Paix et cohésion sociale : des partis politiques lancent un appel

26 partis politiques ont lancé un appel pour la paix et la stabilité au Mali. À l’initiative de l’URD, ces formations politiques se sont réunies les 13 et 15 septembre au Palais de la Culture pour formaliser le contenu de ce document. Dans le texte, signé le 18 septembre, les partis condamnent de la manière la plus ferme les meurtres et autres actes criminels commis à l’encontre des populations civiles innocentes et de leurs biens. Ils encouragent le gouvernement à prendre toutes ses responsabilités avec fermeté pour défendre l’unité, l’intégrité territoriale, la paix et la stabilité dans le pays, dénoncent le mutisme persistant et incompréhensible des défenseurs des droits de l’Homme, des États démocratiques, des organisations sous-régionales et régionales et rappellent que l’intégrité territoriale et la souveraineté du Mali sur l’ensemble de son territoire ne sont pas négociables. Les partis signataires sont entre autres l’URD, l’ADP-Maliba, l’ADEMA-PASJ et des partis mineurs. De nombreux partis d’envergure n’ont pas signé, notamment SADI, la CODEM ou encore le PARENA, dont les responsables assurent que la déclaration leur est parvenue en retard et qu’ils prendront le temps de l’étudier avant d’apposer une éventuelle signature. Le parti Yelema s’est refusé à tout commentaire. Le MPR, parti du Premier ministre Choguel Kokalla Maiga, a fait savoir qu’il n’avait pas besoin de signer un document pour montrer son soutien à la Transition.

Gouvernement : Autopsie d’une équipe hétérogène

La liste du gouvernement de large ouverture a été révélée le dimanche 5 mai, après plus de dix jours d’attente. C’est une équipe de 38 ministres, avec des figures politiques de l’opposition et de la majorité. Revue des troupes.

Au bout de l’attente, un gouvernement de 38 ministres, après d’intenses concertations ayant abouti à un accord politique. Dans cette équipe, des personnalités jusque-là opposées au pouvoir et des figures qui ont déjà fait leurs preuves. Si certains ont été reconduits, il y a plusieurs entrées. Certains ministères ont tout simplement changé d’appellation, alors que le Premier ministre cumule son poste avec l’Économie et les finances, avec une ministre déléguée au Budget. « Il y a dans ce gouvernement des hommes et femmes valables de par leur passé, comme le ministre de la Justice et d’autres », note Dr Aly Tounkara, sociologue et professeur à la faculté des Sciences humaines et des sciences de l’éducation. Il note aussi la présence de certains ministres à qui sont « reprochées certaines pratiques à un moment donné, même si elles n’ont pas été prouvées par un travail judicaire ». Deux secrétariats d’État sont les nouveautés quelque peu inédites de ce gouvernement. Un auprès du ministre de l’Éducation nationale, chargé de la Promotion et de l’intégration de l’enseignement bilingue, et l’autre auprès du ministère de l’Agriculture.

Prises de guerre ?

Pour mener à bien les réformes nécessaires à l’évolution de l’histoire démocratique du pays, le choix des certains hommes de l’opposition a aussi primé. L’effervescent  Président du Parena, Tiebilé Dramé se retrouve aux Affaires étrangères, alors que son camarade du Front pour la sauvegarde de la démocratie FSD, Pr Oumar Hamadoun Dicko, prend le portefeuille du Dialogue social, du Travail et de la Fonction publique. L’autre entrée de taille est celle de l’Honorable Amadou Thiam, à qui revient le ministère des Réformes institutionnelles et des relations avec la société civile. Dans un pays en proie à l’insécurité et à une opaque distribution de la justice, la venue du général de division Ibrahim Dahirou Dembelé à la tête du département de la Défense et celle de Me Malick Coulibaly au ministère de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des sceaux, soulagent certains observateurs. Pour le politologue Ballan Diakité, le Premier ministre Boubou Cissé « aurait pu mettre en place un gouvernement de technocrates. Des hommes avec un programme et une feuille de route à mettre à exécution au bout de deux ou trois ans, pour ensuite évaluer les résultats de leur travail ».

Paul Ismaël Boro : « Se rassembler pour faire face aux maux du pays »

Le Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD) a été lancé le 6 octobre pour mettre fin aux dérives du régime d’IBK selon le manifeste de cette nouvelle coalition. Paul Ismaël Boro, qui a lu la déclaration liminaire de ce front qui doit encore trouver sa structure et son organisation, a répondu aux questions de Journal du Mali.

Comment en êtes-vous arrivés à mettre en place ce front ?

Avec tous les maux que connait le pays, il nous fallait impérativement nous rassembler pour y faire face. Il est vrai que nous étions dans la dynamique de remettre le candidat Soumaïla Cissé, dans ses droits, mais nous nous sommes dits que nous devions aller plus loin. Nous ne pouvons pas que revendiquer pour Soumaïla, nous ne pouvons non plus rester indifférents aux problèmes que connaît notre pays. Pour ne pas que ces problèmes deviennent des obstacles à notre démocratie, des personnalités et des Maliens lambda se sont mis ensemble pour sauvegarder cette démocratie.

Vous abandonnez le combat pour Soumaïla Cissé au profit de nouveaux objectifs ?

Dans notre manifeste, nous avons un passage qui évoque les fraudes enregistrées lors des élections. Laisser le combat pour Soumaïla au profit d’autres combats, j’y réponds non. Nous étions avec Soumaïla Cissé au second tour. D’autres tels qu’Oumar Mariko et Housseini Amion Guindo ne l’ont pas soutenus mais sont dans le FSD. Les magistrats qui sont engagés dans un bras-de-fer avec le gouvernement peuvent aussi se retrouver dans le front. Il faut nous mettre ensemble pour défendre tous ceux qui peuvent mettre en péril les valeurs de notre pays.

Tous les leaders d’opinion n’ont pas adhéré au front. Des consultations sont-elles prévues?

Nous avions les représentants du chérif de Nioro et de Mahmoud Dicko au lancement. Moi-même j’ai été directeur de campagne de Modibo Koné lors de la présidentielle, mais je ne peux engager le Mouvement Mali Kanu sans son accord. Nous avons Tiebilé Dramé et Soumaïla Cissé. Ce qui est compliqué c’est d’amorcer le départ. Après, pour ceux qui ne sont pas au parfum, nous nous organisons afin de faire comprendre aux uns et aux autres que nous ne pouvons faire le Mali seuls. Ceux qui doivent être contactés le seront, et ce travail est déjà en cours.

Comment comptez-vous mener la lutte ?

Je ne sais pas pour le moment. Nous avons un siège, c’est celui qui servait de cadre à Soumaïla Cissé durant la présidentielle. Nous voulons nous retrouver dans la semaine afin de tout finaliser, et de commencer le travail au plus vite.

Opposition malienne : Vers une candidature unique ?

Dans l’objectif d’une alternance en 2018, certains responsables des partis politiques de l’opposition annoncent une possible candidature commune lors du scrutin présidentiel à venir. Se coaliser pour déminer le chemin menant à Koulouba s’avère, même pour ces caciques de la scène politique, la seule alternative. Mais un tel pari aura-t-il raison des divergences de visions des acteurs concernés ?

Rupture, alternance, changement. Le vocabulaire est en vogue. Des personnalités, au sein de l’opposition, s’expriment à plaider pour une alliance autour d’une candidature commune contre le Président de la République actuel en 2018. Le 23 octobre, à l’occasion d’une conférence de presse, le chef de file de l’opposition avait annoncé que les partis politiques « se coaliseront en 2018 pour faire barrage à IBK ». L’honorable Soumaila Cissé croit à l’initiative, estimant que, pour la survie du Mali, l’alternance est une nécessité. Face au « gâchis immense » de l’élection d’IBK en 2013, le Président du Parena, dans un récent entretien accordé à RFI, réitère l’appel. « Je suggère le plus large rassemblement possible de toutes les forces du pays autour d’un projet », a affirmé Tiébilé Dramé. Le projet trouve aussi écho auprès du Président de l’ADP – Maliba, l’honorable Amadou Thiam. Ce jeune, en pleine ascension politique, plaide aussi pour une union sacrée des « formations politiques contre IBK ». Le Président d’honneur de son parti, Aliou Boubacar Diallo, s’y était déclaré lui aussi favorable. Pour le Président du groupe Vigilance Républicaine Démocratique (VRD) au Parlement, Mody N’Diaye, au-delà de l’opposition actuelle, il y a nombre de mouvements qui souhaitent l’alternance. « L’idéal serait de porter ensemble une candidature unique », espère-t-il, soulignant que la dynamique existe en marche. Avec 13 partis, l’opposition mise surtout sur les « déçus de la gouvernance », sans sous-estimer les 64 partis membres de la Coalition de la majorité présidentielle.

Des raisons de douter ?

« Une chose est claire, nous ne sommes pas d’accord avec IBK », précise l’honorable Oumar Mariko, Président de SADI. Si les leaders de l’opposition et d’autres s’accordent sur l’alternance, ils sont divisés dans leurs visions. Qui fera l’unanimité autour de lui pour porter cette candidature ? Si Mody N’Diaye de l’URD « ne le sait pas » pour l’heure, Oumar Mariko estime que « SADI est le seul capable de mener une politique alternative aujourd’hui », au vu de sa trajectoire. De même, rien n’indique que l’ex général Moussa Sinko Coulibaly, les CDR de Ras Bath ou les FARE Anka-Wili de Modibo Sidibé s’aligneraient derrière « un homme providentiel ».

 Chef de file de l’opposition : et maintenant la démonstration ?

Deux ans après l’adoption de la loi portant statut du chef de file de l’opposition par une écrasante majorité des députés, Soumaïla Cissé est entré en possession des moyens nécessaires à sa charge. Dans ses nouveaux locaux, entouré d’une équipe composée par ses soins, le patron de l’opposition a désormais la tâche de convaincre par l’action les Maliens qui s’interrogent encore sur le contenu de cette fonction inédite. Avec des avantages identiques à ceux du premier vice-président de l’Assemblée nationale, nombreux sont ceux qui pensent en effet que le « pactole » alloué à l’honorable Cissé est un cadeau empoisonné. Le chef de file, et l’opposition avec lui, va-t-il avoir les coudées franches pour jouer son rôle de critique et de contre-proposition au pouvoir ?

C’est au Quartier Mali à environ 50 mètres du siège national de son parti, l’Union pour la république et la démocratie (URD), que Soumaïla Cissé, chef de file de l’opposition, a installé le personnel de son cabinet dans un immeuble flambant neuf de trois étages, au bord du goudron. Composé de plusieurs bureaux, l’immeuble a été équipé de matériels et infrastructures dernier cri afin de permettre au personnel de travailler dans les meilleures conditions. Le tout financé par le budget de fonctionnement alloué par le gouvernement, conformément à la loi portant statut du chef de file de l’opposition. Ses quinze collaborateurs sont issus de différentes formations politiques, telles que le PARENA, le PDES ou encore PRVM Fassoko.

