Hivernage : Attention aux risques d’inondation !

Des pluies diluviennes tombées dans la nuit du 18 au 19 juin en Côte d’Ivoire ont  provoqué des inondations et fait plusieurs victimes dans certains quartiers de la capitale, Abidjan. Comme à Bamako en 2013. Une situation récurrente qui interpelle les acteurs, alors que la capitale malienne connait ses premières « grandes pluies ».

Comme au début de chaque hivernage, les opérations de curage des caniveaux de Bamako se multiplient. Dans plusieurs quartiers de la capitale, on peut déjà observer des tas de déchets au bord des fossés, attendant d’être évacués. Des mesures destinées à anticiper les risques d’inondation dans une ville où les actes d’incivisme contribuent très souvent à rendre inefficaces les ouvrages de drainage, là où ils existent.

Ces risques ne sont en tout cas pas à minimiser, selon le bulletin de prévision climatique saisonnière de Mali Météo pour la période de juin à septembre 2018. Et, compte tenu des caractéristiques de la saison en cours, ce bulletin préconise certaines mesures, destinées à anticiper non seulement les risques de sécheresse dans certaines zones du pays, mais aussi les risques d’inondation.

« En terme de cumul pluviométrique, celui de cette année sera nettement supérieur à l’année dernière. Le début et la fin de la saison étant difficiles, les pluies vont se concentrer en milieu de saison, ce qui engendrera forcément des inondations », note Madame Diabaté Fatoumata Sangho, prévisionniste à Mali Météo. « Le risque d’inondation étant associé à la fois au débordement des cours d’eau et aux pluies intenses », le bulletin recommande notamment de mettre en place des dispositifs de prévention et d’éviter l’occupation anarchique des zones inondables.

Pour lutter contre les risques d’inondation dans la ville de Bamako, plusieurs structures disposent de budgets dédiés à l’entretien des ouvrages de drainage des eaux pluviales, dont la Direction nationale des routes, pour l’entretien des voies et le curage des caniveaux affectés dans le cadre de ces travaux.

La Direction nationale du contrôle des pollutions et nuisances, quant à elle, est chargée de l’entretien des collecteurs. Outre ces acteurs, la Mairie du District intervient également dans le curage des caniveaux des voies principales, en dehors de ceux programmés par les directions nationales, et surtout « des points à risque d’inondation », précise M. Oumar Konaté, Directeur des Services  urbains de voirie et d’assainissement du District de Bamako (DESUVA).

Le dispositif est complété par les mairies des différentes communes de la capitale. Même si ces actions sont le plus souvent menées sous forme d’actions citoyennes appuyées par les mairies.

Maigres récoltes et risques de famine

Malgré un démarrage précoce dans certains endroits du Mali, l’hivernage a pris fin de la même manière, sans que les quantités de pluie annoncées aient été atteintes. Ce déficit pluviométrique menace la production nationale et inquiète au plus haut point certains producteurs, qui n’hésitent pas à affirmer qu’ils redoutent une situation de famine. Avec des prix des céréales qui ne sont pas prêts de baisser face à une forte demande, les risques sont effectivement grands.

 « La pluviométrie est jugée insuffisante pour les besoins des cultures dans l’ensemble du pays, à cause de sa mauvaise répartition et de l’arrêt précoce des précipitations », relève le Système d’alerte précoce (SAP) dans sa note technique d’évaluation de la campagne agricole 2017 – 2018 au Mali.

Annoncée comme abondantes, les pluies de l’hivernage dernier n’ont pas comblé les attentes. Irrégulière et répartie de façon inégale, la pluviométrie n’a pas permis aux cultures d’atteindre leur maturation dans certaines régions du pays. Pourtant, c’est à une installation précoce des conditions idoines de démarrage de la saison agricole à laquelle on avait assisté dans les zones de production.

Mauvaise pluviométrie 

Même si des retards ont été notés en début de saison dans les régions de Sikasso,  Kayes, Koulikoro, Ségou et Mopti, la fin du mois de juillet avait redonné de l’espoir, avec l’installation de conditions favorables pour les différentes cultures. Les retards constatés et l’inégale répartition des pluies, combinés à d’autres facteurs, ont empêché les céréales de boucler leur cycle de maturation. C’est le constat dressé par Fews Net (Famine Early Warning Systems Network), le réseau des systèmes d’alerte précoce contre la famine, dans son bulletin du 30 octobre 2017. Il résume ainsi la situation pluviométrique de la campagne agricole 2017 – 2018.

Un déficit inédit et une « année particulière », selon Abdoulaye Daou délégué général des exploitants agricoles de la zone Office du Niger. « Je vis depuis vingt ans en zone Office du Niger et je n’ai jamais vécu une année comme celle-ci. Dès le barrage de Markala, on s’en rend compte », s’alarme-t-il. Les pluies s’étant arrêtées brutalement, les cours d’eau n’ont pas atteint leur niveau optimum de crue, et la décrue, habituellement observée en décembre ou janvier, est apparue dès le mois d’octobre et a atteint des niveaux record. Sur l’échelle d’observation du fleuve Niger à Maninkoura, le niveau de l’eau est d’un mètre et demi en dessous du chiffre moyen observé à habituellement à cette période. Un écart jamais enregistré durant les 50 dernières années, selon M. Daou, qui estime que cette année est trois fois plus critique que l’année dernière, déjà très difficile.

Faible ensemencement 

Inégalement touchées, les 7 zones de production de riz de l’Office du Niger ont connu un déficit dans la fourniture de l’eau. Dans la zone de Macina, à Ziraninkoro, 390 hectares n’ont pas reçu d’eau. Certains agriculteurs avaient labouré leurs parcelles, d’autres avaient implanté leurs pépinières. « Finalement, il a été convenu de recenser tous ceux qui n’ont pas eu d’eau pour faire des propositions de dégrèvement », regrette Abdoulaye Daou. Dans la zone Office riz de Ségou (ORS), à Ngara, Tamani et Farako, plus de 3 000 hectares n’ont pas été ensemencés.

