Classement RSF : le Mali occupe la 113ème place sur 180 pays

Le classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières (RSF) a été rendu public ce mercredi 03 mai, jour de célébration de la liberté de la presse.

Reporters sans frontières classe le Mali à la 113e place sur les 180 pays de son dernier classement. L’organisation pointe du doigt une fragilisation des journalistes par la situation politique et selon eux un durcissement des autorités de la transition relative à des pressions sur le traitement patriotique de l’information qui se multiplierait selon eux.

En Afrique, le pays le mieux classé est l’Afrique du sud qui occupe la 25e juste derrière la France 24e du classement et devant le Royaume Uni qui occupe la 26e place. Autres pays africains mieux classé, Le Cap Vert à la 33e place, la Côte d’ivoire est 54e du classement, le Burkina Faso occupe la 58e place, le Niger est à la 61e place suivi par le Ghana. La Guinée occupe la 85e place, le Sénégal la 104e place.

Le premier pays au monde qui respecte la liberté de la presse est la Norvège qui occupe cette place pour la 7e année consécutive, suivi par l’Irlande et le Danemark. Les États-Unis sont au 45e rang mondial. La Russie est classée à la 164e position. Les pays qui occupent les trois dernières places sont le Vietnam, au 178e rang, suivi de la Chine et de la Corée du Nord.

Selon RSF, il existe une implication des acteurs politiques dans des campagnes de désinformation massive ou de propagande dans beaucoup de pays évalués. L’organisation estime que ceci est le cas en Russie, en Inde, en Chine et au Mali.

Dans un communiqué publié en même temps que le classement, Reporters sans frontières signale que la situation peut être qualifiée de « très grave » dans 31 pays, « difficile » dans 42 et « problématique » dans 55 pays. En revanche, elle est « bonne ou plutôt bonne » dans 52 pays. En ce qui concerne les conditions d’exercice du journalisme ; RSF a déclaré qu’elles sont mauvaises dans 7 pays sur 10 et satisfaisantes dans à peine trois pays sur 10.

Mali – Transition : les mille et une difficultés des journalistes

Le rapport « Dans la peau d’un journaliste au Sahel », publié le 3 avril dernier par Reporters sans frontières, met en évidence d’immenses obstacles à être journaliste au Mali. Déjà confrontés au non versement de la subvention allouée aux médias depuis 2019 et à un ralentissement des mannes publicitaires, ils peinent également à faire leur travail à cause de l’insécurité et de la répression politique.

Il est de ces épreuves de vie qui sont plus dures que la mort. Depuis 2016, Birama Touré, journaliste de l’hebdomadaire Le Sphinx, est porté disparu après avoir été enlevé à Bamako. Sept ans sans donner signe de vie. « Personne ne sait s’il est vivant ou mort », dit l’un de ses proches, pour lequel la situation est toujours difficile. Le 6 avril dernier, c’est le journaliste Aliou Touré, Directeur de publication du journal Le Démocrate, qui a subi le même sort dans la capitale malienne, avant finalement d’être libéré le 10 avril par des ravisseurs non identifiés.

Une chance que n’ont toujours pas eue les journalistes maliens Hamadoun Nialibouly et  Moussa M’Bana Dicko, enlevés respectivement en septembre 2020 et en avril 2021 au centre du Mali par des hommes armés.

À Bamako comme à l’intérieur du pays, les journalistes subissent des agressions. « Il est indéniable que le métier de journaliste au Mali est devenu extrêmement difficile en raison de l’insécurité qui règne dans le nord et le centre. Les risques auxquels sont confrontés les journalistes dans ces localités sont très élevés. Les enlèvements, les menaces et les intimidations sont monnaie courante pour eux », explique Modibo Fofana, Président de l’APPEL Mali. En outre, certains se retrouvent aussi « cyber harcelés et menacés », indique le rapport, qui met l’accent sur le cas de Malick Konaté. Victime régulièrement de cyber harcèlement et d’intimidation depuis début 2023, le journaliste reporter d’images (JRI), également fondateur de la web télévision Horon32, a dû quitter le pays.

Face à la situation, les organisations de la presse s’organisent. Une cellule réunissant l’ensemble des organisations professionnelles de la presse a été créée suite à la disparition du journaliste Aliou Touré. Et elle continue d’œuvrer malgré son réapparition. « Nous demandons à l’ensemble de la presse de continuer cette synergie d’actions et de se donner la main pour faire aboutir nos revendications les plus légitimes pour une presse libre, indépendante et responsable. Dorénavant, la Cellule de crise mise en place va s’intéresser au cas Birama Touré, pour que toute la lumière soit faite sur cette affaire », a indiqué le 11 avril dernier le Président de la Maison de la Presse, Bandiougou Danté.

Sahel : RSF alerte sur les conditions des journalistes

Dans un rapport rendu public ce lundi 3 avril, Reporters sans frontière interpelle et dénonce les nombreuses suspensions des médias français au Sahel ainsi que les conditions de travail des journalistes.

‘’Couvrir librement les multiples crises du Sahel est de plus en plus difficile pour les journalistes, davantage encore depuis que des militaires ont pris le pouvoir dans plusieurs pays’’ a indiqué Reporters sans frontières dans un rapport publié ce lundi. Au Mali, au Burkina et au Tchad, les militaires ont cherché à contrôler les médias au travers de mesures d’interdiction ou de restriction, voire d’attaques ou d’arrestations arbitraires » ajoute le rapport.

Au Mali, le 17 mars 2022 les autorités ont suspendu toute diffusion de RFI et France 24 après une diffusion par ces médias de reportages selon lesquels l’armée malienne serait impliquée dans des exactions contre des civils.