Ce statut officiel date déjà de deux ans, et le fait bénéficier des mêmes avantages et prérogatives que le premier vice-président de l’Assemblée nationale. Une première au Mali qui, logiquement, devrait permettre à Soumaïla Cissé, désigné en mars 2015 par son parti, principale formation de l’opposition, d’animer cette dernière et de faire en sorte qu’elle puisse suivre l’action gouvernementale et par-là aider à asseoir la démocratie dans tous ses fondements. « Nous avons besoin d’une opposition forte et responsable (…) », déclarait Soumaïla Cissé à Journal du Mali, lors d’une interview en avril dernier. Investi d’une véritable mission de service public, il est donc depuis 2015 en charge d’animer la vie politique du pays et d’être le porte-parole de l’opposition face à la majorité au pouvoir menée par le Rassemblement pour le Mali, parti du président Ibrahim Boubacar Keïta. Et ce jusqu’à la tenue de l’élection présidentielle en 2018. « On ne l’a pas beaucoup vu ni entendu depuis, et à chaque fois qu’on le critiquait pour cela, il arguait de l’absence de moyens pour accomplir sa mission. À présent, nous attendons de le voir à l’œuvre », assure Abdoulaye, juriste.

Casquette à double tranchant. « Je n’accepterai pas d’être muselé parce qu’il y a un décret qui dit qu’il va nous donner des avantages », assurait encore Soumaïla Cissé dans nos colonnes. Financé à hauteur de 500 millions de francs CFA sur le budget national, le cabinet du chef de file de l’opposition est en effet attendu au tournant par  les pourfendeurs de cette « innovation démocratique ». Au nombre desquels, certains chefs de partis, notamment d’opposition. C’est le cas d’Oumar Mariko du parti SADI, et député élu à Kolondièba. Il estime que le budget est alloué à la personne du chef de l’opposition et non à « l’opposition elle-même ». Et d’ajouter que c’est « un partage de gâteau entre Soumaïla Cissé et son excellence Ibrahim Boubacar Keïta, dans le seul but de le faire taire ». Souleymane Tiéfolo Koné, premier vice-président des FARE Anka Wuli (Forces alternatives pour le renouveau et l’émergence) est encore plus radical, puisqu’il conteste l’existence même du statut de chef de file de l’opposition qui est pour lui « une plaisanterie ».

Doter de ses pouvoirs et de ses moyens par l’État, Soumaïla Cissé pourra-t-il travailler de manière indépendante ? L’opposition n’est-elle pas tombée dans un piège visant à mieux la contrôler, voire la museler ? Autant de questions qu’Ibrahima Ndiaye, dit « Iba », ancien ministre et actuellement directeur de cabinet du chef de fil de l’opposition, qualifie de normales. « C’est une première au Mali et nous comprenons ces réactions. Les partis politiques et la presse sont financés chaque année par l’État. Cela n’empêche pourtant pas ces entités d’être libres », assure-t-il.  Moussa MARA, président du parti Yelema, se veut lui aussi clair : « l’aide au chef de l’opposition n’est pas destinée à l’acheter mais à lui donner les moyens de s’opposer justement avec plus d’informations, plus de forces, plus de moyens et plus de capacités ».

Soumaïla Cissé est donc désormais considéré comme l’interlocuteur privilégié du pouvoir exécutif, et lui qui s’est régulièrement plaint d’être ostracisé par l’ORTM, est censé avoir un accès libre et équitable aux médias d’État et peut profiter d’avantages spécifiques. Il peut aussi demander à être reçu ou convoqué par le président de la République et le Premier ministre, qui pourront également le consulter sur les actions et décisions engageant l’État. L’élu de Niafunké ne pourra pas non plus être poursuivi en raison d’opinions qu’il sera amené à exprimer dans le cadre de ses fonctions. Pour Hamadou Maïga, membre de la société civile, l’instauration d’un statut de chef de file de l’opposition est un gain pour la démocratie malienne. Il est bien l’un des rares acteurs de la société civile malienne, censée contrôler l’action politique, à s’exprimer sur le sujet. Elle semble, pour le moment du  moins, plutôt atone sur cette question.

La crainte du « consensus ». Le cabinet du chef de l’opposition n’a pas encore défini un plan d’action pour les mois à venir. C’est du moins ce qu’explique son directeur. « Nous venons d’emménager. L’équipe va se concentrer incessamment sur la question ». Ne connaissant pas encore les axes de travail de la « maison opposition », les supputations vont bon train. Et en particulier celle qui annonce des tractations pour un partage de pouvoir entre majorité et opposition, voire la constitution d’un gouvernement d’union nationale. Scénario qui donnerait raison à ceux qui parlent de partage de gâteau et appréhendent un « consensus à la malienne », comme ce fut le cas sous Amadou Toumani Touré (ATT), ancien président de la République. « Cela ne relève pas du cabinet », explique Djigui Diabaté, chargé de mission au cabinet. Et pour Madani Traoré, secrétaire général de l’Union pour la république et la démocratie (URD), la question n’a « jamais été évoquée au sein du parti ». Du côté du PARENA, autre parti de l’opposition, le propos est le même, « ce n’est pas à l’ordre du jour. Pour l’instant ce n’est que pure spéculation », affirme Djiguiba Keïta dit PPR, lui aussi secrétaire général de son mouvement. Sur cette question, les partis de l’opposition semblent parler pour l’instant d’une même voix. Est-ce pour autant que l’on doive exclure cette éventualité ? Non, répondent des observateurs de la scène politique malienne, que confortent les réunions de plus en plus fréquentes entre leaders de la majorité et de l’opposition. Moussa Mara, dont le parti appartient à la majorité, estime quand à lui que le statut actuel du chef de file de l’opposition « n’a rien à voir avec un gouvernement d’union nationale, qui obéit à une logique politique de partage de pouvoir ».

Quoiqu’il en soit, les Maliens ont le regard fixé sur le chef de file qui possède désormais les moyens si longtemps attendus. Après avoir perdu deux années depuis sa désignation pour ce poste, c’est à présent le temps de la démonstration par l’action, et surtout le temps de confondre les sceptiques qui ne croient pas encore en cette innovation dans la démocratie malienne.

 

 

 

Prochain gouvernement : le PARENA va-t-il embarquer ?

Qu’un nouveau gouvernement advienne dans les prochains jours est désormais admis. La grande question reste sa composition. Les challengers pour sa direction sont connus et les supputations vont bon train pour les postes majeurs. Un nom revient de plus en plus, celui de Tiébilé Dramé…

La rumeur persistante de la démission du Premier ministre Modibo Keïta qui s’est emparée de la ville de Bamako en fin de semaine dernière, s’est dégonflée. Mais la question de l’entrée du Parti pour la renaissance africaine (PARENA), dont les têtes d’affiche sont quasiment en rupture avec le pouvoir, demeure posée. Que penser de l’éventualité que ceux-ci entrent dans le gouvernement ? D’aucuns estiment que ce ne serait ni conséquent, ni politiquement envisageable. Cela signifierait en effet pour le PARENA, l’abandon total de sa stature d’opposant et les leaders pourraient avoir beaucoup de mal à faire admettre ce revirement aux militants. Et pourtant, après trois années de rupture, le Rassemblement pour le Mali (RPM) et le PARENA semblent inscrire leurs relations dans une dynamique de normalisation. Pour preuve, la rencontre de haut niveau entre les deux formations le mardi 31 janvier dernier, au siège du PARENA. Dans un communiqué conjoint signé par les présidents respectifs, les deux partis se sont engagés à mener des réflexions sur des sujets d’intérêt national.

Si le secrétaire général du PARENA, Djiguiba Keïta dit PPR, admet ce rapprochement, il exclut en revanche toute possibilité pour son parti d’entrer dans le prochain gouvernement. « Les concertations nationales d’abord, après nous allons voir le reste. Nous avons simplement eu une rencontre avec le RPM. Nous ne pouvons pas être appelés dans le gouvernement de cette manière. Cette éventualité n’est même pas à l’ordre du jour au sein du parti », assure-t-il. Pourtant, la question ne semble pas tranchée, et certains analystes politiques estiment qu’il ne faut jurer de rien, le microcosme politique malien étant le lieu de bien des revirements.

Chasse gardée La majorité va-t-elle accepter de partager ? Voilà une autre question que pose la large victoire de la Coalition de la majorité présidentielle (CMP), et particulièrement le RPM, lors des dernières élections locales en novembre 2016. « Par le résultat sans appel de la CMP aux communales, le chef de l’État peut donc confier l’exécution de son programme à la future équipe gouvernementale sans se soucier de nouer des alliances éphémères avec d’autres formations politiques », analyse le Dr Harouna Diallo de l’Université de sciences politiques et juridiques de Bamako (USJPB).

 

 

 

21ème anniversaire du PARENA : IBK vu à travers les griefs

Pour célébrer le 21ème anniversaire sa création, le 17 septembre dernier, le parti pour la renaissance nationale (PARENA), a rendu public un document intitulé ‘’IBK, trois ans après’’. Tiébilé Dramé et ses camarades ont retracé et analysé le bilan et l’action gouvernementale depuis l’arrivée du président IBK à la magistrature suprême de notre pays.

Le 4 septembre, Ibrahim Boubacar Keita a commémoré la 3ème année de son investiture comme le président de la république du Mali. A deux ans de la fin de son premier mandat, les commentaires vont bon train quant au bilan de son action, sa capacité à relever les nombreux défis qui jonchent son chemin depuis son arrivée au pouvoir. En effet, partisans et adversaires du président s’affrontaient depuis quelques mois sur le sujet. Pour son 21ème anniversaire, le parti du Bélier, n’y pas allé avec le dos de la cuillère pour dénoncer les tares du régime d’IBK.

Selon eux, trois ans après l’investiture d’IBK, la déception est à son comble tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. La situation sécuritaire demeure une brûlante préoccupation. Outre le Nord, le Centre du pays s’embrase. En trois ans, plus de 1300 personnes ont été tuées au Mali. L’application de l’Accord signé en 2015 est dans une grave impasse. Les scandales de gouvernance restent impunis. L’instabilité gouvernementale est à son paroxysme: trois premiers ministres et six gouvernements en trois ans!  

Malgré ce tableau peu réjouissant, le président a continué ses voyages à l’extérieur comme si de rien n’était: 99 voyages en trois ans. Les distances parcourues correspondent à 15 fois le tour de la terre!

Au regard de la dégradation de la situation sécuritaire et de la situation générale du pays, pour éviter que le pays ne s’effondre à nouveau, le PARENA, comme toute l’opposition, a  réitéré son appel à la tenue des concertations nationales, tout en recommandant aussi la convocation des États généraux de la défense et de la sécurité nationale.

