Gaza : 5 Palestiniens tués et 250 blessés par des soldats israéliens

Cinq Palestiniens ont été tués et plus de 400 blessés par des soldats israéliens lors de protestations vendredi près de la frontière entre Gaza et Israël, une semaine après une journée particulièrement meurtrière lors de manifestations similaires.

Le 30 mars, au début d’une série de manifestations palestiniennes pour réclamer le retour des réfugiés et la fin du blocus de Gaza par Israël, les violences ont coûté la vie à 19 Palestiniens et blessé quelque 1 400 autres, la journée la plus sanglante depuis la guerre en 2014 entre Israël et le Hamas palestinien.

Vendredi, des milliers de Palestiniens se sont à nouveau rassemblés près de la barrière de sécurité séparant le territoire israélien de l’enclave palestinienne contrôlée par le mouvement islamiste Hamas, ennemi juré de l’Etat hébreu. Des affrontements ont éclaté en plusieurs lieux longeant la barrière. Des manifestants ont incendié des pneus et lancé des pierres sur les soldats israéliens, provoquant des champignons de fumée au-dessus de la barrière de sécurité, selon des correspondants de l’AFP sur place. Les militaires ont riposté en tirant des gaz lacrymogènes et des balles réelles.

Le ministère de la Santé à Gaza a indiqué que cinq Palestiniens avaient été tués par des tirs de soldats israéliens, dont un adolescent de 16 ans. Plus de 400 Palestiniens ont été hospitalisés après avoir été blessés par des tirs de balles ou de gaz lacrymogènes. En prévision des protestations, de jeunes Palestiniens avaient collecté des pneus pour les faire brûler et empêcher ainsi les tireurs israéliens de les voir distinctement. Mais les soldats ont installé d’énormes ventilateurs avec l’objectif apparent de dissiper la fumée. Ils ont également utilisé des canons à eau. Selon l’armée israélienne, environ 20 000 Palestiniens se sont rassemblés près de la frontière, notamment à l’est des villes de Khan Younès et de Gaza. Certains ont pris part à des heurts et ont «tenté d’endommager et de franchir la barrière de sécurité sous un écran de fumée créé par les pneus enflammés».

Les manifestations de vendredi étaient néanmoins moins importantes que celles d’il y a une semaine. Le 30 mars, des dizaines de milliers de Palestiniens avaient afflué près de la barrière de sécurité, la plupart de manière pacifique, au premier jour de «la marche du retour». La protestation inédite de «la marche du retour» prévoit des rassemblements et campements durant six semaines à la frontière Israël-Gaza pour réclamer «le droit au retour» de quelque 700 000 Palestiniens chassés de leurs terres ou ayant fui lors de la guerre qui a suivi la création d’Israël le 14 mai 1948.

Le mouvement doit prendre fin le 15 mai, jour que les Palestiniens nomment la “Nakba” ou “catastrophe”, marquant l’exode de centaines de milliers de Palestiniens lors de la création de l’Etat d’Israël en 1948.