Les producteurs de mil, auxquels il a manqué au moins « 3 grandes pluies », selon M. Daou, sont aussi touchés. Sans parler de remise en cause totale de la campagne en cours, les inquiétudes sont réelles et « les paysans craignent la faim ». Ils redoutent particulièrement la prochaine période de soudure. « Quand le riz atteindra 600 francs CFA le kilogramme et le mil 400 francs CFA, les paysans ne seront plus en mesure de nourrir leurs familles », conclut Abdoulaye Daou.

Production faible, forte demande 

D’autant plus que les cultures de contre-saison, censées combler les déficits de la campagne agricole, ne s’annoncent pas sous de bons auspices. « Les apports en eau d’irrigation sont tributaires des eaux de pluie, qui ont été très insuffisantes cette année », explique Dramane Bouaré, Directeur de la zone Office du Niger de Macina. Sur les 12 125 hectares prévus, 10 000 ont été cultivés et de  anombreuses parcelles ont manqué d’eau, selon ce responsable. Des problèmes auxquels il faut ajouter l’insécurité, qui a également joué un rôle négatif. « Puisque les motos n’étaient pas autorisées à circuler jusqu’au mois de juillet, les rotations pour l’eau n’ont pas été respectées. Ajoutez à cela le sous-équipement des paysans et vous comprendrez que tout ceci aura un impact négatif sur la saison », ajoute M. Bouaré. Sans compter qu’il y aura encore moins de surfaces cultivées en contre-saison que prévu, en raison des travaux d’aménagement programmés.

Les récoltes n’étant pas encore terminées, on ne dispose pas encore des estimations affinées. Mais les responsables du secteur s’attelent déjà à la sensibilisation des producteurs, qui sont invités à privilégier des cultures de contre-saison moins demandeuses d’eau que le riz, les produits de maraîchage.

Pour faire face à cette « année vraiment exceptionnelle », qui inquiète ce responsable en poste à l’Office depuis 17 ans, les autorités envisagent de faire une enquête pour évaluer les besoins réels. Selon Dramane Bouaré, plusieurs mesures indispensables doivent être prises pour faire face à la situation. « Il faut encourager l’élevage, songer aux dettes de campagne, réhabiliter le réseau et entretenir correctement les canaux d’irrigation et de drainage », conclut-il.

Insécurité alimentaire aigüe ? 

Situées en « zone d’insécurité alimentaire minimale », certaines parties du Mali pourraient évoluer de façon négative sans « le maintien de l’action humanitaire en cours ou programmée », selon les perspectives à moyen terme (juin – septembre 2017) sur la sécurité alimentaire du réseau Fews Net. L’ONG note que « l’insécurité alimentaire minimale (phase 1 de l’IPC) se maintiendra jusqu’en mai 2018 pour la majorité des ménages pauvres du pays. Toutefois, l’épuisement précoce des stocks et la hausse des prix des céréales mettront les ménages pauvres des zones des lacs de Goundam, par endroits dans le Sahel occidental et dans le Gourma à Gao et à Tombouctou en insécurité alimentaire de stress (phase 2 de l’IPC), d’avril à mai 2018 ».

« L’hivernage a été négatif, on n’a rien eu », se lamente Doukouma Coulibaly, Maire de la commune de Lanbidou, dans le cercle de Diéma, dans la région de Kayes. L’élu ajoute qu’aucun des produits habituellement cultivés ici n’a prospéré. Ni l’arachide, ni le mil, encore moins le maïs, n’ont réussi. Les premières pluies sont arrivées très tardivement et se sont arrêtées 15 jours plus tard durant environ un mois et 10 jours. Ensuite elles ont repris, mais se sont arrêtées avant que les cultures n’arrivent à maturité. Dans certains champs, aucune graine d’arachide n’a été récoltée. Les producteurs pourront juste utiliser les « fanes d’arachide pour nourrir le bétail », précise le Maire, désemparé.

Cette situation inquiète tous les chefs de famille, selon le Maire, qui a déjà sollicité l’appui des autorités à travers le Sous-préfet du cercle. Une inquiétude qui se justifie d’autant plus que les cultures de contre-saison sont peu pratiquées dans la zone, en raison de l’inexistence de points d’eau.

Cédé actuellement à 17 500 francs CFA, le sac de 100 kilogrammes de mil n’a jamais coûté aussi cher, de l’aveu de Aly Diallo, habitant du village de Singoni , l’un des quatre que compte la commune de Lanbidou. « En période de récolte, j’ai toujours acheté le sac de mil à moins de 15 000 francs ». Des prix très élevés, et dont la tendance n’est pas à la baisse. Ce sera l’une des équations à résoudre en cette année particulière, où les prévisions de récoltes « sont globalement moyennes, mais mauvaises à très mauvaises par endroits, notamment dans les cercles de Nioro, Kayes, Yélimané, Diéma, Banamba, Kolokani, Kati, Nara, Kadiolo, Niono, Bandiagara, Djenné, Douentza, Goundam et Ansongo », selon le SAP.

