Classement RSF : le Mali occupe la 113ème place sur 180 pays

Le classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières (RSF) a été rendu public ce mercredi 03 mai, jour de célébration de la liberté de la presse.

Reporters sans frontières classe le Mali à la 113e place sur les 180 pays de son dernier classement. L’organisation pointe du doigt une fragilisation des journalistes par la situation politique et selon eux un durcissement des autorités de la transition relative à des pressions sur le traitement patriotique de l’information qui se multiplierait selon eux.

En Afrique, le pays le mieux classé est l’Afrique du sud qui occupe la 25e juste derrière la France 24e du classement et devant le Royaume Uni qui occupe la 26e place. Autres pays africains mieux classé, Le Cap Vert à la 33e place, la Côte d’ivoire est 54e du classement, le Burkina Faso occupe la 58e place, le Niger est à la 61e place suivi par le Ghana. La Guinée occupe la 85e place, le Sénégal la 104e place.

Le premier pays au monde qui respecte la liberté de la presse est la Norvège qui occupe cette place pour la 7e année consécutive, suivi par l’Irlande et le Danemark. Les États-Unis sont au 45e rang mondial. La Russie est classée à la 164e position. Les pays qui occupent les trois dernières places sont le Vietnam, au 178e rang, suivi de la Chine et de la Corée du Nord.

Selon RSF, il existe une implication des acteurs politiques dans des campagnes de désinformation massive ou de propagande dans beaucoup de pays évalués. L’organisation estime que ceci est le cas en Russie, en Inde, en Chine et au Mali.

Dans un communiqué publié en même temps que le classement, Reporters sans frontières signale que la situation peut être qualifiée de « très grave » dans 31 pays, « difficile » dans 42 et « problématique » dans 55 pays. En revanche, elle est « bonne ou plutôt bonne » dans 52 pays. En ce qui concerne les conditions d’exercice du journalisme ; RSF a déclaré qu’elles sont mauvaises dans 7 pays sur 10 et satisfaisantes dans à peine trois pays sur 10.

Joliba TV News : la HAC lève la suspension de de la chaîne

Après un mois de suspension suite à décision de la haute autorité de la communication en date du 2 novembre dernier, Joliba TV News va reprendre du service. La HAC a décidé ce 1er décembre de ramener la durée de la suspension initialement de deux mois à un mois ce qui procède à la levée de la mesure. Selon un communiqué de l’instance de régulation, la décision est motivée par des engagements pris par la chaîne privée et par la médiation, ainsi que des appels à la clémence de la maison de la presse et d’autres associations professionnelles. Joliba TV News avait été suspendu par la HAC le 2 novembre dernier suite à la diffusion d’un programme intitulé « l’Editorial » animé par Mohamed Halidou Attaher. LA HAC a considéré que l’Editorial comportait des propos diffamatoires et des accusations infondées portées contre l’état de la liberté d’expression au Mali, les autorités de la transition et la HAC.

Presse : la HAC suspend Joliba TV pour deux mois

Après une mise en demeure de la chaîne de télévision privée Joliba suite à un édito de son journaliste Attaher Alidou Maiga diffusé le 30 septembre dernier, la Haute autorité de la communication a décidé ce jeudi de suspendre Joliba TV pour une période de deux mois. La HAC reproche à l’émission Editorial animée par le journaliste de comporter des propos diffamatoires et des accusations infondées concernant l’instance de régulation, l’état de la liberté d’expression au Mali et les autorités de la transition. Le média à déjà introduit un recours gracieux auprès de la HAC. La direction de la chaine a communiqué informant ses téléspectateurs et partenaires de la suspension de ses programmes. Dans un communiqué publié le 3 novembre, la maison de la presse a « déploré » la suspension de la chaine, inviter la HAC à examiner le recours et solliciter sa clémence pour lever la décision de suspension.

Mali – Olivier Dubois : Le symbole d’une presse privée de liberté

La liberté de la presse est une quête permanente, soumise au Mali à de nombreuses menaces. Insécurité, accès difficile à l’information ou encore intimidations, les défis sont nombreux et l’exercice de la profession de plus en plus compliqué. Une liberté de la presse menacée également par les enlèvements et les détentions arbitraires. Nous avons choisi, au travers d’exemples concrets et récents, de mettre en exergue tous les écueils voire dangers auxquels font face les journalistes dans leur mission d’informer.
Une nouvelle stupéfiante pour ses confrères et le grand public, qui n’étaient pas encore dans le secret. Mais l’inquiétude était bien réelle dès les 48 heures qui ont suivi sa disparition le 8 avril. Cependant, pour ne pas compromettre une «éventuelle issue positive rapide », Reporter sans frontières, « en concertation avec les rédactions qui l’emploient habituellement », avait pris la décision de ne pas la rendre publique, a expliqué le 5 mai Christophe Deloire, directeur général de l’organisation.
Reporters sans Frontières a aussi demandé aux « autorités maliennes et françaises de tout mettre en œuvre pour obtenir sa libération ». L’enlèvement du journaliste rappelle douloureusement combien il est devenu difficile de travailler dans un contexte caractérisé depuis des années par une situation d’insécurité générale qui sévit également en dehors des frontières du Mali, dans toute la zone du Sahel. Le 26 avril 2021, la mort de deux journalistes espagnols, tués alors qu’ils étaient en reportage au Burkina Faso, avait également choqué l’opinion.
Ce terrain favorable à toutes sortes d’entraves à l’exercice de la liberté de la presse inquiète les professionnels des médias. Olivier Dubois, enlevé alors qu’il était en reportage, connait bien le Mali pour y vivre et y exercer son métier depuis plus de cinq ans. Il a d’ailleurs travaillé au Journal du Mali de 2015 à 2017. Il s’intéresse principalement aux questions sécuritaires et politiques. C’est avant tout un homme de terrain qui en rencontre directement les acteurs, une « tête chercheuse en mouvement » comme il se définit lui-même sur son compte Twitter. Mais le terrain est depuis quelques temps semé de nombreuses embûches et les journalistes, qui peuvent mobiliser derrière eux toute une corporation, sont devenus une denrée convoitée. Mais, au-delà, c’est partout au Mali que la quête de l’information est un risque que prennent chaque jour ceux dont la mission est d’informer.
« À longueur de journée nous recensons des cas de violations, de menaces, d’intimidations et d’enlèvements de journalistes »,
qui s’entendent dire par leurs ravisseurs qu’ils peuvent être enlevés sans témoins et qu’ils ont donc intérêt à « faire attention à ce qu’ils disent », explique M. Bandiougou Danté, le Président de la Maison de la Presse du Mali. Il n’est pas rare dans un tel contexte d’assister à des actes d’autocensure de la part de journalistes qui n’osent plus aborder certains sujets, ou de façon anonyme, ajoute M. Danté. À cette situation s’ajoute « la difficulté d’accéder à une simple information basique », relève Alexis Kalambry, Directeur de publication du bihebdomadaire Mali Tribune.
Lorsqu’elle a été rendue publique à la faveur de la vidéo publiée le 5 mai, la nouvelle de l’enlèvement du journaliste français a vite fait le tour des médias occidentaux, suscitant une vague de réactions et d’émotion. C’est une mobilisation similaire que le Président de la Maison de la Presse souhaiterait voir se manifester pour les confrères maliens. Il se dit même choqué par cette absence de réaction de la part de ces médias pour les cas de disparitions et d’enlèvements pourtant signalés lors de la célébration de la Journée du 3 mai, avant la publication de la vidéo du journaliste français. Un comportement qui « n’encourage pas la confraternité », déplore-t-il.
Fatoumata Maguiraga
Cet article a été publié dans Journal du Mali l’Hebdo n°318 du 13 au 19 mai 2021 

Mali – Ras Bath : devant le juge pour atteinte à la sûreté de l’Etat

Le Tribunal de Grande Instance de la commune III du District de Bamako a été pris d’assaut ce 28 décembre 2020 par des sympathisants du leader du collectif pour la défense de la République(CDR) et chroniqueur radio, Mohamed Youssouf Bathily, Ras Bath arrêté le 21 décembre 2020. Il devait avec 5 autres personnalités être présentés au Juge dans le cadre d’une enquête préliminaire sur « des faits d’atteinte à la sûreté de l’Etat », selon les termes d’un communiqué du Procureur de la République Près ce tribunal.

Mahamadou Koné, Trésorier Payeur Général,Vital Robert Diop, Directeur Général de la société PMU Mali, Souleymane Kansaye, Receveur Général du District, Sékou Traoré, Secrétaire Général de la Présidence de la République, Mohammed Youssouf Bathily alias RasBath, Chroniqueur radio et aguibou Macky Tall, Directeur Général adjoint de l’AGEFAU ont été mises à la disposition du service d’investigation Judiciaire de la Gendarmerie nationale , selon les termes du communiqué du Procureur.

Visiblement l’attroupement provoqué par l’éventualité de leur comparution devant le Tribunal a empêché leur audition.  Mais les enquêtes se poursuivent et l’opinion sera informée de l’évolution, indiquait le communiqué du Procureur, signé ce 27 décembre 2020.

Ces « arrestations » avaient suscité les réactions notamment  du Président de la commission nationale des droits de  l’Homme (CNDH)  qui dénonçait notamment  « des arrestations sans base légale ».

Quand aux organisations faîtières de la presse, elles avaient estimé que leur inquiétude ne se justifait pas seulement par l’arrestation de Ras Bath, mais qu’elles s’inquiétaient pour la démocratie et la liberté. «  C’est une situation inacceptable. Je suis contre la forme. Si une procédure normale avait été engagée contre lui, nous aurions utilisé les voies légales pour suivre ce qui ses passe », avait déclaré M. Bandiougou Danté, président de l’Union des radios et télévisions libres du Mali(URTEL), lors d’un point de presse le 22 décembre 2020.

Pointant du doigt un «  contexte global de menace contre la liberté et de remise en cause de la démocratie », il a fustigé «  une dictature qui ne dit pas son nom ».  Avant d’inviter, tous les représentants des autres faîtières à faire bloc pour défendre  ensemble la liberté et la démocratie et refuser cette « façon de faire ».

