Hamidou Konaté : « Depuis cinq ans, le marché du livre s’est tari »

Le 3 février sera présenté au public une étude réalisée sur le secteur du livre au Mali. Un secteur durement frappé par la crise et dont les acteurs se battent pour survivre, dans un marché marqué par la piraterie de leurs produits et un contexte économique difficile. Comment se défendent les entreprises d’éditions de livres au Mali ? Le Directeur des éditions Jamana, non moins Président de l’organisation patronale des éditeurs, Hamidou Konaté, nous répond.

Journal du Mali : Quels sont les objectifs de votre organisation ?

Hamidou Konaté : L’OMEL est née en 1996, avec 5 membres à ses débuts, et en compte aujourd’hui une vingtaine. Son objectif est de défendre les intérêts des acteurs du secteur, avec surtout la lutte contre la piraterie. On prend votre livre, on le multiplie, on le vend au marché Dibida et vous n’y pouvez rien… Deuxièmement, le combat portait sur le fait que les livres maliens soient utilisés dans les écoles maliennes. Cela est pratiquement un acquis aujourd’hui, mais à l’époque de la création de l’OMEL, ce n’était pas donné du tout. Nous sommes avec des populations aux revenus extrêmement faibles, donc c’est l’État qui achète les livres scolaires. Ne parlons pas des livres de littérature générale…

Dans un pays où la lecture n’est pas très développée, comment vivent vos entreprises ?

Grâce aux manuels scolaires, qui sont la vache à lait du secteur de l’édition au Mali. Ils nous permettent de réaliser des bénéfices et ceux-ci sont pour la plupart du temps réinvestis dans l’activité, pour payer de l’équipement, gérer les salaires, acquérir nos sièges, etc., mais aussi pour financer la littérature générale, qui rapporte moins. Mais il faut mette cela au passé maintenant, parce que, en dehors de quelques ONG qui font encore des commandes de livres, cela fait cinq ans que ce marché s’est tari. L’État ayant complètement cessé ses commandes, il est difficile de donner des chiffres pour les cinq dernières années. Mais, auparavant, c’est un marché qui s’élevait à plusieurs milliards de francs CFA pour ce qui concernait les livres scolaires et le matériel didactique.

Comment subsistent-elles aujourd’hui ?

C’est notre profession et on la maintient comme on peut. Les gens vivent sur leurs réserves, qui commencent à s’amenuiser, et il y a aussi quelques petites parutions, mais la situation est difficile. Pour sortir un livre de littérature générale, cela peut prendre deux à trois ans, dans le meilleur des cas. Ce n’est donc pas cela qui va faire vivre le secteur. On continue de le faire par militantisme, et aussi pour maintenir le personnel qui souffre de retards de salaire énormes chez certains de nos membres…Sans oublier le fardeau fiscal ! Parce que, que vous produisiez ou pas, les impôts sont là et il faut payer.

Qu’en est-il de la littérature générale ?

Certaines maisons ne font que du scolaire et d’autres sont assez spécialisées en littérature générale en langues nationales et / ou en français. Il faut dire que les gens commencent à prendre goût à l’écriture et, bon an mal an, l’ensemble des éditeurs fait paraitre une centaine de titres, ce qui n’est pas mal. Au niveau de Jamana, par exemple, on sort 5 à 6 livres par an. C’est vrai aussi que maintenant on demande de plus en plus aux auteurs de contribuer. Les livres ne sont pas entièrement à compte d’auteur, mais c’est presque cela… Tout cela nous fait mal mais nous n’avons pas les moyens. Des fois, on peut aller avec un projet voir des gens qui voudront mettre un peu d’argent pour aider l’édition. Cela nous permet de sortir des livres sponsorisés, en quelque sorte, et donc de les vendre à des prix abordables.

De quoi traite l’étude qui sera publié cette semaine ? Propose-t-elle des pistes de solutions ?