Cependant, à l’appui de leurs thèses, nombreux sont les observateurs de la scène politique qui estiment que le pays avance dans la bonne direction en dépit de multiples difficultés. Alors que, rappellent-ils, c’est dans une situation de désespoir suite à l’effondrement du pays qu’IBK a été appelé aux affaires. Pour eux, le retour du Mali dans le giron international, la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, l’augmentation des salaires des fonctionnaires, l’allocation de 15% du budget d’Etat à l’agriculture, l’assainissement du secteur de l’éducation, le renforcement de la capacité des forces armées à travers le vote de la loi de programmation et d’orientation militaire. S’y ajoute le relèvement d’un taux de croissance acceptable, sont autant de signes qui, pour eux, montrent que le pays avance lentement mais sûrement.

 

PARENA-SADI : Même plumage, même ramage ?

Le parti SADI vient de franchir allègrement un pas pour son retour dans l’opposition. Sa rencontre avec le PARENA de Tiébilé Dramé, le 31 août dernier, et le communiqué conjoint des deux formations qui en a découlé, en disent long sur son nouveau positionnement sur l’échiquier politique malien.

Pourtant soutien du chef de l’État depuis son élection en 2013, la direction de la formation que dirige Oumar Mariko, semble en train de changer son fusil d’épaule. La situation sécuritaire du pays qui ne cesse de s’aggraver et le projet de loi électorale en gestation qu’il décrie, mais aussi la perspective de l’élection présidentielle de 2018 donnent l’occasion au parti Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance (SADI) de changer de cap et de scruter d’autres horizons, qui l’ont mené à rencontrer le Parti pour la renaissance nationale (PARENA), formation dirigée par l’opposant Tiébilé Dramé, le mercredi 31 août. « L’objectif était de voir comment nous pouvons cheminer ensemble pour servir le Mali. Des réunions sont en cours au sein du parti pour définir notre positionnement, et cela dans un bref délai », explique l’honorable Amadou Araba Doumbia, secrétaire à la communication de SADI. « À l’issue de plusieurs heures d’échanges, les leaders des deux partis sont parvenus à une convergence de vue sur la dégradation continue de la situation du pays, de l’impasse du processus de paix, de la détérioration de la situation sécuritaire et la nécessité de mobiliser les forces vives du Mali afin d’éviter que le pays ne s’effondre à nouveau », précise le communiqué conjoint publié le même jour.

Repli stratégique Quoi de plus normal entre deux partis politiques dont les dirigeants se sont illustrés pour l’avènement de la démocratie au Mali ? Ce rapprochement soudain soulève cependant bien des interrogations. Si l’on peut considérer qu’il sont issus du même arbre, l’histoire politique récente montre que tout opposait jusqu’alors Mariko et Dramé. Quand le premier a soutenu dès ses premières heures le coup d’État de 2012, le second s’y est vigoureusement opposé avec d’autres formations qui ont lutté pour la restauration de l’ordre constitutionnel. Cette surprenante alliance politique entre les deux formations semble pourtant entériner le retour du SADI dans l’opposition. « Chasser le naturel, il revient au galop. Mariko est un éternel opposant et il restera comme tel. Ce rapprochement est tout sauf un idéal politique, ils sont tous les deux pareils », fulmine un cadre de la majorité. Pour d’autres, Mariko veut tout simplement se positionner pour l’élection présidentielle pour laquelle il s’est déclaré candidat. Dans la mouvance présidentielle, sa marge serait limitée pour battre campagne contre un homme qu’il a soutenu pendant trois ans. L’opposition laisse également plus de marge de manœuvre à Oumar Mariko pour nouer des alliances dans le cadre des élections communales et régionales prévues 20 novembre.

Au PARENA, parti du bélier blanc, l’on se garde de tout commentaire : « on communique beaucoup au PARENA, mais pour l’instant, on préfère s’en tenir au communiqué final qui a sanctionné la rencontre », conclut Djiguiba Keïta dit PPR, secrétaire politique.

Concertations nationales : pour quoi faire ?

Des voix se font de plus en plus insistantes pour réclamer des assises devant permettre aux Maliens d’échanger, « car la solution à leurs problèmes ne peut pas venir seulement de l’extérieur ».

En mars dernier, Soumaïla Cissé, président de l’Union pour la République et la démocratie (URD), réagissait aux propos de Zahabi Ould Sidi Mohamed, ministre de la Réconciliation nationale, qui avait déclaré que l’opposition soutenait la mise en œuvre de l’Accord de paix : « Il ne peut pas parler à notre place. (…) L’opposition a demandé des concertations nationales qui n’ont jamais été faites ! ». Ces propos du chef de file de l’opposition ont remis en selle les partisans de l’organisation de concertations nationales, prévues dans l’Accord cadre du 6 avril 2012 pour déterminer la feuille de route de la Transition. Autrefois soutenues par le Rassemblement pour le Mali (RPM), le parti au pouvoir, elles sont aujourd’hui réclamées par d’autres acteurs politiques, y compris au sein de la majorité et des organisations de la société civile.

Assises nationales, ou conférence d’entente ? À présent que certains blocages à la mise en œuvre de l’accord sont levés, et en particulier l’installation des autorités intérimaires, les mêmes voix s’élèvent pour ramener le sujet. Pour Djiguiba Kéïta dit « PPR », secrétaire général du Parti pour la renaissance africaine (PARENA), « la tenue des concertations nationales est maintenant nécessaire parce que nous les voyons comme une solution alternative à la mise à l’écart de pans entiers de notre pays dans les négociations ayant abouti à l’accord de paix ». La requête de l’opposition repose sur le postulat qu’un pays qui est en train de sortir de la crise ne pourrait faire l’économie de ces assises, qui permettront aux Maliens de s’asseoir « pour dire ce qu’il faut faire », ajoute Hammadoun Amion Guindo, secrétaire général de la Confédération syndicale des travailleurs du Mali (CSTM). Mais les larges échos donnés par les médias à la demande de l’opposition n’ont été écoutés que d’une oreille distraite dans les hautes sphères du pouvoir, où l’on s’interroge sur l’intérêt qu’il y a à organiser de telles concertations, à partir du moment où l’accord de paix prévoit une conférence d’entente nationale. « C’est après le coup d’État que ces concertations devaient avoir lieu, pas maintenant. IBK ne va jamais adhérer à une telle requête », confie un proche du Président. Il demeure tout aussi évident qu’il appartient au pouvoir de rendre inclusive cette conférence d’entente nationale, en l’élargissant aux partis politiques et organisations de la société civile qui soutiennent mordicus que les négociations pour l’accord de paix ont été « exclusives ». Nul ne saurait dire aujourd’hui si ces assises auront finalement lieu ou pas, même s’il y a quelques semaines, un responsable de la mise en œuvre de l’accord laissait entendre qu’elles étaient prévues. En attendant, cela reste un sujet de plus pour alimenter les dissensions au sein de la classe politique malienne.

Djiguiba Keïta dit PPR, secrétaire général du PARENA : « La caractéristique de ce pouvoir, c’est qu’il a peur de dialoguer »

Ancien ministre de la Jeunesse et des Sports, secrétaire général du Parti pour la renaissance nationale, Djiguiba Keïta dit PPR (prêt pour la révolution) revient, pour le Journal du Mali, sur la requête de son parti, le Parena, ainsi que de l’opposition, d’organiser des concertations nationales qu’il voit « comme une solution alternative à la mise à l’écart de pans entiers de notre pays… »

Depuis 2014, le Parena, à l’instar d’autres partis de l’opposition et de la majorité présidentielle, des mouvements de la société civile, réclame des concertations nationales. Pourquoi ?

Nous jugeons nécessaire la tenue des concertations nationales parce que nous les voyons comme une solution alternative à la mise à l’écart de pans entiers de notre pays dans les négociations ayant abouti à l’accord d’Alger. Cet Accord, négocié avec les rebelles du Nord du pays voudrait s’appliquer à l’ensemble de notre nation, d’où des inquiétudes innommables. Par ces concertations, que nous voudrons totalement inclusives, c’est toutes les composantes de notre pays et de notre nation qui diront leur mot sur le devenir du Mali. En effet, négocié par un pays totalement terrassé, en position d’extrême faiblesse depuis l’irresponsable équipée meurtrière du présomptueux Premier ministre en mai 2014, l’accord qui nous est venu d’Alger, s’il est mis en œuvre, va accoucher d’un autre Mali.

Qu’entendez-vous par un autre Mali ? 
D’un Mali à deux vitesses ! D’un côté, nous aurons dans un premier temps le Mali des enfants gâtés de la République pour avoir pris les armes contre leur pays, et de l’autre, ceux qui ont fait confiance à leur État qui les aura trahis. Les enfants gâtés, une fois consolidés par les milliards du pays et ceux venus d’ailleurs, n’auront, tranquillement, qu’à proclamer leur Azawad Indépendant. Si rien n’est fait donc, la partition du pays est en bonne voie depuis l’Accord de capitulation d’Alger. Les Concertations nationales sont une opportunité que nous exigeons pour sauver le Mali de nos pères!

Est-ce que le moment se prête à la tenue de ces concertations, qui, on s’en souvient très bien, étaient prévues dans l’accord-cadre du 6 avril 2012, mais n’ont jamais eu lieu jusqu’à aujourd’hui ?
Mieux vaut tard que jamais. Aujourd’hui, ça devient encore plus pressant parce que notre pays est en train de nous échapper, par capitulation de ceux qui nous gouvernent, et qui n’en ont pratiquement pas conscience. Aujourd’hui, au moment où le gouvernement viole allègrement le décret qu’il a signé le 18 mai 2016 sur les autorités intérimaires, en leur substituant une « Entente » entre lui et la CMA et la Plateforme, se retrouver immédiatement devient un devoir patriotique. Nous assistons à un mensonge d’État: Monsieur Ag Erlaf, devant la représentation nationale, lors du vote de la loi portant sur les « autoritaires intérimaires » a déclaré avec force que la fameuse loi de capitulation s’applique à l’ensemble du territoire. Un décret a été signé dans ce sens le 18 mai, et voilà que le 16 juin, les « autoritaires » ne se limitent qu’aux cinq régions du Nord, en fait au fantômatique Azawad! Du côté de l’opposition, depuis 2014 nous demandons les Concertations ou Assises Nationales. La caractéristique de ce pouvoir, c’est qu’il a peur de dialoguer. Au-delà des mots d’entente, de concorde ou de cohésion – comme l’adresse à la nation que le président de la République vient de prononcer le 19 juin, à l’occasion de l’An I de « l’Accord de capitulation » – chaque fois qu’il s’agit de « parler carte sur table », ce pouvoir a joué au dilatoire.