La Plateforme « Alliance Ensemble pour le Mali » prône l’apaisement

La nouvelle Plateforme de la Majorité présidentielle ‘’ Alliance Ensemble pour le Mali’’ a tenu une conférence le mardi à la maison de la presse de Bamako. Son président, principal conférencier a appelé aux respects de la loi  et au bon sens.

Le 5 juin, des responsables de la Plateforme ‘’Alliance Ensemble  Pour le Mali’’ ont organisé à la maison de la presse une conférence pour communiquer sur les derniers évènements relatifs à la marche interdite de l’opposition et appelé tous les acteurs à s’inscrire dans une dynamique responsable.

Le président du Rassemblement pour le Mali et de l’alliance EPM, Dr Bocary Treta a tenu avant tout à présenter aux hommes de la presse « ses profonds regrets » suite à la violence policière sur les journalistes lors de la marche du 2 juin de l’opposition. « Tel n’était pas le souhait  ni du gouvernement ni de la majorité présidentielle, ni du Président IBK encore moins à mon sens de nos services des maintiens d’ordre », s’est-il excusé, exprimant « sa solidarité pour la liberté ».

Dans son intervention, Dr Treta a rappelé toutes les étapes ayant jalonné le processus, depuis la mise en place du comité  d’expert piloté par l’opposition jusqu’au vote de la loi électorale modifiée.  Au regard des acquis et des concessions faites par le gouvernement  pour réussir une élection transparente, le président de l’Alliance a exprimé son incompréhension face au comportement de l’opposition et à sa « violence verbale ». « Et pourquoi notre opposition penserait-elle avant même d’entrer dans l’élection qu’elle a déjà gagné et si elle ne gagne pas ce qu’il y a eu fraude », s’étonne-t-il, invitant  les uns et les autres à revenir à l’ordre. « Ce qui est demandé à chacune et à chacun qui ont des prétentions pour gérer ce pays, c’est  de se préparer et de rentrer dans le processus, de rentrer dans la République,  d’être de la République », a-t-il souhaité. « Nous de la majorité, nous allons avec toute l’humilité Républicaine, toute la responsabilité,  abordé ces élections en toute confiance  avec l’ambition de les emporter. Mais nous disons chaque fois qu’une élection n’est jamais gagnée à l’avance », redresse-t-il.

Sur l’accaparement du pouvoir sur l’ORTM, Dr Bocary Treta répond que tout citoyen, tout parti politique  à la même passerelle qu’eux pour accéder à ce media d’Etat.

Conscient de la situation tendue, il rappelle la grandeur du Mali, héritée des grands empires et royaumes, foyer des valeurs traditionnelles.  « Nous sommes un peuple de paix, de concorde et de vivre ensemble », a-t-il mis en avant. « Je suis convaincu que nul n’a intérêt au Mali dans le désordre et la violence. Quand la violence commence personne ne sait où  est ce qu’elle va s’arrêter. Personne ne sait qui va être épargné et qui ne va pas l’être », prévient ainsi ce baron du RPM, appelant au bon sens.

Alors qu’il invite ses protagonistes à « une compétition civilisée », des jeunes se réclamant du RPM envisage une manifestation pour soutenir le gouvernement ce vendredi, simultanément à celle de  la Coalition pour l’alternance et le changement. Une initiative dont se désolidarise les 66 partis politiques de l’Alliance Ensemble pour Mali dont l’objectif est d’assurer  la victoire à IBK.

« Notre alliance ne peut pas plaider pour la paix, appelé l’ensemble des acteurs à savoir raison gardé et d’autre part chercher à envenimer une situation », a conclu le conférencier.

Délits de presse : A quand la dépénalisation?

A l’étude depuis 2012, l’adoption d’une loi sur la dépénalisation du délit de presse au Mali n’est toujours pas à l’ordre du jour. La question, qui sera au programme de travail gouvernemental du second semestre 2018, a toujours « coïncidé avec un mauvais contexte ». Pourtant, l’adoption d’une telle loi serait tout d’abord profitable aux autorités, selon les professionnels, qui reconnaissent tout de même la nécessité d’une autorégulation.

« Quand vous emprisonnez un journaliste, il devient un héros », pourtant, « certains politiques pensent que lorsque vous n’emprisonnez pas, cela permet le laisser-aller », constate Monsieur Cheick Oumar Maiga, Secrétaire général du ministère de l’Économie numérique et de la communication. S’il estime que « les sanctions disciplinaires sont plus dissuasives », il ajoute que la loi sur la dépénalisation du délit de presse s’est souvent heurtée à des contextes difficiles. D’abord la crise de 2012, qui marquait le début du projet et plus récemment des affaires opposant des journalistes à des autorités.

La dépénalisation n’est que justice, compte tenu du rôle que jouent les médias « en tant que garants du pluralisme et de la liberté de la presse », affirme pour sa part Monsieur Baye Coulibaly, Secrétaire général du Syndicat National des Journalistes Reporters du Mali (SYJOR). « Ce métier mérite que les pouvoirs lui accordent une attention particulière. La démocratie n’est rien si les gens ne peuvent pas s’exprimer et dire que ce qu’il y a lieu de dire ».

Il s’agit donc d’un  combat de longue haleine, qu’il faut mener sans occulter la responsabilité des journalistes d’exercer leur métier dans les règles de l’art. «  C’est vrai que nous connaissons des dérives et nous sommes conscients de cela. Il y a eu des tentatives et nous voulons mettre de l’ordre pour exercer le métier de façon professionnelle avec la mise en place du Conseil des pairs pour l’éthique et la déontologie », ajoute le Secrétaire général du SYJOR. Même s’il faut encore dynamiser cette structure, qui doit mieux encadrer et orienter les journalistes et a été officiellement installée le 3 mai 2018, dans un « contexte socio-sécuritaire difficile » qui complique davantage l’exercice du métier.

Si la dépénalisation va « éviter aux journalistes de faire de la prison », c’est surtout aux autorités que cette disposition va profiter, car les « journalistes n’aiment pas payer des amendes », selon Madame Dado Camara, Directrice de publication du Journal « l’Annonceur. » Malgré la réticence des autorités, qui pensent que les « journalistes sont peu vigilants », Madame Camara est optimiste quand à l’adoption de cette loi, grâce à l’intérêt que manifeste le ministère de tutelle et surtout à la détermination des professionnels.

La nouvelle carte de presse pour assainir le milieu du journalisme désormais disponible

Le ministre de l’Économie Numérique et de la Communication Arouna Modibo Touré a procédé ce matin au lancement officiel de la nouvelle carte de presse. Cette dernière « biométrique » devrait assainir le milieu du journalisme malien.
À compter de ce jeudi, les hommes de médias bénéficient d’une nouvelle carte de presse. « La carte de presse, c’est la carte d’identité du journaliste», souligne Mamadou Talata Maïga, administrateur délégué de la Maison de presse. Cette nouvelle carte permettra notamment d’assainir le milieu et de clairement identifier les personnes habilitées à exercer ce métier. « Le métier a évolué, forcement la législation et la réglementation devaient elles aussi évoluer pour s’adapter véritablement à la situation », ajoute-t-il.

Réglementer le secteur                                               

Yaya Alpha Diallo, directeur de publication A Day (presse en ligne), pour sa part, affirme qu’il faut une organisation saine, afin de faire respecter l’ethnique et la déontologie de cette profession. L’octroi de cette carte est confiée à une commission de sept associations professionnelles du domaine telles que la Maison de la presse, ou encore l’URTEL. Ainsi, les pièces à fournir sont entre autres une demande manuscrite avec timbre, un extrait d’acte de naissance, un Curriculum Vitae. Ce nouveau dispositif  permettra aux autorités maliennes d’évaluer le nombre exact des hommes de médias. Et ce, pour un meilleur accompagnement de ces hommes dans leurs quêtes quotidiennes de l’information. « Les cartes sont déjà disponibles, les premiers postulants ont eu leurs nouvelles cartes de presse », précise Mamadou Talata Maïga.

« Au Mali, nous sommes confrontés à de nouveaux systèmes qui sont mis en place avec toujours des insuffisances », déclare Yaya Alpha Diallo. Ainsi, il reconnaît que cette initiative est salutaire, si réellement elle va vers le but recherché, car il ne faut pas se leurrer, n’importe qui est journaliste aujourd’hui. « Aujourd’hui des gens qui n’ont rien à avoir avec les médias, détiennent la carte de presse, ainsi que certaines personnes, en un moment ont professé dans le milieu, mais forcement, ils devraient restituer cette carte, mais ils ne l’ont pas fait et certains continuent de l’utiliser à d’autres fins », signale, le l’administrateur délégué de la Maison de la Presse.

 

MPV-Mali, le bouclier des journalistes

Le métier de journaliste comprend des risques et les disparitions de professionnels du secteur, à travers le monde, font la Une de l’actualité. Après le décès des deux journalistes Ghislaine Dupont et Claude Verlon, le journaliste malien Birama Touré est porté disparu depuis janvier 2016 en faisant son métier. Le Mouvement de Protection de la Presse contre les Violences (MPV-Mali) tend à instaurer un cadre de sécurité aux journalistes et estime que la liberté d’expression est en danger. Boubacar Yalkoué, directeur de publication du journal Le Pays, en est le président. Il nous parle des défis qui attendent son mouvement.

Journal du Mali : Quels sont les constats des risques liés au métier ?

Boubacar Yalkoué : Les constats que nous avons faits, c’est que nous voyons que sur le terrain, au quotidien, les journalistes se plaignent de comportements venant de l’extérieur. Nous avons, aussi, remarquer qu’en cas de problème il n’y a pas de solidarité entre les journalistes. Depuis de nombreuses années, nous avons des confrères qui subissent certaines intimidations, agressions et même des menaces de mort. Après de nombreuses discussions avec d’autres confrères, nous avons décidé de mettre en place ce mouvement et de voir comment nous pouvons faire pour faire face à ces menaces qui deviennent, aujourd’hui, de plus en plus courantes.

Comment expliquez-vous ce manque de solidarité de la part des personnes du métier ?

