(Défis de 2019- 6/7) Rapatrier 6 913 œuvres maliennes d’ici 2022

Le retour au pays des œuvres africaines présentes dans les musées et collections étrangers est un vieux débat. Il est à rappeler que depuis près de 40 ans l’UNESCO mène un plaidoyer pour le retour sur le continent de ses biens culturels spoliés. Aux avant-postes de cette dynamique et leader des pays africains dans ce combat, le Bénin faisait dès 2016 une demande officielle de restitution de ses œuvres.

Le CRAN (Conseil représentatif des associations noires de France) a publié sur son site plusieurs tribunes consacrées aux antiquités pillées en Afrique pendant la colonisation. Au-delà des considérations politico-idéologiques qui placent ce débat dans les discussions autour du passé douloureux de l’Afrique, ces réflexions visaient à écrire l’histoire dans sa totalité.

Les universitaires Bénédicte Savoy et Felwine Sarr, dans un rapport commandé par la présidence française et publié récemment, dressent les contours de la mise en œuvre du retour sur leur continent de plusieurs milliers d’œuvres africaines en séjour actuellement en France. Un rapport qui est plutôt mal vu des musées hébergeant nos œuvres.

Le Mali, tout comme le Bénin et certains autres pays, vient de déclencher une procédure de demande de restitution d’une dizaine de ses œuvres, dans un premier temps. Le projet a débuté par un atelier de trois jours, du 26 au 28 décembre 2018, organisé par le ministère de la Culture autour de la problématique « Restitution des biens culturels africains : Quels objets et quelles stratégies pour le Mali ? ». Les experts maliens ont planché sur les conditionnalités de la réussite d’une telle demande.

En France, certains professionnels du secteur sont sceptiques quant à sa faisabilité. Ils avancent notamment le manque d’infrastructures qui permettraient des conditions idoines d’accueil et de conservation des biens. M. Fané, conseiller technique au ministère de la Culture, botte en touche. Initiateur de l’atelier, il assure que le Mali ne manque ni d’infrastructures ni de ressources humaines pour ce qui concerne la valorisation et conservation de ses œuvres : « nous avons un Musée national et des musées régionaux et j’espère que la nouvelle Cité pourra accueillir les œuvres restituées et répondre à nos besoins. C’est un argument fallacieux, qui ne tient pas la route, que de taxer nos pays de manquer d’infrastructures ».

Prendre ses responsabilités

Le rapport Savoy – Sarr met les États africains concernés par la spoliation d’œuvres face à leurs responsabilités. Le Président français, Emmanuel Macron, lors d’une conférence de presse conjointe avec le Président du Bénin, en mars 2018, actait la décision du retour des œuvres africaines sur le continent pour tout État qui en ferait la demande. Le Bénin, par la voix de son Président, Patrice Talon, a fait formellement la sienne, suivi par l’assemblée des Rois de Côte-d’Ivoire, qui a émis une demande semblable, transmise à l’Élysée à l’époque.

La commission d’expertise, à la sortie de l’atelier de Bamako, recommande au Mali de constituer et de réunir les conditions nécessaires à l’accueil et à la conservation des biens culturels qui doivent lui être restitués.

Il est évident que les autorités maliennes, avec à leur tête le Président de la République, appuyé de ses ministres de la Culture et des Affaires étrangères et de la coopération internationale, doivent suivre ces recommandations de l’atelier d’experts et, pour le retour au bercail des œuvres maliennes, mettre en place une équipe pluridisciplinaire qui devra réfléchir sur la catégorisation des biens culturels, sur les modalités pratiques et le chronogramme de restitution proposés par les experts de la mission française et, surtout, préparer les conditions infrastructurelles de la conservation des biens restitués.