Inondations : le ministre de la santé vole au secours de 399 familles sinistrées

En commune VI du district de Bamako, environ 400 ménages des quartiers de Yirimadio et de Missabougou ont été touchés par les inondations provoquées par ces précipitations du début de la semaine. En guise de solidarité, le ministre de la Santé et de l’Hygiène Publique a rendu une visite de solidarité aux victimes de ces inondations au cours de laquelle il a distribué des moustiquaires imprégnées d’insecticide et des comprimés Aquatabs pour les eaux de consommation souillées. Par cette visite, le chef du département de la Santé et de l’Hygiène Publique, était venu exprimer la solidarité du gouvernement et sa compassion aux populations sinistrées. Il a d’abord rendu visite aux victimes des inondations provoquées par les pluies de lundi dernier. C’’était au Centre de santé de référence de Sogoniko, avant de poursuivre sa visite sur les sites d’inondations qui n’ont malheureusement pas recensé de pertes en vie humaine. Mais chaque année, comme l’a rappelé le médecin-chef directeur du CSRéf de Sogoniko, Dr Boubacar Traoré, 7 sur les 10 quartiers de la Commune VI sont frappés d’inondation. Durant les trois dernières années, ce sont des centaines de familles qui en ont été victimes. Les 153 ménages sinistrés de Yirimadio et les 246 de Missabougou viennent porter à  environ 1185 ménages touchés par ce fléau. Ce phénomène est majoritairement crée par l’occupation anarchique des servitudes du fleuve et des marigots par des constructions illégales, l’obstruction des collecteurs et autres voies de passage d’eaux fluviales. Constructions anarchiques A Missabougou, comme à  Yirimadio, le ministre de la Santé a fait le triste constat d’occupation du lit du marigot par des constructions à  usage d’habitation et commerciale. En certains endroits, il a également constaté que le marigot s’est transformé en dépôt d’ordures. En l’absence de caniveaux (s’ils existent, ils sont généralement obstrués) les moindres pluies sont susceptibles de provoquer des inondations. l’embouchure d’un pont construit de l’autre côté du canal de Missabougou semble être le principal goulot d’étranglement des quartiers de Missabougou et de Yirimadio. Bouché par des ordures, ce pont empêche les eaux pluviales de se déverser sur le fleuve, ce qui crée subséquemment les inondations à  n’en plus finir. Abdoulaye Dao, un jeune leader de Missabougou témoigne : « les constructions anarchiques sont à  la base des inondations. Et les maires qui attribuent des zones dangereuses ont une responsabilité. Même s’il n’y a pas de pertes en vies humaines, les dégâts sont importants. J’ai vu de mes yeux un bœuf emporté par les vagues ». Mesures préventives Face à  cette situation, le ministre a rappelé que le gouvernement resterait intransigeant sur l’arrêt de la prolifération des facteurs d’inondation. Cela, dit-il, se fera entre autres par la libération des servitudes de marigots, de fleuves, le curage des caniveaux, etc. Pour le ministre, « il n’est pas concevable que par la faute de quelques uns, tout un quartier ou une ville, paient pour ce dont ils ne sont pas responsables ». En attendant des mesures concrètes par les services compétents d’autres départements en charge de la question, le ministre de la Santé a appelé les populations à  éviter tout acte ou comportement aggravant les risques d’inondations. Pour sa part, il a remis aux victimes des comprimés purifiant l’eau de consommation et des moustiquaires imprégnées d’insecticide. Il a également promis que des citernes d’eau potable desserviront les zones qui n’ont pas accès à  l’eau courante et qui sont touchées par les inondations. Le ministre s’est dit fier de la promptitude avec laquelle ses services de santé ont pris en charge les victimes de ces inondations.

Météo : quand les orages arrosent Bamako…

La nature se déchaà®ne t-elle sur Bamako ? Le ciel s’est-il rendu compte du changement de pouvoir? Non, rien de tout ça… Mais de gros orages surprennent les bamakois, de jour comme de nuit, accompagnés de vent violents qui annoncent des pluies fortes et courtes. Un véritable déluge qui transforme les rues, artères et crée de véritables mares et lacs en plein centre ville. Si les enfants aiment y jouer après, le problème d’insalubrité perdure. Tout comme la prolifération des moustiques qui transmettent le paludisme… Il faut préciser que l’hivernage cette année a mis du temps à  s’installer. Ce n’est qu’en fin Juillet que les pluies se sont un peu intensifiées. Créant de petites inondations, avec les mêmes problèmes de débordements et de caniveaux bouchés. On savait qu’un programme de pluies provoquées existait et permettait de pallier à  des hivernages trop peu pluvieux. Un programme sur cinq ans Lancé en 2006 pour améliorer la pluviométrie et la production agricole, le programme de l’opération « pluies provoquées » a plutôt été une réussite au Mali, selon le coordinateur du programme, Mamadou Diallo. Avec l’aide de la société américaine, (Weather Modification Incoorporation) qui a une très grande expérience dans le domaine, on a pu provoquer des pluies en agissant sur les nuages. En 2009, c’est la société privée malienne du nom de Malian Aero Company (MAC) qui a pris le relais et dirigé les opérations de pluies provoquées. Avec un budget initial de 14 milliards, le programme s’étalait de 2006 à  2011. Pour cette année, les opérations ont commencé le 27 juillet et coûteront 990.500.000 (neuf cent quatre vingt dix millions cinq cent mille francs CFA. Sur une prévision de 97 opérations, 27 ont été effectuées à  la date du mercredi 21 août. Pluies provoquées, comment ça marche ? Cela fait des siècles que les hommes cherchent à  se muer en «faiseurs de pluie ». Depuis les années 1940, aux à‰tats-Unis puis dans différents pays dont la France, on tente d’engendrer une « pluie artificielle » par ensemencement de nuages au moyen de particules (iodure d’argent, chlorure de sodium, neige carbonique) qu’on diffuse par avion ou à  partir du sol. Avec un succès mitigé : échec avec l’iodure d’argent, résultat honorable avec le chlorure de calcium. Toutes ces expérimentations nécessitent des conditions hygroscopiques particulières pour que ces particules, jouant le rôle de noyaux de condensation, agrègent les milliards de microscopiques gouttelettes pour en faire des gouttes susceptibles de donner de la pluie.

