S.E. Hadi Shebli : « Notre peuple ne cessera jamais sa lutte pacifique »

Plusieurs Palestiniens ont été tués par des tirs israéliens depuis le début de la commémoration des 70 ans de la Nakba. Alors que la situation est plus que jamais tendue dans la bande de Gaza, l’Ambassadeur de Palestine au Mali, S.E. Hadi Shebli, a bien voulu répondre aux questions de Journal du Mali.

Comment le peuple palestinien vit-il ce moment ?

La Nakba (catastrophe en arabe) marque en réalité une étape déterminante dans la tragédie palestinienne, qui a commencé depuis plus d’un siècle. En effet, depuis 70 ans, le peuple palestinien vit  toutes les formes de négation de ses droits,  violences, répressions, exils, emprisonnements, massacres, dépossessions, destructions, expulsions, pillages, qui ont mené à la création de l’État d’Israël en 1948.

Les chiffres témoignent  de la souffrance du peuple palestinien à partir de cette date, à l’origine ce que l’on peut qualifier de nettoyage ethnique planifié, un vrai génocide mené par l’État d’occupation. Les Palestiniens sont en réalité victimes du système d’apartheid de l’État d’Israël, cautionné par son allié, les États-Unis. Le peuple palestinien est martyrisé, violenté, tué et exilé depuis 1948 en violation des droits internationaux et des conventions et résolutions des Nations Unies.

Donald Trump est-il un frein à une solution pacifique entre Israël et la Palestine ?

Le Président Trump, en prenant la décision de déclarer Jérusalem capitale d’Israël, a  choisi son camp et  décidé d’être une partie du problème au lieu d’être une solution. Il était censé être un arbitre dans la crise, hélas il a préféré être complice de l’occupation israélienne. Par conséquent, il n’est plus habilité à jouer le rôle du médiateur. Il n’est plus crédible et nous exigeons une médiation internationale multipartite pour négocier sur la base des frontières de juin  1967.

Le gouvernement des États Unis  d’Amérique, en prenant cette décision, s’est exclu de l’action politique dans la région du Moyen-Orient. Il faut organiser une conférence internationale avec un certain nombre de pays. Nous n’accepterons plus aucun accord avec l’Amérique, car nous avons bien compris le jeu de l’accord, sans la question de  Jérusalem et celle des réfugiés sur la table des négociations. Tout accord qui ne traite pas ces deux sujets est une parole en l’air. Nous ne sommes plus prêts à écouter des discours politiciens.

Les autorités israéliennes accusent le Hamas d’instrumentaliser la contestation, cela est-il avéré ?

En réalité, le problème n’est pas de savoir qui instrumentalise qui où quoi, Mais plutôt qui est le vrai obstacle à la paix ? Accuser est facile, mais poser une vraie action en vue d’une paix réelle est la grande équation qu’il faut résoudre. Riposter par des  tirs à balles réelles contre des manifestants désarmés traduit-il une volonté d’Israël d’aller vers la paix ? Non, je ne pense vraiment pas !!! La réalité est que l’occupation israélienne cherche par tous les moyens à justifier les crimes odieux perpétrés contre les Palestiniens. Cela en toute impunité et en violation du  droit international et de toutes les conventions en matière des Droits de l’Homme.

Comment expliquer que les manifestations de cette année aient pris autant d’ampleur ? 

Toutes les manifestations pour la liberté et la justice ont de l’ampleur. La particularité cette année vient de la commémoration des 70 ans de la Nakba, qui donne plus de volonté d’aller de l’avant dans la lutte pour la liberté et contre l’occupation et la répression. Notre peuple ne cessera jamais sa  lutte pacifique. Nous continuerons de le faire jusqu’à la victoire, la création de l’État Palestinien indépendant avec Jérusalem comme capitale.

Le Front démocratique pour la libération de la Palestine accuse les autorités du pays de laxisme et prône une solution plus radicale. Comment pourrait-elle se traduire ?

Les méthodes radicales ont montré, à mon avis  leurs limites. La violence est une perte pour nous tous, elle ne sert aucune cause juste. Nous estimons qu’il est grand temps d’expérimenter des solutions diplomatiques. Telle est la vision des autorités palestiniennes, en vue de gagner la bataille sur la scène internationale et de réclamer les droits légitimes palestiniens par des moyens de droit pacifiques.

Cette nouvelle  démarche commence à porter ses fruits, car la Palestine est aujourd’hui membre observateur aux Nations Unies et membre également de plusieurs organisations internationales.