Pour ce qui est des lieux de conservation et d’exposition futurs, le Mali compte déjà un Musée national et des musées régionaux et l’annonce de la construction de la Cité de la culture, qui sera livrée en 2020, permet de penser qu’un espace sera consacré aux biens culturels du Mali de retour au pays. L’année 2019 commence donc par un ambitieux défi que le ministère malien de la Culture se doit de relever.  Le ministre et son équipe ont techniquement jusqu’à 2022 pour ramener à la maison les œuvres culturelles et cultuelles qui l’ont quittée du fait de la colonisation.

 

 

Cet article a été publié dans le Journal du Mali l’Hebdo (N°196) du 10 janvier 2019.

Migrants rapatriés de Libye : retour à la case départ

Face à l’horreur des pratiques obscures en Libye, l’État malien a décidé de rapatrier certains de ses enfants, sur la base du volontariat. Le 24 novembre, 124 migrants, sur les 170 initialement attendus, ont pu de nouveau fouler le sol de leur patrie. Comment sont-ils pris en charge ? Quel sort leur est réservé dans leur pays, qu’avaient pourtant fui pour des lendemains supposés « meilleurs » ? Mais surtout, que reste-t-il de ces personnes brisées ?

17 h 50. Pile à l’heure, l’avion s’est enfin posé sur le tarmac de l’aéroport Modibo Keïta. Des jeunes hommes dont la moyenne d’âge tourne autour de 25 ans, visage fatigué et même camouflé pour certains, démarche mollassonne, regards dans le vide, telles sont les premières images de ceux qui reviennent « bredouilles » au pays. Tous vêtus de la même manière : survêtement bleu marine ou gris.

Ils sont accueillis par des membres du gouvernement, des représentants de l’Organisation Internationale pour les migrations (OIM) et la Protection civile. Malgré la fatigue, certaines langues se délient timidement. « Les conditions étaient très difficiles, vendre des personnes comme des poulets, on voit cela en Libye maintenant. Grâce à Dieu, je n’ai pas connu cette situation. J’ai eu beaucoup de chance, car on était susceptibles d’être vendus partout », nous confie l’un des hommes. Interpellé par un agent de la Protection civile, il part rejoindre le reste du groupe, déjà à bord des cars affrétés en direction de Sogoniko. D’autres ressortissants maliens avaient auparavant pu rentrer volontairement par un vol opéré par les autorités nationales et l’OIM, notamment.

De la prison au camp de réfugiés

A la base de la Protection civile, c’est en file indienne que nous retrouvons ces jeunes hommes. Des médecins et des infirmiers sont là pour les ausculter et leur poser des questions. « Il ne faut pas prendre uniquement en compte les maladies somatique, c’est-à-dire, physiques. Nous avons détecté des infections, des maladies de la peau, des lésions cutanées d’origine traumatique, des infections respiratoires et des infections urinaires qui seront prises en charge ici ou dans les centres de santé », explique Sidiki Togo, Médecin – Commandant de la sous-direction Santé et secours médical de la Direction générale de la Protection civile.

Les arrivants sont ensuite invités à se diriger vers la cour extérieure, où il est procédé à leur identification.  Pour les migrants originaires d’autres localités que Bamako, des lits sont mis à disposition dans les dortoirs. Harouna se confie : « c’est le destin. Je ne m’attendais pas à ça », dit-il, encore secoué par les événements. Des amis du jeune homme de 19 ans l’avaient pourtant rassuré avant son périple. Eux sont en Algérie, où tout se passe bien, d’après Harouna. « Quand nous avons quitté le Mali, à la frontière algérienne cela n’a pas du tout été facile. Nous voulions même repartir, mais comme on nous avait aidés pour le financement du voyage, nous nous devions de continuer ».