L’étude fait l’état des lieux du secteur, tel que nous venons de le faire, mais interpelle  aussi les décideurs. Le rôle du livre est inestimable. L’État doit donc vraiment s’intéresser à ce secteur, l’aider comme il le peut. Aux professionnels du livre aussi de se prendre au sérieux et de faire des livres qui répondent à des besoins, à des attentes du public. Du côté de l’État, l’accord de Florence et son traité de Nairobi, qui traitent de l’exonération de tout ce qui entre dans la fabrication du livre, de l’encre aux machines, etc…, ont déjà été signés. Mais l’Assemblée nationale du Mali n’a pas encore ratifié ces textes afin qu’ils entrent en vigueur. Cela veut dire qu’on n’accorde pas beaucoup d’importance à ce secteur.

Camara Marie Anne Dabo, présidente de l’association des femmes minières du Mali : « La femme est incontournable dans le secteur minier »

Le Premier ministre a donné le coup d’envoi ce matin des 7e journées minières et pétrolières du Mali, à l’hôtel Laïco de l’amitié. En présence d’une dizaine de ministres de son gouvernement, il a souhaité que l’or puisse briller pour tous les Maliens. En attendant que ce souhait devienne réalité, des femmes se sont organisées en association pour exploiter les pierres précieuses et semi-précieuses au Mali. La présidente de l’association des femmes minières du Mali, Camara Marie Anne Dabo, s’est épanchée pour le Journal du Mali sur les spécificités de cette association.

Journal du Mali : Vous êtes la présidente l’association des femmes minières du Mali (AFEMINE), dites-nous en plus sur cette association ?

Camara Marie Anne Dabo : L’association a été créée en 2002, et depuis nous avons fait du chemin. Nous sommes là pour montrer qu’il y a d’autres ressources au Mali autre que l’or, la bauxite, le pétrole. Il y a d’autres substances qui génèrent de la richesse. Il y a par exemple les pierres précieuses, nous nous sommes donc organisés pour faire de l’exploitation, la transformation, la valorisation des pierres du Mali.

Quelles sont les pierres que vous exploitez ?

Nous sommes spécialisées dans les prehnites (pierres semi-précieuses). Des prehnites verts et bleus. Quand elles sont bien travaillées, elles ont une bonne valeur marchande, et peuvent même côtoyer les pierres précieuses.

Selon vous, quelle place occupe la femme dans le secteur minier au Mali ?

Bien que le genre soit marginalisé, dans certaines filières, j’avoue que de 1995 à ce jour, le secteur minier à beaucoup progressé. Nous observons, actuellement, qu’il y a des femmes détentrices de permis, des femmes propriétaires d’exploitation minière, des femmes directrices des sociétés minières, je pense donc qu’il y a eu un progrès, mais toute fois elle est minoritaire. Nous luttons pour avoir la place que nous méritions dans ce secteur. La femme est incontournable dans ce secteur, nous représentons 45 à 51% dans cette activité, que ce soit d’une manière artisanale ou d’une exploitation minière. Quand il s’agit des partages de postes et de biens, les femmes sont marginalisées. C’est pour cela, que nous voulons nous accaparer des pierres, faire de ceux-là un métier féminin, pour que la femme malienne puisse briller non pas seulement par l’or, mais par les pierres également.

Combien de femmes travaillent sur le projet ?

Des femmes de 18 villages travaillent sur les pierres. Elles sont aux nombres de 2000 femmes autour de ce projet. Lorsque nous avons fait le projet, nous avons bénéficié d’un financement de la banque mondiale, mais nous nous sommes rendu compte que le projet était un peu mince pour combler toutes ces femmes et cela, dans des zones où l’immigration est très présente. Dans ces villages, on ne voit que les femmes, les bras valides sont très souvent absents. Nous avons donc agrandi le projet, des sociétés nous accompagne désormais sur ce projet, et ONU Femmes nous appui dans nos démarches.

Après l’exploitation et la vente des pierres, comment se fait la répartition des bénéfices ?

Nous sommes tous égaux. Nous, nous faisons partie du bureau national, et ce bureau a plusieurs branches. Nous avons des femmes collectrices d’Or, des femmes dans d’autres domaines, et très souvent quand nous faisons des projets pour un groupement, il y va de soi que les bénéfices soient du gagnant-gagnant.