Mais une Conférence d’Entente Nationale est prévue par l’Accord de paix, même si on ne sait pas pour le moment quand elle aura lieu…
À défaut d’Assises nationales ou pour y parvenir, la Conférence d’Entente Nationale peut servir à faire se rencontrer les fils du pays pour le même objectif. À condition toutefois qu’elle soit inclusive et ne se limite pas au gouvernement, à la CMA et à la Plateforme. En effet, si nous n’allons pas au-delà du cadre trop limité de l’Accord d’Alger, la Conférence d’Entente Nationale sera une conférence de plus. Il faut, pour la réussir, que les forces vives du pays se retrouvent et qu’on sorte du tête à tête non productif du Gouvernement en panne d’idées et des groupes armés insatiables et qui n’ont pas tous renoncé à la partition du Mali.

Donc, vous adhérez à cette conférence d’Entente nationale ?

La Conférence d’Entente Nationale est une autre opportunité, que le pouvoir peut utiliser pour rassembler les Maliens, la tâche lui est d’autant plus facile que l’Accord prévoit cette Conférence. Quel contenu allons-nous y mettre, avec quelles ambitions ? Ici, il est bon de rappeler que tout au long des pourparlers d’Alger, les émissaires maliens ont brillé par leur suivisme des décisions venues d’ailleurs. La plus emblématique de ces décisions, c’est la mouture finale de l’Accord, qui comportait une dizaine de pages de réserve, ignorées par la Médiation. Mais, au moment où les rebelles ont dit qu’ils ne pouvaient pas signer sans s’en référer à leur base, le gouvernement malien est resté tranquille à Alger, attendant qu’il soit pieds et mains liés par ce fameux Accord. La suite, on la connaît: les rebelles ont posé des conditions telles qu’ils n’ont pas pu signer le 15 mai, mais le 20 juin, quand leurs exigences, toutes leurs exigences, ont été prises en compte, le Gouvernement a signé l’Accord sans avoir une vision d’ensemble, une stratégie et un plan pour une application diligente de l’Accord. En somme, il donne l’impression d’avoir voulu se débarrasser du problème, « en signant quelque chose ». La Conférence d’Entente Nationale, si elle est inclusive, apparaît aujourd’hui comme une fenêtre d’opportunité pour remobiliser la nation et lui permettre de s’approprier l’Accord aux pourparlers duquel elle n’a pas participé. La Conférence pourra ainsi poser les jalons d’une stratégie nationale autonome de sécurisation et de stabilisation du territoire en proposant au débat, l’incontournable « question du dialogue avec les djihadistes maliens » que propose le Parena depuis des lustres.

Tiébilé Dramé « Il ne faut pas que le peuple se fâche »

Réélu président du Parti pour la renaissance nationale (Parena) lors du congrès du 28 mai, Tiébilé Dramé, l’une des figures de l’opposition, a accordé une interview à Journal du Mali

Journal du Mali:Vous étiez au premier rang de la marche du 21 mai. Quel message vouliez-vous faire passer ?
Tiébilé Dramé: Tous les dirigeants de l’opposition étaient au premier rang. À l’occasion de cette marche le peuple malien a exprimé son mécontentement. Le peuple est mécontent de la mauvaise gestion du pays, de la mauvaise gouvernance, de la question du nord. Le peuple est mécontent des surfacturations à la pelle auxquelles se livrent les dirigeants actuels du pays. Le droit de manifestation pacifique est un droit constitutionnel, c’est un droit démocratique. Le peuple s’est servi de ce droit pour passer son message à ceux qui nous dirigent : écoutez le peuple malien.

Quelle est la suite à donner à cette marche ?
Il n’y a pas au monde, un homme d’État qui peut rester indifférent ou sourd devant une telle démonstration de force du peuple. Alors je crois que nos dirigeants entendront le message adressé par les dizaines de milliers qui sont sortis en masse. Je crois que ça changera. On ne peut pas rester comme ça.

Vous êtes l’une des figures majeures de l’opposition malienne. On vous entend beaucoup, au point que certains vous reprochent de faire ombrage au chef de file Soumaïla Cissé…
Vous nous faites une mauvaise querelle au chef de file, à moi et aux autres dirigeants de l’opposition. Vous nous avez vu pendant la marche, nous étions ensemble main dans la main. Je crois que c’est une question secondaire, le chef de file joue pleinement et totalement son rôle. Nous nous arrêterons à cela.

Êtes-vous pour une opposition constructive, c’est-à-dire qui travaille avec le pouvoir, en faisant référence à ce qu’a dit Sadou Diallo ?
C’est votre définition de l’opposition constructive. Ce n’est pas celle de Sadou Diallo. Nous critiquons, ce qui est notre rôle d’opposition, mais nous ne nous contentons pas de critiquer, nous faisons chaque fois des propositions. Il n’est pas de question sur laquelle il n’y a pas eu des propositions de solution de l’opposition. Vous savez, quand nous critiquons la surfacturation, quand nous saisissons le Vérificateur général pour qu’il fasse la lumière sur les conditions douteuses dans lesquelles certains marchés d’État se passent, quand nous critiquons le gouvernement sur la gestion du nord, vous pensez que ce n’est pas une proposition ? Quand nous appelons le gouvernement à la tenue des assisses nationales parce que le pays est bloqué et le processus de paix est dans l’impasse. Par définition, notre opposition est démocratique et républicaine, donc constructive. Il n’y a pas divergence entre ce que nous faisons et ce que nous disons.

Quelles solutions préconisez-vous pour rétablir la souveraineté nationale ?
Il faut un gouvernement qui a clairement conscience de la gravité de la situation du pays, un gouvernement capable d’entrainer le pays. Est-ce que vous voyez cela en place ? Le processus est en panne. C’est l’immobilisme total. Nous disons au Président de la République que la situation est grave, réunissez les forces vives du pays pour une appropriation nationale de l’accord de paix. Nous sommes en retard dans sa mise en œuvre. Le gouvernement ne sait pas ce qu’il faut faire en matière de gestion générale. Le gouvernement traine le pays. Ce n’est pas seulement l’opposition qui le dit, les groupes armés le disent, la communauté internationale est insatisfaite. Nous devenons une menace pour les voisins. Il y a une inquiétude à l’échelle de la sous région. Il est urgent de se ressaisir.

Tout ceci n’est-il pas plutôt des conséquences de la crise de 2012 ? Est-ce qu’il faut tout mettre sur les épaules de l’actuel pouvoir ?
Vous êtes libre de chercher des circonstances atténuantes. Moi je vous dis ce que nous opposants aurions fait. Si le président acceptait de nous écouter… Deux semaines après son élection, le président a été adoubé par la communauté internationale. Où est passé cet immense capital de sympathie internationale ? La crédibilité internationale du Mali a disparu. Cela devrait vous amener à vous interroger. J’ai l’impression que la communauté internationale est déçue.

Le Comité Directeur du PARENA vient, une nouvelle fois, de lever le voile sur plusieurs « affaires » de mauvaise gouvernance présumée. Comment procédez-vous pour « dénicher » ces informations ?
Le plus important est que ce que le PARENA révèle est toujours exact. Ce sont des recherches fouillées. Nous démontrons ce que nous disons. Depuis le 17 mai, avez-vous attendu un seul démenti ? Nous attendons les démentis du gouvernement pour sortir le reste. Nous avons sorti seulement 10 % du dossier.

Quelle est la stratégie du PARENA derrière cette action ?
Nous souhaiterions que le Mali soit gouverné de façon correcte. Le peuple du Mali souffre trop. Notre pays a payé un lourd tribut à la crise ainsi que la communauté internationale. Les peuples des autres pays ont accouru au chevet du Mali. Que fait le gouvernement du Mali pour faire face à cela ? Par respect pour le sacrifice des jeunes des autres pays, nous aurions dû mieux gérer notre pays.

Ces révélations ont-elles des impacts sur le gouvernement ?
Non. Ils n’en ont pas en tenu compte. Le gouvernement est atteint d’autisme. Quand vous êtes atteint de l’autisme vous ne tenez pas compte ce qui disent les autres. C’est pour cela que le peuple est sorti pour se faire entendre. Aujourd’hui le peuple est mécontent. Si on n’en tient pas compte, le peuple se fâche. Il ne faut que le peuple se fâche.

Mali : l’opposition a battu le pavé contre la gouvernance actuelle

Des milliers de manifestants ont envahi la rue de Bamako pour dire non aux dérives du gouvernement et à la mauvaise gouvernance.

Annoncée en grande pompe, la marche de l’opposition a mobilisé des milliers de manifestants de la Place de la Liberté au Boulevard de l’indépendance, samedi 21 mai 2016. Ils étaient 50 000 Maliens à battre le pavé selon les organisateurs et seulement un millier selon les sources gouvernementale. La manifestation a démarré vers 09 heures sous la direction des chefs de file de l’opposition : l’honorable Soumaila Cissé, de l’URD, Tiebilé Dramé du PARENA, Sadou Diallo du PDES, Daba Diawara du PIDS et Djibril Tangara du FCD.

Cette marche était renforcée par la participation de centaines d’associations comme ‘’Ras-le-bol’’, ‘’An Ta Yafa’’, ‘’An Toro la’’, pas moins de 300 associations avaient répondu à l’appel. Les marcheurs ont quitté la Place de la liberté, en passant par la place de l’OHVN pour rallier le Boulevard de l’indépendance. Tout au long de leur itinéraire, ils ont dénoncé les maux qui minent le quotidien des Maliens, comme « la vie chère », « la corruption généralisée », « la mauvaise gouvernance», « la pénurie d’eau et les coupures d’électricité », « les surfacturations », « l’insécurité », etc. Sur les banderoles, on pouvait aussi lire « Halte à la dilapidation des ressources publiques, non aux autorités intérimaires ».

Au cours de la marche, nombre de manifestants exprimaient leur désaveu de la gouvernance actuelle, « le Mali est devenu la boîte privée du Président IBK et de sa famille avec la bénédiction de certains partis dits de la majorité ». « Ça suffit. Nous marchons pour dénoncer ces malversations financières », ont martelé certains opposants marcheurs.

Un jeune du mouvement « Ras-le-bol », enchaînait : « On en a marre d’un régime qui a montré ses limites dans la gestion du pouvoir ». Au bout d’une vingtaine de minutes de marche, Tiebilé Dramé, Président du PARENA a pris la parole pour dénoncer les dérives du pouvoir : « Cette marche n’est pas une marche de l’opposition, mais une marche du Mali. C’est une marche pour le retour du Président Amadou Toumani Touré. Les 33 mois de pouvoir d’IBK sont émaillés de scandales. C’est cet immobilisme qui a conduit l’opposition à la marche ».

Sur le haut de la tribune du Boulevard de l’indépendance, en face des milliers de marcheurs, le chef de file de l’opposition a pris à témoin les Maliens. « Nous sommes là parce que ça ne va pas ! Et pourtant nous avons alerté ! Sans cesse alerté ! Oui nous avons toujours dénoncé toutes les dérives qui caractérisent la gouvernance de notre pays ! Et pour toute réponse nous avons eu le mépris des autorités et la diffamation publique. Nous avons été traités d’apatrides, de « hassidi » ! Or, notre peuple n’aspire qu’à la paix, à la quiétude dans la solidarité et le partage », a tancé Soumaila Cissé.