Après quelques jours en Algérie, le calvaire atteint son paroxysme en Libye. « Ils nous ont lancé sur l’eau, mais le bateau était percé. La mort nous faisait face. On était 150 au départ, mais il y a  eu des morts. Les Asma Boys [les gangs de Tripoli qui s’en prennent aux Sub-sahariens : NDLR]  » sont venu nous prendre et nous jeter en prison, en nous demandant de l’argent pour sortir. Nous n’en avions pas. Chaque jour, on mettait du courant sur nous, on nous frappait. On nous donnait un pain tous les jours à 16 h, avant de nous dire d’appeler nos familles. Quand appelais plus de 30 secondes, on te frappait pour que ta famille t’entende. Nous sommes restés quelques mois à Sabratha, une ville au bord de l’eau. La police et l’OIM sont venus casser la prison et nous libérer, avant de nous amener dans un camp de réfugiés. J’y suis resté presque deux mois », explique le rescapé. Malgré le récit de ce calvaire, sa joie est manifeste : « aujourd’hui, pour moi, c’est une fête, parce que je suis rentré ».

Issa, un rêve brisé

En attendant de prendre place dans les dortoirs ou de voir leur famille venir les chercher, ces hommes ne se laissent pas abattre. En dépit de la fatigue, de la peur et de l’échec, car leur projet de vie n’a pas pu aboutir, leur foi est intacte. Certains font leur prière à même le sol, faute de tapis. Parmi les plus jeunes, nous discutons avec Issa, 15 ans seulement. Son rêve était de devenir footballeur dans un club européen. « Mes parents m’ont motivé pour partir, parce que je savais jouer au foot. Mon grand frère m’a donné l’argent », dit-il. Son rêve est brisé et sa voix tremblante. Quand l’adolescent se replonge dans ses souvenirs macabres, l’émotion est palpable. « Mon voyage s’est très mal passé. On m’a mis dans le coffre d’une voiture, enfermé, ligoté, avec un grillage et des bâches très sales sur moi. On vous attache à deux ou trois personnes. Dans le désert, les bandits vous agressent et prennent votre argent, quand ils ne vous tuent pas. Il y a beaucoup de morts. On ne peut pas tout dire, wallaye ! ». Deux mois après son arrivée, Issa s’est retrouvé derrière les barreaux pendant six mois. Son message aux potentiels candidats à l’immigration irrégulière est sans appel : «  Même à mon pire ennemi je ne conseillerais pas d’emprunter cette route-là. Je ne veux plus y aller. La Libye, c’est l’enfer. Si vous avez du talent, il faut travailler dans votre pays. C’est Dieu qui donne l’argent. Quand tu marches dans le désert, ce sont des corps couchés que tu enjambes. C’est n’est pas facile », conclut Issa, avant qu’un agent de l’OIM ne l’escorte, car il est trop affaibli pour tenir sur ses deux jambes.

Des « frères » comme bourreaux

Le plus âgé des migrants a bien voulu faire part de son expérience au Journal du Mali. Yaya, 36 ans, éprouve beaucoup d’amertume face aux bourreaux qui règnent en maîtres dans les prisons libyennes. « On a tendance à indexer, à tort, les Arabes pour les exactions commises à l’encontre des Noirs. Ce sont plutôt les Noirs qui se maltraitent entre eux. Ce sont eux qui font les prisons et ce sont eux qui torturent », déplore ce Malien. En maltraitant leurs propres « frères », ces bourreaux espèrent sauver leur peau. « Il est même promis au tortionnaire qui arrivera à obtenir le plus de rançons, un voyage tout frais payé vers l’Italie. Ils ont trois mois pour cela et ils s’en donnent à cœur joie ». Yaya poursuit : « il y a une histoire qui m’a particulièrement marqué. Celle d’un jeune plein d’entrain, toujours le bon mot pour mettre l’ambiance. Il s’est fait égorger et éventrer et ce sont des Noirs qui ont fait ça ».

