Mali : Ils feront la Une en 2017

2017 promet d’être riche en événements au Mali, quel que soit le domaine de la vie socio-économique et politique. Chacune de ces personnalités va marquer à sa façon l’actualité de l’année qui arrive.

Economie : Moussa Ismaïla Touré, « Monsieur Investir »

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Le Directeur Général de l’Agence pour la promotion des investissements (API) sera au cœur de l’actualité en 2017. Alors que le Mali mise sur un retour des partenaires économiques mais aussi sur l’investissement interne pour mener à bien ses projets de développement, l’ancien arbitre international de basketball, et ancien cadre de Coca Cola, en poste à l’API depuis février 2015, met toute son expertise en management et développement des affaires, entre autres, pour attirer ceux qui s’intéressent au Mali et à son potentiel, essentiellement dans les secteurs de l’agriculture, l’agro-business, les infrastructures, ou encore l’élevage. Pour ce faire, l’équipe de « Monsieur Investir » prévoit notamment la publication en janvier d’un Guide Investir Mali, la tenue en septembre d’un Forum international à Bamako, et la mise en place d’une stratégie de communication pour changer l’image véhiculée par le pays hors de ses frontières. Pour réussir ces challenges, Moussa Ismaïla Touré entreprend en parallèle une restructuration de l’API, qui devrait la rendre plus agile et plus efficace.

Politique : Moussa Mara peut-il rebondir ?

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En cette fin d’année 2016, l’actualité politique place Moussa Mara sous les feux de la rampe.  L’ancien Premier ministre, président du parti Yèlèma, créé en juillet 2010, et candidat malheureux à la présidentielle de 2013 avec 1,5% des voix, est mis en cause dans « les évènements de Kidal » de mai 2014. Les conclusions du rapport de la commission d’enquête parlementaire, le tiennent responsable des attaques atroces contre les symboles de l’État (les forces armées maliennes et de sécurité, l’administration et les édifices publics). La commission a demandé à ce qu’il soit traduit devant la Haute cour de justice. « Son éventuel procès aura besoin d’une longue instruction, au minimum deux ans, dépassant largement le reste du mandat d’IBK », explique un juriste. Comment le candidat déclaré pour la mairie du District de Bamako et probable candidat pour la présidentielle de 2018, va-t-il gérer cet éventuel rallye judiciaire ? Qui connaît l’homme peut parier qu’il a les capacités de se défendre, voire d’en faire un argument de campagne.

Sécurité : Alghabass Ag Intalla, le vent du nord

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Il sera certainement de ceux qui souffleront le chaud et/ou le froid sur le processus de paix et particulièrement l’aspect sécuritaire de sa mise en œuvre en 2017. Alghabass Ag Intalla, secrétaire général du HCUA, a repris la présidence tournante de la CMA pour six mois, succédant à Bilal Ag Chérif, secrétaire général du MNLA. Ce Touareg Ifoghas fut député de Kidal pendant deux mandats et connaît bien les rouages de la politique malienne. Ses liens avec les notabilités locales et son réseau étendu aussi bien au Mali qu’ailleurs dans le monde, devraient permettre à celui qui croit en la négociation, d’être l’homme du dialogue qui pourrait redynamiser la mise en œuvre de l’Accord. Sa première action en tant que président ne s’est pas fait attendre, puisque, dans un communiqué en date du 19 décembre, il a annoncé suspendre la participation de la CMA au Comité de suivi de l’Accord (CSA) et a appelé à une rencontre urgente de haut niveau avec la médiation internationale. « Un moyen de pression », dit-on dans son entourage, pour sortir « la partie gouvernementale de sa léthargie » et faire avancer l’Accord.

Société : Ousmane Madani Chérif Haïdara, à la barre en 2017

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Fin 2016, il aura, à l’occasion du Maouloud, montrer toute l’étendue de sa popularité au Mali et au-delà. En remplissant le stade du 26 mars de fidèles venus du monde entier (150 000 personnes selon d’Ansar Dine International) pour écouter son prêche et surtout en affichant cette image de rassembleur avec autour de lui les leaders politiques et religieux de tout bord, au premier rang desquels le président de la République, Ousmane Chérif Madani Haïdara s’est définitivement posé en acteur incontournable de la vie sociale malienne. Sortant bien souvent de son rôle de religieux, il s’est investi dans plusieurs causes humanitaires mais aussi dans des missions de bons offices, à l’instar de celle qui le mettra à la une en 2017. Il est en effet cité à comparaitre dans le « procès Sanogo ». Il y sera en tant que témoin du ministère public, lui qui était en 2012, intervenu auprès de la junte pour obtenir la libération des ministres emprisonnés après le coup d’État.

Sport : Djeneba N’Diaye, graine de championne

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Pour aspirer à la victoire finale de son Afrobasket 2017, l’équipe du Mali aura sûrement besoin de Djeneba N’Diaye. À seulement 19 ans, la meneuse du Djoliba A.C a déjà tout d’une grande, et son jeu ne fait que se bonifier au fil des rencontres. Du haut de son 1m67 et de ses 63 kg, la jeune athlète possède des qualités de perforation qui lui permettent de mettre à mal les défenses les plus hermétiques. Elle fait également preuve d’esprit d’équipe, faisant briller ses coéquipières. Véritable tireuse d’élite, elle peut prendre feu, enchaîner les paniers et changer le cours d’un match. Championne du Mali avec les dames du Djoliba A.C cette saison, la native de Medina-Coura possède un palmarès déjà bien fourni. Elle a remporté tous les trophées Afrobasket au sein des catégories jeunes du Mali, avec en prime les titres de MVP et de meilleure marqueuse. « Le basket est ma passion, mon plaisir, ma vie. Je n’ai eu que des moments de plaisir depuis le début de ma carrière », s’enchante-t-elle.

Culture : Dawala rythme le Mali

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Le « Wati-Boss » qui n’est plus à présenter du haut de ses seize années d’expérience dans le showbiz, continue d’entreprendre. Badiri Diakité alias Dawala s’occupe aujourd’hui entre autres des carrières de The Shin Shekai, Black M, Lefa ou encore Maître Gim’s, dont le concert à Bamako clos en beauté l’année 2016. Après la musique, c’est dans le cinéma que le Franco-malien s’est lancé cette année en produisant « La Pièce », un long métrage sorti en octobre dernier et premier film français distribué par la major américaine Sony Music. Alors qu’on annonce l’ouverture dans les prochains mois de son studio de production aux standards européens à Bamako, c’est à Bercy, grande salle de spectacle parisienne, qu’il donne rendez-vous au public le 23 septembre 2017 pour un méga concert. Fidèle au concept du célèbre chanteur sénégalais Youssou Ndour, la grande soirée « Le Mali à Bercy », organisée à l’occasion de la célébration de la fête de l’indépendance, réunira sur scène plus d’une dizaine d’artistes phares de la scène malienne.

 

Culture: Ils nous ont quitté en 2016

L’année qui s’achève emporte avec elle plusieurs illustres représentants du monde de la culture. 

Teneman Sanogo

Une onde de choc. C’est ce que la mort de Teneman Sanogo mieux connu sous le nom « Lassidan » a provoqué. Décédé le dimanche 4 décembre, à 53 ans des suites du diabète, le comédien aux multiples talents étaient de tous les spots publicitaires.Il jouait très souvent la voix de la raison depuis près de 20 ans. Il fut élevé au grade d’officier de l’ordre national à titre posthume par le chef de l’Etat.

Kadia Lelé

Le 18 septembre, la cantatrice dogon Kadia Lelé tirait sa révérence dans la fleur de l’âge. A 43 ans, la chanteuse lâchait son dernier soupir après un malaise survenu au Cameroun.

Malick Sidibé

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En avril, le pays perdait l’une de ces vitrines. Le photographe Malick Sidibé âgé de 80 ans s’éteignait dans la capitale. Surnommé « l’œil de Bamako » il était l’un des plus grands artistes que le pays ait connu. Immortalisant la classe populaire malienne, il a été le premier africain à recevoir le prestigieux prix international Hasselblad qui récompense chaque année les photographes ayant effectué un travail remarquable.

Michel Galabru

Le principal acolyte du légendaire Louis de Funès, a paisiblement passé l’arme à gauche durant son sommeil le 2 janvier. Âgé de 93 ans, le comédien était surtout connu pour son rôle de l’adjugeant Gerber de films les gendarmes. « Il nous a fait rire pendant près de trois décennies, c’est un immense talent qui vient de s’en allé » témoignait le président de France, François Hollande.

David Bowie

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La première grande star à s’en allé en 2016 fut David Bowie. Le 10 janvier, c’est avec effroi que des millions de fans du fantasque chanteur apprennent la nouvelle de sa mort. Artiste controversé par ses excès notamment par le biais de son alter ego Ziggy Stardust il décède d’un cancer du foie à 68 ans deux jours seulement après la sortie de son nouvel album.

René Angeli

Son nom est indissociable de celui de sa femme Céline Dion. Il restera dans l’histoire comme celui qui aura découvert et encadré la talentueuse chanteuse québécoise.  Il décède le 14 janvier à 78 ans. Les autorités québécoises lui rendent hommage en organisant des funérailles nationales.

