Gao : Insécurité malgré le MOC

Depuis l’opérationnalisation des patrouilles mixtes, en février dernier, quatre véhicules du MOC ont été enlevés et plusieurs braquages ont eu lieu. La situation sécuritaire à Gao semble s’être dégradée et les soldats du MOC sont pointés du doigt par la population, qui déplore le manque de contrôle de ces hommes en armes, aux profils divers.

Qui nous protégera de ceux qui doivent nous protéger ? C’est en substance le questionnement d’une grande partie de la population de Gao, revenue de la belle image des patrouilles mixtes lancées en février dernier : FAMA, CMA et Plateforme, ensemble, dans leurs beaux uniformes, à bord de pick-ups flambants neufs, patrouillant dans les rues de Gao. Ce maillon essentiel de la mise en œuvre de l’accord a su monter contre lui, en quelques mois, nombre de détracteurs qui n’en comprennent plus vraiment le sens. « Ils devaient être ensemble pour sécuriser, mais ils ne s’entendent pas entre eux, ils braquent les gens, ils volent leurs propres véhicules puis disparaissent», déplore Moussa Boureima Yoro, coordinateur des mouvements de résistance civile de Gao.

À qui la faute ? La mise en place, après le deuxième vol d’un véhicule du MOC, d’une police militaire visant à ramener de l’ordre et d’un numéro vert destiné à la population pour les plaintes, n’auront pas réussi à endiguer les problèmes. « Effectivement, on ne peut pas tout nier », reconnaît le colonel Mahamane Boubou du camp MOC de Gao. « Mais il y a aussi des amalgames. Gao est plein de mouvements armés, des gens de tous les horizons venus pour constituer les bataillons mixtes. On rencontre des problèmes avec ces combattants qui ne sont pas du MOC mais qui sont armés dans la ville. Ils sont en quelque sorte hors périmètre. Ce sont eux qui font des incursions dans la ville », affirme-t-il. Pour beaucoup, la faute incomberait aussi à la mise en œuvre du MOC qui s’est faite à la hâte, sans prendre le temps de définir des critères importants d’incorporation de ces éléments. Pour Oumar Alassane Touré, président de la Coordination nationale du réseau des jeunes patriotes du Nord, toutes sortes de gens mal-intentionnés se trouvent au sein des mouvements armés et ont été transférés dans la MOC, un peu comme si le ver était dans le fruit. « il y a beaucoup de moudjahidines qui ont intégré les mouvements signataires sous le drapeau de la paix, mais qui ont d’autres idées derrière la tête. Ça menace la paix dans l’avenir si ces éléments sont ensuite intégrés dans l’armée ou la gendarmerie. Il faut revoir les choses, savoir qui sont ces combattants et d’où ils viennent », assure-t-il. À Gao, certains exigent que le camp du MOC soit délocalisé à l’extérieur de la ville, d’autres souhaitent que le mécanisme soit dissout. « On veut la paix c’est vrai, mais il faut quand même qu’il y ait des normes qui puisse garantir que cette paix sera ramenée », conclut Moussa Boureima Yoro.

Moussa Ag Acharatoumane : L’exception Ménaka

Moussa Ag Acharatoumane est le numéro un du Mouvement pour le salut de l’Azawad (MSA) créé en septembre 2016. Il explique comment la nouvelle région est la seule où la mise en œuvre de l’accord connait des avancées significatives.

Ménaka est la seule région où l’Accord pour la paix et la réconciliation est réellement mis en œuvre. Pourquoi cela ?

Ménaka fait en effet office d’exemple dans la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation. C’est la seule région où les populations se sont données la main pour parler d’une même voix. Elles ont exprimé ainsi leurs préoccupations par rapport à la cohésion sociale. Les mouvements qui sont dans cette zone viennent régulièrement en appui à leur population. C’est ce qui crée cette harmonie dans la région dans le cadre de la sécurité, la cohésion sociale et du respect des droits des individus qui y vivent. Le fait qu’ils (population, acteurs politiques et groupes rebelles) travaillent ensemble, c’est ce qui fait de Ménaka ce qu’elle est aujourd’hui. À Ménaka, tous s’efforcent à appliquer les dispositions de l’accord. Ce n’est pas toujours facile mais ils y arrivent. C’est surtout parce que les résultats sont visibles sur le terrain que ça marche. Du coup, la zone est maintenant plus calme. Les soldats en service à l’entrée de la ville font également de bon boulot. Ils fouillent tout et vérifient les identités des personnes qui rentrent et sortent de la ville. Tout marche bien et tout le monde est content.

Ce qui est fait à Ménaka peut-il être fait dans les autres régions ? Qu’est-ce que Ménaka a de plus que les autres ?

