ONU : la Russie bloque une résolution sur le Mali

Témoignant de son soutien à Bamako, la Russie a bloqué mercredi une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU qui aurait prolongé le mandat d’experts ayant rendu des conclusions accablantes pour la junte malienne et ses  » partenaires de sécurité étrangers « .

Le texte prévoyait de prolonger d’un an le régime de sanctions mis en place en 2017 contre des individus mettant en danger l’accord de paix de 2015, et le mandat du comité d’experts chargés de les surveiller. Elle a recueilli 13 voix en faveur, une abstention (Chine) et une voix contre, celle de la Russie qui dispose d’un droit de veto.

La Russie était d’accord pour prolonger les sanctions, mais seulement pour la dernière fois, et voulait surtout dissoudre le comité d’experts dont elle conteste, avec Bamako, l’objectivité. Sa résolution en ce sens a été rejetée, avec une voix pour, une contre (Japon) et 13 abstentions.

Les sanctions  » ne doivent pas être utilisées comme un moyen d’influence étrangère au Mali, et c’est ce que le comité d’experts faisait « , a justifié l’ambassadeur russe Vassili Nebenzia, estimant que le projet de résolution préparée par la France et les Émirats arabes unis  » n’aurait pas aidé le processus de paix  » mais aurait  » encore plus opposé les parties « . Dans son dernier rapport publié la semaine dernière, le comité d’experts dénonçait des violences contre les femmes perpétrées de façon  » systématique et organisée  » par les forces armées maliennes et leurs  » partenaires de sécurité étrangers « . Le régime de sanctions sur le Mali (gel des avoirs ou interdiction de voyage), qui expire le 31 août, avait été mis en place en 2017 et concernait huit individus, notamment des responsables de groupes signataires de l’accord de paix de 2015 accusés de le mettre en péril.

Niger : l’Union africaine suspend le pays et prend note du possible recours à la force de la CEDEAO

L’Union africaine (UA) a annoncé mardi 22 août 2023 suspendre le Niger de ses institutions après le coup d’État dans ce pays et affiché une position réservée sur une éventuelle intervention militaire ouest-africaine, selon un communiqué de son Conseil de Paix et de sécurité (CPS).

Le CPS «prend note de la décision de la CEDEAO», l’organisation régionale ouest-africaine, «de déployer une force» au Niger et demande à la Commission de l’UA d’«entreprendre une évaluation des implications économiques, sociales et sécuritaires» d’un tel déploiement, explique le CPS, sur fond de fortes divergences au sein de l’UA à ce sujet. L’Union africaine dans son communiqué réaffirme « sa pleine solidarité avec la CEDEAO en faveur du rétablissement de l’ordre constitutionnel par des moyens diplomatiques ». L’UA va nommer un haut représentant pour encourager les efforts de médiation de la CEDEAO. La Commission de l’UA et la CEDEAO, ont été invités à soumettre d’urgence une liste de membres de la junte militaire et de leurs partisans militaires et civils, y compris ceux impliqués dans la violation des droits de l’homme de M. Bazoum et d’autres détenus, en vue de sanctions ciblées, précise le communiqué.

Journée de la souveraineté retrouvée au Mali : une leçon-modèle dispensée dans les écoles

Dans le cadre de la célébration du 14 janvier, Journée nationale de la souveraineté retrouvée en souvenir de la grande mobilisation contre « les sanctions illégales, illégitimes et inhumaines de la CEDEAO et de l’UEMOA », le ministère de la Refondation a convié l’ensemble des départements pour identifier ce qu’ils pouvaient organiser.

Le ministère de l’Éducation nationale s’est vu confier l’exécution de leçons-modèles dans l’ensemble des écoles primaires et secondaires du Mali et l’organisation de jeux-concours. « Les leçons-modèles ont été préparées pour éveiller et créer le déclic chez les enfants de la nécessité d’être conscient de son appartenance à une Nation et de l’engagement qu’il faut avoir pour répondre présent à chaque fois que notre pays est exposé à un danger », explique Kinane Ag Gadega, Secrétaire général du ministère de l’Éducation nationale. Le vendredi 13 janvier 2023 est prévu pour l’exécution de cette leçon-modèle dans les classes du préscolaire, fondamental et secondaire et verra la mobilisation des hautes autorités politiques, administratives et scolaires. Pour rappel, après les sanctions infligées au Mali par la CEDEAO et l’UEMOA, les Maliens ont répondu le vendredi 14 janvier 2022 favorablement à l’appel lancé par les autorités de la Transition pour un sursaut patriotique afin de défendre la partie, la souveraineté du Mali, son intégrité, sa dignité et l’honneur des Maliens. À Bamako, une marée humaine s’était amassée sur le Boulevard de l’Indépendance. Il en a été de même dans toutes les régions du Mali pour dire non aux sanctions.

Karim Keita : placé sous sanctions par les Etats-Unis pour corruption et violation des droits de l’Homme

Le Département du Trésor des États-Unis, a imposé vendredi 9 décembre des sanctions, à plus de 40 personnalités et entités accusées de corruption ou de graves violations des droits de l’homme dont Karim Kéita, le fils de l’ex président Ibrahim Boubacar Kéita qui vit en exil en Côte d’Ivoire depuis le coup d’Etat d’aout 2020.

Ces sanctions selon le chargé d’affaires de l’Ambassade des Etats-Unis au Mali Brian Neubert, sont un signal fort à l’endroit des responsables des pays que nul n’est au-dessus de la loi en cas de corruption ou de mauvaise gouvernance. Les sanctions annoncées gèlent tous les avoirs américains des personnes concernées et interdisent aux citoyens américains de traiter avec elles. Des restrictions de voyage sont également imposées.

Selon le communiqué publié par l’ambassade des États-Unis au Mali, Karim Keita président de la Commission de défense de l’Assemblée nationale du Mali de février 2014 jusqu’à juillet 2020, a utilisé sa position pour recevoir des pots-de-vin, détourner des fonds gouvernementaux et renvoyer d’autres responsables qui ne soutenaient pas ses actions, ont déclaré les États-Unis. Karim Keita aurait également été impliqué dans l’enlèvement, la torture et le meurtre apparent du journaliste Birama Touré qui enquêtait sur son implication dans la corruption toujours d’après le communiqué. Karim Keita a toujours nié son implication dans cette affaire pour laquelle il fait l’objet d’un mandat d’arrêt international depuis juillet 2021. Ces sanctions concernent plus de 40 personnalités dans le monde dont l’ancien président guinéen Alpha Condé selon la liste publiée par l’Office of Foreign Assets Control (OFAC) du Département du Trésor des États-Unis.

 

 

Sanctions CEDEAO : YPS – Africa réclame des réparations pour le Mali

Youth for Peace and Security Africa (YPS-Africa), une organisation panafricaine qui milite pour la paix et les droits de l’Homme, traduit la CEDEAO devant sa Cour de justice et des droits de l’Homme pour exiger une indemnisation de 6 milliards de dollars américains pour les victimes civiles de ses sanctions au Mali, mais aussi en Guinée et au Burkina Faso.