Ce manque d’entraide est dû à des questions d’intérêts personnels. Même quand vous voyez au niveau des associations, il y a ce même genre de problème. Ce manque de solidarité ne donne pas une bonne vision de la presse. On peut ne pas être d’accord avec un journaliste, mais cela ne doit, en aucun, cas permettre d’abattre ton confrère au profit d’une autre personne. C’est pourquoi nous avons parlé de mouvement. Ce n’est pas une question association ou d’organe, mais d’individus, car l’adhésion est individuelle. Nous avons des journalistes de presse écrite, de radio et de télévision et même des membres issus des médias publics. D’ailleurs, certains confrères de l’ORTM se sont joints spontanément à nous lors du lancement. 

Quels sont les combats que vous allez mener à travers ce mouvement ?

Nous n’avons aucunes nouvelles de notre confrère Birama Touré, enlevé depuis un an. Une enquête a été ouverte, mais jusqu’à présent, nous n’avons aucunes nouvelles de lui. Nous jugeons cela inadmissible. Au niveau de presse, il y a eu des actions dispersées. Nous devons faire en sorte que la corporation puisse travailler main dans la main dans ce genre de cas. Nous avons approché la famille de notre confrère disparu M. Touré afin de conjuguer nos efforts pour le retrouver. Aujourd’hui, le cas Touré, est notre première mission. Nous sommes en discussion avec des organisations des droits de l’Homme et des organisation pour la protection des journalistes. 

Prévoyez-vous d’autres missions, par exemple, expliquer aux Maliens ce qu’est le métier de journaliste, redorer le blason de la profession qui est mise à mal dans le pays ?

Oui, bien sûr, cela fait aussi partie de nos objectifs. Nous sommes confrontés à beaucoup de difficultés dont nous-mêmes journalistes sommes responsables. Nous travaillons afin que nous puissions vivre de notre métier, que le journaliste respecte l’éthique et la déontologie dans le traitement de l’information. Notre première mission est de nous protéger, tant que cela ne sera pas fait, nous ne serons pas stables et en mesure de poursuivre les travaux que nous souhaitons réaliser. Nous allons initier des formations et d’autres programmes pour permettre aux journalistes maliens d’avoir des lignes directives pour aborder d’autres combats. Nous ferons en sorte de redorer l’image de la profession au Mali, il ne faudrait pas que l’on se voile la face, il y a beaucoup de choses inadmissibles qui se produisent. Nous devons avoir des antennes au niveau des régions pour nous puissions connaître les difficultés rencontrées par tous les journalistes du pays. 

 

 

Presse écrite au Mali : « Il faut sortir les journalistes de la précarité si vous ne voulez pas recevoir de la propagande »

Le centre d’étude et de renforcement des capacités d’analyse et de plaidoyer (Cercap) a présenté mardi 29 août son rapport sur l’état de la presse écrite au Mali. Et le moins que l’on puisse dire est qu’il n’est pas reluisant. Abdoulaye Shaka Bagayogo, expert macro-économiste au Cercap nous explique les grandes lignes de ce rapport.

Qu’est ce qui a motivé ce rapport ?

Il y a très peu de données économiques sur l’état de la presse écrite au Mali. Par données économiques, nous entendons la richesse créée, les emplois, les rémunérations, la distribution, également le lectorat, il n’y en a quasiment pas. Ce sont des éléments qui sont indispensables quand il s’agit de prendre des décisions du côté des acteurs de la presse ou en interaction avec le pouvoir. Pour commencer à combler ce vide, nous avons eu l’idée de faire ce travail qui permettrait de dresser le portrait des entreprises de presse, et également d’en tirer des leçons, des recommandations qui pourraient intéresser les décideurs. C’est là l’idée de base qui nous a motivés à faire ce rapport.

Quelles sont les grandes lignes du rapport ?

Vous avez des informations sur l’ensemble de la presse écrite au Mali, quand je dis l’ensemble, c’est vraiment l’ensemble. Nous avons procédé à un recensement de tous les organes de presse, à la suite de cela, par rapport à nos préoccupations, nous leur avons adressé un questionnaire, dont le traitement nous a permis de connaître les effectifs des journalistes, leurs statuts, c’est-à-dire ont–ils des contrats (oraux ou écrits), leurs rémunérations, le nombre d’exemplaires vendus, le tirage, le niveau d’équipement, sont-ils propriétaires de leurs locaux, louent-ils ou sont-ils hébergés gratuitement et également le bilan financier, ce sont ces informations qui sont présentes dans le rapport. Cela nous permet de dresser un portrait-robot de la presse écrite au Mali. Un ensemble de questions relatives à la vie économique de la presse et tous ces résultats sont consignés dans le rapport.

Il y a une certaine omerta lorsqu’il s’agit de divulguer des informations sensibles, pensez-vous que ces patrons de presse ont réellement fait preuve de bonne foi ?

Beaucoup d’entre eux ne disposent même pas d’une comptabilité simplifiée et donc même s’ils sont de bonne foi, il leur sera difficile de fournir des informations exactes. D’autres étaient réticents à reconnaître qu’ils ne payaient pas leurs employés, ou encore les journalistes qu’ils emploient ne disposent pas de contrat. Il y en avait d’autres qui surestimaient le nombre de leurs employés, mais nous avons travaillé, dans un sens, de manière journalistique. Nous avons été épaulés par des journalistes, dont le premier à trente ans d’expérience dans le métier et le second au moins une dizaine d’années. Ils connaissent pratiquement tous les organes et grâce à leurs connaissances approfondies du milieu, nous avons pu recouper les informations et en les croisant nous nous sommes rendus compte que certaines n’étaient pas vraies donc nous avons pu les corriger.

Le tableau de la presse que dresse le rapport est assez inquiétant. 60% des organes de presse seraient déficitaires, qu’est qui explique cet état de fait ?

Sur ce plan, nous ne sommes pas allez trop en profondeur, enfin d’une manière simplifiée, nous pouvons dire que les revenus ne servent pas à couvrir les dépenses et pourtant le journal vit, cela veut dire qu’ils ont sûrement d’autres revenus qui ne sont pas déclarés. Et ces revenus non déclarés proviennent souvent de ce que les journalistes eux-mêmes appellent la prédation, qui consiste à faire les louanges d’une personne moyennant argent, ou à attaquer des personnes sur commande, aucun journaliste qui s’adonne à de telles pratiques ne s’en vanteraient. Ce sont ce genre de ressources qui arrivent à combler les journaux qui sont structurellement déficitaires mais qui continue à paraître.

Quels sont les problèmes récurrents auxquelles la presse écrite doit faire face ?

La presse à un moment est devenue un fourre-tout. Toute personne qui a la capacité d’écrire s’y installe et fait des sous en faisant de la prédation. Il y a eu un moment, c’est encore le cas, où les articles qui se terminaient par « à suivre » n’étaient en fait que des menaces implicites. Le journaliste laissait même son numéro à la fin, pour que la personne visée puisse faire cesser « ses attaques’’ en échange d’argents. Beaucoup de gens sont également entrés dans le métier, car il ne voulait pas rester oisif après leurs études.

Avec l’avènement de nouveaux supports, la presse écrite est-elle encore viable ?

L’informatique a changé la manière dont on consomme la presse écrite. Nous sommes un pays à forte tradition orale, cela signifie que l’on aime utiliser un certain langage lorsque l’on parle. Écouter une personne nécessite moins d’effort que de lire et d’interpréter soi-même. Là où la presse écrite ne disparaîtra pas, c’est que l’essentiel des informations diffusées au Mali et sur Internet ou dans les radios, sont des reprises de la presse écrite, donc si elle disparaît, ce sont les sources des radios ou des sites internet qui vont disparaître, il y aura donc du changement aussi bien pour la radio que pour Internet.

Quelle est l’alternative ?

Il faut que les syndicats de journalistes s’organisent pour l’application de la convention collective des journalistes. Cela aura pour effet d’en sortir plusieurs de la précarité. Il faut sortir les journalistes de la précarité si vous ne voulez pas recevoir de la propagande. Le gouvernement du Mali doit réfléchir de manière stratégique pour qu’il y ait de grands groupes de presse au Mali, capable de racheter ces journaux ou d’employer ces journalistes. De grands groupes qui par la qualité de leur analyse feront disparaître tous les autres. Des groupes qui auront également vocation à dominer le marché sous-régional. L’État est le principal bailleur de la presse au Mali, il faut donc qu’il commence à rationaliser la gestion de ses abonnements, de ses contrats. Il faut que l’État mette en place des incitations fiscales, il faut qu’il sépare sa fonction de régulation de fonction de propagande pour les partis qui sont au pouvoir.

 

 

Tidiani Togola, Directeur exécutif de TUWINDI

Quels sont les défis actuels de la presse malienne ?

Le premier défi est la professionnalisation des acteurs de presse, des promoteurs aux journalistes. Le second défi est la régulation et même l’autorégulation du secteur, afin d’assainir et de faire respecter les standards de qualité et de professionnalisme. Enfin, il faut que la presse trouve des modèles économiques adaptés pour s’affranchir et recouvrer sa liberté.

Quel impact pour ces médias ?

L’impact des médias n’a jamais été aussi fort sur nos sociétés qu’aujourd’hui. Cet impact peut être positif ou négatif, en fonction de l’usage qu’on en fait. Communiquer et influencer l’opinion publique est devenu facile et accessible à tout le monde. Ce qui est « un couteau à double tranchant » ! Les réseaux sociaux, par exemple, concourent à la mobilisation sociale.

Ces réseaux sociaux, danger ou opportunité ?

Les réseaux sociaux viennent élargir l’espace d’information, de dialogue, et mettre fin au monopole de l’information détenu par les États ou les grands groupes. Ceci est à la fois une chance et un défi. Dans le premier cas, le coût de production et de diffusion de l’information devient de plus en plus bas. Le pouvoir sur l’opinion publique s’élargit, les opportunités de création de recettes se multiplient également. Dans le second cas, les professionnels de presse doivent faire face à un public qui ne se contente plus de consommer l’information, mais qui la produit lui aussi. Ce qui peut accroitre le risque de désinformation et de dérives de toutes sortes.

Convention collective, à quand l’application ?