Poursuivant son intervention, le chef de l’URD a déclaré que cette marche était la réaction du peuple malien face aux souffrances et au désespoir : « Le cri du peuple est notre cri à tous et c’est ensemble que nous devons désormais nous engager au chevet de notre pays pour le bien-être des populations, au-delà de tous les clivages politiques. Le temps est venu de sortir de l’immobilisme actuel et redonner espoir à nos populations. Les Maliens attendent un État fort, un État solide, stable et juste, un État stratège, capable de donner une direction au pays…»

Et l’honorable Soumaila Cissé d’inviter le public à « Dire non à la mauvaise gestion de la question du Nord, à la mauvaise gouvernance, à la corruption généralisée, à la dilapidation de nos maigres ressources, à l’arrogance et au mépris, à l’absence de dialogue social…».

Cette démonstration de force de l’opposition, visant le régime actuel, à assis, par cette mobilisation populaire, la légitimité réelle des opposants à la gouvernance actuelle, et permettra d’en apprécier l’ampleur et l’éfficacité lors des prochaines échéances électorales.

Parena- Rentrée politique: Tiébilé Dramé fustige le pouvoir en place

Annoncée il y’a plusieurs semaines déjà , la rentrée politique du Parti pour la renaissance nationale (Parena) a effectivement eu lieu ce samedi 20 février au palais de la culture Amadou Hampaté Ba de Bamako. Il faut le dire, les militants du parti venus de toutes les communes du district ainsi que des régions du Mali ont pris d’assaut ce premier grand événement de l’année 2016 du parti du bélier blanc. Plusieurs grandes personnalités de l’échiquier politique malienne étaient également présents notamment les responsables de l’opposition. Tous ont tenu à  témoigner leur soutien à  Tiébilé Dramé, président du Parena. Comme il a pour habitude de faire, Tiébilé Dramé après avoir rappelé la situation critique dans laquelle se trouve notre pays, suites aux attaques répétées des rebelles, il dira que « le président de la république n’a pas de projet, ni de plan encore moins de stratégie pour sortir le Mali dans l’impasse dans lequel il se trouve notamment celle de la crise du nord ». Il relativisera ensuite en indiquant que  » je n’ai pas dis que le président de la république n’aime pas le Mali, je dis tout simplement que ceux qui sont en charge de conduire le pays ont montré leur incapacité à  répondre aux attentes des maliens », a-t-il lancé. Quant à  la concertation nationale, Tiébilé Dramé s’est prononcé en ces termes: « nous devons imposer les concertations nationales sans lesquelles le Mali va droit au mûre ». Il terminera son allocution par le chant de l’hymne national repris en C’œur par l’assistance.

Ras Bath: « le Parena n’est pas un parti discipliné »

Le Collectif pour la défense de la République conduit par Mohamed Bathily dit Ras Bath a tenu ce mardi une conférence débat au carrefour des jeunes sur deux thèmes à  savoir les interactions survenues entre le président de la République, Ibrahim Boubacar Keita et Tiébilé Dramé, président du parti pour la renaissance nationale (Parena) et le second sujet concernait la décision du gouvernement interdisant les tricycles de rouler sur certains axes dans le district de Bamako. Revenant sur les faits, Ras Bath dira que l’expression « petit monsieur » n’a pas réellement été compris par les maliens car expliquera-t-il ensuite, IBk a voulu attesté de sa supériorité sur Tiébilé Dramé qui selon le président du collectif joue a un double jeu, »IBK se dit mieux que Tiébilé Dramé par rapport aux actes posés et à  l’objet dans le cadre du maintient de la paix au Mali », a-t-il expliqué. Pour Ras Bath, Tiébilé Dramé et Soumaà¯la Cissé, président de l’URD ne sont pas étrangers aux accusations portées à  leur égard par le chef d’Etat. Il conclura en rappelant que l’opposition est un petit monsieur et la république est un grand monsieur. Quant aux tricyclistes, Ras Bath dira que les raisons évoquées pour l’interdiction de ces engins sont erronées et sans fondements, car soutiendra t-il, les tricycles ne sont pas la cause des accidents routiers et des embouteillages dans le district de Bamako. Quant aux deux dernières raisons évoquées qui ont valu la prise de cette décision, c’est à  dire le poids des tricycles et le désordre que causerait ces engins dans la circulation, le conférencier les a, eux aussi, rejeté comme non valables.

Parena : cadeau de fin d’année au pouvoir…

Le président du Parena, Tiébilié Dramé est incontestablement l’un des grands pourfendeurs du régime du président Ibrahim Boubacar Kéita. Il se distingue par ces critiques souvent acerbes contre la gouvernance IBK et ses propositions de sortie de crise. Du coup il se positionne comme l’un des principaux animateurs de l’opposition malienne et bien plus qu’un Soumaà¯la Cissé considéré, comme le chef de l’opposition, en raison du poids politique de son parti… Le cadeau de noà«l du Parena l’homme n’a pas boudé son plaisir samedi 20 décembre à  l’occasion d’une conférence organisée par son parti. Après le mémorandum sur les 7 premiers mois du régime en avril dernier et le discours-pamphlet du 12 juillet dernier, le parti du bélier blanc vient, par l’entremise de son chef, de donner un autre coup de corne parti au pouvoir. l’ancien ministre des Affaires étrangères a accablé le régime actuel sur la gouvernance, les négociations d’Alger et la sécurité. Toujours hanté par la déculottée de l’armée malienne à  Kidal en mai denier, Tiébilé Dramé est revenu sur la responsabilité de Moussa Mara dans la l’aggravation de la situation actuelle. Evoquant les malversions financières après l’achat de l’avion présidentiel ou des armements militaires qui ont défrayé la chronique, l’opposant a parlé « d’ingénierie financière mafieuse » tout en regrettant une certaine permissivité à  l’égard des coupables. Ce qui lui fera dire d’ailleurs que le Mali est devenue le « royaume de l’impunité. : « Je pense à  tous ceux qui dans le gouvernement tentent aujourd’hui de réécrire l’histoire, et qui agissent chaque jour au nom de la puissance publique et viennent devant les Maliens à  la télévision comme si de rien n’était », souligne l’opposant. Dans tout autre pays, ce genre d’actes aurait entraà®né la prise de certaines mesures. » Alger…le bémol Abordant les négociations inter-maliennes d’Alger, Tiébilé Gramé estime que le document remis par la médiation internationale crée, en bien de points, les conditions d’un affaiblissement futur du pays. D’o๠la nécessité absolue de renégocier lesdits points avant la reprise des négociations en janvier 2015. Cela, à  la faveur d’une table ronde qui associera l’opposition aux autres acteurs du processus. Cet énième « carton jaune » exhibé par Tiébilé Dramé et son parti au régime est diversement apprécié. Certains y voient le signe de la renaissance de notre démocratie qui s’était affaissée sous le poids du consensus du régime ATT. Les critiques du Parena, du reste jugées pertinentes, sont ainsi perçues par des compatriotes comme un moyen efficace de recadrer le régime afin qu’il ne se confine dans des errements susceptibles de compromettre l’avenir du pays. D’autres fustigent l‘attitude du Bélier en chef de ressasser le passé en revenant par exemple sur la visite de Moussa Mara à  Kidal tout comme on lui le fait le reproche de verser souvent dans des critiques gratuites. Certains de ses détracteurs y voient d’ailleurs une manière de séduire le régime pour se faire appeler par celui-ci…

Etat de la Nation : le nouveau diagnostic du PARENA

Le parti pour la Renaissance de Tiébilé Dramé continue à  jouer son rôle d’opposition, à  défaut d’être dans la majorité présidentielle comme la plupart des formations politiques qui lorgnent déjà  sur les prochaines communales. Le Parena se veut à  l’avant-garde de la critique, en marge des tendances de transhumance chronique, qui émaillent la vie politique malienne. E t le parti du bélier blanc, tient à  le faire savoir. Dans un nouveau document intitulé « IBK, un an après, l’immense gâchis », le PARENA revient à  la charge et pointe la déception causée par le régime IBK, un an seulement après son installation dans le Mali post-crise : « Elu pour conduire le pays hors du gouffre dans lequel la rébellion, le coup d’Etat et l’occupation l’ont plongé en 2012, IBK a littéralement enfoncé le Mali », introduit le texte, qui en remet une couche : « Douze mois après son élection, l’immense espérance suscitée à  l’intérieur et à  l’extérieur du Mali s’est transformée en une profonde déception tant les chances du pays de se relever et de se redresser ont été gâchées par une gouvernance chaotique, la corruption, une gestion calamiteuse des deniers publics, l’amateurisme et l’incompétence ». Pour mieux justifier cette nouvelle critique, le PARENA remet en surface la mauvaise gestion des deniers publics, l’affaire de l’avion évidemment, le gel des fonds par les bailleurs etc. En dehors du chef de l’Etat, le Parena s’en prend également au Premier ministre, qui aura lui aussi violé la constitution, en son article 71, en déclarant que « le Mali est en guerre » en Mai dernier, s’arrogeant ainsi une prérogative qui appartient au Chef de l’Etat avec l’aval de l’Assemblée nationale. Que propose le Parena ? Au moment o๠s’ouvre un dialogue avec les groupes armés à  Alger, le Parena déplore la situation à  Kidal o๠flottent les drapeaux des groupes armés. Alors qu’il y avait un retour progressif de l’administration dans cette zone, avec des préfets, sous préfets et gouverneurs, douze mois après « l’autorité de l’Etat malien, s’est rétrécie de manière humiliante au Nord ». Le Parena regrette la défaite humiliante de l’armée malienne à  Kidal en Mai dernier avec un bilan non officiel, de 42 morts (dont les six administrateurs civils) et 87 blessés le 17 mai. 150 morts et disparus, 40 prisonniers, une centaine de véhicules (pick-up équipés, camions de transport de troupes) le 21 mai. Le Parena estime en outre que le Mali va aux négociations sans vision, ni stratégie, en déléguant la facilitation à  l’Algérie pour gérer un problème qui concerne les 2/3 de son territoire national. Pour pallier cette situation, le parti propose d’organiser une table ronde de toutes les forces vives du pays, y compris de la diaspora, pour convenir d’une plateforme nationale engageant tout le pays. Rien bien sûr n’empêche cette démarche que le parti avait déjà  initié lors de l’occupation du Nord en 2012. Le parti recommande également le retour des forces rebelles aux positions d’avant le 17 mai. Exiger que ces groupes du Nord qui ont accepté le principe de l’intégrité du territoire descendent leurs drapeaux en application du cessez-le feu et des accords de Ougadougou du 18 juin 2013 ; Enfin de compte,le dialogue inter-malien doit se faire en trois étapes (discussions avec les groupes armés, congrès des communautés du Nord, assisses nationales) ; Des initiatives dont certaines avaient déjà  été faites avec les Assises du Nord en fin 2013. Si les critiques sont normales pour un parti en démocratie, il y a tout de même une chose qui caractérise les Maliens depuis l’accession d’Ibrahim Boubacar Keita au pouvoir. l’impatience !