Youth for Peace and Security Africa (YPS-Africa) est une organisation civile panafricaine basée au Ghana, au Nigeria et en Éthiopie depuis 2019, avec des milliers de bénévoles et de membres dans 25 autres pays africains, dont le Mali. Depuis le 27 janvier, quelques jours après les sanctions de la CEDEAO contre le Mali (le 9 janvier), elle a fait de son combat la lutte contre cette décision, qualifiée « d’illégale, sévère et inutile ».

Suite aux sanctions, l’organisation a adressé une pétition à l’Autorité des chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO, au Président de l’Union africaine, à la Commission de l’Union Africaine, aux Nations Unies et au Conseil de sécurité pour revoir les sanctions. Le 3 février a suivi une manifestation à Accra pour la levée des sanctions, lors du Sommet extraordinaire de l’Autorité des chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO.

L’organisation ouest africaine a levé les sanctions contre le Mali le 3 juillet mais le mouvement citoyen réclame d’elle le payement de 6 milliards de dollars de compensations à distribuer et à verser aux victimes des sanctions.

« Selon nos informations, au Mali, au Burkina Faso et en Guinée plus de 300 personnes sont mortes, des milliers de petites et grandes entreprises ont fermé leurs portes, et certaines pourraient ne jamais revenir, et des milliers d’emplois ont été perdus, plongeant les gens dans une extrême pauvreté à la suite des sanctions de la CEDEAO », explique le Directeur exécutif de YPS-Africa, Abraham Korbla Klutsey, selon lequel « il n’y a aucun article dans les textes de la CEDEAO qui dit que s’il y a un coup d’État dans un pays membre, les citoyens devraient subir ce genre de sanctions punitives. C’est pourquoi nous disons que les sanctions étaient illégales ».

Outre les réparations financières, YPS- Africa annonce vouloir également faire pression pour une résolution de l’ONU, de l’UA et de la CEDEAO interdisant les sanctions visant des civils innocents et veiller à ce que la CEDEAO ou tout autre bloc régional n’utilise plus de sanctions visant des civils innocents.

Accord pour la paix : l’ONU renouvelle ses sanctions contre les personnes soupçonnées d’être une entrave à son application

Le Conseil de sécurité de l’ONU a renouvelé hier mardi 30 août 2022 ces sanctions prises en l’encontre des individus et entités soupçonnées d’être une entrave à l’application de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger. 

Les personnes sanctionnées sont 8 au total: Il s’agit de Mohamed Ousmane Ag Mohamedoune, membre du CNT Ahmoudou Ag Asriw et Mahamadou Ag Rhissa du Haut conseil pour l’unité de l’Azawad, Mohamed Ould Mataly ex-député RPM, Mahri Sidi Amar Ben Daha  alias Yoro Ould Daha; Mohamed Ben Ahmed Mahri  alias Rougi; Houka Houka Ag Alhousseini et d’Ahmed Ag Albachar. Ces personnes sont interdites de voyager à l’extérieur du Mali, leurs avoirs sont gelés et les organisations ont l’interdiction de leur apporter du soutien. Il a été renouvelé pour une année soit jusqu’au 31 août 2023. Les 15 membres du Conseil ont également prolongé jusqu’au 30 septembre 2023 le mandat du Groupe d’experts chargé de surveiller l’application des sanctions, ainsi que la demande d’encourager la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) à assister le groupe. Sur demande du Conseil de sécurité, le Groupe d’experts doit présenter un rapport à mi-parcours le 28 février 2023 et un rapport final avant la date limite du 15 août 2023. Le Mali qui a demandé une réunion d’urgence du conseil de sécurité de l’ONU le 15 août dernier sur ses accusations portées contre la France, notamment de soutien contre le terrorisme n’a toujours pas encore reçu de réponse quant à une éventuelle tenue de cette réunion.

Sanctions contre le Mali : jusqu’à quand l’économie peut-elle tenir ?

Depuis le 9 janvier 2022, le Mali est lourdement sanctionné, suite au sommet conjoint réunissant la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA). Illégales et injustes, selon plusieurs observateurs, ces mesures interviennent dans un contexte déjà difficile pour le pays. Quelles sont donc les marges de manœuvres des autorités face à la hausse des prix de certains produits et au risque d’une réduction significative du pouvoir d’achat ? Au-delà se pose la question de la transformation de l’économie malienne, qui doit devenir plus inclusive, surtout au profit des couches les plus vulnérables.

La fermeture des frontières terrestres et aériennes, la suspension des transactions commerciales entre le Mali et les pays de la CEDEAO, à l’exception de certains produits (alimentaires, de grande consommation, pharmaceutiques et les produits énergétiques), la suspension de l’aide financière des institutions de la CEDEAO, notamment la BOAD et la BIDC, le gel des avoirs dans les banques centrales, les sanctions de la CEDEAO / UEMOA à l’encontre du Mali sont la manifestation d’une véritable « guerre économique ». Il nous faut donc « chercher une solution rapide », suggérait l’économiste Modibo Mao Makalou sur les ondes de Radio Kledu le 27 janvier 2022. Ces « sanctions inédites et inexpliquées » tranchent avec les objectifs d’intégration économique et de libre circulation des personnes et des biens de la CEDEAO, née en 1975 à Lagos, précisait-il.

Même si les effets à court terme peuvent être minimisés, en raison notamment des anticipations, l’augmentation subite de la demande, qui se manifeste dans ce genre de situation par un réflexe des consommateurs, peut provoquer une augmentation des prix. C’est qui est observé depuis quelques temps sur plusieurs produits dont les prix ne sont pas contenus, malgré les assurances des autorités et même des opérateurs pour garantir la disponibilité des stocks. Parmi les secteurs concernés, celui des BTP, où le prix du ciment continue de grimper, au désespoir des acteurs.

De 92 500 francs CFA, la tonne de ciment est actuellement cédée entre 125 000 et 130 000 francs par endroits. Les constructions en ont pris un coup. « Pour le moment, j’ai décidé d’arrêter mes 5 chantiers en cours. Parce qu’avec le devis réel que l’on fournit au client, cela n’est plus rentable », explique Amadou Guindo, promoteur et responsable de la société immobilière Andielou.

En ce qui concerne le sucre, le prix au consommateur pour le sucre importé a été fixé à 600 francs CFA, mais dans certains endroits de la capitale il coûte entre 700 et 750 francs CFA, au grand dam des clients et malgré les numéros verts mis à disposition pour dénoncer ces abus.

Durement touchés également, les transporteurs espèrent vivement que les autorités renouent le dialogue afin de trouver des compromis raisonnables entre le Mali et les pays de la CEDEAO, qui dépendent les uns des autres. « Cela fait plus de 2 semaines que nous souffrons en silence, parce qu’avec environ 15 kilomètres d’embouteillages jusque dans la savane, c’est très difficile », soupire Modibo Maïga, transporteur et chargé de cours de droit à l’IAM.

