Prochain gouvernement : le PARENA va-t-il embarquer ?

Qu’un nouveau gouvernement advienne dans les prochains jours est désormais admis. La grande question reste sa composition. Les challengers pour sa direction sont connus et les supputations vont bon train pour les postes majeurs. Un nom revient de plus en plus, celui de Tiébilé Dramé…

La rumeur persistante de la démission du Premier ministre Modibo Keïta qui s’est emparée de la ville de Bamako en fin de semaine dernière, s’est dégonflée. Mais la question de l’entrée du Parti pour la renaissance africaine (PARENA), dont les têtes d’affiche sont quasiment en rupture avec le pouvoir, demeure posée. Que penser de l’éventualité que ceux-ci entrent dans le gouvernement ? D’aucuns estiment que ce ne serait ni conséquent, ni politiquement envisageable. Cela signifierait en effet pour le PARENA, l’abandon total de sa stature d’opposant et les leaders pourraient avoir beaucoup de mal à faire admettre ce revirement aux militants. Et pourtant, après trois années de rupture, le Rassemblement pour le Mali (RPM) et le PARENA semblent inscrire leurs relations dans une dynamique de normalisation. Pour preuve, la rencontre de haut niveau entre les deux formations le mardi 31 janvier dernier, au siège du PARENA. Dans un communiqué conjoint signé par les présidents respectifs, les deux partis se sont engagés à mener des réflexions sur des sujets d’intérêt national.

Si le secrétaire général du PARENA, Djiguiba Keïta dit PPR, admet ce rapprochement, il exclut en revanche toute possibilité pour son parti d’entrer dans le prochain gouvernement. « Les concertations nationales d’abord, après nous allons voir le reste. Nous avons simplement eu une rencontre avec le RPM. Nous ne pouvons pas être appelés dans le gouvernement de cette manière. Cette éventualité n’est même pas à l’ordre du jour au sein du parti », assure-t-il. Pourtant, la question ne semble pas tranchée, et certains analystes politiques estiment qu’il ne faut jurer de rien, le microcosme politique malien étant le lieu de bien des revirements.

Chasse gardée La majorité va-t-elle accepter de partager ? Voilà une autre question que pose la large victoire de la Coalition de la majorité présidentielle (CMP), et particulièrement le RPM, lors des dernières élections locales en novembre 2016. « Par le résultat sans appel de la CMP aux communales, le chef de l’État peut donc confier l’exécution de son programme à la future équipe gouvernementale sans se soucier de nouer des alliances éphémères avec d’autres formations politiques », analyse le Dr Harouna Diallo de l’Université de sciences politiques et juridiques de Bamako (USJPB).

 

 

 

Mini remaniement :Tieman Coulibaly quitte le Gouvernement

Le Président de la République Ibrahim Boubacar vient d’effectuer un mini-remaniement au sein du Gouvernement Modibo Kéita.

Tiéman H. COULIBALY a été remplacé au ministère de la Défense et des Anciens combattants par Abdoulaye Idrissa Maïga (qui avait en charge l’Administration territoriale) et Ag Erlaf s’est vu adjoindre à son portefeuille celui de l’Administration territoriale.

Décret N° 2016-0675-P-RM du 03 Septembre 2016 relatif a la composition du gouvernement
Le Président de la République,
Sur Proposition du Premier ministre,
Décrète :
Article 1er : le Décret n° 2015-510/P-RM du 7 juillet 2016 portant nomination des membres du Gouvernement, est abrogé en ce qui concerne Monsieur Tieman Hubert Coulibaly, ministre de la Défense et des Anciens Combattants.
Article 2 : Sont nommés membres du Gouvernement en qualité de :
– Ministre de la Défense et des Anciens Combattants : Monsieur Abdoulaye Idrissa MAIGA
– Ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation : Monsieur Mohamed Ag ERLAF
Article 3 : le présent Décret sera enregistré et publié au Journal officiel

Bamako le 03 septembre 2016
Le Président de la Republique, Ibrahim Boubacar KEITA
Le Premier ministre, Modibo KEITA

Des départs et des arrivées : Point sur le 5ème remaniement du gouvernement

Fin de suspense. Attendu depuis plusieurs semaines, le nouveau gouvernement de Modibo Keita a finalement été annoncé. Voilà qui met un point final aux énormes rumeurs qui faisaient et défaisaient le gouvernement tant attendu.