Alan Rickman

Les amateurs d’Harry Potter le pleurent encore. L’interprète de l’énigmatique professeur Severus Rogue a succombé à un cancer du pancréas à 69 ans.L’acteur britannique était considéré comme l’un des meilleurs de sa génération. « C’est nouvelle qui me laisse sans voix, j’ai crée le personnage certes mais c’est lui qui lui a donné vie » s’émouvait J.K. Rowling, l’auteure des aventures du petit sorcier.

Glenn Frey

Le mythique guitariste et fondateur du groupe Eagles s’est éteint le 18 janvier. Propulsé au rang de star après la sortie de leur album ‘’Hotel California’’ en 1976, Frey est mort à 67 ans des suites d’une pneumonie.

Papa Wemba

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Le roi de ‘’rumba congolaise ‘’  est mort sur scène le 24 avril lors du festival d’Anoumanbo à Abidjan. Le chanteur congolais véritable icone en Afrique avait 66 ans.« La fête est gâché, le grand frère nous a quittés mais nous devons continuer à avancer je crois que c’est ce qu’il aurait voulu » a précisé Asalfo, chanteur du groupe Magic System.

Prince

Le 21 avril, le chanteur Pop Prince est retrouvé mort dans un des ascenseurs de sa propriété. Le chanteur est mort à 57 ans d’un arrêt cardiaque provoqué par une overdose de médicaments. Artistes aux multiples talents, son décès a suscité d’énormes émois dans le monde.

Georges Michael

L’ironie du sort a voulu que le célèbre chanteur britannique meure un 25 décembre. Lui qui avait composé la chanson « Last Christmas » en 1984, a passé les derniers moments de sa vie un jour de Noel. Starisé au sein du duo Wham, il avait par la suite mené une brillante carrière solo, ses ventes d’album sont estimées à près de 100 millions de disques dans le monde.

Carrie Fischer

Alors que la saga Star Wars s’offre une seconde jeunesse, les fans de la saga intergalactique pleurent leur princesse Leia. L’actrice est décédée hier des suites d’une attaque cardiaque à 60 ans. Elle venait de terminer le tournage du huitième volet de la saga, attendu pour décembre 2017.

 

 

 

 

Et Copa barrit…

Non, la génération maudite n’existe pas! Mais son icône ne sera pas Didier Drogba, emblématique capitaine. Non, ce sera Boubacar Copa Barry, gardien critiqué et buteur providentiel de cette finale qui a enfin donné le trophée à  la Côte d’ivoire, 23 ans après. De Marcory à  Bata, un souffre-douleur devenu héros Né le 30 décembre 1979 à  Marcory (Abidjan, Côte d’Ivoire), Copa Boubacar Barry est d’origine guinéenne. Il débute très tôt le football dans les rues des quartiers de la capitale. Recruté par l’Asec Mimosas, dès son plus jeune age, ce n’est qu’en 1999 que débute réellement sa carrière en tant que gardien de but. Il signe son premier contrat professionnel avec l’Asec Mimosas d’Abidjan. En novembre 2001, il signe son entrée dans la sphère internationale en rejoignant Rennes, et depuis 2007 il évolue au club du Sporting Lokeren en Belgique avec lequel il remporte la coupe de Belgique en 2012 et 2014. Depuis 2000, il est régulièrement appelé en équipe nationale ivoirienne (83 sélections). Il dispute notamment trois Coupes du monde en 2006, 2010 et 2014. Mais son histoire avec la sélection n’a pas été des plus tranquille. Parfois sous-estimé, jugé comme l’un des maillons faibles des « à‰léphants » ivoiriens, contesté, critiqué, presque mal-aimé dans son pays, alors qu’il fait l’unanimité auprès de ses coéquipiers qui le considèrent comme un guide, le portier des Eléphants ne devait même pas jouer cette finale. Doublure de Gbohouo depuis le début de l’épreuve, il n’a dû sa titularisation qu’à  la blessure du numéro un habituel, la veille, lors du dernier entraà®nement. Avec cette deuxième coupe et son comportement sur et hors du terrain, Copa Barry efface un passé qui n’ pas toujours été facile pour lui. «J’ai été critiqué, mais je suis capable de progresser. Je ne suis pas grand par le talent, ni par la taille, mais J’ai envie de progresser, J’ai travaillé pour l’équipe. Le foot m’a permis de voyager, il n’y a pas de place pour tout le monde ; mais il y a la place pour le travail. Dieu m’a récompensé», a-t-il déclaré en larmes, à  l’issue de cette partie qui l’a littéralement fait rentrer dans l’histoire.

Les hommes et les femmes de l’année (2)

