Prix du pain : une baisse en vue

Le prix du pain de 300 grammes devrait bientôt revenir à 270 francs CFA, au lieu de 300 FCFA actuellement. Une mesure décidée à l’issue de la signature d’un protocole entre les acteurs de la filière pain et le ministère en charge du Commerce et de l’industrie le 10 janvier 2024. Outre cette baisse, destinée à rendre le pain plus accessible, les acteurs ambitionnent d’offrir un produit répondant aux normes de qualité.

Après plusieurs discussions, les acteurs de la filière pain et les autorités sont parvenus à un accord. La décision, qui doit entrer en vigueur d’ici le 1er février 2024, devra permettre au consommateur d’acheter le pain à un prix plus abordable. En effet, la « petite » baguette de 150 francs CFA sera désormais cédée à 135 francs et le « gros pain » coûtera 300 francs CFA.

Ce compromis autour du prix du pain vise à garantir un approvisionnement serein sur l’ensemble du territoire pour cet aliment très consommé. Les autorités ont aussi en ligne de mire le mois de Ramadan, un mois de grande consommation, prévu cette année en mars.

Garantir la qualité

L’objectif du protocole est aussi de maintenir la longueur du pain à 60 centimètres. « Parce que c’est là où réside le grand problème. Les boutiquiers qui revendent préfèrent le pain à 80 ou 90 centimètres. Ce qui leur permet de gagner plus », se plaint Mamadou Lamine Haïdara, Président de la filière pain.

Ce pain, qui « est vide », n’est pas de qualité et ne répond pas aux normes sanitaires. Car le combat de M. Haïdara est la fin des intermédiaires entre les fabricants et les consommateurs. En effet, le transport et les conditions de conservation du pain par les boutiquiers laissent à désirer. Il s’agira donc progressivement d’éliminer « les mauvaises boulangeries », qui gagnent à fabriquer un pain de moindre qualité acheté massivement par divers revendeurs. Il est donc important de veiller à l’applicabilité de cette mesure, à laquelle les acteurs tiennent depuis près de 3 ans.

Pour ce faire, ils comptent sur la diligence du ministère et de la Direction générale du Commerce et de la concurrence (DGCC). Pour sensibiliser davantage les acteurs, les responsables de la filière pain envisagent de réunir cette semaine leurs membres afin de les préparer au respect de la décision. Dans cette chaîne, les meuniers, qui ont un rôle capital, sont aussi invités à jouer leur partition.

Chiffres

Sac de farine de 50 kg : 23 000 francs CFA

Pain de 300 g : 270 francs CFA

Pain de 125 g : 135 francs CFA

Interdiction d’importation de farine : un soulagement temporaire

L’importation de la farine de blé et des pâtes alimentaires a été suspendue jusqu’à nouvel ordre par arrêté interministériel n°2023-1960 MIC-MEF du 11 août 2023. Une décision provisoire destinée à booster les unités industrielles locales. Si la décision réjouit les acteurs de la filière, ils espèrent que la production nationale sera augmentée pour faire face aux besoins.

Après la crise en Ukraine, ayant entraîné une augmentation spectaculaire du prix du blé, plusieurs pays ont bénéficié d’octroi de blé par la Russie. Dans ce cadre, le Mali a reçu 50 000 tonnes. Une mesure qui a permis aux autorités de demander aux meuniers de céder le sac de farine de 50 kg à 24 000 francs CFA au lieu de 27 000, voire 30 000 par moment, selon Monsieur Mamadou Lamine Haïdara, Président de la filière Pain.

Si la décision est salutaire pour les distributeurs et les consommateurs, pour lesquels elle permet d’assurer le maintien des prix, elle doit être soutenue par une amélioration de la production pour faire face aux besoins. « Tous les Maliens doivent opter pour les produits locaux », estime Boubacar Yalcoué, Directeur général de MG Distribution. « Parce que les produits importés peuvent menacer des emplois ici. Or, nous avons plusieurs unités industrielles qui concernent des milliers d’emplois. Nos unités sont capables de couvrir les besoins », assure-t-il. Seulement, il insiste sur la qualité des produits. Si nos industries produisent des pâtes de qualité, il n’y a pas de raison que celles fabriquées ailleurs puissent leur faire concurrence.

Maîtriser les coûts

Il est possible d’offrir la farine à un coût raisonnable, assure M. Haïdara. « Seulement les meuniers font de la surenchère », ajoute-t-il. Même s’ils ont du blé à un coût raisonnable. L’augmentation du prix de la farine pourrait entraîner celle du pain, c’est pourquoi l’État intervient pour faire baisser les prix. S’il estime aussi que pour les pâtes, il faut améliorer la qualité, car toutes les unités n’en font pas une priorité. « Il faut une solution à long terme parce que cette mesure ne peut être que provisoire ».

« Il faut mettre en place les mécanismes et nous en avons les moyens », insiste-t-il, pour augmenter la production. Actuellement, le Mali ne satisfait qu’à environ 10% ses besoins en blé annuels. Chez les industriels ou dans la chaîne de distribution, la mesure, bien que provisoire, a un impact positif. « La demande n’est pas plus forte que l’offre et les usines tournent à fond », ajoute Boubacar Yalcoué.

Grogne contre le prix d’Internet : une lutte africaine

Tout comme au Mali, les citoyens de plusieurs pays africains militent contre le prix d’Internet dans leurs pays. De la Côte d’Ivoire au Bénin, en passant le Burkina et le Cameroun, la lutte s’intensifie.