Le 3 décembre 2022, le Burkina Faso a suspendu à son tour toute diffusion de la radio RFI sur l’étendue du territoire burkinabé. Le 27 mars 2023, la chaîne de télévision française France 24 voit à son tour être suspendue. Cinq jours après cette suspension, Sophie Douce du Monde et Agnès Faivre de Libération ont été expulsées samedi 1er avril. Autant de freins à la liberté de la presse au Sahel qui justifient cette sortie de reporters sans frontières.

Dans son rapport, RSF mentionne aussi la détérioration de la situation financière des médias sous l’effet de la crise et de l’arrêt des subventions des Etats.

Mali – Birama Touré : selon RSF, le journaliste disparu depuis 2016 est « très probablement mort »

Selon une enquête menée par Reporters sans frontières (RSF), le journaliste Birama Touré, porté disparu depuis le 29 janvier 2016 est très probablement mort. RSF qui appelle la justice malienne à poursuivre ses efforts dans cette affaire dit être en mesure d’affirmer que Touré mort dans les locaux de la Sécurité d’Etat des suites des sévices qui lui ont été infligés. RSF assure avoir obtenu de nouveaux témoignages ces derniers mois dont un qui établi avoir vu le corps de Birama Touré enveloppé dans une natte, et placé à l’arrière d’un pickup de couleur blanche, puis transporté en dehors de l’enceinte qui abrite les prisons de la SE. Cette opération assure le témoin de RSF s’est déroulée en présence de Karim Keita, fils de l’ancien président IBK, du général Moussa Diawara, alors patron de la SE, des membres de ce service ainsi que de deux journalistes dont les noms ne sont pas cités et qui sont aujourd’hui décédés. Au moment de sa disparition toujours selon RSF, Touré enquêtait sur deux sujets concernant Karim Keita, le premier portait sur une supposée liaison de ce dernier avec la femme d’un ami et le second sur une affaire de contrats d’armement qui auraient donné lieu à des détournements. En juillet 2021, un juge d’instruction a lancé un mandat d’arrêt contre Karim Keita, aujourd’hui exilé en Cote d’Ivoire, le mandat n’a pas été exécuté par les autorités ivoiriennes.

Liberté de la presse au Mali: Entre inquiétudes et vigilance

Le rapport de Reporters sans frontières (RSF) publié le 25 avril 2018 classe le Mali à la 115ème place sur 180 pays. Ce chiffre illustre une réalité du terrain, il n’est pas facile d’être journaliste au Mali. Arrestations, intimidations, difficultés pour travailler librement sur le terrain, en particulier au nord, ou encore à vivre décemment de sa profession… Les conditions ne sont pas toutes réunies pour faire de la presse un véritable contre-pouvoir. Et, si l’on en  croit ses acteurs, la corporation a bien raison de s’inquiéter. Sans toutefois céder à l’autocensure ou à la peur, les journalistes maliens appellent à être plus attentifs et à combattre les dérives qui remettent en cause la liberté d’informer le public.

Le 24 février 2018, la Maison de la presse du Mali publiait un communiqué dans lequel elle attirait l’attention de l’opinion sur « l’interpellation manu militari de 3 journalistes de MaliActu.net à leur rédaction, le mercredi 21 février 2018 en fin de matinée ». D’après les récits concordants, les journalistes, le rédacteur en chef et deux de ses collaborateurs, ainsi que leur matériel de travail, ont été emmenés par des individus en armes. L’acte que la Maison de la presse a qualifié d’ « enlèvement » a mis toute la profession en émoi. Soupçonnés d’après les déclarations des autorités d’une tentative d’escroquerie sur la personne d’un élu communal, les journalistes ont fini par être relâchés après avoir passé plusieurs jours entre les mains de la Brigade d’investigation judiciaire et de la Brigade des mœurs et être passés devant le procureur du tribunal de première instance de la Commune III. Si Aliou Hasseye et Issa Coulibaly sont aujourd’hui libres de leurs mouvements, Salif Diarra est toujours soumis à un contrôle judiciaire…

Inquiétudes. La procédure contre les journalistes n’a pas fait l’objet de contestation par les acteurs des médias, n’étant toujours pas officiellement classée comme un délit de presse. Ce qui a le plus frappé les esprits, ce sont les conditions de leur interpellation, qui, toujours selon la Maison de la presse, « violent la procédure légale en la matière : aucune convocation ou citation n’ayant été servie ». Cette affaire vient s’ajouter à une liste de plus en plus longue d’attaques contre les professionnels de l’information. Des cas récents de menaces de mort ou d’intimidation après parution d’articles ont été recensés et il n’est plus rare d’entendre des journalistes assurer qu’ils ont été mis en demeure ou « conseillés » de faire attention sur tel ou tel sujet. « Cela s’appelle de la censure », déplore une journaliste, sous couvert d’anonymat. « D’ailleurs, nous finissons par nous-mêmes faire attention à ce que nous disons, à la façon de le dire, non plus seulement du point de vue de l’éthique ou de la déontologie, mais pour couvrir nos arrières ». « On sait qu’on est sur écoute et que nos conversations sur les réseaux sociaux sont suivies. Mais cela ne va pas nous faire taire », assure son confrère, qui reconnait cependant que « c’est pesant. Quand on voit des journalistes molestés en marge de manifestations, par exemple, ce n’est pas facile»…