Quelle importance revêt pour vous ces journées minières et pétrolières ?

Les partenaires sont un peu réticents à venir au Mali. Ces journées nous offre un cadre pour montrer non seulement aux Maliens et aux restes du monde qu’il y’a des ressources qui sont là, et qui sont dans des zones sécurisées, et qu’ils sont avec des personnes qui ont besoin de partenaires, pour développer ces ressources. Que ce soit la diaspora malienne, que ce soit les partenaires techniques qui sont à l’extérieur, nous en avons besoin.

Secteur privé en mal de soutiens

Le partenariat public-privé (PPP) est un concept nouveau au Mali et la semaine initiée depuis le 2 mai par le ministère des Investissements et de la Promotion du secteur privé a été l’occasion de familiariser les acteurs avec cette notion. Des échanges et autres conférences, il ressort que le Mali peut et doit s’appuyer sur son secteur privé pour accélérer son développement par la création de richesses. Le cadre juridique, règlementaire et institutionnel des PPP dans notre pays est en cours de rédaction et quelques exemples de collaborations public-privé portent à  croire qu’il s’agit d’une réponse adéquate au manque de ressources financières publiques.

Le lancement, le 25 avril, du premier emprunt obligataire de l’ɉtat malien atteste de la tendance au recours à  l’investissement privé pour réaliser des infrastructures socio-économiques de qualité. Cette opportunité risque cependant de ne profiter qu’à  une partie marginale du secteur privé malien, dont l’une des caractéristiques est son côté informel. Selon une enquête réalisée en 2014 par la Banque africaine de développement (BAD), le secteur privé malien contribue à hauteur de 80% au PIB et créée environ 80% des emplois. Considéré comme le moteur de la croissance, il est l’objet des toutes les attentions et a connu des réformes dont l’adoption d’une loi d’orientation du secteur privé.

Mais cette dynamique a été bousculée par la crise de 2012, affectant les opérations commerciales et industrielles. « C’’est surtout un secteur mal accompagné. Il n’y a pas de banque de développement. Les banques sont pour la plupart prédatrices et se comportent comme des caisses de crédit », déplore Assane Sidibé, directeur associé chez Pulsar Global Solutions, une société de vente de produits solaires. Pour Cheik Oumar Soumano, manager général du Club Entrepreneuriat Mali (CEMA), la prédominance de l’informel demeure un problème. Il soutient que l’encadrement des entrepreneurs pour leur permettre, malgré les difficultés, de créer des entreprises viables et pérennes, est la solution pour rendre le secteur privé dynamique. l’ɉtat, qui compte sur les privés, doit aussi les aider à  s’installer et à  prospérer à  travers, par exemple, la révision de la fiscalité en créant un impôt spécifique pour les PME, la promotion de l’esprit d’entreprise au sein des universités, ou la révision des mécanismes de financement des entreprises.

Secteur informel : le jeu de l’anguille…

Selon les statistiques, plus de 2 à  3 millions de Maliens seraient acteurs dans le secteur informel et cela dans tous les domaines d’activité (agriculture, élevage, pêche, industrie, santé, éducation, commerce..). Englobant toutes les couches actives de la population, ce secteur regroupe en tout plus de 171 corps de métiers et 240 produits sur toute l’étendue du territoire. Il génère des flux financiers importants, plus de 700 milliards par an, sur lesquels l’à‰tat tente de percevoir sa part. Huit ménages sur dix en vivent. « Le secteur informel est, par définition, tout commerce rentable n’ayant pas été identifié et dont l’acteur ne paye pas de patente, de taxes, n’a pas de place légale et ne respecte pas la norme établie », explique Harber Maà¯ga, président des commerçants détaillants de la Commune VI. C’’est donc le secteur des diplômés sans emplois, des fonctionnaires à  la retraite ou voulant gagner plus d’argent, des femmes ayant un petit fonds de commerce, des jeunes excellant dans un domaine et qui en font un métier à  mi-temps, coiffeurs, mécaniciens, tailleurs, etc. D’où la difficulté d’une régularisation et d’un suivi correct. Un programme avait pourtant été mis en place début 2005 pour dix ans. Il s’agit du Programme d’appui aux commerçants détaillants (PACD), réclamé en majorité par les vendeurs détaillants informels afin d’obtenir appui et soutien de l’à‰tat. Ayant pour buts l’information, la sensibilisation et le financement des adhérents au projet, il a permis l’octroi à  3 250 commerçants détaillants de prêts bancaires d’une valeur de plus d’1,7 milliards de francs CFA, ainsi que la sensibilisation et la formation de 10 000 autres.

