Le parquet sud-africain va réclamer une peine plus lourde contre Pistorius

 

Oscar Pistorius, condamné à six ans de prison pour le meurtre de sa compagne, joue de nouveau son avenir devant la justice, où le parquet va réclamer vendredi une peine plus lourde.

Le parquet sud-africain va réclamer vendredi une peine plus lourde pour l’athlète paralympique Oscar Pistorius, jugeant «scandaleusement clémente» sa condamnation à six ans de prison pour le meurtre de sa compagne, énième rebondissement dans cette saga judiciaire.

Le parquet présentera, le temps d’une journée, ses arguments devant la Cour suprême d’appel de Bloemfontein (centre), en l’absence du champion olympique. Les juges devraient rendre leur décision à une date ultérieure.  «Le meurtre est passible d’une peine minimum de 15 ans, a rappelé Luvuyo Mfaku, le porte-parole du parquet. « Certes le tribunal a toute discrétion pour s’éloigner de la peine plancher en fonction de circonstances atténuantes. Mais dans ce cas précis, nous estimons que le tribunal a été trop clément.»

Dans la nuit de la Saint-Valentin 2013, Pistorius, au sommet de sa gloire, avait abattu de quatre balles sa compagne, le mannequin Reeva Steenkamp, enfermée dans les toilettes de sa maison. Le sextuple champion paralympique a toujours plaidé la méprise, assurant qu’il était persuadé qu’un voleur s’était introduit dans sa résidence ultra sécurisée de Pretoria.

Il a d’abord été reconnu coupable d’homicide involontaire et condamné à cinq ans de prison. Mais le parquet a fait appel et obtenu une condamnation à six ans de prison pour meurtre.

Oscar Pistorius est actuellement détenu dans la prison d’Atteridgeville, dans la banlieue de Pretoria. Selon la loi sud-africaine, il ne peut faire de demande de libération conditionnelle avant d’avoir purgé la moitié de sa peine, en 2019 donc. Il aura alors 33 ans.

 

Oscar Pistorius : l’hôpital ou la prison ?

C’est peut-être la principale question à laquelle devront répondre les juges devant qui comparaît le champion sud-africain, accusé d’avoir tué sa petite amie, Reeva Steenkamp la nuit de la Saint Valentin 2013. Oscar Pistorius qui avait été condamné à cinq ans de prison pour « homicide involontaire », est jugé en appel.

L’athlète paralympique a de nouveau rendez-vous cette semaine avec la justice qui l’avait condamné en décembre dernier, en première instance à cinq ans de prison pour homicide involontaire. Pour l’accusation, il ne fait aucun doute qu’il avait cherché à tuer sa petite amie, en tirant quatre balles de gros calibre à hauteur d’homme dans la porte de l’étroit cabinet de toilettes où se trouvait sa victime. Au terme de sa première condamnation, Pistorius a déjà purgé un an de prison ferme, avant d’être placé aux arrêts domiciliaires.

Un homme « brisé »

Le parquet ayant fait appel, Pistorius comparait donc de nouveau depuis ce lundi devant la Haute Cour de Pretoria et sera fixé sur le nombre d’années qu’il devra passer derrière les barreaux. Le champion sud-africain risque en théorie une peine de quinze ans minimum. Mais au début de ce nouveau procès, la défense a produit en lieu et place de l’accusé qui était censé prendre la parole, un psychologue qui a affirmé que Pistorius souffrait de dépression et n’était pas en état de témoigner. «Il a montré des signes et a fait état de symptômes de troubles post-traumatiques, de troubles d’anxiété et de troubles de la dépression», a-t-il déclaré. « Il devrait être hospitalisé », a estimé le praticien.

Le tribunal est présidé par la juge Thokozile Masipa qui avait rendu le verdict d’homicide volontaire et de cinq ans de prison. Elle avait été vertement critiquée pour la légèreté de la peine. Pendant cette audience, la défense et l’accusation doivent présenter  leurs arguments devant la justice, qui fixera ensuite la peine d’Oscar Pistorius. Les juristes tablent sur huit à douze ans de prison, compte tenu des contraintes de son handicap. Oscar Pistorius devra cette fois effectuer au minimum les deux tiers de sa peine, avant de pouvoir faire une demande de libération conditionnelle.