Référendum en Turquie : Erdogan, l’hyperprésident ?

Cette semaine, nous revenons sur le référendum controversé en Turquie. Avec 51,4% des voix, Recep Tayyip Erdogan a obtenu de justesse le renforcement de ses pouvoirs présidentiels. Mais l’opposition dénonce des fraudes et réclame l’annulation du scrutin. Les observateurs internationaux pointent également des dysfonctionnements. Nous verrons quelles peuvent être les conséquences de ce référendum pour la Turquie.
En Iran, plus de 1600 candidats se sont inscrits pour la présidentielle du 19 mai, scrutin au cours duquel les Iraniens doivent élire le successeur de l’actuel président modéré Hassan Rohani. Le Conseil des Gardiens de la Révolution va examiner les dossiers avant de donner son aval à une poignée de candidats. Nous verrons quels sont les favoris.
Enfin, nous irons dans la ville de Tripoli au Liban, où sunnites et alaouites se sont longtemps affrontés sur fond de conflit syrien. Mais l’ONG March œuvre à la réconciliation des communautés. Reportage de nos correspondants au Liban.

Erdogan se met à dos l’Europe

Le président turc s’en est pris à nouveau aux Pays-Bas pour avoir interdit à deux ministres turcs de venir participer en Hollande à un meeting pro-Erdogan dans le cadre du référendum constitutionnel qui pourrait amplifier ses pouvoirs. L’union européenne, par l’entremise des présidents de la Commission et du Conseil européen, sont montés au créneau pour défendre les Pays-Bas.

Depuis qu’il est engagé dans la campagne du référendum constitutionnel du 16 avril, qui, s’il lui est favorable devrait renforcer ces pouvoirs, le chef d’État turc Reccep Tayyip Erdogan n’a qu’invectives et provocations verbales envers les pays ayant décidé de refuser les meetings de plusieurs ministres turcs venus convaincre la diaspora turque. Dans le collimateur de l’homme fort d’Ankara, l’Allemagne, l’Autriche et à présent les Pays-Bas.

Alors que les tensions sont montées d’un cran, entre Ankara et La Haye, suite à ces accusations de nazisme et de fascisme, le président turc, dans une nouvelle sortie, a accusé les Pays-Bas d’être responsables du plus gros massacre en Europe depuis la fin de la Seconde guerre mondiale.

«Nous connaissons les Pays-Bas et les Néerlandais depuis le massacre de Srebrenica. Nous savons à quel point leur nature est pourrie depuis leur massacre de 8 000 Bosniaques», a lancé Recep Tayyip Erdogan dans un discours à la télévision turque le 14 mars dernier.

L’estocade du président faisait référence à un massacre que les casques bleus néerlandais n’avaient pas réussi à empêcher en 1995 durant la guerre de Bosnie-Herzégovine, quand une force serbe bosniaque emmenée par Ratko Mladić avait pénétré dans la zone, pourtant déclarée «zone de sécurité» par l’ONU, et avait tué des milliers de musulmans. En 2002, une enquête sur le massacre avait conduit le gouvernement néerlandais à démissionner

Depuis rien ne va plus entre les deux pays. Face à ses tensions, des mesures de sécurité ont été mises en place autour du consulat des Pays-Bas à Istanbul.

Ce mercredi 15 mars, les présidents du Conseil et de la Commission européenne, Donald Tusk et Jean-Claude Juncker, sont montés au créneau au Parlement européen pour défendre les Pays-Bas face aux accusations proférées par la Turquie.

« J’ai été scandalisé par ce qui a été dit par la Turquie sur les Pays-Bas, l’Allemagne et d’autres (pays) et je n’accepterai jamais cette comparaison entre les nazis et les gouvernements actuels  », a commenté Jean-Claude Juncker, avant de rappeler. « Ce n’est pas l’Union qui veut adhérer à la Turquie, mais bien la Turquie qui veut adhérer à l’UE  », sous les applaudissements nourris de l’hémicycle de Strasbourg.