Le PACD a également assuré la mise à  leur disposition d’équipements marchands adaptés. Objectif non occulté, recenser ce vivier et le prendre en compte dans les données économiques du pays. « Notre projet a surtout porté sur les commerçants détaillants, alors que le secteur informel est également composé de pêcheurs, de grossistes, d’agriculteurs, de coiffeurs et même dans les domaines de la santé et de l’éducation. Ce que l’à‰tat doit comprendre, C’’est que ces personnes sont déjà  employées. Ce qui leur faut, C’’est de l’accompagnement », explique Abdoul Karim Diallo, Inspecteur des finances et coordinateur du PACD.

Sécurité privée: focus

Réglementation: de la nécessité d’adapter Au Mali, les sociétés de sécurité privée sont régies pas loi n° 96-2020 de février 1996. Ce texte, dont le décret d’application date également de la même année, est assez restrictif en ce qui concerne les prérogatives desdites sociétés et sur leur champ d’action. Elle encadre entre autres le port de l’uniforme, « qui n’est autorisé que dans l’exercice des fonctions » (art 8) et ne peut être « la tenue de campagne ou treillis […] utilisés par les Forces armées et les Forces de défense ». L’arrêté ministériel fixant les modalités d’application de la réglementation n’a, lui, été pris qu’en 2011, soit quinze années plus tard. Il établit le type d’armes que peuvent porter et utiliser les agents des sociétés. « Les entreprises de surveillance et de gardiennage sont autorisées à  acquérir et détenir des armes de 2ème et 3ème catégories et leurs munitions » peut-on lire en son article 2. Seules les sociétés de transfert de fonds sont autorisées à  posséder des armes de type 4 dites armes de défense. Et c’est là  que le bat blesse, selon les professionnels du secteur. La situation sécuritaire a évolué et la réglementation doit suivre, affirme M. Coulibaly de Securicom. Il est urgent de revoir les dispositions concernant le port d’arme mais aussi « améliorer la coopération avec les forces régaliennes de même que l’appui à  la formation des agents qui pourrait venir de l’à‰tat» poursuit-il. Des conditions de travail à  revoir En 2014, le débrayage des agents de certaines sociétés de gardiennage et de sécurité avait permis aux Maliens de découvrir, si besoin en était, les conditions difficiles, voire déplorables dans lesquelles la plupart d’entre eux travaillent. à€ l’époque, les médias avaient qualifiés de « sociétés sangsues » ces entreprises oà¹, ni horaires de travail, ni salaires décents, encore moins sécurité sociale n’étaient garantis. Il existe quelques « vertueux » qui appliquent la convention collective dont s’est doté le secteur. Cela dit, la grande majorité continue d’en faire fi, et se livre à  « une véritable exploitation moderne » de leurs employés. Les salaires sont souvent largement inférieurs à  ceux pratiqués ailleurs dans la sous-région et du SMIG malien, et oscillent entre 10 000 francs CFA et 35 000 francs CFA, selon les entreprises. Le non-paiement d’heures supplémentaires pourtant facturées au client et l’absence totale de plan de carrière font broyer du noir aux agents des sociétés maliennes de sécurité privée. Ils ont d’ailleurs interpellé les autorités afin qu’elles fassent pression sur leurs employeurs et les poussent à  respecter le droit du travail et la convention collective qui les lient. Bamako sous (vidéo) surveillance Partie intégrante du projet de fibre optique signé entre le Mali et la Chine en 2011, le service de vidéosurveillance de la capitale a cependant connu un grand retard d’exécution, principalement lié à  la crise de 2012. Prévue pour couvrir le District de Bamako et les grandes villes des régions dans un premier temps, la mise en service de caméras de surveillance, qui disposent d’une vision à  360 degrés, est effective à  Bamako depuis septembre 2015. Disposées à  des points stratégiques (ponts, grands axes, bâtiments administratifs, etc.), la centaine de caméras est connectée via Internet et pilotée depuis un centre de surveillance situé sur la route de l’aéroport, en face de Météo Mali, et dont l’exploitation a été transférée au ministère de la Sécurité intérieure depuis décembre dernier. Pour renforcer les moyens existants, le gouvernement a adopté, lors du Conseil des ministres du 14 octobre 2015, un projet de loi portant approbation d’un marché, toujours avec la Chine, pour la mise en place d’un système de vidéosurveillance grâce au réseau de fibre optique en cours d’installation. Déjà  installé à  Sikasso, le service n’a pas encore été inauguré. Des milices dans les quartiers de Bamako Inquiets de l’insécurité grandissante dans leurs communes, les jeunes des différents quartiers s’organisent parfois en brigades, ou milices, pour assurer leur propre sécurité. Le regroupement de ces jeunes est effectif dans les quartiers comme Boulkassoumbougou, Magnanbougou, Kalambancoro et Hippodrome. Dans ce dernier cas, cette forme de sécurité des particuliers est appréciée des populations. Selon Mamadou Diarra, responsable de l’une d’elle, l’objectif de ces « milices », est de palier aux insuffisances des forces de l’ordre en matière de sécurité des citoyens. « Face à  l’insécurité encouragée par la négligence de l’à‰tat, nous nous sommes dits que nous mettre ensemble permettrait d’assurer la tranquillité aux gens du quartier. Nous sommes donc une centaine de bénévoles à  sécuriser notre quartier et à  lutter contre les malfrats qui tuent chaque nuit pour voler des biens ». La « milice » est composée d’observateurs qui assurent les rondes, et d’une cellule centrale. Certains outils sont à  leur disposition pour assurer leur mission, comme des lance-pierres, des gourdins, des torches et des sifflets. « Nous avons placé des personnes qui font la ronde à  des points stratégiques, et les observateurs nous alertent sur les cas suspects ». Cette initiative est encouragée par certaines bonnes volontés qui n’hésitent pas à  contribuer financièrement.