Partout le même mot d’ordre : protester pour que baissent les prix des forfaits internet. Au Bénin, des internautes se mobilisent depuis plus d’un mois pour cela. Dans ce pays, le prix d’un giga de forfait Internet est passé de 500 francs CFA en 2018 à 1 000 voire 1 200 francs actuellement, selon les opérateurs. Des mouvements de protestation s’organisent face à « l’inaction » des autorités du pays pour ramener le prix à 500 francs CFA. Ce qu’ont réussi en avril dernier les Ivoiriens. Au début du mois, les fournisseurs Internet de Côte d’Ivoire avaient diminué les volumes des packs : pour le même prix, les consommateurs avaient moins de données Internet. Face à l’ampleur de la contestation sociale et avec l’intervention du gouvernement, les entreprises sont finalement revenueaux prix d’avant. Mais la colère ne retombe toujours pas dans le pays, où des voix s’élèvent encore pour une diminution du prix des tarifs Internet. De la Côte d’Ivoire est parti un mouvement de contestation qui a désormais atteint le Cameroun. Au pays des Lions Indomptables, depuis le 24 avril dernier, les clients des opérateurs de télécoms Orange et MTN organisent des actions de boycott des services de ces entreprises. Outre se mettre en mode avion de 12 à 14h par jour, ils se désabonnent et signalent sur le réseaux sociaux les pages des sociétés de téléphonie.

Le 18 avril 2023, c’est la même stratégie qu’ont adopté les Burkinabè pour « dénoncer le coût d’Internet ». Au pays des Hommes intègres, les citoyens ne conçoivent pas par exemple que le gigaoctet soit vendu 2 000 francs CFA. Un prix « inconcevable » pour les Burkinabè, qui réclament une baisse des tarifs avec un gigaoctet à 300 francs.

Dans les pays africains, où les nombreux jeunes sont de plus en plus connectés à Internet, rendre son accès abordable et accessible est devenu un enjeu majeur pour les gouvernants. Autant pour stimuler l’innovation, le développement des compétences numériques et la croissance économique des États que pour éviter une contestation sociale qui ne cesse de prendre de l’ampleur un peu partout sur le continent.

Gaz butane : nouvelle hausse des prix

Depuis le 1er juin 2022, le gaz est vendu au prix du marché sans la marge prise par l’Etat. Ce qui a plusieurs conséquences dont la hausse vertigineuse des prix de la bonbonne de gaz.

Selon le directeur général de l’Office national des Produits pétroliers (Onap), Modibo Gourou Diall, la fin de la subvention de l’Etat est justifié par les difficultés financières de l’Etat engendrées par la hausse du prix des produits pétroliers sur le marché international elle-même provoquée par la guerre entre la Russie et l’Ukraine, qui a causé des problèmes d’approvisionnement.

Mais pour le gaz, l’Etat avait de sérieux problèmes a tenir le coût de la subvention dont les arriérées dues au groupement professionnel du gaz sont estimées à plus de 8 milliards de F CFA, selon Oudiary Diawara, ex président du groupement professionnel du gaz et directeur général d’une société importatrice de gaz.

Selon un document daté du 20 mars, le prix du gaz de 6kg, parmi le plus consommé, va passer de 6360 à 8090 FCFA. Avec la subvention de l’Etat, ce gaz était vendu à 2990 FCFA. Ce désengagement de l’Etat, qui vise à alléger son portefeuille engendre une charge supplémentaire sur les ménages en cette période d’envolée générale des prix dont la hausse actuelle n’est pas sans effets sur les autres produits de consommation courante. Le gaz était jusque-là subventionné au Mali pour protéger l’environnement et empêcher la coupe abusive du bois et du charbon de bois. Une politique mise en œuvre sous le président ATT. Selon des données des opérateurs gaziers du pays, la consommation de gaz au Mali est de près de 19 000 tonnes par an.

 

Prix des céréales : comment éviter de nouvelles hausses?

Habituellement, en cette période post récolte, les prix des céréales connaissent une baisse, mais cette année, malgré une bonne saison des pluies, ils restent exceptionnellement élevés, à un niveau d’ailleurs inédit, selon les acteurs. Des coûts des facteurs de productions élevés et une tension au niveau de la demande font envisager aux autorités une mesure d’interdiction d’exporter. Si elle peut être efficace en de telles circonstances, son suivi, ainsi que celui de tout le système d’approvisionnement, est un moyen efficace pour maintenir les prix.

De 17 500 francs CFA le sac de 50 kilogrammes, le prix du riz local est monté à 28 000 francs. En une année, le prix du kilogramme au détail a connu une augmentation de 150 à 200 francs CFA, inédite de l’aveu d’un détaillant.

Si cette hausse peut s’expliquer par le coût très élevé auquel les producteurs ont acquis notamment les engrais, elle n’est pas surprenante, souligne le Pr Abdoul Karim Diamouténé, enseignant-chercheur à la Faculté des Sciences économiques et de gestion (FSEG). « Les producteurs ont acheté les engrais entre 35 000 et 40 000 francs CFA le sac alors qu’avant c’était environ 15 000 francs ». En y ajoutant le coût du carburant, « même s’il n’y avait pas d’autres crises », impossible d’imaginer que les prix soient faibles.

Le maintien de la tension au niveau des prix des céréales s’explique aussi par une moindre disponibilité, notamment du maïs, également sollicité pour l’alimentation de la volaille et du bétail, augmentant la demande en riz. Et faisant augmenter le maïs à un niveau record de 350 francs CFA le kilogramme contre 150 à 200 l’année dernière.

Interdiction des exportations

Pour éviter l’envolée des prix, les autorités ont décidé d’interdire d’exporter ces produits. Une mesure « théoriquement efficace », si elle est respectée. Mais au-delà d’en empêcher la sortie, il faut d’abord s’assurer du « niveau de ravitaillement du pays. Les prix dépendent beaucoup plus de la disponibilité, qui dépend du niveau de stocks et des flux », ajoute le Pr Diamouténé. En la matière les déclarations sur les niveaux des stocks ne sont souvent pas réelles.

