Convention Nationale de la Junte : Le FDR tourne le dos

La crise malienne peut-elle trouver un début de solution dans la convention nationale proposée par le capitaine Sanogo. Fi des sanctions de la CEDEAO, de l’Union Africaine et des Etats-Unis envers les membres de la junte, le capitaine Sanogo est décidé à  mener le jeu politique au Mali sans se laisser dicter un calendrier quelconque de retour à  l’ordre constitutionnel. Pour cela, il invite l’ensemble des forces vives de la nation à  s’asseoir autour de la table : «Â  Nous invitons l’ensemble de la classe politique et tous les acteurs de la société civile à  se faire représenter, sans exception aucune, à  une convention nationale qui débutera le 5 avril 2012 » dans le but de « décider de ce qui sera le bien de ce pays de façon consensuelle et démocratique en toute liberté », a déclaré le leader des putschistes dans son fief de Kati. Le FDR dit Non Le Front Uni pour la Sauvegarde de la démocratie (F, qui comprend des partis comme l’ADEMA, le RPM ou l’UDD et qui avait exigé le retour à  l’ordre constitutionnel sans délai a décidé de ne pas participer à  cette convention et campe sur ses positions.  » Considérant que cette convention, est contraire et incompatible avec le retour à  une vie constitutionnelle et le rétablissement des institutions décrétées par le CNRDRE, En conséquence, le FDR, composé d’une cinquantaine de partis politiques rassemblant la quasi-totalité des élus nationaux et communaux du Mali, et une centaine d’associations et d’organisations syndicales dont la centrale syndicale des travailleurs du Mali (UNTM), la Coordination des Associations et Groupements des Commerçants Détaillants du Mali (CAGCDM), la Coordination Nationale des Syndicats et Associations des Conducteurs et Chauffeurs Routiers du Mali, le Conseil National du Patronat Malien (CNPM), la Coordination des Associations et Organisations Féminines du Mali (CAFO), l’Association pour le Progrès et la Défense des droits des Femmes (APDF), la Fédération des Associations et Coordinations des Organisations Féminines (FENACOF), le Conseil National des Jeunes du Mali (CNJ), le Barreau Malien, l’Association des Elèves et Etudiants du Mali (AEEM), ne participera pas à  ladite Convention. » Et d’appeler à  une mobilisation de l’ensemble de la classe politique et des forces vives de la Nation, des Maliens de l’extérieur et de la Communauté Sous-Régionale, Régionale et Internationale pour trouver une solution honorable de sortie de crise dans le cadre de la légalité constitutionnelle. Du côté du RPM, IBK qui n’a pas clairement déclaré participer à  la convention ne la rejette pas non plus. « Si le capitaine Sanogo a vraiment l’intérêt des Maliens à  coeur, qu’il rende le pouvoir rapidement », réagit cette auditrice sur une radio locale. Le parti SADI d’Oumar Mariko qui avait été l’un des premiers à  soutenir la junte au pouvoir devrait profiter de cette tribune pour mieux se positionner face à  la junte.  » Si les partis politiques veulent trouver une issue de sortie de crise, ils devront aller au delà  de leurs divergences face à  la junte. Mais si des dissensions persistent, le bénéfice en reviendra à  la junte qui risque de perdurer au pouvoir… », analyse un constitutionnaliste. Du côté de l’URD, on propose plutôt, un plan de sortie de crise en plusieurs points et un éventuel poste de Ministre de la Défense pour le chef de la junte, au moment o๠des émissaires de la junte sont à  Abuja pour négocier une amnistie avec les autorités nigérianes. ATT poursuivi Autre mesure de cette concertation nationale des sanctions contre ATT. L’ancien président a de quoi méditer dans sa résidence dorée, mais la priorité est-elle vraiment au sort du président déchu ? Pointer ATT du doigt comme responsable de la situation au nord, c’est laisser apparaà®tre l’impuissance et le manque de stratégie de la junte face à  l’avancée des rebelles au nord. La tâche s’annonce rude.

IBK appelle les Maliens au sursaut national

C’’est un IBK préoccupé qui est apparu devant la presse malienne ce mardi 3 Avril, à  son domicile de Sébénikoro pour une conférence de presse destinée à  relancer le débat sur la crise géopolitique et constitutionnelle que traverse le Mali, depuis le putsch du 22 Mars. Face à  l’accélération des évènements au nord du Mali, et à  la prise de Tombouctou dernièrement, Ibrahim Boubacar Keita, s’est dit profondément choqué : «Â  Tous les jours, nous assistons à  un mauvais feuilleton avec son lot de surprises au quotidien et qui touche à  chaque malien intimement, cette situation est un véritable désastre national, avec toutes ces villes qui sont prises au nord de notre pays… », a déclaré IBK. Légalité constitutionnelle Face à  la junte au pouvoir au Mali, le patron du RPM se dit attentif à  la question du retour à  l’ordre constitutionnel, exigé par la CEDEAO au Mali, et qui a placé le pays sous embargo total malgré le fait que le capitaine Sanogo ait déclaré le 31 mars la restauration de la constitution du 25 février 1992 mais pas aussi immédiatement que l’aurait souhaité l’institution. De fait, Ibrahim Boubacar Keita, a surtout mis l’accent sur le sursaut national qui doit prévaloir rapidement face à  une situation qui risque de paralyser tous les maliens : «Â Ce pays a toujours su dire NON à  l’intolérable, à  des situations terribles qui le mettaient à  mal… » Alors comment recouvrer cette intégrité territoriale, violemment atteinte, face aux sanctions économiques de la CEDEAO qui souhaite voir démissionner le capitaine Sanogo, chef de la junte et chef de l’état provisoire ? : «Â La CEDEAO s’inscrit dans une logique de gardienne de la démocratie, rappelle IBK, et je comprends parfaitement sa position puisqu’ elle joue son rôle. Mais cette fois, il s’agit de chacun d’entre nous, la classe politique, la société civile, les leaders politiques et associations, à  nous de dégager des pistes de réflexion, des concertations pour circonscrire cette situation. ». Et l’armée malienne en déroute totale face aux rebelles qui ne joue plus son rôle de défense de l’intégrité du territoire national. IBK l’admet et préconise sa restauration puisqu’elle a fait défection, à  Gao, Tombouctou et Kidal, désormais partagés entre les rebelles du MNLA et le groupe islamiste Ançar Dine… «Â Sans une armée forte, mobilisée et avec des ressources, nous ne pourrons aller vers des élections, apaisées, fiables, il faut être clair ». D’o๠la fameuse question de la transition démocratique que souhaite mener le capitaine Sanogo à  terme sans passer par le schéma classique. Mais pour combien de temps ? «Â La voie légaliste, constitutionnelle est préférable, répond IBK, mais la situation actuelle impose de revoir les solutions… 40 jours suffisent-ils à  mener cette transition, comme le prévoit notre constitution malienne ? Dioncounda Traoré qu’IBK déclare consulter régulièrement est-il l’homme de la situation, alors que le capitaine Sanogo, récemment interrogé, sur la question réfute sa légitimité… La question demeure complexe. Mais l’homme du RPM, dont le parti s’inscrit dans le Front Uni pour la sauvegarde de la démocratie (FU, et qui a exigé aux premières du coup d’état le rétablissement de l’ordre constitutionnel, face aux pro-putschistes du MP22, qui soutient la junte, appelle à  une unité de tous les acteurs de la société concernée par cette crise. Sursaut national Partition du pays en deux, convention nationale comme l’a déclaré la junte pour mener la transition dans sa déclaration du 31 Mars, IBK n’exclut pas d’aller à  cette convention avec son parti, si le contexte l‘exigeait. Du reste, les sanctions de la CEDEAO sont une autre donne à  prendre en compte, tout comme le rôle de la force de 2000 hommes mobilisées par l’institution africaine reste en attente pour le moment. Ce dont le patron du RPM reste convaincu, C’’est que le peuple malien doit se lever et réagir très rapidement face à  la situation. Homme d’honneur et d’une seule parole, Kankelentigui, se refuse à  envisager la perte du nord pour le Mali. «Â  Je me refuse à  envisager que le Mali soit coupé en deux. Tombouctou, Gao, la cité des Askias, sont des villes du Mali, des villes qui font partie de l’histoire de notre pays et jamais nous ne les laisserons abandonnées… »Â Â Â Â Â Â Â Â Â  D’o๠le sursaut national des Maliens plus que jamais urgent !

Mossa Ag Attaher : « Ce n’est pas un jeune capitaine sans expérience qui nous fera reculer »

Alors que les putschistes du 22 mars dernier l’accusent d’ «Â incompétence » dans la gestion de la guerre au Nord, le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) lreproche à  l’ancien président d’avoir piétiné le processus de négociation. A la question de savoir l’état des négociations avec les autorités maliennes avant le coup d’Etat militaire, Mossa Ag Attaher est formel : «Â Depuis le 17 janvier, il n’y a aucune négociation. Ni avec l’Etat malien ni avec les puissances étrangères. La France a fait des offres pour une rencontre entre l’Etat malien et nous. Le ministre français des Affaires étrangères, lors de son passage à  Bamako, a proposé un cessez-le-feu avant d’ouvrir des négociations. Mais au moment o๠nous l’envisagions, le Mali a envoyé plus de 200 véhicules pour attaquer nos positions. ATT a saboté la proposition de négociation française. On ne demande pas que la France ou l’Algérie supplie le Mali de nous donner notre indépendance. l’indépendance ne se donne pas, elle se mérite. Par le combat, sur le terrain ». «Â Ce n’est pas un jeune capitaine sans expérience qui nous fera reculer » Cette interview du porte-parole du MNLA intervient au moment o๠au Nord, la rébellion connait une avancée fulgurante. Les trois principales villes (Kidal, Tombouctou et Gao) sont désormais sous contrôle. Lorsqu’on demande à  Ag Attaher si le coup d’Etat du 22 mars change quelque chose, la réponse est sans équivoque. «Â Nous restons très distants et réservés par rapport à  ce coup d’Etat. Nous ne nous sommes pas du tout exprimés sur le sujet avant aujourd’hui. Je préfère parler d’un malaise au sein de l’armée plutôt que d’un manque de moyens militaires », a déclaré le porte-parole de la rébellion. Pour qui, «Â n’importe quel officier ou homme politique qui arrive au pouvoir ne pourra utiliser plus de moyens ». «Â Le Mali a utilisé tous les moyens militaires dignes d’une guerre entre deux pays contre nous, explique Mossa Ag Attaher. Qui cite des avions, des hélicos, des blindés, des chars… mais l’échec a toujours été au rendez-vous. Donc ce n’est ni une question de manque de moyens ni de négligence, mais une question de volontés opposées. Nous restons sereins. Nous savons que le Mali ne pourra pas utiliser plus de moyens contre nous, ce n’est pas un jeune capitaine qui arrive avec aucune expérience de l’Etat qui nous fera reculer ». Pour d’éventuelles négociations ? «Â La situation au Nord est critique », comme le disait le chef de la junte dans son adresse à  la nation le 26 mars derniers. Et pour le capitaine Amadou Haya Sanogo, le Mali reste ouvert au dialogue. Au MNLA l’option n’est pas écartée. Mais selon son porte-parole, l’objectif reste l’auto-détermination de l’Azawad. «Â Nous ne sommes pas dans une logique de chantage avec l’Etat malien. Ce que nous voulons, C’’est de montrer au monde entier, que la volonté de l’Azawad doit être entendue. Nos objectifs restent les mêmes : libérer les trois villes du nord, Kidal, Gao et Tombouctou. Notre combat n’a pas changé depuis le 17 janvier. Et l’on va continuer jusqu’à  la libération totale de la zone. Si la junte au pouvoir aujourd’hui exprime de manière claire sa volonté de privilégier une solution politique, nous sommes disposés à  l’entendre. Si l’Etat malien se reprend et accepte le droit du peuple de l’Azawad à  l’autodétermination alors nous seront prêts à  arrêter les hostilités le jour même », a promis le porte-parole du MNLA. Qui prévient : «Â si le capitaine, qui a pris le pouvoir, cherche des moyens nouveaux pour se battre contre nous, alors nous lui disons que le rendez-vous se fera sur le terrain ».

