Musique : Nabintou Diakité n’est plus

Le monde de la culture malienne est en deuil. L’artiste chanteuse Nabintou Diakité n’est plus. Elle est décédée hier dimanche 04 septembre 2022 des suites d’une longue maladie.

Nabintou Diakité a connu le monde artistique très jeune. Elle a fait ses débuts dans la chanson en tant que choriste aux côtés de sa cousine, Oumou Sangaré, avec qui elle a parcouru le monde. Elle s’est fait connaître par le public à travers son titre « Na diara Minyé » extrait de son 1er album sorti en 1998 qui fut un grand succès. S’est ensuivi l’album « Ma Ouéléni » sorti en 2004. Après cet album, Nabintou Diakité avait quitté la scène pendant plus d’une décennie. Des proches ont évoqué des problèmes personnels à l’époque pour expliquer cette longue absence. Elle a des relations tendues avec la diva Oumou Sangaré, mais finalement les deux se sont reconciliées quelques heures seulement avant le décès de Nabintou Diakité.  Après avoir disparu des écrans, Nabintou Diakité signe son grand retour avec l’annonce en novembre 2021 de la sortie d’un nouvel album, le 3e sur la plateforme numérique ZikMali223. Un album de 10 titres nommé Dunia » produit par son époux Berthin Coulibaly. Son chant du cygne finalement. Cette originaire du Wassoulou précisément de Madina Diassa a rendu l’âme hier dimanche 04 septembre à l’âge de 44 ans et a été enterrée ce lundi 05 septembre à Fana.

 

Tabaski : L’agenda culturel 2019

Elle aura été un peu longue que prévu, cette année scolaire. L’angoisse des examens passée, place aux vacances pour de nombreux élèves. Le hasard du calendrier fait que les dernières classes ferment leurs portes à quelques jours de la fête de Tabaski.

À l’aune de la célébration, de nombreux événements sont programmés. L’un des plus attendus, du moins celui disposant d’un important arsenal de communication, est celui de Sidiki Diabaté. Le Prince de la kora a fait carton plein ce 12 août 2019 lors de son concert au Stade du 26 mars de Bamako, sous le signe de la « Paix et de la réconciliation ». Un concert où il a honoré et célébré DJ Arafat. Un hommage poignant rendu au Yorobo d’Afrique qui a perdu la vie dans un accident de circulation ce 12 août 2019 à Abidjan en Côte d’Ivoire. L’artiste a assuré lors d’un point de presse en juin que le « concert sera pour le Mali entier ». « C’est un défi que nous allons relever pour montrer au monde qu’il est toujours possible au Mali de se rassembler », a-t-il ajouté. Il devrait être en compagnie de nombreux artistes, dont les noms n’ont pour l’heure pas encore été dévoilés. D’un stade à un autre, le rappeur Young Pô et ses « Tchalé » investiront le stade Modibo Keita, également le lendemain de la Tabaski, pour un show inédit pour l’artiste. La capitale ne sera pas la seule concernée par les réjouissances culturelles. Au Stade Amary Daou de Ségou, le rappeur Gaspi, qui se fait rare depuis quelque temps, promet « d’enflammer » la cité des Balanzans. Trois jours plus tard et quelques kilomètres plus loin, le très célèbre groupe de rap Calibre 27 sera au Stade Barema Bocoum de Mopti pour la « Nuit de la paix ». Dans une région très éprouvée, le show de ces jeunes, dont la dernière vidéo Youtube a atteint le million de vues, est attendu avec beaucoup d’enthousiasme. Près d’une semaine après la fête, mais toujours dans son cadre, la diva Oumou Sangaré sera en prestation au Palais de la Culture pour la sixième édition du « Carrefour Tabaski ».

Détendez vos muscles

Les zygomatiques en l’occurrence. Les musiciens ne sont pas les seuls à vous donner rendez-vous, les humoristes seront aussi de la fête. Confrontation au sommet au Magic Cinéma le lendemain de la Tabaski entre Petit Bandit et Tou Gâté, deux membres de la nouvelle vague. Duo plus inédit, l’association entre la légende de l’humour malien Guimba et son « homonyme » Petit Guimba. Un Guimba show à mourir de rire, à n’en pas douter, le jour de la Tabaski. L’actuelle grande star de la comédie malienne Kanté, sacré meilleur dans son domaine aux Mali Awards, sera le même jour au Palais de la Culture.