Notamment en ce qui concerne les importations, car il faut s’assurer que les intentions sont effectivement exécutées. Ces prix, déjà insoutenables pour les consommateurs, pourraient être maintenus si « les produits ne sortent pas », assure un commerçant, mais l’efficacité des mesures édictées dépend de la « capacité des autorités à assurer l’effectivité des interdictions d’exporter, des quantités importées et du suivi des stocks ».

UEMOA : légère baisse de l’inflation en 2023

L’inflation se maintiendra à un niveau encore élevé en 2023, à 7,5%, dans l’UEMOA, selon le rapport mensuel sur la conjoncture, publié le 9 janvier 2023. Après s’être établie à 8,4% en octobre 2022, elle a ensuite enregistré une légère baisse, à 8,0%, consécutive à un léger repli des prix des produits alimentaires enregistré suite à l’arrivée des nouvelles récoltes. Des prix néanmoins élevés malgré une hausse de la production céréalière d’environ 16%. Et en raison essentiellement des coûts encore élevés des denrées alimentaires importées par l’Union. Notamment le riz, dont les prix ont augmenté de 42%, le lait, de 22,2% et le blé de 12,8%.

À ces facteurs se sont ajoutées les difficultés d’approvisionnement des marchés locaux, aggravées par les effets des crises sécuritaires et politiques. Même si la composante Transports a connu une baisse, à 7% en novembre par rapport aux 8% du mois d’octobre, l’augmentation des prix à la pompe de l’essence sur une année, est restée très importante pour tous les pays. Au Mali, elle s’est située à 22,3% pour l’essence et à 36,4% pour le gasoil.

La décélération de l’inflation se poursuivra en 2023, selon les perspectives de l’UEMOA. De 7,9% en décembre 2022, elle pourrait se situer à 7,5% en janvier 2023. Mais la baisse restera liée à la poursuite de la commercialisation des nouvelles récoltes. Une dynamique qui devrait être soutenue par des politiques d’aide des autorités au pouvoir d’achat et le relèvement des taux directeurs. Mais elle pourrait être limitée par la persistance de l’insécurité affectant les circuits de distribution.

Prix du pain : les boulangers négocient avec le gouvernement

Face à une augmentation du prix des matières premières notamment la farine, les boulangers projetaient une cessation de leur activité ce lundi et demain mardi. Une décision finalement ajournée alors que des négociations sont enclenchées avec les autorités pour trouver un compromis.

C’est à l’issu de leur assemblé général tenus les 28 et 29 juillet derniers que les boulangers avaient annoncé un arrêt de travail allant du 01 au 02 aout 2022. Une décision qu’ils ont ensuite annulée pour mener des négociations avec le gouvernement.  Une rencontre est prévue demain mardi entre les différentes parties. Les boulangers déplorent une hausse du prix de la farine, qui a subi des augmentations successives causées d’après eux par la guerre en Ukraine. D’avril dernier à maintenant, la farine est passé de 18.000 à 26 000 FCFA selon Mohamed Lamine Haidara, président de la filière pain au Mali.  Ces derniers qui souhaitent augmenter le prix du pain dont la miche est aujourd’hui à 300FCFA rejettent le terme de grève. Ils parlent eux d’une cessation des activités « car ils ne peuvent plus continuer » à produire à perte. Après les négociations avec les gouvernement, une décision sera prise annonce la responsable.

 

Hausse des prix : l’effet domino

Huile alimentaire, viande, riz, farine, plusieurs produits de consommation courante connaissent une nette envolée depuis quelque temps. Conséquences de la crise sanitaire ou de l’insécurité pour certains, ces augmentations s’expliquent par plusieurs facteurs, selon d’autres. Alors que les autorités essayent tant bien que mal de les circonscrire, les consommateurs, inquiets, redoutent l’approche du mois de Ramadan, habituellement propice à ces changements de prix.

De l’huile alimentaire, dont le bidon de 20 litres est passé de 13 000 à 17 000  francs CFA, au riz local, dont le sac de 50 kilogrammes est passé de 16 500 à 18 000  francs CFA, la hausse est bien réelle et affecte sérieusement clients et commerçants.

Hausses injustifiées ?

Si la hausse de l’huile alimentaire est « justifiée » par la rareté de l’huile locale, conséquence de la mauvaise saison cotonnière et de la rareté de la graine, la hausse du prix du riz s’explique par l’insécurité, selon un commerçant. « Plusieurs champs ont été détruits et les récoltes n’ont pas été à la hauteur ». Le prix du riz importé, dont le sac de 50 kilogrammes est cédé 16 000 francs CFA n’a pas évolué. « Parce que nous l’importons de Côte d’Ivoire. Même avec la pandémie l’approvisionnement n’a pas été affecté ».

L’insécurité est aussi invoquée par les bouchers pour expliquer le coût du kilogramme de viande avec os, passé de 2 200 à 2 400 francs CFA et de 2 500 à 3 000 francs CFA pour la viande sans os. Une hausse due selon eux au prix des animaux, de plus en plus rares. Exportés sur pied ou enlevés par des bandits, ils sont « devenus inaccessibles à cause de l’insécurité dans les zones de production », expliquent les bouchers. « Si rien n’est fait, nous atteindrons 5 000 francs avec le Ramadan qui approche », s’alarme l’un d’eux.

« C’est l’autorité de l’État qui a disparu. Chacun fixe les prix comme il veut. Nous n’allons pas paniquer ». Déplorant que les prises de décision ne se fassent pas au même niveau, M. Cheick Abdel Kader Fofana, Vice-président de l’Association des consommateurs du Mali (ASCOMA) estime que les raisons de ces hausses sont à rechercher dans les augmentations obtenues par l’UNTM et la volonté des commerçants de « préparer la hausse des prix du mois de Ramadan ».