Une nouvelle semaine vient de commencer à Bamako et la vie reprend son cours dans une famille de Daoudabougou. A l’heure de la sortie des cours, nous retrouvons deux frères, partis sur la route sinueuse de l’Europe tant rêvée. Cette famille avait investi trois millions de francs CFA pour faire partir ses deux fils, mais, de retour de Libye, impossible de remettre la main sur cet argent, prêté par des parents. Ali, le benjamin voulait passer son bac en France, et il peine encore à retrouver ses marques. « À mon retour à Bamako, l’école avait déjà repris. La semaine dernière, j’ai pu m’inscrire pour cette nouvelle année, mais je suis en retard alors que je dois passer le bac ». Son frère aîné, Kodéré, voulait « aider la famille. Nous n’avons pas grand-chose et l’idée était d’aller en Libye pour changer nos conditions de vie ». Délégué par le chef de famille, Mohamed, le grand frère, remercie Dieu d’’avoir retrouvé ses petits frères. Mais « ils sont revenus malades. Nous les avons donc emmenés à l’hôpital où les médecins ont dit qu’ils étaient déshydratés. Nous étions très contents de les voir, car les informations qui nous parvenaient n’encourageaient pas à l’optimisme. Ils ne sont pas totalement guéris, le traitement continue. Nous avons fait beaucoup de dépenses pour les soigner et nous ne sommes pas couverts par l’Assurance Maladie Obligatoire ».

Quid des aides promises ?

« Pour l’heure, nous ne bénéficions d’aucune aide. L’OIM nous a promis d’aider mes frères à monter un projet et de nous rembourser les frais d’ordonnance. Cela fait trois semaines et nous n’avons pas de nouvelles », explique Mohamed. L’organisation assure que des initiatives sont en cours. « Elles vont permettre de bénéficier d’activités de réintégration et aux communautés d’origine des migrants d’avoir des projets productifs. Tout cela est important quand c’est couplé avec des messages de sensibilisation », précise Bakary Doumbia, représentant de l’OIM au Mali. Comme les deux frères de Daoudabougou, Yaya évoque le soutien de l’OIM, sans trop y croire. « Ça ne me dit rien, je sais ce qu’est le Mali. Tu présentes tes documents de projet et ils vont prendre la poussière, à tel point que tu les oublieras toi-même ».

Yaya comptait mettre les voiles sur l’Italie, mais décidera de s’établir en Libye. Après quelques déboires à Sebha, il s’installe à Tripoli, « plus sûre ». « J’ai eu beaucoup de chance. J’étais au service d’un vieil arabe qui m’a traité comme son fils. Il savait ce que c’était que d’être dans un pays étranger. Je vivais dans l’une de ses maisons et j’étais bien payé. Je ne pouvais rêver mieux ». Après un an, la vie de Yaya a basculé lors d’une simple course. « Sur la route, une voiture s’est brusquement arrêtée devant moi. Dedans, il y avait des soldats libyens. Ils m’ont demandé de monter. Je leur ai demandé pourquoi, ils m’ont menacé avec une arme. Je me suis donc exécuté et ils m’ont emmené à l’Immigration ». Pendant un mois, ce sera le centre de rétention, avant l’embarquement dans un charter pour Bamako. Yaya a laissé derrière lui ses effets personnels et trois millions de francs CFA. « Cet argent devait me servir à rentrer au Mali en 2018, à me marier et à monter un élevage de volailles. Là, je repars à zéro ». Yaya ne peut compter aujourd’hui que sur lui-même et sur ses proches pour construire au mieux son avenir chez lui, au Mali.

 