Syrie, Libye, pas la même chose…

A l’instar de leurs frères des autres pays arabes, les syriens se sont laissés grisés par le vent de la liberté qui souffle depuis le début d’année dans la région. Ils se sont levés, juste pour demander un peu plus de justice et d’égalité. Mais, ils ont trouvé devant eux un régime féroce, prêt à  les exterminer pour se maintenir. Rien que ces dernières 24h, quelques 150 personnes ont perdu la vie dans la ville martyre de Hama, devenue centre de la contestation, assiégée depuis plusieurs jours et cible d’un assaut depuis hier. Les manifestations n’en faiblissent pas pour autant et chaque vendredi, après la prière, ils sont des dizaines, voire centaines de milliers à  prendre les rues des villes du pays. En quatre mois d’insurrection, le bilan est très lourd 1600 morts, 20 000 arrestations et une inaction incompréhensible de la communauté internationale. Incompréhensible pour nous autres en tout cas. Les politiciens entre eux, semblent très bien se comprendre…Même les attaques des ambassades françaises et américaine n’ont déclenché que de mous reproches adressés au régime. On en est encore à  l’étape des mots, qui pourtant ne sauve aucune vie en Syrie. Obama s’est fendu d’un « L’attitude du président syrien, M. Bachar al-Assad, est inadmissible. » Et Sarkozy, à  l’issue du défilé militaire du 14 juillet a joué dans le registre menaçant : « Chaque dictateur qui fait couler le sang aura à  en rendre compte devant le Tribunal pénal international. » Cause toujours…lui répondrait presque El-Assad ! Ce dernier semble savoir qu’il ne risque rien de la part de ses amis d’hier. Il a poussé le cynisme jusqu’à  apparaà®tre à  la télévision pour féliciter les militaires qu’il a envoyé tirer sur leurs frères hier à  Hama. Pas question d’intervenir! Comme le Guide libyen, al-Assad ordonne quotidiennement à  l’armée de tirer sur son propre peuple ; comme la grande Jamahiriya libyenne, le régime baasiste de Damas n’a jamais tenu ses promesses économiques et politiques. « La comparaison s’arrête là « , tempère pourtant Hillary Clinton : pas question d’intervenir militairement en Syrie. Et les caciques du régime syrien le savent très bien. « Contrairement à  l’Irak ou à  la Libye, nous n’avons pas de pétrole. Ils ne viendront pas », proclamait fin juin dernier Walid Mouaalem, le ministre syrien des Affaires étrangères ». « L’organisation de la contestation rend toute intervention extérieure extraordinairement compliquée. Une action aérienne en Syrie ne réglerait rien du tout. » Anders Fogh Rasmussen, le secrétaire général de l’Otan, rappelle aussi qu' »en Libye, nous opérons sur la base d’un mandat de l’ONU avec l’appui de pays de la région. Il n’y a pas de telles conditions en Syrie ». A l’inverse de Mouammar Kadhafi désavoué par ses anciens alliés du Golfe et du Levant, Bachar al-Assad a toujours le soutien de la Ligue arabe. Son nouveau secrétaire général s’est d’ailleurs rendu à  Damas le 13 juillet pour fustiger les « ingérences » de Paris et Washington : « Personne n’a le droit de dire que le président de tel ou tel pays arabe a perdu sa légitimité. » «Les syriens n’en veulent pas» « L’action militaire en Syrie n’a pas de soutien international », confirme Tony Blair. « C’est au peuple syrien de décider de son avenir, renchérit le département d’Etat à  Washington, les prochaines étapes s’écriront en Syrie. » Sur leur page Facebook, les contestataires syriens ne disent pas autre chose : « Le peuple syrien refuse formellement et catégoriquement toute intervention étrangère mais salue davantage de pressions internationales sur le régime. » L’Union européenne a d’ores et déjà  gelé les avoirs européens d’une trentaine de personnes : le président syrien et ses proches, des caciques du régime et trois responsables des gardiens de la révolution iraniens accusés d’avoir prêté main forte aux forces de sécurité syrienne pour mater les contestataires. Aux Nations Unies o๠tout devrait se mettre en place, les puissances font montre d’une superbe division. Elles n’arrivent pas à  se mettre d’accord sur l’attitude à  adopter face à  un Bachar El Assad que rien ne semble faire flancher. Depuis plusieurs semaines, quatre pays européens – Grande-Bretagne, France, Allemagne, Portugal – tentent en vain de faire voter au Conseil de sécurité un projet de résolution condamnant la répression en Syrie et appelant à  des réformes politiques. Mais la situation en Libye qui est en train de tourner au bourbier irakien, ne donne guère envie à  la Chine et la Russie, qui s’étaient abstenues d’utiliser leur droit de veto pour empêcher cette intervention étrangère en Libye. Aujourd’hui, ces deux pays bloquent le vote. Les doutes de la communauté internationale se portent sur les bénéfices d’une entreprise qui mènerait à  un changement de pouvoir, et ce inévitablement au profit de la majorité sunnite. Le conflit israélo-arabe étant omniprésent dans l’esprit de tous les acteurs, la posture de la Syrie post Assad vis-à -vis d’Israà«l est aussi un sujet de préoccupation. Ce qui est sûr, c’est que le régime actuel peut garantir le statu quo vis-à -vis de l’Etats hébreu, sans être à  même de délivrer la paix. Du côté israélien, Chaoul Mofaz, à  la tête de la commission affaires étrangère et défense de la Knesset, avait en revanche déclaré qu’il préférerait que la majorité sunnite soit au pouvoir en Syrie et qu’un tel changement serait bénéfique aux efforts de paix, « les Sunnites étant plus modérés… cela ouvrira des nouvelles possibilités de négociation ». Alors même que des représentants de l’opposition se réunissaient à  Damas, sur une initiative d’Al-Assad, signe de l’assouplissement d’un régime comprenant que l’heure du changement avait sonné ou peut être en recherche d’une légitimité désormais perdue face à  l’épreuve de la rue.