La première contrainte est celle des ressources humaines, les chauffeurs et leurs apprentis bloqués quelque part « dans la nature ». Pour se nourrir, ces derniers sont obligés de « louer des motos pour aller chercher à manger ». Des coûts supplémentaires pour ce transporteur, qui importe des bouillons alimentaires à l’état brut qui seront transformés et conditionnés sur place.

Pour d’autres acteurs du même domaine, les coûts sont encore plus élevés. En effet, ceux qui transportent des produits périssables doivent débourser entre 45 000 et 50 000 FCFA par jour pour assurer le carburant et continuer à faire tourner les camions frigorifiques.

Enclavement

Mais l’analyse des conséquences sur le plan économique amène à se focaliser sur la balance des paiements, qui retrace les transactions que le pays a avec les autres. « Les pays de la CEDEAO ne constituent pas les principaux clients du Mali (ceux auxquels il vend), parce que les exportations du Mali sont axées fondamentalement sur 3 produits : l’or, le coton et les animaux vivants », explique l’économiste Cheick Kader M’baye, enseignant-chercheur à la Faculté des Sciences économiques et de gestion (FSEG).

Les pays de la CEDEAO ne sont les principaux clients ni pour l’or, ni pour le coton, juste pour les animaux vivants, qui ont notamment pour destinations la Côte d’Ivoire et le Sénégal.

« Par rapport aux importations, les pays de la CEDEAO ont pris soin d’exempter les produits qu’ils vendent au Mali », les produits pétroliers, pharmaceutiques et alimentaires entre autres. En ce qui concerne ces importations, la pression demeure, notamment sur les matériaux de construction.

L’autre aspect qui mérite d’être pris en compte et « qui amplifie les conséquences, c’est l’enclavement du pays », note M. M’baye. Une grande partie des produits que nous exportons transite par les pays de la CEDEAO, poursuit-il et il serait judicieux pour nous « de conserver des bonnes relations avec les pays voisins », au risque d’une augmentation des délais et coûts de transport et donc du prix à la consommation.

Résilience jusqu’à quand ?

La fragilité de l’économie malienne, confrontée à de nombreux défis qui entravent son développement, se trouve exacerbée suite à ces mesures. Mais des alternatives pour les autorités existent. «  Sur le très court terme, si la situation reste ainsi, l’une des options sera de compter sur le partenariat public / privé. Notamment des collaborations avec le secteur privé, les grands groupes et les grossistes sur les moyens par lesquels ils peuvent utiliser leurs stocks de marchandises pour stabiliser le marché », note encore M. M’baye.

Des solutions qui peuvent impliquer pour le gouvernement de s’engager par des subventions. Une collaboration dans ce cadre pourrait permettre d’atténuer un peu les effets de la crise. À ce rythme, difficile de prévoir ce qui va se passer demain. « Tout dépendra des anticipations des agents économiques ». Car la situation peut basculer d’un côté comme de l’autre.

En effet, la mise en place d’un mécanisme peut s’avérer très efficace au point que l’on décide finalement de renforcer l’option envisagée. Par exemple, le renforcement du partenariat public / privé peut donner des résultats tels que les idées de réforme structurelle en la matière seront désormais à l’ordre du jour.

Ainsi, on pourrait prédire des résultats positifs ou négatifs si « les agents économiques voient les choses de la même manière ». Il s’agit en tout cas de trouver une solution interne de collaboration afin de parvenir à stabiliser le pouvoir d’achat des ménages grâce à la maîtrise des prix.

Cependant, il y a un décalage entre le discours et la réalité, note M. M’baye. Les autorités ont beau annoncer des accords pour maîtriser les prix, difficile d’en assurer le contrôle. Pour l’économiste, il s’agit pour l’État d’instaurer un véritable cadre de confiance entre lui et le secteur privé afin que ce dernier assure lui-même une certaine rigueur dans le bon déroulement de la collaboration.

Même si le rôle de l’État n’est pas de réguler les prix, il peut souvent intervenir afin d’infléchir la position des acteurs du marché. Mais le défi est le maintien par les autorités d’un vrai « cadre de confiance et de collaboration ». Parce que l’État doit rassurer les acteurs privés, qui investissent de l’argent et dont la vocation est de faire des profits, même « s’il est vrai que l’on est en période exceptionnelle et que tout le monde doit faire des efforts pour la patrie ».

Opportunité ?

Les conséquences économiques, commerciales et financières de ces sanctions sont déjà visibles. Ces dernières, portant notamment sur le gel des avoirs et touchant l’État, se sont manifestées à travers l’annulation de l’Appel public à l’épargne émis par le Mali pour, le 14 janvier 2022, lever 30 milliards de francs CFA. Sa demande de liquidités auprès de la BCEAO, satisfaite à moitié, et l’absence du Mali du calendrier des émissions de titres de l’UEMOA du 1er trimestre 2022 en sont d’autres preuves.

Et, à moyen terme, le gel des avoirs pourrait compromettre la capacité de l’État à faire face à ses dépenses urgents et pénaliser sa vocation à financer ses services publics. Même si les chiffres ne sont pas encore connus, les recettes de l’assiette vont baisser. Le 1er février, le ministre de l’Economie et des Finances Alhousseini Sanou a adressé un courrier aux investisseurs leur expliquant que la Banque centrale n’a pas procédé au paiement de plus de 2 milliards de FCFA, ce qui l’empêche de faire face à ses engagements.

En plus de cette problématique, se pose « la question du risque associé à la dépendance monétaire en situation de crise, parce que les sanctions financières vont jouer sur la monnaie », avertit M. M’baye. Le franc CFA est émis par la BCEAO et le pays n’a pas de moyens d’en disposer sans elle. Et même si les banques nationales sont solidaires du gouvernement, elles dépendent de la banque centrale, qui met des liquidités à leur disposition chaque semaine. Pour les deux dernières semaines, les banques maliennes n’ont reçu que 209 milliards de francs CFA de la BCEAO, alors que les besoins exprimés étaient de 445 et 395 milliards de francs CFA. Dans cette situation, il sera très difficile pour les banques d’injecter de l’argent dans l’économie. Or, en période de crise, c’est grâce à la latitude d’utiliser la monnaie que l’État peut stabiliser l’économie. Selon l’économiste Modibo Mao Makalou, pour 2022, l’État malien a besoin de 1861 milliards de francs CFA pour faire face à ses dépenses ordinaires.

L’objectif de ces sanctions étant de contraindre l’État, cette situation limite véritablement ses capacités d’engagement mais aussi d’endettement. Un réel défi donc à relever. Et si nous avions notre monnaie ? Et donc notre banque centrale, il n’y aurait sûrement pas blocage. Mais « le problème n’est pas fondamentalement la monnaie », répond M. M’baye. « Nous échangeons avec les autres et il serait judicieux de privilégier la voie du dialogue », conseille-t-il.

En tout état de cause, cette crise serait une opportunité si nous pouvions nous poser des questions essentielles comme celle de la gestion de notre économie. En effet, si les recettes d’exportation sont gérées ailleurs, il nous faut prouver qu’une fois transférées elles seront mieux gérées. D’où la problématique de la bonne gouvernance afin de profiter des fruits des recettes du commerce extérieur au maximum, ce qui n’est pas acquis si l’on regarde les statistiques, déplore un acteur.

