COFOP : Derrière les démissions, une bataille de positionnement

Plusieurs associations et partis politiques ont annoncé le 6 février leur démission de la Coalition des forces patriotiques (COFOP), sur fond d’incompréhensions internes et de divergences de positionnements.

Elles sont au total 7 organisations membres de la coalition, dont 2 partis politiques (Parti UNION et Parti démocratique du peuple malien PDPM) et 5 associations (Siguida Tagne, Association Sikidja, AMJP, APAS et AFVAM) à avoir claqué la porte de la COFOP pour « signaler notre désaccord profond et notre refus de participer à une gouvernance qui ne respecte pas les principes qui nous ont unis au départ ».

« Cette décision découle du constat que les principes fondamentaux qui guident notre Coalition, tels que le respect des textes et des règles démocratiques, ont été compromis. Nous regrettons profondément de constater une violation flagrante de la règle de prise de la présidence tournante, établie à un an, qui n’a pas été respectée, le Président en place ayant maintenu sa position pendant cinq ans sans renouvellement », indiquent les démissionnaires.

Ils dénoncent également « l’attitude paternaliste » du  Président de la Coalition qui, selon eux, a contribué à une atmosphère incompatible avec les valeurs démocratiques de la COFOP et sapé la confiance au sein de la Coalition, «  compromettant ainsi notre capacité à œuvrer pour le bien de notre pratique républicaine ».

Divergences de fond

Selon les explications du Président de la COFOP, que nous avons contacté, les membres démissionnaires de la Coalition menaient depuis plusieurs mois des activités contraires au positionnement de la COFOP. « Ils ont appelé à voter non au référendum et ont participé à tous les meetings des opposants alors que la COFOP était pour le « oui ». Nous les avons rappelés à l’ordre mais ils ont refusé. Donc, à l’Assemblée générale, il a été demandé au bureau rentrant de les sanctionner, car ils nuisaient aux actions de la COFOP », précise le Dr. Abdoulaye Amadou Sy.

À l’en croire, en violation de l’article 7 des statuts de la COFOP,  les 7 organisations ont adhéré au Front Uni pour le Mali (FUMA) créé en novembre dernier et dont Mamadou Traoré, Président du parti UNION  et ancien candidat à la présidentielle de 2018, est le coordinateur.

« L’article 7 stipule que nul parti politique ou association ne peut adhérer à un autre regroupement de partis politiques ou d’associations dont les buts sont contraires à ceux de la Coalition des Forces patriotiques. Or le FUMA est un regroupement de l’opposition et la COFOP a signé un accord de partenariat avec le M5-RFP et soutient les actions du pouvoir actuel. À partir de ce moment, deux options s’offraient à eux. Soit ils partaient d’eux-mêmes, soit ils se faisaient exclure », avance le Dr Sy.

Quant à la violation de la règle de prise de la présidence tournante dont il est accusé, l’ancien ministre des Transports et des travaux publics affirme que cette règle n’a jamais existé dans les statuts de la Coalition.

« Il n’est pas écrit dans nos statuts que la présidence est tournante. Les statuts disent simplement que le mandat est d’une année renouvelable. Chaque année, le bureau est refait. Ils se sont présentés à chaque fois mais ils n’ont pas été élus. Ils veulent avoir la présidence de la COFOP pour l’amener à l’opposition ».

Coalition affaiblie ?

Alliance politique d’envergure à ses débuts, issue des entrailles de l’ex-majorité présidentielle sous IBK, la COFOP a enregistré de par le passé les départs de certains grands partis politiques, à l’instar de la Codem et du parti SADI.

Composée depuis de 24 partis politiques et associations,  elle se retrouve désormais avec 17 organisations membres suite aux nouvelles démissions, ce qui pourrait porter un coup fatal à la coalition.

Mais pour son Président, cela ne sera pas le cas. « C’est du pain béni pour la COFOP. Ceux qui partent n’apportent rien à la Coalition. Cela clarifie plutôt notre position. C’est en fait la partie molle qui vient de se détacher du regroupement », clame-t-il.

SADI : La possible dissolution, une épée de Damoclès pour les partis

Le part SADI d’Oumar Mariko est assignée en justice aux fins de sa dissolution. Une procédure qui inquiète les acteurs politiques.

Les débats de fond portant sur la requête pour dissolution du parti SADI introduite par le contentieux de l’État devrait débuter le 19 février. Prévu pour le 8 janvier dernier devant le Tribunal de Grande instance de la Commune I du District de Bamako, le procès avait d’abord été renvoyé pour le 12 février, avant ce nouveau renvoi. Si le premier renvoi était demandé par la partie défenderesse, les avocats du parti, pour connaître le dossier, le second renvoi pour le 19 février prochain est motivé par la non communication de certaines pièces. Selon le collège des avocats du parti, à part l’assignation en justice, aucune autre pièce du dossier ne lui a encore été communiquée. Ainsi, à la demande du tribunal, le Contentieux de l’État doit apporter trois autres pièces, les Statuts et règlement du parti SADI, le Statut modifié et la Charte des partis politiques du Mali. Pour beaucoup d’observateurs, les déclarations hostiles d’Oumar Mariko, Président du parti, en exil depuis 2022, sont la cause de cette assignation. Très critique à l’égard des autorités de la Transition, il n’hésite pas lors d’interviews accordées à des médias étrangers à tancer leur politique et leurs décisions. Si le PSDA, parti d’Ismaël Sacko, également en exil, a été dissous en juin dernier, ainsi que des associations de la société civile, c’est la première fois qu’une formation politique d’envergure se trouve dans cette situation. « Ce n’est pas un bon message, ni pour la liberté d’expression, ni pour les partis politiques. Nous nous sommes battus pour le pluralisme, nous nous sommes battus pour la démocratie, nous devons faire en sorte qu’aux questions politiques il y ait des réponses politiques. Nous ne pouvons accepter que des situations au sein des partis soient judiciarisées. Cela restreint les libertés et crée une épée de Damoclès. Ce n’est pas bon pour un pays qui traverse aujourd’hui une telle crise », s’inquiétait Yaya Sangaré, Secrétaire général de l’ADEMA, dans nos colonnes le 17 janvier. Certains estiment le soutien de la classe politique sur cette affaire assez timide. Une position attentiste qui pourrait coûter cher, affirme un analyste qui a requis l’anonymat. Hamidou Doumbia, Secrétaire politique du parti Yelema, sur ses pages officielles a attiré l’attention. « Les partis politiques n’auront que leurs yeux pour pleurer lorsqu’ils vont entendre à la télévision un communiqué répétant trois fois la dissolution des partis politiques. Ce jour-là nous ne serons que les victimes de notre cupidité et de notre manque de courage », a-t-il écrit le 5 février.

SADI : vers la dissolution du parti d’Oumar Mariko

Le parti SADI a reçu hier jeudi une assignation en justice aux fins de sa dissolution. L’audience est fixée au 8 janvier 2024. Cette décision fait suite à la requête du contentieux général de l’Etat mettant en cause les récentes déclarations du président du parti Dr Oumar Mariko notamment sur Kidal. Après l’entrée de l’armée dans la ville le 14 novembre dernier, Oumar Mariko en exil depuis avril 2022, a assuré que la situation à Kidal ne mérite ni réjouissance ni fierté. Sur son compte X, il ajoute, « le carnage à Kidal nous éloigne de l’unité et de la stabilité ». Dans un récent communiqué, il a évoqué les insurrections passées comme des réactions légitimes contre un système politique corrompu. Bien avant la prise de Kidal, Oumar Mariko a multiplié les sorties dénonçant l’offensive des FAMa. Il a même adressé des lettres au président Russe Vladimir Poutine et à celui de la Turquie, Recep Tayip Erdogan pour leur demander de cesser tout soutien aux autorités maliennes, pour la Turquie notamment, il a évoqué la vente des drones.

Oumar Mariko, interpellé en décembre 2021 a été emprisonné pour injure publique contre le Premier ministre, Choguel Maïga.  Cette figure de l’opposition fait l’objet d’une nouvelle procédure depuis avril 2022, après avoir accusé l’armée d’exactions à Moura. Une affaire qui a poussé Oumar Mariko à disparaître. Aujourd’hui, son avenir politique semble très assombri et son retour au pays encore plus. La très probable dissolution du SADI intervient après celle du parti PSDA en juin dernier, pour les prises de position très hostile de son président Ismaël Sacko, également en exil. Le gouvernement a déjà annoncé ce mois-ci la dissolution de l’observatoire pour les Elections et la Bonne Gouvernance au Mali du Dr Ibrahim Sangho.

Paix et cohésion sociale : des partis politiques lancent un appel

26 partis politiques ont lancé un appel pour la paix et la stabilité au Mali. À l’initiative de l’URD, ces formations politiques se sont réunies les 13 et 15 septembre au Palais de la Culture pour formaliser le contenu de ce document. Dans le texte, signé le 18 septembre, les partis condamnent de la manière la plus ferme les meurtres et autres actes criminels commis à l’encontre des populations civiles innocentes et de leurs biens. Ils encouragent le gouvernement à prendre toutes ses responsabilités avec fermeté pour défendre l’unité, l’intégrité territoriale, la paix et la stabilité dans le pays, dénoncent le mutisme persistant et incompréhensible des défenseurs des droits de l’Homme, des États démocratiques, des organisations sous-régionales et régionales et rappellent que l’intégrité territoriale et la souveraineté du Mali sur l’ensemble de son territoire ne sont pas négociables. Les partis signataires sont entre autres l’URD, l’ADP-Maliba, l’ADEMA-PASJ et des partis mineurs. De nombreux partis d’envergure n’ont pas signé, notamment SADI, la CODEM ou encore le PARENA, dont les responsables assurent que la déclaration leur est parvenue en retard et qu’ils prendront le temps de l’étudier avant d’apposer une éventuelle signature. Le parti Yelema s’est refusé à tout commentaire. Le MPR, parti du Premier ministre Choguel Kokalla Maiga, a fait savoir qu’il n’avait pas besoin de signer un document pour montrer son soutien à la Transition.

SADI : un positionnement politique qui interroge

Le parti Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance (SADI) a encaissé le 17 janvier dernier la démission collective de 60 de ses membres, reprochant à la formation d’Oumar Mariko de « s’opposer à l’essence même de leur lutte ». Ils ne sont pas les seuls à s’interroger sur l’orientation politique de leur désormais ancien parti. Alors qu’on le reconnaît pour ses positions anti-impérialistes et souverainistes, beaucoup de Maliens attendent plus de SADI dans la crise politique malienne.

« Un lynchage médiatique ». C’est à cela que résume le Secrétaire politique national du SADI la démission collective d’une soixantaine de ses membres, dont la quasi-totalité vient de la Commune I du District de Bamako, plus un élu communal de la région de Dioïla et le Secrétaire administratif de la coordination du parti à Koulikoro. Il explique que ce sont des camarades politiques d’Allaye Bocoum, démissionnaire de SADI et aujourd’hui grand soutien du Premier ministre Choguel Kokalla Maïga. « C’est un comité qui est mort depuis longtemps et qui vient essentiellement d’un seul quartier. Il n’y a aucun cadre du parti dedans. Le but, c’est de faire un lynchage médiatique. Mais le parti n’a pas voulu en faire un événement », minimise Babarou Bocoum.