Bamako, les pieds dans l’eau…

Avenue de l’OUA, 9h45 ce matin, il fallait vraiment prendre son mal en patience, face à  la file de véhicules qui rebroussaient chemin, pour emprunter le boulevard des 30 m, en direction du centre ville. Et pour cause, Bamako s’est réveillée avec les pieds dans l’eau ce matin. Un déluge d’eau s’est abattu aux environs de 8h sur la capitale malienne, créant des mares d’eau impressionnantes et bouchant les artères principales. Dans les ruelles des quarties annexes, impossible de sortir face à  ces torrents d’eau qui charriaient toutes sortes d’ordures. Le spectacle est toujurs aussi impressionant, tandis que des chefs de familles, remontaient le pantalon pour s’y plonger et accéder au goudron. Sur celui-ci, les motocyclistes aguerris se faufilaient pour trouver un moyen de passer. Eclaboussures ou pas, peu importe, chacun veut passer. Au rond point de Sogoniko, les véhicules étaient déviées vers le quartier Faso Kanu, par des policiers débordés et se retrouvaient à  tourner dans les quartiers en attendant que ça se libère.  » Laissez tomber, ya pas moyen de passer », lâcha un conducteur excédé. Sur le boulevard de l’indépendance de Bamako, même chose pour les automobilistes dont les voitures s’enfonçaient à  moitié dans l’eau boueuse. Une scène en plein centre ville. « Chaque année, c’est pareil, il suffit d’une forte pluie pour qu’on l’ait dans le bec », peste un taximan, irrité par les sotramas, les cars de transport public qui tentent de doubler les autres. Se croient-il plus pressés que nous autres ? Cette année, l’hivernage s’est montré capricieux, avec des variantes dans les précipitations, des journées chaudes et des mini-déluges comme ce matin, qui mettent sens dessus-dessous le trafic et l’humeur des citoyens à  Bamako. Ailleurs, à  Dakar et dans d’autres villes, la pluie a été meurtrière, notamment ce 15 Août entraà®nant des dégats matériels importants dans la capitale sénégalaise. Caprices du temps ou pas, il est temps que les autorités maliennes prennent à  bras le corps le problème de l’évacuation des eaux de pluie, à  laquelle, chaque année, on assiste impuissants. La patience devient alors la seule vertu. Et comme dit le proverbe, après la pluie, le beau temps !

Pluies diluviennes sur Goundam : les inquiétudes Mme le maire

Si aucune perte en vie humaine n’a été enregistrée, les dégâts matériels sont considérables avec des maisons d’habitation et salles de classes détruites. Au niveau de la mairie, une commission de veille a été mise en place. Elle est composée d’élus, de partenaires et de membres de la société civile. Face à  l’ampleur des dégâts, la maire de la commune urbaine, Mme Seck Oumou Sall, a lancé un appel au gouvernement, aux partenaires ainsi qu’aux personnes de bonne volonté pour venir en aide aux populations sinistrées. Le mercredi dernier, elle était l’invitée du journal de la radio nationale. Bonjour Mme Seck ! Vous êtes le maire de Goundam. La ville est sous l’eau depuis. Qu’est-ce qui C’’est réellement passé ? Dans la nuit du samedi au dimanche matin (ndrl 16 au 17 juillet), nous avons reçu 68 mm de pluie. Pour des maisons en banco, C’’est une première grande pluie. Il y a eu beaucoup de dégâts au niveau des écoles. Des maisons d’habitation se sont écroulées. Il y a des flaques d’eau un peu partout. Le matin, la route Tombouctou-Goundam était inondée. Heureusement, il n’y a pas eu de pertes en vie humaines, mais les dégâts matériels sont considérables. l’ampleur des dégâts… Nous avons aujourd’hui des personnes sans abri qui ont été obligés de quitter leurs domiciles. Comme C’’est un début d’hivernage, J’ai beaucoup d’inquiétude. Nous avons vécu une mauvaise expérience en 2002 avec 200 mm de pluie. Nous avions perdu alors plus de 1000 concessions. Si aujourd’hui en ce début d’hivernage, nous constatons les dégâts, nous nous inquiétons pour l’avenir. Les dégâts sont là . Ce sont en général des personnes démunies qui n’ont pas les moyens de reconstruire tout de suite. Nous nous inquiétons aussi pour nos écoles. On a une école qui a perdu toute sa direction et quatre classes. D’autres écoles ont perdu quelques classes. C’’est énorme. Nous nous demandons comment nous ferons face aux dégâts, surtout connaissant les revenus de notre commune. De quoi vous avez besoin pour la reconstruction ? Nous avons besoin de reconstruire les écoles. Sinon, nous n’aurons pas de classes pour les élèves à  la rentrée. Heureusement que ce sont les vacances. Nous avons besoin de soutenir les personnes qui ont perdu tout, sinon une partie de leur domicile. Nous avons besoin d’assainir, de construire des canaux d’évacuation d’eau, parce que le problème aujourd’hui, C’’est bien cela. Goundam est une grande ville. Nous avons des difficultés pour évacuer l’eau. Nous avons besoin de soutien pour reconstruire ces écoles, ces maisons, appuyer les personnes démunies… Nous demandons l’implication de l’Etat, des partenaires et de toutes les bonnes volontés. Concrètement, comment comptez-vous secourir les victimes ? Nous avons déjà  pris contact avec quelques partenaires, très rares ici. l’Etat est informé. J’ai informé mon gouverneur. La croix rouge est informée. Nous continuons à  les informer. Pour le moment, nous sommes face à  ces dégâts sans aucun moyen pour reconstruire tout cela tout de suite, et prendre des dispositions, au cas o๠il y avait une autre grande pluie, afin d’éviter le maximum de dégâts. Nous comptons sur vous, la presse, pour faire entendre notre voix afin que nous puissions être vraiment aidés. Au-delà  de ces signaux de détresse, on remarque que les inondations sont récurrentes au Mali. Est-ce dû à  l’absence d’un schéma d’aménagement ? Bien sûr. Dans le cas de Goundam, notre schéma d’urbanisation nous défavorise même. Je ne sais pas quel problème qu’il y a eu à  la conception de ce schéma. Dans ce schéma, il est dit que Goundam n’a pas besoin d’un plan d’assainissement. Ce qui n’est pas réel. On constate des dégâts énormes chaque fois qu’il y a 60 mm de pluie… Aujourd’hui, je pense que l’urgence est pour les collectivités locales et l’Etat est de doter toutes les villes du Mali d’un plan d’assainissement.