Crise malienne : La mission sacrée du Capitaine Sanogo…

Il semble évident que le capitaine Sanogo et la CEDEAO ne soit pas sur la même longueur d’onde malgré les tractations diplomatiques qui ont émaillé Bamako ces derniers jours. Ce qui à  long terme, pourrait desservir le peuple malien et profiter davantage aux rebelles du nord. La situation sur le terrain l’a prouvé. Tombouctou est aux mains des rebelles ou plutôt du groupe islamiste Ançar Dine, qui y planté son drapeau. Dans quelques jours, le Mouvement National de libération de l’Azawad, MNLA, entend proclamer son indépendance.. Vous avez dit démocratie mon capitaine ? Autrement préoccupant, le différend de compréhension entre les attentes de la CEDEAO qui exige le retour à  l’ordre constitutionnel immédiat, donc la démission du capitaine Sanogo au profit de Dioncounda Traoré, Président de l’Assemblée Nationale, qui prendrait l’intérim et la mission sacrée que s’est confiée le capitaine à  lui-même. Ses propos à  l’hebdomadaire Jeune Afrique sont clairs : «Â  Selon la Constitution, en l’absence du président élu, C’’est à  Dioncounda Traoré [le président de l’Assemblée nationale, NDLR] de mener à  bien le processus de transition. Mais son mandat expire le 8 juin. Et en toute objectivité, je ne pense pas qu’il puisse organiser les élections dans le délai constitutionnel de 40 jours. Donc si on l’y place aujourd’hui, lui aussi sera illégalement à  la tête de l’à‰tat à  cette date, et on devra repartir à  zéro. D’o๠l’idée de mettre en place dès maintenant une convention nationale, composée de membres de la société civile et de militaires pour mener à  bien le processus qui conduira aux élections ». Dimanche soir, lors de sa déclaration, le capitaine Sanogo avait crée l’espoir chez les uns et ce mardi, alors qu’il procède à  des nominations dans son état major, l’inquiétude face à  l’embargo est monté crescendo chez les Maliens. L’hydre à  trois têtes Le capitaine Sanogo n’a donc pas l’intention de quitter le pouvoir de sitôt, encore moins l’envie de voir Dioncounda Traoré diriger une transition trop rapide. Non le pouvoir arraché ne saurait être rendu trop vite. Le capitaine Sanogo s’est confiée une mission sacrée, celle de restaurer une démocratie qu’il juge pervertie et qu’il ne veut pas remettre aux anciens alliés d’ATT. C’’est donc pour cela que le capitaine Sango a renversé le général, pour régler par ailleurs la crise du Nord o๠de nombreus soldats maliens ont laissé la vie. Mais comment y arrivera-t-il seul et sans une armée décapitée de ses têtes, trahie par ses généraux ? Après la CEDEAO, C’’est au tour du Conseil de Sécurité de statuer sur la situation au Mali. Alors que beaucoup réclament l’urgence d’une offensive au nord pour contrer les rebelles, ces derniers sont signalés aux alentours de Mopti, dont les habitants désertent déjà  les lieux… Quel nouvel espoir faut-il attendre de la junte ? «Â Le capitaine Sanogo donne le tournis à  la classe politique malienne’, commente un éditorialiste. «Â Je ne comprends plus sa position, il n’a pas l’intention de partir’, exprime une bamakoise dépitée. Entre espoir et incertitudes, la population malienne, ne sait plus à  quel saint se vouer et risque bien de se trouver prise au piège des volontés de la junte et de la CEDEAO. La crise malienne, C’’est une hydre à  trois têtes, et chacune d’elle veut manger l’autre.

Mali : la Cedeao place la junte sous « embargo »

Les chefs d’à‰tats de la Communauté économique des à‰tats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) ont frappé fort. Réunis lundi 2 avril à  Dakar à  l’occasion d’un sommet extraordinaire, ils ont décidé d’imposer à  la junte au pouvoir au Mali un « embargo total », c’est à  dire à  la fois diplomatique et financier. « Toutes les mesures diplomatiques, économiques, financières et autres sont applicables dès aujourd’hui (lundi) et ne seront levées que quand l’ordre constitutionnel (sera) effectivement rétabli, a déclaré le chef d’à‰tat ivoirien Alassane Ouattara, président en exercice de la Cedeao. Parallèlement, la Cedeao a décidé la mise en place immédiate de sa force militaire, qui était déjà  en état d’alerte depuis plusieurs jours. Les modalités d’activation de cette force de quelque 2 000 hommes doivent être étudiées lors d’une réunion d’un comité des chefs d’état-major dès cette semaine à  Abidjan. « Les déclarations de la junte vont dans le bon sens » « La situation au Mali est très grave, c’est un coup contre la démocratie et une atteinte à  l’intégrité territoriale de ce pays », a affirmé Ouattara. Et de répéter : « Ce n’est pas acceptable. Le retour à  l’ordre constitutionnel et à  l’intégrité territoriale doivent se faire dans les plus brefs délais. » De son côté, la junte a promis dimanche le retour à  un pouvoir civil et une transition démocratique avec des élections dont la date n’a pas été précisée. Une marque de bonne volonté qui n’a visiblement pas suffit à  calmer l’ire de Ouattara. « Les déclarations de la junte vont dans le bon sens, mais il faut que ce soit effectif, que la junte se mette à  l’écart et transmette le pouvoir aux autorités constitutionnelles reconnues », a estimé le président ivoirien. Le sommet de Dakar a également demandé que le gouvernement légitime qui doit être « mis en place dans les prochains jours ouvre le dialogue avec les mouvements armés », a poursuivi Alassane Ouattara. « Nous allons transmettre ces décisions au président de la Commission de l’Union africaine (UA) Jean Ping afin de lui demander de saisir le Conseil de sécurité de l’ONU pour accompagner ces décisions », a-t-il le président de la Cedeao. à‰ventuelle saisine de l’ONU Le ministère français des Affaires étrangères, Alain Juppé, qui assistait à  la réunion de la Cedeao en marge de l’investiture de Macky Sall comme nouveau président du Sénégal, a quant à  lui indiqué que le Conseil de sécurité pourrait aussi être saisi par Paris des éventuels besoins de l’organisation ouest-africaine pour régler la crise au Mali. La France soutient les efforts de la Cedeao, qui a mandaté le président (burkinabè Blaise) Compaoré comme médiateur, et elle relaiera auprès du Conseil de sécurité, avec ses partenaires africains au sein du Conseil, les besoins de la Cédéao pour appuyer ses actions », avait affirmé plus tôt un porte-parole du Quai d’Orsay, Romain Nadal.

Transition : réactions la classe politique malienne

Tout ça pour ça ? Voilà  comment certains observateurs ont commenté l’annonce par le capitaine Amadou Haya Sanogo dimanche 1er avril du rétablissement de la Constitution et des institutions de la République, suite à  la menace d’embargo économique brandit par la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao). En acceptant de rétablir la Constitution du 25 février 1992 la junte militaire a jeté aux oubliettes l’Acte fondamental qu’elle avait adopté il y a quelques jours. « Le CNDRE ne devrait plus être au pouvoir » Le Front uni pour la restauration de la démocratie (FURD) a accueilli l’annonce avec beaucoup de prudence, tout en estimant qu’il s’agit d’un pas important vers la sortie de crise. «Â Si la Constitution est rétablie, le CNRDRE ne devrait plus être au pouvoir », a déclaré au nom du FURD le député de l’ADEMA Kassoum Tapo, qui préconise l’adoption d’une loi d’Amnesty protégeant les putschistes. Autre écueil, le rétablissement de la Constitution exige qu’Amadou Toumani Touré revienne au pouvoir. Or le président malien élu a annoncé dans une interview à  RFI que «Â l’important C’’est le Mali », en considérant la résolution de la crise prioritaire sur son retour à  Koulouba. Tous les regards se tournent donc vers Dioncounda Traoré, président de l’Assemblée nationale et candidat de l’ADEMA à  l’élection présidentielle. Selon la Constitution c’est à  lui qu’il revient de remplacer le président « en cas de vacance de la Présidence de la République pour quelque cause que ce soit ou d’empêchement absolu ou définitif « . Dioncounda Traoré s’est dit prêt à  assurer la transition. n’a pas caché sa disponibilité. «Â Pour l’instant, on ne m’a pas fait de notification. Dès que ce sera fait, je n’aurai aucune objection à  venir assurer cette transition », a déclaré Dioncounda Traoré pour la priorité reste la reconquête du territoire et l’organisation rapides d’élection libres et crédibles. Le SADI déçu Joint au téléphone, le président du parti SADI, Cheick Oumar Sissoko, n’a pas souhaité faire de commentaire. «Â J’attends de voir clair avec mes autres camarades avant d’adopter une déclaration », a-t-il expliqué. Son parti s’était déclaré «Â solidaire » des putschistes au lendemain du coup d’Etat. La jeunesse du parti SADI (membre du MP22) est plus bavarde. La déclaration dominicale du capitaine Sanogo a été accueillie avec beaucoup de déception. «Â Nous pensons que C’’est une trahison au regard de tout ce que le MP 22 et la Convergence de soutien au CNRDRE a fait depuis le 22 mars. C’’est également une trahison pour l’ensemble de la jeunesse qui voyait en ce coup d’Etat un sursaut patriotique afin de permettre au Mali de retrouver sa dignité », a déclaré un des responsables de la jeunesse SADI. Selon Etienne Oumar Sissoko «Â la capitulation de junte militaire face aux pressions consacre le retour à  la case départ et un retour aux erreurs du passé ». Mais une transition menée par le président de l’Assemblée nationale ne les enchante pas. «Â Nous avons de réels doutes quant à  la capacité de Dioncounda Traoré à  pouvoir conduire une bonne transition et reconquérir le territoire car il est comptable de situation que nous vivons ». Les propositions du FUDR Pour Tiéman Hubert Coulibaly de l’UDD, il faut une application de l’article 36 de la constitution malienne, qui prévoit un intérim et une transition du Président de l’Assemblée Nationale, pour assurer le retour normal à  l’ordre constitutionnel. Pour le FURD, le Front Uni pour la Sauvegarde de la démocratie, par la voix de son président Kassoum Tapo, se réjouit et prend acte de la déclaration du président du CNRDRE prenant l’engagement solennel de rétablir la constitution de la république du Mali du 25 février 1992. Par ailleurs, le FUDR, appelle à  une sortie de crise, à  travers un schéma qui prévoit la démission du Président de la République et du Gouvernement, la constatation de la vacance du pouvoir par la cour constitutionnelle et la désignation du président de l’assemblée pour assurer l’intérim. Et plus urgent, face à  la crise du nord, l’ engagement des forces de la CEDEAO aux côtés des forces armées nationales pour le rétablissement de l’intégrité territoriale

Retour à l’ordre constitutionnel : urgence au Nord

Dioncounda Traoré sera-t-il le président de la transition qui se profile au Mali après la promesse de restauration de la constitution du 25 février 1992 par la junte au pouvoir ? C’’est semble t-il le vœu de la CEDEAO qui l’a soufflé à  l’issue du premier sommet de crise sur la situation malienne, le 27 Mars dernier à  Abidjan. C’’est également ce que prévoit la constitution malienne, en cas de vacance du pouvoir, C’’est donc le président de l’Assemblée Nationale qui prend l’intérim et doit organiser des élections selon l’article 36 de la constitution malienne. Retour à  l’ordre constitutionnel donc ? Dans sa déclaration lue ce dimanche 31 Mars, au QG de la junte à  Kati, le capitaine Amadou Haya Sanogo sous la pression des menaces d’embargo de la CEDEAO a affirmé: « …Prendre l’engagement solennel de rétablir à  compter de ce jour, la Constitution de la République du Mali du 25 février 1992, ainsi que les institutions républicaines ». Un retour à  l’ordre constitutionnel signifie t-il un retour du président ATT qui devra ensuite démissionner pour rendre le pouvoir à  la transition, transition que dirigerait le président de l’Assemblée Nationale ? Un scénario quasi-impossible en raison de l’impopularité du président déchu. Un retour d’ATT échaufferait les esprits et n’est certainement pas le vœu de l’intéressé. Par ailleurs, Dioncounda Traoré fait-il le consensus au sein de la classe politique, même s’il a déclaré vouloir sacrifier sa candidature au nom de cette transition ? Il se murmure aussi que le capitaine aurait demandé qu’un premier ministre de transition soit vite nommé… Transition oui, mais transition pour combien de temps ? La question du nord, dont les derniers remparts sont tombés avec la prise de Tombouctou et le repli de nombreux soldats à  Sévaré dans la région de Mopti, semble pourtant être l‘urgence. Une intervention étrangère s’impose t-elle désormais face à  la déroute de l‘armée malienne ? Le chef de la junte l’avait dit dans sa toute première déclaration, 3, 6 ou 9 mois, le temps de régler le problème du nord. Depuis, les choses se sont accélérées. Le pays apparaà®t coupé en deux et l’inquiétude reste vive chez les Maliens. Peut-on esquisser une transition, alors que les 2/3 du territoire national sont occupés par les rebelles du MNLA ? La junte a parlé de consultations avec les forces vives de la nation, pour établir une Convention nationale et des organes de transition en vue de l’organisation d’élections libres et transparentes. Pour un observateur, la junte a encore de beaux jours devant elle. Malgré tout, le manque de stratégie semble faire défaut aux éléments du CNRDRE, qui ont appelé à  l’aide éxtérieure. « Reste qu’on ne peut pas dire que c’est à  cause du coup d’état que le nord a été littéralement occupé », affirme un éditorialiste malien. Comment agir donc pour éviter le scénario du pire ? La CEDEAO qui a fait pression sur la junte, a mobilisé un armée de 2000 éléments et se réunit à  nouveau ce lundi à  Dakar pour prendre de nouvelles mesures. Quelle sera la suite ? Une riposte au nord ? Une offensive pour reprendre le contrôle de l’intégrité territoriale du Mali, car sans celle-ci, peut-on véritablement parler d’élections au Mali et de transition efficace ? Et si le Mali perdait cette intégrité territoriale, ne serait ce pas la voie aux sécessionnistes de tout acabit ? La réponse est africaine voire plus.