Il poursuit en disant que cette démission collective intervient alors que le Parti est en train de renouveler ses instances et que le comité démissionnaire allait de toute façon être remanié, d’où l’objet de ses agissements. « Le renouvellement du comité démissionnaire était prévu à la fin de ce mois. Des instructions avaient été données et ils savaient très bien ce qui allait en découler. Donc ils en ont profité pour faire une liste et aller chercher des gens qui n’ont jamais participé à une réunion du parti depuis cinq ou six ans ».

« Incohérence politique »

Les démissionnaires du 17 janvier dernier accusent SADI de « braquage systématique contre toutes les propositions faites », voire de celles pour lesquelles « ils se sont battus », faisant « perdre à leurs yeux toute cohérence » au parti. Et ils ne sont pas les seuls à penser ainsi. « Au lieu qu’on se demande pourquoi SADI ne soutient pas la nouvelle dynamique, qui va dans le sens de sa lutte, pourquoi ne pas demander à ceux qui se font passer aujourd’hui pour de vrais combattants de l’impérialisme pour quelles raisons ils n’ont pas associé SADI à la démarche », reformule Babarou Bocoum.

Il poursuit en expliquant que lors de la formation des différents gouvernements depuis le coup d’État du 18 août 2020, le parti d’Oumar Mariko a été invité à proposer des noms, mais que seul le second gouvernement éphémère de Moctar Ouane avait pris le soin de garder l’un des leurs. Ce fut aussi le cas lors de la mise en place du Conseil national de la transition (CNT), dont aucun membre du parti n’est membre. « SADI a toujours fourni des noms mais n’a pas été entendu. On n’a aucune raison de combattre cette transition. Pour nous, les enjeux, ce sont les élections», précise Babarou Bocoum.

Pour lui, l’orientation actuelle de la transition correspond aux idéaux du parti, mais à quelques différences près, et de taille. SADI pense que la démarche utilisée par les autorités de la transition n’est pas dans l’intérêt du Mali, car elle consiste plutôt à isoler le pays. « Nos idéaux ne sont pas opposés à la communauté internationale et le parti n’a pas été créé pour s’opposer à un pays. Mais c’est une démarche qui consiste à donner au Mali la souveraineté dans le respect mutuel de nos engagements internationaux », explique Babarou Bocoum. Parlant de la présence française au Mali, SADI pense qu’il faudrait juste « défaire »l’accord de défense qui lie les deux pays, en lieu et place « des discours ronflants ». Une position que semble partager le Président du parti, même si ce dernier garde le silence. Placé sous mandat de dépôt le 7 décembre 2021 pour des « propos injurieux », Oumar Mariko a obtenu la liberté provisoire moins d’un mois après, le 4 janvier 2022. Son jugement est prévu pour le 15 février 2022.

Mali – Oumar Mariko : en liberté provisoire en attendant son jugement

Placé sous mandat de dépôt depuis le 7 décembre 2020, Dr Oumar Mariko, président du parti SADI a été mis en liberté provisoire en attendant son jugement prévu pour le 15 février 2022. L’un de ses avocats Me Mamadou Ismael Konaté, ancien ministre de la Justice s’est félicité de cette décision sur les réseaux sociaux saluant une « juge à l’écoute, un parquet attentif et des confrères engagés et volontaires pour une justice des hommes, libre et indépendante ». Il est reproché à Oumar Mariko des faits d’injures contre le Premier ministre Choguel Maïga « par le biais d’un système d’information et de communication. ». Son co-accusé, Bakary Camara, poursuivi pour avoir diffusé ces propos sur les réseaux sociaux a aussi été mis en liberté provisoire.

Dr Oumar Mariko : « Les marches et meetings permettent de stabiliser le pays »

Le vendredi 16 novembre, une marche initiée par l’opposition malienne, à travers le Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD) et la Coalition des forces patriotiques (COFOP), a été violemment dispersée par les forces de l’ordre devant la Bourse du travail de Bamako. Des blessés ont été déplorés dont un député SADI. L’Honorable Oumar Mariko, Président du parti, livre à Journal du Mali ses sentiments sur la situation politique actuelle et les actions à venir.

Quels sont vos sentiments après la dispersion par les forces de l’ordre de votre marche, non autorisée ?

J’ai été profondément déçu de la dispersion violente de cette marche. Déçu par le comportement du gouverneur et du commissaire de police du 1er arrondissement et par l’attitude du directeur général de la police. Je suis aussi surpris et déçu par Soumeylou Boubeye Maiga, qui nous avait rencontré le matin et avait évoqué ses souvenirs de combat contre la dictature, sans rien laisser présager de ce qui se préparait contre nous. J’ai un sentiment de révolte contre de telles pratiques et la détermination pour qu’elles s’arrêtent définitivement au Mali.

Quelles actions comptez-vous mener désormais ?

Nous envisageons des actions judiciaires contre ceux qui ont posé de tels actes et également de saisir les associations des droits de l’homme, nationales et internationales. Nous comptons aussi faire jouer aux députés leur rôle parlementaire d’interpellation. Le 4 décembre, nous allons organiser une grande marche de protestation, sur toute l’étendue du territoire national, partout où nous pouvons agir, partout où nous avons des forces pour bouger.

Selon certains observateurs, la situation du pays ne sied pas à un climat politique exacerbé. Qu’en pensez-vous ?

Je pose la question : qu’est ce qui a fragilisé le pays ? Est-ce que ce sont les marches, les meetings et les dénonciations ou l’attitude irresponsable et prédatrice des gouvernants ? Si nous arrivons à la conclusion que ce sont les marches qui déstabilisent le pays, nous les arrêterons. Les marches et meeting, selon nous, ne sont pas cet élément, car ils permettent de stabiliser le pays et doivent aboutir à mettre dehors l’élément déstabilisant, le pouvoir illégal et illégitime d’Ibrahim Boubacar Keita. Il ne faut pas que les gens nous prennent pour des canards sauvages. Les députés ont voté jeudi dernier une loi de 93 milliards de francs CFA, soi-disant pour la sécurité. Mais cette somme n’est pas pour la sécurité du Mali, elle ira dans les poches de gens bien connus du pouvoir. Ce sont les intérêts de petites gens que la répression est en train de servir aujourd’hui, pas ceux du peuple.

Opposition malienne : Vers une candidature unique ?

Dans l’objectif d’une alternance en 2018, certains responsables des partis politiques de l’opposition annoncent une possible candidature commune lors du scrutin présidentiel à venir. Se coaliser pour déminer le chemin menant à Koulouba s’avère, même pour ces caciques de la scène politique, la seule alternative. Mais un tel pari aura-t-il raison des divergences de visions des acteurs concernés ?

Rupture, alternance, changement. Le vocabulaire est en vogue. Des personnalités, au sein de l’opposition, s’expriment à plaider pour une alliance autour d’une candidature commune contre le Président de la République actuel en 2018. Le 23 octobre, à l’occasion d’une conférence de presse, le chef de file de l’opposition avait annoncé que les partis politiques « se coaliseront en 2018 pour faire barrage à IBK ». L’honorable Soumaila Cissé croit à l’initiative, estimant que, pour la survie du Mali, l’alternance est une nécessité. Face au « gâchis immense » de l’élection d’IBK en 2013, le Président du Parena, dans un récent entretien accordé à RFI, réitère l’appel. « Je suggère le plus large rassemblement possible de toutes les forces du pays autour d’un projet », a affirmé Tiébilé Dramé. Le projet trouve aussi écho auprès du Président de l’ADP – Maliba, l’honorable Amadou Thiam. Ce jeune, en pleine ascension politique, plaide aussi pour une union sacrée des « formations politiques contre IBK ». Le Président d’honneur de son parti, Aliou Boubacar Diallo, s’y était déclaré lui aussi favorable. Pour le Président du groupe Vigilance Républicaine Démocratique (VRD) au Parlement, Mody N’Diaye, au-delà de l’opposition actuelle, il y a nombre de mouvements qui souhaitent l’alternance. « L’idéal serait de porter ensemble une candidature unique », espère-t-il, soulignant que la dynamique existe en marche. Avec 13 partis, l’opposition mise surtout sur les « déçus de la gouvernance », sans sous-estimer les 64 partis membres de la Coalition de la majorité présidentielle.

Des raisons de douter ?

« Une chose est claire, nous ne sommes pas d’accord avec IBK », précise l’honorable Oumar Mariko, Président de SADI. Si les leaders de l’opposition et d’autres s’accordent sur l’alternance, ils sont divisés dans leurs visions. Qui fera l’unanimité autour de lui pour porter cette candidature ? Si Mody N’Diaye de l’URD « ne le sait pas » pour l’heure, Oumar Mariko estime que « SADI est le seul capable de mener une politique alternative aujourd’hui », au vu de sa trajectoire. De même, rien n’indique que l’ex général Moussa Sinko Coulibaly, les CDR de Ras Bath ou les FARE Anka-Wili de Modibo Sidibé s’aligneraient derrière « un homme providentiel ».

Amadou Thiam, président du groupe parlementaire ADP-Maliba – Sadi « Nous voulons que la lumière soit faite sur la mort de nos 11 militaires

Depuis la mort des 11 militaires maliens dans la nuit du 23 au 24 octobre, à la suite d’un raid de la force Barkhane, la polémique ne cesse d’enfler. Le groupe parlementaire ADP-Maliba – SADI, exigent qu’une enquête soit ouverte pour faire la lumière sur l’affaire et en situer les responsabilités. Le président du groupe parlementaire, le député Amadou Thiam, revient pour le Journal du Mali, sur les motivations de cette action.

Journal Du Mali : Vous demandez l’ouverture d’une enquête sur la mort des 11 militaires maliens, concrètement qu’attendez-vous de cette démarche ?

Amadou Thiam : Nous estimons en tant que groupe parlementaire ADP-Maliba ,SADI que la lumière soit faite sur la mort de nos onze militaires. Nous avons été surpris par la réaction du gouvernement là-dessus, qui d’un communiqué laconique, essaie à la limite de légitimer leurs morts. Il explique, mais il ne condamne pas pour autant, n’essaye pas de situer les responsabilités et n’essaye pas non plus d’éclaircir les circonstances qui entourent la mort de ses militaires. J’ai aussi entendu à travers certains médias français, des sources assez proches que ces militaires maliens seraient carrément devenus des terroristes. Ce qui est assez grave pour nous, que l’on fasse des insinuations et des suppositions sur la mort de ses militaires. Le temps qu’il a fallu au gouvernement et même à Barkhane de faire savoir qu’à travers ce raid, ces militaires sont morts, cela prête à suspicion. Il a fallu près d’une semaine pour cela. Tout cela crée beaucoup de zones d’ombres, il est important pour nous de savoir ce qui s’est passé, pas seulement pour que des sanctions soient prises contre les fauteurs, mais pour que ce soit un signal fort. Qu’à l’avenir, la force Barkhane ne puisse plus de manière unilatérale entreprendre des actions sur le territoire malien. Ils sont et il faut qu’ils demeurent une force d’appui, aux forces armées et de sécurité malienne dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.

Vous pointez du doigt la faible action de l’État, estimez-vous qu’ils ont les mains liées dans cette affaire ?

En tant que représentation nationale, nous devons contrôler l’action du gouvernement, et aussi de représenter au mieux les populations. La question est au centre et nous nous sommes dits qu’au point de vue de la légalité internationale, cette intervention que ce soit de Barkhane ou de la MINUSMA qui se fait dans des zones où l’armée malienne est totalement absente, cela pose un véritable problème. Il s’agit pour nous de souligner cela, surtout que nous commençons à assister à de tels actes, il est important que nous attirions d’avantage l’opinion nationale et même internationale là-dessus.