Le classement RSF où le Mali gagne un point est-il donc erroné ? « Non », répond-on au sein de l’ONG. Les questionnaires remplis dans les différents pays ont été collectés entre fin 2017 et le tout début 2018. Ce qui fait que les récents incidents impliquant des journalistes n’ont pas été pris en compte ». Ils vont du durcissement des conditions de travail des journalistes sur le terrain à des cas de menaces de mort, d’intimidation voire d’emprisonnement. « Les médias maliens sont  soumis à des pressions officielles sur les questions traitant de la sécurité », peut-on lire dans le rapport. Si les cas largement cités encore sont ceux celui de l’assassinat des deux journalistes de Radio France Internationale, dossier dans lequel l’enquête peine toujours à aboutir, ou de Birama Touré du Sphynx, dont la disparition depuis près de quatre ans et demi reste non élucidée, il y est également question du traitement réservé aux deux journalistes auteurs d’une enquête sur les comptes richement garnis de l’Episcopat catholique malien dans des paradis fiscaux. Même si les acteurs ne veulent pas céder à la psychose, force est de constater que les « incidents » se sont multipliés et qu’ils touchent un large spectre de professionnels, qu’ils soient de la presse écrite, de radio, de la télévision ou encore de la presse en ligne.

Traitement de « défaveur ». « Vous les journalistes-là ! »… Cette phrase, maintes fois répétée, dit toute la défiance que beaucoup ont vis-à-vis de la profession. « Il suffit de présenter ton passeport à l’aéroport et que le policier voit ta profession. Tu sens un regain d’intérêt subit pour ta personne », témoigne un journaliste. « On ne peut pas dire qu’on subit des pressions directes, mais le fait est qu’il ne fait pas très bon être journaliste par les temps qui courent dans notre pays. Les choses sont tellement tendues que, quel que soit ce que tu écris, il y aura quelque part quelqu’un qui le prendra pour lui ou contre lui », poursuit-il. « Il y aussi le chantage économique que l’on fait aux organes de presse », confie un patron de presse, qui affirme « il y a de nombreux cas d’organes qui ont perdu leurs abonnements avec la Présidence de la République parce qu’indexés comme étant de l’opposition ». A la Maison de la presse, instance-mère de tous les professionnels de médias du Mali, on reconnait avoir été « approché par des journaux comme le Sphynx ou l’Aube, dont les contrats ont été arrêtés parce qu’ils sont critiques vis-à-vis du pouvoir ». « Ce ne sont pas les seuls », poursuit le patron de presse. Il y a d’ailleurs, selon lui, diverses manières subtiles d’empêcher un journal de faire son travail et de priver les journalistes de leur liberté de parole. C’est là le plus grand danger.

Nombreux sont les témoignages de portes qui se ferment devant la carte de presse dûment présentée ou les sollicitations pour obtenir des informations pourtant normalement ouvertes au public. « C’est comme si on ne voulait pas que le public soit réellement informé ». « Il est normal que les gens aient peur des journalistes », assure M. K. chef de service. Pour notre interlocuteur, « ils (les journalistes, ndlr) sont souvent animés de mauvaises intentions et détournent les propos pour aller dans le sens des thèses qu’ils veulent défendre. Sans compter les nombreux journalistes de Facebook aujourd’hui. Ils prennent une photo, la sortent de son contexte et peuvent lui faire dire n’importe quoi. Quand on voit le nombre de personnes qui les suivent, il y a de quoi être prudent ». Les atteintes aux règles fondamentales de la profession, dont la principale est l’impartialité dans le traitement de l’information, se multiplient. L’arrivée dans la profession de nouveaux acteurs, sans formation journalistique et opérant pour la plupart sur les réseaux sociaux, contribue à ce phénomène, qui n’est cependant pas nouveau. « Nous sommes victimes de nos propres insuffisances. Certains journalistes parfois sont à l’origine des maux dont ils souffrent, eux qui sont prêts à vendre un article à 20 000 francs CFA, et à s’asseoir sur l’éthique et la déontologie », reconnait Dramane Aliou Koné, Président de la Maison de la presse. Mais il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain, plaide-t-il, car la presse est le baromètre de la démocratie et de la liberté des peuples. Au Mali, elle a été comme ailleurs au cœur des grands moments de l’histoire, qu’ils datent des indépendances ou soient plus contemporains. Les « signaux d’alerte » qui se multiplient ne sont donc pas un indicateur positif. L’arrivée dans les prochains jours d’une mission de Reporters sans frontières au Mali est symptomatique de ce mal-être de la profession. Qui ne veut cependant pas céder à « la peur et demeure vigilante ».

Liberté de la presse : 115eme place pour le Mali

 

 

Selon le dernier rapport de Reporters Sans Frontières (RSF) publié mercredi, Le Mali occupe la 115eme place dans le classement mondial 2018 de la liberté de presse. Même si le pays a gagné une place par rapport au classement précédent, il demeure toujours dans la zone rouge.

Tout en indiquant que les atteintes à l’encontre des journalistes ont diminué, RSF  affirme que la liberté de presse reste fragile au Mali. « Plus de quatre ans après l’assassinat des deux journalistes de RFI à Kidal, l’enquête peine à progresser. Depuis la crise de 2013, le nord du pays demeure une zone dangereuse et peu accessible. » Peut-on lire dans le rapport, qui met en avant la prise d’otage de journalistes de l’ORTM en 2014 par un groupe touareg et le meurtre d’un journaliste à Tombouctou en 2015.