La démocratie du bâton?

Il y a un phénomène très récurrent dans notre pays, aussi révoltant que condamnable : la violation systématique de la liberté de manifester. Le parti politique MODEM en a fait les frais ce mardi 19 juillet au cours de sa marche contre le chômage des jeunes. En regroupement de protestation devant l’Agence nationale pour la promotion de l’emploi, ANPE, ce parti, aussi légal que le PDES qui soutient ATT, a eu droit à  une sévère répression de la police nationale. Les manifestants ont été violemment tabassés, puis dispersés par les forces de l’ordre ayant eu consigne de «nettoyer les lieux». Cet exemple n’est pas un cas isolé. En 2006, des femmes agricultrices à  l’Office du Niger avaient été expropriées de leurs terres, parcelles remises ensuite à  des fonctionnaires pour exploitation. La manifestation des pauvres dames a été sanctionnée par une violente répression et des vagues d’emprisonnements, à  l’image de celui de l’actuelle députée de Niono Mme Oumou Coulibaly, en son temps présidente de l’association des femmes exploitantes. En 2008, les membres d’une association féminine de la commune II, voulant marcher sur la Primature contre la vie chère (en pleine crise céréalière), ont été violemment brutalisées par des forces de l’ordre. Des gestes barbares d’une autre époque ont été perpétrées sur des vieilles femmes, dont le tort a été de vouloir exprimer un point (bien réel) au nom de la démocratie. La même année, les responsables du regroupement de jeunes «Mouvement des Sans-Voix » en ont eu pour leur compte. En organisant une marche (également contre la vie chère), son président Tahirou Bâh a été interpellé par le Commissariat du 1er arrondissement o๠il est resté pendant de nombreuses heures avant l’intervention de militants de droits de l’homme. En attendant sa sortie du commissariat, il sera insulté, menacé d’emprisonnement à  la prochaine tentative d’organiser une marche. En 2009, le président du Cercle de réflexion et d’action des jeunes (CRAJ), Mahamane Mariko, a eu la sécurité d’Etat sur le dos. Son tort a été de dénoncer, à  travers son association, « la passivité du gouvernement malien » dans la gestion de la rébellion du Nord, tenue par le terrible Ibrahim Ag Bahagan. Le leader associatif sera soumis à  un long interrogatoire réservé aux chefs de gangs. Son passage dans les locaux des services de renseignement avait défrayé la chronique, et hante encore les esprits de tous ceux qui tentent de dire «non» au régime. l’autre exemple de violation du principe démocratique au Mali, C’’est aussi le refus fait à  l’Association malienne des expulsés (AME) d’organiser une marche sur l’Ambassade de France pour « exiger justice » après la mort de notre compatriote Mahamadou Maregua. Le jeune malien de 30 ans avait été tabassé par des policiers français suite à  une interpellation pour un contrôle de papiers. Le gouvernement, qui ne s’est pas exprimé sur le sujet (pas même à  travers un message de condoléances adressé à  la famille du défunt), a décidé d’interdire toute manifestation liée à  l’affaire. A présent, on s’interroge sur les circonstances réelles de la mort de ce Malien de la diaspora. Des exemples du genre, il en existe beaucoup. Et les nombreuses dénonciations des défenseurs des droits de l’homme, sont tombées dans l’oreille du sourd. Difficile aujourd’hui d’avoir, sous ATT, le droit de manifester. Pour avoir «l’autorisation» de marcher à  Bamako ou à  l’intérieur du Mali, il faut vouloir soutenir le programme du président Amadou Toumani Touré, ou encore exprimer son soutien à  un membre du gouvernement. Et dire que le Mali est cité comme « exemple de démocratie » en Afrique, il y a véritablement de quoi s’interroger.

Libye : Silence, on tue !