Cette convention collective devrait en principe régir les rapports de travail entre les employeurs et les travailleurs des entreprises de presse exerçant leurs activités en République du Mali. Elle permet de garantir le droit d’exercice des libertés syndicales au sein des entreprises de presse conformément aux lois et règlements en vigueur. La convention collective a véritablement pour objet de protéger le journaliste dans l’exercice de ses fonctions. Elle traite ainsi d’aspects tel que la prime de risque, l’indemnité de responsabilité, et autres avantages qui permettraient d’améliorer substantiellement la vie des professionnels de la presse. Moins de dix. C’’est le nombre d’organes de presse qui appliquent en partie cette convention. Au Syndicat des journalistes reporters, le SYJOR, on estime que son application urge, car elle permettra aux journalistes de faire face au défi de la précarité, et à  la presse de devenir plus indépendante et professionnelle. Malheureusement, depuis son élaboration et son adoption en 2009, aucun organe de presse ne l’a appliquée en intégralité, déplore l’un des derniers nés des syndicats de journalistes. Pour le président de la maison de la presse, la convention collective n’est pas une fin en soi, le véritable problème demeurant l’assainissement de la profession. « Il faut une vision politique pour assainir ce secteur. l’application de la convention collective doit être l’objet d’une synergie d’action des organisations de la presse. Les journalistes ne sont pas au même niveau dans la bataille pour l’application de cette convention », déclare Aliou Dramane Koné, également promoteur du groupe Renouveau. Birama Fall, président de l’Association des éditeurs de presse privée (ASSEP) et directeur du Prétoire, n’est pas plus optimiste. Pour lui « elle est mort-née, car son application est quasi impossible au regard de l’état même de la presse et du peu de soutien dont elle bénéficie ». Indexer l’aide à  la presse au budget national lui parait une solution, afin que les patrons de presse puissent « supporter les charges des organes et mettre leur personnel dans les meilleurs conditions ». « Arguties », rétorque un jeune journaliste pour qui, seule cette convention collective peut garantir un minimum de dignité et de respect à  la fonction de journaliste. Ce qui poussent certains à  penser qu’il faudrait conditionner l’aide à  l’application de la convention…

Classement mondiale de Liberté de la presse, Le Mali 122ème sur 180 !

Selon le classement mondiale de la liberté de la presse 2016 de l’organisation non gouvernemental (ONG) Reporters sans frontières (RSF). Le Mali se classe cette année à  le 122ème place et accuse une perte de 4 places par rapport à  2015 ou le pays été classé 118ème. Pour RSF, « Les médias maliens, autrefois relativement libres, sont soumis à  des pressions officielles depuis la crise de 2013, notamment lorsqu’ils souhaitent aborder les questions de sécurité ». La prise d’otage à  l’hôtel Radisson Blu de Bamako en novembre 2015, est citée en exemple par l’ONG, la chaà®ne nationale malienne, l’ORTM, avait en effet choisi lors de ces évènements tragiques, de diffuser des séries télévisées. Autre cause pointée du doigt par RSF, l’insécurité des journalistes qui travaillent dans la zone Nord-Mali, qui reste un endroit dangereux, comme l’attestent la prise d’otage de journalistes de l’ORTM par un groupe touareg en 2014 et le meurtre toujours non-élucidé d’un journaliste à  Tombouctou en 2015. Pour comparaison, selon ce classement le Mali obtiendrait l’une des plus basse position du classement par rapport aux pays de la sous-région : le Burkina Faso 42ème gagne 4 places par rapport à  2015, la Mauritanie est 48ème avec un gain de 7 places, le Niger est 52ème et perd 5 places, le Sénégal est 65ème et gagne 6 places, la Côte d’Ivoire 86ème reste stable, seul l’Algérie 129ème obtient la plus mauvaise position avec une perte de 10 places par rapport à  2015.

APPEL Mali porté sur les fonts baptismaux

La cérémonie de lancement de cette association a été présidée par M. Gamer Dicko, représentant du ministre de l’économie numérique, de l’information et de la communication. Etaient aussi présents le président de la maison de la presse, M. Dramane Koné, Mme Clarisse N’Tjikan, chargée à  la communication de l’UNESCO-Mali. C’’était aussi en présence du représentant de l’Ambassadeur des Etats-Unis au Mali. Selon la présidente de «Appel-Mali», cette association a pour principal but de répondre aux nombreux défis que connait ce secteur. Il s’agit notamment, a cité Mme Keita Mame Diarra Diop, du besoin en formation des journalistes à  l’écriture Web; la prise en compte du statut de la presse en ligne dans les textes régissant le secteur des médias. Et, toujours selon la présidente de «Appel-Mali» parlant des défis de l’association, il s’agit surtout de favoriser l’accès à  l’aide à  la presse pour soutenir les entreprises de presse numérique estimées à  plus d’une cinquantaine au Mali. « Des démarches sont déjà  en cours pour intégrer les médias en ligne dans le quota des médias. La Maison de la presse mettra tout en œuvre pour que vous ayez une place certaine parmi nous». C’’est en ces termes que le président de la Maison de la presse s’est réjoui de la création de cette association. Dramane A. Koné a également salué les responsables des médias en ligne pour le rôle qu’ils jouent désormais dans la diffusion de l’information au Mali. Même message de satisfaction de la part de M. Gaber Dicko. Le représentant du ministre de l’économie numérique, de l’information et de la communication a reconnu et félicité le rôle aujourd’hui joué par la presse numérique au Mali. Pour sa part la représentante de l’UNESCO notre consoeur Clarisse N’Tjkam, declare que le Chef du bureau de I’UNESCO lui a chargé de dire à  l’APPEL Mali qu’il se réjouit de la demande de collaboration qui est d’une importance absolue, car l’UNESCO reconnaà®t l’énorme contribution que l’Internet peut apporter au développement. «Â l’UNESCO s’efforce de susciter un débat sur tout un ensemble de questions liées à  la liberté de l’Internet aux niveaux mondial, régional et national. Elle prend la responsabilité d’examiner le cadre juridique et réglementaire en pleine évolution de l’Internet et formule à  l’intention des à‰tats membres des recommandations de fond visant à  instaurer un environnement favorable à  la liberté d’expression sur la toile » exprime –t-elle. L’APPEL est dirigé par un bureau de 9 membres.

Presse malienne cherche désespérément financements

Au Mali, les journaux sont confrontés à de nombreuses difficultés. Ce qui oblige les patrons de presse à demander plus à l’État, ou à inventer des modèles leur permettant de se développer

Depuis 20 ans, le gouvernement alloue annuellement 200 millions de francs CFA d’aide à  la presse. Cette subvention, l’une des plus basses de la sous-région, n’a pas augmenté depuis des années, alors que le nombre de journaux a explosé. « Cette aide ne figure même pas dans le budget de l’État et provient d’un fonds souverain de la présidence. Ce qui est déplorable, c’est le manque de critères d’attribution. Il faut juste exister pour prétendre à  cette aide », explique Alexis Kalambry, directeur de publication du journal Les Échos et vice-président de la Maison de la presse. Le secteur reste gangréné par les parutions éphémères, des journaux dit « clé USB », sans structure, ni personnel, qui peuvent obtenir les mêmes montants qu’une entreprise qui à  pignon sur rue. Trente-cinq millions seulement ont été affectés par le gouvernement aux journaux en 2015. « En même temps, l’administration est abonnée d’office aux principaux quotidiens nationaux comme l’Essor, quotidien public, L’Indépendant ou le Républicain, ce qui est une subvention déguisée », observe un patron de la presse en ligne.

Selon Kalambry, la portion de l’aide qu’a reçu son journal « ne couvre même pas une semaine d’exploitation du quotidien ». Vendu à  300 francs CFA, avec un coût de fabrication de 250 francs, les 50 francs de marge dégagés se partagent avec le revendeur, qui reçoit 30%. Compte tenu des faibles volumes vendus, liés à  une culture de la lecture inexistante, la presse est obligée de se tourner vers d’autres bailleurs.

La pub comme remède Ces financements alternatifs viennent principalement de la publicité, qui peut représenter plus de 60 % du chiffre d’affaires d’un journal. Cette manne financière a été initiée par les opérateurs Télécoms, au début des années 2000, suivis par les banques et les produits de consommation courante. Plus gros bailleur du secteur, Orange ferait à  lui seul 70 % du chiffre d’affaires de certains journaux. Des contrats annuels de deux à  cinq millions sont souvent signés avec des grandes entreprises pour publier avis, insertions et communiqués. Néanmoins, les journaux qui arrivent à  construire un business model sur la publicité ne sont pas nombreux. « le nombre d’annonceurs n’est pas large et ils souhaitent en général se voir afficher dans un support à  fort tirage et de bonne qualité d’impression », confie un directeur de publication. Une grande partie de la presse est aussi financée par des bailleurs cachés, souvent des hommes politiques, qui mettent la main à  la poche pour financer ces parutions. La solution pour subsister repose aussi sur la diversification des activités. Quelques organes l’ont compris et sont adossés à  des imprimeries (l’Indépendant, les Échos, l’Indicateur du Renouveau), ce qui permet de réduire les coûts. D’autres ont développé de véritables groupes incluant maison d’édition, régie d’affichage et agence de communication, ou radio et télévision. Bien que la majorité des entreprises de presse ne soit pas encore prête à  passer de l’ère Gutenberg à  celle de Google, le web semble aussi un créneau à  développer.

Vers une revalorisation du financement de la presse ? En 2015, la maison de la presse a fait des propositions à  l’État concernant l’augmentation de l’aide et les critères d’attribution de cette subvention, pour assainir le secteur. Parmi elles, des mécanismes de subvention indirecte et des avantages fiscaux, permettant de faire baisser les charges. Sur ces sujets, le président IBK a promis de « fournir plus d’efforts », car, a-t-il estimé lors des voeux en début janvier, qu’ « une presse responsable et mieux équipée contribue efficacement au développement du pays ». Les paroles du chef de l’État ont été entendues par toute la profession. Reste maintenant à  les concrétiser.