Pour Recep Tayyip Erdogan, qui ne semble pas partie pour inflechir ses déclarations à l’encontre des pays visés : « le référendum du 16 avril sera la meilleure réponse aux ennemis de la Turquie ».

Turquie, Russie : les implications de l’assassinat de l’ambassadeur russe

Quelles sont les conséquences de l’assassinat, le lundi 19 décembre, de l’ambassadeur russe à Ankara ? C’est la question que tous ou presque continuent de poser. Mais, de toute évidence, il est difficile de prédire ce qui va se passer.

Le lundi 19 décembre, l’ambassadeur russe en Turquie, Andreï Karlov, a été tué de huit balles en plein discours dans une galerie d’art par un jeune de 22 ans, Mevlüt Mert Altintas, qui a été abattu par les forces spéciales turques. La Russie et la Turquie ont décidé de coopérer pour enquêter sur le meurtre de l’ambassadeur. Mais ce que l’on sait aussi, c’est qu’avant d’être abattu, l’assaillant, policier qui plus est, a crié : « N’oubliez pas Alep, n’oubliez pas la Syrie ! ». Les autorités turques l’accusent d’être membre de la confrérie islamiste de Fethullah Gülen, accusé d’avoir orchestré le coup d’Etat manqué de juillet dernier. Une accusation rejetée par M. Gülen, que les Etats-Unis ont toujours refusé d’extrader, arguant un manque de preuve.

Selon Marc Semo, journaliste au Monde, spécialiste de la diplomatie, « ce jeune fait partie de ces islamistes qui, en Turquie, avaient soutenu la politique du gouvernement qui avait pris fait et cause pour la rébellion syrienne. La Turquie était l’un des pays qui a le plus appuyé la révolution syrienne. Mais aujourd’hui, ces islamistes sont désarçonnés par le virage du Président Recep Tayyip Erdogan qui, depuis la réconciliation avec la Russie, a décidé de tirer un trait sur Alep, en échange du fait que la Russie lui a permis de créer une petite zone de sécurité au nord de la Syrie qui lui permet à la fois d’accueillir des réfugiés et des troupes de la rébellion modérée. »

« Il y a tout une partie des islamistes qui est indignée par l’attitude du Président turc, et qui reste mobilisée contre le régime d’Assad et son grand allié, à savoir la Russie. », ajoute Marc Semo.

L’ambassadeur russe était en poste à Ankara depuis 2013, et a vécu la crise entre les deux pays commencée en novembre 2015 après que les Turcs eurent abattu un avion russe le long de la frontière syrienne. Ce qui a ravivé les tensions entre les deux pays qui étaient déjà opposés dans la guerre en Syrie, en ce sens qu’Ankara soutenait la rébellion contre le régime d’Assad qui est pourtant l’allié de la Russie. La réconciliation est intervenue le 9 août dernier.

Depuis lundi, les questions pleuvent sur les conséquences de cet assassinat. S’agit-il d’un coup monté pour détériorer les relations entre la Russie et la Turquie, comme l’ont pensé à la fois Poutine et Erdogan ? Pour Marc Semo,  cet événement, à court terme, « ne peut que renforcer les relations entre les deux pays, mais à long terme, ça peut être compliqué, parce qu’on verra exactement le niveau de complicité dont a pu bénéficier ou non ce policier. »

Mais ce qui est sûr, c’est qu’il est très difficile de prédire ce qui va se passer. « À court terme c’est un choc pour la Russie, qui se rend compte que la guerre en Syrie est un risque pour elle, un enlisement sur le terrain militaire, parce que pendant le régime d’Assad récupérait Alep, il perdait en même temps Palmyre. Donc, les Russes sont conscients que la prétention de récupérer l’intégralité du territoire syrien est impossible. », explique M. Semo.

Erdogan se tourne vers Moscou

Cela fait presque trois semaines que le président turc occupe le devant de l’actualité. D’abord avec le coup d’état raté du 15 juillet, puis avec le « grand nettoyage » tous azimuts qui a suivi. Depuis le 9 août, c’est son rapprochement avec la Russie qui fait la une.