Lorsque le Colonel, guide de son état, a envoyé un message de félicitations au peuple égyptien quelques heures après la démission du Raà¯s Hosni Moubarak, je suis de ceux, ô sceptiques que nous sommes, qui avons froncé les sourcils…Comment est-il possible qu’alors que tout le Maghreb s’affole, l’homme de Tripoli puisse envoyer des mots qui pourraient encourager son propre peuple à  le pousser dehors ? Et ça n’a pas raté. Le Révolutionnaire…révolutionné ! Le combattant de l’unité africaine, qui jette ses « frères » hors de ses frontières comme des chiens, montre son vrai visage. Celui que nous avions commencé à  oublier à  force de grands sourires et de poignée de mains chaleureuses entre l’ex-paria mondial et ses « nouveaux »( ?) amis, les grands de ce monde. Tous ceux qui ont condamné à  cor et à  cris Ben Ali et Moubarak sont bizarrement silencieux. Les français n’osent trop hausser le ton, de peur que l’on découvre quelque congé de Noà«l à  Tripoli. C’’est qu’il ne faut pas mettre en danger les contrats de vente d’armes ou d’exploitation de pétrole récemment signés à  coup de victimes de Lockerbie oubliées. Le pays tout entier est bouclé. L’armée et les forces de sécurité sont partout et la population est comme cantonnée chez elle et malheur à  qui ose ouvrir la bouche. Les moindres faits et gestes sont contrôlés et les gens doivent montrer leur carte d’identité et expliquer chaque déplacement. Green Square, la plus grande place de la ville, est interdite à  la circulation, il ne faut surtout pas qu’elle devienne une place Tahrir ! Ce qui n’empêche pas la population de manifester…Les populations martyres de Benghazi, entre autres, ont décidé de se sacrifier et, quoiqu’il leur en coute, de chasser le Guide. Des dizaines de personnes ont perdu la vie en quelques jours, tuées parfois à  l’arme lourde comme des missiles ou des mitraillettes de combat. Et aucune image ne filtre et on ne sait pratiquement pas ce qui se passe là -bas. La télévision publique montre en longueur de journée le président libyen recevant ses fans (sic !) qui viennent le rencontrer au palais de Tripoli. Khadafi, l’homme providentiel qui dirige la Libye depuis plus de 40 ans, en a fait un pays développé (oui !), doit se demander ce qui peut bien passer par la tête de ce peuple à  qui il a tout sacrifier et pour lequel il a bien failli mourir. Le virus de la liberté a encore frappé et le Roi des rois d’Afrique est en bien mauvaise posture. Il serait temps à  présent que les puissances amies du Guide, réagissent et manifestent, au minimum, leur compassion et leur sympathie envers un peuple qui ne demande qu’une seule chose : reprendre son destin en main.

Guinée: la junte réprime une manifestation des forces vives dans le sang

Le pire a encore eu lieu à  Conakry. Les militaires de la junte au pouvoir, ont dispersé un rassemblement d’opposants, d’associations et de syndicats au Stade du 28 Septembre à  Conakry ce lundi, créant un bain de sang. Ces manifestants s’étaient réunis afin de protester contre la candidature du Capitaine Dadis à  l’élection présidentielle de Janvier 2010. Les faits D’abord interdit, ce rassemblement orchestré par l’opposition a finalement eu lieu. Vers 8h, une foule s’est dirigée vers le Stade pour assister à  ce qui devait être un rassemblement pacifique. Vite débordés, les militaires avaient d’abord tenté de disperser la foule au moyen de grenades, de coups de canons et de gaz lacrymogènes avant de tirer sur elle. C’est la première fois que la Junte tire sur le « bas peuple ». Mauvais pour celui se prétendait le sauveur de ce même  » bas peuple » en prenant le pouvoir en Décembre 2008. Le bilan des morts s’élèverait à  près de 120 morts; Cette situation intervient au moment o๠les pressions internationales et africaines s’accentuent sur le Capitaine Dadis pour qu’il ne se présente pas à  l’élection présidentielle. Les opposants voyant la campagne de discrédit sur Dadis, ont de leur côté multiplié les « provocations » envers la Junte. L’opposition visée ? Le retour de l’opposant et expremier ministre Cellou Dallein Diallo dans son fief de Labé aura sans doute attisé les choses. Ce dernier avec d’autres leaders de l’opposition, ont été blessés dans la manifestation et évacués vers une clinique proche des lieux. Ils parlent d’une volonté délibérée de les éliminer. Réactif, nerveux, Dadis s’était lui rendu ce week-end dans ce même fief de Labé pour défier l’opposition et les traiter de traitres à  la Nation. La Guinée serait-elle devenue une république bananière soumise à  la loi du plus fort ? Car jusque là , plus personne ne craignait les diatribes enflammées du Capitaine Dadis et qui ont fait les beaux jours du Dadis Show.  » Je déplore cette situation, juge un observateur, Dadis est mal conseillé et entouré des mauvaises personnes. Il parle, il parle et a perdu tout sens des réalités  » Fait-il aussi référence à  celui qu’on surnomme le « Tigre » et connu pour ses méthodes extrêmes de guerre ? De là  à  mater les civils jusqu’à  la mort, la ligne est franchie. La Guinée meurtrie Aujourd’hui, le peuple de Guinée semble une fois de plus pris au piège des extrêmes. Mais l’on se souvient aussi des manifestations syndicales réprimées dans le sang en Janvier-Février 2007. Le scénario morbide se répète et vient rendre tangible la tension perceptible dans tout Conakry et à  chaque coin de rue. La Guinée est-elle condamnée aux extrêmes, ceux de la violence et du manque d’équilibre politique ? Les nombreux militaires et check-points disséminés dans toute la ville ne sont pas pour rassurer les civils. Les évènements de ce lundi l’ont prouvé. Pour l’heure, la Junte au pouvoir et son parti le CNDD? n’ont fait aucune déclaration suite aux évènements de ce Lundi. JournalduMali.com reviendra plus en détail sur ces évènements .