L’avancée des rebelles dans le Nord du Mali inquiète

La situation militaire se dégrade rapidement dans le nord du Mali plaçant la junte au pouvoir à  Bamako depuis dix jours dans une position extrêmement délicate. Samedi, après le chute de Kidal la veille, les rebelles de Mouvement Nationale pour la libération de l’Azawad (MNLA), une rébellion touareg, étaient entrés dans Gao, la seconde ville du nord-Mali o๠ils se heurtaient à  l’armée malienne. Toute la matinée, d’importants combats se sont déroulés dans la périphérie de la cité. Dans l’après-midi, le MNLA, appuyés par les hommes de la milice Ansar Dine, un groupe salafiste dirigé par Iyad ag Ghaly, semblait avoir pris le contrôle de toute la ville. On ignorait cependant samedi soir le sort de camp militaire situé à  une dizaine de kilomètres au sud-est de Gao. Cette importante caserne sert de centre opérationnel à  l’état-major malien et de base aux trois hélicoptères engagés dans les combats. L’éventuelle chute de ce site achèverait de désagréger le front malien. Dans le même temps, des accrochages étaient signalés aux environs de Tombouctou, la capitale du nord du pays. Selon un homme d’affaire originaire de cette ville, les rebelles n’en seraient qu’à  quelques kilomètres. L’armée malienne, pour sa part, se serait repliée au moins en partie plus au sud. Les mouvements touaregs sont renforcés Pour le MNLA, qui revendique l’indépendance de l’Azawad, une vaste zone qui comprend notamment une bonne part du nord Mali, la prise de ces deux villes signifierait la réalisation complète de ses objectifs en un temps record. Cette avancée fulgurante doit beaucoup à  la supérioté de ses armes. Les mouvements rebelles touaregs, qui agitent le nord du pays presque sans discontinuer depuis l’indépendance en 1960, ont été considérablement renforcés avec l’arrivée à  l’automne d’hommes venus de Libye. La chute de Kadhafi a en effet entraà®né le retour aux bercails d’au moins 2000 de ces mercenaires d’origine malienne avec leurs armes. Cet afflux a radicalement changé le rapport de force entre les Touaregs et une armée malienne, très mal équipée. Le MNLA a aussi profité ces deniers jours du coup d’état qui a renversé le 22 mars le président Amadou Toumani Touré, désorganisant le commandement malien. Pour la junte, arrivée en pouvoir en affirmant précisément agir pour renverser le sort des armes dans le nord du pays, cette avancée est un désaveu. Dans une interview accordée à  Radio France Internationale (RFI), le chef du Comité national pour restauration de la démocratie et le redressement de l’Etat (CNRDRE), le capitaine Amadou Haya Sanago, a assuré que ces récents revers n’étaient pas pour lui une défaite. «On ne peut pas redresser en dix jours dix ans d’erreur», a-t-il expliqué. L’officier appelle également à  l’union nationale pour sauver l’unité du pays. Un argument qui semble porter. Les partis politiques qui dans un premier temps avaient rejeté le coup de force et exigé un retour à  l’ordre constitutionnel s’y sont montrés sensible. «L’heure n’est plus au discussion. Il faut que le monde politique se réunisse pour trouver une solution rapide. Il faut sauver le Mali», affirme ainsi Ibrahim Boubacar Keita, ancien premier ministre. Le Front du refus, un collectif de partis et d’associations formés pour lutter pour le putsch, a lui aussi lancé un appel en ce sens. La junte veut aussi convaincre les pays voisins de lui venir en aide. Mais la Communauté économique des états d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a lancé au CNRDRE un ultimatum qui se termine lundi pour rendre le pouvoir sous peine d’un embargo diplomatique et financier. Une telle mesure étoufferait rapidement le Mali. Samedi, une délégation du CNRDRE était à  Ouagadougou pour rencontrer le président burkinabé Blaise Compaoré, nommé médiateur de cette crise. «Nous espérons infléchir la position de la Cédéao et obtenir son aide», a affirmé le capitaine Sanago. Une aide que la Cédéao semble prête à  lui accorder. à€ une condition. Vendredi le président ivoirien Alassane Ouattara a une nouvelle fois exigé le retour à  l’ordre constitutionnel avant toute chose. Le ministre des Affaires étrangères Burkinabé, était lui attendu samedi soir à  Bamako pour tenter de trouver une sortie de crise. De notre envoyé spécial à  Bamako

CEDEAO : La menace d’embargo inquiète les Maliens

La nouvelle de cet ultimatum est tombée au Mali comme une trainée de poudre, ce qui suscite quelques inquiétudes chez les citoyens face au risque d’asphyxie économique et de pénurie alimentaire. Les cinq chefs déEtats de la CEDEAO ont annulé leur mission quand des manifestants ont occupé le tarmac de l’aéroport international de Bamako jeudi 29 Mars pour manifester leur soutien à  la junte et exprimer leur colère contre les propositions de sortie de crise de la CEDEAO. Comme on pouvait s’y attendre, la réplique a été immédiate. La CEDEAO à  travers une décision ferme, menace le Mali d’un embargo diplomatique et économique si l’ordre constitutionnel n’est pas rétabli dans 72 heures. Et désormais le Mali, pays continental ne sera plus ouvert aux pays de la CEDEAO. Déjà  la Côte D’ivoire a fermé ses frontières et à  partir du lundi, les autres fermeront également leurs frontières. «Les conséquences seront lourdes pour le Mali, dans la mesure o๠le pays est dépendant des importations à  70 % . « Pire, les maliens avec un revenu faible supporteront durement cette sanction» indique Drissa Diaby, inspecteur des impôts. Dans les places publiques comme dans les salons feutrés, le sujet alimente les causeries. Aminata Traoré, vendeuse d’« encens » s’inquiète déjà  d’une perte énorme de son marché à  l’extérieur. «Tout mon marché est tourné vers l’extérieur précisément Dakar et le Burkina Faso. Avec cet embargo que vais-je faire ?» Pour Karim Sidibé, le manque de carburant sera plus grave et l’inflation du prix du carburant si l’embargo était prononcé lundi. « Si le prix flambe à  ce niveau, moi je vais cesser de vivre, car mon job est de faire les recouvrements de cartes de recharges chez les demis grossistes. Une pénurie d’essence n’est pas à  exclure dans cette situation ». D’autres par contre n’affichent aucun signe d’inquiétude tout en arguant que la CEDEAO ne fait qu’une simple menace. D’autres (proche des putschistes) avancent que le Mali peut se prendre en charge sans les pays de la CEDEAO . «Vvive la junte, on s’en fout de l’embargo, on trouvera une alternative pour vivre. le crapaud n’a pas de queue, Dieu l’évente », déclare un pro-CNRDRE

La lettre d’Alioune Ifra Ndiaye au capitaine Sanogo

Bonjour mon capitaine, Je me permets de vous adresser cette lettre ouverte parce que je vois que mon pays s’enfonce dans l’aventure et que je ne peux pas me taire. Mon capitaine, vous avez pris le pouvoir parce que vous étiez mécontent, comme beaucoup, mais surtout parce que vous aviez des armes. Ce qui est d’ailleurs le cas des rebelles du Nord. Ils étaient mécontents et ils ont des armes. Ils les ont retournées contre leur pays. Aujourd’hui, leur mécontentement est devenu une revendication politique : la partition du Mali. Mon capitaine, votre mécontentement est malheureusement en train de changer de nature. Il provoque une confusion politique qui coupe le Mali du reste du monde. Mon capitaine, J’observe que, pro ou anti coup d’Etat, tout le monde est unanime pour dire que vous n’êtes pas une mauvaise personne. Mais ça ne donne ni la légitimité, ni les connaissances qui permettent, au XXIe siècle, de diriger le pays. Mon capitaine, la plupart des gens qu’on entend très fort, qu’ils soient pro ou anti coup d’Etat, ne cherchent qu’une chose : attirer votre attention et se positionner pour le « partage du gâteau ». Il ya quelques mois, beaucoup d’entre eux qualifiaient ATT de messie. Certains lui ont même proposé un troisième mandat. D’autres sont mécontents, parce qu’on leur a pris leur strapontin. C’est malheureusement une réalité de notre pays, une réalité que nous vivons tous, que vous vivez comme nous. Et quand les événements tourneront mal – il y a toujours un moment o๠ça tourne mal – ces mêmes personnes qui aujourd’hui vous encensent diront : « On l’avait bien dit, il n’écoute pas les gens ». Mon capitaine, je ne crois pas qu’un seul Malien soit fier de ce qui se passe aujourd’hui. Mais nous sommes tous responsables de la situation. ATT, vous, le citoyen lambda, moi…. J’imagine la pression sociale que vous devez subir. « C’’est notre tour maintenant » vous diront la famille, les amis, les anciens proches et les nouveaux proches, tous les opportunistes que toujours le pouvoir attire. Ces sentiments destructeurs ont déjà  dérouté du droit chemin des milliers de cadres compétents. Les liens familiaux et les passe-droits priment sur la compétence. La société elle-même n’a pas pris la mesure du chantier. La preuve. Nous tolérons la corruption quand elle est le fait d’un parent qui nous en fait profiter. Beaucoup d’associations et de partis politiques vous soutiennent aujourd’hui espérant tirer de ce soutien un maroquin, un strapontin, un avantage. l’impasse dans laquelle la situation nous met, les dangers qu’elle fait courir à  la patrie, à  nous tous, à  vous même, C’’est le dernier de leur souci. Mon capitaine, des centaines de milliers de personnes comme moi n’ont pas besoin d’être ministres, députés, directeurs généraux, conseillers municipaux, ect… Nous savons travailler. Nous nous sommes assumés en créant les moyens de notre activité, des associations, des ateliers, des exploitations agricoles, des PME, des PMI. Nous sommes le C’œur du dynamisme du Mali d’aujourd’hui. Nous sommes la vraie société civile. Nous appartenons à  des familles politiques différentes ou même à  aucune. Aux élections prochaines, nous ne voterons pas pour les mêmes candidats. Nous sommes souvent maltraités par le système. Mais nous n’avons pas souhaité le coup d’Etat. Nous voulons un Mali stable avec des repères intouchables quel que soit le problème. Le Sénégal vient de nous donner une leçon qu’aujourd’hui nous méditons tous dans la tristesse et l’angoisse du lendemain. Mon capitaine, imaginez un homme qui change constamment de nom de famille. Pensez-vous que ses voisins lui feront confiance ? Sa propre famille lui fera-t-elle confiance ? Un ami me disait hier, « l’eau versée ne peut être ramassée ». C’’est vrai. Mais nous pouvons sortir de cette impasse par le haut. Et la CEDEAO nous tend une perche. Elle n’est pas géniale comme solution, mais elle nous permettra de sortir rapidement de cette impasse. Vous. Nous. Le pays. Beaucoup de citoyens maliens de ma génération ou plus jeunes sont décidés à  tout faire pour que le laisser-aller, la corruption, les injustices, le mépris de l’intérêt général n’aient plus droit de cité dans notre patrie. Là  est la vraie force des idées que vous affirmez vouloir mettre en œuvre, pas dans la peur, ni dans les fusils. Alioune Ifra Ndiaye Opérateur culturel

Maliens, où est passé notre bon sens ?

Notre pays mérite t-il cette situation ? Le Mali, cette terre de djatiguiya, se transforme depuis quelques jours en bataille de partisannerie à  tout va et d‘opportunisme caché au nom d’une junte qui a pris le pouvoir un 22 Mars 2012. Et dans pareille situation, les extrêmes ne sont jamais bons. Ainsi des leaders politiques, des associations de la société civile, des groupements d’individus inconnus jusqu’alors, se précipitent pour prendre position dans un contexte o๠l’apaisement est de rigueur. On les voit déclaration sur déclaration apporter leur soutien au coup d’état militaire. On les voit condamner l’ancien régime dont-ils sont aussi responsables pour avoir cautionné le système des années durant. Les communiqués fusent à  la télévision nationale et dans la presse. Chacun veut être visible, mais sans réfléchir aux conséquences d’une prise de position trop rapide. «Â  Considérant que ceci, considérant que cela… », énumèrent-ils sans réellement mesurer la portée d’une telle situation de chaos politique et social… Mais la gloire ne dure qu’un quart d’heure. Et sur le pavé, les manifestations de soutien à  la junte se multiplient et les militants sortent pour battre le pavé au lieu d’appeler à  l’unité nationale. On en vient à  se jeter des pierres comme au temps de David et Goliath. Le Mali est t-il devenu fou ? Notre pays n’est en tout cas plus le même depuis ce 22 Mars, depuis qu’un certain capitaine Sanogo, un refoulé du camp de Kati, un homme qui doit en avoir gros sur le C’œur, a décidé de prendre les choses en main. Un coup d’état militaire est-il la solution ? Dans la forme, lorsque les choses ont atteint leur paroxysme, le coup de force s’imposerait. Mais ensuite ? Peut-on en quelques heures, jeter aux orties, vingt ans de combat démocratique, une démocratie questionnable évidemment, mais peut-on agir au nom d’un peuple tout entier et imposer la loi militaire aux enfants du Mali. Une démocratie de paille hélas, puisque renversé en 24h… Le pouvoir par les armes a eu raison de notre Maliba, exemple déchu de stabilité démocratique, désormais pointé du doigt par tous : «Â Nous ne sommes pas venus nous éterniser! », a affirmé le chef du CNRDRE. Il semble pourtant que le capitaine Sanogo veut se donner du temps, combien de temps exactement pour retrouver l’unité nationale, l’intégrité territoriale alors que Kidal vient de tomber aux mains des rebelles ? Qu’a le capitaine Sanogo a nous dire là -dessus ? Qu’il a besoin d’aide évidemment. Plus pathétique, ces putschistes ont réussi à  faire rebrousser cinq chefs d’états africains à  cause d’une manifestation sur le tarmac de l‘aéroport. A cause du CNRDRE, le lièvre CEDEAO a du fuir. Quelle légitimité a maintenant l’organisation panafricaine pour gérer la crise malienne ? Notre hinterland, privé de son ordre constitutionnel, sous la menace d’un embargo économique, se trouve prisonnier entre des militaires que le pouvoir commence à  enivrer et une société civile divisée, une classe politique partagée entre le pour et le contre. C’’est le peuple qui risque d’en souffrir, va certainement en pâtir. Dans ce contexte agité, o๠est passé notre bon sens, notre tempérament de citoyen malien, notre sens patriotique… Maliens, ayons du bon sens, la situation est entrain de nous échapper…