Soumaà¯la Cissé ou la galanterie politique  Le lundi 12 août 2013 fera date dans les annales de la politique malienne. Ce jour, lendemain du second tour de la présidentielle, le candidat de l’Union pour la République et challenger de IBK au scrutin présidentiel, Soumaà¯la Cissé a créé la sensation en se rendant au domicile de son challenger Ibrahim Boubacar Keita à  Sébénicoro à  21 heures pour lui adresser ses félicitations alors que tout le monde attendait les résultats officiels. Les images de Soumi et sa famille dans le salon d’IBK, une atmosphère bon enfant, ont séduit plus d’un à  travers le monde. Cette galanterie politique de l’ancien président de la Commission de l’Union monétaire ouest-africaine aura sans doute contribué à  dissiper les craintes qui planaient sur un scrutin considéré à  hauts risques pour certains médias occidentaux. Le 24 novembre dernier, il se fera élire dès le premier des législatives dans la circonscription électorale de Niafunké. On lui prête d’ores et déjà  le titre du futur chef de l’opposition au régime d’IBK. Fatoumata Diawara chante pour la paix En lançant le projet de faire une chanson avec une quarantaine d’artistes maliens dans le cadre d’un appel à  la paix pour le peuple malien, la chanteuse, Fatoumata Diawara lance un vrai cri de C’œur. La chanson s’intitule « MALIKO » et réunit plusieurs voix maliennes comme Toumani Diabaté, Amadou et Mariam, Oumou Sangaré, Bassékou Kouyaté, Koko Dembélé, Tiken Jah Fakoly etC’…. Le lancement a eu lieu le 17 janvier 2013 au Palais de la culture de Bamako. Le choix de cette date n’est pas fortuit et correspond à  l’attaque de Ménaka, le 17 janvier 2012. Ainsi les artistes voulaient que le peuple sache, qu’ils sont bien là  pour le Mali et le seront toujours. Le message principal véhiculé à  travers cette chanson « MALIKO » était de susciter l’esprit patriotique en chacun de nous. Avec une diversité culturelle qui réunit toutes les classes d’âge de la chanson malienne, les artistes n’ont pas manqué de remercier tout particulièrement le Président Français François Hollande qui n’a pas hésité à  mettre la force de frappe française dans le but de reconquérir le nord. « Nous avions le devoir de soutenir notre pays, à  travers cette chanson. Nous artistes, ne pouvons pas rester indifférents à  ce qui se passe au Mali et devons aider à  restaurer l’esprit patriotique. l’image du Mali a trop été salie, écornée, alors que nous sommes un grand pays et de grands hommes ». Boukary Daou, journaliste symbole Directeur de publication du quotidien privé « Le Républicain », il a été emprisonné près d’un mois pour avoir publié une lettre attribuée à  des soldats, dénonçant les avantages financiers accordés par le président de la transition Dioncounda Traoré au capitaine Sanogo, à  l’origine du coup d’Etat du 22 mars 2012. Boukary Daou a d’abord été retenu par la sécurité d’Etat du 6 au 14 mars 2013, avant d’être transféré à  la Brigade d’investigation judiciaire du 14 au 18 mars. Ensuite, il a été inculpé pour incitation aux crimes et délits et publication de fausses nouvelles. Suite à  cette inculpation il a été incarcéré à  la Maison Centrale d’Arrêt de Bamako o๠il a été détenu jusqu’au 2 avril, date à  laquelle il a obtenu une liberté provisoire. La procédure engagée contre lui a été déclarée « nulle », mardi 30 avril 2013, par le tribunal de la commune IV de Bamako. Les organisations nationales et internationales de presse ont joué un rôle important dans sa libération en se mobilisant massivement. Bert Koenders, le géant de la Minusma Le Néerlandais Bert Koenders est le Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU pour le Mali et chef de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) depuis le 1er juillet 2013. Auparavant, M. Koenders a été le Représentant spécial des Nations Unies pour la Côte d’Ivoire et Chef de l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) entre le 1er septembre 2011 et le 4 juin 2013. Fort de plus de 25 ans d’expériences en affaires internationales, M. Koenders a assuré en 2011, la co-présidence du 4ème forum du Groupe de travail de haut niveau sur l’efficacité de l’aide. De 2007 à  2010, dans le cadre de ses fonctions de ministre néerlandais de la Coopération et du Développement, il a participé à  des initiatives de support à  la paix en Afghanistan, au Burundi, au Tchad, au Soudan et en République démocratique du Congo. Il est décrit comme pragmatique, résolu et efficace et réputé pour mettre en œuvre ce qu’il décide. En octobre dernier, il s’est dit déçu du faible soutien international face à  la crise humanitaire qui touche le pays et déploré le manque de moyens de troupes de la Minusma. Sa délicate mission consiste à  encourager le dialogue entre Bamako et le MNLA Ghislaine Dupont et Claude Verlon, deux journalistes victimes du désert de Kidal Ils étaient venus au Mali dans le cadre de la grande opération spéciale que préparait RFI les 7 et 8 novembre à  Bamako. Ils étaient heureux à  l’idée de faire des sujets sur la réconciliation nationale en se rendant à  Kidal. Le samedi 2 novembre, au sortir d’un entretien au domicile d’Ambéry Ag Ghissa, membre du MNLA, ils ont été enlevés par des hommes armés. l’alerte sera vite donnée après leur enlèvement malheureusement, leurs corps sans vie ont été retrouvés à  12 kilomètres du lieu du rapt. C’est la stupeur dans le monde de la presse. C’est la première fois que des journalistes sont tués au Mali.  » On a tellement bossé dessus, on voulait montrer que les populations du Nord Mali sont pour la paix et l’unité », confie leur collègue Christine Muratet lors de la cérémonie funèbre organisée avant le rapatriement de leurs corps à  Paris o๠ils ont été décorés à  titre posthume par le président Ibrahim Boubacar Keita. La date du 2 novembre a été décrétée par les Nations Unies, Journée internationale pour la protection des journalistes. Mohamed Ag Intallah : Un Touareg amoureux de la paix ? «Â Le premier objectif C’’est d’abord la réconciliation des Azawadis entre eux, puis de ceux-ci avec Bamako. Je me limite là  car, ces derniers jours, des femmes ont manifesté, nous accusant de vouloir faire revenir le Mali dans l’Azawad… Nous avons un bébé, le HCA, qui vient de naà®tre, il faut le laisser respirer et grandir ». C’’est en ces mots que Mohamed Ag Intalah définissait à  l’hebdomadaire Jeune Afrique le 8 mai 2013, les objectifs du Haut conseil pour l’unité de l’Azawad(HCUA) qu’il avait créé six jours plus tôt. Fort de son appartenance à  la famille du respecté et très influent Aménokal (chef coutumier), Intallah Ag Attaher, le transfuge du Mouvement pour la libération de l’Azawad(MNLA) a beaucoup contribué à  fédérer les différentes factions rebelles en une seule entité avant de les convaincre à  abandonner toute velléité indépendantiste. Preuve de sa grande influence dans la capitale des Iforas : il a passé haut la main dès le premier des législatives dans la circonscription électorale de Tin-Essako sous les couleurs du parti présidentiel, le Rassemblement pour le Mali(RPM). Amadou Haya Sanogo, la descente aux enfers… Enfant de Ségou, Abba pour les intimes, le capitaine Amadou Sanogo est sorti de la cuisse de Jupiter pour parler à  ses compatriotes un matin du jeudi 22 mars 2012. Ancien professeur d’anglais au Prytanée Militaire de Kati, instructeur à  l’EMIA de Koulikoro, le putschiste en chef devait depuis belle lurette, se retrouver entre les mailles de la justice suite aux événements tragiques de l’EMIA. Hasard du calendrier, il sera le successeur non désiré d’Amadou Toumani Touré qui avait publiquement promis sa radiation des rangs des forces armées maliennes. Durant son éphémère règne à  la tête de l’Etat malien, il n’a pas su rallier les américains qui l’ont accueilli et formé cinq années durant à  sa cause. Bousculé, asphyxié par les bailleurs de fonds et décrédibilisé par une chasse aux sorcières inopportune, le capitaine eut du mal à  tenir la dragée haute. Il rend le pouvoir après avoir étrenné ses étoiles de Général dans le sang. La détermination du ministre de la défense et du juge Karembé associé à  la pression des organisations de défense des droits de l’homme et des familles éplorées lors du coup d’Etat auront finalement eu raison de lui. Le Général -putschiste risque de se noyer dans une fosse de détails qu’exhibent ses détracteurs dont entre autres Didier Dakouo. On l’appelle Chato! Elle a été la seule dame à  inscrire son nom dans les annales de la présidentielle historique du 28 juillet 2013. Mme Haà¯dara Aissata Alassane Cissé, député de Bourem et femme d’affaires, a été la seule candidate à  ce scrutin. Elle a pu bénéficier de l’aura qu’elle a acquise en défendant la cause de l’indépendance et de l’intégrité du Mali pendant l’occupation djihadiste. On a vu tout au long des mois précédant l’élection, faire le tour des plateaux de télévision, des chancelleries internationales. Avec un score pas si ridicule que cela(0,75%), surtout au regard de ce que les vieux renards de la politique ont engrangé, on peut dire que Chato aura réussi son pari. Sa popularité n’a d’ailleurs pas été démentie puisqu’elle fait partie des rares députés à  avoir été reconduits, et cela dès le premier tour. Youssouf Tata Cissé, une bibliothèque qui brûle « En Afrique, un vieillard qui meurt est une bibliothèque qui brûle » écrivait Amadou Hampaté Ba. Cet ethnologue et historien malien, spécialiste de la littérature orale du Mali et auteur de nombreux ouvrages portant sur ce sujet était un fin connaisseur des traditions orales. Il fut chercheur au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et enseigna à  la Sorbonne. En 1973 il a soutenu à  l’à‰cole pratique des hautes études (Paris) une thèse dirigée par Germaine Dieterlen, intitulée « Un récit initiatique de chasse Boli-Nyanan ». Il consacre une grande partie de sa vie à  la découverte, à  l’étude et à  la préservation du savoir transmis par tradition orale en Afrique de l’Ouest, en coopération avec Wa Kamissoko, nwâra (spécialiste des traditions) et djali (griot) malien. Chercheur au CNRS et professeur à  la Sorbonne, Youssouf Tata Cissé était un grand spécialiste des mythes et légendes du Mali. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages dont deux de référence : « La grande geste du Mali, des origines à  la fondation de l’empire » (1988) et « Soundjata, la gloire du Mali », publiés aux éditions Karthala. Il s’est éteint le 10 décembre 2013 à  Paris. Assétou Diakité, capitaine victorieuse des aiglonnes basketteuses C’’est désormais coqueluche de l’équipe junior de Basket Ball féminine. Assétou Diakité, capitaine et ses coéquipières ont remporté l’Afrobasket féminin junior à  Maputo. Cette victoire des moins de 16 ans les a bel et bien inscrit dans l’histoire alors que le Mali peine à  remporter d’autres trophées continentaux. C’est donc une petite lueur d’espoir qui s’est profilé cette année trop marquée par la politique. l’exploit des cadettes basketteuses, hargneuses sur le terrain, a même adouci les esprits surchauffés par la sortie de crise. Pour leur rendre l’honneur qui leur était du, le président Ibrahim Boubacar Keita et son premier ministre Oumar Tatam Ly, les ont reçu pour leur témoigner la reconnaissance de la nation entière. Ce trophée remporté par ces jeunes dames à  Maputo, a donné un nouvel élan aux sportifs maliens, qui sont attendus sur d’autres fronts. Bye bye Tata Madiba Le monde s’y attendait, le monde n’en a pas moins pleuré. Nelson Mandela, le premier président noir d’Afrique du Sud, héros majeur du 20ème siècle, nous a quitté le 5 décembre 2O13. Après plusieurs années de lutte contre la maladie, Tata Madiba, l’ancien boxeur, a raccroché définitivement ses gants. De son combat non violent contre l’Apartheid à  la lutte armée, de ses années de prison à  Roben Island à  son mariage avec Winnie Mandela, l’histoire du « père de la Nation Arc-en-Ciel » aura été celle d’un combattant inlassable, d’un exemple pour tous ceux qui se disent épris de paix, de justice et d’équité. C’est bien un héros interplanétaire et intergénérationnel qui a été conduit en terre le 15 décembre, après avoir reçu un hommage unanime. L’Afrique du Sud et le monde garderont vivant son héritage, en continuant à  faire la promotion de ce « vivre ensemble » dont Mandela aura été le chantre incontesté.