« Machiavel » politique au Mali

Réagir à  chaud ? C’’est la question fondamentale qui est posée à  travers cette affaire qui ne fait pas honneur à  nos communicants. s’il faut déplorer une chose depuis l’installation d’Ibrahim Boubacar Keita à  la magistrature suprême, C’’est l’absence de stratégie de communication et plus encore de communication de crise, un aspect fondamental en politique. Quand d’autres pays donnent une importance cruciale à  cette expertise, au Mali, nous en faisons fi. Quelques exemples révèlent l’urgence de revoir la communication au sommet puisque la forme du message qu’on veut livrer, dessert au final son fond. Expertise Plusieurs cas ont montré ce déficit de communication et cette confusion sempiternelle entre communication politique et journalisme. On ne devient pas expert en communication du jour au lendemain, mais on peut apprendre à  guider les journalistes en donnant accès à  l’information et en orientant de la meilleure manière possible sans chercher à  instrumentaliser, ni à  rabaisser cette noble profession. Par ailleurs, faut-il toujours associer la communication présidentielle qui relève de la stratégie et celle du parti majoritaire, qui relève d’une forme de propagande à  peine voilée. Il peut évidemment y avoir interaction entre les deux, mais le dernier mot revient aux experts, à  ceux qui maà®trisent la gestuelle, l’art de convaincre qu’on mène le bateau Mali et ses passagers à  bon port. Au moment, o๠le Mali sort d’une crise majeure et a retrouvé sa légitimité constitutionnelle et politique, des erreurs de communication au sommet sont fatales et rabaissent le niveau du débat. Hélas, on a l’impression que le président et ses collaborateurs proches sont à  chaque fois pris de courts. Ces erreurs donnent même l’occasion à  l’opinion de s’en donner à  C’œur joie, quant il devrait y avoir des clés de compréhension des actes politiques qui sont posés par ceux qui nous gouvernent. On annonce en Décembre, des poursuites contre ATT. Qu’on nous explique pourquoi maintenant et comment cela va-t-il se faire ? l’affaire Tomi, nous tombe dessus. Quelle est la position du Mali ? Quelle est la meilleure réponse à  donner ? Et maintenant, le communiqué du Parena, qui donne lieu au déchaà®nement émotionnel. Oui Senghor disait que l’émotion est nègre et la raison hellène. Pire, on cherche à  instrumentaliser des journalistes pour entretenir ce déferlement de violence verbale. On en arrive en définitive à  baisser la tête de honte, quant un ancien Premier ministre est indexé et sali dans la presse, parce qu’il aura eu le courage de démissionner ? Et qu’en guise de cerise sur le gâteau, on découvre une correspondance privée entre communicants au service de l’Etat, nous voilà  partis pour les choux gras médiatiques… O๠se place l’opposition malienne ? l’autre question, dans tout ça. C’’est o๠se place l’opposition malienne, que l’on qualifie d’être « aux abois ». Nul besoin d’arriver à  de telles élasticités de langage parce qu’une opposition a vocation à  s’exprimer dans l’espace public démocratique. Elle a le droit fondamental de critiquer le pouvoir et ses actions. l’opposition malienne a le droit de se regrouper, en témoigne le soutien de l’URD au Parena, qui du reste pourrait être rejoint par d’autres formations politiques. Nous sommes dans le jeu démocratique et non une bataille de polochons. Si Machiavel nous enseigne qu’en politique, il vaut mieux pour le Prince être craint qu’aimé, alors ce souverain, qui a conquis le peuple, peut accepter les critiques venant de ses gouvernés et de ses opposants etc.

Etat de la Nation : le regard du Parena

l’impasse. C’’est la situation dans laquelle se trouve le pays. Du moins si l’on en croit le Parti pour la renaissance nationale(PARENA) qui passe au crible les 7 mois du pouvoir IBK. Pourquoi le parti du bélier blanc a-t-il décidé de sortir de son mutisme maintenant ? La réponse du parti: « Le PARENA avait émis les réserves les plus expresses sur la précipitation avec laquelle l’élection présidentielle avait été organisée. N’ayant pas été entendu, il a fini par retirer son candidat de la course. Toutefois, respectueux du vote du peuple malien, notre parti a observé depuis l’investiture du président de la République un silence volontaire pour ne pas gêner l’action des nouvelles autorités et laisser le soin aux électeurs de mesurer les conséquences de leur vote. Sept mois après, nous avons décidé de prendre la parole pour alerter, s’il en était besoin, l’opinion car la nouvelle gouvernance montre ses limites et risque de conduire le pays tout entier dans une impasse irrémédiable et dangereuse ». La situation économique et financière du pays, la nouvelle gouvernance la situation au nord du pays sont passés au peigne fin par le document dont nous avons reçu une copie. Dépenses au sommet de l’Etat Le document déplore et juge périlleux « l’irruption de la famille dans les affaires de l’Etat ou encore le rôle prépondérant, une première précise t-il dans l’histoire du Mali, joué par la famille du président de la République dans les secteurs stratégiques de la Nation. Le document charge le nouveau pouvoir sur des dépenses jugées dispendieuses. Ainsi dénonce t-il, le coût de la rénovation du palais de Koulouba passé de 2 à  10 milliards de FCFA. Le Parena veut avoir des explications sur les conditions d’achat d’un nouvel avion, Boeing 737—700 à  17 milliards de FCFA. Mieux, le parti de Tiébilé Dramé invite le président à  annuler l’achat dudit avion. « Un pays comme le Mali, à  peine sorti de la crise, sous perfusion internationale, peut-il se permettre un tel luxe », s’interroge t-on. Par rapport au nord du Mali, le Parena émet des inquiétudes qu’il justifie par « le retour des jihadistes, la recrudescence des attaques à  la roquette, l’explosion de mines anti-personnel dans plusieurs secteurs du Nord, la découverte de grenades et près de 6 (six) tonnes de produits chimiques entrant dans la composition d’explosifs et les vives tensions intercommunautaires démontrent à  suffisance que la situation au Nord doit demeurer la priorité des priorités ».

Législatives 2013: l’alliance PARENA-PDES en commune I

Les militants du Parti pour le développement économique et la solidarité (PDES) et du Parti pour la renaissance nationale (Parena) sont venus nombreux sur le terrain de Djélibougou pour soutenir leurs candidats dans cette commune o๠la bataille s’annonce rude avec le plus grand nombre de listes du District de Bamako. Selon la candidate du PDES, Fatoumata Sacko, ces législatives seront « l’occasion pour l’ensemble des candidats, d’être confrontés au verdict des urnes dans la transparence. Et ceci pour la pérennité des institutions ». « Elles mettront en compétition des femmes, des hommes et de jeunes qui aspirent chacune et chacun à  sa manière, selon sa vision, ses convictions et son programme à  servir ses concitoyens » a t-elle poursuivi. Par ailleurs, elle explique que l’engagement idéologique d’une organisation politique nécessite une approche basée sur le principe de la parité femmes et hommes à  divers niveaux de prises de décisions. Quant au candidat du Parena, Amadou Coulibaly, il a invité à  la mobilisation des femmes et des jeunes pour un vote massif afin d’assurer une victoire éclatante à  cette élection législative. « Nous sommes convaincus que nous avons fait le choix des candidats qui ont les meilleurs programmes », a témoigné N’Diaye Bah vice-president du PDES.

Election malienne : Paris se défend de toute ingérence.

« C’’est une affaire malienne au premier chef. La date des élections a été fixée par les Maliens eux-mêmes et toute la communauté internationale soutient ce calendrier », a déclaré à  l’AFP le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères Philippe Lalliot, soulignant que « les principaux candidats à  l’élection ne contestent pas les modalités et la date » du scrutin. Un des 28 candidats à  la présidentielle malienne, Tiébilé Dramé, artisan d’un accord de paix entre Bamako et la rébellion touareg, a annoncé mercredi son retrait du scrutin estimant que les « conditions d’une élection régulière n’étaient pas réunies ». Il a aussi vivement critiqué la France, et notamment le chef de la diplomatie française Laurent Fabius, accusé d’être « devenu directeur des élections au Mali ». « M. Dramé a fortement contribué à  l’accord de paix de Ouagadougou (ouvrant la voie à  la tenue du scrutin à  Kidal, ville du nord qui était occupée depuis février par les rebelles touareg) », a rappelé le porte-parole français, s’interrogeant sur « la logique et la cohérence » des critiques de ce dernier. « Il est d’autant plus important de tenir le scrutin à  la date prévue qu’il permettra de mettre en place un gouvernement légitime, et que selon l’accord négocié par M. Dramé, un dialogue national doit d’ouvrir dans les 60 jours suivant l’élection », a rappelé M. Lalliot. « Tout le monde travaille à  ce que l’élection se fasse dans les meilleures conditions. La campagne se déroule bien. A Kidal, l’administration et l’armée maliennes sont revenues. Tout ceci dessine un tableau très en décalage avec ce que déclare M. Dramé », a ajouté le porte-parole.

Présidentielle 2013 : Tiébilé Dramé, le choix de l’Alliance Maliba

Tiébilé Dramé est un homme d’expériences. Chercheur, membre d’ONG, médiateur de la crise malgache en 2009 et consultant pour les Nations Unies, il a récemment été nommé émissaire spécial du gouvernement de transition chargé d’établir un dialogue inclusif avec les groupes armés du nord Mali en vue de la bonne tenue de l’élection présidentielle du 28 juillet 2013. Discussions qui ont conduit à  la signature le 18 juin 2013 de l’Accord préliminaire de Paix de Ouagadougou . Né le 9 juin 1955 à  Nioro du Sahel, il étudie à  l’Ecole normale supérieure de Bamako puis obtient un DEA en histoire à  Paris. Ancien de l’UNEEM, (l’union nationale des élèves et étudiants du Mali), il fera la prison au nord du Mali à  Bougheà¯ssa, Ménaka et Talataye, ensuite il connaà®tra l’exil en France pour s’être opposé au régime de Moussa Traoré. Chercheur à  Amnesty Internatonal, il rentre au Mali au début des années 90 et devient ministre des affaires étrangères sous la transition de 1991 à  1992, après la chute de Moussa Traoré. En 1995, après un désaccord avec le CNID de Mountaga Tall, il fonde avec d’autres militants le parti pour la Renaissance nationale (PARENA) dont il deviendra le président en 1997. Il se présente pour la première fois à  l’élection présidentielle en 2002, et récolte 4,02% des voix. En 2007, nouvelle participation à  la présidentielle de 2007, mais son score ne sera que de 3,04%… Fin observateur politique, Tiébilé Dramé a beaucoup œuvré en faveur des populations du nord, après le coup d’état du 22 Mars 2012, à  travers la « Coalition pour le Mali, une plateformes d’associations, destinée à  faire entendre la voix des peuples du nord. Il est aussi l’un des ceux qui au lendemain du coup d’Etat ont réclamé le retour à  l’ordre constitutionnel sur toute l’étendue du territoire national. C’est sans doute pourquoi il réclame un report de l’élection présidentielle de Juillet 2013. Motif, les listes électorales de la région de Kidal, n’ont pas été établies, de quoi priver une partie du territoire du choix du futur président de la république. Le programme politique de Tiébilé Dramé, qui représente l’Alliance Maliba à  cette élection 2013, met en exergue des enjeux cruciaux tels que la sécurité nationale, la souveraineté alimentaire et industrielle, la santé avec la lutte contre le paludisme et une refondation de l’université malienne en crise depuis de nombreuses années. Fondateur du journal  » Le Républicain », Tiébilé Dramé est aussi le gendre de l’ancien président Alpha Oumar Konaré .

