Élections du 17 décembre : un report qui ne fait pas l’unanimité

Les élections locale (régionales et communales partielles) prévues pour le 17 décembre 2017 ont été reportées en avril 2018. Une nouvelle bien accueillie par les acteurs qui espèrent que cette période sera mise à profit pour réunir les conditions d’organisation.

Les élections régionales devraient clôturer le processus électoral entamé en 2013 au Mali. Des échéances qui viennent d’être reportées par les autorités « après une concertation des parties prenantes », selon les termes du communiqué rendu public à l’issue du Conseil des ministres extraordinaire tenu ce 26 novembre 2017. Pour les autorités, ce report se justifie par une volonté des autorités d’organiser des élections « les plus inclusives possibles ».

Un report salué par Monsieur Ilad Ag Mahmoud, porte-parole de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA). Il espère que le gouvernement mettra à profit ce temps pour résoudre les difficultés qui se posent. Au nombre desquelles la révision de la loi sur les collectivités territoriales et la loi sur la libre administration. « C’est l’occasion aussi de rendre les autorités intérimaires effectives, les rendre opérationnelles afin de faire face au retour des réfugiés pour qu’ils prennent part à ces élections », ajoute le porte-parole. Pour les reformes de la loi, il suggère notamment que le président de région soit élu au suffrage universel direct et ait le pouvoir exécutif, le représentant de l’État aura un rôle de contrôle à postériori, déplorant la loi actuelle qui « donne tous les pouvoirs au gouverneur, ce qui est un recul », selon le porte-parole de la CMA. Tout en invitant le gouvernement à aller vite et à manifester sa volonté de procéder à ces changements, il estime que la situation sécuritaire ne saurait constituer un frein surtout si tous les acteurs « se donnent la main », conclut-il.

S’il n’avait pas demandé le report, le Gatia souscrit à ce report qui est « une bonne chose parce qu’il y a des acteurs qui se sont prononcés contre la tenue. Pour la réussite, il faut la contribution de tout le monde », selon Fahad Ag Almahamoud secrétaire général du Gatia. Admettant que les conditions sécuritaires n’étaient pas réunies pour organiser les élections, il estime même que d’ici avril toutes les conditions ne seraient pas réunies même si « on pourrait faire beaucoup de chose d’ici là ». Il pense qu’il faut essentiellement avancer sur trois points. « La révision des listes électorales, le cantonnement et le désarmement des groupes armés et la planification du retour des réfugiés ».

« Une fuite en avant »

Regrettant ce report, Monsieur Amadou Aya le secrétaire politique du parti Yelema estime qu’il était souhaitable que le gouvernement organise les élections avant 2018 pour parachever le processus en cours.  Les partis qui s’étaient majoritairement prononcé pour le maintien de la date, avaient déjà engagé des dépenses, « puisque des listes ont même été validées dans certaines localités », note Monsieur Aya. En plus, la nouvelle date se situe à deux mois de la présidentielle « ce qui peut créer des confusions », selon notre interlocuteur. « Je constate avec regret que c’est une minorité qui prend les élections en otage », s’insurge Amadou Aya qui estime que le gouvernement doit mettre en œuvre l’accord issu du processus d’Alger. Reconnaissant la nécessité d’une relecture de la loi, il propose cependant de faire « une relecture complète de la loi électorale et de la loi sur les collectivités », et pas des relectures à l’approche des élections. 

Considérant même ce report comme une fuite en avant, Monsieur Aya dit ne pas comprendre que malgré la présence de plusieurs forces étrangères et les forces de sécurité maliennes, on « arrive pas à maintenir des conditions minimums pour tenir des élections ».  Sans occulter, les difficultés, il estime néanmoins ce n’est pas un problème d’organisation. Annonçant qu’ils avaient bien posé le problème de sécurité au ministre qui les a assurés que les ministres de la Sécurité et de la Défense prendraient les mesures nécessaires. « Nous prenons le gouvernement au mot. Les partis sont prêts. C’est le gouvernement qui doit savoir quel est le problème », conclut monsieur Aya.

