Double attaque mortelle pour un colonel et un soldat des FAMA

Le colonel Salif Baba Daou commandant adjoint de la région malienne de Gao est mort hier matin, sur le coup, au passage de son convoi sur une mine entre Gossi et Hombori. Le convoi composé de véhicules militaires a de plus essuyé des raffales de balles nourries. Un autre militaire est décédé et un autre blessé. Les corps des deux militaires ainsi que les blessés ont été évacués à  Gossi avant qu’un hélicoptère de la force Barkhane ne les transporte jusqu’à  la base militaire française de Gao. Le colonel Daou venait d’être affecté à  Tombouctou comme commandant de Zone. Ce militaire ne connaissait que peu Bamako et Kati. Il a passé la majeure partie de sa carrière dans le Nord o๠il a été affecté depuis qu’il a quitté l’école d’officiers en 1994. Il a été en poste entre autres à  Tessalit, Tinzaoutène, Nioro Du Sahel. C’était un fin connaisseur de la région. Cela porte à  une vingtaine le nombre d’attaques par engin explosif, visant des véhicules militaires maliens ou étrangers, depuis le début de l’année. Ces attaques ont pour la plupart été revendiqué par AQMI, le front de libération du Macina ou Ansar Dine. Des sources sécuritaires maliennes et étrangères soupçonnent un djihadiste qui se ferait appeler Mohamed El Mansour d’être l’auteur de ces attaques. Ce djihadiste est connu des services maliens, il serait à  l’origine membre du groupe Al-Mourabitoune de l’algérien Mokhtar Belmokhtar dit « le borgne », qui avait revendiqué l’attentat du Radisson Blu de Bamako en novembre dernier. « Ce groupe terroriste est majoritairement composé d’Arabes. Ils sont beaucoup plus axés sur le commerce et le trafic que sur l’intégrisme religieux en tant que tel. Ils sont alliés avec Iyad Ag Ghali, ils ont aussi une connexion avec l’à‰tat islamique. Tous ces groupes pactisent entre eux plus par intérêt que par idéologie », explique le commandant Modibo Namane Traoré. Un défaut de discrétion semble être l’un des facteurs ayant mené à  l’attaque du convoi du Colonel Daou. Selon une source sécuritaire, les déplacements de haut gradés sont généralement annoncés et des éléments infiltrés peuvent en être facilement informés.