Droits de l’homme : les violations continuent !

En Afrique comme ailleurs, la répression envers les défenseurs des droits de l’homme demeure constante, selon le rapport annuel 2009 de l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’homme. Un rapport qui a suscité de vives discussions lors d’un point de presse le 17 juillet à  Bamako. Amir Mohamed Suliman, directeur au centre de Kartoum(Soudan) pour lesdroits de l’homme et le développement environnemental (KCHRD) raconte : « J’ai été arrêté le 26 novembre 2008 par les services nationaux de renseignements et de sécurité (NISS). Au moment de mon arrestation, J’étais en compagnie de deux autres militants des droits de l’homme : respectivement Osman Hummaida et Abdel Monin Aljak. Au cours de notre détention, nous avons subi des actes de torture et de harcèlement, pour nos liens supposés avec la cour pénale internationales (CPI). Ils ont usé de bâtons et de tuyaux d’eau et ont commencé à  me hurler au visage pour me faire avouer ou se trouvait la valise et l’ordinateur d’Osman Hummaida, sinon ils allaient me torturer. Quant J’ai ramené les valises d’Osman qui est toujours maintenu,ils m’ont libéré !  » Mutabar Tadjibaeva, est directrice de l’organisation de défense des droits de l’homme « le club des C’œurs ardents », et lauréate 2008 du prix Martin Ennals pour les défenseurs des droits de l’homme. Elle avait été arrêtée le 07 octobre 2005. Condamnée au terme d’un procès inéquitable, à  huit ans de prison pour « extorsions de fond » et  » appartenance à  une organisation illégale », Mutabar Tadjibaeva a subi des mauvais traitements en prison. Le 2 juin dernier, elle a été libérée pour raison de santé. Mme Aid Quilcué, première conseillère, régionale de Cauca (Colombie) témoigne sur l’assassinat de son mari Edwin Legarda, qui a eu lieu lors d’une opération des faux positifs : un cas d’exécutions ou les paysans ou des civils de zones défavorisées les déguisent avec des uniformes de guérilloros ». Elle a ajouté que C’’est très difficile d’obtenir justice en Colombie, parce que très souvent le système judicaire est à  la solde de la politique gouvernementale. Pour l’instant, Aid déplore qu’aucun tribunal n’ait été chargé de traiter le cas de son époux dans le cadre d’une procédure publique Ces actes de répressions à  l’encontre de défenseurs des droits de l’homme sont constants rien qu’en 2008. Des réalités liées à  des situations socio-économiques défavorables Ce qui fait dire Souhayr Belhassen, présidente de la fédération internationale des doits de l’homme (FIDH) que les mécontentements sociaux liées à  la chute des bourses, à  l’augmentation des lois liberticides en matière de contrôle du corps social est l’un des traits saillants des difficultés rencontrées par les défenseurs des droits de l’homme en 2008 : « La criminalisation de la protestation sociale s’intensifie, touchant de plus en plus les pays dits démocratiques. Une situation d’autant plus inacceptable qu’elle se est accompagnée d’atteintes à  toutes les formes de contestations pacifiques contre les politiques gouvernementales ayant un impact sur les droits de l’homme ». En effet, l’observatoire dans son rapport 2008 alerte la communauté par le biais d’appels urgents, de lettres ouvertes et de communiqués. Il a lancé 421 interventions urgentes concernant des atteintes diverses à  l’encontre de près de 690 défenseurs des droits de l’homme. l’observatoire a aussi mandaté 12 missions internationales d’enquête, d’observation judiciaire et de défense.