Un réchauffement diplomatique plutôt inattendu si l’on se souvient de la montée d’adrénaline en novembre dernier suite à la destruction d’un avion de combat russe par l’aviation turque. Cet évènement avait donné le coup d’envoi à une guerre des mots entre Ankara et Moscou à laquelle s’étaient ajoutées des sanctions économiques de la part du Kremlin, qui ont grandement affecté l’économie turque, son tourisme en première ligne. Sans oublierles divergences entre les deux pays sur la question syrienne, Moscou soutenant el-Assad, contrairement à Ankara.

Rapprochement opportuniste Recep Tayyip Erdogan a cependant réservé son tout premier déplacement à l’étranger depuis la tentative de coup d’état à la Russie et s’est donc rendu ce 9 août à Saint-Péterbourg. « Cette visite me semble une nouvelle étape dans les relations bilatérales, un départ à zéro », a annoncé Erdogan dans une interview à des médias publics russes. « Nos pays sont des acteurs clés dans la région et ils ont beaucoup de choses à faire ensemble », a-t-il souligné.

Très critiqué par les Occidentaux pour sa réponse musclée au putsch raté, le président turc semble donc chercher désormais le soutien du Kremlin, où Vladimir Poutine ne boude pas son plaisir de voir revenir Erdogan a de meilleurs sentiments. Il faut rappeler que cette visite intervient après que le président turc ait envoyé une lettre à son homologue russe présentant « ses regrets » quant aux évènements de novembre dernier, interprétée comme des « excuses » par Moscou. Vladimir Poutine avait d’ailleurs été parmi les premiers dirigeants étrangers à appeler au lendemain du putsch manqué pour lui témoigner son soutien. Cette réaction russe, fort différente de celle des alliés traditionnels de la Turquie et en premier lieu les pays de l’OTAN, a participé à pousser la Turquie dans les bras de Moscou. Pour se démarquer davantage, Ankara a adressé ce même 9 août des avertissements à Washington, qui refuse d’extrader l’imam Fethullah Gülen, réfugié en Pennsylvanie et accusé par le pouvoir turc d’être l’instigateur du coup d’état avorté,  lui demandant de ne pas sacrifier leurs relations bilatérales « à cause de ce terroriste ».

Le peuple turc de nouveau sur Taksim

Dix jours après être descendus dans les rues pour faire barrage à la tentative de coup d’état du 15 juillet, les Turcs manifestent cette fois-ci contre le « diktat » du président Erdogan et « pour la démocratie et la laïcité ».

C’est la symbolique Place Taksim qui a servi de décor à une nouvelle démonstration de force du peuple turc. On se souvient qu’en 2013, des milliers de manifestants y avaient siégés des jours durant pour réclamer le départ du président actuel, Recep Tayiip Erdogan. Après avoir envahi les rues d’Istanbul et Ankara dans la nuit du 15 au 16 juillet, pour protester contre un putsch mené par des militaires, contribuant ainsi « à sauver » le régime du même Erdogan, des centaines de milliers de Turcs ont de nouveau manifesté, après une semaine d’arrestation tous azimuts et de purge dans les rangs de l’armée. Et pour la première fois, on pouvait voir ensemble sur la place mythique d’Istanbul, une partie de l’opposition et les partisans du pouvoir. L’appel au rassemblement d’Istanbul a en effet été lancé par la principale formation de l’opposition turque, le Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate). Le Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur) du président Recep Tayyip Erdogan s’est associé à cet appel.
Les manifestants ont rendu hommage aux victimes de la tentative de putsch mais interpellent aussi le président pour les mesures prises depuis. Les organisations de droits de l’homme commencent à montrer du doigt le régime turc qui a d’ailleurs suspendu la Convention des Droits de l’Homme, pour « faire face à l’état d’urgence » dans lequel le pays se trouve depuis 10 jours. Amnesty International a ainsi publié un communiqué affirmant avoir réuni des « preuves crédibles » de cas de tortures de détenus dans des centres de détention de Turquie après le putsch raté.
A la suite du putsch raté, les autorités ont suspendu, interpellé ou placé sous enquête judiciaire plus de 60 000 militaires, policiers, magistrats, enseignants, fonctionnaires ou journalistes.