Abdoulaye I. Maiga: « Sans la classe politique il n’y aurait pas d’élection »

La maison de la presse a accueilli ce mardi 6 dans le cadre du forum de la presse, Abdoulaye Idrissa Maiga, ministre de l’Administration territoriale. Alexy Kalanbry et Alassane Maiga respectivement du journal les échos et le matin ainsi que l’ensemble de la presse nationale ont profité de cette vitrine qu’offre le forum de la presse, pour apporter des éléments de réponse sur le sujet du report des élections locales dont les raisons paraissent encore obscures pour beaucoup. Selon le ministre la principale raison du report de ces élections était de permettre au gouvernement de se préparer d’une part, et de prendre en compte le cas des régions encore sous le joug des rebelles indépendantistes. Reportées à  une date ultérieure, quant à  l’organisation des nouvelles élections locales le ministre dira que plusieurs solutions sont envisageable afin d’arrêter une nouvelle date pour les échéances. Il s’agit entre autres d’annuler le décret qui convoque le collège électoral, mettre en place des délégations spéciales, organiser des élections séquentielles etc. Report sans propositions. Selon le ministre, parmi les 176 partis politiques au Mali, rares sont les responsables politiques qui ont demandé le report et proposer des solutions éventuelles. Quant au rôle des groupes armés dans l’organisation des ces élections, le ministre dira que les élections de préparent uniquement avec les partis politiques avant d’ajouter que rien ni personne n’imposera quoique ce soit au peuple malien.

Dialogue des générations: le professeur Aly Nouhoun Diallo ouvre le bal

La maison de la presse de Bamako a accueilli ce samedi 8 août la toute première édition de l’émission Dialogue des générations animé par Ibrahim Coulibaly dit IC. Le professeur Aly Nouhoun Diallo, 77 ans et médecin a été le premier invité de cette émission. D’entrée de jeu, IC rappèlera que cette émission a pour objectif d’alimenter le dialogue entre les différentes générations notamment celles d’antan et celles d’aujourd’hui. Fils de berger et de bergère, le professeur Aly Nouhoun Diallo dira qu’il a été confronté à  de nombreuses difficultés avant de prendre le chemin de l’école. Son père qui a l’époque souhaitait le voir conduire le troupeau lui conseilla de faire toujours le contraire de ce qu’on lui conseilleraità  l’école des blancs. Quant à  sa mère, Aly Nouhoun Diallo témoignera qu’elle a tout mis en œuvre pour qu’il devienne ce qu’il est aujourd’hui. Lauréat de la faculté de médecine de Paris, ce médecin de renom et ancien président de l’Assemblée Nationale du Mali assure que lorsqu’il était étudiant, il était également militant. Cependant, en faisant la comparaison entre le mouvement syndicaliste d’aujourd’hui, il dira qu’à  l’époque « nous n’admettions jamais les déviations de l’AEEM car nous luttions afin que la vie syndicale ne prenne pas le dessus sur les études ». Quant à  l’éclatement de la fédération du Mali, il dira que la prise de position de l’ancien Soudan lors de la guerre algérienne, la volonté de créer une monnaie malienne etc. étaient les signes avant coureur de cet éclatement. Tout au long du dialogue, le professeur Aly Nouhoun Diallo refusa d’aborder le sujet sur l’ADEMA-PASJ, son parti politique car déclarera t-il, les linges sales se lavent en famille. Pour conclure, le professeur Aly Nouhoun Diallo reviendra sur l’attaque du vendredi à  Sevaré. Pour lui tous devront apprendre à  utiliser les armes afin de défendre la république en temps opportun car argumentera t-il les jeunes doivent prendre leur responsabilité en se sentant concerné par la situation actuelle. « Vous jeunes si j’étais encore jeune, j’aurais rejoins la résistance et défendre mon pays plutôt que de jeter la faute sur tel ou tel » a-t-il avoué avec fierté. Le prochain rendez-vous de l’émission dialogue des générations est prévu pour le mois prochain.

La Presse Malienne rend hommage aux siens…!

Dans son allocution du 3 Mai, journée internationale de la presse, Dr Choguel K. Maà¯ga, ministre de l’économie numérique de l’information et de la communication a félicité la maison de la presse pour cette initiative novatrice. Il a rendu un vibrant hommage aux journalistes qui ont perdu la vie au nom du devoir de l’information pendant la crise qu’a connue notre pays. « En cette journée, C’’est le lieu de magnifier votre action dans l’ancrage de la démocratie et du développement de notre pays » avant de souligner le rôle joué par la presse dans la crise et qui n’a pas été oublié par le gouvernement. En outre, il a tenu à  rassurer les organisations professionnelles des médias que des dispositions seront prises par le gouvernement pour faire face aux défis de l’heure. « Il nous faut aller au-delà  des intentions. Nul n’a le droit d’être à  la traine ». Le ministre Choguel Kokala Maiga a remercié son prédécesseur Mahamadou Camara de lui avoir facilité la tâche avec l’avancée de l’initiative Mali Numérique 2020 et la question des fibres optiques pour offrir de meilleurs débits de connexion aux maliens dans l’avenir. Principes fondamentaux de la liberté de la presse Mahamane Hamey Cissé, parrain de la semaine nationale de la Presse SENLIP, a pour sa part, a indiqué que cette journée permet de célébrer les principes fondamentaux de la liberté, d’évaluer le principe de la liberté de presse à  travers le monde. Au Mali, souligne t’il pour la première fois, la maison de la presse a consacré toute une semaine à  célébrer la liberté de presse à  travers des conférences débats, des activités sportives, un concours de journalisme en herbe, et la dissémination de la charte des Médias pour le respect de l’image et les droits des femmes à  l’information et à  l’expression. Chantiers en attente Toutefois, il a fait savoir qu’en 2015, le tableau demeure toujours sombre avec 24 journalistes tués, 158 journalistes emprisonnés. Selon le baromètre de Reporters sans frontières (RSF), notre pays a légèrement progressé de la 122ème place à  la 118 ème place en 2015. Par ailleurs, il a attiré l’attention du ministre en charge de l’information et de la communication sur les quelques difficultés que traverse la presse malienne. Il s’agit notamment de l’augmentation de l’aide à  la presse inversement proportionnelle à  la réalité ; le manque de subvention de la Maison de la presse pour son fonctionnement, et la mise en place de la Haute autorité de la communication(HAC) qui se fait toujours attendre. Après la cérémonie d’ouverture, l’ancien ministre Mahamadou Camara a fait un exposé sur le thème les médias à  l’ère des numériques au Mali. l’ancien ministre a faire savoir aux patrons de presse, que les sites brassent des millions en publiant des articles de leurs journaux. Une manière de les encourager à  créer les sites pour leurs journaux. Prenant l’exemple sur son propre organe, M Camara a expliqué qu’un site et sa version papiers sont complémentaires (bi-media). « Les sites sont gratuits, par ailleurs certains journaux sont gratuits, pourquoi ne pas essayer chez nous aussi » en faisant référence au JournalduMali L’hebdo ».

En version Papier!

Cela fait des années que nous caressions ce rêve. A l’instar des grandes rédactions, vous proposer l’actualité sous plusieurs formats. Nous avons choisi de faire les choses à  l’envers : nous avons commencé par le site, votre site ! Cinq années que dure l’aventure Journaldumali.com, grâce à  une équipe dynamique et surtout grâce à  vous, chers internautes. A partir de ce jeudi, il y a donc du nouveau. Journaldumali est disponible sous format papier. Votre nouvel hebdomadaire, n’est pas un ramassé du contenu du site. Nous avons fait le pari d’en faire un média à  part entière, avec des articles de fond, des informations concernant la vie de la société malienne, et bien entendu l’actualité internationale. Dans votre hebdomadaire, les acteurs politiques, économiques, sociaux, culturels, ceux qui font le buzz comme les moins connus, s’expriment et offrent un éclairage nouveau sur les sujets qui nous intéressent tous. Tout en couleur, dans un format de départ de 24 pages, votre « Journaldumali l’Hebdo » est gratuit et disponible partout dans Bamako ! l’aventure commence donc aujourd’hui. Elle ne saurait réussir sans vous. Vos avis, vos suggestions, vos contributions nous aideront à  vous offrir, au fil des semaines, des mois, des années, In shaa Allah, un journal digne de vous. La rédaction vous dit d’ores et déjà , un grand merci. Bonne lecture !

Liberté de presse: le Mali gagne 4 places

Reporters sans frontières (RSF) estime que 2014 est l’année d’une régression brutale pour la liberté de l’information. « Les deux tiers des 180 pays figurant au classement mondial de la liberté de la presse 2015 affichent de moins bonnes performances, en valeur absolue, que dans l’édition précédente » indique l’ONG. En 2013, le Mali a perdu 74 places et est passé du 25e au 99e rang. En 2014, il perd 23 places. Selon l’édition 2015 du classement mondial de la liberté de la presse, le Mali a légèrement progressé par rapport à  l’année précédente. De la 122è place, le Mali occupe aujourd’hui le 118è rang. Longtemps présenté comme un bon élève sur le continent en matière de démocratie et de liberté de la presse, le Mali a fortement régressé depuis 2012 à  cause de la situation dans laquelle le pays a sombré. Sur le continent, la Namibie occupe la 17e place, le Ghana(22e), le Cap-Vert(36e), l’Afrique du Sud(39e), le Botswana(42e), le Burkina Faso(46e), le Niger(47e), Sénégal(71e), le Togo(80e), la Côte d’Ivoire(86e), la République centrafricaine(110e), l’Algérie (119e) Au niveau international, La Finlande occupe la première place depuis cinq ans, suivie de la Norvège et du Danemark. Le Turkménistan, en Corée du Nord et en Erythrée occupent les dernières places. Outil de référence, le classement mondial de la liberté de la presse de RSF s’articule autour de sept indicateurs à  savoir: le niveau des exactions, l’étendue du pluralisme, l’indépendance des médias, l’environnement et l’autocensure, le cadre légal, la transparence et les infrastructures.