L’observation de notre économie montre des faiblesses structurelles qui mériteraient d’être corrigées, selon les spécialistes.

Transformation structurelle

En 2020, l’or a engrangé 82% des recettes d’exportation, le coton 6% et les animaux vivants environ 3%. Mais le secteur aurifère est loin d’être pourvoyeur d’emplois. Sa vente représente des recettes en impôts et taxes d’environ 500 milliards de francs CFA par an.

Pour une croissance inclusive qui profite à tout le monde, y compris les plus vulnérables, il faudrait plus de recettes partagées au niveau de l’agriculture, qui représente au moins 60% des emplois. Il faut donc « multiplier les recettes d’exportation des produits agricoles », suggère M. M’baye.

Selon lui, c’est la structure de la création d’emplois qui n’est pas bonne. L’Enquête nationale pour l’emploi de 2018 montre que 77% des emplois sont reçus par relations personnelles et que 17% constituent l’auto-emploi. Il n’y a donc pas d’industrialisation, ni de développement de chaînes de valeur.

Transition : après la cérémonie d’investiture, la CEDEAO fait le point

Le médiateur de la CEDEAO, Goodluck Jonathan a animé ce vendredi une conférence, quelques minutes après la cérémonie d’investiture pour faire le point. Il a d’abord félicité le peuple malien ainsi que le président et vice-président pour l’évènement, et le CNSP qualifié de  »défunt » pour leur rapport avec la CEDEAO. Par la suite, le Jean Claude Brou, président de la commission de la CEDEAO a lu une déclaration signée du médiateur Goodluck Jonathan dans laquelle il est annoncé la levée des sanctions après la nomination d’un Premier ministre civil. Jonathan a néanmoins ajouté concernant les sanctions qu’elles sont tributaires de la position de la CEDEAO sur la vice-présidence. L’ancien président du Nigéria s’est fait écho de l’appel lancé par le procureur général  demandant la libération des détenus ou leur mise à disposition à la Justice. Il a conclu que l’instance n’a pas de problème à ce que des militaires servent dans le futur gouvernement de la transition.

Transition : le CNSP fait le point du sommet avec la CEDEAO

Après le compte-rendu du mini sommet extraordinaire du 15 septembre fait par plusieurs chefs d’Etat, c’est désormais au tour du CSNP de se prêter à l’exercice. Le comité a organisé une conférence de presse ce mercredi pour faire le point sur le déplacement à Accra. « Nous étions à Accra avec deux objectifs: partager avec les chefs d’Etat de la CEDEAO les conclusions des concertations nationales et voir avec eux la levée des sanctions sur le Mali ». Les chefs d’Etat de la communauté ont conditionné la levée des sanctions à la désignation d’un président et d’un Premier ministre civils pour conduire la transition. Le CSNP a bien tenté de plaider une autre voie, en vain. « Nous avons dit à la CEDEAO que nous sommes au service du peuple. Dans la mesure où la majorité a parlé d’une transition militaire, nous avons suggéré que l’on puisse aller dans ce sens. La CEDEAO a refusé » confie le colonel-major Ismael Wague, porte-parole du CNSP. La communauté a brandi la menace d’un embargo total pouvant rapidement asphyxier le pays. Ce à quoi les militaires ont répondu : « nous avons compris, mais nous ne pouvons décider sur place ». Le colonel-major a conclu en affirmant que leur « intention avouée est d’être du coté de la majorité du peuple mais cette possibilité dépendra d’autres facteurs que nous comprenons et avons intégré ».

Mohamed Ould Mataly : « C’était une erreur d’avoir accepté ce régime de sanctions »

Le Conseil de sécurité de l’ONU a ajouté mardi 9 juillet à sa liste de sanctions cinq Maliens accusés d’entraver l’application de l’Accord pour la paix et la réconciliation. Parmi eux, l’Honorable Mohamed Ould Mataly, député élu à Bourem et responsable du Mouvement arabe de l’Azawad (MAA), membre de la Plateforme. Il est accusé de s’être opposé à des restructurations administratives à Gao en 2018 et d’être impliqué dans le trafic de drogue. Dans cet entretien, il exprime son incompréhension.

Comment jugez-vous les sanctions de l’ONU à votre égard ?

Comme on le dit chez nous, les nomades, le sel ne se dit pas salé. Je ne peux pas être défenseur du Mali et le dernier jour être contre l’application de l’Accord. J’ai été le premier à mener la résistance, même pendant l’occupation. Le premier à créer des mouvements pour lutter au compte du Mali. Comment puis-je être une entrave aujourd’hui ? Et dans quel sens ?

Elle vous accuse de vous être opposé à des restructurations administratives à Gao…

Mais cela n’a à rien avoir avec l’application de l’Accord. C’est une instruction administrative. Le Premier ministre et son ministre de l’Administration territoriale de l’époque avaient proposé un découpage de Gao. Nous leur avons dit de laisser cette question se discuter entre les mouvements signataires au niveau de la sous-commission institutionnelle, comme indiqué dans la Feuille de route. Le découpage doit être fait dans l’intérêt des populations, non pour les diviser. C’est ce que j’ai dit et je n’étais pas le seul.

Si le découpage est fait dans l’entente et l’harmonie c’est bien mais si c’est fait comme ils le souhaitaient c’est dangereux. C’est l’administration qui a voulu créé des problèmes entre la population et nous n’avons pas accepté.  Normalement, le découpage même  ne devrait pas se faire au Nord, mais ils ont voulu nous imposer une anarchie.

Qu’en est-il du trafic de drogue ?

Je les défie de le prouver. Ils prennent injustement des noms et comme tu ne peux pas te défendre tu es sanctionné. C’est la même chose que Barkhane fait quand ils prennent nos gens et disent qu’ils sont liés à un groupe terroriste. Après, ces gens innocents pourrissent en prison. Cette liste n’est même pas dans la forme.  Même la première liste est fausse. Mohamed Ousmane Ag Mohamedoune n’a jamais rien fait pour entraver l’accord. C’était une erreur pour le Mali d’avoir accepté ce régime de sanctions, parce que ce sont les nomades qui sont victimes de tout cela. Si nous avons empêché la paix, pourquoi ne pas venir nous le demander ? Je suis un vieux aujourd’hui et on écrit sur moi sans que je sache pourquoi. On traumatise les gens comme cela. C’est même du terrorisme.

Comment appréhendez-vous les conséquences de ces sanctions ?

Je ne sais pas et je m’en fous. Nous croyions que ces pays étaient super intelligents et démocratiques, mais là ils perdent leur crédibilité. La marche est un droit civique. C’est la population de Gao qui a marché alors que j’étais à Bamako. Les trois Arabes sur cette liste sont tous de la même famille. C’est comme si c’était dirigé contre nous. Je ne suis pas d’accord, on ne fait pas d’analyses correctes.

Vous bénéficiez du soutien des populations de Bourem, qu’est-ce que cela vous fait ?