Le Capitaine Sanogo présente des excuses à la CEDEAO et demande le soutien extérieur

La situation est actuellement critique dans le nord du Mali en raison de l’avancée de rebelles touareg et d’islamistes armés, face auxquels l’armée a besoin du soutien extérieur, a affirmé vendredi le chef de la junte, le capitaine Amadou Sanogo. « Les rebelles continuent à  agresser notre pays et terroriser nos populations (…). La situation est à  cette heure critique, notre armée a besoin du soutien des amis du Mali pour sauver les populations civiles et sauvegarder l’intégrité territoriale du Mali ». Voilà  ce qu’a déclaré en substance le capitaine Amadou Sanogo qui s’adressait à  la presse au camp militaire de Kati, qui lui sert de quartier général. Ce vendredi, aux environs de 10h30, la ville stratégique de Kidal, située au nord-est du Mali est tombée aux mains des rebelles et des islamistes, qui mènent une offensive dans le nord depuis le 17 janvier. Des excuses à  la CEDEAO Le capitaine Sanogo est également revenu sur l’annulation ce 29 mars de la visite d’une délégation de chefs d’Etat de la CEDEAO à  Bamako. Il a déploré un incident malheureux « indépendant de notre volonté » faisant référence à  la manifestation pro-junte qui s’est déroulée sur le tarmac de l’aéroport. Il a présenté des excuses à  la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et aux partenaires du Mali. Les chefs d’Etat se qui se sont retrouvés à  Abidjan dans l’après-midi du jeudi autour du président ivoirien Alassane Ouattara ont menacé la junte d’un embargo diplomatique et financier faute d’un retour à  l’ordre constitutionnel d’ici le 02 avril. Le chef de la junte s’est félicité « félicitons surtout de la volonté de part et d’autre de continuer à  privilégier le dialogue » et a dit comprendre la position de la CEDEAO. « Nous réitérons notre invitation à  la CEDEAO d’approfondir davantage son analyse de la situation du Mali », a-t-il poursuivi, évoquant le mal dont souffre la démocratie malienne et la rébellion au nord. Le Comité National pour le Redressement de la Démocratie et la Restauration de l’Etat, dirigé par le Capitaine Sanogo, a renversé le président Amadou Toumani Touré le 22 mars dernier. Il lui reproche la mauvaise gestion de la crise au Nord, dans laquelle, selon le CNRDR, il a fait preuve « d’incapacité ». Le capitaine Sanogo a également parlé dans son adresse aux journalistes des autres axes de travail du Comité que sont l’organisation d’élections libres et transparentes, la restauration de l’Etat, et a demandé aux Etats de la CEDEAO et la communauté internationale en général à  soutenir les populations maliennes et la junte.

L`Afrique de l`Ouest menace le Mali d`un embargo dans les 72 heures

Abidjan – L`organisation régionale ouest-africaine a menacé jeudi le Mali d`un « embargo diplomatique et financier » si la junte au pouvoir depuis le 22 mars ne rétablit pas l`ordre constitutionnel dans les 72 heures, à  l`issue d`une réunion de chefs d`Etat à  Abidjan. La Communauté économique des Etats d`Afrique de l`Ouest (Cédéao) « invite » ses Etats à  imposer « une interdiction de voyager » pour les membres de la junte et « un embargo diplomatique et financier » sur le pays faute d`un retour à  l`ordre constitutionnel « dans un délai maximum de 72 heures », soit lundi « au plus tard », a déclaré le président de la Commission de la Cédéao, Kadré Désiré Ouédraogo. Une délégation de chefs d`Etat ouest-africains, conduite par le président en exercice de la Cédéao, le numéro un ivoirien Alassane Ouattara, a annulé jeudi une visite à  Bamako, o๠elle devait rencontrer la junte, à  la suite d`une manifestation pro-putschistes à  l`aéroport de la capitale malienne. M. Ouattara et ses homologues Blaise Compaoré (Burkina), médiateur dans la crise, Thomas Boni Yayi (Bénin), Ellen Johnson Sirleaf (Liberia) et Mahamadou Issoufou (Niger) se sont finalement retrouvés à  Abidjan, pour des discussions à  huis clos qui ont duré tout l`après-midi à  l`aéroport. Parmi les sanctions politiques et diplomatiques annoncées par M. Ouédraogo, sont prévues une fermeture des frontières des Etats-membres de l`organisation et une interdiction de voyager dans l`espace régional pour les membres de la junte. Les sanctions économiques incluraient un « gel des avoirs » régionaux des responsables de la junte et de leurs « associés » ainsi que la fermeture au Mali, pays enclavé, de l`accès aux ports des pays côtiers de la Cédéao. Enfin, les sanctions financières prévoient un gel des comptes du Mali à  la banque centrale ouest-africaine (BCEAO) et le non-approvisionnement des comptes de l`Etat malien par les banques privées dans le cadre régional. Les chefs d`Etat « invitent » enfin l`Union africaine à  « renforcer ses propres sanctions » contre la junte, a ajouté M. Ouédraogo. En sommet mardi à  Abidjan, les chefs d`Etat de la Cédéao avaient exigé le retour à  l`ordre constitutionnel au Mali après le putsch du 22 mars contre le président Amadou Toumani Touré (ATT), suspendu le Mali de l`organisation et brandi la menace d`un recours la force.

Djibril Bassolé : « Le dialogue avec la junte n’est pas rompu »

Retour rapide à  l’ordre constitutionnel ou possibilité d’une transition, le communiqué final du Sommet Extraordinaire de la CEDEAO tenu le 27 Mars à  Abidjan a été clair : « Si la junte n’acceptait pas de surseoir au putsch, une intervention militaire pourrait être envisagée: «Â Je crois qu’on se dirige vers un scénario à  la nigérienne, avec une assemblée constituante prenant en compte toutes les tendances de la société… », confie un diplomate sur place. Dès 9h, le tarmac de l’aéroport de Bamako Sénou s’est vu envahi de journalistes, de militaires de la junte et de membres du protocole ce 29 Mars pour attendre la mission des 5 chefs d’Etats de la CEDEAO, mission constituée d’Ellen Johnson du Libéria, Yayi Boni du Bénin, Mahamadou Issoufou du Niger, Alassane Ouattara de la Côte d’Ivoire, Blaise Compaoré, le médiateur de la Cédéao en cours de route. Mais lorsque les journalistes apprennent que la visite est annulée, C’’est l’agacement général. A 10h30, le chef de la junte, président du CNRDRE, le capitaine Amadou Haya Sanogo, a fait une entrée spectaculaire un peu à  la manière d’un Dadis malien et des manifestants ont forcé les grilles et investi le tarmac. Sur les pancartes, des slogans hostiles : «Â A bas la Cédéao» ! «Non à  l’impérialisme ». «Â Vive la junte au pouvoir » Le capitaine Sanogo s’est ensuite offert un bain de foule, avant de disparaà®tre dans le salon d’honneur de l’aéroport. D’après des témoins, il aurait demandé aux manifestants de libérer le tarmac pour laisser atterir les avions. Mais on se demande pourquoi la sécurité a laissé entrer les manifestants dans l’enceinte de l’aéroport réservé aux chefs d’états. Le CNRDRE l’a t-il fait exprès ? Des manifestations, au même moment, agitaient Bamako, entre partisans du CNRDRE et forces anti-junte à  la Bourse du Travail. Le dialogue n’est pas rompu Après l’annonce de l’annulation de la mission, des discussions ont eu lieu entre le chef de la junte et certains ministres présents à  Bamako. D‘après Djibril Bassolé, le ministre des Affaires Etrangères du Burkina Faso, rien n’est perdu: « Les conditions de sécurité n’étaient pas réunies, mais la junte est disposée, nous nous sommes écoutés et nous allons maintenant restituer cet entretien à  nos chefs d’états respectifs. Mais soyez sûrs que le dialogue n’est pas rompu ». Tout comme L’honorable Bictogo Adama, Ministre Ivoirien de l’Intégration Africaine, a souligné l’environnement peu propice à  la tenue de la rencontre qui a dû être différée. Mais ce qui est plus étonnant de la part de la CEDEAO, c’est de vouloir faire venir en grosse délégation au Mali, six chefs d’états, deux jours après la réunion d’Abijdan vu le contexte agité. Du reste, le capitaine Sanogo n’a fait aucune déclaration à  la presse après l’annulation de la mission. Le chef de la junte malienne n’envisage pas de se retirer. Il aurait par ailleurs demandé à  la Cédéao de l’aider à  réaliser une réforme de l’armée malienne, et expliqué que les conditions ne sont pas réunies pour tenir les élections à  la fin avril comme prévu, rapporte RFI. Les Chefs d’états en mission de la CEDEAO ont eux pris le chemin d’Abidjan pour une réunion d’urgence. « Ceci montre bien l’incapacité de la CEDEAO à  gérer cette crise, une petite manifestation et ces chefs d’états rebroussent chemin! », commente un photographe déçu. « Il n’y avait pas grand-chose à  espérer de cette rencontre, et je ne crois pas que la CEDEAO soit la solution à  ce problème », ajoute un diplomate en sourdine. « Le plus curieux, C’’est cette décision brusque de venir à  Bamako, alors que la situation ne le permettait pas ». A Bamako, la situation reste tendue avec les nombreuses manifestations qui ont émaillé ce jeudi en faveur mais aussi contre la junte au pouvoir. Une autre grande manifestation est prévue ce samedi au stade du 26 Mars de Bamako à  l’initiative du Mouvement Patriotique du 22 Mars…

IBK regrette l’annulation de la mission de la CEDEAO

 » Je condamne avec vigueur les événements qui ont empêché, ce jeudi 29 mars, la délégation de chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) d’atterrir à  l’aéroport de Bamako. Cet incident grave retarde la mise en œuvre d’un plan de sortie de crise et d’organisation des élections aussi urgent qu’impératif pour le sort des Maliens. Il expose aussi notre économie nationale déjà  fragile à  de lourdes sanctions. Je demande donc au CNRDRE de tout mettre en œuvre pour faire respecter l’ordre et faciliter dans les meilleurs délais le dialogue avec les chefs d’Etat des pays frères et amis membres de la CEDEAO.   Décidée lors du sommet de la CEDEAO du 27 mars à  Abidjan, la mission de médiation prévoit que les chefs d’Etat de la sous-région rencontrent à  Bamako le CNRDRE, la société civile et des représentants de l’ensemble de la classe politique malienne, dans le but d’étudier ensemble les solutions de sortie de crise suite au coup d’Etat du 22 mars. l’un des objectifs prioritaires de la mission est de faciliter le retour à  l’ordre constitutionnel, à  travers l’organisation d’élections libres et transparentes dans un délai court. Je le répète avec force et détermination : seul un pouvoir démocratiquement élu et légitime peut résoudre la crise sécuritaire, économique et sociale que traverse aujourd’hui le Peuple malien. Je salue l’implication de la CEDEAO pour aider les Maliens à  résoudre la crise, car l’engagement bienveillant et pacifique de la communauté internationale, dans le respect de la souveraineté nationale malienne, est aussi vital que précieux dans un contexte si difficile. Je demande aux Maliennes et aux Maliens de faire preuve de retenue et de responsabilité, afin que tous unis, nous puissions élaborer et mettre en œuvre ensemble une sortie de crise. Il en va de l’intérêt supérieur de la Nation. Il en va de notre honneur. Vive le Mali ! Vive la Démocratie ! Vive la République ! » Ibrahim Boubacar Keà¯ta Candidat à  la Présidence du Mali

Bourse du Travail : Affrontements entre pro-putschistes et anti-puschistes

Cela fait maintenant une semaine que le Mali vit dans les troubles depuis le coup d’état du 22 Mars à  travers les différentes marches des mouvances pour ou contre la junte. Et ce 29 Mars, des affrontements entre pro-putschistes soutenues par certains partis politiques et les anti-puschistes regroupés au sein du Front uni pour la sauvegarde de la démocratie (FU ont eu lieu à  la Bourse du Travail. l’incident s’est produit vers 10 heures au moment o๠les jeunes et les femmes étaient réunis devant la bourse du travail en attendant les responsables du meeting. C’est alors qu’une pluie de pierres venant s’est abattue sur les manifestants, provoquant un mouvement de panique général. Les jeunes du FDR ont ensuite riposté contre leurs agresseurs. Durant une heure, des lancets de pierre ont émaillé la Bourse du travail et détourné l’objectif de la marche. Un jeune militant pro-putschiste est ensuite tombé dans les mains des jeunes du FUDR. Bilan de cet affrontement, des blessés légers. Au même moment, d’autres manifestants ont envahi l’aéroport de Bamako Sénou o๠était attendue une délégation de chefs d’états de la CEDEAO en visite au Mali, ce qui poussé à  l’annulation de la réunion. Le FUDR monte au créaneau La veille, les responsables du Front uni pour la sauvegarde de la démocratie, (FU étaient face à  la presse à  la bourse du travail pour annoncer la marche de protestation des partis politiques et de la sociétés civiles regroupés au sein du FUDR en soutien à  la CEDEAO dont la mission a du pourtant être annulée. Selon Kassoum Tapo, porte-parole du FUDR, il s’agit d’exiger à  la junte le retour à  l’ordre constitutionnel. « Aujourd’hui la question est de défendre la démocratie remise en cause par le coup des jeunes militaires » précise Tièman Coulibaly, le président de l’UDD. D’autres responsabilités ont dénoncé l’inutilité d’un coup de force à  un mois des élections. De même qu’Iba Ndiaye, le premier vice président de l’Adema a dénoncé la situation extrêment tendue qui prévaut à  Bamako :  » Il serait regrettable que nous en arrivions à  autre chose ».