Certains observateurs estiment que pour arriver à la paix Israël doit renoncer à la Cisjordanie et que la Palestine, de son côté, a un droit au retour. Partagez-vous cette analyse ?

Notre position est claire. Nous réclamons tout simplement un État de Palestine Indépendant et souverain, sur la base des frontières de 1967, avec Jérusalem Est  comme capitale. Nous demandons juste nos droits fondamentaux, à travers une médiation internationale multipartite issue d’une conférence internationale.

Comment appréciez-vous la relation entre le Mali et la Palestine?

Le Mali et la Palestine ont une relation historique, le Mali est un pays frère et ami qui a toujours soutenu la cause juste de la Palestine. Le peuple Malien a été toujours du côté du peuple palestinien dans sa lutte contre l’injustice et l’oppression.

Je profite de cette occasion pour exprimer toute la gratitude de l’État et du peuple palestinien à l’ensemble du peuple malien frère, les différents gouvernements successifs du Mali ont gardé à travers le temps une position de soutien inlassable à la cause Palestinienne. Nous resterons reconnaissants envers le peuple vaillant du Mali pour toujours.

Je profite de votre voix pour souhaiter plus de stabilité, de paix, du progrès et de développement pour le Mali, implorant  Allah le Tout Puissant, en ce début du mois sacré de Ramadan, pour le bonheur de toute la Omma Islamique. Je souhaite également un climat de paix et d’apaisement pour les élections futures au Mali.

Gaza : 5 Palestiniens tués et 250 blessés par des soldats israéliens

Cinq Palestiniens ont été tués et plus de 400 blessés par des soldats israéliens lors de protestations vendredi près de la frontière entre Gaza et Israël, une semaine après une journée particulièrement meurtrière lors de manifestations similaires.

Le 30 mars, au début d’une série de manifestations palestiniennes pour réclamer le retour des réfugiés et la fin du blocus de Gaza par Israël, les violences ont coûté la vie à 19 Palestiniens et blessé quelque 1 400 autres, la journée la plus sanglante depuis la guerre en 2014 entre Israël et le Hamas palestinien.

Vendredi, des milliers de Palestiniens se sont à nouveau rassemblés près de la barrière de sécurité séparant le territoire israélien de l’enclave palestinienne contrôlée par le mouvement islamiste Hamas, ennemi juré de l’Etat hébreu. Des affrontements ont éclaté en plusieurs lieux longeant la barrière. Des manifestants ont incendié des pneus et lancé des pierres sur les soldats israéliens, provoquant des champignons de fumée au-dessus de la barrière de sécurité, selon des correspondants de l’AFP sur place. Les militaires ont riposté en tirant des gaz lacrymogènes et des balles réelles.

Le ministère de la Santé à Gaza a indiqué que cinq Palestiniens avaient été tués par des tirs de soldats israéliens, dont un adolescent de 16 ans. Plus de 400 Palestiniens ont été hospitalisés après avoir été blessés par des tirs de balles ou de gaz lacrymogènes. En prévision des protestations, de jeunes Palestiniens avaient collecté des pneus pour les faire brûler et empêcher ainsi les tireurs israéliens de les voir distinctement. Mais les soldats ont installé d’énormes ventilateurs avec l’objectif apparent de dissiper la fumée. Ils ont également utilisé des canons à eau. Selon l’armée israélienne, environ 20 000 Palestiniens se sont rassemblés près de la frontière, notamment à l’est des villes de Khan Younès et de Gaza. Certains ont pris part à des heurts et ont «tenté d’endommager et de franchir la barrière de sécurité sous un écran de fumée créé par les pneus enflammés».

Les manifestations de vendredi étaient néanmoins moins importantes que celles d’il y a une semaine. Le 30 mars, des dizaines de milliers de Palestiniens avaient afflué près de la barrière de sécurité, la plupart de manière pacifique, au premier jour de «la marche du retour». La protestation inédite de «la marche du retour» prévoit des rassemblements et campements durant six semaines à la frontière Israël-Gaza pour réclamer «le droit au retour» de quelque 700 000 Palestiniens chassés de leurs terres ou ayant fui lors de la guerre qui a suivi la création d’Israël le 14 mai 1948.

Le mouvement doit prendre fin le 15 mai, jour que les Palestiniens nomment la “Nakba” ou “catastrophe”, marquant l’exode de centaines de milliers de Palestiniens lors de la création de l’Etat d’Israël en 1948.

Israël-Palestine : La crainte de la « guerre des religions »

Cette fois-ci, c’est Jérusalem qui est l’épicentre des heurts entre Israéliens et Palestiniens. Un regain de tension que beaucoup craignent de voir dégénérer en une nouvelle Intifada, « religieuse » cette fois-ci.