Ils ont marqué l’année 2012 1/2

Amadou Haya Sanogo : Ah non mon capitaine ! Il est incontestablement l’homme de l’année. Pour avoir renversé le président Amadou Toumani Traoré, le 22 Mars, le capitaine Sanogo est entré dans les pages de l’histoire malienne. Inconnu jusqu’à  ce 21 Mars o๠il est apparu sur les écrans de la télévision nationale pour dissoudre les institutions maliennes et autoproclamer le CNRDRE, Amadou Haya Sanogo, traà®nait une mauvaise réputation au Prytanée militaire de Kati, la ville garnison à  15km de Bamako. Si la légende raconte qu’on serait venu le chercher dans un bar pour mener la mutinerie du 21 Mars qui devint un coup d’Etat, une version plus raisonnable, prête à  cet homme un passé agité. Un parcours somme toute banal, avant le quart d‘heure de gloire. D’ethnie sénoufo, ce jeune capitaine de 40 ans décrit comme peu bavard a fréquenté les académies militaires de Kati au Prytanée et l’Ecole militaire interarmes de Koulikoro. Ensuite professeur d’Anglais au même Prytanée, il en sera renvoyé avant de suivre des formations aux Etats-Unis, à  la base des Marines de Quantico en Virginie. l’affaire du bizutage de l’EMIA de Koulikoro o๠il était instructeur reste une part d’ombre dans sa carrière. Là  cinq élèves officiers ont trouvé la mort à  l’école militaire Interarmes de Koulikoro(EMIA) des suites de sévices corporels brutaux. Sanogo n’a pas directement été impliqué dans les faits, mais il figure parmi les militaires qui ont été renvoyés puisque tout le personnel d‘encadrement, dont il faisait partie, a été sanctionné. Marié et père de trois enfants, le capitaine Sanogo, dès le lendemain du Putsch, affirmait n’avoir jamais préparé ce coup de force, fruit du hasard selon lui… Mais son influence reste permanente sur la transition, ses apparitions télévisions plaisent ou agacent, et son avis et son avis compte sur la mobilisation de guerre et même si le militaires doivent rester dans les casernes, C’’est encore lui a fait tomber Cheick Modibo Diarra ce 11 décembre, après ATT… Le capitaine Sanogo qui ne cache plus ses ambitions présidentielle, si le peuple malien, lui en donne l’occasion, n’a en tout cas pas dit son dernier mot ! ATT, celui qui a tout perdu Parce qu’il était à  quelques encablures du port et gérait les patates chaudes en attendant de les passer à  son successeur que sa chute fut plus dure. Nombreux sont ceux qui l’accusaient depuis des mois de vouloir par tous les moyens se maintenir au pouvoir à  quelques mois des élections générales du 29 Avril 2012. Et même de se servir de la crise au nord pour en créer les conditions. La réception des femmes de militaires, les explications « vaseuses » face à  leur colère et incompréhension, la fuite du Palais de Koulouba, les cachettes dans Bamako et l’exil forcé au Sénégal, la lettre de démission et la demande de pardon… telles sont les images que l’on retiendra d’Amadou Toumani Touré en 2012, sa dernière année à  la tête du Mali. Ses défenseurs exhibent son bilan en termes d’infrastructures et d’action sociale, ses détracteurs la corruption et tous les maux de la société qui ont explosé pendant ses dix années de règne. ATT le grand le démocrate est sorti de l’histoire du Mali comme il y était entré, après un coup d’Etat. Dioncounda Traoré : Le coup du destin Beaucoup de Maliens ne pariaient pas sur le Pr Dioncounda Traoré, candidat du parti majoritaire ADEMA, pour les élections qui devaient se tenir en 2012. On le caricaturait comme pusillanime et sans charisme. Le destin en a décidé autrement. Il était écrit quelque part que le nom du septuagénaire devait figurer dans la photo de famille des Présidents de l’histoire du Mali. Même sans élections, le professeur de Mathématiques est parvenu à  occuper le très convoité fauteuil de Président du Mali. Une possibilité à  lui offerte par la Constitution malienne en sa qualité de Président de l’Assemblée nationale. La présidence par intérim ne sera pas un long fleuve tranquille pour lui. Elle est marquée par une forte contestation d’une partie de la classe politique favorable au putsch du 22 mars qui le voit comme une imposition de la CEDEAO. Au terme de l’intérim de 40 jours, il est désigné pour diriger la transition d’une période d’un an. C’’est le tollé du côté des défenseurs du putsch qui, en représailles, vont l’agresser, le 21 mai, dans son bureau à  l’issue d’une marche de la COPAM. C’’est paradoxalement cet évènement qui lui confère la légitimité qui lui faisait auparavant défaut. De retour fin juillet à  Bamako après deux mois en soins à  Paris, il rentre pleinement dans son rôle de Président de la Transitin. La nomination d’un nouveau Premier Ministre, après le débarquement manu militari en fin d’année de Cheick Modibo Diarra, assied encore un peu plus son autorité. A côté de celle du capitaine Sanogo. Cheick Modibo Diarra: De la terre à  la lune à  la terre… Cheick Modibo Diarra. Quasi unanimement, les Maliens pensent qu’il n’aurait jamais dû entrer en politique. A l’annonce en début d’année de sa candidature à  la présidentielle, sous le sceau du parti Rpdm ( Rassemblement pour la démocratie), lancé le 6 Avril 2011, tous ont pointé son manque d’expérience. Son aura de grand intellectuel et de fils du Mali reconnu et apprécié à  travers le monde en a pourtant fait un candidat de choix pour le poste alors très convoité de Premier Ministre de la transition. Sa fraà®cheur en politique et le fait qu’il n’avait jamais participé à  la gestion de l’Etat plaidait en sa faveur. Mais la tentative a échoué. Après avoirs des mois durant cristallisé la frustration de la population qui ne voyait rien venir en termes de solutions à  la crise, et de la classe politique qui lui reprochait de céder au népotisme et à  la gabegie, C’’est de nuit qu’il est débarqué de l’attelage, forcé de démissionner par la junte qu’il s’était mis à  dos le 11 décembre 2012 au Mali. Le « navigateur interplanétaire » aurait peut-être mieux fait d’éviter la case « Bamako 2012». Zakiatou Wallet Halatine, une femme du Nord Ancienne ministre de l‘Artisanat et du Tourisme du Mali, cette femme d’origine touareg aura été sous les feux de l’actualité au lendemain des évènements du 22 Mars. En réaction au pillage de sa maison à  Kati par des éléments déchaà®nés favorables la junte, et contre les «Â  teints clairs » accusés d’avoir entraà®né la partition du pays, Zakiatou Wallet écrit une célèbre lettre au Président ATT. Dans cette missive, elle fustige le pouvoir d’ATT, son laxisme face aux communautés du nord ou au développement raté du nomans‘land nordique. Aussi, Mme Halatine appela ATT à  considérer les revendications et aspirations du peuple de l’Azawad, au moment o๠le Nord tombait aux mains des rebelles du MNLA : . «Â Le peuple de l’Azawad a droit à  une vie digne, responsable et paisible ; il ne fera l’économie d’aucun sacrifice pour y parvenir. Seul un dialogue sincère et respectueux, fondé sur une conscience collective de la nécessité de la paix et de la justice, permettra d’épargner à  nos peuples les affres d’une guerre de faibles. Un tel dialogue requiert humilité et lucidité », écrira-telle provoquant l’indignation d‘une part. Surtout, on lui reprochera d’avoir bénéficié des largesses de ce même régime qu’elle fustigeait dans sa lettre. Exilé en Mauritanie, avec sa famille, Zakiatou Wallet Halatine y a rejoint de nombreux membres du MNLA, un mouvement aujourd’hui défait par la prédominance des groupes islamistes au nord, comme Ansar Dine. Iyad Ag Ghali : de la rébellion à  l’occupation Iyad Ag Ghaly, rebelle touareg devenu terroriste islamiste… En s’alliant début 2012 avec le MNLA pour attaquer les principales villes du Nord Mali, celui que l’on a surnommé le « Renard du désert », a franchi une étape. A la tête du groupe islamiste Ançar Dine, il mène l’occupation du nord du Mali et a imposé la charia (loi islamique). Chef armé reconnu par ses pairs, Iyad, parti en Libye suite à  la grande sécheresse qui a frappé le Mali dans les années 70, y intègre la Légion verte de Kadhafi. En 1990, les Maliens le découvrent en meneur de la rébellion. Devenu incontournable dans les négociations pour la libération d’otages, il entretient des liens privilégié avec l’ex-président ATT qui le recevra à  plusieurs reprises à  Koulouba. La chute de ce dernier et le coup d’Etat qui a fragilisé le commandement de l’armée, lui offre une opportunité en or de prendre un pouvoir longtemps convoité dans le septentrion du pays. Aujourd’hui en négociations avec les autorités de Bamako pour trouver une sortie de crise, Iyad refuse pour l’instant de renoncer à  la charia et souhaite l’instauration d’une loi fondamentale basée sur le Coran. Lapidations, mains coupées, séances de flagellations publiques à  Gao, la charia d’Ansar Dine se veut radicale, avec à  sa tête des djihadistes à  la réputation obscure… Mahmoud Dicko : Une voix qui compte désormais La crise qui secoue le Mali aura permis de découvrir une autre qualité du très charismatique Président du Haut conseil islamique(HCI), Mahmoud Dicko. l’on se rappelle sa mission de bons offices pour trouver une solution pacifique à  la crise en tentant d’établir le contact entre le chef du groupe islamiste Ançar Dine, Iyad Ag Ghaly et les autorités maliennes. Agé de 58 ans, cet originaire de la région de Tombouctou, aujourd’hui aux mains des islamistes, est réputé pour son franc-parler qui l’amène à  rompre le silence très souvent pour se prononcer sur les maux dont souffre la société malienne. Le méga meeting des musulmans, organisé le 12 août dernier au Stade du 26 mars, a confirmé sa capacité mobilisatrice et l’a rendu encore plus populaire. Son objectif, donner du poids à  l’opinion des musulmans, largement majoritaires au Mali. Résultat : lors de la mise en place du gouvernement de large ouverture quelques jours plus tard, un portefeuille ministériel a été dédié aux Affaires religieuses et au Culte et est occupé par un membre du Haut conseil islamique, Mr Yacouba Traoré.

Nouvelle vague d’arrestations: tentative de putsch?