Ménaka n’a rien de plus que les autres. Les autres régions doivent justement apprendre de Ménaka, c’est tout. Cela commence par mettre les mouvements armés, les populations et l’administration ensemble pour qu’ils définissent leurs préoccupations et trouvent des solutions. C’est la seule solution pour que ça marche ailleurs. C’est cela le secret de Ménaka.

Quelle est la prochaine étape pour Ménaka ?

Les patrouilles mixtes ont déjà commencé à Ménaka puisque les FAMA se sont associés aux mouvements pour effectuer des patrouilles à l’intérieur et à l’extérieur de la région. Ce qu’on est en train de faire actuellement c’est de lancer un appel au gouvernement, à la communauté internationale, à la MINUSMA de venir en appui aux acteurs dans le cadre des procédures en cours parce que tout ce que nous avons fait jusqu’ici, c’est avec nos propres moyens. Car nous n’avons malheureusement pas les moyens financiers nécessaires pour continuer.

 

Lancement d’une première patrouille mixte à Gao

Les soldats maliens ont organisé jeudi leur première patrouille conjointe avec des membres de groupes armés rivaux dans la ville de Gao où des militants islamistes ont tué plus de 77 personnes le mois dernier dans la plus meurtrière des attaques dans l’histoire du pays.

La patrouille tant attendue fait partie d’une initiative visant à soulager les tensions locales afin que les forces gouvernementales puissent se concentrer sur la lutte contre les militants. D’autres patrouilles de ce type sont attendues au cours des prochaines semaines dans le cadre de l’Accord de paix négocié par l’ONU en 2015.

Des centaines de soldats de l’armée malienne, l’opération Barkhane, la mission de maintien de la paix de l’ONU, la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) et des milices pro-gouvernementales ont pris part à ces premières patrouilles mixtes.

Ils ont traversé la ville à pied et en camionnettes, commençant vers 9h45 (heure locale) (9h45 GMT) sur une route d’environ 7 km et n’ont pas rencontré de résistance, a déclaré un témoin.

L’attentat du 18 janvier à Gao, réclamé par Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), montre la difficulté rencontrée par le gouvernement et les forces de maintien de la paix internationales dans la lutte contre les groupes islamistes militants, certains avec des liens avec Al-Qaïda.

Gao est une ville de 50 000 habitants située sur les rives du fleuve Niger, où les bureaux de la mission des Nations unies (13 000 hommes) au Mali, MINUSMA, ont été écrasés par un camion-citerne en décembre.

Processus de paix : Un pas en avant, un pas en arrière 

Le nouveau chronogramme établi pour l’installation des responsables des autorités intérimaires dans les régions de Tombouctou, Gao, Kidal, Ménaka et Taoudéni a été salué avec satisfaction par l’ensemble des acteurs de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation. Mais l’espoir suscité fut de courte durée. Les contestations des groupes armés et des populations de certaines des localités concernées ont poussé au renvoi sine die des actions prévues. Faut-il y voir un nouveau coup d’arrêt pour le processus ? Non, si l’on se fonde sur le dialogue en cours entre le gouvernement et les mouvements contestataires pour aplanir les difficultés, ainsi que la tenue prochaine de la conférence d’entente, prévue au mois de mars 2017.

« Le 18 février, le drapeau du Mali allait flotter sur Kidal. Nous étions prêts, avec nos caisses de fanions vert-jaune-rouge », nous confie un responsable d’un groupe armé, croisé dans la salle d’attente du président de la Commission nationale DDR, l’ancien ministre Zahabi Ould Sidi Mohamed. Selon notre interlocuteur, c’est le communiqué du vendredi 17 janvier 2017, nommant Sidi Mohamed Ag Ichrach, secrétaire général du ministère du Commerce et considéré comme un proche du GATIA, au poste de gouverneur de la région de Kidal, qui a fait changer la donne. Ce dernier doit remplacer Koïna Ag Ahmadou, alors en pleine préparation de la cérémonie d’installation d’Hassan Fagaga dans ses fonctions de président de l’Assemblée régionale de Kidal, prévue pour le lendemain 18 février. Le désormais ex-gouverneur apprend par la même occasion qu’il est muté à Tombouctou.