Si le gouvernement n’accédait à votre requête, quels sont les recours dont vous disposez pour les « contraindre » ?

En tant que groupe parlementaire, nous disposons de beaucoup instruments. Dans cette quête de la vérité, nous nous réservons le droit d’interpeller le ministre de la Défense à l’Assemblée nationale. Au fur et à mesure, nous pourrions même demander que tout le gouvernement soit interpellé. Le Premier ministre et tous ses ministres concernés, qu’on nous explique ce qui s’est passé. Ce sont des moyens de recours que nous avons en tant que groupe parlementaire, et dont nous ne ferions pas l’économie si la situation n’évoluait pas.

Oumar Mariko, le président du SADI, est réputé pour ses prises de positions hostiles à l’égard de la France. Pensez-vous que ces inimitiés pourraient faire passer cette action pour une vengeance ?

Je suis le président du groupe parlementaire. Sur les 14 députés qui la compose, il y a 9 de l’ADP-Maliba, je crois que ce que nous menons comme lutte est tout à fait légitime. Ça ne vise aucun intérêt particulier, mais seulement à sauvegarder les intérêts du Mali et de ses partenaires, parce que si Barkhane est un partenaire du Mali, nous devons les aider à mieux nous aider.

Révision constitutionnelle : Projet de loi adopté en attendant le référendum

Samedi 3 juin, tard dans la nuit, l’Assemblée nationale du Mali a adopté à la majorité, la loi portant révision de la Constitution. Si après le référendum de juillet prochain, cette révision constitutionnelle est adoptée, le Mali se verra doté d’un sénat qui viendra renforcer le parlement. L’opposition s’oppose à cette révision constitutionnelle, jugée comme une manœuvre visant à élargir les pouvoirs du président IBK, même si la loi sur les mandats présidentiels reste inchangées.

L’Assemblée nationale du Mali a adopté samedi 3 juin par 111 voix pour, 35 contre et 0 abstention, la loi portant révision de la Constitution du 25 février 1992. Ce vote valider par le référendum national du 9 juillet prochain. Malgré une forte opposition, le gouvernement justifie cette révision constitutionnelle par la nécéssité de corriger des lacunes et des insuffisances de la Constitution de 1992.

Ce projet de loi permettrait au Mali de se doter d’un parlement composé de deux chambres, l’Assemblée nationale le Sénat en tant que chambre haute du parlement. Les clauses de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali seraient aussi prisent en compte dans cette révision constitutionnelle, tandis que la loi portant sur la durée et le nombre de mandat présidentiel, qui est de 5 ans renouvelable une seule fois au Mali, resterait inchangée.

Divisions politiques L’opposition malienne, dénonce cette révision constitutionnelle, qui selon eux, permettra d’accroître les pouvoirs du président Ibrahim Boubacar Keita, qui pourra nommer un tiers des sénateurs qui composeront le futur Sénat dans cette version révisée de la constitution. Le texte voté ce week-end dotera le président  «d’un pouvoir d’arracher au gouvernement la mission de la détermination de la politique de la Nation», en nommant «ses sénateurs», regrette Mody Ndiaye, président du groupe parlementaire d’opposition Vigilance républicaine et démocratique (VRD). D’autres députés de l’opposition ont dénoncé dénoncer un texte « élaboré pour servir purement et simplement les intérêts politiques de IBK ».

Le parti Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance (Sadi), du député de Kolondiéba, Omar Mariko, candidat à l’élection présidentielle, dénonce pour sa part, une nouvelle constitution qui ne reflète pas les aspirations du peuple malien. Selon le SADI, le texte soumis aux députés samedi à l’assemblée nationale n’a pas été rédigé par les fonctionnaires maliens mais serait l’œuvre d’un cabinet français engagé par le gouvernement de Bamako.

Face ces attaques, le gouvernement brandit le référendum du 9 juillet qui permettra aux Maliens de «faire leur choix», concernant cette loi portant révision de la Constitution, qui divise la classe politique.

Majorité : « Quand le moteur est grippé, la voiture fait du sur place »

En deux mois, une dizaine de députés ont quitté les rangs de la majorité présidentielle, ne partageant plus les mêmes aspirations politiques que le RPM, principal parti au pouvoir. Face à ces défections, la majorité n’entend pas se laisser abattre.

C’est sans précédent. En l’espace de deux mois, plus de dix députés ont décidé de quitter les rangs de la majorité présidentielle. C’est bien la première fois depuis le début de la législature, que des élus quittent le pouvoir pour se tourner vers l’opposition. On rappelle que l’ADP-Maliba a été le premier parti à prendre ce chemin en août dernier. Cette formation, renforcée par quatre députés démissionnaires du RPM, vient d’annoncer son alliance avec le SADI, qui dispose de cinq députés, pour créer une nouvelle force d’opposition au sein du parlement. Selon l’honorable Amadou Thiam, 2ème vice-président de l’Assemblée et président de l’ADP-Maliba, la gestion de l’État « ne répond plus aux fondamentaux de l‘engagement politique convenu en 2013 ».

Entre optimisme et déception Pour Moussa Mara, ancien Premier ministre et président du parti Yèlèma, il est incontestable que la majorité présidentielle fait face à des difficultés aussi bien dans son organisation que dans son fonctionnement. « La difficulté la plus importante est l’incertitude autour du RPM, qui est sa composante la plus importante et son moteur. Quand le moteur est grippé, la voiture fait du sur place », ajoute-t-il. Pour sa part, Moussa Timbiné, président du groupe parlementaire RPM, il reconnait que sa formation connaît des tourments, mais assure que « nous avons conscience de nos responsabilités au sein du parti et du côté de la majorité ». Récemment réélu à la tête des jeunes du RPM, il reste convaincu que le départ des députés n’entravera pas le bon fonctionnement de la majorité présidentielle et « n’influence en rien nos ambitions pour le Mali ». Des ambitions qui ne motivent plus certains, comme cet ancien militant qui estime que les choses ne se sont pas déroulées comme prévu. « La crise du nord, la lutte contre la mauvaise gouvernance et la corruption sont des chantiers urgents qui demeurent encore aujourd’hui », explique Amadou Coulibaly, commerçant.

Mais les Tisserands et leurs alliés veulent rester optimistes. Moussa Mara estime que « le RPM doit mieux organiser la majorité et travailler avec ses autres composantes sur des objectifs clairs qui pourront mobiliser ses forces ». Amadou Thiam, quant à lui, propose que le parti retourne à ses idéaux d’antan, ultime solution pour emmener une majorité qui aura perdu bien des plumes depuis 2013.

 

 

 

PARENA-SADI : Même plumage, même ramage ?

Le parti SADI vient de franchir allègrement un pas pour son retour dans l’opposition. Sa rencontre avec le PARENA de Tiébilé Dramé, le 31 août dernier, et le communiqué conjoint des deux formations qui en a découlé, en disent long sur son nouveau positionnement sur l’échiquier politique malien.

Pourtant soutien du chef de l’État depuis son élection en 2013, la direction de la formation que dirige Oumar Mariko, semble en train de changer son fusil d’épaule. La situation sécuritaire du pays qui ne cesse de s’aggraver et le projet de loi électorale en gestation qu’il décrie, mais aussi la perspective de l’élection présidentielle de 2018 donnent l’occasion au parti Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance (SADI) de changer de cap et de scruter d’autres horizons, qui l’ont mené à rencontrer le Parti pour la renaissance nationale (PARENA), formation dirigée par l’opposant Tiébilé Dramé, le mercredi 31 août. « L’objectif était de voir comment nous pouvons cheminer ensemble pour servir le Mali. Des réunions sont en cours au sein du parti pour définir notre positionnement, et cela dans un bref délai », explique l’honorable Amadou Araba Doumbia, secrétaire à la communication de SADI. « À l’issue de plusieurs heures d’échanges, les leaders des deux partis sont parvenus à une convergence de vue sur la dégradation continue de la situation du pays, de l’impasse du processus de paix, de la détérioration de la situation sécuritaire et la nécessité de mobiliser les forces vives du Mali afin d’éviter que le pays ne s’effondre à nouveau », précise le communiqué conjoint publié le même jour.

Repli stratégique Quoi de plus normal entre deux partis politiques dont les dirigeants se sont illustrés pour l’avènement de la démocratie au Mali ? Ce rapprochement soudain soulève cependant bien des interrogations. Si l’on peut considérer qu’il sont issus du même arbre, l’histoire politique récente montre que tout opposait jusqu’alors Mariko et Dramé. Quand le premier a soutenu dès ses premières heures le coup d’État de 2012, le second s’y est vigoureusement opposé avec d’autres formations qui ont lutté pour la restauration de l’ordre constitutionnel. Cette surprenante alliance politique entre les deux formations semble pourtant entériner le retour du SADI dans l’opposition. « Chasser le naturel, il revient au galop. Mariko est un éternel opposant et il restera comme tel. Ce rapprochement est tout sauf un idéal politique, ils sont tous les deux pareils », fulmine un cadre de la majorité. Pour d’autres, Mariko veut tout simplement se positionner pour l’élection présidentielle pour laquelle il s’est déclaré candidat. Dans la mouvance présidentielle, sa marge serait limitée pour battre campagne contre un homme qu’il a soutenu pendant trois ans. L’opposition laisse également plus de marge de manœuvre à Oumar Mariko pour nouer des alliances dans le cadre des élections communales et régionales prévues 20 novembre.

Au PARENA, parti du bélier blanc, l’on se garde de tout commentaire : « on communique beaucoup au PARENA, mais pour l’instant, on préfère s’en tenir au communiqué final qui a sanctionné la rencontre », conclut Djiguiba Keïta dit PPR, secrétaire politique.

Majorité présidentielle : la débandade ?

Plus le temps passe, plus les voix discordantes se font entendre. Au sein même de la majorité, certains se positionnent pour les prochaines échéances, et peu osent monter au front pour défendre un pouvoir de plus en plus attaqué.

Née en septembre 2014, la Convention de la majorité présidentielle (CMP) est un regroupement de partis politiques liés par leur engagement à soutenir le programme politique du Président Ibrahim Boubacar Kéïta (IBK). Près de deux ans après ce ralliement, le moins que l’on puisse dire est que tous ne soufflent plus dans la même trompette. IBK lui-même a, à plusieurs reprises, reproché à son « clan » de ne pas montrer un visage uni et déterminé, et jugé « catastrophique » le bilan de Boulkassoum Haidara, président de la CMP. À quelques mois des élections communales qui devraient se tenir avant la fin de l’année, et 2018 qui n’est plus si loin, les choses ne vont pas vraiment dans le sens, par lui escompté. Tandis que certains quittent l’opposition pour venir renforcer les rangs de la Convention, d’autres, parleurs déclarations mettent à mal l’unité souhaitée. Pis, lorsque l’opposition publie des mémorandums au vitriol sur la gouvernance actuelle, rares sont ceux qui osent défendre IBK et son gouvernement.

Par ailleurs, a perspective des échéances à venir pousse certains à sortir du bois. Le docteur Oumar Mariko, président de Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance (SADI), membre de la majorité présidentielle bien que non signataire de la convention de la majorité, ne rate aucune occasion pour dire tout le bien qu’il pense des maux du pouvoir, et vient officiellement de se mettre sur la ligne de départ pour 2018, en se présentant comme « une alternative». Autre membre de la mouvance présidentielle à se positionner contre le « candidat naturel » qu’est le chef de l’État, l’ancien Premier ministre Moussa Mara, qui semble déjà en campagne à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. Si l’ADEMA de Tiémoko Sangaré a de nouveau réaffirmé fin mai qu’il ne quittera pas la majorité, nombreux sont les observateurs qui pensent que le parti prendra son indépendance le moment venu pour être représenté dans la bataille.