A en croire RSF Les médias maliens sont soumis à des pressions officielles sur les questions traitant de la sécurité. « Toute critique de l’armée peut conduire à une arrestation et à une inculpation d’atteinte aux moeurs et de propos démobilisateurs de troupes » poursuit le rapport. La presse malienne jouit d’un grand pluralisme mais  elle souffre, selon le rapport, d’un manque cruel de moyens et peine à s’affranchir des diktats éditoriaux de ses promoteurs.

Par ailleurs RSF déplore l’existence des sujets qui restent tabous et en veut pour preuve les menaces contre deux journalistes d’investigation en juin 2017 pour « avoir révélé l’implication de trois hauts dignitaires de la Conférence épiscopale du Mali dans une affaire d’évasion fiscale. »

Le Mali, avec un score global de 36,15 en 2018 contre 38,27 en 2017 a légèrement progressé avec une différence de -2,12. En 2018, selon le rapport, aucun meurtre de journaliste n’a été enregistré dans le pays.

Pour Alexis Kalembry, Directeur de publication de «  Les Echos », « Juste une place, ce n’est pas trop fameux mais cela reste à saluer parce que depuis longtemps notre classement a baissé surtout à cause des exactions des groupes islamistes. ». A l’en croire, c’est  un bon signe que le Mali n’ait pas régressé même si le pays n’a pas retrouvé son niveau d’il ya cinq ans. De son coté, Youssouf Camara, rédacteur en chef adjoint de « L’indépendant » relativise aussi. « Ce classement n’est pas honorable pour notre pays, mais vu que nous sommes dans une situation de crise, il ya beaucoup de difficultés pour la presse. Le Mali mérite mieux que ça. » A-t-il indiqué.

Le classement mondial de la liberté de la presse concerne 180 pays. Cette année, La Norvège occupe la première place suivie de la Suède et des Pays Bas tandis que la Corée du nord demeure la lanterne rouge. Le Ghana (23eme), la Namibie (26eme) et l’Afrique du Sud (28eme) sont les trois premiers pays au niveau du continent africain.

 

Liberté de la presse : le monde moins sûr pour les journalistes

La condamnation du journaliste camerounais Ahmed Abba à dix ans de prison pour terrorisme vient à point nommé pour confirmer les constats du rapport 2017 de Reporters sans frontières (RSF) : la liberté de la presse est plus que jamais menacée dans le monde.

Publié le 26 avril 2017, le rapport de l’organisation de défense de la liberté de la presse est alarmant. Les journalistes sont dans des situations préoccupantes dans 72 pays sur les 180 classés. La Chine, la Russie, l’Inde, presque tous les pays du Moyen-Orient, d’Asie centrale et d’Amérique centrale, ainsi que les deux tiers des pays d’Afrique, abonnés aux mauvaises places du classement, sont présents à l’appel. Mais RSF s’inquiète particulièrement de la situation dans les grandes démocraties où existe un « risque de grand basculement de la situation de la liberté de la presse ». Sont en recul dans le classement des pays considérés hier comme vertueux, tels les États-Unis (43è, moins 2 places), le Royaume Uni (40è, moins 2 places), ou encore la Nouvelle-Zélande (13è, moins 8 places). La carte du monde dressée par RSF est envahie de rouge (situation difficile) et de noir (très grave), ne laissant en zone verte qu’une cinquantaine de pays, dont la Norvège, 1ère du classement ou le Chili, 33ème, qui perd cependant 2 points.

Afrique, mouton noir Sur le continent africain, la situation est toujours aussi préoccupante. Au Cameroun, le correspondant de Radio France Internationale (RFI) a été condamné le 25 avril à 10 ans d’emprisonnement ainsi qu’à une amende de 55 millions de francs CFA pour avoir été reconnu coupable de « non-dénonciation » et de « blanchiment du produit d’un acte terroriste ». Ahmed Abba avait été arrêté le 30 juillet 2015 en lien avec sa couverture des attaques du groupe terroriste Boko Haram. « L’obsession de la surveillance et le non-respect du secret des sources » est l’une des dérives qui met en danger la liberté de la presse, dénonce l’ONG. Même si l’Érythrée (179è, plus 1 place), habituel dernier du classement, a cédé sa place à la Corée du Nord, l’inquiétude demeure sur le sort de nombreux journalistes, emprisonnés ou menacés. L’Afrique du Nord se trouve également en zone sombre, les journalistes continuant de pâtir des nombreuses restrictions imposées par des États plutôt hostiles à une presse indépendante.

À noter que le Mali se classe à la 116è place, gagnant 6 places par rapport à 2016.

 

Liberté de presse: le Mali gagne 4 places

Reporters sans frontières (RSF) estime que 2014 est l’année d’une régression brutale pour la liberté de l’information. « Les deux tiers des 180 pays figurant au classement mondial de la liberté de la presse 2015 affichent de moins bonnes performances, en valeur absolue, que dans l’édition précédente » indique l’ONG. En 2013, le Mali a perdu 74 places et est passé du 25e au 99e rang. En 2014, il perd 23 places. Selon l’édition 2015 du classement mondial de la liberté de la presse, le Mali a légèrement progressé par rapport à  l’année précédente. De la 122è place, le Mali occupe aujourd’hui le 118è rang. Longtemps présenté comme un bon élève sur le continent en matière de démocratie et de liberté de la presse, le Mali a fortement régressé depuis 2012 à  cause de la situation dans laquelle le pays a sombré. Sur le continent, la Namibie occupe la 17e place, le Ghana(22e), le Cap-Vert(36e), l’Afrique du Sud(39e), le Botswana(42e), le Burkina Faso(46e), le Niger(47e), Sénégal(71e), le Togo(80e), la Côte d’Ivoire(86e), la République centrafricaine(110e), l’Algérie (119e) Au niveau international, La Finlande occupe la première place depuis cinq ans, suivie de la Norvège et du Danemark. Le Turkménistan, en Corée du Nord et en Erythrée occupent les dernières places. Outil de référence, le classement mondial de la liberté de la presse de RSF s’articule autour de sept indicateurs à  savoir: le niveau des exactions, l’étendue du pluralisme, l’indépendance des médias, l’environnement et l’autocensure, le cadre légal, la transparence et les infrastructures.