Pourquoi la junte a t’elle arrêté Modibo Sidibé ?

l’ancien Premier ministre et candidat déclaré à  l’élection présidentielle du 29 avril qui préparait un meeting géant le 25 Mars au Stade du 26 Mars dans le cadre de sa campagne, a fait les frais de la chasse aux personnalités proches de l’ancien régime par la junte . Dans la nuit du 22 mars 2012, aux environs de 1 heure du matin, des éléments de la junte lui rendent visite à  sa résidence de Faladiè, un quartier de Bamako. De sa chambre à  coucher, Modibo entend les crépitements des armes automatiques. Il sort pour s’enquérir de la réalité. Selon nos sources, Modibo Sidibé s’est mis à  la disposition des militaires sans résistance, après avoir cru à  une protection, et avec un calme olympien en leur déclarant de «Â l’amener o๠ils veulent ». Il a été ensuite conduit au camp Soundiata Kéita de Kati o๠sont gardées d’autres personnalités de l’Etat, des ministres et présidents d’institutions de la République. Après cinq jours de détention, l’ancien bras droit d’ATT a enfin été relaxé ce mardi dans des conditions non encore élucidées. Fidèle à  son tempérament flegmatique, Modibo Sidibé est apparu souriant sur les écrans de la télévision nationale, en compagnie du président du Haut Conseil Islamique, Mahmoud Dicko, qui a rendu visite mardi aux détenus. Pourquoi Modibo Sidibé ? Vraisemblablement, les putschistes en avaient gros sur le C’œur contre Modibo Sidibé, si bien que, parmi la vingtaine de candidats officiellement déclarés à  la présidentielle du 29 avril 2012, Modibo Sidibé, candidat d’une dizaine de partis politiques, est l’un des rares à  avoir été arrêté par le Conseil national de redressement de la démocratie et pour restauration de l’Etat (CNRD-RE) avec Jeamille Bittar, le président de la Chambre de Commerce et d‘industrie. «Â Modibo Sidibé aurait été ciblé pour sa connivence avec le régime déchu », révèle une source proche de la junte. Pour plusieurs personnes, l’ancien Premier ministre était celui qu’ATT prédestinait au fauteuil présidentiel. Des preuves auraient été découvertes par les éléments de la junte, chose qui reste à  vérifier… Mais les observateurs ne le voyaient pas venir en raison de son «Â manque de popularité et l’absence d’appareil politique approprié ». Modibo peut-il encore briguer la magistrature suprême ? Difficile à  dire. Il est certain que l’arrestation de Modibo Sidibé a ralenti sa marche vers Koulouba au moment o๠l’on évoque une possible transition que pourrait diriger Dioncounda Traoré. Une proposition émise par la Cédéao à  l’issue du sommet extraordinaire d’Abidjan sur la crise malienne. Juste avant le putsch, le candidat indépendant avait misé sur une grosse campagne de communication. l’élan est désormais brisé pour Modibo Sidibé qui a été relâché mardi soir par la junte. Il lui reste toutefois l’adhésion de ses partisans, mais le contexte ne se prête plus au jeu électoral. A moins d’un retour rapide de l’ordre constitutionnel au Mali et l’organisation d’élections immédiates, un scénario presque’ impossible, l’issue de la médiation des cinq chefs d’états attendus mercredi à  Bamako, nous en dira davantage sur les chances de l’un ou l’autre des candidats, et comment chacun d’entre eux s’appropriera ce contexte… Reste que depuis le putsch militaire, Soumaila Cissé et Ibrahim Boubacar Keita étaient apparus comme les deux figures au devant la communication anti-junte, les deux hommes ayant rencontré le capitaine Sanogo, après avoir condamné le coup de force. Mais le retour de Dioncounda Traoré, qui était à  Ouagadougou lors des évènements du 22 Mars, pourrait-il changer la donne ? Tout comme le bref séjour de Modibo Sidibé au camp de Kati pourrait-il créer chez lui un sursaut d‘orgueil. Les cartes seraient ainsi remises en jeu…

Politique : A qui peut profiter le coup d’état ?

Depuis la nouvelle prise du pouvoir au Mali, on assiste à  un défilé et à  un ballet impressionnant de personnalités politiques auprès de la junte militaire, logée dans le camp Soundiata Keita de Kati, à  15km de Bamako. C’’est de là  qu’est parti le coup de force des hommes de Sanogo contre le pouvoir, après une rencontre musclée qui a dérapé entre les militaires et l’ancien ministre Sadio Gassama dans la matinée du 21 Mars. «Â Le coup était prévu pour le lendemain, mais les choses ont dégénéré et C’‘est parti… », révèle une source proche d’un homme politique. Ensuite, très vite, Bamako s’est réveillé ce 22 Mars avec le message du CNRDRE, le comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’état, qui face à  «Â l’incompétence du régime d’ATT », a décidé de prendre le taureau par les cornes à  un mois de la date du 29 Avril. Arrestations en cascade l’élection allait-elle quand même avoir lieu à  cette date ? Alors que tous spéculaient sur la tenue ou non du scrutin à  la date prévue et face au contexte de crise au nord, quatre grands candidats se détachaient du lot et battaient déjà  campagne à  coup d’affiches géantes, de spots publicitaires à  la télé ou encore de messages sur la toile. On se souviendra surtout de la campagne « Je SMS » de Modibo Sidibé, pleine de bons sentiments, diffusée en boucle sur l’ORTM. Depuis, la junte a fauché l’herbe sous les pieds de l’ancien premier ministre d’ATT et candidat indépendant à  sa succession. Il était retenu au camp de Kati parmi d’autres personnalités accusées d’avoir pillé le régime et à  qui des comptes sont demandés. Pire, le limogeage orchestré le 30 Mars 2011 par ATT n’est rien en comparaison de l’arrestation par les putschistes de Modibo Sidibé à  sa demeure de Faladjè, o๠il aurait été humilié devant ses proches. Sa libération est survenue mardi soir ainsi que celles de l’homme d’affaires et président du Conseil économique et social, Jeamille Bittar. Mais les chances de Modibo Sidibé sont-elles toujours les mêmes ? Peut-il encore briguer la magistrature suprême sous un régime de transition dirigé par ceux qui l’accusent de tous les maux? Par ailleurs, une information a très vite circulé sur le saccage du domicile de Soumaila Cissé, candidat de l’URD, sis à  Badalabougou, qui aurait vu sa maison formellement dévalisée par des hommes en armes. A cette mêlée brusque, se sont ajoutés les bandits et voleurs de tout acabit. Pendant deux jours, le mercredi 21 Mars et jeudi 22 Mars, le candidat de l’URD est resté invisible à  tel point que l’on s’est demandé s’il n’était pas tombé aux mains des putschistes. Quant au leader du RPM, Ibrahim Boubacar Keita (IBK), il n’a pas été inquiété, et a été le premier poids lourd a condamner fermement le coup d’état, le 23 Mars, lors d’une déclaration solennelle. Après lui, Soumi a refait surface et lui a emboité le pas. Avant eux, une pléiade de formations politiques de petite envergure se sont mis à  soutenir l’action de la junte, après la déclaration d’Oumar Mariko, qui a adhéré au coup de force au nom du parti SADI. Réputé être le seul véritable opposant au Mali, avec 3 députés à  l’Assemblée Nationale désormais dissoute, la sortie de Mariko n’étonne pas, lui qui a toujours désavoué le régime d’Amadou Toumani Touré. Mieux, Mariko a lancé le MP22, le Mouvement Patriotique du 22 Mars, non pour faire allégeance à  la junte seule, mais aussi se positionner dans la possible transition à  venir. Il se murmure que le capitaine Sanogo, qui évite d’ailleurs de trop parler sur les antennes nationales, chercherait un Premier ministre. Au parti SADI, on ne fera pas la sourde oreille… Sourde oreille ? De son côté, Dioncounda Traoré, l’ancien président de l’Assemblée Nationale, dissoute par le coup de force, est hors des frontières du pays. Coup de chance ou coup du hasard, le candidat de l’Adema à  la présidentielle, voit sa campagne médiatique, à  peine débutée, il y a un mois, tomber comme du lait à  peine bouilli. Aura-t-il l’audace de revenir au pays ou préférera t-il observer les choses de loin ? «Â Je reviendrai au pays lorsque les conditions le permettront… », a-t-il déclaré depuis Ouagadougou. A noter qu’à  ce jour, Dioncounda Traoré n’a toujours pas condamner le coup d’état… Par peur que les mutins ne lui fassent subir le même sort que la cohorte de ministres, dont celui des Afaires Etrangères, de l’Administration territoriale ou encore de la Défense, retenus au camp de Kati? Retour à  la normale Passé le coup de force, les bamakois ont repris le travail ce mardi 27 mars, avec l’accès au carburant et aux guichets de banque pour s’approvisionner en cash. La pénurie aura duré 4 jours. Mais entre Jeudi 22 Mars et ce mardi, les concertations et tractations entre partis politiques et mouvements de la société civile ont eu lieu. Beaucoup se sont pressés auprès du chef de la junte, qui a clairement invité l’ensemble des forces vives de la nation à  le rencontrer pour gérer au plus vite la situation et l’aider à  restaurer la démocratie… ou plutôt à  la redresser. Mais dans ce genre de contexte, les démarches des uns et des autres, apparaissent légitimes ou inattendues comme l’allégeance de Mountaga Tall du CNID à  la junte ou le silence d’un Madani Tall (ADM) qui faisait la une des journaux quelques jours avant le putsch. Silence aussi d’Hamed Sow, ex conseiller à  la présidence, qui viserait lui aussi le poste de Premier ministre de transition. De son côté, la rupture de l’ordre consitutionnel n’est pas une bonne nouvelle pour le candidat du RpDM, Cheikh Modibo Diarra, par ailleurs gendre de l’ex président déchu Moussa Traoré et absent du pays. Certains leaders politiques ont eux été vus lors du meeting géant de la société civile ce 26 Mars pour dire Non à  la junte et exiger le retour de l’ordre constitutionnel au Mali. Des figures de proue comme Siaka Diakité de l’UNTM, Mme Sy Kadiatou Sow de l’Adema ou le professeur Ali Nouhoum Diallo, ex président de l’Assemblée Nationale, sans oublier la figure de proue du PARENA, Tiébilé Dramé, qui a fermement condamné le coup de force, ou encore Tiéman Coulibaly, président de l’UDD. Deux poids, deux mesures Mais deux fronts s’opposent désormais au sein de la classe politique. Les anti-putsch et les pro-CNRDRE, et tous multiplient les déclarations, les communiqués et les condamnations, alors que la junte apparaà®t de plus en plus isolée aux yeux de l’opinion internationale qui ferait penser que tous les Maliens sont contre le putsch. Si Modibo Sidibé a été volontairement écarté du jeu politique, avec Dioncounda Traoré en exil forcé, Ibrahim Boubacar Keita et Soumaila Cissé restent les deux poids lourds de la politique malienne sur le devant de la scène et se positionnent contre le coup d’état du 22 Mars. Le premier s’est affiché au meeting de la société civile le 26 Mars après avoir rencontré le chef de la junte. Le deuxième s’est contenté de prêter l’oreille aux confidences du capitaine Sanogo, tout en réaffirment son attachement au retour constitutionnel.

Que peut le CNRDRE face aux rebelles du Nord ?

«Â  Nous les exhortons déjà  à  cesser les hostilités et à  rejoindre dans les plus brefs délais la table de négociation », a déclaré le capitaine Sanogo lundi soir lord d’un message radiotélévisé à  la Nation malienne. Un message qui sonne bien creux face à  l’avancée des rebelles dans la partie du nord du pays. Le MNLA avait, via son porte-parole déclaré que le coup d’état ne changeait rien dans leurs revendications. Mais le capitaine Sanogo en appelle aux discussions… D’après le chef des mutins, «Â tout est négociable, sauf l’intégrité territoriale et l’unité du pays »Â . Alors comment négocier avec ces rebelles qui ont déjà  refusé de s’asseoir face à  l’ancien régime et dont la seule revendication est l’indépendance de l’Azawad ? On voit mal également la junte se rendre au Nord o๠la hiérarchie militaire est totalement bafouée. Le général Poudougou a lui quitté, la base de Gao, o๠sont positionnés quelques centaines d’hommes depuis longtemps et les troupes font face à  la prise imminente de Kidal. Profitant du chaos de Bamako pour avancer dans leurs positions, les rebelles ont pris Anéfis, puis encerclé Kidal. Autant dire que la junte semble ignorer la gravité de la situation au Nord à  coups de déclarations péremptoires. Quelle stratégie pour le CNRDRE ? Appel à  négocier avec les rebelles ? Voilà  la seule stratégie de communication de la junte qui reçoit journalistes et hommes politiques dans son QG de Kati et improvise chaque sortie médiatique. Lorsqu’on interroge le capitaine Sanogo sur le Nord, et les moyens à  mettre en oeuvre pour combattre la rébellion, l’intéressé, se fend de réponses évasives. Mais le temps presse et pendant que la junte distille des communiqués insipides sur les écrans nationaux et à  l’heure o๠le capitaine en appelle aussi à  l’aide de la CEDEAO qui se réunit ce mardi à  Abidjan, tout le nord, de Léré à  Ménaka en passant par Tessalit et Kidal aujourd’hui est presque aux mains des rebelles et des groupes armés islamistes, plus ou moins alliés au MNLA, se sont positionnés sur le terrain face à  l’armée malienne en déroute totale. La ville de Goundam serait même aux mains des rebelles depuis ce lundi soir. D’après André Bourgeot, spécialiste du Sahel, dans une interview au site Slateafrique.com, «Â le coup d’Etat fomenté par la junte a plutôt bénéficié au mouvement de libération de l’Azawad, dans un contexte o๠l’on ne voit plus la cohérence et la cohésion de l’armée malienne. On ne voit plus comment s’exerce l’autorité». La rébellion du MNLA avait annoncé qu’elle continuerait ses attaques et elle tient parole. De violents combats se sont déroulés ces dernières heures autour de la ville de Kidal. Des tirs d’armes lourdes se font entendre depuis le lundi matin et selon plusieurs sources, les troupes touareg se trouvent à  quelques centaines de mètres des portes de la ville, rapporte l’AFP. Il est évident que le capitaine Sanogo qui réclamait à  l’ancien ministre de la défense, Sadio Gassama, plus de moyens ce fatidique 21 Mars, ne serait pas plus avancé que ces nombreux soldats au nord et qui auraient fui devant l’ennemi par manque d’encadrement militaire. Quelle réponse donc donner au peupe malien face à  la question du Nord ?  