Parmi les arrivées, il y en a une qui est remarquable : celle de Me Mamadou Ismaïl Konaté, membre du barreau malien. Jusqu’à sa nomination hier au poste de ministre de la Justice et des Droits de l’homme, Garde des Sceaux, il était à la tête du comité d’experts en charge de la réforme constitutionnelle.

« Je pense plus à du colmatage.  Je pense qu’il s’agissait juste de faire une ouverture à la rébellion. », estime Alexis Kalambry, directeur de publication du quotidien Les Echos, avant d’ajouter qu’ « au passage,  on a donné des lots de consultations d’abord à un rallié de la 25è heure et ensuite au président de l’Adema. » Allusion faite à Amadou Koïta, qui devient ministre de la Jeunesse et de la Construction citoyenne, et Pr Tiémoko Sangaré, ministre des Mines.

Malgré tout parmi ceux qui sont partis il y a 2 qui faisaient des résultats et qui n’étaient pas là depuis longtemps

Quatre ministres proches des groupes armés

L’intégration des groupes armés dans le gouvernement, s’est sans doute faîtes pour la bonne marche du processus de paix. Mais il semblerait que les arrivées ne répondent pas aux attentes des groupes armés dont certains leaders confient n’avoir fait aucune proposition.

Nina Walet Intalou a 53 ans, et occupe désormais le portefeuille de l’Artisanat et du Tourisme. Présidente des femmes du Mouvement national de Libération de l’Azawad (MNLA), sa nomination au poste de Vice-présidente de la commission vérité, Justice et Réconciliation (CVJR), il y a quelques mois, avait provoqué un tollé dans la presse. A Kidal sa nomination fait grincer des dents surtout au HCUA, certains murmurent « qu’elle a intrigué tout ce temps juste pour obtenir un poste de ministre ».

 Mohamed Ali Ag Ibrahim devient ministre du Développement industriel. On le dit proche du MNLA. De ce nouveau ministre on sait peu de chose, à part qu’il est de Tombouctou et qu’il appartien à la branche du MNLA de ce secteur.

Mohamed El Moctar, qui arrive au ministère de la Réconciliation nationale et dont on dit qu’il est proche de la branche pro-Mali du Mouvement arabe de l’Azawad ( M.A.A) a occupé le portefeuille de la Culture sous Amadou Toumani Touré.

Sambel Bana Diallo, devient ministre de l’Aménagement du Territoire et de la Population.

Amadou Koïta,

Président du parti socialiste Yelen Coura, Amadou Koïta a récemment officialisé son soutien au président Ibrahim Boubacar Keïta.  Diplômé de l’ENA, promotion 1992-1997, il continue ses études secondaires  à Djenné et à Markala.  Après une formation en France, il servira comme chargé de mission  aux ministères de la Jeunesse et des sports, et de la Culture. Engagé politiquement aux côtés de Jeamille Bittar à la tête de l’UMAM, Amadou  Koïta a été longtemps militant politique sous ATT. Il est à sa première nomination en tant que ministre de la Jeunesse et de la Construction citoyenne.

Keita Aïda M’Bo,

Elle est la surprise de ce nouveau gouvernement. Inconnue du grand public, Mme Keïta Aïda M’Bo avait servi au PNUD. Elle occupe le portefeuille du ministère de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable.