La majorité présidentielle, confrontée aux aléas de ses incompatibilités, est-elle fragilisée ? Peut-être, affirme un observateur qui pense plutôt que les « voix discordantes » sont un leurre « pendant qu’ils travaillent et se préparent pour les prochains combats ». Non, répond-on du côté du RPM (parti au pouvoir), ou l’on est certain que le projet de Président IBK fédère toujours la majorité de la classe politique. S’il avait lieu, le ralliement du Parti pour le développement économique et social (PDES), les amis d’ATT, annoncé ces derniers jours serait un coup d’éclat pour une majorité en quête de nouveau souffle.

Oumar Mariko : Koulouba en ligne de mire pour 2018

Malgré le fait que son parti soit membre de la majorité présidentielle, Oumar Mariko ne fait pas dans la dentelle quand il s’agit de parler d’IBK et de son régime. Cet allié-opposant a annoncé récemment, dans les colonnes de l’hebdomadaire Jeune Afrique, qu’il se présentera en 2018 contre IBK, celui qu’il a soutenu au second tour en 2013.

C’est bien connu, la présidentielle de 2018 arrive à tout petits pas au Mali. D’ores et déjà, un pan du voile se lève jour après jour sur les potentiels candidats, qui ne font plus mystère de leur ambition : ils lorgnent sur le palais de Koulouba. Hier, c’était Moussa Mara, ancien Premier ministre, dont on dit qu’il a une obsession du pouvoir qui va grandissante. Il y a plus d’une semaine, l’hebdomadaire Jeune Afrique a publié un article où il met en vedette Oumar Mariko, le secrétaire général du parti Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance (SADI). Le député élu à Kolondièba envoie une volée de bois vert au Rassemblement pour le Mali (RPM, au pouvoir) et son chef, Ibrahim Boubacar Keïta, qu’il a pourtant soutenu au second tour de l’élection présidentielle en 2013. Celui qu’on appelle « l’éternel opposant » affirme qu’il ne lui a jamais été proposé d’être ministre et revient sur son soutien au coup d’État qui renversa le régime, légal et constitutionnel, de l’ex-président Amadou Toumani Touré. Mais le plus saisissant dans l’affaire, c’est qu’Oumar Mariko se pose comme « une alternative ». « En 2018, ce sera peut-être l’heure de Mariko », dit-il. On comprend sans mal que l’ancien leader estudiantin n’a toujours pas dilué dans un peu d’eau sa frustration contre les actuels « maîtres » du Mali qu’il accuse de « non-gérer » le pays et de s’être lancés dans une course au poste, au pouvoir et aux privilèges. Il dénonce une gestion erratique et patrimoniale du pouvoir. Si les temps changent, les discours de Mariko, eux, ne change pas.

La candidature de deux leaders de parti appartenant à la majorité présidentielle, Moussa Mara pour Yelema et Oumar Mariko pour SADI, est sans conteste le signe d’une majorité présidentielle bancale, affaiblie face à une opposition qui ne perd aucune occasion pour la frapper de coups aveugles. Mais, pour d’autres, cette fissure au sein de la majorité présidentielle serait un plan savamment ourdi destiné à affaiblir l’opposition en 2018. En tout cas, la détermination d’Oumar Mariko à vouloir se hisser sur le fauteuil tant convoité de président, ne fait doute pour personne et n’a rien de surprenant, car Oumar Mariko a été candidat aux élections présidentielles en 2002 a il a obtenu 0,8% des voix, en 2007 et en 2013, au nom du SADI, parti qu’il a fondé en 1996, situé à gauche sur l’échiquier politique. En 2007, il est élu député.

Panafricain, de gauche, nombreux sont ceux qui pensent qu’on peut tout reprocher à Oumar Mariko sauf de manquer de courage et d’amour pour le Mali. L’on garde de lui le souvenir de ces journées de mars 1991 où il était à la tête du fer de lance de la révolution, à savoir le mouvement estudiantin. L’avenir dira si Koulouba ouvrira ses portes à Oumar Mariko, qui dit souhaiter « bâtir un État démocratique fort, respectueux des valeurs républicaines, et de la répartition équitable des ressources du pays ».

Nord Mali: Le Sadi contre « la gestion extra malienne de la guerre »

Dans une lettre datée du lundi 4 mars 2013, le bureau politique du parti Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance(SADI) donne son point de vue sur la situation politique du Mali. Sur la guerre au nord Mali, il s’insurge contre ce qu’il appelle la relégation de l’armée malienne par la France qui dirige la guerre dans notre pays. « Qui a donné à  l’Armée française les« pleins pouvoirs » sur notre sol et délimiter ainsi la progression de notre armée sur son territoire ? », s’interroge avec indignation le bureau politique avant de proposer « que soit mise en place une Commission nationale chargée de coordonner cette guerre et de préparer la paix et la reconstruction politique, sociale et économique de notre pays. Cette Commission sera informée régulièrement sur le niveau d’avancement vers la reconquête nationale. Nous ne pouvons pas laisser des puissances étrangères, fussent-elles nos « libérateurs », planifier seules ou avec leurs «amis » séparatistes cette guerre qui se déroule sur notre territoire». Non à  l’état d’urgence l’instauration de l’état d’urgence n’est pas du goût du parti et le fait savoir sans fard. « Le Parti SADI s’insurge contre l’imposition de l’état d’urgence comme moyen de museler ceux qui pensent autrement et de bloquer le débat politique contradictoire. Cet état d’urgence est une censure générale, qui selon ses concepteurs, permettra aux forces rétrogrades au pouvoir (ADEMA, le PDES, PARENA et l’URD) de s’approprier les médias d’état pour améliorer leur image et imposer leur vision de la crise malienne et de la guerre actuelle ». Et de renchérir : « Ils passent par ce moyen pour inonder les moyens de communication (radios, télévisions, journaux, sites internet) d’informations inexactes, de diffamations et de contre-vérités afin d’améliorer leur image ternie par leurs accointances, leur voracité financière et politique et leur soutien au régime défunt de Amadou Toumani Touré. Ils continuent à  croire que le Peuple est dupe ». Comme on pouvait s’y attendre, le parti n’a pas manqué de dénoncer l’arrestation de son secrétaire général, Oumar Mariko avant d’appeler le gouvernement malien à  mettre les soldats au front dans les conditions idoines de combat.

Affaire des « bérets rouges » : Oumar Mariko impliqué ?

« 16H30: des hommes armés mais en civile, débarque dans les locaux de mon ONG, saccagent tout et m´amènent. #Mali @partisadi ». C’’est ce qu’on pouvait lire sur le compte twitter d’Oumar Mariko, hier en milieu d’après-midi. Aussitôt, l’information a fait le tour de Bamako et ses environs. Le secrétaire général du parti Sadi, Oumar Mariko, a effectivement été interpellé au siège de son ONG à  Badiambougou par une demi-douzaine d’hommes armés en civil. Selon les premières informations glanées, cette interpellation musclée d’Oumar Mariko s’expliquerait par son refus de répondre à  la convocation des services de renseignement. En effet la Sécurité d’Etat aurait entrepris depuis hier une vague d’interpellations suite aux affrontements du vendredi dernier au camp des parachutistes de Djicoroni. Les interpellations auraient concerné surtout les hommes politiques. Comme on pouvait s’y attendre, cette interpellation a provoqué un tollé du côté du Sadi. Les leaders du principal parti d’opposition au Mali s’insurgent contre ceux qu’ils considèrent comme la volonté de museler un homme réputé pour sa liberté de parole et son patriotisme. Dans un communiqué, datant de ce mardi 12 février 2013 et signé par le secrétaire politique chargé à  la communication au nom du bureau politique, le Sadi, dénonce cette « provocation »des autorités intérimaires et rend responsable le Président par intérim, Dioncounda Traoré, de tout ce qui arrivera à  leur leader. Le Bureau politique demande au Président Traoré de libérer immédiatement Mariko « afin d’apaiser les esprits et permettre au Peuple de regarder de nouveau dans la même direction ». Cette arrestation a réveillé de nombreuses rumeurs qui avaient circulé à  la mi-janvier sur une possible collusion entre les leaders de la COPAM et les islamistes armés qui sévissaient au nord il y encore deux semaines. Un article du journal français Le Nouvel Observateur publié le 10 février dernier circule sur les réseaux sociaux. On peut y lire « les 8, 9 et 10 janvier, en effet, les services de renseignement relèvent un fait troublant : les groupes terroristes, et particulièrement Ansar Dine, sont en contact permanent avec les leaders des manifestants qui, à  Bamako, exigent, depuis quelques jours, le départ du président Traoré ». Y aurait-il un lien entre ces informations et l’interpellation d’Oumar Mariko ? C’’est bien la question que se posent les bamakois.

Plainte contre la CEDEAO : Le parti SADI accuse l’institution sous régionale

La cellule juridique du parti SADI (Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance) est formelle : les accords qui servent de base à  la transition malienne sont entachés d’illégalité tant sur le plan du droit malien que des textes de la CEDEAO. Le Parti a envoyé, le 1 Août 2012, à  la cour de justice de la CEDEAO une requête en annulation de l’institution de la transition. Pour défendre ce dossier, il va s’attacher les services d’un pool d’avocats, en l’occurrence un avocat par pays de la zone. Dans un document juridique de 12 pages, Philippe Zadi, un avocat ivoirien, a été commis pour conduire l’affaire. Violation du droit Selon M. Zadi, les décisions d’un organe de la CEDEAO particulièrement, celles de la Conférence des chefs d’Etat n’ont pas force sur la loi fondamentale du Mali. Ces décisions doivent d’abord être publiées dans le journal officiel de l’organisation et des pays membres. Et ne sont exécutoires que 60 jours après. Des procédures que la CEDEAO a ignoré concernant le Mali, explique l’avocat. C’’est pourquoi, tranche le document, l’ Accord-cadre du 6 Avril 2012 n’a pas respecté la Constitution malienne du 25 février 1992 au regard des statuts et protocoles de l‘institution sous régionale. Pour Zadi, les dispositions de l’Accord Cadre n’ont qu’une portée politique et nécessitent une approbation législative pour légitimer la transition. De plus, la prorogation de l’intérim à  12 mois et l’organisation des élections pendant la transition, porte atteinte aux dispositions de l’article 2, alinéa 2, du protocole sur la démocratie et la bonne gouvernance. Lequel protocole stipule que «les élections à  tous les niveaux doivent avoir lieu aux dates ou périodes fixées par la constitution ou les lois électorales ». In fine, le document, produit par les membres du parti SADI et ses avocats, accuse la CEDEAO et son médiateur(le Président burkinabé, Blaise Compaoré) pour avoir contribué à  instaurer une situation de non-droit au Mali.