Pluies diluviennes : Quand le ciel gronde, les Maliens tremblent

Les pluies diluviennes enregistrées récemment dans certaines régions sahélienne ont causés d’importants dégâts matériels et pertes humaines en Afrique. Au Mali,des maisons ont été emportées par les eaux même si pour le moment, aucune perte en vie humaine n’est déplorée. Les pompiers, les forces d’intervention et les autres agents de la protection civile ne sont pas en repos. A l’intérieur du pays, les provisions de certains villageois ont été noyées après l’effondrement de greniers et de troupeaux entiers décimés. C’est le cas du villages de Yérébougou dans la commune de Sanando dans le cercle de Barouéli (4è Région), et situé à  une vingtaine de kilomètres de la RN6 Bamako-Ségou, entièrement inondé depuis quelques jours. Des centaines d’hectares de culture risquent d’être engloutis par l’eau tout comme les maisons qui ont commencé à  sombrer. La délégation régionale a remis une somme symbolique et des moustiquaires imprégnées aux populations sinistrées, informe l’Essor des régions. Au nombre des dispositions envisagées par le gouverneur figurent l’envoi de tentes par les services de la protection civile et l’organisation d’un cadre de concertation diligent, afin que les populations acceptent d’aller s’installer sur un autre site. Car, ce n’est pas la première fois que le village est victime de pareille inondation. Ailleurs à  Koutiala, le 14 août dernier, de grosses averses se sont abattues sur la ville. Il a plu de 5 heures du matin jusqu’à  11 heures. Les inondations qui ont suivi ont causé d’importants dégâts. Exactement 728 familles se retrouvent sans abris. 66 concessions écroulées ont été recensées. En outre, cinq tonnes de céréales (mil, sorgho, riz et haricots) ont été emportées par les eaux. Les quartiers les plus touchés sont Wala Wala, Sogomougou, Lafiala, Médina-Coura et N’Tonasso. Ce jour là , il y avait de l’eau partout. Les marigots Pimpédogo et Boro ont débordé. Le pont Patrice Lumumba, pourtant, un imposant ouvrage, et celui dit de la CMDT, ont été submergés. Ces marigots avaient pris les dimensions de bras de fleuve, informa l’AMAP de Koutiala. Les sacrifices faits aux génies pour une bonne pluviométrie Alors qu’avec l’absence de la pluie, le monde paysan s’inquiétait de la mauvaise pluviométrie, on faisait des sacrifices aux génies ou l’on invoquait la clémence du Tout-Puissant pour bénéficier d’une pluviométrie exceptionnelle… Mais actuellement, les propriétaires des maisons en banco sont angoissés de voir leur maison s’effondrer. Par exemple à  Banconi, Fadjiguilla Nianmakoro et Sikoroni, une bourgade du district de Bamako, on observe ça et là  des maisons fissurées ou des pans de mur effondrés. Malgré la politique de construction de logements sociaux, initiée par Alpha Omar Konaré et poursuivie par son successeur Amadou Toumani Touré, nombreux sont des maliens qui ont pour habitat, surtout dans les villages, des maisons en terre battue. La réalité est que les matériaux de construction(ciment, fer) qui entrent dans la construction moderne et plus résistante aux intempéries demeurent chers parce qu’importés. C’’est la raison pour laquelle, l’ouverture de l’usine de ciment promise par les autorités est attendue avec impatience .

Pluies provoquées au Mali : quel impact sur l’agriculture ?

D’un montant de 3 milliards de francs CFA l’économie malienne repose sur l’agropastoral. Un secteur vital au Mali qui souffre de déficits pluviométriques avec pour effet une mauvaise répartition des pluies. Le gouvernement après avoir mené des études sur le sujet, a jugé nécessaire la mise en place de «Â l’opération sandji ». Cette année, l’Etat malien injectera 3 milliards dans cette opération selon le ministre de l’équipement et du transport lors du lancement officiel de la campagne agricole 2010. Initié en 2005 Ces opérations de pluies provoquées ont été initiées en 2005 par le gouvernement du Mali pour atténuer les déficits pluviométriques et leurs conséquences sur les productions agricoles et hydroélectriques du pays. Pour cette année, Hamed Diane Semega, ministre de l’Equipement et des Transports, Hamed Diane Séméga, lors d’une conférence a expliqué que l’objectif est la création des conditions pour parachever la formation de pilotes maliens. Une augmentation moyenne de 15 à  18 % de la pluviométrie Le Programme de pluies provoquées a effectivement démarré au cours de la campagne 2006-2007 avec 68 interventions d’ensemencement des nuages. Les opérations de pluies artificielles ont été reconduites en 2008-2009 et étendues à  d’autres zones du pays, pour un coût de 2,25 milliards de FCFA environ. l’évaluation de l’impact du programme de pluies provoquées de la campagne agricole 2008-2009 a montré une augmentation moyenne de 15 à 18 % de la pluviométrie par rapport à  la normale dans ces zones, l’augmentation atteignant 50 à  60 % par endroits, assurent les autorités. Les productions agricoles moyennes des campagnes 2006-2007, 2007-2008, 2008-2009, années de conduite des opérations de pluies provoquées, ont été comparées à  celles des campagnes précédentes de 2000 à  2005, années sans intervention du programme. On constate des augmentations de 30,3% pour l’ensemble des cultures (mil, riz, mais, blé, fonio, coton, arachide, canne à  sucre, niébé) et 42,1% pour l’ensemble des principales cultures (mil, riz, mais, sorgho). Perspectives Pour la pérennisation de cette « opération sandji », le gouvernement a acheté deux nouveaux appareils dans la perspective d’une prise en charge nationale du programme. Ce sont des appareils Beechcraft de type Super King Air 200 qui ont été acquis en septembre 2009 pour un montant de 7,1 milliards de francs CFA. Ces appareils sont destinés à  permettre l’ensemencement de nuages afin d’occasionner des pluies susceptibles d’atténuer le déficit pluviométrique et ses conséquences sur les productions agricoles et hydroélectriques. C’’est lors de la campagne 2006- 2007 que les premières opérations de pluies provoquées se sont déroulées au Mali avec un total de 68 interventions menées sous la conduite de la société américaine WMI avec un budget de 2 663 699 000F cfa. Environ 20% des interventions effectuées ont été menées dans le bassin du fleuve Sénégal en amont du barrage de Manantali.