Bourem doit même marché aujourd’hui (entretien réalisé le 10 juillet). Je n’ai pourtant appelé personne à le faire. Gao aussi veut marcher. Je comprends ce soutien parce que j’ai toujours vécu avec ces populations, pendant les moments les plus difficiles de l’occupation, pendant la libération et pendant les élections. Moi je n’ai pas fait l’aventure. Je suis victime pas de la France mais de certains éléments. Je ne sais pas lesquels.

Sanctions de l’ONU au Mali : 3 questions à Yvan Guichaoua, maître de conférences et spécialiste du Sahel

Est-ce que le régime de sanctions de l’ONU peut être un instrument efficace ?

Pour l’instant aucune sanction n’est prise. Avec cette nouvelle résolution, les Nations Unies se dotent d’un nouvel outil juridique contre ceux qui entravent le processus de paix. Elles étendent leur arsenal punitif potentiel. Mais il reste beaucoup d’étapes avant qu’une sanction concrète puisse être envisagée : il faut que des experts soient nommés, qu’ils puissent rassembler des éléments de preuve, qu’ils soient écoutés par les décideurs et qu’enfin les éventuelles sanctions soient appliquées. Ce n’est pas pour demain, mais peut-être après-demain. La situation est tellement dégradée désormais au Mali que personne ne se satisfera des gestes symboliques, des froncements de sourcils et des formules aseptisées que la MINUSMA emploie dans chacun de ses communiqués. Et puis pourquoi se doter d’un tel outil, aux dispositions si explicites, par exemple en matière de lutte contre les trafics, pour ne pas y recourir in fine ?

Seront-elles être suffisantes, selon vous, pour contraindre chaque partie à avancer dans l’application de l’accord de paix ?

Ce nouvel outil vise en priorité les signataires de l’accord de paix ; il ne concerne donc qu’une partie du problème de la violence au Mali. La communauté internationale n’a toujours pas trouvé d’instrument non coercitif pour régler la question des mouvements djihadistes. Pour ce qui est des signataires, l’étau se resserre autour d’acteurs connus pour jouer sur plusieurs tableaux et que l’on sait capables de déstabiliser la situation selon leurs intérêts du moment. Ces gens se savent dans le viseur de la communauté internationale et la perspective d’être punis va peut-être les inciter à se montrer plus accommodants. En même temps, les ancrages politiques et dans l’économie parfaitement licite de ces groupes d’intérêts, les rendent difficiles à déboulonner sans effets collatéraux imprévisibles. Mais après tout, les FARC en Colombie  sont la preuve qu’un mouvement qui s’est criminalisé peut être décriminalisé.

Autrement, comment empêcher les parties de faire obstruction à la paix ?

On peut utiliser le bâton, comme c’est le cas avec ce nouvel outil, ou la carotte, comme ce fut le cas à Alger. On peut aussi multiplier les échelles d’interventions : traiter le clivage Nord-Sud comme à Alger ou les rivalités intercommunautaires comme à Anéfis en 2015. En travaillant sur ces deux axes, de proche en proche, par exemple en développant des démarches plus inclusives, on peut imaginer parvenir à des équilibres sécuritaires temporaires. Mais la reconstruction de la légitimité politique prend nécessairement du temps et elle ne peut guère être pilotée de l’extérieur. Le processus est d’autant plus fragile qu’il se produit sous l’œil plus qu’attentif des mouvements djihadistes. Il est parfaitement vain de faire comme si on avait des disputes à résoudre entre gens raisonnables d’un côté et un ennemi uniforme irrémédiablement perdu pour le dialogue de l’autre. Les mobilisations violentes des uns et des autres sont interdépendantes et pourtant les réponses de la communauté internationale sont totalement compartimentées. On pourrait aussi se demander comment éviter que d’autres parties n’émergent. On voit que d’autres foyers de violence potentielle s’ouvrent : entre communautés peules et dogons, ou parmi les jeunes de Gao récemment. Il y a un impératif de court terme de protection impartiale des populations sans laquelle rien n’est possible à plus long terme.

 

Nations Unies : Les sanctions sont-elles efficaces ?

Les sanctions ciblées sont de plus en plus souvent utilisées par l’ONU quand la diplomatie n’a pas donné les résultats escomptés. Elles sont censées permettre d’éviter des atteintes à la paix et à la sécurité internationale, mais, après plus de vingt ans d’expérience, peut-on vraiment dire qu’elles sont efficaces ?

Le couperet est tombé pour la Corée du Nord. Une résolution proposée par les États-Unis et soutenue par la Russie et la Chine a été adoptée par le Conseil de sécurité, lundi 11 septembre, pour punir l’essai nucléaire de Pyongyang du 3 septembre dernier. Cette nouvelle résolution, qui ampute le régime communiste d’une importante manne financière, vient s’ajouter à sept précédentes qui n’ont pas fait fléchir le leader nord coréen qui compte continuer son programme nucléaire et ses essais de tirs balistiques.

Un succès mitigé Les sanctions, embargo sur les armes, gel des avoirs, interdictions de voyager, interdictions visant les produits de base ou restrictions financières, bien qu’ayant fonctionné dans quelques pays comme la Libye ou l’Afrique du Sud, ne parviennent généralement pas à atteindre leurs objectifs. Une étude faisant autorité sur la question, parue en 2006, a montré qu’elles sont efficaces au mieux 30 % des fois et qu’elles ont rarement, ou peu, changé les choses. En Iran, elles n’ont pas dissuadé la République de poursuivre son programme d’armement nucléaire, et en Russie elles furent incapables de contraindre le Président Vladimir Poutine à changer de politique concernant l’Ukraine. Les sanctions ont même eu pour effet de renforcer sa popularité dans l’opinion publique russe. « Le régime des sanctions a une efficacité variable. Mises en place contre Al-Qaeda et les Talibans,  en 1999 et étendu à l’État Islamique (EI), elles ont eu des effets considérables sur les ONG prosélytes ou le système bancaire, longtemps peut regardant. Les conséquences opérationnelles directes ont été, en revanche, assez faibles. La démarche, cependant, reste essentiellement politique et personne n’a envie de figurer sur une liste de cette nature. Les terroristes s’en moquent, mais ceux qui leur sont liés tout en espérant avoir une carrière politique y sont très sensibles », explique Yves Trotignon, analyste, spécialiste du terrorisme. Malgré la nature des sanctions, qui a évolué pour passer de mesures globales imposées aux États à des actions ciblant des individus, des petits groupes ou des entités, nombre d’experts affirment que leur impact reste limité. « Les sanctions ne peuvent être un objectif en soi », explique Laurent Bigot, ancien diplomate français et consultant, qui pense qu’elles doivent être combinées avec d’autres leviers pour être efficace. « Elles accompagnent une stratégie générale et permettent de faire pression. Mais elles peuvent avoir aussi un effet pervers et tendre la situation », conclut-il.

 

Violations de l’Accord au Mali : L’ONU envisage des sanctions

Suite aux violations répétées de cessez-le feu mettant en cause la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali, le gouvernement a sollicité du Conseil de Sécurité le 09 août 2017 l’adoption d’un régime de sanctions.