Cheick Oumar Sissoko : «L’intervention de la CEDEAO sera une catastrophe !  »

Face à  la presse ce mercredi 4 avril, les responsables du Mouvement populaire du 22 mars, «MP 22 », qui soutient la junte au pouvoir, ont fustigé la CEDEAO, qui a décrété lundi des sanctions diplomatiques et économiques contre le Mali. Le MP 22 estime qu’il s’agit de «Â mesures illégales et illégitimes » qui trahissent l’esprit de l’organisation. Selon Me Mariam Diawara, les sanctions issues de la rencontre de Dakar entre les chefs d’Etat de la zone, violent le droit international et les dispositions régissant le fonctionnement même de la CEDEAO. «Â Dans le fonctionnement de l’organisation, les sanctions doivent être graduelles, autrement dit, du plus faible degré au plus sévère. Or dans le cas présent, les sanctions sont tombées d’un seul coup. Juridiquement, la décision est attaquable devant la Haute Cour de justice de la CEDEAO », a déclaré l’avocate militante du MP 22. Qui ajoute que l’embargo total des Etats voisins de la zone n’a aucun fondement légal tant au niveau africain qu’international. Abondant dans le même sens, le Pr. Rokia Sanogo déplore que le rétablissement des institutions décidé par la junte le dimanche dernier, ait accru «Â l’acharnement des présidents de la CEDEAO contre le Mali ». La situation est difficile, reconnait-elle, mais elle appelle à  la mobilisation des populations «Â pour faire échec aux sanctions ».  «Â l’UEMOA, tout comme la CEDEAO et l’Union africaine ne sont que des instruments de la mondialisation impérialiste et des paravents de la France, des Etats unis et de l’Union européenne », a dénoncé pour sa part Mohamed Tabouré. Qui argue que ces organisations ne sont nullement des outils d’intégration africaine. «Â Il faut riposter à  l’agression en sortant de la Francophonie et de la CEDEAO ». Avant d’appeler le CNRDRE (Comité national de redressement de la démocratie et de la restauration de l’Etat) à  «Â rester inflexible dans la résistance ». Les conséquences d’une intervention militaire de la CEDEAO Le plan de sortie de crise adopté par les chefs d’Etat de la CEDEAO prévoit une intervention militaire de 2000 à  3000 hommes sur le sol malien. Pour le président du parti SADI, «Â le peuple malien a le devoir de refuser cette éventualité ». Car, explique-t-il, elle conduira le droit vers une catastrophe et un endettement sans précédent. «Â Une intervention militaire consacre notre dépendance des forces extérieures pour défendre l’intégrité de notre territoire et à  réaffirmer notre souveraineté », explique Cheick Oumar Sissoko. Qui prévient que «Â les conséquences de cette intervention seront dévastatrices pour le Mali, non seulement sur le plan matériel, humain, financier, mais également politique, avec notre incapacité à  gérer nos affaires internes ». «Â La Convention nationale, dont il sera question ce jeudi, est la voie donnée au peuple malien de décider de son sort », a déclaré l’ancien ministre de la culture. Face aux sanctions économiques, la réponse doit résider dans les stratégies de mobilisation des ressources pour faire face aux besoins. Pour cela, préconise Cheick Oumar Sissoko, l’Etat doit réduire son train de vie, procéder à  la fermeture de certaines institutions qui n’ont aucun avantage pour le peuple, développer des mécanismes de lutte contre la fraude fiscale, la mise en œuvre de politiques de production et d’exportation de nos produits, la matérialisation de la volonté de lutte contre la corruption et la délinquance financière, etc.

Transition : réactions la classe politique malienne

Tout ça pour ça ? Voilà  comment certains observateurs ont commenté l’annonce par le capitaine Amadou Haya Sanogo dimanche 1er avril du rétablissement de la Constitution et des institutions de la République, suite à  la menace d’embargo économique brandit par la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao). En acceptant de rétablir la Constitution du 25 février 1992 la junte militaire a jeté aux oubliettes l’Acte fondamental qu’elle avait adopté il y a quelques jours. « Le CNDRE ne devrait plus être au pouvoir » Le Front uni pour la restauration de la démocratie (FURD) a accueilli l’annonce avec beaucoup de prudence, tout en estimant qu’il s’agit d’un pas important vers la sortie de crise. «Â Si la Constitution est rétablie, le CNRDRE ne devrait plus être au pouvoir », a déclaré au nom du FURD le député de l’ADEMA Kassoum Tapo, qui préconise l’adoption d’une loi d’Amnesty protégeant les putschistes. Autre écueil, le rétablissement de la Constitution exige qu’Amadou Toumani Touré revienne au pouvoir. Or le président malien élu a annoncé dans une interview à  RFI que «Â l’important C’’est le Mali », en considérant la résolution de la crise prioritaire sur son retour à  Koulouba. Tous les regards se tournent donc vers Dioncounda Traoré, président de l’Assemblée nationale et candidat de l’ADEMA à  l’élection présidentielle. Selon la Constitution c’est à  lui qu’il revient de remplacer le président « en cas de vacance de la Présidence de la République pour quelque cause que ce soit ou d’empêchement absolu ou définitif « . Dioncounda Traoré s’est dit prêt à  assurer la transition. n’a pas caché sa disponibilité. «Â Pour l’instant, on ne m’a pas fait de notification. Dès que ce sera fait, je n’aurai aucune objection à  venir assurer cette transition », a déclaré Dioncounda Traoré pour la priorité reste la reconquête du territoire et l’organisation rapides d’élection libres et crédibles. Le SADI déçu Joint au téléphone, le président du parti SADI, Cheick Oumar Sissoko, n’a pas souhaité faire de commentaire. «Â J’attends de voir clair avec mes autres camarades avant d’adopter une déclaration », a-t-il expliqué. Son parti s’était déclaré «Â solidaire » des putschistes au lendemain du coup d’Etat. La jeunesse du parti SADI (membre du MP22) est plus bavarde. La déclaration dominicale du capitaine Sanogo a été accueillie avec beaucoup de déception. «Â Nous pensons que C’’est une trahison au regard de tout ce que le MP 22 et la Convergence de soutien au CNRDRE a fait depuis le 22 mars. C’’est également une trahison pour l’ensemble de la jeunesse qui voyait en ce coup d’Etat un sursaut patriotique afin de permettre au Mali de retrouver sa dignité », a déclaré un des responsables de la jeunesse SADI. Selon Etienne Oumar Sissoko «Â la capitulation de junte militaire face aux pressions consacre le retour à  la case départ et un retour aux erreurs du passé ». Mais une transition menée par le président de l’Assemblée nationale ne les enchante pas. «Â Nous avons de réels doutes quant à  la capacité de Dioncounda Traoré à  pouvoir conduire une bonne transition et reconquérir le territoire car il est comptable de situation que nous vivons ». Les propositions du FUDR Pour Tiéman Hubert Coulibaly de l’UDD, il faut une application de l’article 36 de la constitution malienne, qui prévoit un intérim et une transition du Président de l’Assemblée Nationale, pour assurer le retour normal à  l’ordre constitutionnel. Pour le FURD, le Front Uni pour la Sauvegarde de la démocratie, par la voix de son président Kassoum Tapo, se réjouit et prend acte de la déclaration du président du CNRDRE prenant l’engagement solennel de rétablir la constitution de la république du Mali du 25 février 1992. Par ailleurs, le FUDR, appelle à  une sortie de crise, à  travers un schéma qui prévoit la démission du Président de la République et du Gouvernement, la constatation de la vacance du pouvoir par la cour constitutionnelle et la désignation du président de l’assemblée pour assurer l’intérim. Et plus urgent, face à  la crise du nord, l’ engagement des forces de la CEDEAO aux côtés des forces armées nationales pour le rétablissement de l’intégrité territoriale

Le parti SADI d’Oumar Mariko soutient la chute du régime d’ATT

Le parti SADI depuis le 9 Février 2012 demande la démission du régime d’ATT en raison de : – sa gestion solitaire des affaires du Nord qui l’on conduit à  prendre des décisions contraires aux principes de la République, aux intérêts de notre pays, à  l’esprit et la lettre du serment, art 37 de la constitution, qu’il a prêté devant la cour suprême, les 8 juin 2002 et 2007. – son manque de fermeté face à  la 1ére rébellion : alliance du 23 mai 2006 dirigée par Bahanga et le lieutenant colonel félon Fagaga. – Son abandon de souveraineté avec la signature de l’Accord d’Alger, le 4 juillet 2006 qui autorise le retrait de l’armée des régions du Nord et les interventions militaires franco-mauritaniennes sur le territoire malien. – sa bienveillance face à  l’implantation de AQMI, des narcotraficants dont il fait libérer une personne impliquée au plus haut niveau : Mohamed Ould Awainatt. – Son autorisation de laisser entrer sur notre territoire des combattants venant de Libye avec toutes leurs armes. – Son absence de soutien logistique aux militaires envoyés sur le front, provoquant la mort certaine de plusieurs militaires. – son manque de volonté de protéger les populations civiles. – Son refus à  constituer un fichier électoral fiable pour des élections libres, transparentes et crédibles. – Son incapacité à  faire face aux différentes crises : crise de l’école, l’emploi, la famine, la corruption, la cherté de la vie, l’insécurité… C’’est donc en toute cohérence avec ses idées que le SADI se propose d’accompagner le CNRDR, avec les forces vives progressistes pour sauver le pays. Rétablir la paix et la sécurité pour assurer l’intégrité du territoire est essentiel mais il faut aussi penser à  construire une démocratie au service du peuple conformément aux idéaux de 26 mars 1991. Nous adressons nos condoléances au peuple et aux familles endeuillés par la mort des soldats. Souvenons-nous qu’il y a 22 ans jour pour jour, 22 mars 1991-22 mars 2012, des centaines de maliens se sont sacrifiés pour cette même démocratie, contre le dictateur Moussa Traore. Vive le Mali un et indivisible. Le Bureau Politique du SADI Cheick Oumar Sissoko

Le SADI réclame la démission d’ATT

Le parti Solidarité Africaine pour le développement et l’intégration (Sadi) a animé ce jeudi un point de presse pour décliner sa position sur la situation du nord Mali. C’’était au siège du Réseau Kaà¯ra à  Djélibougou. Pour la circonstance, le président du SADI, Cheick Oumar Sissoko était entouré de son secrétaire général l’Honorable Oumar Mariko et de certains membres du bureau exécutif du parti. D’emblée, les ténors du parti SADI, ont qualifié les assaillants de pures rebelles qui utilisent des méthodes terroristes. Cheick Oumar Sissoko a relevé que, bien avant le déclenchement des hostilités, son parti a invité le président ATT, le Gouvernement, ainsi que l’Assemblée nationale à  «Â imaginer ensemble des issues et solutions ». Mais hélas, dit-il, «Â nous n’avons pas été écoutés ». Le communiqué officiel du SADI lu par son secrétaire à  la communication, Nouhoum Keàta, s’attaque à  la façon dont la question du nord est tenue par le régime d’ATT. l’état responsable de la situation au Nord En effet, face à  cette situation du nord Mali qu’il a qualifié de grave, désastreuse, tragique le parti SADI tient pour seul responsables, le président ATT et son Gouvernement, le Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA), certains anciens militaires de Lybie, AQMI et les narcotrafiquants ». Pour Oumar Mariko et les siens, la situation est grave en ce sens que l’unité et l’intégrité territoriale sont entachées, les populations civiles et militaires laissées à  elles-mêmes, vivent dans le dénuement, la peur, le désarroi. Elles se terrent si elles ne fuient pas. Elles errent dans la brousse ou entre les campements, si elles ne s’exilent pas. « Des populations du même pays s’opposent. La guerre s’installe. Une partie du pays est occupée par des rebelles ». Appel du SADI à  la démission d’ ATT Le nouveau Gouvernement doit être réduit à  15 membres pour mettre fin à  la fin à  la guerre et mener le dialogue avec le MNLA, assurer la sécurité dans le pays, organiser sérieusement les élections présidentielles et législatives. A la fin de la déclaration, le parti SADI invite le président ATT et son Gouvernement à  démissionner « pour atteint toute leur limite dans la gestion de cette affaire qui couve depuis la signature des fameux accords d’Alger en 2006 ». « ATT et son Gouvernement ne méritent plus la confiance du peuple. Il a trahit son peuple à  travers la violation du serment qui lui a fait dire le 08 juin 2007 ; conformément à  l’article 37 de la Constitution : Je jure devant Dieu et le peuple malien de préserver en toute fidélité le régime républicain de respecter et de faire respecter la Constitution et la Loi, de remplir mes fonctions dans l’intérêt supérieur du peuple, de préserver les acquis démocratiques, de garantir l’unité nationale, l’indépendance de la patrie et l’intégrité du territoire national. Je m’engage solennellement et sur l’honneur à  mettre tout en œuvre pour la réalisation de l’unité africaine ». Par ailleurs, le SADI a appellé à  la mise la mise en place d’un Gouvernement de 15 membres, à  la suppression du projet de référendum, à  un plan de rapatriement rapide des réfugiés et à  la tenue dans les délais constitutionnel des élections générales.