Réfugiés maliens au Niger : un accord pour le rapatriement volontaire

Les nouvelles autorités maliennes sont résolument engagées dans le processus de retour des réfugiés maliens dans les pays limitrophes. C’’est ce cadre que se situe la visite du ministre malien de l’Intérieur et de la Sécurité, le Gal Sada Samaké, en République sœur du Niger le week-end dernier. Le voyage nigérien a permis la signature d’un accord tripartite entre le Mali, le Niger et le HCR pour le rapatriement volontaire des réfugiés maliens. Signé le samedi 3 avril 2014, cet accord tripartite prévoit la création très prochaine d’une commission tripartite qui va plancher sur les conditions et modalités des rapatriements. L’Accord dispose que les parties signataires s’engagent à  respecter le caractère volontaire du rapatriement dans la sécurité et la dignité tout en garantissant le droit d’asile et la protection internationale pour les réfugiés maliens qui n’auraient pas encore opté pour le retour. Le HCR satisfait Le HCR se réjouit de l’initiative et salue le peuple nigérien pour l’accueil et l’assistance à  l’égard de ses frères et sœurs maliens et réitère volontiers son soutien au processus de rapatriement volontaire. « Le HCR se félicite de la coopération entre les gouvernements du Mali et du Niger et s’engage à  leurs côtés dans la recherche de solutions durables aux problèmes des réfugiés. Le HCR soutient le processus engagé au Mali pour la réconciliation et l’aide à  la réintégration des réfugiés rapatriés. Le HCR saisit également l’occasion pour rendre hommage à  l’accueil et à  la générosité dont le peuple et le Gouvernement du Niger font preuve envers les réfugiés maliens. Il réaffirme son engagement à  continuer d’appuyer les autorités nigériennes pour offrir protection et assistance aux réfugiés maliens présents sur son territoire ainsi qu’à  ceux qui continuent d’arriver », rapporte le site d’information aNiamey.com. Depuis le début de la crise malienne en mars 2012, près de 50 000 maliens ont trouvé refuge au Niger. Ils sont 5 600 réfugiés maliens à  quitter, depuis 2013, le Niger pour rejoindre le bercail avec le soutien du Haut commissariat des Nations-Nations pour les réfugiés. Avec la signature de cet accord tripartite, nul doute que beaucoup d’autres réfugiés vont emboiter le pas à  leurs compatriotes qui ont déjà  retrouvé les siens.

Centrafrique : rapatriements en cascade

Il faut fuir, quitter Bangui à  tout prix. C’est le mot d’ordre pour les nombreux ressortissants étrangers installés dans la capitale centrafricaine en proie à  la violence la plus extrême. D’après les derniers, les milices chrétiennes d’autodéfense anti-balakas [anti-machettes en langue Sango], formées après la prise du pouvoir par les rebelles de la Séléka, s’en prennent désormais à  tous les musulmans présents en Centrafrique. D’o๠l’urgence de partir. Après les Français, les Sénégalais, les Tchadiens qui ont déjà  rapatrié leurs ressortissants, au tour des Maliens, avec 500 âmes attendues à  Bamako ce lundi. Leur arrivée initialement prévue dimanche 5 janvier a été finalement reportée. A l’ambassade du Mali à  Bangui, c’est l’espoir mêlé à  la peur : « Je suis née ici, je n’ai jamais mis les pieds au Mali, C’’est la première fois que J’y vais », explique Aissatou Sissoko, qui attend le dernier appel dans la cour de l’ambassade avant d’être acheminée vers l’aéroport. Comme elle, la plupart des Maliens de Centrafrique dans l’attente de leur rapatriement laissent tout derrière eux. « Je ne pense pas revenir un jour, affirme Asmaou Isilla sur le chemin de l’aéroport. Ils ont détruit nos maisons, brûlé nos camions… Je suis très triste de laisser mon pays », un témoignage recueilli par France 24. Depuis début décembre, les violences entre musulmans et les chrétiens anti-balakas ont provoqué la mort de plus d’un millier de personnes, malgré le déploiement de 1 600 soldats français et de près de 4 000 soldats de la paix africains. Le nombre de déplacés s’élèverait, selon l’ONU à  quelque 935 000 personnes, provoquant une crise humanitaire de grande ampleur.

500 Maliens vont être rapatriés de Centrafrique

Les vols seront assurés par la compagnie Ethiopian Airlines et l’accueil par le ministère des Maliens de l’extérieur, avec l’appui des départements en charge des finances, de la protection civile et des Affaires étrangères. Ces opérations seront les premières à  être organisées par le gouvernement malien depuis le début de la crise centrafricaine. Les vols seront assurés par la compagnie Ethiopian Airlines et l’accueil par le ministère des Maliens de l’extérieur, avec l’appui des départements en charge des finances, de la protection civile et des Affaires étrangères. Ces opérations seront les premières à  être organisées par le gouvernement malien depuis le début de la crise centrafricaine.