Le CNID-FYT est prêt pour les communales

Cette déclaration a été faite hier jeudi 29 janvier à  la Maison de la presse dans le cadre des traditionnels vœux du parti à  la presse. Le président du CNID-FYT, Me Mountaga Tall avait à  ses côtés des membres du parti notamment l’ancien député Moussa Oumar Diawara et Dr Amadou Cissé, ancien ministre des mines. Me Mountaga Tall a passé en revue l’actualité nationale et internationale. En adressant ses vœux à  la presse, il a réitéré le soutien du CNID FYT à  toutes les politiques d’initiatives tendant à  améliorer les conditions de vie et de travail des hommes et femmes de presse et à  renforcer la liberté de presse. Il a regretté la chute du Mali de la 99è à  la 122è place à  l’édition 2014 du classement mondial de la liberté de la presse de Reporters Sans Frontières. Pour Me Tall, cette chute est en rapport direct avec la crise au nord du Mali. « Comme le souligne les auteurs du classement, dans un contexte de crise, les médias sont des objectifs et des cibles stratégiques pour des groupes ou individus qui tentent de contrôler l’information en violation des garanties apportées par les textes internationaux » a-t-il déclaré. Sur le plan national, il est revenu sur l’affaire de l’avion présidentiel et des équipement militaires, la maladie à  virus Ebola, la crise au nord, les prochaines élections communales. Le président du parti du soleil levant a reconnu qu’il y a eu des failles dans le processus d’achat de l’aéronef et des équipements mais il a précisé que le gouvernement a « parfaitement collaboré avec les partenaires techniques et financiers et a joué entièrement la carte de la transparence ». Me Tall a, par ailleurs, dénoncé les crimes crapuleux et l’irresponsabilité de certains groupes armés pour saboter les pourparlers d’Alger. Concernant les élections communales et régionales, le CNID FYT, se dit « prêt pour ces élections avec comme ambition d’améliorer ses résultats et sa place sur l’échiquier politique national. Le président Tall a annoncé la prochaine tenue des conférences des sections à  Nara et à  Segou.

Vœux à Koulouba: IBK à cœur ouvert avec la presse

La traditionnelle présentation de vœux au président de la République a démarré hier avec le gouvernement, les institutions de la République, les autorités administratives indépendantes, les notabilités et chefs religieux… l’honneur est revenu à  la presse de sacrifier, à  cette tradition républicaine à  la suite de la société civile. La cérémonie a réuni autour du président de la République, le Premier ministre Moussa Mara, le ministre de l’Economie numérique, de l’Information et de la Communication, Mahamadou Camara, et celui de la Formation professionnelle, Mahamane Babi, tout un aréopage de journalistes. Pour l’occasion Ibrahim Boubacar Kéita a eu droit aux vœux du président du comité national de l’égal accès aux médias d’Etat, Abdoulaye Sidibé, du président par intérim du Conseil supérieur de la communication, El Hadj Koman Doumbia et du président de la Maison de la presse, Dramane Aliou Koné. Abdoulaye Sidibé a souligné la nécessaire dotation du pays d’un organe de régulation assez fort avec l’avancée du numérique notamment l’avènement de la Télévision numérique terrestre (TNT). Selon M. Sidibé, l’avènement du numérique va donner aux autoroutes de l’information tout leur sens et leur importance. Le numérique permettra au Mali, a-t-il indiqué, de réaliser un dividende numérique, par la diffusion par exemple de plusieurs chaà®nes sur une seule fréquence, qui pourra être vendue aux opérateurs de télécommunication. Pour éviter des pertes de milliards à  l’Etat, Abdoulaye Sidibé a invité le chef de l’Etat à  inscrire la gestion du TNT dans les priorités. HAC en vue Le président intérimaire du Conseil supérieur de la communication (CSC), Koman Doumbia a salué l’initiative de la Haute autorité de la communication (HAC) qui est la réponse à  un combat mené par sa structure depuis sa création en 1994 : c’est-à -dire doter le pays d’un seul organe de régulation fort. Tout en évoquant les faiblesses et les limites du CSC, le président par intérim a souhaité l’adoption rapide et la mise en place diligente de la HAC. En réponse à  cette requête le président de la République a indiqué que sa mise opérationnalisation est une question de jour car son adoption, selon lui, figure parmi les dossiers de la présente session extraordinaire de l’Assemblée nationale. Aide à  la presse Pour sa part, le tout nouveau président de la Maison de la presse, Dramane Aliou Koné a indiqué que la presse, à  l’instar des autres secteurs au Mali, a passé une année difficile. Ce qui l’a amené à  souligner la cherté des frais d’impression d’un journal au Mali ou la faiblesse de l’aide à  la presse au Mali face aux autres pays de la sous-région. Une aide réduite, selon le président de la Maison de la presse, qui a chuté de 200 à  90 millions CFA cette année. En exprimant la volonté de sa structure de bannir la médiocrité hors de la corporation. Dramane Aliou Koné a regretté que président de la République n’ait daigné accorder aucune interview à  un média local. Le président de la République a immédiatement rendu son mea-culpa aux journalistes maliens à  qui il a il assuré que cela ne relève pas d’un mépris à  leur égard mais d’une question de temps. Ibrahim Boubacar Kéita a fait part de son admiration et son respect pour le journalisme qui ne doit pas être réservé à  n’importe qui. Il s’est ainsi engagé, non sans demander un peu de patience, à  améliorer les conditions des journalistes, conscient du danger d’une presse sans moyens. « Une presse misérable et qui rase les murs est un danger ». Le président de la République a saisi l’occasion pour évoquer des sujets qui n’ont pas retenu ses interlocuteurs du jour. Parlant des négociations d’Alger et de la question du Nord, il a donné l’assurance que rien n’a été compromis, ne sera compromis et qu’un accord serait très vite signé dans l’intérêt du Mali.

Liberté de la presse : RSF au secours de trois journalistes camerounais

Au Cameroun, RSF a du pain sur la planche quant à  la violation des droits des journalistes au Cameroun. l’organisation de défense des journalistes, revient à  charge sur la libération des journalistes inculpés par les juridictions camerounaises dans la réalisation de leur mission d’information. En effet, depuis fin octobre, ils sont inculpés par un tribunal militaire pour ne pas avoir révélé leurs sources, après avoir enquêté sur le groupe Boko Haram. RSF a donc renouvelé son appel au gouvernement à  cesser contre eux toutes poursuites. Il s’agit de Felix Ebole Bola du journal Mutations, de Rodrigue Tongué, secrétaire général de la presse camerounaise, et d’un ancien journaliste, actuellement professeur à  l’ESSTIC, l’école des sciences de l’information : «C’’est un exemple vraiment criant de l’abus des autorités camerounaises envers les journalistes. Le fait que les journalistes soient convoqués devant un tribunal militaire non seulement pour révéler leurs sources mais pour avoir en fin de compte été professionnels et appelé les autorités pour vérifier une information. Et là , elle se retourne contre eux puisqu’ils se retrouvent inculpés pour avoir des informations, qu’ils n’ont par la suite pas publiées, puisqu’ils manquaient de confirmations», a confié Cléa Kahn-Sriber, responsable Afrique de RSF sur les antennes de RFI. Un tel acharnement contre les journalistes est monnaie courante dans ce pays. Des hommes et des femmes bravent le danger auquel est exposé la profession , et sont ensuite arrêtés et jetés en prison pour avoir faire leur travail. « (…) ce procès s’ajoute à  la détention depuis plusieurs mois maintenant, de deux journalistes qui sont incarcérés pour des faits liés à  des procès en diffamation, il y en a un qui est en prison depuis neuf mois. La semaine passée, quatre journalistes ont été suspendus par le Conseil national de la communication, ainsi qu’un journal interdit de publication, la situation ne semble pas du tout s’améliorer, le climat continue d’être très tendu pour la presse », a encore affirmé la responsable Afrique de RSF.

Edito : Pour une presse plus responsable !

Insécurité, intégrité physique, précarité salariale, faible aide à  la presse, les maux de la presse n’en finissent pas. Bien loin est le temps o๠cette même presse avait lutté pour la révolution démocratique et le pluralisme des médias en 1991. Mais inutile de ressasser le passé et tournons la page, pour plus ne rester sur nos acquis et avançons pour que cette presse soit plus pérenne : « Soyez de vrais entreprises de presse, structurez-vous, auto-régulez-vous », a lancé le Premier ministre Moussa Mara, lors du déjeuner qu’il a offert aux hommes de médias samedi 3 Mai. Ces conseils veulent dire beaucoup. Ont-ils été entendus ? Il manque au Mali, o๠en tout cas, il y’a très peu de grands groupes de presse à  capitaux privés et qui fonctionnent comme de vrais entreprises de médias, avec un équilibre à  la fois commercial et une indépendance éditoriale certaine. Alors que beaucoup de journaux crient à  l’aide à  la presse, dont le montant dérisoire, ne saurait contenter tout le monde, en effet, il y a plus de 200 titres et radios au Mali. Comment faire ? Augmenter davantage l’aide à  la presse ? La revaloriser à  son niveau d’avant la crise ? La supprimer ? Impensable. Les journaux sont habitués à  cette manne pécuniaire, instituée jadis par Alpha Oumar Konaré. Malgré tout, si l’aide devait être augmentée, alors, elle devrait aussi être auditée. Du reste, son utilisation ces vingt dernières années, a-t-elle été efficace. A-t-elle profité à  qui de droit ou a-t-elle servi quelques uns ? On le sait, l’aide de façon générale est pernicieuse et entraine la dépendance. Il est temps que les directeurs de journaux prennent leur responsabilité et mettent leurs journalistes dans les conditions. Qu’ils assurent leur protection et leur survie dans le métier. Indépendance éditoriale l’autre défi, C’’est bien l’indépendance éditoriale qui est mise à  mal. Politique partisane, instrumentalisation, appartenance politique des patrons de presse, les hommes de médias sont rarement libres de leur plume et de leur engagement, si tant est qu’il soient tous engagés ? La presse pourtant fait partie de la société civile, cette société civile forte qui doit interpeller les pouvoirs publics et servir de rempart démocratique. Or à  trop vouloir courtiser le politique, on flirte avec le flou artistique ou le sensationnel parfois. En perdant tout esprit critique. « Vous pouvez critiquer, mais sans salir, sans insulter », a à  juste titre rappelé le ministre de l’économie numérique lors de la journée de célébration de la liberté de la presse, mais, ces paroles se sont’elles déjà  envolées ? Du reste, s’il faut saluer le courage de certains confrères, qui ont couvert le Nord du Mali, il faut également saluer les aà®nés comme Gaoussou Drabo, ancien ministre de l’information, Hamèye Cissé du Journal Le Scorpion ou encore Diomansi Bomboté, ex professeur au Cesti de Dakar, et qui a toutes les compétences pour aider au parachèvement de l’école de journalisme nationale du Mali, sur laquelle planchent les autorités et annoncée pour Octobre 2014. Réguler le secteur Entretemps, il faudra réguler le secteur, revoir les régimes juridiques de nos médias. Avec la Haute autorité de la communication (HAC) promet le ministre Camara, on pourra mieux réguler le secteur, mais aussi sanctionner les délits de presse. l’économie numérique ni l’audiovisuel ne seront en reste et feront l’objet d’une attention particulière, d’autant que le statut des journaux en ligne, reste flou, estime Dramane Aliou Koné, de l’ASSEP. Pour Alexis Kalambry des Echos, le vrai problème réside dans l’indépendance économique des entreprises de médias. l’indépendance économique et éditoriale, voilà  donc les deux grands défis au Mali. Quant on sait que sous d’autres cieux, les aides à  la presse sont faramineuses et que les grands groupes de médias appartiennent à  des opérateurs privés, on comprend la démarche de certains médias à  trop vouloir attendre de l’Etat. Même, ne nous trompons pas de cible ? Il y a la presse privée et la presse d’Etat. Entretemps, que les journaux aient la volonté de se structurer davantage, car il est dommage d’entendre un directeur de publication se plaindre, recevoir l’aide et constater l’état triste de son journal ou de ses locaux au détriment du résultat final. En résumé, le devoir d’informer, l’objectivité, la déontologie, la rigueur, la neutralité, l’éclairage, le rôle de contre pouvoir politique et le leadership d’opinion etc, etC’…

Presse au Mali: sacerdoce ou commerce?