Abdoulaye Diop, Abdoulaye Idrissa Maïga, Mohamed Ali Bathily, Mme Diarra Raky Talla, Mahamane Baby, Thierno Amadou Omar Hass Diallo, Tiéman Hubert Coulibaly, Kassim Denon, Dr Boubou Cissé, Marie Madelaine Togo, Kenekouo dit Barthélemy Togo, Dr Nango Dembélé, Housseini Amion Guindo, Pr Assetou Founé Samaké Migan, Hamadoun Konaté,  konimba Sidibé, Mamadou Hachim Koumaré, Salif Traoré, Mohamed Ag Erlaf, Abdarahamane , Mme Sangaré Ouma Bâ sont maintenus à leur poste.

Selon nos informations, un vent de déception parcourt les rang de la CMA qui espérait voir Mohammed Ag Erlaf nommé Premier Ministre, le maintien de Modibo Keita, a quelque peu déçu.

Remaniement ministériel du 7 juillet 2016

Sur proposition du Premier ministre,

 DECRETE :

 Article 1er : Sont nommés membres du Gouvernement en qualité de :

 Ministre de l’Administration territoriale : Abdoulaye Idrissa MaïgaMinistre de la Défense et des Anciens combattants : Tiéman Hubert Coulibaly

Ministre des Mines : Pr Tiémoko Sangaré

Ministre de la Sécurité et de la Protection civile : Général de brigade Salif Traoré

Ministre de la Solidarité et de l’Action humanitaire : Hamadou Konaté

Ministre des Affaires étrangères, de la Coopération internationale et de l’Intégration africaine : Abdoulaye Diop

Ministre de la Justice et des Droits de l’homme, Garde des Sceaux : Me Mamadou Ismaël Konaté

Ministre de la Décentralisation et de la Réforme de l’Etat : Mohamed Ag Erlaf

Ministre de l’Economie et des Finances : Dr Boubou Cissé

Ministre de la Réconciliation nationale : Mohamed El Moctar

Ministre des Maliens de l’extérieur : Dr Abdourhamane Sylla

Ministre de la Promotion de l’Investissement et du Secteur privé : Konimba Sidibé

Ministre des Domaines de l’Etat et des Affaires foncières : Me Mohamed Ali Bathily

Ministre de l’Agriculure : Kassoum Denon

Ministre de l’Elevage et de la Pêche : Dr Nango Dembélé

Ministre de l’Education nationale : Pr Kénékouo dit Barthélémy Togo

Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique : Pr Assétou Founé Samaké Migan

Ministre de l’Economie numérique et de la Communication, Porte-parole du gouvernement : Me Mountaga Tall

Ministre de l’Equipement, des Transports et du Désenclavement : Mme Traoré Seynabou Diop

Ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat : Ousmane Koné

Ministre du Développement industriel : Mohamed Ali Ag Ibrahim

Ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle : Mahamane Baby

Ministre de la Santé et de l’Hygiène publique : Dr Marie Madeleine Togo

Ministre du Travail et de la Fonction publique, chargé des Relations avec les Institutions : Mme Diarra Raky Talla

Ministre du Commerce : Abdel Karim Konaté

Ministre de l’Energie et de l’Eau : Malick Alhousseini

Ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable : Mme Keita Aïda M’Bo

Ministre de l’Aménagement du Territoire et de la Population : Sambel Bana Diallo

Ministre de la Culture : Mme N’Diaye Ramatoulaye Diallo

Ministre de l’Artisanat et du Tourisme : Mme Nina Walett Intallou

Ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille : Mme Sangaré Oumou Ba

Ministre des Sports : Housseini Amion Guindo

Ministre des Affaires religieuses et du Culte : Thierno Amadou Omar Hass Diallo

Ministre de la Jeunesse et de la Construction citoyenne : Amadou Koïta

Article 2 : le présent décret qui abroge toutes les dispositions antérieures contraires, notamment celles du décret N°2016-0022 / P-RM du 15 janvier 2016 portant nomination des membres du Gouvernement, sera enregistré et publié au Journal Officiel.