Contestations Cette décision suffira à provoquer la colère des ex-rebelles de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA). En réaction, ils annulent la cérémonie d’installation et décrètent qu’« il n’y aura pas d’autorités intérimaires tant que la situation ne sera pas éclaircie avec le gouvernement », déclare Ilad Ag Mohamed, porte-parole de la CMA. Dans la foulée de l’annulation à Kidal, la mise en place des membres des autorités intérimaires pour toutes les autres régions a été annulée le dimanche 19 février. Y avait-il eu consultation avec les maîtres de Kidal ? Apparemment non, assure une source proche du dossier. «L’État a voulu jouer à l’équilibriste, mais c’est le tact qui a manqué un peu », précise la même source. Exclus du processus, certains mouvements armés, issus de la CMA et de la Plateforme, menacent de bloquer le processus jusqu’à ce qu’ils soient pris en compte au même titre que les autres. C’est le cas de la Coalition du peuple pour l’Azawad (CPA) de Mohamed Ousmane Ag Mohamedoune, de la CMFPR2 du Pr Younoussa Touré, du Mouvement populaire pour le salut de l’Azawad (MPSA), du Front populaire de l’Azawad (FPA) et du Congrès pour la justice dans l’Azawad (CJA). Les colonels Abass Ag Mohamed, chef d’état-major du CJA, et Housseine Ould Ghoulam du Mouvement arebe de l’Azawad (MAA), ont mis en garde la communauté nationale et internationale sur le fait que certains choix ne sont pas consensuels et ne seront jamais acceptés, ni par eux, ni par la population de Tombouctou et de Taoudéni. « La porte du dialogue n’est jamais fermée à condition que tout le monde soit inclus », explique Mohamed Ousmane Ag Mohamedoune, secrétaire général de la CPA. « Oui, hier nous avons marché pour soutenir la mise en place des autorités intérimaires et aujourd’hui, nous la contestons car elle n’est pas inclusive. Oui aux autorités intérimaires avec une consultation de la société civile », affirme pour sa part Aliou Daouna, membre de la société civile de Tombouctou. À Gao, on s’insurge également contre ces autorités intérimaires, dont la jeunesse et la société civile s’estiment exclus (voir page 6). « Tous ceux qui crient n’ont aucune représentativité. Les gens veulent une part du gâteau et sont prêts à mettre le processus en danger pour y arriver », déplore un haut fonctionnaire.

La situation actuelle, résultant des décisions prises à l’issue de la réunion du Comité de suivi de l’Accord (CSA) de haut niveau du 10 février, était pourtant prévisible. La médiation n’a en effet jamais pu trouver de solutions au principe d’inclusivité prônée par l’accord, selon le Pr Mohamed El Oumrany, secrétaire aux relations extérieures du MPSA. « La seule voie de sauvetage aujourd’hui, c’est nous, les mouvements dissidents. Nous avons la confiance des populations parce que nous représentons toutes les couches sociales », ajoute-t-il. Au-delà de leur caractère non inclusif, l’une des raisons pour lesquelles ces autorités intérimaires sont contestées est, selon le Pr Younoussa Touré de la CMFPR2, le fait qu’il n’y a aucune base légale qui les régisse. Le seul cadre légal dans lequel ces autorités intérimaires se trouvent, c’est bien l’Entente signée en juin 2016 entre le gouvernement et les mouvements armés, CMA et Plateforme, devenue caduque avec la tenue des élections communales du 20 novembre. « Je ne suis pas contre les personnalités nommées à la tête de ces autorités intérimaires. Ce sont des Maliens tout comme nous. Mais la loi modifiant celle portant code des collectivités territoriales, adoptée par l’Assemblée nationale, censée prendre en charge les autorités intérimaires, n’est plus d’actualité », ajoute-t-il.

Une issue L’espoir d’une paix définitive dans les régions nord est-il de nouveau compromis ? Rien n’est encore perdu car, malgré tout, les différentes parties affirment leur volonté de faire bouger les lignes. Il urge cependant, selon les observateurs, de corriger une tare congénitale de ce processus qui n’aura finalement pas fait l’objet d’un large consensus. La solution à ce problème pourrait venir de la conférence d’entente nationale qui doit se tenir dans le courant du mois de mars. Elle serait en effet une bonne occasion de réorienter les impératifs de la mise en œuvre de cet accord et de l’adapter pour améliorer son appropriation par toutes les couches de la population. À travers la large participation de ces dernières, peut-être arrivera-t-on enfin à clore le chapitre du « sentiment d’exclusion » de certains acteurs. « Il appartient à l’État, garant de la mise en œuvre de l’Accord, de prendre ses responsabilités pour siffler la fin de la récréation qui n’a que trop duré », explique une source diplomatique. Cette rencontre attendue depuis longtemps et réclamée entre autres par l’opposition (avec un contenu différent), est « un jalon important dans la réhabilitation de la cohésion sociale et du vivre ensemble au Mali […]. Ainsi que cela est spécifié dans l’Accord pour la paix et la réconciliation, cette conférence doit permettre un débat approfondi entre les composantes de la nation malienne sur les causes profondes du conflit », avait indiqué le Président IBK lors de son discours du nouvel an. « Nous ne devons pas céder, mais il nous faut agir vite. Plus nous perdons du temps, plus les groupes terroristes et narcotrafiquants s’installeront dans la région. Il importe donc de maintenir le dialogue et de renforcer la confiance entre le gouvernement et les mouvements signataires de l’accord », assure Zahabi Ould Sidi Mohamed, président de la Commission nationale désarmement, démobilisation et réinsertion (CNDDR). Alors que les tractations vont bon train et que les réunions se succèdent, une bonne nouvelle vient éclaircir le ciel malien : la mise en œuvre du MOC, frappée par l’attentat meurtrier du 18 janvier dernier, devait reprendre, au moment ou nous mettions sous presse, ce mercredi 22 février.