Coup d’Etat raté en Turquie : 7.543 personnes arrêtées

Dans une note informative du ministère des Affaires étrangères de la République de Turquie, relayée  par son ambassadeur au Mali, son excellence Renan Sekeroglu, le 18 juillet dernier, les autorités turques évoquent 7543 arrestations au total, parmi lesquels 6138  personnels de sécurité, 755 juges et procureurs et 650 civils.

Le soir du 15 juillet, une faction des forces armées turques a tenté un coup d’Etat dans diverses villes de Turquie, notamment à Ankara et à Istanbul. « il s’est avéré, en un court laps de temps, que c’était plus qu’un complot perfide, mais une campagne terroriste. Les auteurs ont tiré sur leur propre peuple, tiré sur leurs commandements dans le dos et ont bombardé le parlement national et le bureau de la présidence », explique M. Sekeroglu.

Tout au long du processus, tous les  partis politiques et les membres de la Grande assemblée nationale turque ont fermement  défendu la démocratie, la politique démocratique, les institutions démocratiques et la constitution. C’est partant de là qu’une déclaration commune pour la défense de la démocratie a été émise au cours d’une réunion extraordinaire de l’assemblée générale tenue le 16 juillet.  Selon la note d’information, lors des opérations contre le groupe terroriste, 208 personnes ont perdu la vie dont 60 policiers, 3 militaires et 145 civils. Il y a eu également 101  militaires et 1491 civils blessés.

En ce qui concerne les putschistes 24 ont été tués, 50 blessés capturés et 316 éléments arrêtés. Un groupe de 8 personnes membres du groupe putschistes s’est emparé d’un hélicoptère et a pris la fuite pour la Grèce. Selon l’ambassadeur, cette tentative de coup d’Etat a été mise en place par l’organisation terroriste Fethullah Gülen (Fétö). « Notre gouvernement n’a cessé d’exposer en permanence les motivation réelles de ce groupe terroriste et son chef, Fethullah Gülen, à tous les alliés et partenaires. Les terroristes seront punis conformément à la loi », a-t-il  conclu.

Tentative de coup d’État militaire en Turquie

Dans la nuit de vendredi à samedi 16 juillet, des putschistes issus des forces armées turques ont tenté de prendre le pouvoir en Turquie.

C’est à partir de 22h que la population d’Ankara, a vu des avions militaires survoler le ciel de la capitale. Les accès au ponts ont ensuite été coupés. A ce moment, la rumeur d’un coup d’État se répand, confirmée peu de temps après par les chaînes d’information turques.

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Aux alentours de minuit, un communiqué des « forces armées turques », est diffusé sur la chaîne publique turque. Il décrète la « prise de pouvoir totale dans le pays », la loi martiale et un couvre-feu sur tout le territoire.

Des chars prennent position autour du parlement, qui devient la cible de bombardements.

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Dans le même temps, les forces armées pénètrent dans l’immeuble de la radio-télévison nationale et pour interompre les émissions. Une information confirme la prise en otage du chef d’Etat-major par les putchistes

A Istanbul, selon un témoin, des soldats ouvrent le feu sur la foule faisant des dizaines de blessés.

Deux heures après l’annonce du coup d’État, Le Président Erdogan, qui était en vacances à Marmaris, lance, sur l’application Facetime, via laquelle il prédit l’échec du coup d’État et appel la population turque à un sursaut pour repousser les putschistes.