Inondations : Une violente pluie frappe Bamako

l’hivernage est connu pour être par excellence la période des inondations.Longtemps craint par les populations, ces inondations s’accompagnent d’effets dévastateurs réels. Après Tombouctou (lundi dernier), Sikasso (mercredi dernier), C’’est au tour de Bamako de goutter aux aléas des intempéries pour cette année. Ainsi, la forte pluie qui s’est abattue sur la capitale, dans la nuit du 16 au 17 juillet 2010, a été accompagnée d’effets dévastateurs. Même si aucune perte en vies humaines n’a été enregistrée, il faut reconnaà®tre le sinistre a été au rendez-vous. «Â Nous avons frolé le pire » s’exclame un habitant de Kalaban-coro Adekène. «Â La marée a fait des dégâts dans certains quartiers comme Sabalibougou et Niamakoro », nous a-t-on rapporté. Dans la journée du samedi, plusieurs dégats ont été constatés : des véhicules dans des caniveaux sur l’avenue de l’OUA, des concessions transformées en mares, des panneaux publicitaires arrachés ou ébranlés. Même des maisons se sont écroulées. C’’est le cas à  Senou, Niamakoro, Banconi, Diankinèbougou, Djicoroni Para, Banakabougou… Le vent violent qui accompagnait la forte pluie n’a épargné aucun objet sur son passage. Nombreuses sont les familles qui ont été victimes de la perte de leurs biens. La majorité d’entre eux ont indexé les plus hautes autorités. «Â Ils sont très négligeants dans la prise de mesures d’anticipations pendant l’hivernage ». Certains caniveaux de la capitale (en commune I et VI particulièrement) se sont retrouvés complètement bouchés. Cependant, diront certains, la responsabilité de la population en est pour quelque chose dans cette situation. En effet, disent-il, les caniveaux sont utilisés par certaines personnes comme des poubelles. En tout cas, l’orage de ce samedi sonne le glas d’une saison pluvieuse qui s’annonce capricieuse. Aux autorités d’être prévoyantes et aux populations d’être vigilantes. Rappelons que le 12 juillet dernier, la ville de Tombouctou a reçu 95 mm de pluies qui ont causé l’effondrement de 634 maisons et fait de 934 familles des sinistrés; Le comité de prévention des crises a procédé à  une évaluation des dégâts et envisage des mesures de gestion et de prévention pour le reste de la saison des pluies.