Depuis l’attaque par armes à feu du 14 juillet, perpétrée par des Arabes israéliens, et l’installation par les autorités israéliennes, deux jours plus tard, de portiques de sécurité sur l’Esplanade des mosquées à Jérusalem, la violence a pris ses quartiers dans la vieille ville. Pour protester contre cette décision, les Palestiniens décident de boycotter le site et de prier en dehors de la zone : déploiement de forces de l’ordre, confrontations… Les heurts quotidiens, pendant une dizaine de jours, ont provoqué la mort  d’une dizaine de personnes à Jérusalem et en Cisjordanie occupée, mais aussi en Jordanie.

Le « Haram al-Sharif », considéré comme le troisième lieu saint de l’Islam, mais également lieu saint pour les Juifs, est un rectangle de terre d’à peine 500 mètres sur 300. Alors que la tension est retombée, après la décision d’Israël de faire démonter les portiques et une réunion extraordinaire du Conseil de sécurité des Nations unies sur la situation, les regards se tournent désormais vers les Palestiniens. Ces derniers ont en effet annoncé le 25 juillet le gel de la coopération avec l’Etat hébreu, dernier palier depuis l’arrêt des négociations entre les deux parties, il y a plusieurs mois. L’Esplanade des mosquées est au cœur du conflit israélo-palestinien depuis cinq décennies et le début de l’occupation israélienne de Jérusalem-Est. Le site est placé sous administration des Jordaniens, qui le régissent avec des règles strictes, pour éviter toute friction entre les deux communautés.

C’est ce statut particulier que le Coordinateur spécial des Nations unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, Nickolay Mladenov, a appelé le 25 juillet à respecter, « pour éviter que le conflit israélo-palestinien ne tourne à la guerre de religions. Le chef de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, avait en effet accusé le dimanche 23 juillet, Israël de « jouer avec le feu » en imposant de nouvelles mesures de sécurité sur l’esplanade, et le Président turc, Recep Tayyip Erdogan, les a qualifiées d’insulte au monde musulman.

« Les violences peuvent continuer, mais on ne sait pas dans quelle proportion», estime Jean-Paul Chagnollaud, professeur de sciences politiques et spécialiste de la question palestinienne. Le coordinateur spécial a fait part de sa préoccupation face à ces déclarations et a également appelé « certaines factions » au sein des deux parties, qui continuent de « verser de l’huile sur le feu », à mettre fin à ces provocations.

 

Gaza sous un déluge de feu, plus de 1100 morts

Cela fait vingt jour que dure l’opération armée israélienne sur la bande de Gaza. Bombardements de Tsahal et tirs de roquettes qui ont endeuillé des milliers de familles palestiniennes. Et rien ne semble en mesure d’arrêter la spirale. A l’entrée dans cette quatrième semaine de guerre, la communauté internationale n’est parvenue à  opposer que son horreur et ses appels impuissants à  un cessez-le-feu, malgré le lourd bilan humain et la dévastation dans l’étroite enclave palestinienne. Israà«l et le Hamas déterminés L’offensive israélienne déclenchée le 8 juillet pour tenter d’anéantir la capacité militaire du Hamas a fait plus de 1.100 morts palestiniens, pour trois-quarts des civils selon l’ONU.Côté israélien, trois civils et 53 soldats ont été tués, le plus lourd bilan militaire depuis la guerre contre le Hezbollah libanais en 2006. Un bilan qui va encore s’alourdir dans les heures qui viennent. La trêve pour la fin du ramadan n’aura en effet été que de très courte durée. Ce mardi, c’est un véritable déluge de feu et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a prévenu ses concitoyens qu’ils devaient se tenir prêts à  une « longue campagne ». A Gaza,  » des missiles sont tombés comme la pluie », a raconté Mohamed al-Dalo, un habitant de Gaza. « Nous avons quitté nos maisons, certains couraient dans une direction, les autres à  l’opposé. Les gens ne savaient pas o๠aller. Les gens criaient: Evacuation! » Selon les secours locaux, des dizaines de Palestiniens, dont au moins neuf femmes et quatre enfants, avaient été tués aux premières heures de la journée dans les frappes incessantes. L’unique centrale électrique du territoire, qui assure en temps normal 30% de ses besoins en électricité, a été bombardée et a cessé de fonctionner. L’armée israélienne a affirmé avoir tué plus de 300 combattants du Hamas et frappé près de 3.900 « sites terroristes » depuis le début du conflit, qui s’est étendu le 17 juillet à  une opération terrestre. Mais l’objectif affiché d’obtenir une « démilitarisation de Gaza » et de détruire l’arsenal de roquettes et les tunnels d’attaque du Hamas est loin d’être atteint.Dans cette guerre asymétrique, le Hamas et ses alliés du Jihad islamique, qui s’étaient visiblement préparés à  une offensive israélienne, parviennent à  faire mal à  leur adversaire. Cette opération « Bordure protectrice » a déjà  duré aussi longtemps que « Plomb Durci » en 2008/2009, qui était aussi destinée à  faire cesser les tirs de roquettes du Hamas et fut pour les Palestiniens (1.440 morts) la plus meurtrière des quatre confrontations majeures depuis le retrait israélien de Gaza en 2005. « Au nom de l’humanité, la violence doit s’arrêter », a lancé dans une énième exhortation le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon. Le président américain Barack Obama avait exigé dimanche en vain un cessez-le-feu « immédiat et sans conditions ». Les Occidentaux ont affirmé leur volonté d' »augmenter » la « pression » pour arracher un arrêt des combats, mais sans proposition concrète. Seule initiative diplomatique annoncée, le prochain déplacement au Caire d’une délégation palestinienne menée par le président palestinien Mahmoud Abbas et comprenant des membres du Hamas et du Jihad islamique.