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La population répond massivement à son appel et, au cours de la nuit, dans les rues d’Ankara, Istanbul et Izmir, elle descend dans la rue pour protester et s’opposer au coup d’Etat

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A 3h du Matin, le Président Erdogan atterit à l’aéroport d’Istanbul, accueilli par une foule de partisan. Il déclare : « Je continuerais à assumer mes fonctions jusqu’à la fin […] Ceux qui sont descendus avec des chars seront capturés car ces chars ne leur appartiennent pas »

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Selon le Président Erdogan, ce putsch serait le fait de son ennemi juré, l’imam Fethullah Gülen, exilé depuis des années au Etats-unis. Ce dernier a réfuté catégoriquement ces accusations.

Vers 6h du matin, la contre-offensive est lancée : un avion militaire largue une bombe près du palais présidentiel à Ankara, et des avions de chasse F-16 bombardent des chars des rebelles aux abords du palais présidentiel. Peu après sue soixantaine de soldats mutins se rendent aux force de sécurité, en direct sur les télévisions.

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Au total 754 militaires ont été arrêtés. 5 généraux et 29 officiers supérieurs ont été démis de leurs fonctions. Un peu plus d’une heure après le chef d’état-major des armées turques, le général Hulusi Akar, est libéré puis conduit dans un lieu sûr.

Dans le courant de la matinée, la situation confuse qui régnait, semble petit à petit se dissiper. Le chef de l’armée par intérim, le général Ümit Dündar, annonce, sous les coups de 11h, que la tentative de putsch a été mise en échec, 104 putschistes ont été abattus. La présidence turque a de son côté exhorté les Turcs, sur Twitter, à rester dans les rues, mettant en garde contre une « nouvelle flambée de violence.

Sommet humanitaire d’Istanbul : le grand rien !

Médecins sans frontières sentait venir la chose et a préféré s’abstenir. À l’issue de leurs trois jours d’échanges, il ressort que rien de concret n’aura été décidé par les grands de ce monde réunis par la Turquie pour le premier sommet mondial humanitaire.

La Turquie, pays en frontline de la crise des migrants en Europe a organisé, à la demande et avec le soutien des Nations unies, un sommet pour rappeler l’urgence mondiale d’aider les réfugiés, notamment les Syriens que le pays d’Erdogan accueille depuis le début du conflit. Plusieurs dizaines de chefs d’État et de gouvernement ont fait le déplacement à Istanbul, parmi lesquels le président du Mali, Ibrahim Boubacar Kéita. De même que des organisations humanitaires qui n’avaient pas caché leur pessimisme sur la capacité de cette rencontre à apporter de réelles solutions aux problèmes qui concernent 60 millions de déplacés et 125 millions de personnes ayant besoin d’assistance dans le monde.

À quelques heures de la fin de ce sommet, il faut croire que leur scepticisme était fondé. Ce sommet mondial qui cherchait ses marques entre réunions de professionnels de l’humanitaire, conférence de politiques débouchant sur des décisions et foire d’exposition, aura de nouveau été celui des déclarations d’intention.

Participation remarquée pour le Mali

Quelques pays, comme ceux du golfe ou encore le Mali, en ont profité pour tirer l’alarme quant à la globalité des dangers que fait courir l’absence de soutien aux populations vulnérables, en particulier les migrants. Ainsi, dans son discours, le chef d’État malien a voulu «  lancer un appel pressant à la communauté internationale pour inverser la tendance dans la mise en œuvre du futur programme d’actions humanitaire, toute chose qui nous permettrait d’éviter le cercle vicieux de la pauvreté et de la misère qui sont très souvent des motifs poussant certains jeunes à rejoindre des groupes armés ou des réseaux terroristes et criminels ». Il a par ailleurs coprésidé la table ronde de haut niveau n° 2, dont le thème était : « Changer la vie des populations : de la fourniture d’une aide à l’élimination des besoins ». Son épouse, Kéita Aminata Maïga, a quant à elle participé à une conférence sur la prise en charge des enfants et des femmes en situation de crise chronique où elle a fait un vibrant plaidoyer en faveur des réfugiés maliens. Un  »side event » a également été organisé par la délégation malienne pour discuter de la situation humanitaire sur le terrain.