 

Musique : Production d’albums en panne

Au Mali, il existe des artistes de renom, comme Salif  Keita ou Oumou Sangaré. Leurs productions sont vendues au-delà du continent. Ces dernières années, face à l’incursion des nouvelles technologies, beaucoup d’artistes se contentent de titres au lieu d’albums. Et, pour survivre, il faut s’adapter.

Dans le milieu artistique, le constat du ralentissement de la production est notoire. Les grandes voix qui jadis émerveillaient par leurs compositions se font de plus en plus discrètes. Seules quelques-unes continuent de tenir leur public en haleine.  Mais les ténors résistent au vent des nouvelles technologies. Avec son ultime album, « Un autre Blanc », paru fin 2018, Salif Keita réaffirmait son omniprésence sur la scène musicale. En 2017, c’est la diva du Wassoulou, Oumou Sangaré, qui sortait un opus intitulé « Mogoya », se maintenant dans la liste des rares artistes maliens à faire encore des albums.

Yeli Fuzo explique les causes de cette pénurie de productions. « Avant, c’étaient les K-7, puis les CD, qui se vendaient et généraient des millions. Aujourd’hui, le concept d’album n’existe plus. Vous sortez un son et immédiatement le public y a accès », observe celui dont le dernier album, « Best of date », est sorti en 2019. Selon lui, les artistes pouvaient avant gagner de l’argent avec leurs CD, « mais aujourd’hui ce n’est plus le cas ». Internet a changé les façons de faire et offre des alternatives incroyables. « Aujourd’hui, quand un artiste sort un titre, il suffit qu’il fasse cent millions de vues pour avoir de l’argent. Plus les gens voient tes productions sur Youtube, plus on te paie », souligne l’ancien animateur de l’émission « Allo Kledu ».

Le marasme actuel s’explique aussi par l’absence de perspectives de retombées pour les artistes. « Pour sortir un album, il faut que le producteur ait une relative certitude qu’il va avoir une vie. Avec la réalité actuelle, cette certitude est de zéro au Mali », explique Alioune Ifra N’Diaye, opérateur culturel et Président de la Fédération des artistes du Mali. Selon lui, « la vie des albums de Salif Keita et Oumou Sangaré a lieu en dehors du Mali ». Le directeur de Blonba estime que les nouveaux outils technologiques sont des opportunités à exploiter. « Il faudra travailler à l’adaptation systémique de l’environnement malien de la culture à cette réalité technologique et économique. Il ne faut se leurrer, le monde est en train de radicalement changer sous nos yeux », alerte-t-il, ajoutant « il faut qu’on arrête de se laisser happer par ses conséquences négatives ».

Le grand retour de la diva

8 ans après son dernier album, Oumou Sangaré revient sur le devant de la scène avec une fournée spécialement consacrée aux maux de la société. « Mogoya » sort officiellement ce 19 mai 2017.

Depuis « Seya », son dernier album et succès en date, la diva du Wassoulou a pris son temps. Le temps de concocter un petit bijou qui sort ce vendredi 19 mai 2017, « Mogoya », qu’elle-même traduit par « les relations humaines ». De ces relations humaines, elle dénonce les travers et magnifie les valeurs à travers 9 titres. « Les gens s’entretuent, ils ne respectent plus leur parole donnée. Les liens parentaux se sont dégradés de nos jours, l’être humain n’a plus de valeur », déplore Oumou Sangaré, qui veut attirer l’attention de ses contemporains sur la perte de repères qui menace l’humanité de perdition. Après s’être consacrée à ses multiples affaires, l’artiste businesswoman est donc de retour. De la sensibilisation contre le suicide dans « Yere faga », qui interpelle face au désespoir dans la société individualiste, à la quête d’identité dans « Fadjamou » (Qui es-tu ?), la chanteuse à la voix chaude embarque son public dans un questionnement individuel et collectif. Dans « Mali niale », elle appelle même les Maliens de la diaspora à rentrer construire leur pays. Cet album, c’est une forme d’engagement pour celle qui considère que « la musique évolue avec la société et donc nous devons aussi nous y adapter ». Un autre combat, celui de la préservation des instruments et sonorités traditionnelles. « Nous devons garder des places de choix à nos percussions comme le tam-tam. Autant vous avez de la modernité, autant des musiques de Wassulu profond dans cet album, à travers le djembé, le kamalengoni , le karnian », explique-t-elle.