Soutien à la junte: Naissance du MP 22

Quelques heures après l’annonce de la nouvelle du renversement du régime Amadou Toumani Touré, une cinquantaine de partis politiques et d’organisations de la société civile a décidé de constituer un mouvement de soutien à  l’action de la junte militaire réunie au sein du Comité National de Redressement de la Démocratie et de la Restauration de l’Etat (CNRDRE). Le « Mouvement populaire du 22 mars » (MP22), qui se veut opposante au Front uni pour la restauration de la démocratie (favorable au régime ATT), est composé, entre autres, des partis SADI, BARA, l’Association malienne des expulsées (AME), l’Observatoire de l’Etat de droit, l’Association de soutien aux idéaux d’Oumar Mariko, le Syndicat des paysans du Mali, l’Association des rapatriés de Libye, l’AJDP, l’Association « Alternative Mariko 2012 », la Communauté arabe à  Bamako, le Club Ahmed Sékou Touré, le Forum des organisation de la société civile, etc. Face à  la presse ce lundi 26 mars, les responsables ont réitéré leur adhésion à  l’action du groupe d’officiers et de sous-officiers. Avant de déclarer que ce coup d’Etat est « un courageux sursaut politique et militaire salutaire pour annuler les projets illégaux et illégitimes de référendum constitutionnel et élections sous occupation et sans issues du régime sortant ». « Situation prévisible » Selon le chef de fil du mouvement, Dr Oumar Mariko, cette situation était d’autant plus prévisible, qu’elle intervient dans un contexte d’abandon de souveraineté du régime sortant avec la signature de l’Accord d’Alger, le 4 juillet 2006 qui autorise le retrait de l’armée des régions du Nord et les interventions militaires franco-mauritaniennes sur le territoire malien. « La bienveillance face à  l’implantation de AQMI, des narcotrafiquants dont il fait libérer une personne impliquée au plus haut niveau, Mohamed Ould Awainatt, l’autorisation de laisser entrer sur notre territoire des combattants venant de Libye avec toutes leurs armes, l’absence de soutien logistique aux militaires envoyés sur le front, provoquant la mort de certaines de militaires, le manque de volonté de protéger les populations civiles, etc. sont autant de faits, selon lui, qui présageaient un renversement de régime. A ce tableau sombre, dépeint par le député de l’opposition, s’ajoutent, selon lui, le refus par l’ancien régime de constituer un fichier électoral fiable pour des élections libres, transparentes et crédibles, l’incapacité à  faire face aux différentes crises : l’école, l’emploi, la famine, la corruption, la cherté de la vie, l’insécurité… En clair, si l’on croit au secrétaire général du parti SADI, le coup de force du 22 mars témoigne « la faillite des partis politiques consensuels, et l’unique moyen dont dispose le peuple malien pour reconquérir sa dignité et son honneur perdu, rétablir son unité nationale, son intégrité territoriale, sa cohésion et sa prospérité sociale et rénover sa démocratie sur la base de ses intérêts ». « Sauver la démocratie » Comme un hasard du calendrier, la naissance du « MP 22 » intervient à  quelques jours de la célébration du 26 mars 1991, date anniversaire de la chute du régime Moussa Traoré et qui consacre l’avènement de la démocratie dans notre pays. Selon Oumar Mariko, les évènements du 22 mars dernier viennent parachever ce combat. Car, estime-t-il, les idéaux ont été trahis au profit de la corruption, du népotisme, du clientélisme, de la faillite de l’école, du système de santé, etc. « Ce coup d’Etat n’est autre que la réponse militaire à  des revendications politiques », a déclaré l’opposant au régime sortant. Le Mouvement Populaire du 22 mars se propose donc d’accompagner le CNRDRE pour « combler ces insuffisances de notre démocratie ». Il souhaite ainsi à  veiller à  l’approfondissement du processus démocratique, à  appuyer la junte dans toutes ses actions d’assainissement de l’administration nationale, de lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite et la gestion définitive de la question du Nord. Ce qui fera dire à  Mohamed Tabouré, que la dynamique ainsi amorcée doit permettre l’approfondissement qualitatif de la révolution du 26 Mars 1991 pour laquelle de nombreux Maliens ont laissé leurs vies. Le MP 22 attire, à  cet effet, l’attention du CNRDRE et du peuple malien contre la volte-face de ces mêmes forces qui ont accompagné le régime défunt jusqu’aux évènements du 22 mars 2012.

Amadou Haya Sanogo, un putschiste qui s’ignorait…

« La mort vaut mieux que la honte ! » aime à  répéter le capitaine Sanogo à  ces collègues en référence à  la déroute de l’armée malienne face aux rebelles du nord. Le nouvel homme fort du Mali et président du Comité National pour le Redressement de la Démocratie et la Restauration de l’Etat (CNR est de l’ethnie Senoufo, celle des braves cultivateurs du Sud. Mais Amadou Aya Sanogo n’a pas opté pour la « daba » mais l’armée afin de défendre le pays. Athlétique, et aimant le sport, le fooball, l’armée était le cadre idéal pour canaliser ses ambitions. Passage au Prytanée de Kati Ils sont nombreux ces militaires à  connaitre ce jeune officier peu bavard à  Kati comme à  Koulikoro, villes d’académies militaires au Mali. Ils affirment tous l’avoir côtoyé sur le terrain, son bâton à  la main, alors que l’homme laisse apparaitre une certaine discrétion dans les actes, « même s’il doit en mourir, il te dira toujours la vérité », témoigne une jeune dame militaire. Originaire de Ségou, le tombeur du président Amadou Toumani Touré est issu du Prytanée de Kati, l’école militaire située à  une quinzaine de kilomètres de la capitale, et dont le camp est devenu le QG du nouveau pouvoir. Là  sont même retenus les membres du gouvernement déchu d’ATT, et peut être le président déchu dont le sort reste flou. Audacieux mais pas fou Quatrième fils d’un infirmier à  la retraite à  Ségou, ses amis d’enfances disent de Sanogo, qu’il est un être d’une grande maà®trise. Son père avait pour l’habitude de dire que parmi ses enfant, le capitaine est le plus imperturbable de tous. Faut-il se méfier de l’eau qui dort ? Ses dernières apparitions le montrent un bâton à  la main et des « gris gris » à  la poignée, censés protéger sa personne. Ne se lève qui veut pour orchestrer un putsch militaire… Populaire à  Kati, le capitaine Amadou Aya Sanogo a été professeur d’anglais au Prytanée militaire de Kati et de Koulikoro. Il en a ensuite été renvoyé, puis a suivi plusieurs formations aux Etats-Unis notamment à  la base des Marines de Quantico en Virginie. Le badge accroché à  son uniforme témoigne de son séjour américain. Cela qui n’a pas empêché Washington de condamner le coup de force perpétré au Mali. l’affaire du bizutage de l’EMIA de Koulikoro o๠il était instructeur reste une part d’ombre dans sa carrière. Pour rappel, cinq élèves officiers ont trouvé la mort à  l’école militaire Interarmes de Koulikoro(EMIA) des suites de sévices corporels brutaux. Sanogo n’a pas directement été impliqué dans les faits, mais il figure parmi les militaires qui ont été renvoyés puisque tout le personnel d‘encadrement, dont il faisait partie, a été sanctionné. Personnalité multiple… Ses collaborateurs et ses proches militaires lui imputent une grande sociabilité. Tandis que d’autre le décrivent séducteur et fougueux… Est-ce pour cela qu’il laisse son lieutenant Amadou Konaré, faire le porte-parole sur les antennes nationales à  la lecture de chaque communiqué du CNRDR de peur de laisser apparaà®tre sa véritable nature ? l’Adudjant Astan Doumbia, qui sillonnait ce dimanche la capitale malienne pour restituer des véhicules réquisitionnés par les militaires le jour du coup d’état, affirme que le putschiste est un homme qui écoute les autres Certaines personnalités qui l’ont rencontré depuis sa prise du pouvoir, le décrivent toutefois “attentif” aux propos de ses interlocuteurs. Un diplomate estime par ailleurs qu’il ne prend jamais de décision seul, préférant consulter son entourage. A la question de savoir si ce coup d’Etat était préparé, le capitaine répond non, C’’est juste un coup du hasard : « Je n’ai jamais pensé à  un coup d’Etat ! ». Faut-il le croire ? Si le capitaine affirme ne pas s’éterniser au pouvoir, à  défaut de sauver le nord du pays en proie à  la rébellion, on l’accuse de vouloir régler des comptes avec le pouvoir. De nombreuses personnalités ont été arrêtées en marge le 22 Mars dont l’ancien premier ministre Modibo Sidibé ou encore l’opérateur économique Jeamille Bittar et d’autres proches têtes de l’ancien pouvoir. Le capitaine est marié et père de trois enfants.

Pluie de condamnations sur la junte

On avait l’impression que toutes les composantes de la société malienne adhéraient à  l’action des mutins de Kati, ayant renversé le 22 mars dernier, le régime d’Amadou Toumani Touré (ATT). Mais quatre jours après le push orchestré, la situation demeure confuse à  Bamako. Les prises de position se renforcent contre les tombeurs d’ATT. Si pour certains, le coup d’état est injustifié et inopportun, pour d’autres, fallait-il enlever ATT qui n’avait plus que quelques semaines pour rendre le tablier à  un mois des élections ? Même si certaines associations ou regroupements politiques saluent l’initiative du push, ils sont de plus en plus nombreux à  hausser le ton pour condamner le coup de force qui ne constitue qu’un recul pour la démocratie malienne. Déclarations de condamnation Considérant que le Parlement est l’émanation du Peuple et dépositaire des pouvoirs du Peuple ; qu’en tant que représentation nationale, le Parlement ne peut être remis en cause par un coup d’état ; que le coup d’état perpétré le 22 Mars 2012 par un groupe de militaires ; que l’intégrité du territoire national est dangereusement menacée; l’Assemblée nationale du Mali a, sans réserve, condamné le coup d’état militaire. Le FUDR pour le retour de l’ordre constitutionnel Sur le plan des partis non favorables au coup d’Etat, une coalition politique, dont l’Adema de Dioncounda et l’URD de Soumaà¯la Cissé, a créé l’Alliance des 38 partis politiques la restauration de la démocratie et de la République. Cette coalition a lancé un appel à  la société civile pour la constitution d’un large front républicain pour la sauvegarde de la démocratie et de la république. «Â Nous condamnons le coup de force et exigeons le retour à  une vie constitutionnelle normale. Pour ces partis, plus que jamais, les priorités demeurent le rétablissement de la paix et de la sécurité au Nord Mali et l’organisation d’élections libres, transparentes et démocratiques. C’’était tout l’objet du grand rassemblement qui a eu lieu à  la Bourse du travail ce matin. Dans une déclaration rendue publique ce 24 mars 2012, le Réseau d’appui au processus électoral au Mali (APEM) demande au Comité National de Redressement de la Démocratie et la Restauration de l’Etat (CNRDRE), le retour à  l’ordre constitutionnel dans les plus brefs délais. Et, recommande-t-il, «Â la préservation de la sécurité des personnes et des biens sur toute l’étendue du territoire national, la tenue des élections générales 2012 dans les plus brefs délais, l’élaboration urgente d’une Feuille de route par le CNRDRE. l’ordre des avocats condamne Pour sa part, le Barreau du Mali dit constater avec consternation le coup d’Etat perpétré le 22 Mars 2012 par des Militaires. Le Barreau estime que la prise du pouvoir politique par les armes est contraire aux règles démocratiques et républicaines. «Â Nous condamnons le coup d’Etat militaire, et demandons le rétablissement de l’ordre constitutionnel ». Par ailleurs, les avocats maliens demande la levée immédiate des mesures de suspension de la Constitution et du couvre-feu et «Â exige la libération immédiate des personnes arrêtées de manière arbitraire ». La communauté international hausse le ton Sur la scène internationale, les réactions commencent à  tomber. L’Union Africaine a suspendu le Mali jusqu’au retour de l’ordre, et une mission conjointe de l’Union africaine et de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) s’est rendue ce week-end à  Bamako pour appeler les militaires putschistes à  rendre le pouvoir. De leur côté, les Européens ont réclamé le «retour d’un gouvernement civil et la tenue d’élections démocratiques», qui étaient prévues le mois prochain et ont réitéré vendredi dernier à  Bruxelles leur appel à  «un cessez-le-feu immédiat dans le nord du Mali». Bruxelles a aussi a décidé de suspendre temporairement les opérations de développement, sauf l’aide humanitaire. Tout comme le Conseil de Sécurité des Nations Unies qui vient de condamner le coup de force au Mali. « Le Conseil condamne fermement le fait que certains éléments des forces armées maliennes aient pris par la force le pouvoir détenu par le gouvernement malien démocratiquement élu », indique la déclaration. « Il condamne les actes auxquels se sont livrés les soldats mutinés (…) et exige d’eux qu’ils mettent fin à  la violence et regagnent leurs casernes ». Il demande le « rétablissement de l’ordre constitutionnel et la tenue des élections comme prévu initialement ».