Communales et régionales : Et un nouveau report

Initialement prévues le 26 octobre 2014, les élections communales et régionales sont finalement reportées au 26 avril 2015. l’information a été donnée par le ministre de l’intérieur, Sada Samaké lors de la visite du premier ministre Moussa Mara à  Sikasso la semaine dernière. Le ministre en charge des élections assure que la décision du report fait l’objet d’un commun accord avec la classe politique qui en avait formulé la demande. Parachever le RAVEC La principale raison invoquée pour justifier le report des communales et des régionales est de parachever les travaux du Recensement administratif à  vocation d’Etat civil (RAVEC). Cette opération de parachèvement doit permettre d’inscrire les noms des Maliens qui ont atteint la majorité donc l’âge de voter et corriger les cas d’omission sur la liste électorale. Un minimum de 9 mois est requis pour ce faire de l’avis du ministre Sada Samaké. Dans sa parution de ce vendredi 4 juillet 2014, notre confrère l’Indépendant a évoqué un certain de nombre de préalables requis pour lesdites élections. Il s’agit entre autres de la sauvegarde des données sur des supports numériques (CD-ROM, disques durs externes), la préparation de la transmission des CD-ROM, des fiches de correction et des formulaires de mise à  jour au centre de traitement des données par les préfets, ambassadeurs et consuls, l’extraction des électeurs potentiels, l’actualisation des listes électorales, la mise en place des commissions administratives chargées de l’établissement des listes, la production et la remise des cartes NINA… Cette étape sera suivie, toujours selon le confrère, de la formation des agents électoraux, le retour de l’administration, des déplacés et des réfugiés dans les localités concernées, la relecture et l’adoption des textes modificatifs. Toutes choses qui aboutiront à  la convocation du collège électoral le 21 janvier 2015. Tout ceci a un coût qui s’élève à  20 milliards de FCFA. Lors d’une rencontre tenue au Gouvernorat du district de Bamako, le 5 juin dernier, avec les partis politiques, le ministre de l’intérieur, Sada Samaké, en compagnie de son collègue de la Décentralisation et de la Ville, Ousmane Sy, avait indiqué la date du 26 octobre pour l’organisation des élections communales et régionales. Ce jour là  des partis politiques avaient émis des réserves par rapport à  cette date 26 octobre comme le représentant du parti MIRIA (Mouvement pour l’Indépendance, la renaissance et l’intégration africaine), qui trouvait aléatoire de tenir les élections le 26 octobre prochain au regard des insuffisances constatées tels que les problèmes liés aux cartes NINA…

Elections communales et régionales : rendez-vous le 26 octobre

Après les élections présidentielles et législatives réussies en 2013, le Mali s’apprête à  organiser les élections communales et régionales. Et C’’est la date du 26 octobre 2014 prochain qui a été retenue. Telle est la principale information issue de la rencontre du jeudi 5 juin 2014 au Gouvernorat de Bamako entre le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Sada Samaké et les partis politiques. La rencontre a naturellement évoqué les sujets relatifs à  l’organisation desdites élections. Une occasion pour le ministre Sada Samaké d’informer ses interlocuteurs du jour des étapes à  observer pour la bonne organisation du scrutin. Parmi ces étapes, le ministre a souligné l’élaboration du fichier électoral qui passe par l’enrôlement et la mise à  jour du fichier du RAVEC (Recensement administratif à  caractère d’état civil), la production et la remise des cartes NINA aux titulaires. l’élaboration du fichier électoral, a ajouté Sada Samké, passe aussi par l’actualisation du fichier biométrique. Et le ministre d’appeler les uns et les autres à  trouver un consensus pour être dans le délai. Une date qui ne fait pas l’unanimité La date du 26 octobre est diversement appréciée par les participants. Amadou Soulalé, le président du parti FAMA (Front africain pour la mobilisation et l’alternance), apprécie à  sa juste valeur la rencontre entre le ministre et la classe politique. Elle aura permis, selon lui, de passer en revue les questions relatives aux élections. Autre son de cloche chez Mamadou Dembélé qui ne croit pas à  la tenue du scrutin à  la date indiquée. Le représentant du parti MIRIA(Mouvement pour l’Indépendance, la renaissance et l’intégration africaine), estime qu’au regard des insuffisances constatées, comme les problèmes liés aux cartes NINA, il est aléatoire de tenir les élections le 26 octobre prochain. Présent à  la cérémonie aux côtés de son collègue de l’Intérieur et de la Sécurité, le ministre de la Décentralisation et de la ville, Ousmane Sy, mesure la portée des préoccupations soulevées par les partis politiques et le contexte sociopolitique du pays mais estime que pour sortir de la crise, il ne faut pas s’arrêter. C’’est pourquoi il a appelé les représentants des partis politiques à  créer les conditions favorables pour aller aux élections. Initialement prévues au mois au mois d’avril dernier, le scrutin a été reporté au mois d’octobre. Les raisons invoquées par les autorités étaient essentiellement : le retour des réfugiés et des déplacés du Nord, la mise en œuvre d’un certain nombre de recommandations des états généraux sur la décentralisation et l’aboutissement du processus de réconciliation nationale. La conséquence de ce report a été la prorogation de six mois du mandat des élus communaux qui devait prendre fin au mois de mai 2004.