Il espère que les concertations prévues permettront de « trouver un consensus  général sur ces produits » et que l’État jouera sa partition et au besoin envisagera les révisions nécessaires dans la législation, s’engageant à accompagner les commerçants dans « ce plaidoyer ».

Chiffres

Huile : De 13 000 FCFA à 18 000 FCFA le bidon

Riz : De 16 500 FCFA à 18 000  FCFA le sac

Viande : De 2 200 FCA à 2 400  FCFA le kilo avec os

Pain : Augmentation ou statu quo ?

L’aliment le plus consommé au monde est au centre de toutes les attentions depuis quelques semaines au Mali. Après la signature d’un protocole d’accord entre le gouvernement et les acteurs concernés en 2016, le prix de la baguette de 300 g a été fixé à 250 francs CFA. Depuis quelques jours, ce prix, que les boulangers souhaitent voir passer à 300 francs, fait l’objet de nouvelles discussions. Des concertations sont actuellement en cours pour discuter de cette question et d’autres concernant le secteur.

Plutôt qu’une augmentation, la Fédération Syndicale des Boulangers et Pâtissiers du Mali (FSBPM)  évoque une « restauration des prix ». En effet, en 2016, l’organisation avait souhaité fixer le prix de la baguette de 300g à 300 francs CFA et de celle de 150g à 150 francs CFA. Des « prix conformes », compte tenu du coût de production, selon M. Ibrahim Yacouba Cissé, secrétaire administratif de la FSBPM. Si l’organisation avait sursis à cette décision, c’était pour une « période d’un mois » et les discussions devraient reprendre pour la fixation d’un prix consensuel avec les autres acteurs, précise M. Cissé. Mais cela n’a pas été le cas et la question du prix est donc revenue en ce début 2019. S’il reconnaît le maintien du prix de la farine, principale matière première, M. Cissé justifie cette augmentation par la hausse du coût des autres charges (salaire, énergie, location, …).

Désormais, c’est une commission mise en place sous l’égide du ministère en charge du Commerce et de la concurrence qui mène les discussions depuis le 22 janvier, constituée des boulangers, des associations de consommateurs, des livreurs de pains et du gouvernement.

Mais plus que la question du prix, c’est surtout la qualité du pain qui est essentielle, selon M. Badou Samounou, le président du Regroupement pour la Défense des Consommateurs du Mali (REDECOMA). Si le principe est la liberté des prix, ce dernier doit être consensuel, mais, surtout, « les boulangers doivent produire dans de bonnes conditions et respecter les poids », ce qui n’est pas toujours le cas, selon lui.

La commission doit « faire un état des lieux et déterminer les problèmes auxquels sont confrontés les boulangers et distributeurs », explique-t-on à la Direction générale du Commerce et de la concurrence (DGCC). Ces discussions, attendues par la FSBPM pour permettre « une réorganisation du secteur », doivent surtout servir pour le respect des normes « d’hygiène et de poids du pain», espère M. Samounou.

 

Pèlerinage à la Mecque : A quel prix?

Au total 13 323 pèlerins maliens feront le voyage pour les lieux saints de l’Islam cette année. Si leur nombre est conforme au quota accordé par l’Arabie Saoudite, selon les autorités, le coût du Hadj ne cesse d’augmenter, s’élevant à près de 3 000 000 de francs CFA pour la filière privée. S’il n’est pas considéré comme un luxe par les fidèles musulmans, le voyage à la Mecque est un devoir religieux dont l’accomplissement est lié à la situation économique dans le pays hôte.

La hausse annuelle du coût du pèlerinage est une réalité, particulièrement cette année, où les autorités saoudiennes ont décidé d’une augmentation de 5% de la TVA (Taxe sur la valeur ajoutée) sur tous les  produits et de celle du prix de l’essence d’environ 130%, explique M. Hamza Moustapha Maïga, Directeur Général de la Maison du Hadj. Des mesures qui se sont répercutées sur les dépenses de  transport, de restauration ou encore de logement effectuées par les organismes ou les pays désireux d’envoyer leurs pèlerins à la Mecque.

Estimé à environ 2 850 000 francs CFA pour les pèlerins de la filière privée, le pèlerinage coûte cette année 2 363 000 francs pour ceux de la filière gouvernementale, « grâce aux efforts des autorités », selon les responsables de la Maison du Hadj. Une différence qui s’explique par la prise en charge de certaines vaccinations et de la visite médicale.

S’il peut être jugé élevé par les citoyens ordinaires, ce tarif est jugé « peu cher », par M. Seyni Sana Diarra, un notaire qui s’apprête à effectuer pour la première fois le voyage aux lieux saints. S’estimant « heureux » d’avoir la chance d’effectuer le pèlerinage à 48 ans, il ajoute « nous dépensons de l’argent pour des causes plus futiles », alors qu’il s’agit là d’un devoir que tout musulman se doit d’accomplir s’il en a les moyens.

Des voyageurs sereins malgré tout

Dans la cour de la Maison du Hadj, l’heure est aux préparatifs. Il est presque 10 heures ce 3 août. Les pèlerins du quatrième vol de la filière gouvernementale en direction de la Mecque patientent en attendant leur enregistrement. Sereinement et avec « un sentiment de joie », une voyageuse attend d’être appelée au micro. « C’est ma première fois et j’espère que ça va bien se passer », confie cette médecin qui souhaite garder l’anonymat. De son inscription à maintenant, tout s’est déroulé sans anicroches, se réjouit-t-elle, « seulement, ce sont les horaires qui ne sont pas respectés. On nous a demandé de venir à 7 heures et 30 minutes, mais c’est seulement maintenant que l’on commence à nous appeler », dit-elle, avant d’ajouter, indulgente, que cela peut se comprendre, vu le nombre élevé de pèlerins. C’est aussi « la joie » et le sentiment d’avoir «  la chance » qui animent M . Founcha Dembélé, travailleur au service du Trésor effectuant le pèlerinage pour la première fois. Il estime cependant que l’organisation pourrait se parfaire avec une meilleure communication. « J’ai appris l’affichage des listes par un ami. Ils pourraient le faire par voie de presse pour atteindre un large public », suggère t-il.