Le FUDR en croisade contre la junte au pouvoir

La junte au pouvoir fait face à  désormais à  un front de partis politiques qui tente d’affaiblir le coup de force perpétré jeudi 22 Mars par les hommes du capitaine Sanogo, en renversant le régime d’Amadou Toumani Touré. Alors que de nombreux leaders de la classe politique comme Ibrahim Boubacar Keita du RPM et Soumaila Cissé de l’URD ont condamné avec vigueur le coup d’état, le FUDR, un front de 38 partis politiques dont l’Adema et l’URD, appellent à  marcher ce lundi et à  lutter contre le putsch « anticonstitutionnel ». Objectif, le retour à  l’ordre consitutionnel. Dimanche soir, le CNRDR, le Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’Etat (CNRDRE, junte) a mis en garde, dans un communiqué lu dimanche soir sur la télévision publique ORTM (tenue par les mutins), contre tout débordement à  l’occasion de manifestations lundi, férié au Mali pour célébrer le 26 mars 1991. Pour rappel historique, Amadou Toumani Touré renversait le général Moussa Traoré, après un soulèvement populaire durement réprimé. 22 mars, 26 Mars, à  quelques jours près, l’histoire aurait fait un doublé. Sauf que le coup de force du 22 Mars 2012, a été orchestré sans bain de sang, fort heureusement et sans grande résistance. A tel point, que certains se demandent ce lundi matin, si ce coup de force a une réelle légimité ? La France a réclamé le respect du calendrier électoral et assuré qu' »ATT » restait pour elle « le président du Mali », sans toutefois exiger explicitement son retour au pouvoir. Le sort d’Amadou Toumani Touré demeure inconnu. La junte a assuré qu’il « va très bien » et est « en sécurité », mais sans dire o๠il se trouve, ni s’il est en détention. Quatorze personnalités du régime déchu arrêtées et détenues au camp de Kati, QG du nouveau pouvoir près de Bamako, ont entamé dimanche une grève de la faim, selon un proche d’un détenu, pour protester contre leurs « droits élémentaires violés ». Kidal aux mains des rebelles ? Sur le front du Nord, l’avancée des rebelles se poursuit. Après Anéfis, situé entre Gao et Kidal, c’est le coeur de l’Adrar des Ifoguas, au nord est du Mali, qui est visé. D’apères le groupe islamiste armé touareg Ansar Dine, Kidal serait presque tombée, alors que l’amée affirmait dans un communiqué avoir repoussé une offensive dimanche soir. Le mouvement Ancar Dine, veut appliquer la charia (loi islamique) par « la lutte armée » et a déjà  revendiqué le contrôle des localités d’Aguelhok, Tessalit et Tinezawaten (nord-est). Un sommet extraordinaire des chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) se tient à  Abidjan mardi pour tenter d’esquisser une sortie de crise.

Stupeur et tremblements à Bamako

Il y’a de véritablement de quoi s’inquiéter à  Bamako, depuis l’orchestration du coup de force des militaires de Kati. l’activité économique est paralysée depuis ce mercredi à  Bamako. Outre la timide réouverture des boutiques, l’absence de plus en plus remarquées des vendeurs à  la sauvette, C’’est le chaos qui s’installe. Comme une trainée de poudre, la même atmosphère semble se ressentir sur les autres localités du pays, dans les régions de Gao et Tombouctou notamment. Parti de la ville garnison de Kati, ce vaste mouvement d’humeur des militaires s’est vite transféré à  Bamako, avec pour cible le Palais de Koulouba et l’Office de radiodiffusion télévision du Mali (ORTM). C’’est véritablement là  qu’a commencé la panique chez la population. Partout à  travers la ville, l’on pouvait apercevoir les bérets rouge commis d’office pour protéger les édifices publics contre d’éventuelles agressions. C’’est ainsi que, le trésor public, l’Assemblée nationale, les alentours du Palais présidentiel étaient ceinturés par un impressionnant dispositif sécuritaire. Les démons du passé resurgissent désormais après le coup d’état de 1991, lorsque le général ATT aujourd’hui tombé, renversait, en mars 1991, le général Moussa Traoré. Personne, malgré la menace touarègue n’a vu venir le coup d’état du 21 Mars 2012. Et C’’est sans grande réistance que les mutins ont pris le contrôle de l’Office de radio diffusion télévision du Mali (Ortm), coupant sur le champ les différents programmes de diffusion. Aux environs de 23 heures TU que les téléspectateurs ont pu apercevoir sur leur petit écran, un message laconique stipulant qu’une déclaration allait être lu : «Â DANS UN INSTANT, UNE DECLARATION DES MILITAIRES ». Ce n’est qu’aux environs de 4 heures du matin que le message a enfin été lu. Jonché de maladresses et de déchets techniques, ce message a décrété la dissolution des Institutions de la République, la suspension de la constitution… Dès lors, des coups de feu ne cessent de tonner dans l’air Bamakois. Vol, pillage, indiscipline militaires riment avec un contexte de non-droit Malgré les appels à  l’arrêt des tirs à  sommation, certains militaires continuent de terroriser les pauvres populations. Ce vendredi, encore, le calme est loin de revenir vu les coups de tirs sporadiques qui tonnent par endroits dans la capitale et ses banlieues. Sur l’axe de Babalabougou-Kabala, l’on a assisté à  ces scènes de pillages orchestré par des hommes de tenue. Comme quoi, dans le contexte de non droit instauré par ce coup d’Etat, tous les coups sont permis. Certains particuliers ont été dépossédés de leurs véhicules par des militaires, des boutiques et stations d’essences ont été pillées. Des candidats arrêtés Le Comité national de redressement de la démocratie et de restauration de l’Etat (CNR qui se prévaut de ce coup d’Etat a procédé à  l’arrestation de certaines autorités. Selon nos sources, outre l’arrestation de l’ancien Premier ministre d’ATT, Modibo Sidibé, le président du Conseil économique social et culturel (CESC) et candidat à  la présidentielle, Jeamille Bittar a été arrêté dans l’après midi de ce jeudi. C’’est dire que la tourmente est loi de finir pour ATT et les siens. Le président déchu serait en lieu sûr mais tenu secret, a indiqué le chef de la junte, le capitaine Amadou Haya Sanogo. Selon nos informations, il a été très vite exfiltré par sa garde rapprochée au Camp des parachutistes à  Djicoroni Para.

Le capitaine SANOGO : « Nous ne sommes pas venus nous éterniser au pouvoir ».

l’on sait encore peu de choses sur le capitaine Sanogo, nouvel homme fort du Mali. lui-même évoque une carrière militaire au Prytanée militaire de Kati et de formateur dans diverses académies militaires d’Afrique. Le Capitaine Amadou Aya Sanogo est l’homme qui a retiré le pouvoir à  ATT et le président du Comité National pour Redressement, la Démocratie et la Restauration de l’Etat. Interrogé par nos confrères d’Africable, le capitaine se veut un homme avec un idéal, une mission pour le peuple malien, d‘o๠le nom du CNRDR, le Comité National pour le Redressement, la Démocratie et la Restauration de l‘Etat. Marié et père de trois filles, il dit avoir agi au nom de l’intérêt du peuple malien : «Â  La situation était critique… l’idée auparavant ne m’est jamais venu de faire un coup d’état… mais il fallait agir », se justifie le capitaine sur le coup d’état du 21 Mars 2012. Rendant hommage aux soldats enrôlés au nord, le capitaine explique que tout est parti de requêtes non satisfaites des militaires maliens. « Il fallait donc s’imposer, même si C’’est par la voie des armes. Trop, C’’est trop », affirme Sanogo. Sur le nord, le capitaine revient sur le manque d’informations, le silence sur le sort des soldats, la désinformation orchestrée par l’ancien pouvoir et qui a conduit à  ce ras-le-bol généralisé…  » Nos troupes n’ont pas de secours, pas d’armements! C’’est-ce qui a conduit à  ce ras-le-bol généralisé ! » Evoquant les recrutements illégaux dans l’armée, les mauvaises conditions de travail, le manque de compétence des militaires, Sanogo, affirme vouloir restaurer la dignité des soldats : «Â  On veut de bonnes conditions de travail, de formation, de travail, ces hommes ont des familles, et sont traités comme de pauvres citoyens…» La rencontre avec le ministre Gassama au camp de Kati dans la matinée du 21 mars a conduit les officiers à  prendre la décision de faire le coup d’état. «Â  La situation était favorable et les sous-officiers nous ont fait confiance… ». A la question de savoir s’ils rendront le pouvoir, le capitaine déclare :  » Nous ne sommes pas là  pour nous éterniser ! Je promets cela au peuple malien, 3, 6 ou 9 mois, tout va dépendre de la transition ». D’ores et déjà , la classe politique a commencé à  rencontrer les membres du CNRDR, après l’appel du capitaine Sanogo, à  rencontrer toutes les forces vives de la nation pour restaurer la démocratie et gérer la transition. Sur la question de la sécurité au nord, le capitaine déclare que le nécessaire sera fait pour circonscrire la menace des rebelles. Pour l’instant, le capitaine Sanogo ne dit rien sur la stratégie pour contrer la rébellion. Autre point : la sécurité des citoyens maliens sous le coup d’un couvre-feu. Le capitaine évoque ses forces spéciales pour sécuriser les quartiers en proie aux pillages et dénotations d’armes continuelles. Un peu fougueux dans le verbe, le capitaine Sanogo, face à  notre confrère d’Africable a terminé l’interview en lançant un nouvel appel aux Maliens pas pour autant rassurés : «Â  Nous ne sommes pas venus pour casser. Que cessent les actes de vandalisme ! »Â « Alors que le sort du président ATT demeure incertain, Sanogo est clair : «Â On ne tue personne ! Au moment opportun, chacun répondra de ses actes devant une juridiction compétente ».

Amsétou Sanogo : la promesse d’un bel avenir dans le cinéma

«Â Aux âmes bien nées la valeur n’attend point le nombre des années », écrit Corneille dans le «Â Cid ». Amsétou Sanogo en est une ! A son jeune âge elle aura vite franchi des étapes que d’autres rêvent encore d’atteindre. Sa première apparition sur un plateau de tournage s’est faite lors de la réalisation du film «Â Commissaire Balla » du cinéaste malien Ladji Diakité. Dès lors, le talent de cette jeune dame a été vite détecté par les professionnels du cinéma. Cette première expérience marque le début d’une carrière jugée prometteuse. Notamment, par Mme Fatimata Traoré du Centre National de la Cinématographie du Mali (CNCM) qui lui a prodigué de nombreux conseils. «Â Je dois aussi ma carrière à  cette dame dont la disponibilité m’a été d’un grand apport. C’’est elle qui m’a poussé à  aller plus loin », juge la jeune actrice. Après le film «Â Commissaire Balla », Amsétou est sollicitée pour d’autres tournages. C’’est ainsi qu’elle participe à  des œuvres cinématographiques comme «Â Duel à  Dafa » du réalisateur Ladji Diakité, «Â Fantan-Fagan » (le pouvoir des pauvres), une coréalisation de feu Adama Drabo et de Ladji Diakité, «Â Minyè » (l’envie), de Souleymane Cissé, «Laisser mon mari » du réalisateur nigérian Jéry Romarus. Elle participe également au long métrage «Â Da Monzon » (de Sidi Fassara Diabaté) projeté en compétition officielle au dernier FESPACO. A ce jour, la jeune actrice aura participé à  sept films dont la plupart sont des longs métrages. Un début de carrière très prometteur pour un secteur o๠la concurrence est parfois rude. Ambition internationale En nourrissant l’ambition d’élargir sa carrière au plan international, pour devenir une comédienne de la trempe de Oumou Berhé dite «Â Dikorè », Fatoumata Coulibaly dite «Â FC’ », ou Maà¯mouna Hélène Diarra, notre actrice ne compte pas s’arrêter en si bon chemin : «Je sais que le défi va être énorme. Mais J’adhère à  la thèse selon laquelle «Â à  C’œur vaillant, rien n’est impossible », dit-elle. Le plus impressionnant est que sa formation académique ne la prédestinait pas à  une carrière d’actrice. Etudiante à  la Faculté des sciences juridiques et politiques de l’Université de Bamako (FSJP), comment s’est-elle retrouvée dans le monde du cinéma ? Amsétou raconte à  l’époque des classes primaires (particulièrement au fondamental, puis au lycée), elle participait à  des activités sportives et culturelles scolaires. Au fil des années, poursuit-elle, la comédienne Oumou Berthé dite «Â Dikorè », qui est la mère d’une de ses amies découvre en elle sa grande sympathie pour le cinéma et les plateaux de tournage. Après avoir détecté son talent d’artiste, celle-ci l’encourage à  aller s’inscrire à  la Direction nationale de la cinématographie du Mali. Quelques mois plus tard, ce fut le début d’une carrière très attendue : «Â Quand on ma contacté pour participer à  la réalisation du film «Commissaire Balla», je n’en revenais pas. Je me demandais, si J’étais vraiment à  la hauteur. Mais «Â Dikoré » m’a beaucoup encouragé. Aujourd’hui, je lui rends cet hommage mérité » nous a confié Amsétou Sanogo. Faire vibrer le cinéma malien «Â Mon plus grand souhait est que le cinéma malien retrouve ses années de gloire o๠des réalisateurs comme Souleymane Cissé et Cheick Oumar Sissoko ont remporté des Etalons d’or de Yennenga » au FESPACO. «Â Je sais que des efforts énormes sont entrain d’être abattus. Mais nous devons persévérer et être plus agressifs », ajoute t-elle. «Â Le cinéma est un monde merveilleux o๠les contacts, la chaleur humaine, le renforcement des liens d’amitié et fraternité sont très forts. Dans le secteur du cinéma, les acteurs sont de même père et de même mère », explique Amsétou. Qui dirige aujourd’hui au Mali l’association «Â Artistes du Monde ».