Mines : Grève chez les contractuels du secteur

Ils étaient dans la rue tôt ce lundi matin pour manifester leur mécontentement au département des Mines. Eux, ce sont les contractuels du secteur minier, précisément de l’autorité pour la prospection de la recherche pétrolière au Mali(AUREP), du programme de développement des ressources minérales(PDRM), de la cellule de la planification et statistique(CPM, de la direction nationale de la géologie et des mine(DNGM). Les griefs formulés par le secrétaire général du comité syndical de la section des mines et de l’industrie (SECNAMI), Check Tidiani Fofana sont entre autres le retard de paiement de cinq mois d’arriérés de salaires et de primes, la revue du statut de l’Aurep : «Depuis le mois d’avril dernier, les travailleurs contractuels n’ont pas reçu, un franc de salaire » explique Fofana. L’AUREP, selon lui n’a pas d’autonomie financière et dépend des appuis financiers des exploitants miniers. A cause de la crise, ces sommes qui font fonctionner ces structures minières ne tombent plus régulièrement. Il revient donc au ministère de voler au secours des travailleurs contractuels. Sollicité à  plusieurs reprise, le ministre des mines Boubou Cissé n’a pas su répondre aux doléances des travailleurs laissant son chef de cabinet recevoir les représentants des syndicats dont Cheich Tidiani Fofana au mois d’avril dernier. Colère des contractuels Au terme de cette rencontre, il avait alors été convenu de faire un suivi trimestriel pour décanter la situation. Mais depuis ce jour poursuit Fofana, C’’est le statu quo depuis le mois d’août. Enfin de compte, le ministre en personne a reçu les représentants des syndicats. Boubou Cissé a été clair en disant qu’il n’y avait pas de solution immédiate sauf une requête par écrit au ministre des finances pour solliciter un appui financier. La réponse de Mme Bouaré Fily Sissoko, a ensuite jeté l’huile sur le feu. Selon le secrétaire général du comité syndical de l’AUREP, elle aurait proposé de réduire leurs salaires de 50% avant d’ajouter que si le problème persistait, il faudrait procéder à  un licenciement des contractuels en remplacement, car ils émargent dans le budget de l’Etat. Cette proposition de la ministre a provoqué la colère des contractuels : « Nous sommes des contractuels, on ne peut pas réduire nos salaires, ni nous licencier ainsi. Jeudi prochain à  15h, il est prévu une nouvelle rencontre entre le syndicat et le ministre Boubou Cissé.