Kanouté, Drogba et leurs pairs pour la Palestine

Le Malien Frédéric Kanouté a publié jeudi 29 novembre sur son site internet une lettre adressée à  l’UEFA pour protester contre la décision de l’instance européenne du football de confier à  Israà«l l’organisation de l’Euro-2013 des moins de 21 ans. « Les derniers bombardements israéliens sur Gaza, provoquant la mort d’une centaine de civils, ont été une nouvelle offense à  la conscience du monde », dit la lettre signée par 61 autres footballeurs professionnels parmi lesquels figurent notamment les internationaux français Yohan Cabaye (Newcastle), Abou Diaby (Arsenal), Alou Diarra (West Ham), Rod Fanni, Steve Mandanda (Marseille) et Jérémy Ménez (PSG). On y retrouve également l’ancien meilleur joueur de la Ligue 1, le Belge Eden Hazard. Mais Frédéric Kanouté a surtout rallié à  sa cause de nombreux internationaux africains et notamment le plus fameux d’entre eux : Didier Drogba. Figure également dans cette liste : les Ghanéens André et Jordan Ayew, les Algériens Ryad Boudebouz et Hassan Yebda ou encore les Sénégalais Demba Ba, Papiss Cissé, Souleymane Diawara, Mamadou Niang et Moussa Sow. Plus surprenante, la présence de M’Baye Niang. Le joueur de l’équipe de France espoirs fait partie des cinq joueurs sanctionnés par la Fédération française de football pour une virée nocturne effectuée trois jours avant un match décisif perdu par les Bleuets. Une rencontre qui, si elle avait été remportée par les Français, leur auraient justement permis de participer à  cet Euro-2013 ! Kanouté n’en est pas à  son coup d’essai Les 62 signataires estiment que l’UEFA ferme les yeux sur la récente offensive israélienne sur la bande de Gaza et expriment « [leur] solidarité avec le peuple de Gaza qui vit depuis trop longtemps en état de siège, et dont on refuse les droits humains les plus fondamentaux: la dignité et la liberté. » Ils évoquent également, dans la lettre, le bombardement, le 10 novembre, du Palestine Stadium de Gaza, et dont la Fifa a promis la reconstruction. Ce bombardement avait tué quatre adolescents. « C’est inacceptable que des enfants soient tués alors qu’ils jouent au football. Dans ces circonstances, l’accueil du Championnat d’Europe des moins de 21 ans serait perçu comme une récompense pour des actes, contraires aux valeurs du sport », poursuit la lettre, qui demande que « [les Palestiniens] soient protégés par la communauté internationale ». Ce n’est pas la première fois que l’ancien joueur de Lyon et de Séville s’engage en faveur de la Palestine. En 2009, lors de l’opération militaire israélienne « Plomb Durci », Kanouté, après avoir inscrit un but en huitième de finale aller de la Coupe d’Espagne, avait dévoilé un maillot sur lequel on pouvait lire « Palestine » en plusieurs langues. Un agissement condamné à  l’époque par la Fédération espagnole de football, qui avait infligé à  l’attaquant malien une amende de plusieurs milliers d’euros. Le 11 juin dernier, le désormais joueur du club chinois de Beijin Guoan avait également pris position sur Twitter, en faveur du footballeur palestinien Mahmoud Sarsak détenu alors par Israà«l.