Alors que les maliens retenaient leur souffle en attendant la nomination d’un Premier Ministre pour diriger la transition et préparer les élections, la junte vient de procéder à  l’arrestation de personnalités politiques et militaires entre 23 heures hier lundi et tôt ce mardi matin. Cinq sont d’anciennes figures du régime d’Amadou Toumani Touré. Il s’agit notamment de l’ancien ministre de la défense Sadio Gassama, le directeur général de la police nationale, Mahamadou Diagouraga, l’ancien chef d’état-major particulier d’ATT, le général Hamidou Sissoko dit « Man » et de l’ancien Premier ministre, Modibo Sidibé. C’’est la troisième fois depuis le coup d’Etat que ce dernier se retrouve entre les mains du CNRDRE. Sa famille se dit inquiète et au niveau des clubs de soutien qui appuyaient sa candidature, on crie à  l’acharnement. Soumaà¯la Cissé, précédemment président de la Commission de l’UEMOA et candidat de l’URD à  l’élection présidentielle a également été arrêté. Blessé, il aurait été conduit par une ambulance à  Kati. Le groupe de militaires, dont certains étaient cagoulés, s’est également rendu aux domiciles de leaders politiques tels que le Pr Ali Nouhoum Diallo (COMMODE), Tiébilé Dramé (PARENA), Me Kassoum Tapo et Ibrahima Ndiaye (ADEMA). Diversion ou chasse au sorcières ? Plusieurs rumeurs courent à  propos des raisons de ces interpellations. La plus reprise est celle d’une tentative de coup d’Etat fomentée par ces personnalités. Mais cette raison est repoussée du revers de la main par les analystes qui pensent qu’il s’agit d’une manœuvre de diversions de la junte pour ne pas tenir les engagements pris dans l’Accord-cadre du 6 avril dernier. Une chose est sure, ces personnalités sont plus ou moins gênantes pour la junte du CNRDRE. Le général de brigade Sadio Gassama, dont la rencontre avec les mutins a dégénéré le 21 mars dernier, était soumis à  des soins de santé suite à  une blessure grave. Selon plusieurs observateurs, son arrestation par la junte serait liée au fait que l’officier reste très influent dans les rangs des forces armées et de sécurité. « La junte a des raisons de ne pas être rassuré tant que des officiers comme Sadio Gassama sont dehors. Car il a encore de nombreux fidèles parmi les sous-officiers et les hommes de rang », nous confie ce militaire sous couvert d’anonymat. Il voit en cette arrestation une mesure de prudence de la junte plutôt qu’un règlement de compte gratuit. Quant au patron de la police nationale, il pourrait lui être reproché sa gestion de la mise en œuvre des Accords d’Alger avec la rébellion Touareg de 2006-2008, dont il assurait la présidence du Comité de suivi avant sa nomination. Mahamadou Diagouraga est considéré comme l’un des fidèles de l’ex-président ATT.

Personnalités : Ils ont marqué l’année 2011 (2/2)

Fantani Touré : Artiste de la Paix 2011 Elle n’a pas eu le «Â Grammy Award » comme Mamadou Diabaté en 2009, ou encore Oumou Sangaré en 2010 dans la catégorie collaboration, mais elle aura été la seule artiste chanteuse malienne primée en 2011 à  l’échelle internationale. En effet, Fantani Touré a été désignée «Â Artiste de la paix 2011 », par le Centre de la paix de l’UNESCO. l’artiste, qui a reçu son prix le 25 septembre dernier, l’a présenté au chef de l’Etat le mardi 20 décembre dernier à  Koulouba à  la faveur d’une cérémonie pleine de signification. En plus de ce prix, son association «Â Kolomba », (organisatrice du Festival féminin les Voix de Bamako), occupe désormais une place de choix sur la toile mondiale. Guy Djoken, responsable de l’UNESCO (de passage récemment à  Bamako) a révélé que la «Â World Genesis Fondation » est impressionnée par les missions et les réalisations de cette association. Pour cela, elle a décidé de débourser la somme de 5 000 dollars américains pour la confection d’un site internet digne de nom. l’épouse du comédien Habib Dembélé dit «Â Guimba », qui est l’une des révélations de la Biennale artistique et culturelle, devient ainsi une des figures mondiales du monde musique. Oumar Mariko, leader de l’opposition malienne Certains se demanderont en quoi cet homme constitue-t-il l’une des personnalités de l’année ? Face à  une classe politique muette, et acquise entièrement à  la cause du président ATT, le député du parti SADI aura donné du sens à  notre démocratie, et sauvé l’Assemblée nationale d’un conformisme méprisant aux yeux du citoyen. Pour certains, «Â C’’est l’homme à  s’opposer à  tout », pour d’autres «Â il est dépassé », mais pour notre part, C’’est un homme politique au verbe courageux. Pour cette année 2011 qui s’achève, il aura été de tous les fronts, notamment auprès des 200 travailleurs de l’HUICOMA qui manifestaient à  la Bourse du travail contre les arriérés de salaires et les licenciements abusifs contre certains camarades. A Bougouni, comme à  Salamalé (en zone Office du Niger), les emprisonnements massifs contre des paysans expropriés de leurs terres au profit d’hommes riches, ont été ses combats. Avril dernier, alors que les partis politiques se bousculaient à  Koulouba pour rentrer dans le gouvernement de Mme Cissé Mariam Kaà¯dama Sidibé, son parti a dit «Â non » à  la main tendue par ATT. En juin dernier, à  l’Assemblée nationale, au moment o๠la Déclaration de Politique Générale de Mme le Premier ministre passait comme une lettre à  la poste (avec 41 députés pour), lui et ses deux autres camardes de l’opposition, ont opposé un désaveu estimant que la présente politique est contraire à  l’orientation du parti SADI. Dans la mise en place de la nouvelle Commission électorale indépendante (CENI), il a été au devant de la scène lorsqu’il s’agissait de mettre en application l’esprit de la loi électorale de septembre 2006. s’il n’a eu gain de cause en premier jugement, la date de l’audience en appel n’est pas encore connue. Et pour lui et ses camardes, le combat est loin d’être terminé.Dans l’adoption de la nouvelle Constitution par les députés, qui provoque l’ire de l’écrasante majorité de la société civile, Oumar Mariko et deux autres députés de son parti ont été les seuls à  dire «Â non », et en donnant des explications (plus ou moins convaincantes selon du côté o๠l’on soit). Sa présence aux meetings et marches du «Â Collectif Touche à  ma Constitution », témoigne de cette opposition au projet de réforme du chef de l’Etat. Aux durs moments de la crise en Libye, alors même qu’ATT a du mal à  exprimer ouvertement son soutien à  son «Â ami » Kadhafi, Oumar Mariko fut à  la tête du premier mouvement de contestation contre l’intervention de l’OTAN sur un territoire africain qu’est la Libye. Bref, en 2011 Oumar Mariko aura été véritablement le chef de fil de l’opposition malienne, quoi qu’on dise de sa politique. Sidi Fassara Diabaté, primé au Fespaco Au dernier Festival panafricain du film et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO), le Mali n’a pas brillé comme en 1979, 1983 (avec Souleymane Cissé), ou encore en 1995 (avec Cheick Oumar Sissoko) en remportant le grand prix «Â Etalon de Yennenga ». Mais le long métrage en compétition officielle a fait flotter les couleurs du Mali en ce 4 mars 2011 à  la faveur de la remise officielle des prix spéciaux. «Â Da Monzon ou la conquête de Samanyana » du réalisateur malien Sidi Fassara Diabaté a séduit les professionnels du 7ème art, et les critiques du cinéma étaient formels sur la qualité de l’œuvre. Le film a remporté deux prix spéciaux du FESPACO 2011 : il s’agit notamment du prix du «Â Meilleur décor » d’une valeur de 1 million plus un trophée et du «Â Prix spécial de l’intégration » de l’UEMOA, d’une valeur de 5 millions de francs CFA. Ce prix, faut-il le préciser, a pour objectif d’encourager les créateurs à  produire des images cinématographiques, télévisuelles et vidéographiques africaines, qui contribuent à  la croissance économique et à  la dynamique culturelle et politique de la sous-région. Madani Tall, capitaine de l’ADM Economiqte de formation, Madani Tall, probable candidat aux élections présidentielles de 2012, est aussi le Président du parti avenir et développement du Mali(ADM). En 2002, Madani qui a participé à  la campagne d’ATT et l’admire rentre au Mali après un séjour aux Etats-Unis. Il est ensuite nommé conseiller économique du président élu et s’occupe des dossiers liés aux secteurs des télécoms, de l’énergie et de l’agriculture. En 2007, il crée l’association Avenir et Développement du Mali (ADM), active dans tous le pays, o๠elle apporte un soutien aux populations dans les secteurs sociaux. En 2007, Madani Tall transforme l’ADM en parti politique. Sur le plan de l’actualité de l’année 2011, il est l’un des premiers hommes politiques à  avoir soutenu le projet de réforme constitutionnelle du président ATT publiquement . Début 2011, il envoie une centaine de jeunes volontaires à  l’intérieur du Mali pour les confronter aux réalités socio-culturelles du pays. Tout dernièrement, le 18 décembre à  Tombouctou, Madani Tall célébre le 1er anniversaire de son parti en apportant son soutien aux populations du Nord dans la cité des 333 saints… Oumou Sall Seck, un maire pas comme les autres à  Goundam Première femme élue maire en 2004 dans le Nord du pays, précisément à  Goundam, Oumou Sall Seck impressionne les militantes féministes du Mali. Première femme à  avoir obtenu un mandat électif dans le Nord, une région largement conservatrice, c’est également l’une des deux seules femmes maires du pays, avec Konté Fatoumata Doumbia, qui dirige la commune 1 de Bamako. C’est en créant un club de soutien à  ATT lors de sa campagne en 2002 qu’elle pénètre la sphère politique.  » Les femmes ont toujours eu un rôle crucial dans la politique locale, explique-t-elle. Elles sont toujours là  pour battre tambour et assurer la victoire d’un candidat. Mais une fois la campagne terminée, elles sont dégagées”. Pour l’heure, je n’ai aucun problème dans mes rapports avec les hommes » déclarait-elle à  l’époque de sa nomination. Impliquée dans le développement local et rural de sa commune, la maire de Goundam a fait parler d’elle cette année en démissionnant du parti PDES(parti du développement économique et de la solidarité), créé par les héritiers d’ATT. D’aucuns jugent qu’elle a été poussée à  la sortie, mais l’on prétend également qu’elle serait courtisée par une autre grande formation politique du paysage politique malien. Modibo Sidibé, en route vers 2012 Débarqué du gouvernement en mars dernier, l’ancien Premier ministre du Mali est devenu en quelques mois l’homme au centre de tous débats. s’il n’est officiellement déclaré candidat à  la succession du président sortant Amadou Toumani Touré, rien ne devrait empêcher sa candidature. Depuis six mois, ses clubs de soutien s’activent sur le terrain. Sa démission de la police nationale, ses récentes missions à  l’intérieur du pays (Ségou, Sikasso, Koulikoro, etc.) et les sorties de son épouse dans certaines communes de Bamako et de l’intérieur, laissent présager qu’il sera de la course. Déjà , certains analystes le donnent même favori. Mais avant son départ du gouvernement, Modibo Sidibé a beaucoup marqué l’actualité sociopolitique malienne, notamment avec les différentes crises que le pays a traversées dans certains secteurs. On se rappelle de son bras de fer avec les syndicats d’enseignants, qui a conduit à  la fermeture de l’Université de Bamako. Pour cette année 2011 qui s’achève, Modibo Sidibé aura été présent sur la scène, en bon ou en mal. Il aura travaillé jusqu’au bout. Avec sa rigueur, son calme et surtout son humilité. C’’est surtout ce dernier mot qui dépeint le mieux cet homme qui a donné sa vie à  son travail. Mama Konaté est décédé à  Bonn en Allemagne lors d’une réunion pour la finalisation des préparatifs de la COP17 cette année.Le Groupe africain et l’ensemble de la communauté des négociations sur les changements climatiques ont perdu « un vrai leader et un bâtisseur de consensus ». Un homme remarquable pour ses qualités humaines et professionnelles qui ont fait de lui un acteur important des différents cycles de négociations sur le climat. Depuis les années 80, Mama Konaté a donné le meilleur de lui-même, sans faire de bruit, et surtout avec des résultats probants. Sous sa direction, le « Projet assistance météorologique au monde rural », le Programme National d’Adaptation aux effets néfastes des changements climatiques (PANA), entre de nombreux autres, ont permis au Mali de se poser aujourd’hui comme un pionnier dans la prise en compte des changements climatiques. Mama Konaté est né à  San en 1950. Il a fait des études en mathématiques au Sénégal avant de les compléter avec la météorologie en France. Il a aussi effectué plusieurs spécialisations dans le domaine de l’agro météorologie, l’aéronautique etC’… Toutes ces compétences lui ont servi aux différents postes qu’il a occupé tant au Mali qu’à  l’extérieur du pays. Ses collègues et amis, experts du climat, membres des conseils scientifiques sur le climat, présents à  Durban pour la 17ème Conférence des Parties ont tenu à  lui rendre hommage au deuxième jour de la conférence.

