Le décrochage scolaire en milieu rural, une responsabilité collective

« J’ai abandonné l’école en troisième année de l’école fondamentale parce que ma mère avait besoin de moi à la maison pour les tâches ménagères et pour m’occuper de mes petits-frères » nous raconte Fatoumata Koné, originaire du village de Sanankuruni (Sikasso), une jeune aide-ménagère de 18 ans arrivée à Bamako, il y a trois ans.

L’éducation est un droit de l’Homme dont les bienfaits pour la société n’est plus à justifier. Pourtant, nous assistons encore en 2017 au phénomène pernicieux qu’est le décrochage scolaire. Si ce phénomène existe aussi bien dans la métropole de Bamako, elle est prépondérante en milieu rural où les populations ne perçoivent pas le réel intérêt d’être scolarisé. A titre d’illustration, Fatoumata Koné est désarçonnée et perdue face à la question de savoir l’intérêt qu’elle pourrait tirer de cette poursuite d’études.

Pour être efficace, une scolarité doit durer au moins quatre à six ans, qui correspond au cycle primaire. Pourtant, les différentes études sur le sujet établissent que sur dix étudiants inscrits, quatre à six ne terminent pas le cycle primaire. Ce chiffre concerne pour la majorité les jeunes filles. En effet, dans le contexte rural malien, les représentations stéréotypées quant aux rôles des femmes perdurent. Outre la pauvreté, le poids des schémas traditionnels pèse toujours et handicape les jeunes filles qui souhaitent poursuivre leur scolarité. Les valeurs comme le mariage, les habiletés à cuisiner, la préparation du trousseau de mariage sont toujours prépondérantes à la scolarité pour beaucoup des parents vivant en milieu rural.

C’est d’ailleurs le cas pour Fatoumata Koné, qui  explique que ses jeunes frères avaient le droit d’aller à l’école alors que ses grandes sœurs, elles, se sont toutes mariées. Ainsi, si l’accès à l’école la « libérait », et malgré qu’elle comptait parmi les meilleurs élèves de son école, sa mère a jugé meilleur pour elle l’interruption de sa scolarité à mi-chemin de son parcours à l’école primaire.  Elle explique calmement, avec résignation et déception que « ma mère savait qu’il était important que je poursuive mes études, mais les tâches ménagères étaient plus importantes pour elle ».

Ce phénomène est une menace d’ordre public. En effet, en raison du peu de revenus qu’obtient un « décrocheur »  face à un « persistant », ce premier n’est qu’une charge supplémentaire pour l’Etat. Outre les dépenses publiques qu’il génère, le décrochage peut aussi être une source de radicalisation pour des jeunes désœuvrés et sans perspective d’avenir.

Pour cette raison, plusieurs campagnes et projets ont été mis en place dans le but de lutter contre ce phénomène au Mali, mais également dans toute la sous-région ouest africaine. Parmi eux, il y a  la mise en œuvre de cantines scolaires en milieu rural par les associations des parents d’élèves ou par l’État. Cette stratégie favorise d’abord la scolarisation puis le maintien des élèves dans le milieu scolaire car les enfants deviennent un fardeau moins lourd pour les parents. On note d’ailleurs un accroissement de 20% à 30% du nombre d’élèves dans les écoles bénéficiant de cantines en milieu rural malien. Cet accroissement est de 23% pour les filles et 17% pour les garçons. Malheureusement, l’établissement de cantines scolaires n’a pas perduré en raison du manque de suivi des collectivités locales.

 

 

Aussi, l’on remarque que certains facteurs émotionnels permettent de favoriser une réduction de ce taux de décrochage : le rôle actif et l’intérêt du père et de la mère pour la poursuite des études, apparaissent après l’intérêt et la qualification des enseignants et la motivation des élèves.

 

Ce manque de motivation des élèves est dû principalement au fait qu’ils ne se rendent pas compte forcément de l’utilité de la scolarisation ou de l’apprentissage d’un métier. Fatoumata Koné, par exemple, ne savait pas qu’elle pouvait gagner plus d’argent et d’autonomie en poursuivant une formation professionnelle.

 

Quant au corps enseignant, il est confronté à une baisse du niveau de qualification et à un désintérêt des enseignants pour les élèves qui rencontrent des difficultés pédagogiques ou familiales.

 

Force est de constater que la responsabilité de chaque acteur de l’éducation est à relever pour l’éradication de ce phénomène. Une synergie entre les différents acteurs, qu’il s’agisse aussi bien de l’élève, du parent d’élève, de l’enseignant que de l’Etat, est nécessaire pour la mise en œuvre de politique publique efficiente et efficace.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Réfugiés maliens : et les enfants dans tout ça ?