Liberté de la presse : RSF au secours de trois journalistes camerounais

Au Cameroun, RSF a du pain sur la planche quant à  la violation des droits des journalistes au Cameroun. l’organisation de défense des journalistes, revient à  charge sur la libération des journalistes inculpés par les juridictions camerounaises dans la réalisation de leur mission d’information. En effet, depuis fin octobre, ils sont inculpés par un tribunal militaire pour ne pas avoir révélé leurs sources, après avoir enquêté sur le groupe Boko Haram. RSF a donc renouvelé son appel au gouvernement à  cesser contre eux toutes poursuites. Il s’agit de Felix Ebole Bola du journal Mutations, de Rodrigue Tongué, secrétaire général de la presse camerounaise, et d’un ancien journaliste, actuellement professeur à  l’ESSTIC, l’école des sciences de l’information : «C’’est un exemple vraiment criant de l’abus des autorités camerounaises envers les journalistes. Le fait que les journalistes soient convoqués devant un tribunal militaire non seulement pour révéler leurs sources mais pour avoir en fin de compte été professionnels et appelé les autorités pour vérifier une information. Et là , elle se retourne contre eux puisqu’ils se retrouvent inculpés pour avoir des informations, qu’ils n’ont par la suite pas publiées, puisqu’ils manquaient de confirmations», a confié Cléa Kahn-Sriber, responsable Afrique de RSF sur les antennes de RFI. Un tel acharnement contre les journalistes est monnaie courante dans ce pays. Des hommes et des femmes bravent le danger auquel est exposé la profession , et sont ensuite arrêtés et jetés en prison pour avoir faire leur travail. « (…) ce procès s’ajoute à  la détention depuis plusieurs mois maintenant, de deux journalistes qui sont incarcérés pour des faits liés à  des procès en diffamation, il y en a un qui est en prison depuis neuf mois. La semaine passée, quatre journalistes ont été suspendus par le Conseil national de la communication, ainsi qu’un journal interdit de publication, la situation ne semble pas du tout s’améliorer, le climat continue d’être très tendu pour la presse », a encore affirmé la responsable Afrique de RSF.

Mali-Liberté de presse : la dégringolade !

Longtemps présenté comme un bon élève sur le continent en matière de démocratie et de liberté de la presse, le Mali a connu la plus forte chute au niveau mondial selon le dernier classement de RSF. Il a donc perdu 74 places et occupe le 99ème rang. Cette chute est due à  la situation dans laquelle le pays a sombré en 2012. Il s’agit du putsch militaire du 22 marsà  Bamako qui a précipité la prise du nord du pays par les islamistes. Cette situation a exposé les médias à  la censure et aux exactions. De nombreuses radios du Nord ont alors interrompu leurs programmes tandis que plusieurs journalistes, maliens ou étrangers, ont été agressés dans la capitale. Parlant des prédateurs de la liberté d’information dans le monde, le secrétaire général de Reporters sans frontières Christophe Deloire a déclaré que “ces prédateurs de la liberté de l’information sont responsables des pires exactions contre les médias et leurs représentants. Leurs actions sont de plus en plus efficaces : 2012 a été une année historiquement violente pour les acteurs de l’information, avec un nombre record de journalistes tués”.La Journée mondiale de la liberté de la presse, instaurée à  l’initiative de Reporters sans frontières, doit être l’occasion de rendre hommage à  tous les journalistes, professionnels et amateurs, qui payent leur engagement de leur vie, leur intégrité physique ou leur liberté, et de dénoncer l’impunité dont bénéficient ces prédateurs.” Pour l’ONG, les agressions et assassinats de journalistes se soldent généralement par une impunité totale des responsables. C’’est pour les prédateurs un encouragement à  poursuivre les violations des droits de l’homme et de la liberté d’information. Par ailleurs, RSF dénonce le silence coupable de la communauté internationale et l’appelle à  ne plus se cacher derrière les intérêts économiques et géopolitiques. Impunité malgré l’existence des mesures de protection Selon RSF, la persistance d’un haut niveau d’impunité ne s’explique pas par l’existence d’un vide juridique. Des normes et des mécanismes existent pour protéger les journalistes dans l’exercice de leur profession. La protection des journalistes et autres acteurs médiatiques incombe en premier lieu aux à‰tats comme le rappelle la résolution 1738 relative à  la sécurité des journalistes, adoptée par le Conseil de sécurité des Nations Unies en 2006. Pourtant, les Etats sont trop souvent défaillants, soit par manque de volonté politique de réprimer de telles exactions, soit parce que leur appareil judiciaire est inexistant ou affaibli, soit encore parce que les autorités sont responsables de ces exactions. Au niveau international, la protection juridique des journalistes est également garantie par la Déclaration universelle des droits de l’homme, le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, les Conventions de Genève entre autres textes. A cela s’ajoute la récente publication des Nations unies du Plan d’Action sur la sécurité des journalistes et la lutte contre l’impunité. Précisons qu’au Mali, des exactions ont été relevées par RSF avant l’intervention militaire de janvier 2013.