 

 

 

 

 

Patrouilles mixtes : nouveau report

Plus rien ne devait s’opposer au démarrage des patrouilles mixtes qui était prévu pour aujourd’hui à Gao, après les derniers réglages liés aux problèmes d’inclusivité, réclamée par certains groupes armés. Une équipe de la MINUSMA et des diplomates se sont même rendu à Gao pour donner le coup d’envoi. Mais contre toute attente, la cérémonie a été annulée. Mouvements armés, MINUSMA ou gouvernement, personne n’est en mesure d’expliquer réellement les raisons de ce report.

«Malheureusement pour des raisons hors de notre contrôle, le voyage prévu doit être reporté », tel était la teneur du message de la MINUSMA pour annoncer le report de l’évènement. Dans la foulée, un doigt accusateur est pointé sur les mouvements armés qui auraient formulé de nouvelles exigences avant le démarrage des patrouilles mixtes. «Pour l’instant, il y a de petits réglages entre le gouvernement et certains mouvements par rapport à l’indemnisation des victimes des parents des combattants », explique un cadre de la mission onusienne.

«Je ne pense pas qu’on constitue un blocage aujourd’hui, c’est certainement des questions logistiques que certains ont du mal à interpréter. Pour moi, on parle de blocage quand le problème se pose au niveau politique. Nos éléments sont dans la cour du camp MOC depuis mardi pour leur enregistrement. Après la levée de notre blocus, l’enregistrement se poursuivait avec les éléments restant de la CMA. Dans le cadre de la cohésion sociale, de l’unité nationale, tous les mouvements sont dans la dynamique du démarrage des patrouilles mixtes », répond Mohamed Ousmane Ag Mohamedoune de la CPA.

«Nous ne sommes pas au courant de ces allégations. On a même pas une liste des parents de victimes qui ont demandé une quelconque indemnisation. À mon avis, tout se passe normalement, les hommes sont ensemble dans le MOC. Il ne reste plus qu’à régler des petits problèmes liés au profilage des combattants et un peu de logistique », ajoute Youssoussa Touré de la CMFPR2. Selon les groupes armés, à ce stade, les partenaires techniques financiers, la médiation internationale et toutes les autres parties doivent être fiers de ce qui a été fait.

Malgré cette assurance donnée de part et d’autre, aucune date n’est encore fixée pour le démarrage des patrouilles. Beaucoup pensent que le démarrage des patrouilles servirait de tremplin à François Hollande au cours du sommet Afrique France qui démarrera demain, pour témoigner de la lente mais sûre mise en œuvre de l’Accord et aussi pour justifier la présence de la France comme soutien dans la stabilisation du Mali.

L’opérationnalisation du Mécanisme Opérationnel de Coordination (MOC) se concrétise!

M. Koen Davidse, Représentant spécial adjoint du Secrétaire-général au Mali, s’est rendu, hier vendredi 6 janvier, dans la Cité des Askia pour se rendre compte de l’évolution du processus de regroupement des mouvements armés signataires de l’Accord de paix. Le Commandant par intérim de la Force de la MINUSMA, le Directeur de la section Réforme du secteur Sécurité et DDR de la Mission onusienne, ainsi que le Représentant de la République du Mali faisaient partie de la délégation.

Gao : une force mixte pour plus de sécurité

L’opérationnalisation des patrouilles mixtes entre les FAMA et les groupes armés signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger sera effective la semaine prochaine. Les éléments de la CMA bloqués en périphérie de Gao, ont fait leur rentrée dans le camp MOC (mécanisme opérationnel de coordination ). Le début de ces patrouilles vont à coup sûr, contribuer à l’amélioration de la sécurité dans les régions du Nord, en proie à la violence djihadistes et aux bandits armés.

C’est donc un pas décisif qui vient d’être franchi dans la mise en œuvre de l’accord pour la paix et réconciliation avec le démarrage des patrouilles mixtes prévues dans la région de Gao. Après plusieurs mois de retard, les patrouilles mixtes composées d’éléments de l’ex-rébellion de la CMA, de combattants des groupes armés loyalistes et de soldats maliens démarreront la semaine prochaine. Toutes les conditions semblent réunies. Les 200 éléments des forces armées maliennes et les combattants des groupes armés (CMA et plateforme), sont ensemble dans le camp MOC de Gao depuis le week-end dernier. Le chef adjoint de la MINUSMA, Koen Davidse s’est félicité de l’entrée des éléments de la CMA à Gao. L’objectif recherché de ces patrouilles mixtes est de réduire le vide sécuritaire avant, pendant et après le processus de cantonnement et de DDR.