Personnalités : ils ont marqué 2010! (2/2)

Siaka Toumani Sangaré, Président de la CENI de Guinée Le Général Siaka Toumani Sangaré a été pour la Guinée, l’ « homme de la situation ». Au moment o๠les deux finalistes de la présidentielle se disputaient sur le choix d’un président « local » pour la Commission Electorale Nationale Indépendante, la nomination de celui que les hommes politiques maliens appellent  »Monsieur fichier électoral », apparue comme la solution de la dernière chance. Et C’’est avec brio que celui qui est l’actuel délégué général des élections au Mali (DGE), releva le défi. Son calme et sa tempérance ont permis de calmer le jeu politique et de tenir un second tour pacifié dont les résultats furent acceptés sans trop de contestation. Bravo mon Général ! Ibrahim Boubacar Keita, président du Rassemblement pour le Mali On se demandait ce que devenait El Hadj Ibrahim Kéita. Eh bien, 2010 a marqué le retour du Kankélétigui à  la une de l’actualité politique. IBK s’est exprimé sur tous les sujets brûlants de l’année. De la rébellion au Nord à  la crise politique ivoirienne, en passant par l’école, le président du RPM a donné son opinion et proposé des solutions. Une tournée à  l’intérieur du pays a permis de donner un nouveau souffle au parti. En France et aux USA comme dans la sous-région, IBK était aux côtés de ses amis socialistes pour partager ses idées et consolider ses réseaux internationaux. Avec ce retour au premier plan de la scène politique malienne, IBK prépare certainement l’opinion à  une candidature pour 2012. Wait and see. Hamed Diane Semega, président du PDES En juillet dernier, Hamed Diane Semega, ministre de l’équipement et des transports, a été élu à  la tête du tout nouveau Parti pour le Développement Economique et la Solidarité. Pour certains observateurs, Hamed Diane Semega peut se targuer d’avoir atteint ses objectifs. Créer un parti de toutes pièces avec des cadres débauchés un peu partout, tel était le challenge de celui que beaucoup pensent être le dauphin d’ATT. Malgré des difficultés d’organisation et de positionnement surtout à  l’intérieur du pays, le PDES, parti des amis du président sortant, se pose aujourd’hui en force politique majeure. Reste maintenant à  relever le challenge d’une base solide, seul gage de la pérennité de l’organisation et surtout seul moyen de rentrer dans la bataille pour les prochaines élections. Ismaà«l Sidibé, PDG d’Africable La caravane de l’intégration africaine, initiée le PDG de la chaà®ne panafricaine Africable, a été l’évènement télévisuel phare de l’année 2010. Cette initiative, première du genre « Road tour tv » en Afrique de l’Ouest, a duré trois mois (du 8 mai au 6 aout), et mobilisé plus d’une centaine de caravaniers qui ont sillonnés 92 villes et villages dans 11 pays de la sous-région. Elle a également permis de montrer au monde entier, la beauté et la richesse des pays traversés. Mr Sidibé promet de réitérer l’initiative dans deux ans. Bravo à  l’homme et vivement la prochaine édition! Habib Koité, un chanteur engagé pour les enfants Habib Koité, l’un des portes-flambeau de la musique malienne, s’est beaucoup investi dans la défense des droits des enfants. Cet engagement a été récompensé cette année, l’Unicef l’a nommé Ambassadeur au mois de mai dernier lors d’une cérémonie au musée national. Son rôle sera de mettre l’accent sur les préoccupations liées à  l’équité pour la survie, le développement et la protection des enfants. De sa nomination en tant qu’ambassadeur de l’Unicef au Mali à  aujourd’hui, l’artiste n’a cessé de se mobiliser pour un partenariat fort au plan national et international pour l’amélioration des conditions de vie des enfants du Mali. Il peut se féliciter d’être le premier malien à  occuper ce poste si significatif pour l’aide à  l’enfance. Koman Coulibaly, arbitre international A 40 ans, l’homme a fait son entrée dans la prestigieuse cours des grands. La 19e édition de la coupe du monde de football a été pour lui, une consécration et une première depuis le début de sa carrière internationale. Après la CAN 2010 en Angola o๠il s’est illustré comme l’un des meilleurs arbitres, cet inspecteur des finances, a porté haut les couleurs du Mali. De 1999 à  ce jour, Koman Coulibaly a officié lors de plusieurs matches de la confédération africaine de football (CAF), de la coupe d’Afrique des nations (CAN), des différentes compétitions africaines et bien entendu, des championnats du Mali. Il a également été sélectionné par la FIFA pour plusieurs participations à  la Champions League, la dernière coupe des clubs au Japon et le mondial féminin joué en Chine il y a quelques mois. Koman a aussi eu le privilège d’arbitrer la finale de la dernière CAN, en Angola. Daba Modibo Keita, Champion du Monde de taekwondo Double champion du monde de taekwondo, Daba Modibo Keà¯ta a été désigné meilleur sportif malien de la saison 2009-2010 par le Comité national olympique et sportif du Mali (CNOSM). Le titre lui a été décerné au cours de la 1ère nuit du mérite sportif qui s’est déroulée le 17 décembre dernier. Ce trophée, d’une valeur d’un million de francs, récompense une saison riche en évènement pour le taekwondoka qui a porté haut les couleurs du mali à  toutes les compétitions auxquelles il a participé. Daba a aussi marqué l’année par son engagement soutenu aux côtés de la jeunesse pour qui il ne cesse de s’investir.

