Basket : Les icônes intemporelles

Elles nous ont fait rêver, ont marqué leur temps et écrit certaines des plus belles pages du basket-ball au Mali. Coup de projecteur sur les stars d’hier.

Hamchétou Maîga-Ba.

30 septembre 2007. Le Mali affronte le Sénégal en finale de l’Afrobasket féminin Senior. Quelques jours plus tôt, le Sénégal l’avait emporté (48 – 37). Le Mali se devait donc de prendre sa revanche face à l’équipe la plus titrée d’Afrique (9 victoires à l’époque), est évoluant à domicile. « Nous jouions de nouveau contre le pays face auquel nous avions perdu notre seul match de poule. Nous avions fait une très bonne préparation et avec des juniors, dont Fatoumata Bagayoko, nous avions une équipe confiante » raconte Hamchétou Maiga, capitaine de cette génération dorée. Grâce à une énorme performance de sa part (29 points), le Mali s’imposera 65 – 58 et s’adjugera le premier trophée de son histoire. « Notre prestation n’était que le résultat de la combativité de nos filles » ajoute Hamchétou. Elle obtiendra le titre de meilleure joueuse, le premier remporté par une Malienne. En fait, la talentueuse et élégante Hamchétou est une pionnière dans bien des domaines. Première capitaine à remporter l’Afrobasket, première et seule Malienne à avoir joué et remporté la Women’s National Basketball Association (WNBA), l’équivalent du NBA féminin en 2005, première et seule Africaine à avoir été élue MVP étrangère de la Ligue féminine de Basket. Autant dire une immense carrière. Vivant aux Etats-Unis avec sa famille, Hamchétou Maiga – Ba évolue désormais dans l’immobilier et l’humanitaire.

Hamchétou a côtoyé nombre de joueuses de talents. Astou N’Diaye était l’une d’elle. « Lorsque Hamchétou est venue me retrouver en sélection, je n’ai vu personne qui me comprenait plus qu’elle. Il suffisait d’un regard pour qu’elle sache où j’allais mettre la balle et conclure » se souvient-elle.  Au cours d’une carrière de 18 ans, essentiellement au Stade malien, elle fait le bonheur de son club. Joueuse complète, elle s’illustre aussi bien aux shoots qu’aux rebonds. Principal fait d’arme, l’Afrobasket 1993 au Sénégal. « A chaque rencontre, j’inscrivais au moins 25 points » se remémore-t-elle. Une performance qui ne suffira cependant pas au Mali, qui terminera 7ème de la compétition.

Alassane Kanouté.

Dans la famille Kanouté, je veux les frères. Dans les années 80, Alassane domine le basket malien avec l’AS Réal. « De 1980 à 1991, nous avons remporté tous les Championnats et Coupes du Mali ». Une domination écrasante, due à cet ailier qui désarçonnait les défenses adverses par sa force de pénétration et sa dextérité. « Durant ces années, il n’y avait pas un seul podium destiné aux meilleurs où mon nom ne figurait pas ». Egalement capitaine de la sélection nationale durant plusieurs années, il ne réussira malheureusement pas à remporter de trophée avec elle. « Si nous avions eu les mêmes moyens que les joueurs actuellement, nous aurions été champions ». Aujourd’hui Directeur adjoint du Palais des Sports Salamata Maiga dit Bébé, nommé ainsi en hommage à un autre grand nom du basket national, il suit toujours le Mali d’un œil avisé.

Il a inspiré son jeune frère Sega. « J’étais le plus grand fan de mon grand frère. Un jour il m’a donné une balle et cela a été le déclic ». Le début d’une belle carrière, qui l’a vu jouer successivement au Real de Bamako, à l’ASBEAO et au Maroc. « Beaucoup voulaient jouer avec moi. Dès que je pénétrais les défenses, la bonne passe était au bout » assure-t-il. Capitaine de l’équipe nationale durant 10 ans, il n’atteindra jamais la finale de l’Afrobasket, échouant quatre fois en demi-finale. Agé d’une cinquantaine d’années maintenant, il a de quoi être fier. Son fils Siriman a remporté le premier trophée de basket masculin pour le Mali et a même fini MVP du tournoi.