C’est ce mardi 05 septembre que le Conseil de Sécurité de l’ONU devrait se prononcer sur ce régime de sanctions proposé par le gouvernement malien et soutenu par la France. Un régime de sanctions plutôt dissuasif, destiné à amener les signataires de l’accord de paix signé en 2015, à respecter leurs engagements.   Entre avancées et recul, l’accord pour la paix et la réconciliation signé entre le gouvernement et les groupes armés peine à être mis en œuvre.

En cause notamment des affrontements entre groupes armés dont ceux intervenus en juillet 2017 à Kidal entre la CMA et la Plateforme. Deux groupes armés qui ont convenu d’une trêve de 2 semaines signée le 23 août 2017.

Le régime de sanctions proposé devrait identifier des personnes et des groupes responsables d’entraver le processus de paix en cours et porter sur des interdictions de voyage ou encore des gels d’avoir. Les infractions visées vont des violations de cessez-le feu, aux attaques contre les forces armées maliennes ou les casques bleus ou les violations des droits de l’Homme ainsi que les entraves à la mise en œuvre de l’accord.  

Cette résolution qui sera soumise au vote ce 05 septembre risque cependant de se heurter à l’opposition de l’Ethiopie qui assure la présidence tournante de Conseil de Sécurité et de la Russie qui l’estime inopportune.

CAN 2015: la CAF sanctionne

Suite aux incidents qui ont émaillé le match opposant le Ghana à  la Guinée équatoriale comptant pour les demi-finales de la CAN disputé à  Malabo hier, il a été imposé au pays hôte, une amende de 100 000 dollars américains. Selon le jury disciplinaire de la CAF, au cas o๠des incidents identiques émaillent le match de classement ce samedi 7 février, l’équipe équato-guinéenne devra jouer son prochain match officiel à  huis clos. Sur les 36 blessés répertoriés par les équipes médicales, 14 ont été transférés vers des formations hospitalières pour des examens complémentaires a indiqué l’instance suprême du football continental. Pour ce qui concerne la Tunisie, le président de la Fédération tunisienne de football, M. Wadie Jary, a été suspendu de toutes activités liées à  la CAF, et ce « jusqu’à  ce qu’une lettre d’excuses soit présentée ou que des preuves irréfutables et tangibles soient présentées afin d’étayer les propos faisant état de partialité de la CAF et de la volonté de nuire à  la sélection Tunisienne ». Par ailleurs, le comité exécutif de la CAF a décidé « de laisser à  la Fédération Tunisienne de Football jusqu’au 31 mars 2015 pour se conformer aux recommandations du jury disciplinaire et de la Commission d’organisation, faute de quoi le Comité Exécutif de la CAF disqualifiera l’équipe nationale de la Tunisie de la prochaine édition de la Coupe d’Afrique des Nations en 2017 » poursuit le communiqué. La Tunisie a été éliminée en quarts de finale de la CAN-2015 sur un penalty litigieux en faveur de la Guinée-équatoriale. Ce qui a suscité la colère des joueurs tunisiens et de Wadie Jary. Le Maroc suspendu pour les CAN 2017 et 2019 Ces décisions ont été prises à  la suite du « refus du Maroc d’abriter [la CAN 2015] aux dates prévues ». La CAF a décidé de suspendre la sélection nationale A du Maroc pour les deux prochaines éditions de la Coupe d’Afrique des Nations, celles de 2017 et de 2019, et d’infliger une amende de 1 million de dollars à  la fédération royale marocaine de football. Selon la note, le comité exécutif a décidé « par une mesure distincte de mettre à  la charge de la fédération royale marocaine de football la somme de huit millions et cinquante mille Euros (8.050.000 Euros) en réparation de l’ensemble des préjudices matériels subis par la CAF et les parties prenantes du fait du désistement survenu ».

Des « bérets rouges » sanctionnés

Le porte-parole de l’armée malienne, le lieutenant-colonel Souleymane Maà¯ga, a indiqué que les bérets rouges punis, qui ont été mis aux «arrêts de forteresse» – sanction disciplinaire restrictive de liberté dans le domaine militaire -, faisaient «du syndicalisme» dans l’armée, «ce qui est strictement interdit». «C’est un cas d’indiscipline intolérable. Un militaire ne doit pas parler dans la presse. C’est le règlement qui le dit. Ensuite, ils tenaient des propos qui pouvaient démoraliser les troupes. Voilà  pourquoi ils ont été mis (aux) arrêts de forteresse», a déclaré le lieutenant-colonel Maà¯ga, chef de la Direction de l’information et des relations publiques de l’armée. Un des «bérets rouges» concernés, le lieutenant-colonel Seydou Moussa Diallo, a affirmé par à  l’AFP qu’ils étaient cinq au total à  être visés par ces mesures jeudi soir, lui ayant été conduit à  Ségou (240 km au nord-est de Bamako), «et les autres à  Kayes» (ouest, près de 600 km de Bamako). Deux mois d’arrêt «Nous avons deux mois d’arrêt de forteresse. Notre crime est d’avoir réclamé l’application du plan de paix arrêté par tous pour que la paix revienne dans le camp des bérets rouges et bérets verts (unité des auteurs du coup d’Etat du 22 mars 2012 au Mali, ndlr). C’est une injustice totale», a-t-il affirmé. «Aucun des engagements pris par l’armée pour régler le problème n’a été respecté. Ni le paiement des primes, ni la libération de nos camarades toujours arrêtés, ni le sort à  éclaircir de 23 autres bérets rouges disparus», a-t-il poursuivi. Corps d’élite Les «bérets rouges», des commandos parachutistes, furent jusqu’à  2012 un corps d’élite de l’armée malienne. Ils avaient dénoncé une mise à  l’écart après avoir été impliqués dans des violences meurtrières avec les militaires putschistes entre le 30 avril et le 1er mai 2012. A la suite de ces attaques, plusieurs bérets rouges avaient été arrêtés – certains ont bénéficié de liberté provisoire en janvier dernier, d’autres sont portés disparus, d’après certains de leurs membres et des ONG. Après de nouvelles violences en février dernier, le Premier ministre malien Diango Cissoko avait mené des discussions avec toutes les parties concernées par la crise au sein des forces armées maliennes, qui ont abouti à  la décision de restructurer leur régiment et ramené le calme.