Saouti Haidara, doyen de la presse, tabassé par des hommes encagoulés

Après avoir été arrêté jeudi 12 juillet au soir, à  ses bureaux de l’ACI aux environs de 21h, Saouti Labass Haidara, doyen de la presse et directeur du journal L’Indépendant, a été emmené avec brutalité par des hommes encagoulés. « Ils sont venus le chercher au bureau. Ils ont tiré en l’air pour intimider le personnel et brutalisé notre patron », raconte un journaliste. C’était vers 21h30. Ils ont ensuite emmené Saouti Haidara sur la route Sénou vers l’aéroport. Après avoir été battu par ces individus mal intentionnés, l’homme qui a pu être suivi par ses collaborateurs, a été relâché 4h après et transporté à  la clinique mère-enfant du Luxembourg.  » Nous y avons passé toute la nuit et ils lui ont cassé une main ! », précise un journaliste de la rédaction. On ignore pour le moment le motif de cet acte brutal. C’est un comble ! Des violations de plus en plus grave à  la liberté de la presse au Mali perdurent désormais . Depuis, le début de la crise politique, de nombreux journalistes ont subi les foudres des militaires. Birama Fall du « Prétoire » a lui été interpellé par la Sécurité d’Etat tout comme Chahana Takiou du « 22 Septembre ». Abderahmane Keita de l’Aurora a été tabassé il y a une semaine par des hommes. Citons aussi le cas d’Abdoulaye Barry d’Africable, recherché par les militaires pour avoir voulu diffuser une interview sur la chaà®ne panafricaine. Indignation générale Aujourd’hui, c’est l’indignation généale après l’agression du doyen de la presse. Saouti Haidara souffre de plusieurs contusions et d’une fracture de la main. Le président de l’Union nationale des journalistes du Mali (UNAJOM), Ibrahim Famakan Coulibaly et celui de la maison de la presse de ce pays, Makan Koné, ont « condamné » cet acte. M. Koné a annoncé « la tenue d’une Assemblée générale dès ce vendredi matin à  8 heures (heure locale) à  la Maison de la presse, qui sera suivie d’une marche de protestation contre cet enlèvement et les précédents ». M. Koné a aussi annoncé « la suspension de toutes les publications au Mali à  partir de lundi prochain, toujours dans le cadre de la protestation ». Pour sa part, le président de l’UNAJOM a « appelé le gouvernement malien à  prendre des mesures et dispositions urgentes afin qu’on arrête les enlèvements des journalistes. Celui-ci a précisé que ce qui est en cours inquiétant et que le Mali n’est pas habitué à  cela ». L’organisation de défense des journalistes Reporters sans frontières (RSF) s’était inquiétée en mai des violations de la liberté de la presse au Mali depuis le coup d’Etat militaire du 22 mars, qui a accéléré la chute du nord du pays aux mains de groupes armés.

Mali 25ème mondial pour la liberté de la presse. Peut mieux faire!

Chaque année, RSF classe tous les pays du monde selon les efforts qu’ils font pour garantir la liberté de la presse et des médias. Le rapport 2011-2012 est paru ce 25 janvier et il contient une bonne surprise pour les autorités maliennes. Notre pays y est en effet classé 25ème, devant des pays comme l’Australie(30ème) ou encore la France (38ème). La palme sur le continent revient au Cap-vert qui est à  la 9ème place. De nombreux pays africains ont également progressé dans ce classement. Reporters sans frontière applaudit le Niger, 29ème, qui «effectue la plus forte progression mondiale avec un bond de 75 places». Dans ce pays, la presse a beaucoup bénéficié d’une «législation favorable. Les violations ont presque disparu» nous dit RSF. La Mauritanie, dont les avancées sont également saluées se place au 67ème rang. En 2011, les différents foyers de tension générés, pour la plupart, par le Printemps arabe, ont compliqué le travail des journalistes. Nombre d’entre eux se sont retrouvés en prison ou ont été blessés, voir tués dans l’exercice de leur profession. Des pays comme le Rwanda, 156ème, la Côte d’Ivoire, 159ème ont fortement régressé, le premier à  cause de mesures de surveillance accrue de la presse, le second en raison de la crise post-électorales de 2010-2011. La Chine et l’Iran, respectivement à  la 174ème et la 175ème places, la Somalie164ème, le Soudan 170e et l’Erythrée 179e se retrouvent dans le peloton de queue de ce classement. Pour RSF, la tendance générale sur le continent est largement positive, puisqu’en 2011, davantage de pays africains se trouvent dans le top 50, à  savoir 9 d’entre eux contre 7 l’an passé. Avec l’ouverture de l’espace audio-visuel marquée en décembre dernier par l’ouverture d’une seconde chaà®ne nationale, le Mali progresse dans les acquis de la liberté de la presse. Mais l’arbre ne doit pas cacher la forêt. Les médias souffrent encore de maux que sont une mauvaise organisation du secteur, des conditions salariales bien souvent déplorables et une surveillance, qui existe bel et bien, même si elle essaie d’être la plus discrète possible. Les journalistes maliens « se livrent à  l’autocensure, parce qu’ils ont peur des représailles »nous confie un confrère qui ajoute que «quand on dépend de la publicité étatique pour payer les salaires», on ne peut pas dire qu’on est indépendant. l’actualité récente porte à  croire qu’il reste du chemin à  parcourir. En effet, pas plus tard que ce lundi 23 janvier, le fondateur de la Radio Klédu l’une des premières radios privées du Mali, a été entendu pendant quelques heures par le procureur de Kati. Motif : une des émissions diffusées par la chaà®ne intitulée «TIYEN KA FO, JAMANA KA DJà”» (littéralement « que la vérité soit afin que le pays se construise » et dont le principe est la libre antenne sur un sujet d’actualité a « offensé le chef de l’Etat »Â….