Alors que c’est l’heure des dernières formalités, la direction de la Maison du Hadj se réjouit des améliorations apportées, même si quelques difficultés d’organisation demeurent. Dans son bureau, à l’étage, Monsieur Hamza Moustapha Maïga, le Directeur Général, nous reçoit entre deux entretiens. Des réglages de dernière minute et encore quelques documents à signer. « Nous avons commencé la campagne pour le pèlerinage 2018 le 19 mars et fermé les inscriptions le 27 juillet. Alors que dans certains pays de la sous-région cela ne dure que 3 semaines ».

Durant ces 4 mois, un guichet unique permettait aux pèlerins d’effectuer toutes leurs démarches au même endroit et dans des délais raccourcis. Gérant plus de 300 agences de voyage, réunies en 42 groupements « pour faciliter le travail », la Maison du Hadj a procédé à la répartition des quotas alloués à chacune d’elle. Une première  étape bouclée avec succès, se réjouit le Directeur Général.

A l’instar des autres pays, le Mali a bénéficié du quota accordé par l’Arabie Saoudite, 1 000 pèlerins pour 1 000 000 de musulmans. Par exemple, lorsque la population musulmane était estimée à 10 000 000 de personnes, le pays avait droit à 10 000 pèlerins. Avec l’accroissement démographique, ce nombre a été revu à la hausse et fixé à 13 323 cette année, « grâce aux bonnes relations qu’entretient notre pays avec l’Arabie Saoudite et à l’exemplarité des pèlerins maliens », selon Monsieur Maïga. Car ces dernières années, en raison de certains travaux entrepris par les autorités saoudiennes, « les quotas attribués à tous les pays ont été revus à la baisse », précise-t-il.

Une variété d’acteurs

Pour faire voyager ces milliers de pèlerins, depuis plusieurs années des agences privées de voyage se sont spécialisées. Avec des fortunes diverses, elles participent à l’organisation du Hadj en collaboration avec les autorités.

En regroupement avec une dizaine d’autres agences, Monsieur Babou Bagayoko, responsable de « Bamako voyage », attend le départ d’une vingtaine de pèlerins, après un premier vol de 230. Dans le domaine depuis 2010, il affirme que les principales difficultés rencontrées cette année ont été relatives à l’obtention de la carte NINA, obligatoire pour obtenir un passeport, par les aspirants au pèlerinage.

« La plupart de nos pèlerins viennent de localités éloignées du pays. Ils n’ont souvent aucune pièce d’identité. Il faut donc faire leur inscription au Recensement administratif à vocation d’état-civil (RAVEC) pour récupérer leur carte NINA et ensuite leur passeport ». Des démarches souvent lentes qui ont fait renoncer certains pèlerins à leur voyage cette année, regrette t-il.

Pour anticiper ces difficultés, le gouvernement a demandé cette année aux pèlerins de se procurer un passeport avant toute inscription. « Cette année, les pèlerins eux-mêmes ont effectué les démarches pour obtenir leurs passeports. Une innovation qui a permis à la Maison du Hadj d’éviter les retards accusés l’année dernière et ayant occasionné le départ tardif de plusieurs pèlerins, les candidats ne s’inscrivant qu’une fois leurs passeports obtenus », se félicite M. Maïga.

Mais cette innovation n’occulte pas les autres difficultés rencontrées dans l’organisation. La première étant l’espace trop réduit de la Maison du Hadj, qui ne permet pas aux pèlerins d’accomplir leurs démarches dans le confort.

Un espace trop exigu

La Maison du Hadj dispose de dortoirs pouvant accueillir de 300 à 400 personnes. Les pèlerins qui viennent de l’intérieur du pays peuvent y séjourner avant leur départ. « Une gestion difficile », avoue le Directeur Général, qui ajoute que malgré les efforts consentis en matière d’assainissement des locaux, avec le recrutement d’environ une douzaine de personnes, cet espace n’est pas propre à hauteur de souhait.

L’autre difficulté est relative à l’absence de certains pèlerins de Bamako pour leur enregistrement avant le départ. « Les pèlerins sont enregistrés selon leur ordre d’inscription. Ceux qui ne se présentent pas le jour indiqué sont reportés sur un autre vol, ce qui pose souvent des problèmes d’incompréhension », ajoute le Directeur.

Au titre des changements apportés cette année, les organisateurs du Hadj ont formé les pèlerins pour la première fois dans les régions de Kayes, Sikasso, Ségou et Mopti, l’ambition étant à terme d’organiser les formations dans toutes les régions du Mali, précise Monsieur Maïga. Les pèlerins des deux filières, privée et gouvernementale, bénéficient de cette formation théorique et pratique d’un mois, destinée à les « rassurer », explique le Directeur Général de la maison du Hadj.

A total, 5 vols, dont le dernier est parti ce 7 août, ont amené en Arabie Saoudite les pèlerins de la filière gouvernementale. Ils passeront 8 jours à Médine avant de rejoindre la Mecque.

Aïd el fitr : Chers bœufs !

A une semaine de la fin du mois de Ramadan, le marché des bœufs est en effervescence. Mais les prix, jugés rédhibitoires par certains, pourraient bien constituer un frein.