L’Etat de Palestine est né!

Pour les Palestiniens, c’est une grande victoire. Le chef du gouvernement du Hamas à  Gaza, Ismaà¯l Haniyeh, a salué, vendredi 30 novembre, comme « une victoire diplomatique et politique considérable » le statut d’Etat observateur attribué par l’ONU à  la Palestine, la veille. « Ce qui s’est passé à  l’Assemblée générale de l’ONU est le couronnement de la persévérance, des luttes et des sacrifices du peuple palestinien et confirme la victoire remportée à  Gaza », a-t-il déclaré, en référence à  la confrontation avec l’armée israélienne au mois de novembre. Joie dans les territoires La foule rassemblée à  Ramallah, le siège de l’Autorité palestinienne, a acclamé jeudi soir le vote historique à  l’ONU sur l’accession de la Palestine au rang d’Etat observateur, avec des tirs en l’air et des scènes de liesse populaire, a constaté l’AFP. «Allah Akbar (Dieu est le plus grand)», ont chanté des milliers de Palestiniens réunis au coeur de Ramallah, alors que la Palestine est devenue jeudi Etat observateur aux Nations unies. Le vote de cette résolution, qui fait de «l’entité» palestinienne un «Etat observateur non membre», a été acquis à  une majorité confortable mais pas écrasante de 138 voix pour, 9 contre et 41 abstentions. Pour Israà«l, rien n’a changé De son côté, l’ambassadeur israélien Ron Prosor a affirmé que cette résolution «ne fait pas avancer la paix, elle la fait reculer». Il a qualifié la résolution de «déséquilibrée», car ne tenant pas compte selon lui des impératifs de sécurité de l’Etat hébreu. Il a affirmé qu’elle «ne changera pas la situation sur le terrain», notamment parce que l’Autorité palestinienne «ne contrôle pas Gaza». Ce texte «ne donnera pas un statut d’Etat à  l’Autorité palestinienne», a-t-il affirmé. Pour Israà«l, a-t-il souligné, la résolution «ne fournit pas des termes de référence acceptables» pour une éventuelle reprise des négociations de paix, qui sont au point mort depuis deux ans. Ces négociations directes «constituent la seule manière de parvenir à  la paix par un accord mis au point par les parties concernées, et non par l’intermédiaire de l’ONU», a réaffirmé Ron Prosor.“Les Palestiniens doivent reconnaà®tre l’Etat juif, a réagi le Premier ministre israélien à  Jérusalem ce jeudi. Ils doivent être préparés à  mettre fin au conflit avec Israà«l une bonne fois pour toutes. Aucun des ces intérêts vitaux (…) pour la paix, n’apparaà®t dans la résolution qui sera présentée à  l’Assemblée générale. Sans surprise, les Etats Unis, grand allié d’Isaà«l, ont voté contre le texte.