La jeunesse SADI derrière Oumar Mariko

Pour les élections présidentielles du 29 avril 2012, la jeunesse SADI se lance dans la bataille avec un objectif : jouer pleinement son rôle de mobilisateur en faveur du candidat du parti. Mais pour atteindre cet objectif, les jeunes sont formels qu’«Â il faut convaincre les populations dans le discours, notamment à  travers des propositions concrètes sur les questions d’actualité ». «Â Il faut que nous sachions quelle est la position du parti face aux préoccupations du moment pour élaborer notre stratégie de mobilisation », explique Dr Etienne Oumar Sissoko. C’’est donc tout le sens de la discussion entre le Comité central du parti et la Commission de structuration de la direction nationale de la jeunesse, organisée samedi dernier au siège de la coordination de la commune V. Présidée par le président du parti SADI, Cheick Oumar Sissoko, cette rencontre avait pour objectif d’interpeller les responsables sur les sujets brûlants de l’actualité. Ces sujets ont pour noms : l’école, la lutte contre la corruption, l’autosuffisance alimentaire, la souveraineté nationale, etc. La rupture face à  certaines questions Abordant la question de l’école, le président du parti SADI s’est accentué sur l’historique de l’école malienne de 1960 à  nos jours, sans oublier les réformes intervenues au fil des régimes. Malheureusement, regrette Cheick Oumar Sissoko, ces réformes n’ont pu permettre à  l’école malienne de retrouver ses lettres de noblesses. Comment faire alors pour remettre l’école sur les rails ? Pour le parti SADI, «Â la solution est un tout ». Car elle est indissociable des autres secteurs de développement, tels l’emploi, l’adéquation entre la formation et l’emploi, etc. Aujourd’hui on estime à  30%, le budget alloué à  l’éducation. Pour le parti SADI, il faut revoir la gestion de ces fonds, sortir l’école des Programmes d’ajustement structurel (PAS), revoir la politique de formation des enseignants, valoriser le métier d’enseignant, moraliser les critères de création des écoles privées. Bref, selon Cheick Oumar Sissoko, il faut revoir la stratégie de l’Etat par rapport à  l’éducation. Autosuffisance alimentaire s’agissant de l’autosuffisance alimentaire, elle passe par la volonté de «Â mettre l’agriculture au centre des politiques ». Cela doit se matérialiser par la facilité d’accès aux matériels et intrants agricoles par les paysans, l’accès des producteurs à  la terre, et favoriser l’industrialisation. «Â Pour parvenir à  cette industrialisation, il faut transformer sur place ce qu’on produit, en réduisant les importations » tranche Cheick Oumar Sissoko. La question de la souveraineté a été aussi au centre des discussions entre les jeunes et les responsables de la direction du parti SADI. Sur la question, le président Cheick Oumar Sissoko est formel qu’elle passe par la création de la monnaie nationale. «Â Cette création de monnaie est d’autant utile et indispensable qu’elle permet de maitriser l’investissement de son pays » pense le président de la formation politique de l’opposition. Parlant de la lutte contre la corruption, la direction du parti recommande «Â la responsabilité de l’Etat face à  la gestion des fonds publics. «Â Le pouvoir a la responsabilité de veiller à  l’utilisation de ses biens. Et les fautifs doivent être contraints de rembourser et à  être sanctionnés selon les dispositions juridiques du pays », a recommandé le parti SADI par la voix de son président. Bonnes notes Les jeunes du parti SADI, qui ont pris bonne de ces explications des responsables de la direction, ont réaffirmé leur engagement à  jouer leur rôle dans le renforcement du parti et la vulgarisation de ses idéaux. «Â Organiser une telle activité sur fonds propres, dénote de notre indépendance dans notre façon de travailler, et notre droit de regard sur le travail de la direction centrale du parti. Les conclusions nous permettront d’élaborer notre stratégie de campagne en faveur de notre candidat » a déclaré le Dr Etienne Oumar Sissoko, membre de la Commission de structuration de la direction nationale de la jeunesse du parti. Ces discussions avec le bureau central, explique-t-il, nous a permis aussi de savoir si nos préoccupations étaient prises en compte au niveau national du parti. Pour les élections du 29 avril, les jeunes se lancent donc dans la bataille avec un objectif : celui d’assurer la victoire au candidat Oumar Mariko. C’’est ainsi qu’ils ont procédé à  l’ouverture de comptes populaires de soutien à  celui-ci. Ces fonds, précisent les jeunes, constitueront notre contribution financière dans le financement des activités de campagne du parti. Comme pour dire que la jeunesse SADI est véritablement en ordre de bataille pour 2012.

Journées de Solidarité entre les peuples de lutte: Du politique et du social

Réunis à  Bamako les 21 et 22 janvier derniers au siège du parti Solidarité Africaine pour la Démocratie et l’Indépendance (SADI), les représentants des partis et mouvements de Gauche des pays de l’Afrique, de l’Amérique Latine et des Caraà¯bes ont célébré pour la quatrième fois consécutive les «Journées de Solidarité entre les peuples de lutte ». Leur objectif était de réfléchir à  un « projet commun permettant de jeter les bases d’une fusion politique contre l’impérialisme et néocolonialisme ». Organisées sous la houlette du parti SADI, ces journées se tiennent en partenariat l’AMAPALC (Association d’Amitié avec les peuples d’Amérique Latine et des Caraà¯bes), du Groupe Parlementaire d’Amitié Mali-Cuba-Venezuela-Haà¯ti et du Réseau de communication « Kayira ». Dans un contexte de crise La rencontre de Bamako intervient au moment o๠notre pays est durement frappé par la crise aigue de l’école et la situation au Nord. Dans son discours d’ouverture, le secrétaire général du parti SADI a insisté sur la nécessité pour le gouvernement de parvenir à  une solution durable. Cela, explique Oumar Mariko, en initiant « un dialogue franc et responsable » entre les acteurs de l’école. Aussi, ajoute-t-il, il est important que l’Etat soit pleinement souverain dans la résolution de la question. s’agissant de la situation au nord, les participants ont, à  travers le discours du secrétaire général du parti SADI, exprimé leur regret et leur compassion après la perte de vie de nos soldats. Appelant le gouvernement à  « prendre ses responsabilités face à  la nécessité de sauvegarder l’intégrité du territoire », les forces de lutte d’Afrique et d’Amérique latine ont vivement souhaité un retour rapide à  la normale. « l’accès gratuit aux soins est bien possible pour les Maliens » Pendant deux jours, marqués par des espaces d’échanges, les participants ont débattu des questions comme les privatisations (notamment celle des Aéroports du Mali), « la crise du système éducatif : Quelles alternatives ? Regard proposé sur les exemples de Cuba et de Venezuela », « Quelles alternatives au système de financement des secteurs stratégiques de notre pays, tels que la santé et l’éducation : proposition du parti SADI », etc. l’un des temps forts des journées de Bamako a été surtout l’organisation de consultations médicales et de distributions gratuites de médicaments en faveur de plusieurs couches défavorisées. Ces consultations, qui sont devenues l’une des activités phares de ces journées, ont concerné les domaines de la médecine générale, de la dermatologie, la gynécologie, le paludisme, l’ophtalmologie, etc. Au total 736 personnes ont bénéficié de ces consultations gratuites grâce au partenariat avec la Brigade médicale cubaine. Pour Oumar Mariko, il s’agit d’une initiative qui s’inscrit en droite ligne de l’orientation du parti SADI. Qui veut que tous les Maliens aient accès gratuitement aux soins de santé. « En une journée, ceci est la contribution de notre parti malgré ses modestes ressources. Le Mali avec ses potentialités économiques, peut bien assurer la couverture de santé à  ses populations », pense Oumar Mariko, sur un ton aux allures de campagne présidentielle.

Situation sociopolitique au Mali : le parti SADI dresse le bilan de l’année

En l’absence d’une classe politique presque inexistante face aux questions d’actualité, le parti SADI est devenu le principal et le seul mouvement de contre-pouvoir au régime Amadou Toumani Touré. Au cours d’une conférence de presse organisée ce jeudi 29 décembre dans la salle de conférence de la radio «Â Kayira » de Bamako, la formation politique a passé en revue les grandes préoccupations qui ont marqué l’année 2011. C’’est donc sans grande surprise que le secrétaire général du parti, Oumar Mariko, a tiré un bilan négatif de l’action gouvernementale au titre de cette année qui s’achève. Face à  une école fermée D’entrée de jeu le conférencier a fait savoir que 2011 s’achève sous mauvais espoirs, avec une école fermée depuis six mois. Pour le député SADI, cette fermeture revêt la conséquence de l’incapacité du gouvernement à  remettre à  notre système éducatif ses lettres de noblesse. Comme solution, le parti de l’opposition préconise «Â plus de  responsabilité » de la part des dirigeants de l’école, en remettant les élèves étudiants au travail, satisfaire les revendications bien légitimes des enseignants, tout en tenant le langage de la vérité. «Â La déclaration d’ATT (lors de la présentation de vœux), que ceux qui ont les moyens n’ont qu’à  envoyer leurs enfants à  l’école privée, est un acte de démission inadmissible de la part d’une chef d’Etat » a déclaré le Pr. Rokia Sanogo, secrétaire à  l’éducation au Comité central du parti SADI. Selon le responsable politique, il n’y pas de doute, l’Etat a privatisé l’école. «Â Le seuil de l’incapacité » l’année 2011 a été également marquée, selon le parti SADI, au plan international par la guerre en Libye et les évènements en Côte d’Ivoire. Pour le député Oumar Mariko, il s’agit de deux évènements qui nous concernent, quand on sait des milliers de nos compatriotes vivent dans ces deux pays. Malheureusement, regrette-t-il, le gouvernement a été incapable de rapatrier à  temps les Maliens vivant en Côte d’Ivoire. Pire, ajoute-t-il, à  la date d’aujourd’hui, on ignore le nombre de compatriotes tués, dépouillés de leurs suite aux évènements en Côte d’Ivoire. Au même moment, constate le député Oumar Mariko, les ex-combattants de l’armée libyenne, d’origine malienne, sont reçus en grande pompe au Palais de Koulouba. Pour l’élu de l’opposition, il s’agit d’une politique discriminatoire encouragée par le président ATT. «Â Ils sont tous des Maliens, sans distinction de race, ni de couleur. Et ils ont droit à  la même protection par leur Etat » tranche-t-il. l’un des sujets dominants de cette conférence du parti SADI, C’’était aussi la menace de famine qui frappe à  la porte de 104 communes du pays. Pour le parti SADI, cette crise céréalière traduit véritablement l’échec de la politique agricole adoptée par le régime. Cette politique, dénonce-t-il, se caractérise par l’expropriation des paysans de leurs terres, le manque de matériels et d’intrants agricoles, etc. Toute chose qui, déplore-t-il, a plongé l’agriculture entre les mains des détenteurs de capitaux qui exploitent les producteurs. Vers des élections frauduleuses l’année 2011 s’achève au moment o๠notre pays s’apprête à  organiser les élections générales de 2012. D’ores et déjà , estime le parti SADI, il y a peu de crédit à  accorder à  ces élections, quand on sait que le processus d’organisation a été entaché de magouilles. «Â Avec une Commission électorale nationale indépendante (CENI), mise en place avec l’exclusion de l’opposition, un fichier électoral frauduleusement conçu, la disparition de cartes d’électeurs, une révision de listes peu conforme aux normes, etc. Il est impossible d’organiser des élections libres et transparentes », conclue le député Oumar Mariko. Qui exclue, en revanche, toute idée de boycott des élections. La flambée du prix des denrées de première nécessité, la corruption «Â qui suit son cours normale », l’insécurité au Nord du pays, le déclenchement d’un processus de réformes constitutionnelles «Â inopportunes », etc. Sont également autant de questions qui ont dominé l’année 2011, selon le parti SADI, et face auxquelles, le gouvernement n’a pu apporter des solutions. C’’est donc face à  cette situation sociopolitique peu reluisante, que la formation politique appelle à  la rupture en 2012. Issa Fakaba SISSOKO