Mamadou Sow, éleveur depuis une dizaine d’années, fait grise mine. Six jours qu’il n’a plus vendu le moindre bœuf. « Je peux voir passer plus de dix clients par jour, sans pour autant réaliser une seule vente. Cela accentue ma frustration ». Dans son enclos se trouve une centaine de bœufs, dont les prix vont de 155 à 700 000 francs CFA. « Les clients m’accusent d’être intraitable et de faire prendre l’ascenseur aux prix pour cause de fête. Ce n’est pas le cas. La nourriture revient très cher et je ne peux pas vendre à perte », explique-t-il. La cherté des bœufs serait donc due au prix de l’aliment-bétail. En mars 2018, Sidiki Diabaté, Secrétaire général de la fédération nationale des producteurs d’huile et d’aliment-bétail (FENAPHAB) confirmait cette flambée. De 25 000 francs CFA la tonne, l’aliment-bétail est passé à 125 ou 135 000 francs. Cela se ressent. Désireux de prendre de l’avance et de faire une bonne affaire, Malick a dû revoir ses plans. Rebuté par les prix de Sow, il décide d’aller au terrain « Shabah » de Lafiabougou où se tient une « opération Ramadan ».

Plafonnement ?

Par une entente signée avec le gouvernement, la coopérative des éleveurs et vendeurs de bœufs s’est engagée à  « maîtriser » les prix. Il y a « une première catégorie, qui coûte de 150 000 à 200 000 francs, une seconde, de 200 000 à 250 000 et la dernière avec un prix plafond de 300 000 francs CFA » explique Mamady Bouaré, membre de la coopérative. Il s’agit de bœufs âgés de deux à quatre ans. Sauf que dans les faits la réalité est différente. Même si notre interlocuteur ne l’avoue qu’à demi-mot,  les prix sont au-delà de ceux prescrits. « Nous venons de Boulkeissy et là-bas nous achetons de la nourriture 3 000 FCFA, ici il faut débourser le double pour la même quantité ».

Hors catégorie

Pour ceux qui, à juste titre, trouvent les bœufs proposés « petits », une alternative s’offre. Mais elle n’est pas donnée.  Agée de plus de cinq ans, aucune de ces bêtes ne coûte moins de 500 000 FCFA.  « C’est le premier choix de presque tous nos clients, mais très peuvent ou consentent à les payer », assure Bouaré. Sur les quelques 600 têtes qu’ils ont apportées, seulement une cinquantaine sont hors catégorie.

Carburants : ce que nous payons

Alors que le coût de la vie se renchérit, inexorablement semble-t-il, au Mali, les consommateurs portent de plus en plus l’attention sur un poste de dépense important, le transport. Et qui dit transport dit carburant. Nombreux sont ceux qui se souviennent avec nostalgie de la période « où l’essence était à moins de 500 francs »… Aujourd’hui, passée la barre des 700 francs CFA, l’inquiétude grandit. Pourquoi, même quand le prix du pétrole baisse, il reste stable, voir augmente au Mali ? Allons-nous un jour acheter le litre de gasoil à 1 000 francs ? Ces interrogations recueillies auprès du citoyen lambda nous ont poussé à nous intéresser aux prix des hydrocarbures (hors gaz liquide). De quoi sont-ils composés et qui paie quoi ?

« Quand on augmente le prix du carburant, c’est pour toujours au Mali ». L’opinion de Maïmouna, perchée sur sa Djakarta (motocyclette très répandue à Bamako), est largement partagée par tous ceux qui s’expriment sur le sujet du prix du carburant au Mali. C’est un véritable poste de dépenses pour Birama qui y injecte le quart de son salaire chaque mois, lui qui s’occupe de livraison au centre-ville. Qu’ils soient chef de famille, ou étudiant, commerçante ou chauffeur de Sotrama, tous ont le même crédo : les prix pratiqués sont trop élevés pour le consommateur. Les associations qui les regroupent montent d’ailleurs fréquemment au créneau pour dénoncer les prix de l’essence, du gasoil et du pétrole, les trois produits largement utilisés au Mali. Si les récriminations des consommateurs n’arrivent pas toujours à faire baisser les prix, elles maintiennent la pression sur l’Etat qui veut avant tout maintenir la paix sociale, nous explique un cadre d’une compagnie pétrolière, qui cumule expérience et connaissance du secteur. Il faut comprendre comment le prix du carburant est fixé : « Ce travail est fait mensuellement par une commission », nous explique notre interlocuteur. « La Commission de suivi du mécanisme de taxation des produits pétroliers est composée des deux groupements des pétroliers opérants au Mali, des associations de consommateurs, de la douane, des impôts, de la Chambre de commerce, de l’Autorité routière ainsi que de la direction des transports. Cette commission est placée sous l’égide du ministre de l’Economie, des Finances et du Budget. Son secrétariat est assuré par l’Office national des produits pétroliers (ONAP). Elle se réunit le 10 de chaque mois et a pour mission d’analyser les fluctuations des prix fournisseurs, de proposer les révisions au niveau de la structure de prix et d’élaborer les documents administratifs nécessaires (arrêtés y afférents) ».

