Rentrée annuelle du Reao-Mali : l’industrie en questions

C’est par un diner-débat que la section malienne du Réseau de l’entreprise en Afrique de l’Ouest(REAO) a marqué le lancement de son année, le 16 mars 2018. Un parterre de personnalités des mondes politique et des affaires a répondu à l’invitation de l’organisation qui a choisi comme thème « quelle politique industrielle pour un développement accéléré du Mali ? »

Les atouts, les défis, les enjeux d’une industrie mieux pensée et mise en avant dans une économie malienne en construction, c’est l’axe principal de la conférence présentée par le Professeur Carlos Lopez, invité du Reao pour cette rentrée annuelle de l’organisation. Dans sa communication, il a présenté un tableau riche du potentiel de l’industrie sur le continent en général et au Mali en particulier. L’insuffisance des ressources accordées au secteur alors qu’il est le principal pourvoyeur d’emplois, le défi de l’industrie à l’ère de l’économie verte, la question des ressources humaines qu’il faut mettre à niveau… L’intervention du chercheur à l’université du Cap en Afrique du Sud, acteur de plusieurs organisations de réflexions et d’actions pour le développement sur le continent, a été le lieu d’ébaucher une vision de la politique industrielle à mener pour faire face à ces enjeux.

Présidée par le Premier ministre du Mali, Soumeylou Boubeye Maïga, la rentrée annuelle du Reao, a été l’occasion, pour le ministre du Développement Industriel, mais aussi son homologue de l’Économie et des Finances, de revenir sur les avancées enregistrées les dernières années dans la promotion du secteur de l’industrie. Des efforts encore insuffisants, selon le président de l’Organisation patronale des industries (OPI), Cyril Achcar, qui a enjoint les acteurs à dépasser les déclarations d’intention et donner les moyens aux opérateurs maliens d’évoluer normalement. La question de l’énergie, de la fiscalité, de la concurrence déloyale interne comme externe, des lourdeurs administratives, du statut spécifique de pays de l’hinterland et les conséquences de ce dernier sur la compétitivité des produits manufacturés maliens, ont, entre autres, fait l’objet de questions adressées par le public qui a montré un grand intérêt pour le débat.

Le secteur industriel représente moins de 10% du PIB du pays et rencontre de nombreuses difficultés pour assurer sa viabilité. Malgré ces contingences, près de 800 unités, sont répertoriées par la Direction nationale de l’industrie. Un salon de l’industrie du Mali doit se tenir à la fin du mois d’avril à Bamako, afin de booster le secteur.

Le Reao est une organisation non-gouvernementale à but non lucratif, créée en 1994 et dont le siège se trouve à Accra, au Ghana. Il regroupe en son sein treize réseaux nationaux animés par plus de huit cent femmes et hommes d’affaires. Le Reao-Mali travaille à l’amélioration de l’environnement des affaires et à l’essor d’un secteur privé fort et dynamique au Mali.