Campagne agricole 2010-2011 : Plus de 3 Milliards pour bombarder les nuages

C’’est suite aux sécheresses qui ont frappé le Mali dans les années 1970 et sur la base de l’expérience et les résultats en la matière au Maroc et au Burkina Faso que le Gouvernement du Mali a adopté le 28 septembre 2005 par le conseil des ministres, un programme de pluies provoquées sur cinq ans pour un montant de 14 358 000 000 FCFA. Booster la campagne agricole Ledit programme a véritablement démarré pendant la campagne agricole 2006-2007 avec un budget de 2 663 699 000 FCFA à  la suite d’un contrat avec la société américaine Weather Modification Incorpored relatif à  la location d’un avion ,la conduite des opérations de pluie provoquée et les dépenses d’équipement(logistiques) et les ressources humaines. Un radar a été acquis à  cet effet et installé à  Bamako-ville. Cette première expérience, qui s’est effectuée entre le 18 août et le 6 novembre 2006, soixante huit interventions d’ensemencement. En 2007, un budget de 2 422 079 000 FCFA a été consenti avec la même société. Pour cette deuxième campagne, deux radars météorologiques ont été acquis et installés à  Mopti et à  Manantali. Ce programme a effectué cent vingt sept interventions du 8 juin au 31 octobre 2007. Pour ce qui concerne l’année 2008, le programme a mobilisé un budget de 2 249 157 000 FCFA avec la société américaine Weather Modification Incorporated pour la location de deux avions et la conduite des opérations. Pour cette étape, un radar a été acquis et installé à  l’aéroport de Gao. Ainsi, du 5 juin au 31 octobre 2008, le programme a réalisé 205 opérations. A la lumière des résultats obtenus entre 2006 et 2008, le gouvernement du Mali a décidé de renforcer la capacité d’intervention aérienne du programme de pluies provoquées. Cela, par la conclusion d’un marché avec le groupement de la société Américaine « Weather Modification Incorpored » et «Malian Aero Company » pour un montant de 7 473 259 827 FCFA. Ce marché comprend la fourniture de deux avions Turbopropulseur King Air 200, des équipements d’ensemencement et de recherche, des produits d’ensemencement, de formation du personnel et de conduite des opérations pendant trois campagnes agricoles. Il s’agi des campagnes 2009-2010,2010-2011 et 2011-2012. Ainsi, du 14 juillet au 28 octobre 2009, il a été effectué cent soixante huit opérations. Avec ces opérations, les productions agricoles moyennes des campagnes agricoles 2006-2007,2007-2008 et 2008-2009 qui ont été les années de conduites des opérations démontrent des augmentations de 30,3% pour l’ensemble des cultures (mil, sorgho, riz, mais, fonio, blé etc.) et 42,1% pour l’ensemble des principales cultures (mil, sorgho, riz, mais etc.). Le Bassin du fleuve Sénégal Environ 20% de ces interventions ont été effectuées dans le bassin du fleuve Sénégal en amont du barrage de Manantali. Les quantités de pluies recueillies ont permis de remplir le bassin du barrage. Selon M. Traoré, conseiller technique au Ministère de l’équipement, les résultats obtenus témoignent de la nécessité de l’opération. « 15% d’augmentation de la pluviométrie pour certaines zones et près de 50% dans d’autres. Du coup la production alimentaire s’est retrouvée améliorée sans compter le relèvement du niveau des barrages pour la production hydro-électrique. Pour le ministre Agatam Ag Alassane, le programme pluie provoquée a toujours été bénéfique pour les paysans. C’’est pourquoi dit-il, la présente opération touchera plusieurs localités du pays. Cette année, le budget prévisionnel pour la conduite des opérations se chiffre à  3 170 000 000 FCFA. Notons que ce faire, le programme dispose de deux avions King air 200 Turbopropulseur, un réseau de quatre radars, une station de réception d’imagerie satellitaire, un système de télémétrie pour la gestion des radars à  partir de Bamako, le suivi en temps réel des opérations ainsi que le personnel indispensable pour la conduite de ces opérations

Campagne agricole 2009 : et ces pluies qui tombent toujours ?

Quelque part on s’interroge également sur l’impact réel des pluies provoquées sur les cultures. Sur le sujet, la direction nationale de la météo rappelle que l’objectif du projet est de « réduire les conséquences néfastes du déficit pluviométrique sur les productions agropastorale et d’énergie hydroélectrique ». Les interventions se font généralement au début et à  la fin de saison agricole. C’’est pour donc compenser les déficits pluviométriques assez fréquents pendant ces périodes. Quel impact ? Depuis 2006, les interventions se sont multipliées à  travers le pays. La première année, le programme a effectué 68 opérations. Selon la direction de la météo, chaque opération a apporté une augmentation d’environ 10 à  20mm de pluie, soit près de 4% de la pluviométrie annuelle dans la zone de Manantali. En 2007, 127 opérations ont été enregistrées. A la fin de la campagne, les experts ont émis une augmentation de 15% dans les zones d’intervention. l’augmentation a atteint par endroits 45%. Comme résultat, les experts soulignent une amélioration de la pluviométrie avec une augmentation moyenne par rapport à  la normale de 18% sur l’ensemble des zones d’intervention. En 2008, le programme a pu effectuer 205 opérations avec une augmentation atteignant par endroit le pique de 50 à  60%. On constate donc une amélioration de la qualité de la saison avec une augmentation significative du nombre de jours de pluie par rapport à  la normale dans les parties Est des régions de Kayes et Mopti, et les régions ouest de Koulikoro, Sikasso et le District de Bamako. En clair, ça permet aux paysans de semer plutôt qu’ils ne pourraient le faire sans pluies provoquées et de continuer la saison plus tard que d’habitude. Sans effets secondaires Les produits utilisés par le Mali dans l’ensemencement des nuages est à  base d’iodure d’argent et de chlorure de calcium. « Le chlorure de calcium est un sel de cuisine donc inoffensif. Quand à  l’iodure d’argent, C’’est un produit qui ne se dissocie pas dans la nature », ce sont par ces propos que Djibrila Maà¯ga, Directeur national adjoint de la météo nous a expliqué l’impact des produits chimiques sur la santé humaine et animale et sur l’environnement. Les experts du ministère des transports explique par ailleurs que de recentes recherches conduites aux Etats-Unis depuis les années 80 montrent que les produits utilisés pour la pluie artificielle n’ont aucun impact nuisible sur l’homme, les animaux, les végétaux et l’environnement. « C’’est pourquoi le Service National des Eaux et Forêts des USA a autorisé l’utilisation des produits à  base d’iodure d’argent dans la forêt américaine », a souligné M. Maà¯ga. Pour les cinq premières années du programme, le Mali bénéficie de l’assistance des USA. Plusieurs experts Américains sont ici pour former et assister les Maliens. Au niveau local, le Mali mène ses proches recherches. Les échantillons de pluies provoquées analysés par le Laboratoire National des Eaux auraient donné la même composition chimique que les pluies naturelles.