Si le démarrage de ces patrouilles est un pas décisif, il n’en demeure pas moins que la sécurisation de vaste région du nord est une autre paire de manches. « Le plus difficile a été fait. On constatait un manque de confiance entre les différents partenaires. Le fait qu’ils acceptent d’être ensemble prouve que tout le monde a envie d’aller vers la mise en œuvre dilligente de l’Accord pour un retour de la sécurité dans le nord, l’objectif premier, c’est l’instauration de mesure de confiance entre les différentes parties. C’est l’avenir d’une réinstallation durable de la sécurité dans le nord et pourquoi pas au centre du pays en proie à l’insécurité. Au bout du processus, on aura les forces armées rénovées avec l’ensemble des parties prenantes de l’Accord qui vont agir au profit de la sécurité de la population », souligne, Adama Diarra, journaliste sécurité et défense.

Les patrouilles mixtes composées des groupes signataires ont pour objectif de sécuriser les populations mais aussi de faciliter la réintégration des ex-combattants dans l’armée. « L’idée de ces patrouilles est bien intégrée et acceptée dans le Nord. Nous avons beaucoup travaillé pour ça. Ces patrouilles vont améliorer les conditions de vie des populations du nord qui vont se sentir sécuriser. C’est aussi, la condition indispensable pour la mise en place des autorités intérimaires », explique Mamadou Djéri Maïga de la CMA.

Pour mettre en marche le MOC, le gouvernement, à travers le ministère de la Défense et des anciens combattants, a mis à sa disposition 42 véhicules pick-up pour un coût de 2 milliards de FCFA, afin d’assurer les patrouilles. Ces fonds proviennent des 5 milliards que le gouvernement a engagé pour le fonctionnement du MOC. Comment 600 éléments pourront-ils sécuriser les espaces désertiques de Gao qui couvre 170 572 Km2 ? De l’avis des spécialistes, les patrouilles mixtes à elles seules ne pourront sécuriser toute la région, même appuyées par le reste de l’armée malienne, la MINUSMA et la force barkhane. «Tout dépendra des besoins qui se feront sentir le terrain. Elles ne peuvent pas être partout avec ce nombre restreint, mais elles iront là où les menaces sont les plus présentes pour couper toute retraite aux bandits et autres groupes terroristes », affirme le colonel Diarran Koné.

Moussa Ag Acharatoumane : pour une cohabitation pacifique entre les populations

L’homme qui fut le numéro 2 du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et un membre influent de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), avant de créer le Mouvement pour le salut de l’Azawad (MSA) en septembre 2016, s’est prêté aux questions de Journal du Mali pour une interview exceptionnelle sur les scissions et les évolutions au sein de la CMA.

Quel était l’objectif de votre récent séjour en France et en Suisse ?

J’étais à Paris pour expliquer la nouvelle dynamique de la naissance du Mouvement pour le salut de l’Azawad (MSA), ses objectifs et ses projets d’avenir, et ce qui m’a poussé à créer ce mouvement. Il s’agissait de reprendre contact avec tout mon réseau en France et en Suisse.

Quel est le regard de ces pays sur votre mouvement ?

Le MSA est très bien vu par une bonne partie de ceux qui suivent de très près l’évolution des mouvements politico-militaires dans la zone de l’Azawad parce qu’il s’inscrit dans une nouvelle dynamique intéressante, qui n’embarrasse pas beaucoup de monde à cause de son caractère non-indépendantiste. Il s’inscrit dans le cadre de l’accord d’Alger, qui suit la logique de ramener la paix, la cohésion sociale et surtout apporter la sécurité et le développement pour les populations. Tout ce que le MSA est en train de faire à Gao et à Ménaka, c’est de poser des actes concrets au-delà de venir à Bamako. Il faut sortir des discours de positionnement qui ne font pas avancer. Le plus grand défi du MSA c’est de permettre à la population de cohabiter ensemble sur tous les plans. Nous essayons aussi de nous hisser au-dessus des contradictions telles qu’elles existent entre la CMA et la Plateforme, souvent liées à de problèmes d’ordre tribale ou de ceux liés au trafic de drogues.

Qu’est-ce que le retrait de la CMA des instances du Comité de suivi de l’Accord (CSA) augure pour le futur selon vous ?