Orpaillage au Mali: un forum pour réguler le secteur

Cette rencontre, la première du genre, aura plusieurs thèmes notamment : « l’orpaillage légal et organisé : facteur de développement durable », « l’orpaillage un puissant vecteur pour lutter contre la pauvreté ». Y prennent part entres autres 130 chefs de villages, 120 maires et plusieurs gouverneurs dont les gouverneurs des régions de Kayes, Koulikoro et Sikasso. En effet, le ministre des mines a évoqué dans son discours : « Au moment même o๠nous étions en train de préparer ce forum, une tragédie est survenue le samedi 13 septembre 2014 sur le site d’orpaillage de Niaouléni, et a fait seize morts, huit blessés dont un grave» rappelle le ministre en charge des Mines, Boubou Cissé. l’orpaillage est pratiqué au Mali depuis des siècles, les anciens pratiquaient l’orpaillage sans pour autant dégrader l’environnement, ajoutera-t-il. l’or a été toujours l’une des richesses du Mali. Il était exploité dans le respect de l’environnement. Mais de nos jours, avec des jeunes orpailleurs qui n’ont pas la maà®trise des techniques de creusement et de sécurisation des puits, la nature est attaquée sans contrôle aucun, mettant en danger les ressources et surtout les vies humaines. l’exploitation artisanale de l’or pendant plus de 1000 ans n’a pas hypothéqué l’avenir, mais l’exploitation mécanisée a, en moins de 30 ans pollué l’eau et l’environnement. « Nous ne pouvons accepter que l’avenir de nos enfants soit hypothéqué » affirme Boubou Cissé à  l’ouverture du Forum. Le but de ce forum, C’’est de donner l’occasion à  tous les acteurs de discuter du développement de l’orpaillage et amener les orpailleurs à  respecter les lois. La pratique de l’orpaillage est en effet encadrée au Mali par des textes réglementaires. On peut citer l’Arrêté n°2014-1663/MM-MIS-MEEA-MDV du 6 juin 2014 portant interdiction de l’activité d’orpaillage pendant la période hivernale au Mali qui reprend et actualise une circulaire de 1985. Cet arrêté qui fait expressément référence à  l’orpaillage dispose que : « les activités d’orpaillage sont suspendues sur toute l’étendue du territoire de la république du Mali durant la période hivernale du 15 mai au 30 octobre de chaque année ». Malheureusement cette loi n’est pas respectée. Le président de la République Ibrahim Boubacar Keà¯ta, qui a présidé l’ouverture, a félicité le gouverneur de la région de Kayes pour avoir donné des bons résultats dans ce secteur. Les travaux dureront trois jours et les participants pourront également visiter les stands des acteurs du secteur qui prennent part à  l’exposition en marge du Forum.

