L’énergie au cœur du développement

L’Agence française de développement (AFD) a signé une nouvelle convention avec le Mali, visant à améliorer le réseau énergétique. Un accord qui vient s’ajouter à la cinquantaine déjà signés entre les deux entités et visant à développer le pays.

En marge du Sommet extraordinaire des Chefs d’Etat du G5 Sahel, le 2 juillet, le ministre de l’Economie et des Finances, Dr Boubou Cissé, et le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, ont procédé à la signature d’une convention de crédit de 52,47 milliards de francs CFA (80 millions d’euros), à travers l’Agence française de développement (AFD).

« Une nouvelle ligne haute tension sera construite, qui reliera la centrale de Manantali à Bamako. Cela permettra de tripler la capacité de transport de l’électricité et ce sera à moindre coût », explique Benoit Verdeaux, chargé de mission énergie rurale à l’AFD. Cela devrait donc contribuer à améliorer les capacités d’accès à l’électricité à Bamako. « C’est le poumon économique du pays. Pas d’énergie, pas de développement », assure Verdeaux. La population devra toutefois attendre au moins deux années avant de bénéficier des retombées du projet. « Pour un projet d’une telle envergure, il faut le temps de bien le mettre en œuvre pour pouvoir pleinement en jouir ensuite », ajoute-t-il.

Outre la construction d’une ligne haute tension, la convention prévoit également le renforcement du réseau interconnecté et la mise en place d’un système de télégestion à grande échelle qui permettra de contrôler les installations techniques à distance.

Le ministère de l’Energie et de l’Eau s’est félicité de la signature de cette convention dans un communiqué publié dans la foulée, le 2 juillet. « Cela contribuera à la réduction du déficit de production au Mali, à l’augmentation de la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique malien et à la réduction de son coût de revient », pouvait-on notamment y lire.

Ce projet s’inscrit dans un programme régional de renforcement et d’extension du Réseau interconnecté de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS), dont la finalité est de soutenir le développement socio-économique des pays membres (Mali, Sénégal, Mauritanie et Guinée) en améliorant leur approvisionnement en énergie.

Depuis qu’elle a repris ses activités dans le pays en 2013, après une interruption d’une année, l’AFD octroie des prêts pour l’accompagnement de projets d’infrastructures, d’aménagement du territoire ou de santé.

Focus sur l’Afrique « L’Afrique, toute l’Afrique, est la priorité de l’AFD. Nous y consacrons la moitié de nos activités à l’international, soit 4 milliards d’euros par an », expliquait le directeur de l’AFD lors d’une entrevue avec le magazine « Le Point » en avril 2017. Le nouveau président français veut néanmoins insuffler une dynamique nouvelle à l’AFD, pour qu’elle participe pleinement à la mise en échec du terrorisme au Mali. « Nous allons débloquer 470 millions d’euros pour la zone Sahel, afin d’accompagner l’effort de développement et assécher ainsi les raisons d’être du terrorisme », annonçait-il lors de sa visite à Gao, le 19 mai 2017.