 Décryptage

Après 2014, année où le baril de pétrole avait atteint le record de 115 dollars, les cours n’ont cessé de chuter sur les marchés internationaux. Le baril est ainsi passé en 2016 à environ 50 dollars américains. Si les pays producteurs se lamentent et cherchent à continuer à faire tourner leurs économies, les consommateurs eux se frottent les doigts à chaque baisse, espérant en voir les répercussions dans leur porte-monnaie. Or, selon les experts, les prix à la pompe ne sont pas liés directement aux prix du baril de pétrole brut. « Les prix à la pompe sont plus volatiles et composés en grande partie des droits et taxes qui constituent les recettes des différents pays importateurs. En outre, ils sont calculés sur la base des moyennes mensuelles des prix internationaux publiés par le PLATTS, alors que les prix du baril de pétrole brut varient à tout moment » explique notre conseiller technique. Il faut d’ailleurs noter que fin 2017, le cours moyen du brut est passé de 54 dollars à 62 dollars entre les mois de janvier et novembre 2017, soit une hausse de 15%, selon l’Office national des produits pétroliers (ONAP). Cette situation, évoquée lors du conseil d’administration  de la structure en décembre dernier, s’est traduite dans un premier temps par la répercussion partielle des effets de la hausse des prix fournisseurs et, depuis septembre 2017, par l’application effective du mécanisme de taxation des produits pétroliers dans une bande de 3%. En effet, le Mali a adopté un nouveau mécanisme d’ajustement automatique des prix qui vise la répercussion intégrale des variations des cours internationaux des produits pétroliers sur les prix à la pompe à l’intérieur d’un intervalle (ou marge) de 3%. Cela signifie que d’un mois à l’autre, toute variation des prix fournisseurs inférieure ou égale à 3% est intégralement répercutée sur les prix à la pompe. « Le nouveau mécanisme fonctionne dans les deux sens – hausses et baisses des prix fournisseurs – et permet de rattraper progressivement les niveaux des cours internationaux » explique un conseiller technique du ministère de l’Economie et des Finances.

 Le prix du carburant dépend de trois facteurs essentiels, explique Damien Roques, directeur général de Total au Mali. « Il s’agit du prix d’achat du produit, des frais d’approche que comprennent le transport et le stockage, des droits et taxes payés au cordon douanier essentiellement et de la marge globale qui comprend le bénéfice de l’opérateur mais aussi la rémunération du gérant de la station ». Cette marge est, d’après la structure indicative de prix de décembre (celle de janvier n’était pas publiée au moment de notre parution, ndlr), de 50 francs CFA pour le super, 40 francs pour le gasoil et de 31,40 francs pour le pétrole. Il faut préciser qu’outre ces trois produits vendus en stations, il existe plusieurs autres produits pétroliers. Ce sont entre autres, les lubrifiants, le carburant pour les avions dénommé JetA1, le fuel lourd et léger, etc. Les prix de ces produits sont fixés par l’Etat. Au ministère de l’Economie et des Finances, on nous explique que « les prix fournisseurs et les droits et taxes représentent les principales charges. Les prix fournisseurs sont calculés à partir des prix du pétrole sur le marché international (publiés par le PLATTS, société qui fournit des informations des secteurs du pétrole, de l’énergie, des produits pétrochimiques, des métaux et de l’agriculture) et des cours moyens du dollar ». La fiscalité pétrolière au Mali s’inspire du schéma de taxation de l’UEMOA et comporte les droits de porte (droit de douane et redevance statistique), le prélèvement communautaire, la TVA, la Taxe intérieure sur les produits pétroliers (TIPP). Au Mali, les carburants supportent aussi une taxe parafiscale appelée Redevance autorité routière.

 Pourquoi des différences de prix ? 

Les prix à la pompe fixés par la Commission sont des prix indicatifs plafonds. Les opérateurs pétroliers peuvent ainsi vendre les produits à des prix inférieurs aux prix indicatifs plafonds, en jouant sur leurs marges brutes. Ils n’ont cependant pas le droit de les vendre au-dessus des prix indicatifs plafonds. Les agents de la Direction générale du commerce, de la concurrence et de la consommation (DGCC) procèdent au contrôle des prix à la pompe des carburants pratiqués sur le marché. Mais la pléthore d’acteurs ne facilite pas ce travail. Il en existe plus de 70 dont cinq sociétés internationales. Les 5 sociétés étrangères couvrent 30% du marché et 10 des opérateurs maliens 50%, selon les chiffres du Groupement des professionnels du pétrole (GPP) qui regroupe les sociétés internationales, tandis que le Groupement malien des professionnels du pétrole (GMPP) regroupe pas moins de 67 opérateurs maliens. Le marché étant libéralisé, chacun de ces opérateurs peut pratiquer les prix qu’il désire, en tenant compte du prix plafond.

Evolution à la baisse ? 

Peut-on s’attendre à voir les prix descendre ? Non, si l’on doit se référer au cours publié sur les marchés. Le brent (pétrole brut) est encore monté en ce début 2018 et a dépassé les 68 dollars. Si l’on compte également que cette dernière devise est également à un fort taux de conversion, les calculs de la commission en ce 10 janvier ne devraient pas aller vers une baisse des prix à la pompe. Et « ce sont les pétroliers qui vont continuer à payer », déplore un des acteurs qui espère cependant que la hausse des ventes en station va permettre de compenser et de faire du chiffre. « Au niveau des pays où nous sommes orientés pour nous approvisionner, nous nous battons avec les traders, les partenaires commerciaux, pour avoir les meilleures conditions d’achat et minimiser les coûts », conclut-il.

M’Bouillé Koité, lauréat du prix Découvertes RFI 2017 : Du rêve à la réalité

À 27 ans seulement, il a fait une percée remarquable. Issu d’une famille de griots, le jeune artiste malien M’Bouillé Koité a remporté le 9 novembre le prix Découvertes RFI 2017. Sa voix mélodieuse et le son mélancolique de sa guitare ont pesé dans la balance. Il revit son parcours pour Journal du Mali.

Journal du Mali : Comment êtes-vous venu dans la musique ?

M’Bouillé Koïté : J’ai grandi dans la grande famille Koité, dans une atmosphère musicale, avec le frère de mon père, Habib Koité. Il jouait à la maison. J’étais d’abord footballeur au Centre Salif Keita. En 2008, je suis entré à l’Institut National des Arts et le destin m’a mis sur le chemin de la musique.

Que représente le prix Découvertes pour vous ?

Je rêve de ce prix depuis 1993, quand mon Tonton Habib Koité l’a reçu. J’étais petit mais je m’en souviens. Il y avait des journalistes pour l’interviewer et des photos de RFI partout. C’est une chance pour moi d’exposer mon savoir, de montrer mon talent et de rencontrer d’autres artistesJe suis content et fier d’avoir obtenu ce prix.