Le SOS du patronat pour le secteur privé malien

Sous les décombres de la crise qui secoue le pays, le secteur industriel malien tente de se relever. Mais faudrait t-il se demander le temps que cela prendra ? C’’est désormais une lapalissade de dire que le secteur industriel malien va mal. Ce moteur, sans lequel l’économie nationale n’aurait de sens, encourt une réelle menace de faillite générale. C’’est du moins ce que laisse entendre le Conseil national du patronat du Mali (CNPM) qui spécifie que le niveau élevé de destruction de l’outil de production, la crise énergétique récurrente, la paralysie de l’administration publique vont finir par plomber le secteur. La sonnette d’alarme du Patronat malien Le CNPM qui regroupe le secteur secondaire du pays et dont la mission est de défendre les intérêts des entreprises, invite le Gouvernement à  la rescousse. Le président du CNPM, Mamadou Sidibé, ainsi que d’autres responsables de l’organisation patronale ont planché sur un plan de sauvetage d’urgence au cours d’une rencontre avec le ministre du Commerce et de l’Industrie malien Abdel Karim Konaté en début de semaine à  Bamako. Selon un rapport du CNPM, plusieurs facteurs affectent durement les revenus et l’emploi de milliers de personnes: la suspension de l’aide publique au développement, à  l’exception de l’aide humanitaire, de la part de la quasi-totalité des partenaires au développement qui se sont retirés du Mali en suspendant les financements pour plus de 6 milliards francs CFA soit 915.000 euros— ; l’arrêt de nombreux projets d’investissement ; la diminution des ressources intérieures et la réduction des allocations budgétaires, y compris dans les secteurs sociaux de base ; la fermeture de nombreuses unités économiques, particulièrement dans le domaine de l’hôtellerie et du tourisme. Au cours de la rencontre, le ministre Abdoul Karim Konaté, a reconnu que la crise qui s’est accompagnée par la suspension des appuis des Partenaires Techniques et Financiers (PTF), a eu des répercussions négatives sur le bon fonctionnement de l’Etat comme l’atteste la réduction drastique des ressources du budget national 2012 de plus 312 milliards de francs CFA (un peu moins de 50 millions d’euros). Cependant, les patrons des entreprises maliennes ne veulent pas demeurer en reste de l’élan de résolution de la crise politico sécuritaire que traverse. « Nous réitérons notre volonté de contribuer sur les plans financier, technique, social et humanitaire dans l’effort de guerre pour la libération des régions du nord occupée », indique un chef d’entreprise. Toutefois, ils plaident pour une garantie de la sécurité du personnel des entreprises des unités de production et points de vente, afin de permettre une continuité de la production et des services.

Mines : la richesse du Mali ?

«La diversification de la production minière pour un développement durable du Mali», ce sera le thème de ces 4è journées des Mines. Il s’agit avant de susciter un réel intérêt envers ce secteur jusque là  réservé aux spécialites. Aussi, le Mnistère des mines multiplie les opérations de communication, notamment la conférence du presse du 27 octobre. Selon le Ministre des Mines, Amadou Cissé, le Mali veut susciter l’intérêt des explorateurs, prospecteurs et producteurs vers d’autres minerais dont regorge le sous-sol malien. Et cette 4è édition promet car tous les stands sont déjà  pris, 600 participants sont confirmés. Ceux-ci sont composés essentiellement de représentants des sociétés minières évoluant au Mali et dans la sous-région, de représentants des organisations internationales, des partenaires techniques et financiers du Mali, des délégations officielles d’Afrique de l’ouest, etc. Journées nationales et internationales Initiées en 2005 par le Département pour servir de cadre d’échanges entre les différents acteurs du secteur, et également pour promouvoir ces deux secteurs (mines et pétrole) au Mali, les journées minières et pétrolières sont devenus un véritable rendez-vous d’affaires au Mali. Le département a mis les bouchées doubles en invitant des partenaires étrangers pour faire de cette rencontre un évènement à  dimension internationale. Le thème de cette année, «la diversification de la production minière pour un développement durable du Mali» vise à  donner une nouvelle orientations aux JMP,ainsi la société de droit britannique, AME TRADE, a été chargée de trouver le financement nécessaire et d’organiser la quatrième édition. «Les prestations entrant dans le cadre de l’organisation des journées devraient être réalisées par les sociétés et entreprises maliennes», précise le ministre. Il faut rappeler que le Mali a participé à  la Conférence INDABA sur les investissements dans le secteur minier de Cape Town en Afrique du Sud et a organisé les «Journées promotionnelles du Mali» à  Londres. Rendez-vous du 8 au 11 Novembre 2011 à  Bamako.