Côte d’ivoire : RSF interpelle les deux finalistes sur les dérives de la presse partisane

L`organisation leur demande de veiller à  ce que la presse qui les soutient respecte les règles d`éthique et de déontologie et ne se rende pas coupable d`insultes, de dénonciations calomnieuses, voire d`appels à  la haine. Elle leur demande également de prendre des engagements pour, s`ils sont élus à  la présidence, garantir la liberté de la presse et le pluralisme de l`information, notamment en libéralisant l`audiovisuel. Texte Intégral Reporters sans frontières, organisation internationale de défense de la liberté de la presse, souhaite attirer votre attention sur le rôle de la presse privée pendant les jours à  venir et sur les réformes qui devraient occuper le futur chef de l`Etat dans le secteur des médias. La campagne pour le second tour de l`élection présidentielle risque de donner lieu à  de vifs échanges, dans la presse écrite privée notamment. Comme je l`ai rappelé lors de mon séjour dans la capitale ivoirienne la semaine passée, il est normal que certains titres soutiennent un candidat, mais ceci doit se faire dans le respect des règles d`éthique et de déontologie et sans dénigrement systématique de son adversaire. Si nous en appelons en premier lieu à  la responsabilité des directeurs de publication pour prévenir tout dérapage, nous attirons également l`attention du responsable politique que vous êtes sur le rôle positif que vous pouvez jouer en apaisant les esprits. Aussi, nous vous demandons de vous poser en garant d`une presse libre mais aussi respectueuse de la diversité des opinions. En effectuant plusieurs missions en Côte d`Ivoire, en consacrant différents rapports à  la presse ivoirienne, et en procédant actuellement au monitoring des médias pendant la période électorale, Reporters sans frontières a prouvé, depuis des années, sa volonté de suivre et d`accompagner la presse de votre pays. Notre organisation formule ici le souhait de poursuivre ce travail après l`élection, notamment avec celui qui sera sorti vainqueur du scrutin. Le futur chef de l`Etat devra être le garant d`un respect scrupuleux de la liberté de la presse. Il devra également promouvoir le pluralisme de l`information en favorisant la libéralisation de l`audiovisuel, notamment de la télévision. Une fois cette libéralisation adoptée, l`attribution des chaà®nes et des fréquences devra alors se faire à  des tarifs qui permettent aux radios et aux télévisions les plus modestes, de type communautaire par exemple, de voir le jour. Pour l`ensemble des réformes qui pourront être mises en œuvre dans le secteur de la presse, notre organisation restera à  l`entière disposition des futures autorités pour une ample coopération technique. Je vous prie d`agréer l`expression de ma très haute considération. Jean-François Julliard Secrétaire général

Liberté de la presse : 5 pays africains, dont le Mali, font office de bons élèves

Liberté de la presse en Afrique La journée mondiale de la liberté de la presse a été initiée par les nations unies en 1993. C’’était deux ans après la déclaration de Windhoek, la capitale namibienne, sur la promotion de médias indépendants et pluralistes, notamment le 3 mai 1991.Le thème choisi cette année est « la liberté d’information, le droit de savoir. » RSF a dressé une liste de quarante prédateurs de la liberté de la presse. Parmi ce nombre, huit se trouvent sur le continent africain. Les pays o๠la liberté de la presse se trouve entravée sont généralement ceux de l’Afrique subsaharienne. Il s’agit notamment de à‰rythrée, de la Gambie, du Nigeria, du Rwanda, de la Somalie, du Swaziland, du Zimbabwe et de la Guinée équatoriale. Le directeur Afrique de RSF, Ambroise Pierre rappelle que 2009 a été une année très difficile pour les journalistes du contient. 5 bons élèves en Afrique Cependant, certains pays restent de bons élèves en matière de liberté de presse. Ainsi parmi les 50 pays les plus respectueux de la liberté de la presse, cinq sont du continent africain. Ce sont entre autres : Le Mali, le Ghana, l’Afrique du sud, la Namibie et le Cap vert. Néanmoins, ce chiffre reste encore très faible quand on assiste quotidiennement aux condamnations arbitraires de milliers de journalistes. Et malgré les mises en garde de la communauté internationale, de nombreux pays continuent de mener la vie dure aux journalistes, le bilan reste alarmant chaque année qui passe. La majeure partie de ces pays sont selon Ambroise Pierre, ceux o๠règnent l’insécurité, l’intimidation, la guerre, etc. ce sont le Nigéria, le Zimbabwe, la république démocratique du Congo, le Rwanda, l’Ouganda… Toujours selon le rapport de Reporters sans frontières, les présidents Ben Ali de la Tunisie, Robert Mugabe du Zimbabwe et Yaya Jammeh de la Gambie, font partie des plus extrémistes en matière de répression de journalistes. Des chiffres alarmants Le secrétaire général des nations unies Ban Ki-Moon, rappelle qu’à  travers le monde, « des gouvernements et d’autres détenteurs de pouvoir trouvent de nombreux moyens d’entraver la liberté de la presse. » l’organisation des nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) indique que 77 journalistes ont été assassinés dans le monde en 2009. Pour le cas de l’Afrique, le Nigeria reste le pays o๠le métier de journaliste semble de plus en plus dure à  exercer. En moins d’une année, quatre journalistes nigérians se sont fait tuer dans des circonstances assez peu claires. Certains se sont même fait abattre à  leurs domiciles, triste scénario pour un continent en quête perpétuelle de repères et de lendemains meilleurs.