Quelles sont les opportunités qui s’offrent aujourd’hui à vous ?

Déjà, je serai connu internationalement. On saura qu’il y a un jeune artiste malien qui est le lauréat 2017. Il y aura une tournée en Afrique et un concert à Paris. RFI, ce n’est pas une petite boite. Ils m’ont fait confiance et, d’après mon père, la confiance, ça s’achète. Je ferai tout pour honorer ce prix.

Qu’est-ce qui vous a permis de l’emporter sur une dizaine d’artistes ?

Pour moi, ce n’est pas un concours. Je n’ai pas cette philosophie. Je pense que c’est le mélange entre ma voix et ma musique, tradi-moderne. J’ai une façon originale de chanter. J’ai voulu aussi montrer au monde qu’en Afrique il y avait des artistes, des jeunes, qui ont du talent. Ce n’est pas moi qui ait gagné ce prix, ni le Mali, c’est toute l’AfriqueJ’espère rencontrer d’autres artistes qui auront ce prix.

Pouvez-vous parler de votre prochain album ?

Ce sera un album live. On ira en studio et on jouera en même temps, on fera les arrangements. On aura besoin pour ce faire de nos doyens et tontons, comme Salif Keita, Cheick Tidiane Seck et Habib Koité pour nous corriger et nous orienter. Je suis jeune et je dois encore apprendre. Déjà j’ai six titres qui sont terminés. Je parle d’amour entre une mère et son fils, des guerres qui frappent ce pauvre monde. C’est vraiment pour bientôt.

Goncourt 2016 : Qui sont les écrivains d’origine africaine nominés ?

Natacha Appanah, Gaël Faye, Leïla Slimani : ces trois représentants de la fiction contemporaine africaine ont été sélectionnés parmi les 16 écrivains en lice pour le prix Goncourt 2016.  

Le mardi 6 septembre, une première liste de 16 romans a été dévoilée par l’académie Goncourt dirigée par Bernard Pivot, composée de Pierre Assouline, Tahar Ben Jelloun, Françoise Chandernagor, Philippe Claudel, Paule Constant, Didier Decoin, Virginie Despentes, Patrick Rambaud et Eric-Emmanuel Schmitt. Le Goncourt est le plus prestigieux prix littéraire du monde francophone. Le coup d’envoi de la saison des prix littéraires est donc officiellement donné. Pour ce prix, cinq prix des éditions Gallimard ont été sélectionnés, et deux titres de Grasset. Les cinq écrivains d’origine africaine sont Gaël Faye, Leïla Slimani et Natacha Appanah.

Gaël Faye, Petit pays, Grasset

A 34 ans, ancien analyste financier à la city, ce rappeur franco-rwandais signe son premier roman Petit pays, qui raconte l’histoire de Gabriel né d’une rwandaise et d’un français, vivant à Bujumbura, loin du génocide qui se planifiait au Rwanda. Mais, le conflit déborde et gangrène le Burundi aussi. « Chez moi? C’était ici. Certes, j’étais le fils d’une Rwandaise, mais ma réalité était le Burundi, l’impasse, Kinanira, l’école française. », confie-t-il à l’hebdomadaire français L’Express.

Leïla Slimani, Chanson douce, Gallimard

Après Dans le jardin de l’ogre en 2014, à 34 ans, cette ancienne collaboratrice de Jeune Afrique signe son deuxième roman Chanson douce qui s’ouvre sur le meurtre de deux enfants par leur baby-sitter. Celle-ci raconte ensuite ce qui l’a menée à ce terrible geste. Interrogée par le magazine Elle, elle raconte qu’elle a été « frappée par un article racontant une affaire datant de 2012 qui a eu lieu dans une famille à New York. Une nounou gardait les enfants depuis plusieurs années, je me souviens très bien, dans le journal, de sa photo dans la bibliothèque de l’appartement, avec les parents qui disaient : « Elle faisait partie de la famille ! » Et puis, un jour, la mère a trouvé les pièces plongées dans le noir et les enfants assassinés par la nounou qui avait tenté de se donner la mort. L’écriture est partie de là. »

Natacha Appanah, Tropique de la violence, Gallimard

Dans ce nouveau roman, la mauricienne parle des tensions qui secouent l’île de Mayotte sur fond de pauvreté et surtout de mépris dirigé contre la population frustrée par la suppression de la libre-circulation entre les îles. Ce roman est son sixième. Natacha Appanah est journaliste.

Les deux prochaines sélections du prix auront lieu les 4 et 27 octobre prochain. Et le lauréat sera dévoilé le 3 novembre. Pour mémoire, en 2015, Mathias Enard a gagné le prix pour son roman Boussole (Actes Sud).

La première sélection

Nathacha Appanah, Tropique de la violence (Gallimard)

Metin Arditi, L’enfant qui mesurait le monde (Grasset)

Magyd Cherfi, Ma part de Gaulois (Actes Sud)

Catherine Cusset, L’autre qu’on adorait (Gallimard)

Jean-Baptiste Del Amo, Règne animal (Gallimard)

Jean-Paul Dubois, La succession (L’Olivier)

Gaël Faye, Petit pays (Grasset)

Frédéric Gros, Possédées (Albin Michel)

Ivan Jablonka, Laëtitia ou la fin des hommes (Seuil)

Régis Jauffret, Cannibales (Seuil)

Luc Lang, Au commencement du septième jour (Stock)

Laurent Mauvignier, Continuer (Minuit)

Yasmina Reza, Babylone (Flammarion)

Leila Slimani, Chanson douce (Gallimard)

Romain Slocombe, L’affaire Léon Sadorski (Robert Laffont)

Karine Tuil, L’insouciance (Gallimard)