Ce samedi 3 mai 2014 est célébrée à  travers le monde, la journée mondiale de la liberté de presse. Une occasion pour les acteurs de l’espace médiatique des différents pays de faire un nécessaire exercice d’introspection. Histoire d’évaluer les acquis et réfléchir aux améliorations à  apporter. En ce qui concerne le Mali, il importe tout d’abord de saisir cette opportunité pour rendre un hommage mérité à  la presse malienne qui aura joué un grand rôle dans le processus d’émancipation du peuple malien de façon générale, et du combat démocratique en particulier. On se rappelle les célèbres journaux qu’étaient La Roue, Les Echos et Aurore. Ces trois mousquetaires à  la fin des années 80, ont été à  l’avant-garde du combat pour l’avènement de la démocratie au Mali. Auréolée de sa victoire sur la dictature de 23 ans du général président Moussa Traoré en mars 1991, la presse malienne va connaitre un certain épanouissement avec la prolifération des titres et de radios en deux décennies. Le Mali est, dans la sous-région, l’un des pays les plus prolifiques en titres. Ce boom médiatique ne rime pas malheureusement plus avec la qualité. En effet, jusqu’ici, le pays peine à  avoir des entreprises de presse dignes de ce nom, capables de produire un journalisme professionnel axé sur la recherche de la vérité qui est le premier principe du journalisme. Les patrons de presse (dans le privé), préfèrent s’offrir les services du tout venant, des jeunes diplômes en manque d’emploi au lieu des professionnels sortis d’écoles de journalisme ou des journalistes formés sur le tas, aguerris. Conséquence, on assiste à  un dévoiement du métier : peu d’articles de fond, d’enquête, des grandes interviews. Le principe sacro-saint de la sacralité des faits est foulé aux pieds au profit des commentaires. Des commentaires qui frôlent selon les cas la délation, le réquisitoire et le « griotisme ». En toute ignorance des principes du métier, des journalistes se transforment en super flics ou justiciers. Sans compter des articles truffés de fautes qui donnent des boutons aux amateurs de la langue de Molière. l’honneur revient à  la politique qui truste plus de 90% des maigres pages des journaux. Tant pis pour les autres rubriques. La raison de cette prédominance de la politique n’est pas à  chercher loin : les hommes rendent bien la monnaie de la pièce en voyant leur visage dans les colonnes d’un journal ou en entendant des commentaires sur les ondes d’une radio. Bonjour donc le journalisme alimentaire. Pas de quoi offusquer nos mercenaires de la plume qui objecteront sans doute en disant que le pays a des politiciens, des magistrats, des fonctionnaires alimentaires. Ceci étant, qu’est-ce qu’on attendre mieux d’un journaliste payé en monnaie de singe ou pas payé du tout, C’’est selon les journaux. A leur décharge, les patrons sont à  mille lieues de se soucier de leur condition, l’organe de presse étant pour ceux-ci un fonds de commerce. La subvention de l’Etat est vite récupérée par les patrons pour améliorer leur train de vie au détriment de la rédaction et des journalistes, réduits à  la quête des perdiems et autres « business » sur le terrain. Voilà  qui schématise les mauvaises conditions de travail des journalistes au Mali. Ces insuffisantes pourraient bien être palliées si et seulement si les organisations faitières de la presse arrivaient à  assurer une formation continue aux journalistes d’une part, ainsi que l’amélioration des conditions de vie de ceux-ci à  travers, par exemple, une convention collective bien appliquée. Les lignes pourront-elles bouger ? Allons-nous enfin voir une presse malienne consciente de son pouvoir et encline à  en user dans le sens d’un développement du secteur mais aussi du pays ? En attendant, permettez que nous souhaitions bonne fête à  tous les confrères.

La presse malienne soutient sa consoeur de la RCA

Le lancement a été fait samedi 5 mars à  la Maison de la presse à  Bamako, en présence du chef de cabinet du ministre de la communication, Sékou Traoré, des leaders religieux, du représentant de la communauté centrafricaine au Mali, Aristide Beckhodro et de nombreuses personnalités. L’objectif, d’une part, est de contribuer à  la réduction du conflit en Centrafrique, en jouant sur son segment religieux qui l’a rendu davantage complexe. D’autre part, il s’agit de partager avec les Centrafricains, l’expérience malienne du dialogue inter-religieux et de la coexistence pacifique entre chrétiens et musulmans. Le GRCPRC veut aussi apporter son soutien, en procurant ordinateurs, dictaphones et appareils photos, sans fermer les yeux sur la crise qui continue de plus belle. Coexistence pacifique « Il existe chez nous au Mali, un produit précieux. C’’est un Islam tolérant, C’’est une coexistence pacifique entre frères Chrétiens et Musulmans. Nous avons des Koné musulmans et des Koné chrétiens ressortissants de la même région, pour ne citer que ce cas. Veillons sur ce tissu religieux formidable que nous pouvons exporter en Centrafrique. Si nous réussissons notre mission, notre contribution sera celle du Mali. Sinon, elle restera confinée, celle du GRCPRC. Nous avons tous intérêt à  ce qu’elle soit celle du Mali » a déclaré Boukary Daou, président du GRCPRC. « Les politiques cherchent un bouc émissaire dès qu’ils échouent. Tout le problème africain est dû à  la mauvaise gouvernance. La crise centrafricaine n’est pas une crise religieuse. Il y a des mains invisibles derrière tout ça » a affirmé pour sa part, l’imam Mahmoud Dicko, président du Haut conseil islamique du Mali. Un bureau provisoire de neuf membres a été présenté au public au cours de cette cérémonie.

IBK aux médias : « Nous avons intérêt à avoir une presse de qualité »

Ils étaient nombreux, les directeurs de publication, les journalistes, les chargés de communication des départements ministériels, les communicateurs à  faire le déplacement de la salle de banquet de la présidence pour la présentation des vœux au président de la République. Plus de moyens à  la presse C’est d’abord, le président du Comité National de l’Egal Accès aux Médias d’Etat(CNEAME), Abdoulaye Sidibé qui a pris la parole en passant en revue les activités du comité, dominées par les scrutins présidentiels et législatifs. La première préoccupation de cet organe c’est le manque de moyens. Il a également plaidé la cause de l’ORTM et de l’AMAP qui manquent de moyens. Pour Abdoulaye Sidibé, si rien ne se fait, ces organes d’Etat risquent de ne plus fonctionner. Autre chose, c’est le passage de l’analogique vers le numérique. Autrefois considéré comme pays pilote de la transition vers le numérique, les événements qu’a connu le Mali ont tout bousculé. Le coût de l’opération se chiffre à  des dizaines de milliards de francs CFA alors que la date butoir de la diffusion analogique c’est le 17 juin 2015 à  1h. Par ailleurs, le président par intérim du Conseil supérieur de la communication (CSC) M. Doumbia a exprimé sa satisfaction concernant l’adoption en conseil des ministres du 13 décembre dernier, du projet d’ordonnance portant création de la Haute Autorité de la Communication. Le Mali est le seul pays de l’Afrique o๠il existe encore deux organes de régulation. « Le mali ne doit pas rester à  la traà®ne en matière de régulation » a-t-il indiqué. Le président par intérim a insisté sur l’aide de l’Etat à  la presse. Pour lui, il faut un financement adapté au paysage médiatique car le manque de moyen agit sur le rendement de la presse. « Dire le Mali tel qu’il est » Le président de la Maison de la presse, Makan Koné a, pour sa part souligné les maux dont souffre la presse. Il s’agit entre autres des réformes qui ne sont pas mises en application, l’aide de l’Etat à  la presse qui a subi une réduction de 70% sans préavis, les menaces qui pèsent permanemment sur les journalistes qui sont sans défense et sans protection. Bref, « la presse malienne se porte mal et est mal traitée et rien n’a été fait pour améliorer la liberté de presse » a déclaré M. Koné. « Nous voulons dignement vivre de notre métier » a t-il poursuivi. Dans sa réponse, le président de la République a affirmé qu’il fera « en sorte d’être un peu à  la hauteur et de ne pas décevoir, car C’’est la presse qui peut l’aider à  avancer par des analyses pertinentes, par des thèmes traités. Le Mali a besoin qu’on le dise tel qu’il est » Pour le président, « ce n’est pas dans n’importe quelle main qu’une plume doit tomber et n’importe qui ne peut pas être journaliste, C’’est un travail d’aiguillon. » « Nous avons intérêt à  avoir une presse de qualité. Il faut que les journalistes soient jaloux de leur profession » a précisé Ibrahim Boubacar Keita.