Près de 300 000 personnes ont fui le nord Mali depuis le début de la rébellion le 17 janvier 2012. Dans les déplacements massifs de populations vers d’autres zones, les enfants constituent une large frange. Au Burkina Faso, o๠25 000 enfants ont trouvé refuge, les conditions d’accueil laissent à  désirer et l’ONG Terre des Hommes, vient de tirer la sonnette d’alarme sur la scolarisation interrompue de ces enfants. Si rien est fait, ces enfants risquent de se retrouver à  la rue. En cause, la capacité d’accueil des écoles et des familles aussi : « Les gens sont tellement dépassés par ce qui s’est passé ! Et en plus, les écoles burkinabés sont saturées aussi », estime Fadimata Walett Oumar, représentante des femmes réfugiées maliennes à  Ouagadougou, interrogé par RFI. « 1,7 millions pour scolariser les réfugiés  » Avec l’ONG Terre des Hommes, l’Unicef se dit concerné par le sort de ces enfants réfugiés. A Bamako, on assure que des efforts sont faits pour trouver des alternatives. « Nous sommes en train de multiplier le matériel éducatif du Mali, pour permettre à  ces enfants maliens de suivre un enseignement adapté. Et nous recherchons les enseignants, et ces enseignants-là , on les recherche à  l’intérieur des réfugiés eux-mêmes », témoigne Sylvana Nzirorera, représentante résidente adjointe de l’Unicef au Burkina Faso. Thierry Agagliate, délégué de Terre des hommes, appelle lui l’ensemble des acteurs concernés à  se mobiliser, pour rassembler les 1,7 millions de dollars nécessaires à  leur scolarisation. « Dans la zone du Sahel, par exemple à  Ferrerio, o๠nous envisageons de démarrer des activités, là  il y a clairement des besoins. Il y a vraiment une insuffisance aussi, de capacité des écoles actuelles à  recevoir ces enfants. Donc, il y a effectivement besoin de développer des classes supplémentaires dans les écoles existantes, et aussi d’ouvrir ce que l’on appelle les classes paillotes, directement sur le site, notamment pour les plus jeunes », a -il expliqué.

Semaine de l’éducation : la scolarisation au féminin

Elle cite : « Un monde exempte de toute disparité de genre, et dans lequel toutes les filles d’Afrique ont accès à  une éducation de qualité, elles obtiennent de bons résultats et achèvent leurs études. » La mission du FAWE La mission du FAWE selon Mme Samassékou, C’’est de promouvoir l’équité et l’égalité de genre dans l’éducation en Afrique. Il s’avère donc nécessaire d’encourager l’adoption de mesures politiques, de pratiques et d’attitudes positives en faveur de l’éducation des filles. Il est important pour elle, que le FAWE atteigne les objectifs visés pour atteindre l’Education Pour Tous (EPT). En 2007, le gouvernement du Mali a élaboré une politique nationale de scolarisation des filles. Le document fait l’état du taux de scolarisation des filles et retrace les stratégies à  développer pour une scolarisation massive de la gente féminine. Il est examiné durant deux jours à  Bamako, par les membres du FAWE et les acteurs intervenant dans le domaine de l’éducation. Il s’agira pour eux, de dégager les voies pour l’accélération du taux de scolarisation des filles. Ce taux était estimé à  52,1% entre 2005 et 2006. Depuis sa création en 1997, FAWE/MALI s’est investit dans la promotion de l’éducation des filles à  travers de nombreuses activités. Celles-ci tenues, en partenariat avec les ministères de tutelle et les différents acteurs du domaine de l’éducation féminine. Mme Samassékou trouve donc naturel et normal, que l’antenne du Mali consacre cette journée du 29 novembre, à  l’examen du document de politique nationale de scolarisation des filles adoptée par notre pays. Le FAWE s’en félicite d’ailleurs, car, il représente un cadre de référence de l’ensemble des acteurs gouvernementaux ou non, intervenant dans le domaine. La coordinatrice nationale du forum des éducatrices africaines Mme Maiga Kadiatou Baby, explique : « Lorsque FAWE a été créee et que nous avons vu sa problématique, nous avons pensé que notre pays était également concerné. Tout comme, tous les pays de l’Afrique subsaharienne de l’époque. C’’est ainsi que nous avons adhéré au forum.» A sa création, ce sont uniquement les femmes ministres de l’éducation et les recteurs des universités, qui pouvaient faire adhérer leurs pays au FAWE. C’’est Ainsi que, pendant la transition des années 90, la ministre en charge de l’éducation et actuelle présidente d’honneur de cette 9e édition, Mme Diallo Fatoumata Camara, a demandé à  ce que FAWE soit représenté au niveau du Mali. l’antenne malienne de FAWE verra ainsi le jour en 1997. But et objectifs visés Mme Maiga explique que le FAWE a pour objectif principal, d’influencer les politiques éducatives, afin que de bonnes décisions soient prises pour la promotion de l’éducation de la fille. Cela concerne non seulement la scolarisation, mais aussi et surtout l’alphabétisation. Il s’agit aussi de développer des innovations pédagogiques, qui donneront l’envie et le goût des études aux filles, à  continuer jusqu’au cycle supérieur. « FAWE juge important de sensibiliser les communautés à  comprendre les enjeux liés à  l’éducation de la fille. Il est important qu’ils adhèrent à  la problématique et en fassent une priorité. »Déclare-t-elle. Favoriser les filières scientifiques FAWE incitent les filles à  aller vers les filières scientifiques. Parce qu’il a été constaté qu’à  l’école, elles ont souvent tendance à  opter pour les filières littéraires. Or, estime Mme Maiga, « Nous savons que les filles sont capables de faire les filières scientifiques et de percer, aussi bien que les garçons.» On sait surtout que les filières scientifiques offrent plus de débouchés que celles littéraires. Après 12 ans d’existence, FAWE /MALI a fait du chemin. Il a beaucoup fait en faveur de la promotion des filles. Un nombre important d’entre elles ont été scolarisées. FAWE a aidé des communautés à  accepter la problématique d’équité genre à  l’école. Il octroi des bourses d’études aux filles de familles démunies, ou déscolarisées. Vive la scolarisation des filles et l’équité genre. Bon vent à  FAWE !