Accent d’ailleurs Enregistré entre l’Europe et l’Afrique, « Mogoya » est aussi une invitation au voyage. Dans le clip du deuxième morceau, « Yere faga », on retrouve une jeune fille arpentant les rues d’un quartier périphérique d’une ville sud-africaine en exécutant de la danse contemporaine. Une manière de faire la promotion d’autres arts de la scène, à travers de jeunes artistes africains et européens qui ont été associés à la réalisation de l’album et des clips.

Et c’est hors du Mali qu’Oumou Sangaré a décidé de commencer la promotion de ce nouvel album. Elle entreprend actuellement une tournée en Europe, mais promet à ses fans de revenir dans quelques mois à Bamako pour un concert dédicace, comme elle seule en a le secret.

 

Les Amazones d’Afrique en tournée sans Oumou

Créé en juillet 2015, à l’initiative de la productrice Valérie Malo, le collectif « les Amazones d’Afrique » est un groupement de femmes qui ont décidé de mettre leurs talents au service de la cause féminine. Avec une défection de taille, celle d’Oumou Sangaré.

On connaissait bien « Les Amazones de Guinée ». Depuis juillet 2015, les mélomanes peuvent déguster les belles voix de Kandia Kouyaté, Mamani Keïta, Mariam Doumbia (Amadou et Mariam), Inna Modja, Rokia Koné, Pamela Badjogo, Oumou Sangaré, Mrariam Koné, Nneka, Mouneissa Tandina et Marema, réunies au sein du Collectif les « Amazones d’Afrique », un autre all stars exclusivement féminin. Les plus jeunes aux côtés de leurs aînées, elles portent ensemble la lutte contre les violences faites aux femmes et, surtout, la liberté d’être femmes et musiciennes, en Afrique et ailleurs. Leur premier single, « I play the kora », disponible sur toutes les plateformes de téléchargement depuis le 23 juin, a confirmé l’essai. Les divas viennent de terminer une résidence de création au Portugal, qui s’est achevée le 22 juin avec un concert dans la capitale Lisbonne. C’est le top départ d’une tournée qui devrait les mener en France, entre autres dates, ce 30 juin à Lyon, le 21 juillet à Pau, le 22 à Mèze, le 23 à Carjac, et enfin le 5 août au festival du Bout du Monde à Crozon (Finistère).

Moins une Il manque désormais un nom sur l’affiche. Il s’agit d’Oumou Sangaré, qui n’a pas pris le départ avec ses camarades pour leur périple européen. La Diva du Wassoulou, d’après nos informations, aurait quitté le groupe après que les cachets aient été réduits, du fait d’un budget amoindri et de dates en moins. Malgré cette absence, le groupe continue donc son chemin et donne rendez-vous aux amoureux des belles sonorités mandingues, maliennes et africaines, sur les différentes scènes de la tournée, en attendant un show à Bamako. Pour soutenir ces guerrières des droits de la femme, vous pouvez contribuer à la campagne de crowdfunding sur Generosity.com, au bénéfice de la Fondation Panzi.