Konimba SIDIBE, candidat du MODEC: « Nous allons vous surprendre »

l’homme est connu sur l’échiquier politique malien par son caractère franc-parler. Le voilà  d’ailleurs en train de dénoncer certaines mauvaises pratiques de la gouvernance au Mali à  peine investi candidat de son parti. Et Konimba Sidibé d’annoncer « Nous sommes condamnés à  changer de pratiques de gouvernance. Nous pensons qu’il y a une exigence de leadership » a-t-il déclaré. La corruption généralisée dans nos services publics n’est pas à  encourager dans un pays qui aspire à  la bonne gouvernance. Pour ce faire, dit-il, il faut opérer un changement radical. D’o๠la création du Mouvement pour le Destin Commun. « Nous nous sommes inscrits dans la logique de changer les mauvaises pratiques ». A peine d’être crée les gens nous appellent de l’extérieur comme de l’intérieur non seulement pour nous aider mais aussi pour leur adhésion poursuit –t-il. Et ajoutant ainsi « nous allons vous surprendre au regard des implantations rapides du parti à  l’intérieur et l’adhésion massifs des militants » expert –t-il. Départ du PARENA Interpellé sur les raisons de sa démission du PARENA, Konimba Sidibé, naguère vice-président de ce parti, a laissé entendre qu’il était inimaginable pour lui de démissionner en tant que membre fondateur. «Nous avons voulu faire une reforme au sein du parti qui n’a pas abouti. A défaut de faire cette reforme au sein du parti, nous avons donc opté pour la création d’un nouveau parti » explique –t-il. Le MODEC est un parti démocratique qui rompt avec la « paternisation » des partis politiques. « Dans ce parti, il est question de se limiter à  deux mandats seulement. C’’est pour se démarquer du système de président à  vie. Au MODEC, les militants pensent que les gens de la même nation ont le destin commun et doivent construire le pays ensemble » a martelé Sidibé. Un bureau de 35 membres présidé par Konimba Sidibé a été mis en place. Fraichement investi, il dit avoir ses chances car ils sont nombreux les Maliens se ruer vers son parti. La vice-présidente, Madina Maky Tall, pharmacienne de son état affirme n’avoir jamais fait la politique, mais elle a décidé d’adhérer au MODEC à  cause de son fondateur qui est un exemple sur la scène politique malienne. Le MODEC a pour devise la fraternité, le travail et la justice.

Forum sur le nord : Les élus à coeur ouvert

L’on retiendra une salle pleine à  craquer à  l’ouverture du Forum sur le nord, organisé le 17 Mai, par le parti pour la Renaissance Nationale (Parena) et chapeauté par son président Tiébilé Dramé : «Â Notre réunion se tient dans un contexte d’impasse politique et institutionnelle particulièrement grave ». Pour l’ancien médiateur de la crise Malgache, les interrogations sont nombreuses mais l’heure est aux solutions : «Â Nous avons le devoir de conjuguer nos efforts, de créer les synergies nécessaires, de nous unir autour de cette grave question. C’’est à  cette question que nous pourrons apporter une contribution efficace à  la résolution de la crise qui nous a fait perdre plus de 2/3 du territoire », a précisé Tiébilé Dramé.  » Retour sur les accords de paix » Face à  Tiébilé Dramé, modérateur du forum, de nombreuses personnalités ont fait le déplacement à  l’hôtel Nord Sud de Bamako, des élus du nord, d’anciens ministres du régime AT, des diplomates et représentants de l’Union Européenne. Face à  lui, de nombreuses personnalités ont fait le déplacement à  l’hôtel Nord Sud de Bamako, des élus du nord, d’anciens ministres du régime AT ou des diplomates ou représentants de l’Union Européenne. Après les thématiques, sur les différents accords de paix, le Pacte National, les Accords d’Alger, les revendications des mouvements armés comme le MNLA et Ancar Dine, et l’implication de la communauté, la deuxième partie du forum a permis aux uns et aux autres de s’exprimer librement, l’occasion pour chacun de dire ses vérités sur ce qui a conduit à  la partition du territoire malien : « Catharsis » «Â Dans le Nord, il n’y avait plus d’état. On n’avait pas l’impression de faire partie du Mali », a décrié Mahamane Touré, le maire de Bourem, en évoquent l’abandon des régions du nord, devenues des zones de non droit o๠tous les trafics ont fleuri au fil des ans. Sans compter la présence d’Aqmi, le réseau terroriste spécialiste des enlèvements d’occidentaux… «Â Le Nord est un problème national de premier ordre. Les Maliens doivent se parler », estime Mamadou Diagouraga, ancien commissaire au Nord. Et de faire un bilan critique de la mise en œuvre du Pacte National de 1992. Pour Zeidane Ag Sidalamine, ex Secrétaire général du Mouvement des Fronts Unifiés de l’Azawad (MFUA) : «Â Les pistes de réponse à  cette crise du nord, se trouvent dans ce même Pacte National ». l’ancien rebelle va plus en loin en pointant la responsabilité du nord : «Â Le nord doit s’auto-accuser et s’auto-flageller ! ». « Décentralisation et démilitarisation » Auto flagellation ? l’on n’y était avec des interventions dynamiques ou patriotiques appelant à  l’unité nationale ou décriant l’absence de volonté politique aussi bien du côté du pouvoir central que des élites du nord. «Â Le processus de décentralisation n’a pas été mené comme il le faut !», ajoute Sidalamine. Plus dramatique, précise Tiébilé Dramé : « l’allégement progressif des forces armées, n’a-t-il pas crée l’insécurité au nord ? A partir de 2006, les Accords d’Alger n’ont-il pas définitivement levé la sécurité au nord ? » «Â  Va t-en guerre ? » Quant à  la reconquête des territoires du nord, là  encore, les avis divergent. Pour Mohamed Ag Erlaf, ancien ministre : «Â Il est impossible de faire la guerre avec l’armée actuelle. Il y’a plutôt lieu de se demander quel type d’armée ou quel type de militaire il nous faut au nord ? ». Une solution à  la nigériane est-elle possible ?  » Au nord du Nigéria, il y a des régions qui s’auogouvernent en appliquant la charia. Une telle configuration est-elle envisageable au Mali pour suavegarder l’intégrité territoriale du Mali, avec la présence d’Ansar Dine ? », se demande Tiébilé Dramé. Pour Richard Zink, Ambassadeur de l’Union Européenne, la déclaration de la Haute représentant de l’UE, Cathetine Ashton fait écho: «Â Il appartient au gouvernement intérimaire de décider quel appui, y compris militaire, il souhaite des partenaires extérieurs, et de qui ?  » Pour Awa Assadana, vice présidente de l‘assocation Temedt, l’inquiétude demeure sur le risque de guerre civile au nord avec la révolte des habitants de Gao le 14 Mai. Malgré tout, elle est contre une intervention de la CEDEAO : «La CEDEAO ne peut pas intervenir au nord Mali. Sur quelle base la CEDEAO va-t-elle nous libérer ? Peut-on faire confiance à  ces «Â mercenaires » qui ont violé, tué et pillé sur d’autres terrains d’intervention et propagé le Sida ? ». «Â Si quelqu’un a une meilleure idée que l’intervention de la CEDEAO, qu’il le dise », a lancé de son côté El Hadj Baba Haidara, un député de Tombouctou. «Il y a ici, des pro et des anti-putschistes, C’’est bien la preuve que l’on peut encore se parler », a conclu Tiébilé Dramé, après une longue journée d’échanges. Les conclusions du Forum seront-elles portées à  la connaissance du grand public –

Tiébilé Dramé : « Ce n’est pas le moment de regarder dans le rétroviseur »

Le Parti pour la renaissance nationale (PARENA) qui a pris de nombreuses initiatives (dont la dernière remonte aux 10 et 11 décembre 2011), en vue d’une solution politique et démocratique des crises qui fragilisent notre pays, propose la tenue d’un atelier dont l’objectif est de réfléchir à  la situation dramatique que traverse le nord du Mali et proposer des pistes de résolution durable sinon définitive. Peut-on encore vivre ensemble (sous le même toit) dans le même pays ? Quelle conduite vis-à -vis du groupe Ansar Eddine ? Comment gérer la revendication séparatiste du MNLA ? Journaldumali.com : Après la rencontre du 10 et 11 décembre 2011, le PARENA convoque une nouvelle concertation sur le Nord, quelle est la pertinence d’une telle initiative dans le contexte actuel ? Tiébilé Dramé : Ce brainstorming sur les graves crises qui affectent le nord du Mali est la première initiative du genre depuis le déclenchement de la rébellion en janvier, le coup d’Etat du 22 mars et la partition de fait du pays. Devant la gravité de la situation et l’impasse cruelle dans laquelle le pays se trouve, il nous a paru judicieux de regrouper les acteurs politiques, les représentants de l’Etat, de la société civile, des élus, des ressortissants du nord afin de réfléchir ensemble au triste sort de notre pays et esquisser des solutions pour mettre fin à  l’occupation des 2/3 du territoire, et préserver l’unité, l’intégrité de notre territoire et la cohésion nationale. Votre engagement pour le Nord remonte à  des années, pourriez-vous revenir sur les différentes actions et négociations que vous avez mené ? Ce n’est pas le moment de regarder dans le rétroviseur. l’heure est trop grave. C’’est le présent et l’avenir qui doivent requérir toute notre attention. La situation au Nord s’enlise, que faut-il prévoir comme action urgente, après les convois humanitaires ? La ville de Gao a vécu lundi une manifesation exprimant le ras-le-bol des habitants ? Je rends un vibrant hommage à  la résistance de la jeunesse de Gao, à  celle de l’ensemble de notre peuple contre l’oppression, les pillages, les exactions et les humiliations quotidiennes dans les régions occupées. Que faut-il prévoir comme action urgente me demandez-vous ? l’urgence, C’’est libérer le pays, refaire son unité, sa cohésion. Par la guerre ou par le dialogue. On ne peut pas continuer dans l’immobilisme actuel qui est honteux et dégradant pour nous. Le FDR dont votre parti est membre, a boycotté la convention nationale proposée par le capitaine Sanogo ? Faut-il aujourd’hui une intervention militaire de la CEDEAO ? Nous n’avons pas encore boycotté la convention. Nous avons demandé des éclaircissements sur le projet et souhaité que la convention ne s’écarte pas de la Constitution, car nous ne nous associerons à  aucune initiative qui vise à  mettre entre parenthèses la loi fondamentale votée par le peuple souverain du Mali. Comment parvenir un accord entre le CNRDRE et la CEDEAO d’ici la fin des 40 jours de l’intérim de Dioncounda Traoré ? Le respect de la Constitution est le schéma le plus facile, le plus rapide à  mettre en œuvre. Doit-on craindre un risque de tension le 22 Mai ? Je ne suis pas devin. Je ne saurai vous dire ce qui va se passer le 22 mai. Je peux, en revanche, vous faire part de mes souhaits : ce pays qui est déjà  par terre, notre peuple qui est humilié et qui souffre tant n’ont pas besoin de tensions, de violences à  Bamako. Résolvons la crise politique et institutionnelle de manière pacifique en trouvant une formule compatible avec la Constitution qui doit rester la référence en toutes circonstances. On ne vote pas une constitution, on ne restaure pas une constitution pour s’asseoir dessus.