Ce communiqué pouvait se justifier à un moment donné parce qu’effectivement les choses n’avançaient pas du tout. Mais, il est arrivé à trois ou quatre jours d’un autre communiqué de la CMA, qui réaffirmait sa participation aux patrouilles mixtes et à la mise en œuvre de l’Accord. Ce nouveau communiqué était signé par Algabass Ag Intalla, qui venait de prendre la tête de la CMA, alors que l’autre était signé de Bilal Ag Chérif, trois jours avant. On a donc l’impression qu’il y a une contradiction dans ces deux positionnements. De mon point de vue, il y a une part de vérité dans ce communiqué, le fait que l’Accord n’avance pas. C’est une réalité qu’on ne peut pas nier. La responsabilité est aussi partagée, même si la paternité de la mise en œuvre de l’Accord revient au gouvernement. Il faut que le gouvernement revoit sa stratégie dans la mise en œuvre de l’accord. Beaucoup des mesures prises par les autorités n’avancent pas, notamment la mise en place des autorités intérimaires, les patrouilles mixtes et les nouvelles commissions. Aujourd’hui, l’inclusivité contenue dans l’Accord, n’est pas une réalité sur le terrain. À l’intérieur du gouvernement, il y a des têtes politiques qui prennent des décisions par rapport aux affinités sans tenir compte de l’ensemble des acteurs.

Il est question de démarrer les patrouilles mixtes sans la CMA. Cela peut-il fonctionner selon vous ?

Je ne pense pas que les patrouilles mixtes puissent apporter les résultats escomptés en l’absence de toutes les parties. La CMA, qu’on le veuille ou pas, est une partie importante dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord. Mais la réalité est que la CMA est très divisée à cause des problèmes à l’interne. Ce sont ces problèmes qui empêchent malheureusement cette organisation de répondre à tous les engagements qu’elle a pris précédemment. Cependant, l’expérience nous a montré que si une partie ne répond pas au rendez-vous, on peut démarrer la machine en attendant. C’est ce qui s’est passé lors de la signature de l’Accord et j’ai l’impression que la même chose va se répéter.

Les divisions actuelles au sein de la CMA sont elles dues au duel de leadership entre Bilal Ag Chérif et Algabass Ag Intalla ?

Il s’agit là de deux personnages très différents. Bilal Ag Chérif est un jeune très instruit qui a une vision assez précise de beaucoup de choses. Ce qui n’est malheureusement pas le cas d’Algabass Ag Intalla qui n’est pas instruit, mais qui a une expérience politique avérée. C’est vrai qu’ils ne sont pas d’accord sur tous les sujets, mais je ne pense pas pour autant qu’il y ait une rivalité entre les deux. Ils ont plutôt intérêt à s’unir, car beaucoup de choses gravitent autour d’eux qui ne marchent pas forcement à leur avantage. Cependant, on constate que dans les démarches politiques que les uns et les autres font, il y a une différence. Quand Bilal était à la tête de la CMA, on constatait une certaine constance et une certaine continuité malgré les résistances. Il est plus diplomate contrairement à Algabass.

Quelles sont vos relations aujourd’hui avec ces deux leaders ?

Aujourd’hui je suis dans une posture de rassembler les gens, je ne coupe jamais contact avec quelqu’un. Mais, il faut reconnaître qu’un fossé s’est créé entre nous depuis la naissance du MSA que certains n’ont pas compris et que d’autres ont du mal à accepter. Ce qui ne nous empêche pas de s’appeler et d’échanger.

La CMA est-elle affaiblie par votre départ ?

Même si elle n’est pas affaiblie, elle a quand même pris un coup dur parce que ce sont des communautés, tribus et régions entières qui lui ont tourné le dos, en l’occurrence celles de Ménaka, Tombouctou et Gao. Le constat est aujourd’hui que, depuis notre départ, elle n’a gagné aucune bataille. Le MNLA et le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA) sont réfugiés à l’intérieur de Kidal, ils ne contrôlent rien à l’extérieur.

Va-t-on vers un éclatement de la CMA ?

On est aujourd’hui en pleine recomposition interne au sein de cette organisation. La CMA est une coordination d’un ensemble de mouvements, de communautés et de personnages qui n’ont pas forcément les mêmes visons sur un certain nombre de choses. On peut dire qu’il y a deux branches de la CMA : celle de Kidal avec le MNLA et le HCUA, et celle de Ménaka, Gao et Tombouctou constituée du MSA, du Congrès pour la justice dans l’Azawad (CJA), de la Coalition des peuples de l’Azawad (CPA) et de la Coordination des mouvements forces patriotiques de résistance (CMFPR2). Aujourd’hui ces deux courants ne parlent pas le même langage, parce que quand nous avons signé l’Accord, malheureusement, la légalité de la signature est restée entre les mains de nos anciens mouvements. Les nouveaux mouvements ont certes une légitimité à la base mais pas la légalité de signature de l’Accord que les autres amis ont signé à notre place.