Côte d’Ivoire : le Mali veut rapatrier ses concitoyens

2 millions, C’’est environ le nombre de Maliens vivant en Côte d’Ivoire et la crise qui secoue le pays, inquiète beaucoup de ressortissants quant à  la sécurité de leurs parents. «Â Pourquoi ils ne rentrent pas ! », se demande Nouhoum Sangaré, un malien de Bamako à  la vue des informations distillées par les chaà®nes internationales sur le climat tendu qui règne en Côte d’Ivoire. Beaucoup de Maliens, vivent dans les quartiers populaires de la capitale ivoirienne, notamment à  Yopougon, Treichville ou encore Abobo, siège des affrontements entre Pro Gbagbo et Pro Ouattara ces derniers. Et la tension continue de monter dans ce quartier o๠beaucoup d‘étrangers résident. On y compte environ 22% de Maliens. l’inquiétude est particulièrement vive quand des mercenaires s’en prennent aux étrangers. «Â Le jeune Ichiaka TOGO de nationalité malienne, âgé de 28 ans et très timide de nature a reçu la visite de huit individus puissamment armés dans la nuit du 11 au 12 mars dernier aux environs de trois heures du matin à  son domicile à  Yopougon nouveau quartier. Ces malfrats en treillis l’ont soumis à  des sévices corporels avant de le conduire à  une destination inconnue… », informe le site Abidjan.net. Depuis le début de la nouvelle crise post électorale, une trentaine de maliens, auraient péri dans les batailles et plusieurs autres disparu, d‘autres blessés par des miliciens les ayant pris pour des rebelles. Les méthodes sont particulièrement violentes : attaques à  domicile, viols, pillages, pneus brûlés autour des corps, de quoi donner le frisson. La menace qui pèse sur les étrangers ne date pas d‘aujourd‘hui. Déjà  en 2000, aux débuts de la crise, des centaines de ressortissants Maliens avaient péri dans les affrontements entre forces loyalistes et rebelles armés. Le rapatriement s’impose donc comme la solution urgente pour préserver le maximum de citoyens maliens de Côte d’Ivoire. Opération rapatriement Face à  cette situation urgente, le rapatriement devrait débuter dans les jours qui viennent et selon l’évolution de la situation en Côte d’Ivoire. Selon les informations données par les autorités diplomatiques et consulaires, notamment l’Ambassade du Mali en Côte d‘Ivoire, un premier chiffre de 50 000 ressortissants est envisagé. Si l’opération s’avère coûteuse, la difficulté réside aussi dans le fait de rapatrier des citoyens qui ont construit leur vie dans ce pays, aujourd’hui affecté par la guerre et de les réinsérer dans la société malienne. Mais un comité interministériel a été mis en place pour dit-on, « identifier les lieux de regroupement et de départ des Maliens, pour un éventuel rapatriement ». De même que les ministères de l’Administration territoriale doivent identifier les lieux de départ, et celui des Maliens de l’Extérieur, les lieux d’accueil et d’hébergement. On assure que le rapatriement devrait se dérouler dans de bonnes conditions, tout comme cela s’est passé pour les quelques 1500 Maliens de Libye rapatriés de Libye et accueillis par Alou Badra Macalou, ministre des Maliens de l’Extérieur, alors qu’environ 3000 autres attendent le retour. Même si celui-ci est psychologiquement dur pour certains. Par ailleurs, l’état Malien a aussi permis le rapatriement de ressortissants mauritaniens via son territoire. Face au silence discutable des autorités sur les crises ivoirienne et libyenne, le rapatriement des citoyens maliens, demeure un moindre mal.