Sécurité Routière : La bande cyclable réduit les accidents à Bamako

Nous sommes sur l’avenue de l’OUA à  l’intersection de Badalabougou à  la sortie du pont des martyrs. Il est 11h. Sous un soleil de plomb, l’inspecteur divisionnaire Oumar Haà¯dara et ses éléments régulent la circulation. Sur la chaussée dans les deux sens, on aperçoit des centaines de voitures. A côté, un attroupement des conducteurs de motos et vélos rappelant un jour de grande fête à  Ouaga (capitale des deux roues). Certains conducteurs sous informés, n’hésitent pas à  monter sur la chaussée. D’un coup de sifflet, les agents les interpellent. Les motos sont immobilisées, puis acheminées vers la compagnie de la sécurité routière. « A notre niveau, nous leur demandons tout simplement si leur vignettes sont à  jour. Ensuite, nous leur demandons d’aller chercher leur motos à  la compagnie », nous explique l’inspecteur Haà¯dara. Au même moment. Un monsieur, quinquagénaire, arrive sur sa « Yamaha Mate». Il est aussitôt immobilisé par un agent. Le policier met toute sa patience à  son service afin de lui expliquer l’infraction qu’il vient de commettre. l’usager reconnaà®t son tord mais repartir avec sa moto est un rêve. Il négocie fort sans convaincre. C’’est à  la compagnie qu’il viendra chercher sa moto en présentant une pièce d’identité de l’engin puis, il paiera une contravention de 5000FCFA. C’’est comme ça que ça marche. Interrogé, les quelques rares motocyclistes qui ont accepté de nous parler, estiment que C’’est une bonne chose en soit. Mais ils évoquent l’état délabré de la bande cyclable et l’absence totale de panneaux de signalisation. Depuis sa construction, l’axe dénommé Avenue de l’OUA est doté d’une chaussée (aller-retour) et d’un accotement muni de deux bandes cyclables. Très pratiquée, cette route est l’une des chaussées o๠le trafic est très dense aux heures de pointes. Le matin, les habitants de la rive droite viennent travailler au centre ville. Le soir ils rentrent chez eux. Cela a forcement des conséquences sur le trafic matin et soir. Les véhicules et les motos font une course interminable sur la chaussée. Par jour, on enregistrerait plusieurs accidents parfois mortels. Selon Cheikné Magassouba, commissaire principale de la compagnie de la sécurité routière, la moyenne était de 10 accidents entre 6h 30 et 12h 30 avant la mesure. Mais aujourd’hui, on a un accident en moyenne pendant le même intervalle. «Cette disposition obligeant les motocyclistes à  emprunter la chaussée était indispensable », nous dit un piéton témoin de plusieurs accidents mortels. C’’est donc pour réduire le nombre des accidents que les autorités ont décidé de séparer véhicules et engins à  deux roues. Les deux roues devront emprunter obligatoire la piste qui leur ait destinée. Et vu la sensibilité de la mesure, il a fallu une large campagne de sensibilisation auprès des usagers. Plus de six mois, nous a expliqué le commissaire Magassouba. Des éléments du groupement mobile de sécurité (GMS) étaient déployés en renfort pour demander aux conducteurs des petits engins de se réorienter sur la piste. Des messages diffusés dans la presse sont venus renforcer la campagne. Il fallait passer à  l’étape suivante qu’est la répression. Une phase que certains bamakois qualifient d’abus et de mesquineries. La répression mal comprise Nous joignons le ministère de l’Equipement et des Transports par rapport au mauvais état de la piste malgré la répression déclenchée par la police. «Nous avons eu des échanges sur l’entretien de la bande. Elle sera réparée dans le cadre du programme d’immatriculation des engins à  deux roues », a confié un cadre du ministère. Le programme d’immatriculation est un projet initié par le gouvernement pour diminuer les accidents de la circulation. Il concerne tout le pays et tous les engins à  deux roues. Un premier délai est passé sans épuiser le parc. Une seconde date fixée au 31 décembre, risque de passer inaperçue pour certains propriétaires qui n’ont toujours pas pris au sérieux le programme d’immatriculation