CENI : A quoi joue Kafou ?

l’opposition malienne (parlementaire et extra-parlementaire) n’a pas fait dans la dentelle ce mercredi 10 août avec le ministre de l’administration territoriale et des collectivités, Kafougouna Koné. Pour elle, dans l’affaire des quotas pour la mise en place de la Commission électorale nationale indépendante, CENI, le ministre a bien du mal à  convaincre de sa neutralité. En témoigne, selon elle, la lettre de celui-ci envoyée vendredi dernier au Comité central du parti SADI, lui demandant de désigner le nom de son représentant devant siéger au sein de la CENI. Pour les responsables des partis d’opposition, (qui étaient face à  la presse ce mercredi) cette correspondance du ministre de l’administration territoriale témoigne de sa position de parti-pris dans les discussions en cours. Selon eux, « la démarche du ministre de tutelle viole de manière flagrante les dispositions de la Loi électorale en son Article 7 qui stipule que le partage des dix postes au sein de la CENI réservés aux partis politiques, doit se faire de manière équitable ». Or, regrette l’opposition, la teneur de la correspondance du ministre piétine cette disposition. Pour le représentant du Bloc africain pour le renouveau et l’alternance (BARA) « Kafougouna s’est rangé du côté de la majorité pour prendre la CENI en otage ». Selon M. Cissé, il n’y a pas de doute que la stratégie mise en place par la majorité est d’exclure l’opposition extra-parlementaire. Abondant dans le même sens, le président l’UNPR, Modibo Sangaré, a expliqué qu’il est important d’analyser le comportement du ministre Kafougouna Koné. Pour lui, «en refusant d’appliquer les dispositions de la loi électorale, la majorité, en complicité avec le ministre Kafougouna, veulent mettre en œuvre le plan d’élections frauduleuses pour 2012». «La CENI n’est pas un gâteau à  partager. C’’est un organise de régulation, de surveillance des élections» a précisé le Modibo Sangaré. Qui prévient que les partenaires de l’Etat s’apprêtent à  injecter des milliards dans des élections qui ne répondront (sur cette lancée) à  aucune norme démocratique. Bientôt une plainte devant les tribunaux Face à  la situation, les partis politiques de l’opposition ne comptent pas lâcher du lest. Pour eux, tout sera mis en œuvre pour l’application des dispositions de la loi électorale. Pour le représentant du parti SADI, l’issue de la réunion de concertation tenue le vendredi 29 juillet 2011 au siège de l’ADEMA-PASJ entre les Partis de l’opposition et ceux de la majorité sur la répartition des quotas à  la CENI, a établi un constat d’échec des négociations. Cet échec, poursuit Dr Oumar Mariko, est le fait de la majorité qui n’a pas pu se départir de sa conception mécanique de la notion d’équité et a maintenu sa position qui est de 9 sièges contre 1 à  la CENI nationale. «Elle fonde ses arguments sur le fait qu’en 2009, au nom du principe d’équité contenu dans la loi électorale, trois partis de l’opposition (RPM, PARENA et SADI) qui siégeaient à  l’Assemblée Nationale ont eu chacun un siège à  la CENI nationale. Selon elle, en 2012, il n’existe qu’une seule opposition parlementaire à  l’Assemblée Nationale, d’o๠la justification de 1 siège au niveau de la CENI nationale. Or, la loi électorale ne dit pas que pour qu’un parti de l’opposition soit à  la CENI nationale, il lui faudrait obtenir des sièges à  la Représentation nationale ! D’ailleurs, la loi N° 047 200 portant statut de l’opposition en donne une définition claire qui ne souffre l’ombre d’aucune ambigà¼ité » a précisé le représentant du parti SADI. En clair, pour Oumar Mariko, «la notion d’équité repose sur des valeurs, une éthique et sur la crédibilité. Elle n’a rien à  voir avec celle défendue par la majorité qui la considère comme la représentation proportionnelle des forces qui est de l’ordre du quantitatif ». «l’équité repose, explique-t-il, sur la qualité du système. C’’est parce qu’il y a déjà  un déséquilibre très prononcé des forces avec d’un côté la majorité présidentielle, qui dispose de moyens financiers et logistiques conséquents, une forte influence liée à  la gestion du pouvoir et de l’autre côté l’opposition ,en position très défavorable, ne disposant pas de moyens financiers ni d’un véritable statut de l’opposition, que l’équité doit intervenir pour assurer et garantir la crédibilité de notre système démocratique. Elle introduit le principe de la discrimination positive en faveur du plus faible pour réduire le déséquilibre des forces» a déclaré le secrétaire du parti SADI. Qui rappelle la mission de la CENI selon les dispositions de loi N°06-44/du 04 septembre 2006. Pour les partis politiques de l’opposition, une plainte sera introduite dans les jours à  venir devant le Tribunal administratif de Bamako. C’est donc désormais un feuilleton judiciaire qui se profile à  l’horizon.

Révision constitutionnelle, c’est toujours «Non» pour le SADI

Ont animé ce point de presse du parti SADI, Moussa Coumbéré, élu à  Kolondiéba, Mme Oumou Coulibaly, député de Niono, et Oumar Mariko, élu à  Kolondiéba. l’un des sujets qui a surtout passionné les débats, a été sans doute le vote à  l’Assemblée nationale du projet de la réforme de la Constitution de notre pays. Interrogé sur la question, le député Oumar Mariko est formel. Pour lui, «les élus SADI avaient toutes les raisons de voter contre ce projet ». Car, argue-t-il, «Â il s’agit d’une constitution anti-démocratique. C’’est une réforme qui traduit un coup de d’Etat contre la démocratie». «Â Cette réforme, poursuit-il, est onéreuse et inopportune. Elle revêt la confiscation du pouvoir pour un président omnipotent à  la veille des élections dont la préparation doit être la priorité des priorités ». Six raisons pour refuser la nouvelle Constitution Pour les élus SADI, il ressort que les conditions matérielles du vote référendaire ne sont pas réunies, et que les dispositions dudit projet de constitution, relatives au président de la République, à  l’Assemblée nationale et aux nouvelles institutions, sont antidémocratiques. l’une des raisons du « non » des députés SADI, C’’est aussi les dispositions relatives à  la nomination à  vie des anciens chefs d’Etat à  la Cour constitutionnelle. Pour le parti de l’opposition, «il s’agit d’une complète déviation qui ne pouvait être acceptée». «l’érection du Bureau du Vérificateur en institution de la République prévue par la nouvelle constitution revêt, selon SADI, une atteinte aux principes de la séparation des pouvoirs. Car, ajoutent les députés, celui-ci doit demeurer un auxiliaire de justice. Le coût desdites consultations est insupportable par le budget de l’Etat». «La proposition de légitimités traditionnelles accordées au Médiateur de la République est anti-démocratique, et ne permet pas de défendre les droits fondamentaux des masses laborieuses» pensent les députés SADI. Qui ajoutent par ailleurs que la création du Sénat est inopportune au regard du rôle qui lui sera assigné. Introduction d’un projet de loi protégeant les anciens combattants La session parlementaire écoulée a été marquée par l’adoption de 63 projets de lois, tant dis que deux autres ont été reportés. Il s’agit notamment du projet portant Code de la famille et des personnes, et celui relatif à  l’abolition de la peine de mort. La session écoulée a été aussi marquée par le passage de trois ministres devant les députés dans le cadre des questions orales. Il s’agit de l’interpellation du ministre de la sécurité intérieure et de la protection civile par rapport à  l’insécurité et à  la drogue, celui de l’administration territoriale et des collectivités sur les affaires domaniales, le porte-parole du gouvernement sur la relève des DAF des ministères, le ministre de l’énergie sur la problématique de l’accès à  l’électricité à  Bourem, etc. La session qui vient de s’achever a été également celle de l’adoption, à  l’initiative du parti SADI, de la résolution contre les frappes de l’OTAN sur la Libye. A cela, selon Oumar Mariko, il faut ajouter l’introduction d’une motion de soutien en faveur du Cuba face au blocus des Etats-Unis. Au cours de cette session d’avril, sept propositions de lois ont été aussi introduites. Elles concernent, entre autres, celle relative aux marchés publics, à  l’indemnité temporaire de chômage, au Code domaniale, etc. Pour le député Oumar Mariko, l’un des projets les plus importants introduits par le groupe des élus SADI, reste celui de la création de l’Office national des anciens combattants. La création de cette structure, dira-t-il, vise à  «corriger une injustice dont les aniciennes forces armées et de sécurité sont victimes». «Au Mali, depuis les indépendances, il n’y a eu aucune loi protégeant les anciens combattant» regrette-t-il, citant la première ordonnance du président Modibo Keà¯ta et le protocole adopté par son successeur Moussa Traoré.

Bamako, à gauche, toute !