Edito : Réponse à Mr Ban Ki Moon

Ils viennent de couper la main d’un voleur à  Ansongo, à  défaut de n’avoir pu sectionner celle du voleur de Gao, le week-end dernier. Ils avaient promis qu’ils imposeraient la charia au Nord Mali, ils font pire et remettent au goût du jour le règne de l’obscurantisme. Ils, ce sont eux les extrémistes de tout bord. Mujao, Ansar Dine, Aqmi, Boko Haram, des illuminés, sortis tous droits des cavernes de l‘ignorance, de savants manipulateurs et prétendus négociateurs, maà®tres dans l’art de tromper leur ennemis. N’est-ce pas ainsi qu’ils ont dupé le MNLA en prenant possession du Nord Mali et jetant aux orties le rêve de l’Azawad… Et C’’est avec un sourire carnassier qu’ils ont accueilli le médiateur de la CEDEAO, un exercice qui au-delà  des déclarations de bonne foi, leur fera un peu plus de publicité dans les médias internationaux et confirmera leur suprématie dans les régions nord du Mali. Pour le médiateur de la CEDEAO, la ballade aura été courte, mais inefficace. Et dans les salons feutrés de l’ONU à  New York, Ban Ki Moon se fend d’une nouvelle recommandation de l’institution qu’il dirige, engluée dans une léthargie sans nom. Mieux, le chef de l’institution onusienne, recommande, je dis bien, recommande des sanctions ciblées contre les «Â fous d’Allah » ! Comme si les extrémistes avaient besoin de voyager aux quatre coins de la planète. Sans les pétro-dollars de Khaddafi, ils ont depuis longtemps trouvé d’autres sources de financement occultes. Franchement, Ban ki Moon se moque t-il des populations du nord Mali ? A défaut d’une intervention militaire dont les contours restent toujours imprécis et conditionnée à  la stabilisation politique de Bamako, il est de bon ton de faire des discours stériles à  la Tribune de New York. D’après notre cher secrétaire général, les progrès faits à  Bamako pour restaurer l’ordre constitutionnel restent limités, à  l’heure o๠la formation du nouveau gouvernement de transition, n’est qu’une question de jours… Et si vous nous disiez toute la vérité Mr Moon ? Et si vous nous disiez que le sort du Mali ne presse pas plus que celui de la Syrie, o๠vous êtes empêtrés depuis des mois ? En réalité, l’urgence que vous semblez vouloir évoquer en parlant de sanctions, ne fait que masquer l’inaction d’une institution soumises aux diktats internationaux du commerce extérieur. Mais pire que cela, le vent de l’extrémiste religieux souffle sur l’Afrique d’est en ouest, sans que personne ne puisse l’arrêter désormais. Combien de temps encore faudra-t-il craindre que ce «Â nord Mali ne soit entrain de devenir un refuge pour les éléments criminels et terroristes »., dà®tes vous. Rectificatif, il l’est depuis des décennies maintenant, que vous le vouliez ou non. Il ne vous reste plus qu’à  nous délivrer UN mandat pour une intervention ciblées au Nord Mali. Alors de véritables négociations pourront s’amorcer face à  des occupants qui constatent chaque jour la faiblesse des victimes en face et repoussent les limites de l‘innommable. En témoigne les lapidations et autres destructions du patrimoine sacré des civilisations perdues, mais surtout, un mépris profond et pour l’être humain, dans sa plus simple expression.

La CEDEAO pourrait lever les sanctions sur le Mali

Le ministre burkinabé des Affaires Etrangères Djibril Bassolé, émissaire de Blaise Compaoré auprès du CNRDRE, vient de faire une annonce importante à  la télé nationale. Cette annonce est intervenue à  la suite d’une serie de rencontres que le ministre a eu avec les responsables du CNRDRE. « Nous travaillons ensemble pour créer les conditions de levée de ces sanctions, et je pense que ce sera pour très bientôt », a affirmé le ministre burkinabè des Affaires étrangères Djibrill Bassolé à  la télévision ORTM, à  l’issue d’un entretien dans la nuit de mercredi à  jeudi avec le capitaine Amadou Sanogo, chef de la junte militaire, à  Kati (près de Bamako). Sa déclaration a été diffusée jeudi après-midi, il n’a pas précisé de calendrier. « Nous allons tout mettre en oeuvre pour que ces sanctions soient non seulement suspendues, mais complètement levées et abandonnées. Nous en sommes sur le chemin. Je peux vous assurer que le capitaine (Sanogo) est dans de bonnes prédispositions, il aura bientôt à  faire des annonces qui vont dans la bonne direction, je préfère lui laisser la primauté de le dire », a ajouté M. Bassolé. Une déclaration publique du Capitaine SANOGO devrait donc intervenir bientôt, selon les propos du ministre burkinabè. Il faut ajouter que M. Bassolé est accompagné d’autres ministres ouest-africains des affaires étrangères, dont ceux de la Côte d’Ivoire et du Niger. Force d’interposition Les Chefs d’Etat major de la CEDEAO réfléchiront, au cours de la rencontre d’Abidjan, sur la mise en place d’une force d’intervention au Mali qui devrait compter quelques 3000 soldats. Cette réunion ‘’d’urgence » fait suite aux décisions prises le 29 mars dernier à  Abidjan par les Chefs d’Etat de la sous région à  l’initiative du président Alassane Ouattara, par ailleurs président en exercice de la CEDEAO. M. Ouattara a annoncé la semaine dernière que ‘’2000 soldats de la CEDEAO » ayant du matériel et bien équipés sont ‘’prêts » à  intervenir au Mali.

Iba Ndiaye : « Cette convention nationale est un piège ! »