Unesco: L’adhésion de la Palestine divise

Le Canada n’est pas heureux de l’adhésion de la Palestine à  l’Unesco et remet en cause sa participation à  cette agence de l’ONU, a déclaré lundi 31 octobre son ministre des affaires étrangères, John Baird. Nous allons évaluer quelle sera notre réponse, nous sommes en train d’évaluer l’avenir de notre participation, a –t-il annoncé. La contribution canadienne à  cette agence de l’ONU avoisine 10 millions de dollars par an. En effet, les Palestiniens ont enregistré ce lundi 31 octobre à  Paris une victoire diplomatique aussi symbolique que significative sur la voie de la reconnaissance de leur à‰tat, en obtenant le statut de membre à  part entière de l’UNESCO, l’une des principales agences de l’ONU. L’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) a décidé de l’admission de la Palestine comme membre à  part entière par 107 voix pour, 52 abstentions et 14 voix contre parmi lesquelles les à‰tats-Unis et le Canada. Washington a aussitôt annoncé la suspension d’un versement de 60 millions de dollars. Un coup dur pour l’Unesco car les à‰tats-Unis assuraient 22% de son budget, avec une contribution d’environ 80 millions de dollars par an. La directrice générale de l’Unesco Irina Bokova a reconnu qu’elle était inquiète pour la stabilité de son budget. Du côté d’Israà«l, après une réunion du cabinet restreint de Benjamin Netanyahu ce mardi 01er novembre, la riposte est connue : l’accélération de la colonisation de Jérusalem-Est et de Cisjordanie par la construction de 2.000 logements et le gel du transfert de fonds dus à  l’Autorité palestinienne. Un revers diplomatique pour Israà«l, qui, par ailleurs, va faire part de sa déception à  la France, dont le vote a été en faveur de cette admission. Comme la France, l’énorme majorité des pays arabes, africains et latino-américains se sont prononcés pour l’adhésion. L’Union Européenne s’est divisée : onze à‰tats ont voté pour, onze se sont abstenus, dont le Royaume-Uni et l’Italie, et cinq, dont l’Allemagne, ont voté contre. Beaucoup d’Occidentaux estimaient que la candidature à  l’UNESCO ne pouvait précéder l’aboutissement de la démarche entreprise par les Palestiniens auprès de l’ONU à  New York. Le président palestinien Mahmoud Abbas avait solennellement demandé le 23 septembre à  l’ONU de reconnaà®tre l’à‰tat palestinien. Cette demande doit être examinée le 11 novembre par le Conseil de sécurité, o๠elle pourrait être frappée d’un veto américain. En effet, La Maison-Blanche a estimé que le vote à  l’UNESCO était prématuré et contre-productif dans la perspective d’une reprise espérée des négociations de paix. La France, de son côté, a justifié son vote positif : Aujourd’hui, la question qui était posée était de savoir si la communauté internationale répondait oui ou non à  la demande d’adhésion de la Palestine à  l’UNESCO, a expliqué le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Bernard Valero. à€ partir du moment o๠elle l’est, il nous faut prendre nos responsabilités et répondre sur le fond. Et sur le fond, la France dit oui, a-t-il dit. L’entrée de la Palestine porte le nombre d’à‰tats membres de l’UNESCO à  195 et vient s’ajouter à  celle du Soudan du Sud, votée vendredi 28 octobre.

A l’ONU, un os nommé « Palestine »