Assassinat de journalistes: la presse dit « NON à la barbarie »

l’émotion était grande ce lundi après-midi dans les rues de Bamako. La mobilisation des journalistes et des artistes en hommage aux deux envoyés spéciaux de RFI à  Kidal (a rassemblé plusieurs dizaines de personnes. « Plus jamais ça », « le travail, le professionnalisme, le risque, c’était ça votre vie », « on veut la vérité ». Voilà  le message que la presse malienne a voulu faire passer à  travers la marche qu’elle a organisé ce lundi. La centaine de journalistes qui a défilé de la Maison de la Presse à  l’ambassade de France de Bamako était accompagnée par de plusieurs personnalités des mondes politique et artistique. Les journalistes internationaux présents sur le terrain ont eux aussi fait le déplacement. Les autres envoyés spéciaux et correspondants de RFI au Mali sont visiblement abattus par l’événement. Pour Serge Daniel, correspondant de RFI au Mali, « trois mots résument cette situation : tristesse, émotion et douleur. Je suis le dernier journaliste à  RFI à  les avoir vus avant leur départ pour Kidal. Ce qui est arrivé, C’’est de la méchanceté gratuite ». La presse malienne solidaire et déterminée A l’arrivée de la manifestation devant les portes de l’ambassade, Le Président de la Maison de la Presse, Makan Koné,a remercié les confrères pour la mobilisation avant de livrer son message. Pour la presse malienne, il est important que la lumière soit faite sur « le lâche assassinat » de nos confrères dont le professionalisme était reconnu de tous. « Ils ont privé le Mali d’amis sincères » déclarera un peu plus tard un anonyme dans la foule. Ils étaient en effet nombreux qui n’appartenaient pas à  la profession et qui sont pourtant venus rendre hommage à  la journaliste du service Afrique de RFI dont la voix était connue dans de nombreux foyers maliens. Selon des journalistes maliens, ce crime est perpétré pour dissuader les hommes de médias à  se rendre à  Kidal « même après ça nous allons partir à  Kidal, recueillir les informations et faire notre travail » explique Mohamed Aboubacar Konaté, journaliste à  la radio Kaà¯ra. « On a marché contre la barbarie, contre l’intolérance. Nous sommes là  pour la solidarité en hommage à  nos confrères» confie le Directeur de l’ORTM (office de radiodiffusion télévision du Mali) Baly Idrisa Sissoko. La directrice de France Médias Monde venue avec une délégation de RFI pour le rapatriement des deux corps s’est ensuite entretenue avec l’ambassadeur de France au Mali, venu accueillir les marcheurs.

Les futurs leaders de la presse à la découverte d’Edward Murrow

Ils sont présentement une centaine de journalistes venus du monde entier, dont le Mali, réunis (du 26 octobre au 16 novembre 2013) aux Etats-Unis d’Amérique dans le cadre du «Programme Edward R. Murrow». Le Parrain (Edward R. Murrow) est une référence planétaire dont le parcours est une vraie école de journalisme et dont le courage, l’honnêteté et l’engagement sont légendaires et doivent inspirer tout journaliste qui a l’ambition de marquer son temps en servant à  quelque chose à  sa société, à  son pays voire à  l’humanité. Selon de nombreuses sources, «les historiens traditionnels considèrent Edward R. Murrow comme l’une des plus grandes figures du journalisme». Grâce son talent et sa passion du métier, il a révolutionné le journalisme, notamment les reportages puis les documentaires à  la radio puis à  la télévision. Et cela le plus souvent avec les moyens du bord. Toute sa carrière, ou du moins sa vie durant, Murrow était réputé pour son honnêteté et son intégrité dans le travail de journaliste. Des valeurs qui, hélas, ont tendance à  disparaà®tre aux dépends du professionnalisme et de la crédibilité du métier de journaliste. Pionnier de la diffusion du journal à  la télévision, Murrow a produit une série de reportages TV qui ont profondément marqué la société américaine, notamment sur le plan politique. Un programme à  l’image du Pionnier et Parrain Plus que tout autre journaliste, avant ou depuis, Murrow a «capturé» la confiance et la conviction de toute une nation. Une confiance qu’il a toujours a honoré avec «honnêteté et courage». Selon de nombreux témoignages ici à  Washington, «sa conviction que le journaliste devait faire activement partie du processus et être un instrument nécessaire au sein de la démocratie aura changé pour toujours la politique et la vie quotidienne». Journaliste légendaire à  la radio nationale américaine CBS et correspondant de guerre, Edward a marqué son temps et la profession de journaliste à  jamais. Le programme qui porte son nom aujourd’hui vise à  perpétuer ces valeurs du journalisme engagé pouvant contribuer à  l’ancrage institutionnel et citoyen de la démocratie dans le monde, notamment en Afrique. En effet, le «Programme Edward R. Murrow» pour journalistes invite les dames et hommes de la presse du monde entier, futurs leaders dans le secteur, à  se frotter aux pratiques journalistiques des Etats-Unis. Cette initiative est le fruit d’un partenariat public-privé novateur entre le Département d’Etat, l’Institut de l’Education internationale (IIE) et neufs des plus célèbres écoles américaines de journalisme. Une centaine de journalistes à  la découverte d’Edward Murrow Le séjour des journalistes en petits groupes linguistiques (francophones, lusophones, anglophones, arabophones, hispaniques…) est jalonnés de rencontres avec des icônes dans différents domaines, de séminaires académiques et d’activités sur le terrain avec les professeurs et les étudiants de certaines des écoles partenaires du programme (cette année à  Athens, en Géorgie, pour les francophones), la visite de certaines villes américaines (Atlanta, Las Vegas, New York…) afin de permettre aux participants d’acquérir une compréhension de la couverture médiatique de la politique de l’Etat et du gouvernement. Pendant trois semaines (du 26 octobre au 16 novembre 2013), il sera proposé aux visiteurs internationaux des programmes offrant «une grande diversité et un équilibre du point de vue» pour les participants. Il intègre une variété de rencontres avec des personnes et des représentants d’organismes dont les opinions ne reflètent pas forcément celles du gouvernement des Etats-Unis. C’’est ainsi que ce 28 octobre 2013, les participants (Africains, Arabes, Sud-américains, Asiatiques, Européens…) ont passé un moment inoubliable avec le célèbre Bob Woodward, rédacteur adjoint du très influent quotidien, Le Washington Post, et icône du journalisme d’investigation. Avec près de 42 ans de journalisme derrière lui, M. Woodward a écrit sur les dirigeants et les rouages internes d’un grand nombre d’institutions publiques les plus importantes aux Etats-Unis, notamment, la présidence, la Cour suprême, le congrès, le Département d’Etat, la CIA, le Pentagone et la Réserve fédérale. Il a surtout joué un rôle important dans la révélation des faits liés au scandale du Watergate, une affaire d’espionnage politique qui aboutit, en 1974, à  la démission de Richard Nixon, alors président des Etats-Unis d’Amérique. Avec les participants, il a surtout fait part de son expérience de journaliste d’investigation avec un regard critique sur le journalisme à  l’heure actuelle, avec des menaces sur la presse comme les réseaux sociaux à  travers les TIC. Une menace réelle pour la presse écrite dans de nombreux pays développés comme celui de l’Oncle Sam (USA)! En collaboration donc avec les écoles de journalisme américaines à  travers ce vaste pays de démocratie, le Bureau des affaires éducatives et culturelles du Département d’Etat américain a élaboré cette initiative d’échange international à  travers le Programme de leadership des visiteurs internationaux (IVLP) qui a permis à  plus de 1.000 journalistes étrangers se séjourner aux Etats-Unis depuis 2006. Le Programme Edward Murrow pour les journalistes engage ainsi les jeunes professionnels des médias internationaux dans un dialogue avec leurs homologues américains, les actions pratiques du journalisme aux Etats-Unis, et crée de nouveaux réseaux professionnels avec les professionnels des médias collègues des Etats-Unis et partout dans le monde.

Revue de presse : l’investiture d’IBK vue d’Afrique.

L’investiture d’Ibrahim Boubacar a suscité de nombreux commentaires dans la presse sous régionale. Pour le site Afrik.com , IBK une fois investi est désormais  » face aux défis d’un Mali abà®mé ». Le nouveau président aura en effet la lourde tâche d’engager le processus de réconciliation nationale et de redresser un pays qui sort d’une longue crise politico-institutionnelle. Sur le portail sénégalais en ligne Sénéweb.com , qui a titré : « Ibrahim B.Keita a prêté serment », l’investiture d’IBK a été l’occasion de réunir des acteurs majeurs de la politique comme son rival malheureux Soumaila Cissé ou d’anciens présidents comme le Général Moussa Traoré, dont la présence n’a pas échappé à  l’œil de nos confrères. « Le jour du sacre est arrivé », précise le site internet de Jeuneafrique.com , qui évoque également la cérémonie de passation au Palais entre Dioncounda Traoré et Ibrahim Boubacar Keita. Pour JA, IBK a su rendre hommage au « Grand frère » Dioncounda Traoré, dont la mission à  la tête de la transition s’est achevée. L’hebdomadaire cite aussi les mises en garde du Procureur de la Cour Suprême Mahamadou Boiré au nouveau président à  instaurer une « la gestion patrimoniale de l’à‰tat », de promouvoir « une justice réhabilitée, indépendant et crédible », à  « punir les auteurs de crimes » perpétrés durant le conflit de 2012-2013, de combler les lacunes du pays en matière d’éducation, de santé, d’accès à  l’eau ou à  l’énergie, le haut magistrat achevait son allocution par ce conseil avisé au nouveau président : « Méfiez-vous des rats des palais présidentiels. » Quant à  Sidwaya , le Quotidien Burkinabè d’informations, un micro trottoir a permis de cibler les attentes des Maliens de Bobo Dioulasso, après l’investiture du Président Keita. Ainsi Mamadou Balaà¯ra, président de la communauté malienne à  Bobo-Dioulasso et représentant du candidat Soumaà¯la Cissé, interrogé, juge qu’ « IBK connaà®t les préoccupations des Maliens ». « Nous lui souhaitons bon vent. Je demande à  toute la communauté malienne de soutenir le nouveau président élu, surtout en cette période de crise au Mali. Actuellement, nous avons besoin d’un bon président qui puisse faire avancer le pays ! Pour le site Guineeconakry.info , l’investiture d’IBK, c’est d’abord  » La réconciliation dans les mots et les actes ». Le portail guinéen s’intéresse aux défis d’IBK à  savoir réconcilier les C’œurs et les esprits et à  rassembler toutes les composantes de la nation malienne et de toutes les générations.