Pluies provoquées : deux nouveaux avions pour booster l’opération

Le monde paysan peut se frotter les mains face à  l’anxiété résultant du déficit pluviométrique! Serait-on tenté de dire. Car en effet, depuis ce matin, le service de la météo vient d’être doté de deux nouveaux avions équipés dans le cadre du programme de « pluies provoquées ». Les appareils doivent pallier aux poches de sécheresse pendant la campagne agricole. Aussi « ils contribueront à  la recharge des nappes phréatiques et à  l’augmentation des réserves d’eau dans les barrages et autres bassins de retenues d’eau pour l’irrigation, l’élevage et la production d’électricité… L’opération Sandji,une initiative du gouvernement Il faut rappeler que C’’est depuis 2005 que le gouvernement du Mali a adopté le programme de pluies provoquées au Mali sur une période de cinq ans avec pour (entre autres) objectifs, la réduction de l’impact des déficits pluviométriques sur les productions agricoles et hydro-électrique. Le programme a démarré en 2006 avec un seul avion en location dans la zone comprenant les cercles du Macina, de Nioro, San, Bla, de Tominian, Ségou, Banamba et Djénné. Mais depuis 2007, l’opération couvre l’ensemble du pays, avec la location de deux avions en 2008. Au regard des résultats satisfaisants obtenus de 2006 à  2008 et pour renforcer les capacités d’interventions aériennes du programme et éviter les retards de démarrage en début de saison des pluies, le gouvernement de la République a lancé un appel d’offres international ouvert le 14 juillet 2008 pour la fourniture de nouveaux avions. Deux Beechcraft King Air pour renforcer la flotte aérienne C’’est ainsi que le marché a été attribué, en mai 2009, au Groupement composé de Weather Modification Incorpored (WMI) et de Malian Aero Company (MAC) pour un montant de 7 473 259 827 F CFA (toutes taxes comprises sur quatre exercices budgétaires et un délai d’exécution de 120 jours). Les deux appareils de marque Beechcraft, type King Air 200, sont dotés d’équipements d’ensemencement et de recherche.  » Ce sont des avions à  capacité forte d’ensememcement, a indiqué, Ibrahim Diawara, PDG de la Malian Aero Company. Selon le mécanicien, M. David F, ils sont équipés de turbopropulseurs pressurisés à  deux moteurs, avec un puissant moteur. « Ils peuvent voler à  une altitude maximale de 6H15mn. Leur rayon d’action est de 2 500 km avec une vitesse de croisière de 460 km par heure. L’opération s’étend sur trois (3) campagnes agricoles ; à  savoir, les campagnes 2009-2010, 2010-2011 et 2011-212. Selon le porte parole du groupement des prestataires, la disponibilité de ces deux avions permettra d’effectuer à  partir de deux bases (Mopti et Bamako), des opérations d’ensemencement simultanées dans différentes zones du pays, mais aussi de démarrer les opérations au début de chaque saison. « Elle devrait contribuer non seulement à  une augmentation significative mais aussi à  une bonne répartition spatiale de la pluviométrie pendant les périodes d’opérations dans le pays ». Il faut ajouter que les prestataires se sont engagés à  travers le programme, à  initier les nationaux sur la base d’un programme de formation adapté et transmis par d’éminents experts américains. Cela permettra aux cadres maliens de s’approprier cette technologie.

Saison pluvieuse à Bamako : pénurie d’ aides ménagères…

Sur 100% de familles à  Bamako, plus de 95 % possèdent une aide ménagère ou « bonne » à  la maison. Tant les femmes qui travaillent sont plus nombreuses que celles qui sont au foyer. Les bonnes viennent en masse de leurs villages pour chercher du boulot dans la capitale. Elles quittent généralement le village vers la fin du mois de septembre et restent jusqu’à  la fin du mois de juin. La période Juillet-Août-Septembre correspond à  la saison des pluies au Mali. Toutes les bonnes rentrent donc au village pour aider les parents dans les champs. Elles y retournent avec l’économie amassée durant leurs neuf mois de travail. La galère des vacances Le début de la saison pluvieuse correspond au début des vacances, donc au début de la galère pour les femmes. C’est à  cette période là  que les bonnes quittent leurs lieux de travail pour rejoindre le village. C’’est comme si elles se donnaient le mot. Rares sont celles qui restent un ou deux années d’affilées à  Bamako. Le casse-tête commence alors pour la recherche de bonnes de saisons. Chacune court de gauche à  droite pour trouver une fille pour les trois à  quatre mois de vacances. Mais o๠chercher ? Comment trouver une bonne de qqualité ? C’’est toute la question. Parce même lorsque vous allez dans les organismes chargés de l’embauche des bonnes, vous n’en trouverez pas. On vous répondra tout simplement qu’il n’y en a pas de disponibles à  Bamako puisqu’elles sont toutes parties. Les femmes qui ont la chance d’avoir des filles à  la maison et bien entendu, non paresseuses sont les plus heureuses. Beaucoup de filles sacrifient leurs vacances au profit des travaux ménagers qui n’en finissent pas. Elles font la cuisine, la lessive, nettoient la maison et tous les autres petits boulots qui s’imposent pour l’entretien de la maison. Pour les femmes qui n’ont pas d’enfants o๠qui ont des enfants en bas âges, C’’est plus compliqué. Elles sont obligées de se lever très tôt, avant le chant du coq, pour préparer et nettoyer toute la maisonnée avant le réveil des autres. Elles font ensuite le petit déjeuner avant de se préparer pour aller au marché. Elles reviennent préparer le repas de midi. Et rebelotte avant 19h, pour que le dà®ner soit prêt ! Et ce n’est pas tout, elles ne vont se coucher que lorsque tout le monde est déjà  au lit, c’est-à -dire, vers 23h au plutard. [ Superwoman…sans la bonne ] Les femmes fonctionnaires ont aussi leur part de souffrance. Déjà  la veille, tout est prêt pour la cuisine du lendemain. Elles se lèvent parfois à  3h du matin pour faire le petit déjeuner, le déjeuner et le dà®ner. A 6h déjà  tout est disponible. Elles mettent les repas au frais et se préparent pour le boulot. Il n’ y aura qu’à  réchauffer. A 16h, elles quittent rapidement le bureau pour revenir s’occuper du foyer conjugal. Le même train-train quotidien continue pendant les trois mois de vacances. Du moins, jusqu’à  la rentrée des classes o๠elles pourront souffler avec le retour des bonnes !