Prendront part à  ces assises, plusieurs formations politiques engagées dans les luttes sociales pour une justice équitable, et un monde antilibéral. Il s’agit notamment du Parti communiste sud-africain (vieux de plus de 80 ans), le Parti Africain pour l’Indépendance du Burkina Faso, le Parti communiste du Soudan (aussi vieux 80 ans), le Parti social démocrate du Kenya, le Parti de la Gauche Suédoise etc. Au cours de leurs débats à  Bamako, les responsables de ces formations politiques discuteront des thématiques aussi d’actualité que « le développement d’une efficace structure africaine autre du concept « Rà‰SEAU GAUCHE », « les administrations centrales et régionales », les liens avec le «Global diaspora africaine progressive ». « Dessiner un autre monde » La rencontre de Bamako se veut une manifestation majeure répondant à  une volonté des formations politiques de Gauche de dessiner un projet commun, de jeter les bases d’une fusion politique, idéologique et organique entre toutes les forces de Gauche. Le défi pour elles, est de donner corps à  un modèle d’intégration économique et social en rupture avec le néolibéralisme qui engendre des crises de toutes sortes. l’exemple de la réussite du combat de la Gauche d’Amérique Latine se révèle aujourd’hui comme une référence pour les partis africains de la Gauche. La victoire des forces de Gauche au Venezuela, en Equateur, au Brésil, au Nicaragua, en Bolivie, au Chili, en Argentine, etc. constitue pour la Gauche africaine un motif de croire en la lutte. « l’échec cuisant du modèle néolibéral, la déroute idéologique des intégristes de la doxa monétariste du FMI et de la Banque Mondiale, et le refus des secteurs progressistes du monde entier du système capitaliste, ouvrent une nouvelle ère de coopération entre l’Afrique et l’Amérique Latine » pense un responsable du Comité d’organisation de la rencontre. Qui retient le caractère séduisant de la réussite de la Gauche américano-latine. Cette coopération entre l’Afrique et l’Amérique, explique notre interlocuteur, est basée sur les échanges d’expérience dans la construction de nouveaux espaces, la formation de consciences nouvelles pour bâtir un type nouveau de société plus conforme aux aspirations de nos peuples ». Comment bâtir pour l’Afrique un nouveau monde plus juste, et antilibéral ? Comment faire échec aux politiques néolibérales en cours dans nos Etats ? La rencontre de Bamako prévoit de sérieuses réflexions sur la question. La rencontre des partis de Gauche à  Bamako le cadre propice de discussions, d’échanges, de dialogue pour proposer des analyses, et élargir les mobilisations et les actions. Il s’agit donc d’obtenir des progrès sur les enjeux liés à  la démocratie en Afrique, notamment sur le rôle qu’y joue la France, en particulier autour des questions électorales.

Présidentielle 2012 : Oumar Mariko du parti SADI, 1er candidat investi

Le parti Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance (Sadi) a investi le premier le Dr. Oumar Mariko, candidat du parti à  l’élection présidentielle de 2012 à  l’issue de la 2e session ordinaire de son comité central, tenue samedi 25 et dimanche 26 juin 2011 au Centre régional de l’énergie solaire (Cres). Une investiture attendue et qui confirme la volonté du Dr Oumar Mariko à  briguer la magistrature suprême du pays. Le choix porté sur Oumar Mariko par la commission d’investiture s’explique par son parcours constant en tant qu’élu de Kolondièba, ses qualités d’homme courageux et ambitieux pour l’avenir du Mali, son engagement en faveur des Maliens et l’avenir du parti et ses idées pour le développement du Mali. Outre le choix du candidat pour la présidentielle de 2012, la session a dévoilé le programme du candidat qui s’articule autour de plusieurs axes prioritaires comme l’affirmation de la souveraineté du pays, indique l’Indicateur du Renovueau. Au C’œur de ce programme, le candidat envisage la lutte contre les privatisations à  travers la nationalisation des entreprises comme la Régie des chemins de fer, l’Huicoma, la Comatex, la Betram, la Sotelma, la CMDT, etc. Le développement du monde rural (agriculture, pêche, élevage, artisanat, etc.), la révision des contrats miniers (qui ne profitent pas au peuple malien selon lui), l’environnement, la culture sont aussi des axes forts dudit programme. Le deuxième chapitre du programme d’Oumar Mariko a trait à  la fondation d’un Etat « qui se réconcilie avec son peuple et ses travailleurs ». Il passe, selon lui, par le respect de la liberté d’expression, des droits de l’homme, la lutte contre l’émigration en créant des richesses pour les jeunes, et l’accès au logement. Par ailleurs, le programme du candidat mentionne les domaines clés de l’éducation et de la santé, le renforcement de la sécurité et de l’armée. « Il faut un Etat soucieux de ses finances » qui œuvre pour l’assainissement de l’économie et de ses finances. Ce chantier, dira-t-il, implique un contenu à  la lutte contre la corruption et la délinquance financière. « La lutte contre ce fléau à  été diluée, rendue insipide à  cause, essentiellement du manque de volonté politique » remarque le candidat. Qui explique que « la lutte pour la récupération des biens détournés doit permettre au citoyen malien, fonctionnaire ou privé, de comprendre que la chose publique est sacrée ». « La démocratie, pour nous, obéit à  des règles qui doivent avoir une éthique et une morale. Pas une morale ou éthique des riches ou des possédants » assène-t-il dans sa profession de foi. Avant d’ajouter que « le rêve d’un grand Mali doit nos habiter et nous mobiliser ». Ce rêve nous impose, ajoute-t-il, dans le contexte de la mondialisation et du néolibéralisme de redéfinir le sens et l’orientation de l’Etat. Il s’agit de restaurer l’Etat dans une orientation d’Etat national démocratique et populaire ». Par ailleurs, au coeur de cette session, des discussions autour du fichier électoral et des réformes politiques et institutionnelles ont eu lieu. Sur la question, le parti SADI et son candidat, penchent pour un fichier électoral fiable, plus urgent que les réformes insitutionnelles voulues par ATT. Dans ses recommandations, le parti a aussi condamné l’intervention militaire en Libye et réaffirmé son soutien total et sans réserve au peuple libyen.

Parti SADI : le député Mamadou Guindo claque la porte

Le député SADI de Niono a démissionné de son parti. l’information nous est rapportée par un responsable du bureau politique national. Qui précise que Mamadou Guindo, a claqué la porte du parti avec une dizaine d’autres conseillers municipaux. Selon notre source, la lettre de démission du député envoyée au bureau explique sa décision par des «Â raisons personnelles ». «Â Il n’en dit pas plus dans sa lettre » confie notre source qui explique que cette décision intervient un mois seulement après la fin de la suspension du député et d’autres militants par le parti pour «Â indiscipline et manquement aux statuts et règlement intérieur ». A quel parti le député compte adhérer ? Pour l’instant aucune information n’a filtré de cette question, car il nous est impossible de joindre le député en question malgré nos différentes sollicitations par téléphone. Mais le moins que l’on puisse dire, C’’est que cette démission de Mamadou Guindo parait pour le moins surprenante. Car le mois dernier, il participait à  la conférence de presse du groupe des députés SADI, et l’atmosphère avec les autres camarades ne présageait une décision de ce genre. Bref, le départ de l’élu de Niono porte un coup au parti SADI. Car elle intervient un mois seulement après la cassure du groupe parlementaire PARENA-SADI à  l’Assemblée nationale. Cela, après l’entrée du PARENA au gouvernement. Cette démission du député Guindo et de certains militants peut-elle affaiblir le parti SADI dans cette circonscription ? Sans doute oui. Mais selon plusieurs analyses, le cercle de Niono demeurera l’une des bases électorales les plus importantes du parti SADI. Dans cette circonscription, la formation politique reste la première force avec les deux sièges de député (sur trois), la présidence du Conseil de cercle. A l’issue des élections communales de 2009, le parti s’en est sorti avec au total 51 conseillers municipaux contre 37 pour le l’URD, 35 pour l’ADEMA, et 27 pour le RPM. Par ailleurs, sur toute l’étendue du territoire, jamais le parti SADI n’a enregistré un tel score à  une élection depuis sa création en 2001. C’’est avec cette suprématie dans le cercle de Niono, que la formation politique de l’ancien leader estudiantin, Dr Oumar Mariko, a enregistré son meilleur score pendant les élections présidentielles de 2007 o๠le candidat est arrivé en tête devant le président sortant ATT.

Oumar Mariko face à la presse : « Les politiciens doivent éviter d’apparaître comme des hommes affamés ! »

Deux jours après l’annonce de cette dissolution, Oumar Mariko, qui était par ailleurs le président du groupe parlementaire, s’est prêté aux questions des journalistes dans la salle de conférence de la radio «Â Kayira I » à  Bamako. Il aborde entre autres les raisons du refus de son parti d’entrer au gouvernement, la démarche à  adopter dans les jours à  venir pour la formation d’un nouveau groupe parlementaire, etc. Pourquoi avez-vous refusé de participer au nouveau gouvernement ? Oumar Mariko : Nous avons refusé de participer à  ce gouvernement pour des raisons de principes et d’éthique propres à  notre parti. Ce gouvernement aura pour mission de mettre en œuvre le Programme de développement économique et social (PDES) du président ATT. Or ce programme, nous l’avons combattu depuis 2007. Car il encourage les privatisations, l’injustice du capitalisme, le dictat des institutions de Bretton Woods, la spoliation des paysans de leurs terres à  l’Office du Niger, etc. De ce fait, ce programme n’est pas conforme aux orientations et à  la lutte que mène le parti. Il est donc compréhensible que nous ayons refusé la main tendue du chef de l’Etat. Notre place n’est pas dans ce gouvernement. Elle est dans l’opposition pour la défense de nos valeurs démocratiques. Journaldumali.com : En 2002, vous êtes pourtant entrés au gouvernement d’ATT ? Oumar Mariko : Le contexte était différent. Nous sommes rentrés au gouvernement au nom du consensus politique souhaité par le président Amadou Toumani Touré à  l‘époque. Mais nous avons posé nos conditions : celle de rester fidèle à  notre orientation politique. En acceptant en son temps le portefeuille de la culture, ( ndlr Cheikh Oumar Sissoko ), notre prétention n’était pas de révolutioner la culture, mais d’apporter notre expertise et de servir notre pays. Malheureusement, le document d’accord, qui avait été signé entre ATT et nous, n’a pas été respecté. C’’est pour cela qu’en septembre 2007, nous avons refusé de rentrer au gouvernement. Et nous l’avons réaffirmé récemment avec la formation du nouveau gouvernement. Journaldumali.com : Qu’est-ce qui a motivé la dissolution du groupe parlementaire PARENA-SADI ? Oumar Mariko : Nous avons formé ce groupe parlementaire avec le PARENA pour des raisons claires. Malgré nos divergences de vue (qui ont fait que nous partageons des partis politiques différents), nous étions en 2007 sur la même longueur d’onde sur plusieurs questions à  l’Assemblée. Mieux, nous partagions des valeurs démocratiques. Mais avec la nouvelle donne, nous sommes obligés de nous séparer. Nous avons été surpris de cette décision du PARENA. En fait, les dispositions de la Loi N°00- 047 du 13 juillet 2000, portant statut des partis politique d’opposition en République du Mali, prévoient de fait la dissolution du groupe dès l’entrée du PARENA au gouvernement. Car à  partir de cet instant, il n’est plus de l’opposition. C’’est ainsi que dans un document remis lundi dernier, le parti SADI a clairement exprimé sa position au bureau de l’Assemblée nationale. Journaldumali.com : Regrettez-vous d’avoir formé avec le PARENA un groupe parlementaire en 2007 ? Oumar Mariko : Pas du tout ! Ce que nous regrettons C’’est la rupture en plein chemin. A ce stade de la lutte, nous avions entrepris beaucoup de choses avec les députés PARENA. Ce parti a fourni à  notre Assemblée de valeureux députés. C’’est dommage que n’ayons pu continuer la lutte. l’entrée du PARENA au gouvernement est un gâchis pour notre lutte avec leurs députés. Journaldumali.com : Allez-vous débaucher des députés pour former un groupe parlementaire ? Oumar Mariko : Aucun contact n’est entrepris pour débaucher qui que ce soit. Cependant, nos portes resteront ouvertes à  ceux qui partagent les mêmes valeurs démocratiques que nous. A l’Assemblée nous resterons des députés d’opposition, et nous allons nous battre pour notre positionnement. Les politiciens doivent éviter d’apparaà®tre comme des hommes affamés. Nous avons un devoir vis-à -vis de nos électeurs à  qui nous devons rendre des comptes.