« La liberté d’information, le droit de savoir », c’est la Journée mondiale de la liberté de la presse

«La liberté d’information, le droit de savoir», c’est le thème choisi cette année. A l’occasion de cette journée, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a rappelé qu’à  travers le monde, «des gouvernements et d’autres détenteurs de pouvoir trouvent de nombreux moyens d’entraver» la liberté de la presse. Selon l’Unesco, 77 journalistes ont été assassinés l’année dernière. « 40 prédateurs contre la liberté de la presse » l’association Reporters sans frontières a dressé une liste de quarante «prédateurs de la liberté de la presse». Ce sont des responsables politiques ou religieux ou encore des groupes armés : les cartels de la drogue au Mexique ou les groupes armés en Colombie, les organisations mafieuses en Italie ; C’’est aussi Than Shwe, chef de la junte en Birmanie, Vladimir Poutine en Russie, les plus hautes autorités en Iran ou encore le président Ben Ali en Tunisie. Parmi ces «prédateurs», le chef des talibans de l’Afghanistan et du Pakistan, le mollah Omar. L’occasion de rappeler que deux journalistes français de la chaà®ne de télévision France 3 sont toujours détenus en otage en Afghanistan. Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier ont été enlevés par un groupe taliban le 30 décembre dernier à  l’est du pays, en compagnie de leur chauffeur et de leur traducteur. Sur le continent Africain, un bilan contrasté Concernant le continent africain, la situation est très contrastée entre pays vertueux et pays o๠sévissent les «prédateurs» pointés par Reporters sans frontières qui a relevé huit noms en Afrique subsaharienne. Les prédateurs exercent leur répression en Erythrée, Gambie, Guinée équatoriale, Nigeria, Rwanda, Somalie, Swaziland et Zimbabwe. L’année 2009 a été très difficile pour les journalistes en Afrique comme le rappelle Ambroise Pierre, responsable Afrique à  RSF. L’état des lieux dressé par Ambroise Pierre, responsable Afrique à  RSF : « Evidemment, on ne peut pas faire de généralités. Le Mali n’est pas le Cameroun et le Cameroun n’est pas la Somalie. Cinq pays africains font partie des 50 pays les plus respectueux de la liberté de la presse : le Mali, le Ghana, le Cap Vert, l’Afrique du Sud et la Namibie. De l’autre côté du classement, il y a des pays qui, année après année, continuent de mener la vie dure aux journalistes, des pays o๠règne l’insécurité, o๠règne l’intimidation ; ce sont le Nigeria, la RDC, le Zimbabwe et bien d’autres » Le Nigeria est donc un pays o๠le métier de journaliste semble devenu bien difficile à  exercer. Au Nigeria, c’est presque toujours le même scénario, un ou plusieurs articles déplaisants, et c’est un journaliste qui est tué, sans qu’aucune véritable enquête n’ait jamais abouti. Le Syndicat des journalistes vient d’alerter les autorités concernant des menaces de mort portées contre 4 journalistes de médias privés dont les écrits auraient précipité le limogeage du président de la Commission nationale électorale indépendante. En moins d’une année, quatre journalistes ont été abattus, dans des circonstances liées à  l’exercice de leur profession : en septembre dernier, le rédacteur en chef adjoint du quotidien The Guardian, Bayo Ohu, avait été abattu à  son domicile alors qu’il travaillait sur des dossiers compromettants pour certaines personnalités de l’Etat. Son téléphone et son ordinateur ont été emportés par les assassins. Plus récemment, au cours du même weekend du 24 avril, un journaliste à  Lagos a été tué par balles à  son domicile tandis que deux autres ont été lynchés par une foule en colère lors d’émeutes intercommunautaires près de Jos, dans l’Etat de Plateau. A ce jour, la police n’a pas encore réussi à  élucider les mobiles réels des meurtres et l’enquête suit son cours. L’Union des journalistes du Nigeria veut dès lors prendre les devants pour éviter que les mêmes causes ne produisent les mêmes effets. Le syndicat lance alors une alerte préventive. Les journalistes concernés ont reçu des menaces directes de mort. Ils sont accusés d’avoir écrit des articles à  l’origine du limogeage mercredi 28 avril, du chef de la Commission électorale, Maurice Iwu. l’Union des journalistes a donc alerté les autorités. L’enquête de Human Rights Watch Pour Maria Burnett, qui a participé à  l’enquête de HRW, ces atteintes à  la liberté de la presse seraient organisées au plus haut niveau de l’Etat Autre grand pays anglophone pointé par une organisation de défense des droits de l’homme pour les entraves mises à  la liberté d’informer, l’Ouganda. L’association Human Rights Watch dénonce les campagnes d’intimidation des médias en province. Côté Afrique francophone, au Rwanda, la situation des journalistes, déjà  difficile, s’est aggravée en 2009-2010. Ambroise Pierre, de Reporters sans frontières, rappelle que le contexte électoral incite le pouvoir à  compliquer encore le travail des journalistes. «A l’approche de l’élection, les pouvoirs qui ne souhaitent pas être contestés, font en sorte de museler les voix indépendantes» … Au Rwanda, la liberté de la presse était déjà  dans un mauvais état. Il y a évidemment des médias proches du pouvoir qui peuvent s’exprimer relativement librement mais pour ce qui est des journalistes et des médias indépendants, C’’est vraiment extrêmement difficileÂ