L’Assemblée Générale des Nations Unies a commencé ce 20 septembre au siège de l’Organisation à  New York. A partir d’aujourd’hui, mercredi, les chefs d’Etat vont se succéder à  la tribune, avec en ouverture de bal, la Brésilienne Dilma Youssef. Mais le plus attendu est sans nul doute le président Mahmoud Abbas. C’est vendredi 23 septembre que le président de l’Autorité palestinienne, fera devant l’ONU une demande officielle de reconnaissance de l’Etat palestinien dans les frontières de 1967, et ce, malgré l’opposition des Etats-Unis et d’Israà«l. Et Mahmoud Abbas est déidé à  obtenir gain de cause ou en tout cas, à  forcer les uns et les autres à  une prise de position nettement affichée dans cette affaire qui dure depuis presque 50 ans. Les palestiniens estiment en effet que les négociations de paix menées depuis vingt ans avec Israà«l sous l’égide des Etats-Unis ont échoué. Il s’agit à  présent de débloquer la situation, en obtenant la reconnaissance d’un Etat palestinien à  l’Onu tout en laissant la porte ouverte à  une reprise des négociations avec l’Etat hébreu, indispensables à  la création d’un Etat indépendant en tant que tel. Face à  face tendu à  New York On s’achemine donc vers une confrontation au siège des Nations Unies. Les Israeliens et les américains s’opposent farouchement à  la naissance « dans les conditions actuelles » d’un Etat palestinien souverain ». Pour eux, les négociations directes entre Israéliens et Palestiniens sont le seul cadre possible pour atteindre l’objectif de « deux Etats vivant dans la paix et la sécurité ». En attendant l’ouverture des débats consacrés à  cette question palestinienne, les tractations s’intensifient. Obama et Abbas devraient se rencontrer ce mercredi à  16h00 GMT, occasion pour le président américain d’exhorter le président de l’Autorité palestinien de renoncer à  son initiative. Les Etats-Unis, qui jugent la démarche susceptible de déboucher sur une catastrophe, ont d’ores et déja prévenu qu’ils feraient alors usage de leur droit de veto.Côté israélien, on se montre menaçant. Le ministre des Finances, Yuval Steinitz, a estimé que si les Palestiniens maintenaient leur projet, ils pourraient s’exposer à  des mesures de rétorsion économique. Israà«l perçoit et reverse à  l’Autorité palestinienne des taxes notamment douanières d’un montant de 135 millions de dollars par mois. Israà«l a donc les moyens de trodre le bras à  l’Autorité Palestienne, moyen qu’elle utilise d’ailleurs à  chaque fois qu’une crise survient entre les deux territoires. « Frontières de 1967 » L’Autorité palestinienne veut un Etat basé sur les frontières de 1967, avant la guerre des Six-Jours et avant l’occupation par l’Etat hébreu de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est. Par cette revendication, les Palestiniens espèrent qu’Israà«l ne sera plus en mesure de qualifier ces territoires de « terres disputées ». Si l’Autorité palestinienne obtient gain de cause, elle pourra saisir la Cour pénale internationale (CPI) contre Israà«l pour contester la présence des 500.000 Israéliens vivant à  Jérusalem-Est et en Cisjordanie, deux territoires revendiqués par les Palestiniens. De leur côté, les israà«liens pourraient porter plainte contre les Palestiniens devant la CPI concernant les missiles tirés de la bande de Gaza, territoire administré par le mouvement islamiste Hamas. Comme on le voit, il s’agit d’un couteau à  double tranchant qui pourrait s’averer dangereux pour l’équilibre de la région entière voire le monde tant les enjeux sont importants. La diplomatie internationale n’entend pas rester les bras croisés face à  cette menace. Tout est fait en ce moment pour tenter de relancer les négociations de paix israélo-palestiniennes et de convaincre l’Autorité palestinienne de renoncer à  son initiative. Pour y arriver, il va certainement falloir faire pression sur Israà«l qui devra céder sur certains points comme la suspension des constrcutions des colonies. Prendre les frontières de 1967 comme base des négociations serait également perçu comme un geste de bonne volonté. Un os qui sera très dur à  macher pour l’Etat hébreu qui pour l’heure ne veut en entendre parler.