Journaldumali : Pour commencer, M. Le Vice-président de l’ADEMA, comment vivez-vous ces heures difficiles que traverse le Mali ? En tant que malien, et je crois que tous mes compatriotes éprouvent la même chose, C’’est vraiment beaucoup d’angoisse de tristesse, je dirai même d’humiliation. Un pays dont on est fier, quand on voit son histoire, son parcours, qui a su bâtir une démocratie exemplaire, et C’’est cette fierté qui nous nous nourrissait. On ne vit pas que de pain, ce sentiment là  nous faisait vivre d’une autre manière et C’’est tout cela qui aujourd’hui va à  vau l’eau. Parce que ces acquis là  aujourd’hui sont perdus et il faut tout faire pour les faire revenir. Journaldumali : Comment entendez-vous justement faire revenir ces acquis ? C’’est le sens de tout ce qu’on est en train de faire. En matière de communication, d’explication, de recherches de meilleures solutions, et au niveau de l’ADEMA comme de l’Alliance des partis politiques comme du FDR qui est l’alliance de la société civile et des politiques, nous avons esquissé des schémas. Et aujourd’hui, après toutes les analyses, tous les débats que nous avons eus, on a dégagé une solution extrêmement simple, efficace et rapide. Il faut respecter la Constitution. Non par fétichisme, mais simplement parce que cela nous permet d’être cohérent et de nous faire respecter. Et, il n’y a pas que l’aspect juridique ou institutionnel à  prendre en compte. Nous avons vu en cette option une clé pour déverrouiller la situation qui est là . Le problème aujourd’hui, ce sont ces sanctions qui sont prises parce que nous n’avons pas renoué avec l’ordre constitutionnel. Et pourquoi ne pas le faire ? Pourquoi ne pas renouer avec notre Constitution, ce n’est pas celle des autres, C’’est la notre ! Les sanctions, C’’est la résultante d’accords que le Mali a signé avec les autres pays africains. Pour moi, C’’est même une fierté qu’enfin les africains arrivent à  s’organiser à  prendre en charge leurs propres problèmes avant que la solution n’arrive d’ailleurs. Nous sommes tous des africanistes ! Journaldumali : Mais certains voient derrière la CEDEAO, la France ou d’autres pays, qui veulent s’ingérer dans les affaires du Mali… Moi C’’est la CEDEAO que je connais. C’’est une construction africaine, à  laquelle le Mali a beaucoup participé. Le jour o๠les soldats maliens sont allés intervenir en Sierra Leone pour aller rétablir l’ordre, faire la guerre, qui a vu du mal à  cela ? Aujourd’hui, C’’est notre tour. Dans cette communauté, nous avons signé des accords qui disent que lorsque la Constitution est bafouée, nous donnons l’autorisation d’intervenir. Renoncer à  ses ambitions personnelles et respecter ces accords, cela peut-il peser dans la balance face aux sanctions et aux conséquences désastreuses qu’elles ne manqueront pas d’avoir sur le Mali ? Par rapport à  tous les appuis que le Mali peut recevoir pour faire face au problème essentiel que le pays a en ce moment : la guerre du Nord ? Parce que notre armée, on l’a mise dans un état o๠elle ne peut pas régler ce problème toute seule. Il suffit donc qu’on se mette d’accord. En 24heures, les sanctions peuvent être levées. Il suffit pour cela de renouer avec la Constitution, et le Mali tout entier, y compris les plus pauvres, sera à  l’abri de la misère. Journaldumali.com : Le FDR a annoncé qu’il ne participera à  la Convention Nationale prévue pour ce 05 avril à  l’instigation de la junte. Pourquoi ce refus? Pourquoi ? Quand on veut résoudre un problème, il y a des voies, des façons de faire. Là , on invite à  la télé « tout le monde » pour venir discuter, pour prendre une décision. Une décision qui engage le pays et son avenir. On peut s’attendre à  1000 voire 2000 personnes ! Comment pourra-t-on gérer cela pour s’assurer de leur représentativité et dire voilà  la majorité qui engage tout le monde? C’’est un piège ! Il ne faut pas tomber dedans. Nous sommes en contact permanent avec eux (la junte, ndlr), il ne faut pas aller à  la rupture. Il faut maintenir le dialogue et la discussion et expliquer qu’il y a une solution rapide, efficace, pour résoudre le problème du nord. Journaldumali.com : Vous avez évoqué un schéma simple pour sortir de cette crise. Quel est –il ? La Constitution du Mali dit que le Président empêché, la Cour constitutionnelle peut constater et se déclenche le processus de l’intérim. Le respect de cela et la mise en place de l’intérim de 40 jours, assumé par le Président de l’Assemblée Nationale, nous met à  l’abri des sanctions. Mieux, il nous permet de bénéficier de l’appui militaire de tous les pays amis, et je suis sur qu’en un mois, on aura des résultats significatifs sur le front. Ce n’est pas cela la première des préoccupations des maliens aujourd’hui ? Les 40 jours passés, on rentre dans la Transition, et on aura eu le temps pendant la période d’intérim de négocier qui dirigera cette transition. Si les maliens décident que C’’est Amadou Sanogo, nous on ne s’y opposera pas. Mais l’imposer en tant que chef d’un groupe de militaires, C’’est ce qui n’est pas bon. Il y a une solution à  tout et la solution à  notre problème, C’’est celle là . Il faut que nous arrivions à  ce que J’appelle « une complicité malienne ». Mettons ensemble pour décider courageusement de faire ce qu’il y a à  faire pour nous sortir de ces sanctions et obtenir de l’aide. Si on se replie sur nous-mêmes, avec notre fierté, notre orgueil, et on reste sur nos positions, on viendra nous prendre à  Bamako ici. Dieu nous en garde.

Levée du Blocus à Cuba : l’Ambassadeur Miguel Otero en appelle à la solidarité Malienne

« Nécessité de lever le blocus » Il y a longtemps que le peuple cubain est confronté aux impacts d’un blocus économique, commercial et financier appliqué à  Cuba par les Etats-Unis d’Amérique, depuis maintenant cinquante ans. l’Ambassadeur de Cuba au Mali, Migel Otero pense que cet état de fait est le summum d’une politique rigide, privée de légalité et de légitimité. « Cette situation a été sciemment conçue pour provoquer dans la population cubaine la faim, la maladie et le désespoir », a-t-il martelé. Selon des observateurs, rien n’a changé sous dix administrations états-uniennes successives, si ce n’est la recrudescence de cette politique. « Rien d’essentiel n’a changé non plus depuis l’entrée à  la Maison-Blanche en janvier 2009 d’une nouvelle administration ». Mais, M. Migel Otero a laissé entendre qu’il est prématuré de juger la nouvelle administration américaine. Car dit-il, le Président Obama a promis de faire milles réformes aux Etats-Unis, ce qui n’exclut pas la problématique de la levée du blocus. A quand la levée du blocus ? Il faut noter que l’Assemblée générale des Nations unies qui s’est tenu le 29 octobre 2008, avait instruit aux Etats-Unis, de mettre fin au blocus économique. Au total, 185 pays qui ont voté en faveur de la levée du blocus. Mais aucune action qui tendrait à  dénouer la trame complexe de lois et de dispositions administratives autorisant le blocus n’a été menée. Lourdes conséquences sur le peuple cubain Les objectifs prioritaires des américains sur ce plan, sont d’amener le peuple cubain à  la reddition par la faim et les maladies, les domaines de la santé publique et de l’alimentation sont les premiers visés. Les préjudices causés à  la santé publique sont estimés à  25 millions de dollars de mai 2008 à  avril 2009. Ces préjudices découlent du fait que Cuba est contrainte d’acquérir des produits et équipements sur des marchés lointains et de recourir à  des intermédiaires dans ce but, ce qui fait renchérir les coûts d’achat. Selon l’ambassadeur Otero, la prohibition faite à  des scientifiques et spécialistes cubains de la santé de participer à  de nombreux congrès et réunions scientifiques aux USA, ou la non délivrance de visas dans ce sens constitue un obstacle au recyclage professionnel, à  la comparaison de méthodes utilisés dans le traitement de différentes maladies, pourraient être utiles aux deux pays. En outre, les préjudices causés par le blocus américain sur Cuba, s’étendent sur biens d’autres secteurs, comme l’alimentation, l’éducation, la culture, le sport, le transport, l’économie en générale. Le rôle de la communauté internationale Elle semble prêter une attention accrue ces derniers mois, aux relations bilatérales entre les USA et Cuba, ce qui indique que la demande de levée du blocus. A en croire, M. Miguel Otero, le blocus économique, commercial et financier reste le principal obstacle au développement économique et social de Cuba, et à  sa croissance après les trois cyclones qui l’ont dévastée en 2008. En effet, dit-il, les préjudices économiques directs causés au peuple cubain, jusqu’en décembre 2008, sont évalués à  plus de 96 milliards de dollars, soit 236 2221 000 000 de dollars. Il faut rappeler qu’en plus du maintien du blocus, les USA détiennent en prison, il y a plus de dix ans, cinq citoyens cubains. Cette conférence de presse a réuni autour de l’ambassadeur Otero, la promotrice de Cauris éditions, Mme Dramé Kadidatou Konaré, et le Président de l’Association d’amitié au peuple cubain, M. Siaka Coulibaly, tous deux fervents défenseurs de la cause cubaine.