Comment vous imaginez-vous dans les deux ou trois ans à venir sur plan politique ?

Pas mal de gens ont leur regard braqué sur moi et depuis un certain temps le contact est assez fluide. Les gens sont très contents du travail qu’on est en train de faire qui s’inscrit dans le cadre de la vision et de l’intérêt de l’État. À cause de notre travail beaucoup de gens, même de l’extérieur, disent que Ménaka est devenue la région pilote de la mise en œuvre de l’Accord, parce que c’est la seule région où l’on trouve la fluidité entre tous les mouvements, sans problèmes. Quand à ma personne, aujourd’hui, j’évolue positivement dans le paysage politique dans ma région locale qui est Ménaka. Au plan national, j’ai des relations avec pas mal d’hommes politiques à Bamako. Aujourd’hui, je suis dans une posture qui m’amène à faire forcément de la politique dans les années à venir. Mon souhait le plus ardent est de contribuer à ramener la paix et la quiétude à la population du nord du Mali. Et si je peux apporter quelque chose de positif au plan national je serais ravi de le faire.

 

Gao : les tensions sur les patrouilles mixtes se dissipent

Le blocage qui était ’installé autour du démarrage des patrouilles mixtes dans la région de Gao se dissipe petit à petit. Apparemment, la médiation engagée par la communauté internationale et les autorités maliennes semble porter ses fruits. Même si les combattants de la CMA sont toujours à l’entrée de la ville, le principal groupe, la CPA à l’origine du blocage a déposé la liste de ses combattants.

Si l’opérationalisation des patrouilles mixtes à Gao tarde à se concrétiser, la tension à tout de même baissé d’un cran en dépit de l’expiration du délai de 72 heures donné par la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) à la communauté internationale et au gouvernement malien pour mettre en place toutes les conditions permettant la tenue des patrouilles dans la ville. Il s’agit notamment du désarmement de tous les groupes armés qui ne sont pas membres de la Coordination et de la Plateforme. « Les dispositions sécuritaires disent qu’en cas de patrouilles mixtes, seuls les éléments des FAMAS, la Plateforme et la CMA doivent être armés à l’intérieur de la ville. Donc toutes les autres parties armées doivent se cantonner et laisser la ville entre les mains de la patrouille mixte qui est la disposition indiquée dans l’accord pour sécuriser la ville », déclarait Brahim Ould Sadati de la CMA.

Cependant, les groupes armés (CPA, CMFPR2, le MPCA et l’EFPA) opposés à l’entrée des combattants de la CMA dans la ville de Gao dans le cadre de la mise en route des patrouilles mixtes, reconnaissent avoir reçu du gouvernement et de la médiation une offre pour commencer le processus. «Ce n’est plus le blocage, la situation s’est détendue, une offre a été faite par le gouvernement et la médiation pour permettre l’inclusion nos mouvements signataires et nous avons fait des propositions qui ont été déposées. Une fois que nos combattants auront été appelés au regroupement, je crois qu’il n’y aura plus de problème », précise, Mohamed Ousmane Ag Mohamedoun, secrétaire général de la CPA. « C’est un blocage dans la légalité. Il s’agit des mouvements armés signataires de l’accord qu’on a voulu exclure des patrouilles mixtes. Ça c’est impossible. Ils ont le droit de participer à ce processus, c’est une revendication de leur droit. Ce ne sont pas de nouveaux acteurs ou des intrus », a-t-il ajouté.

Officiellement la rupture semble consommée entre les groupes dissidents de la CMA. Dans un communiqué rendu public le 2 janvier dernier. Le Congrès pour la Justice dans l’Azawad (CJA)  et le Mouvement pour le Salut de l’Azawad (MSA), ont décidé d’unir leur force pour participer aux patrouilles mixtes. «Le sens de notre combat consiste à une insertion  effective de nos mouvements dans tous les organes de mise en œuvre de  l’Accord, notamment dans le CSA, ses 4 sous-comités, le CTS, DDR, CNRSS, les autorités intérimaires », souligne le communiqué conjoint des ces mouvements.

Dans une récente déclaration, le président du MSA, Moussa Ag Acharatoumane, avait souligné que son mouvement a envoyé depuis le 26 décembre dernier plus de 30 pick-up en hommes et en armes à Gao. «Cette force n’est pas là pour faire de la provocation, mais prendre part aux patrouilles mixtes pour une mise en œuvre diligente de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger », explique-t-il.

 


Patrouilles communes, répétition générale avant les mixtes ?

Samedi dernier, une patrouille commune regroupant forces armée maliennes, barkhane et membres de la plateforme a été organisé à Gao en vue de mieux sécuriser les zones du Nord et de préparer au mieux les futurs patrouilles mixtes.