Personnalités : ils ont marqué 2010! (1/2)

Docteur Abdou Mallé, Secrétaire Général du Syndicat National de l’Enseignement Supérieur Le 19 mars 2010 les enseignants du supérieur entament une grève illimitée. Le secrétaire général du syndicat national de l’enseignement supérieur (Snesup), Dr. Abdou Mallé, a été le porte-voix de ce mouvement qui durera 4 mois. Malgré toutes les requêtes et la pression des autorités politiques et des leaders sociaux et religieux, Abdou mallé et ses camarades resteront sur leurs positions. Les conséquences de cette grève pèsent encore sur l’année universitaire 2009-2010, les étudiants ayant dû passer une session unique dont les résultats ne sont pas encore disponibles, les professeurs procédant, selon les étudiants à  la rétention des notes. Seydou Nantoumé, PDG de Toguna Agro Industries Après avoir été nominé en mai dernier pour le Trophée «International Quality Summit, catégorie Or», que décerne Business Initiative Directions (BID), à  New York, aux Etats-Unis, Toguna Agro Industries a enlevé le « Prix de la Qualité » à  Genève, en septembre dernier. Le PDG de Toguna Agro Industries, Seydou Nantoumé, fort de ces succès, a initié le 12 octobre 2010 « les Trophées de l’Agriculture ». Avec ces récompenses, la société a marqué d’une pierre blanche la célébration du cinquantenaire dans le monde paysan du Mali, du Burkina Faso, de la Guinée et du Sénégal. Seydou Nantoumé, a l’ambition de faire passer le Mali d’une agriculture de subsistance à  une agro-industrie, en tirant le maximum des potentialités. Oumar Ibrahima Touré, ex ministre de la santé le ministre de la santé Oumar Ibrahim Touré a finalement démissionné du gouvernement. Pendant des mois, son nom est resté à  la une de la presse dans la fameuse affaire de détournement au Fonds Mondial. Il a pris cette décision pour se mettre à  la disposition des enquêteurs. D’abord soutenu par les autorités, le ministre n’a pas eu d’autre choix que de lacher son portefeuille entaché par cette affaire et d’autres comme celle du Fonds Gavi qui pointe à  l’horizon. Malamine Koné, Président fondateur de Airness Le petit berger du Mali, devenu homme d’affaires puissant, continue d’imprimer sa marque. Malamine Koné n’a jamais renié ses origines et en 2010, il a encore prouvé qu’il était le digne fils de son village, Niéna. Le PDG d’Airness a investi dans le développement social et apporté son soutien à  de nombreuses initiatives. Airness équipe la sélection nationale des « Aigles du Mali ». Parrain de la biennale artistique et culturelle du Cinquantenaire, Malamine a passé du temps pour échanger avec la jeunesse et fait des dons. Il a en outre été nommé Ambassadeur de la Jeune Chambre Internationale au Congrès d’Osaka au Japon en novembre dernier. Marie Claire Diallo et Kani Diabaté : les premières « Générales » du Mali Elles sont rentrées dans l’histoire le 24 septembre dernier. On se souviendra d’elles comme des deux premières femmes à  avoir atteint un tel grade. Marie Claire Diallo et Kani Diabaté, puisque ce sont d’elles qu’il s’agit, ont en commun une éthique professionnelle basée sur le respect de l’autre et une révolte contre l’injustice. La rigueur, la persévérance, la conscience professionnelle constituent les traits dominants de leur caractère. L’une comme l’autre font la fierté de notre pays.

Personnalités du Mali : ils ont marqué l’année 2009 (2/2)

Hammadoun Dicko, Président de la commission d’organisation du cinquantenaire du Mali Il a été choisi pour diriger l’organisation du Cinquantaine au Mali. Depuis sa nomination Hammadoun Dicko et son comité préparent activement l’évènement. Après la présentation du logo de l’évènement à  Koulouba, le site Internet du cinquantenaire vient d’être lancé à  l’adresse www.mali50.gouv.ml. Le 22 Septembre 2010, le Mali aura 50 ans d’indépendance, à  l’instar de plusieurs pays du Continent comme la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso ou la Mauritanie. La Commission Nationale d’Organisation du Cinquantenaire de l’indépendance du Mali a donc été créée par décret du 19 Août 2008 et sera chargée d’assurer la coordination et de concourir au bon déroulement des multiples manifestations organisées à Â  l’occasion de la célébration du cinquantenaire du Mali. Le choix s’est finalement porté sur l’ancien ministre des Maliens de l’Extérieur et de l’Intégration Africaine ( 2004 à Â  2007) Oumar Hamadoun Dicko. Nous reviendrons sur cette personnalité prochainement. Le Grand retour d’Oumou Sangaré sur la scène de Bamako On l’appelle la diva du Wassoulou, une région au sud du fleuve Niger. Mais Oumou Sangaré, C’’est d’abord une voix chaude qui dit l’âme, un timbre ample qui célèbre la vie. Aujourd’hui, sa musique a dépassé les frontières du Mali. Et la chanteuse est devenue une ambassadrice de la cause des femmes, doublée d’une femme d’affaires avisée. Avec de nombreuses distinctions, le Prix de la musique de l’Unesco en 2001, Ambassadrice de la FAO en 2003, Commandeur des Arts et Lettres de la République Française, Oumou Sangaré s’est aussi lancée dans les affaires: elle a ouvert un hôtel à  Bamako, commercialisé une marque de 4X4 baptisée affectueusement Oumsang et mis un pied dans l’agriculture. Consciente que sa notoriété lui confère des opportunités, la diva vient de sortir l’album Kounadya, ( La chance) en décembre 2008 et reste toujours aussi influente au Mali, cette terre qui la berce, et dont elle répand les effluves du Wassoulounkè, partout o๠la mène sa musique. l’année 2009 a marqué le grand retour d’Oumou Sangaré sur la scène de Bamako avec deux concerts mémorables, l’un à  l’espace culturel Blonba et l’autre au Stade Modibo Keita, les 27 et 29 décembre 2009. Oumou y a chanté les tubes phare du dernier album ‘Kounadya’ et ravi ses fans Maliens après une tournée de 60 dates à  travers le monde. Daba Modibo Keita, double champion du monde de Taekwondo Ce jeune malien a reçu un accueil triomphal à  son retour au Mali, après avoir disputé son titre de champion du monde de Taekwondo à  Copenhague, un titre conquis en 2007 à  Pékin (Chine). Daba Modibo Keita bat le Sud Coréen Nam Yun-Bae dans la catégorie des lourds (+84 kg) et réalise le doublé de sa carrière. Ce double titre de champion lui a valu les honneurs du président de la République Amadou Toumani Touré et du ministre de la Jeunesse et des Sports Hamane Niang. Daba Modibo Keita est l’un des sportifs à  avoir porté haut les couleurs du Mali sur le plan international cette année. Soumaila Diakité, capitaine du Stade malien  Soumaila Diakité, capitaine du Stade Malien de Bamako et gardien de but, a joué un rôle culminant dans le sacre de son équipe à  l’échelle continentale. Son club vient de remporter le Trophée de la Coupe de la confédération Africaine (CAF) contre l’Entente de Sétif d’Algérie, un trophée qu’aucun club malien n’avait encore remporté. Né le 25 le 25 août 1984, Soumaila Diakité a notamment participé à  la Coupe d’Afrique des nations 2008 avec l’équipe du Mali. Cette victoire du Stade Malien de Bamako, dirigé par Djibril Dramé, Soumaila Diakité la doit aussi à  son dynamisme et à  sa rigueur dans le travail. Bien avant le sacre continental, Soumaila Diakité avait été retenu comme vice gardien de but de l’équipe nationale de football des Aigles du Mali. Salif Keita : défendre les Albinos avec la musique Né albinos, Salif Keita a beaucoup souffert de son état d’albinisme. Il s’est vu exclu de l’école quand il avait des difficultés à  suivre les cours comme les autres élèves. En 2005, Salif Keita crée sa fondation pour la défense des albinos au Mali. Fondation qui porte son nom et vit grâce à  son engagement personnel. Après quatre années d’exercice, la fondation a réalisé plusieurs activités en faveurs des albinos au Mali. En 2006, Salif Keita a personnellement fait don de plus de 80 millions de FCFA pour acheter des crèmes solaires pour les personnes atteintes d’albinisme au Mali. Il a acquis un terrain pour sa fondation pour y construire une école et une clinique de santé pour les albinos de Bamako. Des fonds privés et publics ont également été alloués à  l’usage au Mali pour les lotions et les lunettes de soleil pour albinos. Il clôture l’année en beauté avec la sortie de son nouvel album intitulé La Différence et qui chante les Albinos ! Mahmoud Dicko, président du Haut Conseil Islamique du Mali Si un homme s’est illustré dans l’affaire du Code des personnes et de la famille, il s’agit bien de l’Imam Dicko. Adopté le 3 août par les députés à  l’Assemblée nationale, ce code avait provoqué l’ire des religieux maliens. De la grande mosquée de Bamako, au Stade du 26 mars o๠près de 50 000 musulmans se sont alors réunis, l’Imam Mahmoud Dicko par ailleurs président du Haut Conseil Islamique du Mali, a quant à  lui mené la protestation. Sur les 1143 articles que comportent le nouveau code (adopté par les députés le 3 août), un certain nombre d’articles dérangent les autorités religieuses musulmanes (le devoir d’obéissance, la succession ou la mariage religieux ). Selon eux, ces articles seraient contraires aux lois fondamentales de l’Islam, et mettraient en danger les valeurs sociétales et religieuses du Mali. Pour Mahmoud Dicko, il fallait donc manifester avec vigueur contre le nouveau code. Il a ensuite fallu le renvoi du code en 2è lecture pour calmer l’ire des musulmans en plein mois de ramadan. Salimata Fofana GAKOU, ministre du Logement et de l’Habitat du Mali Celle qui est désormais aux commandes du ministère du Logement, des Affaires foncières et de l’Urbanisme est ingénieur de construction civile et des mines, et gestionnaire d’entreprise. Née en 1956 à  Kayes, Mme Gakou Salamata Fofana y effectue ses études fondamentales. Après le DEF, elle est orientée au Lycée de jeunes filles de Bamako o๠elle passe un baccalauréat Sciences exactes en 1977. Elle effectue ses études supérieures à  l’à‰cole nationale des ingénieurs o๠elle sort, en 1981, avec un diplôme d’ingénieur des sciences appliquées (spécialité bâtiment avec mention bien). De juin 2004 à  sa nomination, elle est conseiller technique chargé des logements sociaux au ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme. Mariée et mère de quatre enfants, Mme Gakou Salamata Fofana parle français, anglais et bamanan. Cette année, elle a supervisé la construction de plusieurs logements sociaux au Mali et remis les clés de nouveaux logements aux heureux bénéficiaires à  NTabakoro, à  Sikasso ou à  ATTbougou à  Bamako. Business: l’irrésistible ascencion de Jeamille Bittar Dans le monde des affaires au Mali, Jeamille Bittar a le vent en poupe. Président de la chambre du commerce et d’industrie du Mali (CCIM) Bittar a été élu cette année nouveau président du Conseil économique, social et culturel (CESC). L’élection du nouveau bureau du Conseil économique, social et culturel qui succède à  celui dirigé par Moussa Balla Coulibaly, président du patronat du Mali, s’est déroulée le 29 novembre dans la salle de réunion de l’institution à  Koulouba. Evoluant dans les transports, Jeamille Bittar avait brillamment été élu en 2002, Président de la chambre de commerce et d’industrie du Mali(CCIM). Apres s’être s’installé dans son fauteuil, ce natif de San a restauré l’image de cette structure en la transformant en véritable outil de promotion et de développement du secteur privé.