La fondation Oumou Sangaré se bat pour les enfants sans visage

Le noma est un fléau qui frappe les enfants des pays pauvres. Cela commence par une banale irritation des gencives, un œdème de la joue qui –faute de soin- se transforme en quelques jours en une nécrose putride qui ravage le visage. Seuls 20% des victimes survivent mais à  quel prix ! Souffrances, trous béants dans la face, rétraction qui affecte les mâchoires, impossibilité d’une alimentation normale, rejet social : les petites victimes du noma ont leurs vies détruites à  jamais. Cette maladie s’attaque aux êtres affaiblis (de préférence les enfants aux chairs tendres) souffrant de malnutrition et de manque d’hygiène. Elle n’est pas transmissible. Est-ce pour autant qu’il faut l’accepter comme une fatalité ?« l’accepter comme une fatalité »Â… Voilà  typiquement le genre de phrase qui n’entre pas dans le vocabulaire d’Oumou Sangaré ! C’’est même le genre de chose qui la pousse à  se battre. Et les batailles, elle en a déjà  gagné plusieurs… Abandonnée par son père à  l’âge de 5 ans, la petite Oumou grandit dans des conditions difficiles. Sa mère a du mal à  joindre les deux bouts pour élever ses 5 enfants. Comme le dira pudiquement Oumou Sangaré lorsqu’elle sera intronisée ambassadeur de la FAO en 2003 : « C’‘est un honneur… car je sais ce que la famine veut dire ». Grâce à  ses talents de chanteuse, elle devient soutien de famille à  dix ans. Propulsée au rang de Star en 1991 à  l’âge de 21 ans (o๠elle son sort son premier album), Oumou Sangaré n’a jamais cessé depuis d’être sur le devant de la scène. Dès le départ, elle défend le droit des femmes, se bat contre la polygamie et dénonce les injustices sociales. Très vite elle devient une porte parole qui porte haut les couleurs du Mali à  travers le monde, car elle tourne sur toutes les grandes scènes internationales. Il faut dire qu’Oumou a une capacité hors norme à  bouleverser le C’œur des gens, par delà  les barrières de la langue. D’ailleurs parmi ses fans, on compte Oprah Winfrey, Alicia Keys, Tracy Chapman, Trilok Gurtu, la reine Béatrix des pays Bas… Et on ne dénombre plus les pays o๠elle est reçue comme une star : Mexique, Australie, Pays bas, Maroc, Etats Unis, sans compter les pays du continent africains qui renforcent systématiquement les services d’ordre quand elle s’y produit dans des stades. Cette star discrète, qui provoque des émeutes publiques lors de ses apparitions mais qui est restée très simple, a depuis toujours à  C’œur d’aider les démunis, les « sans-voix ». Par ses chansons tout d’abord, que tous les maliens du monde écoutent en boucle (toutes générations confondues). Mais aussi à  travers diverses actions. Car comment décrire Oumou Sangaré ? C’’est une tornade d’énergie et de vie, dotée d’un sens des responsabilités hors du commun. Comme il n’existe pas de système de retraite pour les artistes au Mali et qu’elle doit faire vivre un nombre respectable de personnes, Oumou a créé un hôtel situé sur la route de l’aéroport. Puis elle a acheté une ferme o๠elle élève des bovins hybrides entre les vaches hollandaises (pour la productivité en lait) et les vaches maliennes (pour la résistance au climat). Sur les terres disponibles, elle cultive du mil et du maà¯s pour les plus démunis. Elle est aussi à  l’origine de construction d’écoles et de dispensaires (essentiellement dans la région du Wassoulou). Le point décisif dans sa vie est la création de la société de véhicules Oum Sang (des voitures chinoises au moteur japonais, que cette citoyenne du monde commercialise sous une enseigne malienne) en avril 2006, qui emploie plus de 70 personnes . Cela lui a donné le goût d’entreprendre. Elle a mis sur pied une société de taxis Oum Sang, chanté pour la célébration des 60 ans de la déclaration des droits de l’Homme à  Harvard, sorti un album qui a été célébré dans le monde entier. Aujourd’hui, Oumou Sangaré est saluée sur toute la planète tant pour ses qualités artistiques, pour ses capacités à  aller vers d’autres styles musicaux (duo télévisé avec Alicia Keys, featuring avec des rappeurs, tournées aux Usa avec Tracy Chapman) que pour sa démarche de chef d’entreprise. Pour tous les maliens (diaspora comprise), Oumou Sangaré symbolise l’Afrique du 21ème siècle, celle qui prend son destin en main. Le 25 décembre, a été lancée la fondation Oumou Sangaré, dont la première action a été l’organisation d’un concert au grand stade de Bamako pour recueillir des fonds afin de lutter contre le noma. Tous les artistes Maliens ont répondu présent et le concert, qui a été retransmis sur Africable et Orange Mali. On imagine sans peine que Salif Keita, Hadja Soumaro, Nahawa Doumbia