclaration télévisée aux premières lueurs de l’aube. Mais plusieurs personnes ont perdu la vie ce 30 avril, jour noir pour le Mali. A commencer par cette jeune étudiante, Abibata Danioko, victime collatérale de ceux qui en veulent à  Hamadoun Traoré, le secrétaire général de la toute puissante association des élèves et étudiants du Mali. (AEEM). On apprend ce mardi que le deuxième homme, blessé dans la fusillade qui visait le jeune leader, a succombé à  ses blessures, tandis que Traoré est toujours en réanimation. Si la douceur règne ce 1er mai après une pluie salutaire, le ciel lui n’a pas été clément la veille. Les caà¯mans se sont déchirés dans la capitale jusque tard dans la nuit du 30 avril au 1er mai 2012. Quelques jours après la date qui aurait du voir la tenue de l’élection présidentielle, Bamako a vécu des heures étranges, entre affrontements et menaces tous azimuts. La vie a donc repris son cours normal, même si des tirs sporadiques résonnent encore dans la capitale. Sommation ou menaces de la junte, pour intimider, ce qui est sûr, C’’est que ça n’est pas terminé. La transition qui avait pris une bonne voie, semble désormais menacée par les agissements d’une junte, échauffée par les décisions de la CEDEAO et qui ne se laissera pas écarter de la résolution de la crise malienne. Dans ce cas précis, l’institution panafricaine devra revoir ses méthodes. Et si elle devait convoquer un autre sommet extraordinaire, ces chefs d’Etat, devront user de gants et de subtilité, pour ne pas échauffer davantage les esprits à  Bamako. Quant à  la junte, qui se voit bénéficier du soutien grandissant de la population face à  l‘ingérence de la CEDEAO, elle risque de se galvaniser davantage, en entravant le processus de retour à  l’ordre constitutionnel. Et en rendant plus complexe la gestion du nord. Le salut viendra-t-il alors du peuple ? Lorsqu’il sera excédé d’un côté ou de l’autre. Comme en Mars 1991, lors de la révolution démocratique, le dernier mot risque de revenir à  la rue. Les caà¯mans envahiront alors Bamako….

Mali : Islamistes et Touareg profitent de la confusion

Impuissante face à  l’avancée des Touareg et des islamistes au nord du Mali, la junte, au pouvoir depuis le coup d’à‰tat du 22 mars, a lancé un appel à  l’aide vendredi. «Les rebelles continuent à  agresser notre pays et terroriser nos populations, a lancé le chef de la junte, le capitaine Amadou Sanogo, dans un discours à  la presse. La situation est à  cette heure critique, notre armée a besoin du soutien des amis du Mali pour sauver les populations civiles et sauvegarder l’intégrité territoriale» du pays. Les insurgés, qui sont passés à  l’offensive dans le Nord en janvier, profitent en effet de la confusion régnant à  Bamako à  la suite du coup d’à‰tat militaire pour gagner du terrain. Vendredi matin, ils ont pris le contrôle de la ville stratégique de Kidal, dans le nord-est du pays aux confins de l’Algérie et du Niger. Selon une source diplomatique africaine , c’est «essentiellement le groupe islamiste Ançar Dine d’Iyad Ag Ghali appuyé par des combattants d’Aqmi (al-Qaida au Maghreb islamique)» qui a mené l’assaut. Le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA), le grand groupe rebelle touareg, et Ançar Dine, dont le chef est natif de Kidal, prenaient la ville en étau depuis plusieurs jours. Si le MNLA, qui affiche une position laà¯que, ne partage pas les objectifs d’Ançar Dine , qui vise l’instauration de la charia et a des liens avec Aqmi, les deux groupes combattent parfois ensemble l’armée malienne. La junte au pouvoir depuis le coup d’à‰tat militaire, qui a renversé le 22 mars le président Amadou Toumani Touré, avait justement invoqué, pour justifier son putsch, l’échec du régime contre la rébellion touareg. De fait, celle-ci a réalisé une offensive spectaculaire en deux mois. Jamais, lors des deux soulèvements touareg des années 1990 et 2000, les rebelles – qui comptent cette fois des hommes revenus de Libye lourdement armés après avoir combattu pour Mouammar Kadhafi – n’avaient à  ce point menacé le pouvoir central, démoralisé une partie de l’armée et surtout engrangé de telles conquêtes. Menace d’embargo Sanogo a par ailleurs assuré que des élections libres allaient être organisées, sans toutefois donner de calendrier, alors que les pays africains voisins s’apprêtent à  imposer des sanctions contre son pays. Il a dit comprendre la position de la Communauté économique des à‰tats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), qui a donné 72 heures aux auteurs du coup d’à‰tat pour se retirer avant de fermer les frontières et couper l’accès à  la banque centrale régionale. Sanogo a cependant demandé à  la Cédéao de le soutenir, assurant que la junte a pris le contrôle du pays avec l’intention de lancer «un processus rapide de normalisation et d’organiser des élections libres et transparentes». Le Conseil de sécurité de l’ONU a pour sa part de nouveau condamné vendredi le coup d’à‰tat, «d’autant plus inacceptable qu’il intervient contre un président démocratiquement élu et au moment o๠la communauté internationale était prête à  apporter son soutien décisif pour apporter une solution pacifiée au nord» du pays, confronté aux rebelles. Quant au président déchu, Amadou Toumani Touré est sorti de son silence mercredi pour dire qu’il se trouvait sain et sauf «à  Bamako» et qu’il n’était «pas prisonnier», sans pour autant préciser sa localisation exacte.