Personnalités Maliennes : Ils ont marqué l’année 2009 ! (1/2)

Business: Malamine Koné Ce jeune franco-malien est le PDG d’Airness, la marque de sport mondialement plébiscitée. L’entrepreneur parraine aussi plusieurs actions de solidarité au Mali et dans la sous région. Le forum MEDAYS vient de lui attribuer le « Prix business MEDays 2009″ du meilleur entrepreneur pour sa contribution au développement et au renforcement des échanges économiques entre l’Afrique et le reste du monde. Après avoir reçu sa distinction des mains de Brahim Fassi Fihri, président de l’Institut Amadeus, Malamine Koné l’a dédié à  toute la jeunesse africaine et particulièrement à  un ami et entrepreneur marocain qui l’avait aidé à  lancer sa marque. L’histoire de Malamine Koné, aujourd’hui âgée de 37 ans, est une véritable success story. En 1999, Malamine Koné réalise un pari fou, celui de créer sa propre marque de vêtements de sport sans moyens financiers ni techniques. Dix ans après, Airness est devenue la première marque française de sport. En 2008, l’entreprise a réalisé un chiffre d’affaires de 140 millions d’euros (plus de 91,8 milliards Fcfa) et se diversifie dans des secteurs comme le textile, l’équipement sportif ( sponsor officiel des Aigles du Mali) mais aussi les services et la téléphonie mobile. Malamine Koné, l’enfant de Niéna est aujourd’hui un exemple vivant pour la jeunesse Malienne. Culture: Nahawa Doumbia Cette cantatrice malienne s’est illustrée comme Meilleure Artiste Malienne en remportant le trophée des Tamani d’or 2009. C’’est elle qui a succédé Babani Koné en 2008. C’’était lors d’une cérémonie grandiose à  l’hôtel Laico de l’amitié le samedi 12 décembre. Pour la circonstance ce dà®ner était rehaussé par la présence de Patience Dabany, ex-première dame du Gabon et marraine de cette septième édition. Au cours de ce dà®ner Gala, plusieurs artistes se sont distingués par leur travail. Même les illustres disparus n’ont pas été exclus pour cette année, des personnalités comme Ramata Diakité, Coumba Sidibé, Harouna Barry, Molobali Traoré etc. Nahawa Doumbia est aujourd’hui l’une des grandes voix du Mali. Politique: Moussa Mara l’année 2009 a été une année forte en émotions pour Moussa Mara, le maire indépendant et qui s’est illustré aux élections communales d’Avril 2009. Après avoir fait trembler IBK aux Législatives de 2007, Moussa Mara, comptable de profession et homme politique, se lance dans la course aux Communales et brigue la mairie de la commune IV du district de Bamako. Une élection qu’il remporte avant d’être mis en cause pour fraudes dans les résultats.Une coalition politique composée de plusieurs partis politiques Maliens, forme alors un recours en justice contre lui. Après plusieurs reports, devant les tribunaux, la Cour suprême a définitivement validé l’annulation des municipales en Commune IV mettant fin au contentieux électoral en Commune IV et retirant à  Mara son fauteuil de maire élu. Cette décision fait suite à  une longue procédure judiciaire sur requête en annulation des résultats par plusieurs partis. Mara est désormais sur la sellette. Et l’avenir seul nous dira s’il parviendra à  se repositionner lors de la prochaine élection de la Commune IV, et pourquoi pas pour briguer l’élection présidentielle de 2012 ? Musique: Mokobé Traoré Fondateur du groupe de rap français 113, Mokobe Traoré de son vrai nom s’est longtemps caché de ses parents pour faire de la musique. Avec  » Mon Afrique » son premier album solo, il cartonne depuis trois ans maintenant et enchaà®ne les tournées sur le continent. Sorti en 2007 et fruit d’une collaboration avec de grands noms tels que Salif Keita, Sékouba Bambino ou Youssou Ndour, Mokobé puise dans les genres et mélange les influences, esquisse un trait d’union entre l’Afrique et l’europe, le rap, le hip-hop étant ses bases. De passage à  Bamako en Aout, Mokobé le rappeur a été fait Grand Chevalier de l’Ordre National du Mali. Société: Sidi Sosso Diarra, Vérificateur général du Mali l’affaire du Vérificateur général ou Végal a défrayé la chronique en Avril 2009. Nommé par le chef de l’état, le vérificateur général du Mali était chargé de répertorier les défauts de fonctionnements de l’administration malienne et dénoncer les fraudes et irrégularités des comptes des structures publiques. Un véritable bras de fer a alors opposé le Vérificateur général, Sidi Sosso DIARRA, à  un groupe de fonctionnaires que ce dernier a mis en cause. Rappelons que Sidi Sosso Diarra avait été entendu le 31 mars par un juge suite à  une plainte en charge avec constitution de partie civile, déposée auprès le tribunal de première instance de la Commune IV par certains de ses collaborateurs pour « entrave à  la liberté de travail et pour opposition à  l’autorité légitime ». Il avait été placé sous mandat de dépôt avant, le jour suivant, d’être mis en liberté provisoire après le paiement d’une caution; C’’est ainsi que les dossiers confidentiels et privés du Bureau du Vérificateur Général ont fait les choux gras de la presse deux mois durant ; Le Végal a ensuite été assigné en justice par son adjoint au motif d’avantages octroyés par Koulouba ( maison de fonction, indemnités, frais de soins de santé, etc…) Sport: Hammadoun Kolado Cissé à  la tête de la Fédération malienne de football (Femafoot) l’Assemblée générale élective tenue les 11 au 12 juillet dernier à  Tombouctou, a élevé Hammadoun Kolado Cissé au rang de président de la Femafoot. Hammadoun Kola Cissé est depuis près de 30 ans au service du sport malien en général. Il a été successivement Secrétaire général du Racine Club de Gao, membre de la ligue régionale en 1980, trésorier adjoint de la Fédération (1994-2002), 2ème et 1er vice président de cette même fédération entre 2000 et 2005. En outre, Hammadoun Kola Cissé est membre de la Commission du football féminin de la CAF, depuis janvier 2006. Précédemment Président de la ligue de Mopti, Hammadoun Kolado Cissé est celui qui détenait les faveurs des pronostics : « l’heure est venue d’ouvrir des nouveaux horizons pour notre football, d’écrire de nouvelles et glorieuses pages pour ce sport à  nul autre pareil. Nous sommes candidats, avec pour mission déclarée, de mieux gérer le football malien », déclarait-il lors des cérémonies de lancement de sa candidature au poste de président de la FEMAFOOT.