Cette patrouille vise à instaurer un climat de confiance entre les différentes forces présentes au Nord du Mali. « Devant la recrudescence des attaques, il fallait mettre en place des patrouilles coordonnées avant que celle prévue par l’Accord ne soit effective. Non seulement nous quadrillons plus de zones mais il y’a aussi un véritable travail d’équipe qui peut dissuader beaucoup de groupes de commettre des attaques » se félicitait un membre des forces Barkhane.

La MINUSMA, elle n’a qu’un rôle d’observateur en ce qui concerne ces patrouilles. La porte-parole de la mission onusienne à indiquer que la MINUSMA ne fait qu’assister et n’est pas partie prenante. Devant la lenteur de la mise en œuvre du mécanisme opérationnel de coordination (MOC) certains signataires de l’Accord ont pris les devants. Le gouverneur de la région de Gao Seydou Traoré a justifié ces patrouilles : « nous avons réfléchi ensemble avec les forces partenaires Barkhane, la Minusma et quelques mouvements qui sont sur place pour essayer de mettre en place un système de sécurisation. Cela permettra aux populations d’être rassurée en nous voyant tous ensemble».

Pourtant à l’issue dernière réunion du comité de suivi de l’accord (CSA), le chef adjoint de la MINUSMA David Koen annonçait l’effectivité prochaine des patrouilles mixtes dans la seule région de Gao : « 6000 combattants vont commencer les patrouilles mixtes à Gao dans quelques semaines » précisait-il. Le 5 et 6 octobre dernier, une ronde avec cette fois-ci des éléments de la CMA a été organisée dans la région de Ménaka à l’initiative de son gouverneur. Depuis la situation a évolué avec notamment la mort de Cheick Ag Haoussa dont le mystère demeure toujours et plusieurs fragmentations au sein de la CMA qui ont conduit à la création de nouveaux groupes en contradiction avec les décisions prises par le mouvement.

 

10ème  session du CSA : Large convergence de vue des participants

C’est dans un climat de sérénité et surtout de compréhension mutuelle qu’ont pris fin les travaux de la 10ème  session du Comité de suivi de l’Accord d’Alger, tenus au CICB du 25 au 26 juillet dernier. Les participants ont eu une convergence de vue sur les points qui étaient à l’ordre du jour. En ce qui concerne la situation de Kidal, les groupes armés ont décidé de laver leur linge sale entre eux.

Le week-end passé avait été émaillé par des rumeurs les plus folles sur un clash autour de la 10ème session du CSA, vue la tension entre les groupes armées signataires de l’Accord. Malgré cette forte tension qui planait sur le processus, les travaux se sont bien déroulés et les divergences de vue sur les deux principaux points qui étaient  à l’ordre du jour ont été traitées à la satisfaction générale des participants. Il s’agit du mécanisme et les modalités pratiques de la mise en place des autorités intérimaires, le Mécanisme opérationnel de coordination (MOC).  « Les choses se sont bien déroulées, il n’y a pas eu de problèmes majeurs, les points qui étaient sur la table de discussion ont été traités d’un commun accord dans l’intérêt général de chacune des parties », explique Inhaye Ag Mohamed, Secrétaire permanent de la commission nationale de mise en œuvre de l’Accord d’Alger.

Pour la mise en pratique des patrouilles mixtes dans le cadre du MOC, le gouvernement et les groupes armés se sont mis d’accord pour commencer par la région de Gao où les véhicules ont déjà été mis à disposition. Un avis partagé par les groupes armés, faisant un sursaut à leur exigence de démarrer les patrouilles dans les cinq régions du Nord. « Nous avons accepté d’aller avec les moyens du bord, en attendant que le gouvernement et les partenaires techniques et financiers mobilisent des moyens pour l’opérationnalisation du MOC dans les autres régions », souligne Mamadou Djéri Mali de la CMA.  Concernant l’installation des autorités intérimaires, il y avait des divergences entre les deux camps. Le gouvernement voulait que celles-ci soient mise en place sans tenir compte du calendrier de déploiement des patrouilles mixtes dans le cadre du MOC.

Alors que pour les groupes armés cet aspect sécuritaire est un préalable à l’installation desdites autorités. « Là également, une issue favorable été trouvée  aux termes des discussions. Nous sommes convenus de faire des sensibilisations constantes, tous ensemble, gouvernement, CMA et plateforme pour d’abord afficher notre volonté commune d’aller de l’avant et en même temps motiver la population pour une adhésion massive », ajoute M. Maiga.  Dans un communiqué ayant sanctionné les travaux, le président du CSA, Ahmed Boutache a salué les résultats de la Commission ad hoc, mise en place par les parties chargées de réfléchir l’opérationnalisation du MOC et des patrouilles mixtes.