Les femmes de l’AFDN sont pour Modibo Sidibé

l’association féminine Faso Den Nyuma a profité de l’anniversaire du 26 Mars pour dire tout son soutien à  Modibo Sidibé, qui pour elles est un acteur à  part entière de la démocratie malienne. C’’est à  la faveur d’un après-midi récréatif organisé le samedi dernier que les femmes de l’AFDN ont lancé leur cri du C’œur. Elles ont rendu un vibrant hommage à  l’actuel Premier Ministre Modibo Sidibé. « Un acteur particulier, qui a été, est et sera toujours à  la tête du combat », dira la vice-présidente de l’association, Kadidiatou Sanogo. Il a accompagné les différentes étapes du processus de démocratisation « avec la rigueur et la probité morale qu’on lui connait »a-t-elle ajouté dans son allocution. l’AFDN s’est donc engagée à  le soutenir car « il incarne parfaitement l’idéal des héros du 26 Mars ». Faso Den Nyuma est une organisation qui regroupe des femmes militantes qui œuvrent, chacune à  son niveau, pour le développement du pays. Elle est à  ce jour implantée sur toute l’étendue du territoire, à  but non lucratif et travaille à  la promotion de la pleine participation de la « malienne » dans tous les secteurs de la vie du pays. En ce 26 Mars 2011, elles ont voulu se souvenir de leurs filles, fils, frères et sœurs qui ont perdu la vie lors des mouvements qui ont précédé la chute du régime Moussa Traoré. Mais aussi et surtout, rendre hommage à  tous ceux qui ont d’une manière ou d’une autre participé au combat démocratique. Elles étaient donc près de deux cents à  avoir fait le déplacement du siège de l’organisation, sis à  Lafiabougou, pour cette toute première manifestation publique. Les activités de l’organisation seront officiellement lancées fin avril 2011, mais déjà , les femmes de Faso Den Nyuma entendent prendre leur place sur l’échiquier social malien. La forte mobilisation et les messages passés le 26 mars en témoignent. Notons que de nombreuses personnalités ont pris part à  cette manifestation, au nombre desquelles Zoumana Mory de l’ADEMA ainsi que des députés et des maires, venus soutenir leurs sœurs.

« Bougouniéré invite à dîner », une pièce du Kotèba qui invite à la réflexion

Dans « Bougouniéré invite à  dà®ner », on rit beaucoup,mais on réfléchit aussi. La pièce met en scène trois personnages, Bougouniéré,son Mari, Djéliba et ses deux fils…face au quotidien. Djéliba entre le premier en scène avec Mali, son hippopotame chéri,puis vient Bougouniéré, qui prépare un plat de fonio. Surgissent ensuite les fils, Ben Laden, Nyamanto etc…, des noms, affirme Bougouniéré, sensés les protéger. Or tout le problème est là ! Comment s’en sortir sans l’aide des uns des autres. Bougouiéré, elle attend l’aide de sa banque, les fils de leur mère, le père de la providence. Viennent alors l’étranger, et aussi l’homme qui n’y croit plus, toute une galerie de personnages qui donnent vie et corps à  cette nouvelle version de Bougouniéré, au départ intitulée, le  » Retour de Bougouniéré ». Culture de l’aide D’emblée, les dialogues sont truculents, les idées vives mais pas anodines. Il s’agit de dénoncer cette culture de l’assistanat qui caractérise tant l’Afrique d’aujourd »hui, cette main tendue à  l’occident et qui nous enferme. Comme le dit Alioune Ifra Ndiaye, Directeur de l’espace culturel Blonba,  » l’enfant attend toujours de l’aide de la famille, le cousin attend de l’aide de son cousin, l’administration publique attend de l’aide des partenaires. C’est-à -dire qu’il y a une culture d’aide qui s’installe. Faisant en sorte que nous ignorons nous mêmes nos propres moyens, pouvant nous permettre de nous développer. On essaye plus ou moins de dénoncer cette culture de médiocrité ». Le public de la salle du BlonBa a beaucoup apprécié la pièce, et applaudi, cette entrée dynamique et qui raconte une Afrique, qui ne sait parfois plus o๠donner de tête pour s’en sortir financièrement. Les membres du gouvernement, dont le premier ministre, présents ont certainement eu à  réfléchir à  la question de l’aide, eux qui sont les premiers décideurs du Mali et aussi premiers receveurs de ces aides. Tournée scolaire pour Bougouniéré La pièce elle a été vue au moins 150 fois, dans l’espace francophone et nominée au Grand Prix du Théâtre d’Afrique Francophone, dans six catégories, celle du meilleur auteur, dumeilleur comédien masculin, meilleur comédien féminin, meilleur spectacle de recherche… Une joie pour Alioune Ifra Ndiaye, coauteur de la pièce:  » C’’est un plaisir pour nous, parce que ça fait quand même quelques années que la pièce tourne. On est à  plus de 150 représentations. Parmi les acteurs nous avons : Djara Sanogo plus connu sous le pseudo de Bougougnéré. C’’est d’ailleurs le personnage qu’on a récupéré pour écrire la nouvelle pièce. Il y a également Michel Sangaré qui est très connu et le rappeur King, qu’on a reconverti en comédien ». Bougouniéré continue sa tournée et grâce à  l’aide du Premier Ministre, la pièce sera jouée dans une trentaine de lycées de la capitale et des régions afin de toucher le plus grand nombre. La soirée a été belle au Blonba ce vendredi, pour la réouverture de la saison 2010, avec en perspectives de beaux spectacles d’humour, de théâtre, mais aussi de musique. Sont prévus le Kotèba Club chaque vendredi, et le 4 décembre, l’humouriste Nigérien Mamame, dont le sourire s’entend chaque matin sur les ondes de la radio RFI, viendra égayer et secouer le public Bamakois. A suivre…

Rentrée scolaire 2009-2010 : Matérialiser les recommandations du Forum National sur l’Education

l’éducation mérite beaucoup d’égards de la part de tous les acteurs La rentrée scolaire 2009-2010 intervient dans un contexte marqué notamment par la mise en œuvre des recommandations du Forum National de l’éducation. En effet, ce forum qui a réuni, en octobreovembre dernier, tous les acteurs de l’école a débouché sur l’adoption d’un chapelet de recommandations. Ce fut une grande occasion pour les acteurs du système éducatif de se rencontrer, de se parler afin de trouver des solutions aux maux qui rongent l’école malienne. Aussi, il faut préciser que la rentrée scolaire s’inscrit dans le contexte de l’accélération du processus d’intégration des contractuels dans la fonction publique de l’Etat et des collectivités territoriales. Une rentrée placée sous le signe de l’éducation pour tous ! Dans les domaines de l’éducation préscolaire et de l’éducation spéciale, la rentrée scolaire s’effectuera dans 653 structures d’encadrement de la petite enfance qui accueilleront 64 409 enfants encadrés par 1 618 éducateurs, et dans dix (10) structures d’éducation spéciale qui vont accueillir 6 500 enfants à  besoins éducatifs spéciaux encadrés par 110 animateurs. Toutefois, il faut noter que l’essor de ces structures d’éducation préscolaire et institutions d’éducation spéciale reste fortement tributaire du niveau de mobilisation des communautés, de l’inadaptation des infrastructures ordinaires aux besoins des enfants et adolescents handicapés, de l’insuffisance numérique du personnel d’encadrement, et de l’insuffisance des équipements et supports didactiques. Pour le Ministre de l’éducation de base, Salikou Sanogo, qui s’est longuement exprimé sur la chaà®ne ORTM :  » la concertation entre tous les acteurs de l’éducation doit continuer au delà  du Forum, l’effort de chacun, des parents, des éducateurs, des conseilleurs éducatifs, des encadrants, doit permettre d’assurer le plein succès de cette nouvelle année scolaire qui s’ouvre ». L’enseignement fondamental : augmenter les salles de classe Pour ce qui est du niveau de l’enseignement fondamental, les effectifs au 1er cycle de l’enseignement fondamental sont estimés à  2 104 546 élèves dont 947 045 filles, soit 45%. s’agissant du second cycle, l’effectif est porté à  533 825 élèves dont 211 301 filles soit 39,5% contre 1 716 956 en 2008. Bref, il y a une augmentation de 387 590 élèves. Cette amélioration du nombre d’écolier est certes salutaire, mais toutefois, elle sera butée à  des écueils. D’autant plus que l’enseignement fondamental est encore confronté à  l’insuffisance de salles de classe et particulièrement dans les écoles communautaires, la faiblesse des capacités d’accueil au second cycle, la faiblesse de couverture des régions du nord en écoles… Pour pallier à  ces difficultés, le département de l’Education de base prévoit la construction de 1 500 salles de classe dans toutes les régions pour un investissement de 14,902 milliards de F CFA, le recrutement de 3 240 enseignants contractuels. Le ministre promet des efforts Dans sa déclaration, le ministre de l’éducation de base, le Professeur Salikou Sanogo, a aussi laissé entendre qu’il y’avait encore du travail à  faire mais, avec un leadership axé sur l’apprentissage et en reconnaissant que nous sommes tous partenaires dans la poursuite de la grande mission de l’éducation, nous établirons de solides assises accompagner les élèves. » En outre, il a exhorté les enseignants à  mettre en avant le besoin d’éthique et de déontologie dans l’exercice du métier d’enseignant. « Les enseignants que nous sommes, ont des devoirs professionnels non seulement vis-à -vis de la société, mais surtout vis-à -vis des enfants que nous avons la lourde mission d’éduquer, de former. » Il faut rappeler que l’année qui commence, ouvre de grands chantiers élaborés à  l’issue du Forum national sur l’éducation.

Ecole malienne : Le ministre Salikou Sanogo privilégie le Dialogue.

De la présidence du forum national sur l’éducation, le Pr. Salikou Sanogo passe en tant que ministre, à  la mise en œuvre des recommandations faites par les différents acteurs de l’école il y a six mois. Sommes-nous devant la situation de «l’homme qu’il faut à  la place qu’il faut ? » Dans tous les cas, le choix porté à  un professeur d’enseignement supérieur qui a piloté l’une des grandes assises sur l’école, mérite d’être testé. C’’est pourquoi le choix porté sur lui n’a surpris personne. « C’’est la troisième fois que je me trouve devant la presse pour parler de l’école. Les deux premières fois, C’’était en tant que président du Forum National sur l’éducation et cette fois je reviens en tant que ministre de l’éducation ». C’’est par ces propos que le Pr. Sanogo a mis l’accent sur l’importance de la mission qui l’attend à  la tête du département. Comme recommandé lors du Forum tenu du 31 octobre au 2 décembre 2008, le nouveau ministre axe son combat sur le « défi de la reprise du dialogue ». Entendez par là  la relance des discussions avec les principaux acteurs de l’école. En l’occurrence les syndicats des enseignants. Il a d’ailleurs rappelé devant la presse que les discussions se poursuivent avec les syndicats en vu de trouver des compromis aux différentes revendications. Parmi les doléances des syndicats figurent la relecture du décret fixant la composition et l’octroi d’un siège aux syndicats d’enseignants, le respect de la liberté syndicale notamment dans l’enseignement privé et de la recherche, l’intégration des enseignants contractuels à  la fonction publique de l’Etat et l’octroi d’une indemnité de logement aux enseignants du secondaire et du fondamental. Par rapport à  ce dernier point, le ministre a promis une augmentation de 7500 à  10 000 FCFA sur les salaires des enseignants en fonction de leur titre. Ce qui fait une augmentation de plus de 3 milliards 750 millions de francs CFA sur le budget du département. Malgré cette proposition du gouvernement, il ne semble pas exister de compromis entre les deux parties. Les enseignants menacent de retenir les notes après les examens. l’année dernière, ils avaient refusé de surveiller les épreuves. Mais le gouvernement avait recruté des surveillants qui ont corrigé les copies par la suite. C’’est pour donc pour mettre fin à  ce bras de fer que le ministre Salikou Sanogo, privilégie le dialogue. Selon lui, on ne saurait résoudre les difficultés de l’école sans satisfaire le corps enseignant. La question de l’orientation des élèves Une des questions cruciales qu’il a soulignée, C’’est la non orientation des titulaires du DEF âgés de plus de 17 ans. Sur ce point il a expliqué que le gouvernement n’est pas en mesure d’orienter tous les élèves à  cause de l’insuffisance de salles et d’encadreurs. « Rien que pour les élèves orientés dans les écoles privées, le gouvernement paye plus de 14 milliards par an », a t- il ajouté. Comme alternative, le gouvernement propose d’offrir des stages professionnels à  ces «candidats malheureux » admis dans des départements ministériels et dans les instituts de formations des maà®tres. Là  non plus les discussions ne sont pas achevées. Concernant le niveau des élèves, le Mali est considéré comme l’un des pays de la sous- région o๠la qualité de l’éducation est classée parmi les plus mauvaises. A ce propos, le ministre promet également des réformes afin de rehausser le niveau de l’élève malien à  celui de ses semblables de l’Afrique de l’Ouest.