Oumar Mariko face à la presse : « Les politiciens doivent éviter d’apparaître comme des hommes affamés ! »

Deux jours après l’annonce de cette dissolution, Oumar Mariko, qui était par ailleurs le président du groupe parlementaire, s’est prêté aux questions des journalistes dans la salle de conférence de la radio «Â Kayira I » à  Bamako. Il aborde entre autres les raisons du refus de son parti d’entrer au gouvernement, la démarche à  adopter dans les jours à  venir pour la formation d’un nouveau groupe parlementaire, etc. Pourquoi avez-vous refusé de participer au nouveau gouvernement ? Oumar Mariko : Nous avons refusé de participer à  ce gouvernement pour des raisons de principes et d’éthique propres à  notre parti. Ce gouvernement aura pour mission de mettre en œuvre le Programme de développement économique et social (PDES) du président ATT. Or ce programme, nous l’avons combattu depuis 2007. Car il encourage les privatisations, l’injustice du capitalisme, le dictat des institutions de Bretton Woods, la spoliation des paysans de leurs terres à  l’Office du Niger, etc. De ce fait, ce programme n’est pas conforme aux orientations et à  la lutte que mène le parti. Il est donc compréhensible que nous ayons refusé la main tendue du chef de l’Etat. Notre place n’est pas dans ce gouvernement. Elle est dans l’opposition pour la défense de nos valeurs démocratiques. Journaldumali.com : En 2002, vous êtes pourtant entrés au gouvernement d’ATT ? Oumar Mariko : Le contexte était différent. Nous sommes rentrés au gouvernement au nom du consensus politique souhaité par le président Amadou Toumani Touré à  l‘époque. Mais nous avons posé nos conditions : celle de rester fidèle à  notre orientation politique. En acceptant en son temps le portefeuille de la culture, ( ndlr Cheikh Oumar Sissoko ), notre prétention n’était pas de révolutioner la culture, mais d’apporter notre expertise et de servir notre pays. Malheureusement, le document d’accord, qui avait été signé entre ATT et nous, n’a pas été respecté. C’’est pour cela qu’en septembre 2007, nous avons refusé de rentrer au gouvernement. Et nous l’avons réaffirmé récemment avec la formation du nouveau gouvernement. Journaldumali.com : Qu’est-ce qui a motivé la dissolution du groupe parlementaire PARENA-SADI ? Oumar Mariko : Nous avons formé ce groupe parlementaire avec le PARENA pour des raisons claires. Malgré nos divergences de vue (qui ont fait que nous partageons des partis politiques différents), nous étions en 2007 sur la même longueur d’onde sur plusieurs questions à  l’Assemblée. Mieux, nous partagions des valeurs démocratiques. Mais avec la nouvelle donne, nous sommes obligés de nous séparer. Nous avons été surpris de cette décision du PARENA. En fait, les dispositions de la Loi N°00- 047 du 13 juillet 2000, portant statut des partis politique d’opposition en République du Mali, prévoient de fait la dissolution du groupe dès l’entrée du PARENA au gouvernement. Car à  partir de cet instant, il n’est plus de l’opposition. C’’est ainsi que dans un document remis lundi dernier, le parti SADI a clairement exprimé sa position au bureau de l’Assemblée nationale. Journaldumali.com : Regrettez-vous d’avoir formé avec le PARENA un groupe parlementaire en 2007 ? Oumar Mariko : Pas du tout ! Ce que nous regrettons C’’est la rupture en plein chemin. A ce stade de la lutte, nous avions entrepris beaucoup de choses avec les députés PARENA. Ce parti a fourni à  notre Assemblée de valeureux députés. C’’est dommage que n’ayons pu continuer la lutte. l’entrée du PARENA au gouvernement est un gâchis pour notre lutte avec leurs députés. Journaldumali.com : Allez-vous débaucher des députés pour former un groupe parlementaire ? Oumar Mariko : Aucun contact n’est entrepris pour débaucher qui que ce soit. Cependant, nos portes resteront ouvertes à  ceux qui partagent les mêmes valeurs démocratiques que nous. A l’Assemblée nous resterons des députés d’opposition, et nous allons nous battre pour notre positionnement. Les politiciens doivent éviter d’apparaà®tre comme des hommes affamés. Nous avons un devoir vis-à -vis de nos électeurs à  qui nous devons rendre des comptes.

Divorce dans l’Hémicycle

Ce qui devait arriver est arrivé. Le Bureau politique national du parti SADI a décidé ce week-end de mettre fin à  sa collaboration avec le PARENA à  l’Assemblée nationale. Ils ont, en effet, officiellement dissout le groupe parlementaire ce lundi 18 avril. Le secrétaire général du parti SADI, Oumar Mariko, l’a fait savoir à  l’Hémicycle en renonçant à  ses avantages de président dudit groupe. Il a remis à  l’Assemblée les clés de sa voiture de fonction. Ce divorce entre les deux formations politiques était prévisible, selon observateurs. Depuis quelques jours, le président du groupe parlementaire ne cachait pas sa gêne. Oumar Mariko avait reconnu que la cohabitation était devenue très difficile. « La situation n’est pas facile à  gérer. Normalement, ils ne sont plus de l’opposition, et je vois bien que les Maliens n’aiment pas l’opposition » déclare-t-il, se disant obligé de composer avec un partenaire avec lequel il ne partage plus grand-chose. Si l’on ignore encore la démarche que va adopter le PARENA, tout porte à  croire que le parti SADI pourrait constituer son propre groupe parlementaire. Mais comment ? Selon plusieurs sources, il n’est pas à  exclure l’arrivée du député Konimba Sidibé. En désaccord ces derniers temps avec le président du PARENA, Tiéblé Dramé, l’élu de Dioà¯la ne serait pas du tout d’accord avec les décisions du Comité directeur de son parti. On se rappelle que Konimba Sidibé a été l’obstacle dans la réalisation du projet de fusion ADEMA-PARENA. On parle également de l’arrivée très probable de Mme Mariko Aminata Sidibé, élue dans la circonscription électorale de Dioà¯la sur la même liste que Konimba Sidibé. Depuis son arrivée à  l’Assemblée nationale, Mme le député a toujours exprimé un attachement aux idéaux du parti SADI. Mais parviendra-t-elle à  lâcher ses camarades ? l’avenir le dira.

Politique : La Fusion Adema-Parena aura t-elle lieu ?

Parmi eux, le parti de Tièbilé Drame, médiateur de la crise malgache est annoncé comme une nouvelle proie de l’Adema-PASJ, le parti de Dioncounda Traoré, président de l’Assemblée Nationale et cela depuis un moment. La chose fait parler. 2012, l’échéance présidentielle, la nécessité de rassembler, de fusionner Récemment, nous avons assisté à  la reconstition de la grande famille RDA. C’’est maintenant qu’une éventuelle fusion du Parena ( Tiébilen Dramé )-Adema ( le premier parti au Mali), défraie la chronique politique. Pourquoi ces fusions prématurés ? Un seul objectif : s’armer lourdement afin de remporter les élections 2012 à  tout prix. Toute chose qui leur permettra de saigner la caisse publique. Et surtout l’assurance donnée par Amadou Toumani Touré de ne plus briquer un troisième mandat. Depuis lors les mares aux diables se troublent par des fusions, l’éclatement et la disparition des micros partis au profit des grands partis (URD et Adema). Quant à  la fusion Adema Parena de nombreux problèmes expliquent sa crispation. Il s’agit de la réticence de certains barons de l’Adema, le refus du député Parena Konimba Sidibé de suivre son parti dans sa nouvelle décision et enfin le chef du parti qui lui pose sa condition. Le bélier blanc sera-t-il sacrifié Aux abeilles ? La question reste sans réponse car la fusion annoncée du Parena avec l’Adema/PASJ ne voit pas encore le jour. La dernière rencontre entre les deux délégations, présidée par le deuxième Vice- président de parti des abeilles (ADEMA), Sékou Diakité, remonte au mardi 20 avril dernier. Le bélier blanc (PARENA) a produit un document sur sa vision de cette union et les émissaires de l’ADEMA ont décidé de le revoir à  l’interne puis de faire parvenir au parti du bélier blanc leurs observations. Actuellement, il semble que les deux partis butent sur le nom de la nouvelle formation politique à  naà®tre de leur fusion. Les héritiers du président Konaré tiennent beaucoup nous a-t-on dit, au nom ADEMA, qui est porteur et symbolise la lutte contre la dictature. Le parti de Tièbilé Dramé, tout en reconnaissant cette réalité, voudrait au moins que le suffixe PASJ soit supprimé et remplacé par des sigles qui pourraient faire penser à  PARENA, pour ne pas dérouter ses militants et ses cadres. Il s’agit d’appeler ADEMA-URA au lieu de Adema PASJ. C’’est plus qu’une simple proposition, que Tièbilé exige un nouveau baptême de l’Adéma PASJ. Adéma /URA (union pour la renaissance africaine), est le nouveau nom qu’il tient à  faire porter par le parti de l’Abeille. Le comité exécutif (CE) de l’Adéma/PASJ ne semble pas prêt à  accepter cette imposition sans analyse. Accusé à  tort ou à  raison d’être allé trop vite en besogne dans le processus de fusion Parena-Adéma/PASJ, Tièbilé Dramé veut se ressaisir ou du moins trouver une formule qui puisse dissiper les discordances suscitées par l’entreprise.. A la lecture de la nouvelle condition posée par Tièbilé Dramé et qui apparaà®t désormais comme un obstacle sérieux à  la fusion des deux formations politiques, l’on pourrait, d’ores et déjà , affirmer que le bloc Adéma-Parena n’est pas pour demain.