Israël-Palestine, le dernier set

Un jour ou l’autre peut-être, quelqu’un écrira l’histoire complète de cette aventure. Il y aura beaucoup de rires, de véritables cris et quelques larmes. Mais ce que je peux dire maintenant, c’est que nous n’avions jamais imaginé que nous ferions flipper Israà«l comme ça. Enfin, peut-être dans certains de nos plus beaux rêves…. Tout d’abord, ils ont créé une équipe spéciale d’urgence réunissant le ministère israélien des Affaires étrangères, le commando de marine israélien et les autorités pénitentiaires pour contrer la menace existentielle que nous et nos quelques bateaux remplis d’aide humanitaire représentent. Puis, Ehud Barak lui-même a pris le temps, malgré son agenda chargé, de nous mettre en garde à  travers les médias israéliens. Ils nous annoncent maintenant qu’ils nous enverront dans la pire de prisons israéliennes, dans le désert près de Beersheva. Ce sont des annonces pour nous faire peur. Et d’une certaine façon nous avons peur. Nous avons peur de leurs navires de guerre, peur de leurs Apaches et de leur commando tout noir. Qui n’en aurait pas peur ? Nous avons peur qu’ils saisissent notre cargaison et toute l’aide médicale, les matériaux de construction, les maisons préfabriquées, les kits scolaires, et qu’ils les détruisent. Toute cette solidarité patiemment rassemblée dans de si nombreux pays pendant plus d’un an. Tous ces efforts et cette vague d’amour et d’espoir envoyés par des gens normaux, d’humbles citoyens de Grèce, Suède, Turquie, Irlande, France, Italie, Algérie, Malaisie. Tout ceci pris comme un trophée par un à‰tat agissant comme un vulgaire pirate des à®les. Qui ne sentirait pas un certain sentiment de responsabilité et de peur de ne pas être capable d’accomplir notre mission et livrer nos marchandises à  la population emprisonnée de Gaza ? Mais nous savons que la peur est aussi de l’autre côté. Parce que depuis le début de notre coalition, l’Etat d’Israà«l fait tout ce qu’il peut pour éviter la confrontation avec nous. Depuis le début ils ont essayé de nous empêcher de partir, de regrouper nos forces et de prendre le large tous ensemble vers Gaza. Ils ont essayé de nous briser. Leur scénario idéal était de nous diviser, les Irlandais d’un côté, les Grecs et Suédois d’un autre, les Américains d’un autre encore et les Turcs tout seuls. Bien sûr, ils savaient qu’ils ne pourraient pas mettre la pression sur la Turquie, ni agir directement là -bas. Alors ils ont concentré leurs attaques sur les parties irlandaises et grecques de notre coalition. Le premier set a commencé il y a deux semaines quand ils ont saboté le cargo irlandais, l’obligeant à  retarder son départ pour près d’une semaine. Mais, les Irlandais ont réparé aussi vite qu’ils le pouvaient et maintenant ils sont à  un ou deux jours derrière nous. Puis ils ont mis une pression énorme sur le gouvernement grec, affaibli par la crise économique, pour l’obliger à  ne pas laisser partir le cargo grec et le bateau de passagers greco-suédois. A cause de ces pressions, nous avons dû retarder notre voyage deux fois et demander aux Turcs, à  leurs 500 passagers et aux amis américains qui étaient prêts à  partir de nous attendre. C’est ce qu’ils ont fait heureusement ! Jusqu’à  la dernière minute avant leur départ de Grèce, nous ne savions pas si les deux bateaux auraient l’autorisation du gouvernement grec, mais finalement le gouvernement grec a décidé de prendre ses responsabilités en agissant comme un Etat souverain et a laissé le cargo et le bateau de passagers quitter le port du Pirée à  Athènes. Le deuxième set a eu lieu hier, dans la partie grecque de Chypre, là  o๠nous avions négocié avec le gouvernement d’embarquer une délégation VIP de parlementaires européens et nationaux de Suède, d’Angleterre, de Grèce et de Chypre. Alors que les deux bateaux de Grèce, le bateau américain venant de Crète et les 4 bateaux turcs étaient déjà  au point de rendez-vous attendant que la délégation VIP arrive et embarque à  notre bord, nous avons reçu la nouvelle que notre délégation était encerclée par la police chypriote dans le port de Larnaka et interdite de bouger o๠que ce soit. Chypre, un pays européen, était en train d’interdire a des parlementaires européens de se déplacer librement sur son sol, en rupture complète de toute législation et réglementations européennes ! Alors que nous commencions à  négocier avec le gouvernement chypriote, nous avons clairement compris que ce changement soudain d’attitude envers nous était dicté directement par Israà«l. De sept heures du matin jusqu’au soir, le gouvernement de Chypre nous mentait, disant que c’était un malentendu que les VIP aient été autorisés à  embarquer pour n’importe quelle direction qu’ils souhaitaient, que c’était juste une question bureaucratique à  résoudre. Mais rien ne s’est passé et nos parlementaires ont été pris au piège. Le gouvernement chypriote agissait comme un auxiliaire d’Israà«l et nous a fait perdre un temps crucial. Ce matin, la délégation VIP a décidé que le seul choix qui restait était d’aller au port de Formogossa dans le Nord de Chypre sous contrôle turc, et de là  prendre un bateau rapide pour nous rejoindre au point de rendez-vous. Bien sûr, parce que notre coalition est formée de Turcs et de Grecs et de Chypriotes, la Chypre du Nord qui est sous occupation turque, est une question politique très importante. Et envoyer notre délégation prendre un bateau dans le port de Formogossa, encore sous embargo des Nations Unies, est une question politique encore plus importante. Cela aurait pu briser le dos de nos amis grecs et chypriotes de la coalition. Ce fut presque le cas. Mais c’est le contraire qui s’est révélé. Notre coalition tient toujours. C’est le parti chypriote au pouvoir qui est sur le point de se briser, et les 7 parlementaires grecs et chypriotes qui faisaient partie de la délégation et ne pouvaient pas aller au nord de Chypre sont furieux contre le gouvernement chypriote. Un immense débat a toujours lieu en ce moment en Grèce et à  Chypre sur ce qui s’est passé et sur notre flottille pour Gaza. Dans une heure ou deux, 80% de notre délégation VIP embarquera sur nos bateaux et nous partirons pour Gaza comme prévu. Donc nous pouvons dire qu’Israà«l a perdu les deux sets qu’il a joués. Dans quelques heures, le dernier set, crucial, commencera quand nous entrerons dans les eaux de Gaza. Bien sûr, matériellement, il serait très facile pour Israà«l de nous stopper et nous arrêter, mais le coût politique qu’ils auront à  payer sera énorme. Vraiment énorme, à  tel point que toutes les ruses et les pièges qu’ils ont tenté de mettre sur notre route ont réussi à  faire une seule chose : sensibiliser de plus en plus de gens partout dans le monde sur notre flottille et sur la situation de Gaza. Et de tout ça, nous apprenons quelque chose : la peur n’est pas de notre côté, mais du côté d’Israà«l. Ils ont peur de nous parce que nous représentons la colère des gens tout autour du monde. Les gens qui sont mécontents de ce que l’Etat criminel d’Israà«l fait aux Palestiniens et à  chaque amoureux de la paix qui ose prendre le parti des opprimés. Ils ont peur de nous parce qu’ils savent que, dans un proche avenir il y aura encore plus de bateaux à  venir à  Gaza comme il y a de plus en plus de personnes à  décider de boycotter Israà«l chaque jour.