Artisanat malien : Un secteur en devenir

Le Centre international de conférences de Bamako à  abrité ce matin l’atelier de présentation du document de politique nationale de développement du secteur de l’artisanat. C’était sous la présidence du secrétaire général du Ministère du tourisme, Almamy Ibrahima Koureichi et du représentant du Bureau international du travail (BIT), Salia Doumbia en présence des acteurs de l’artisanat au Mali. Elaboré avec l’appui technique et financier du BIT, le document de politique nationale de développement du secteur de l’artisanat s’articule autour de l’analyse de la situation du secteur de l’artisanat au Mali, la stratégie de développement du secteur de l’artisanat et le plan d’action. Depuis quelques décennies, le Gouvernement du Mali s’est résolument engagé dans des politiques de reformes visant à  l’édification d’une économie nationale basée sur la libre entreprise. Promouvoir l’artisanat Dans ce cadre, le secteur de l’artisanat qui représente une part significative des activités économiques au Mali, constitue un secteur prioritaire parmi les secteurs pouvant contribuer à  la création de richesses et d’emplois productifs en vue de réduire la pauvreté. C’est pourquoi, au cours des dernières années, il a bénéficié d’un appui significatif de l’Etat qui a permis d’améliorer sensiblement son cadre institutionnel et règlementaire, et de favoriser l’appui des partenaires au développement en faveur du secteur, dont notamment la Banque ouest-africaine de développement, la Coopération suisse, la Banque mondiale et le BIT. « C’est dans ce contexte que s’inscrit la volonté du Gouvernement et des acteurs du secteur de l’artisanat de doter le Mali d’un document de politique nationale de développement du secteur de l’Artisanat (Dpndsa), afin de promouvoir sur le moyen et le long terme, un secteur jugé prioritaire par le fait qu’il joue un rôle très prépondérant dans le développement et la croissance de l’économie nationale », a indiqué M Koureichi. Ledit document qui a été élaboré avec l’appui technique et financier du BIT, s’articule autour de l’analyse de la situation du secteur de l’artisanat au Mali, la stratégie de développement du secteur de l’artisanat et le plan d’action. S’insérant dans le Cadre stratégique pour la croissance et la réduction de la pauvreté (Cscrp, le document fait ressortir la difficulté de cerner l’artisanat du fait qu’il demeure une réalité complexe et diversifiée. Le secteur reste confronté à  plusieurs contraintes dont l’environnement institutionnel et réglementaire, le cadre organisationnel, l’informel, le manque d’exploitation des potentialités. Financement et formation Par ailleurs, le document prévoit l’organisation, la formation, le financement et la promotion du secteur de l’artisanat. Selon le représentant du BIT, son institution accompagne les artisans maliens depuis plus de 30 ans car, dit-il, l’artisanat joue un rôle important dans l’amélioration de la croissance et de la lutte contre la pauvreté. « C’est un levier d’accélérateur du développement au Mali ». Et le secrétaire général du Ministère de l’Artisanat d’indiquer que les entreprises artisanales jouent un rôle de premier plan dans l’économie.

Le Mali et l’Afrique du Sud se donnent la main

l’agence pour la promotion des investissements (API-Mali), l’ambassade de l’Afrique du sud au Mali et le ministère de l’industrie, des investissements et du commerce, ont conjointement initié cette rencontre. l’API explique que « la mise en place d’un environnement propice à  l’émergence et au développement du secteur privé, à  travers l’accroissement des investissements du secteur privé, constitue des axes d’intervention prioritaire du projet de développement économique et social (PDES). » Il est le cadre unique de référence des politiques stratégiques de développement du Mali. Cette volonté se matérialise ainsi, par l’organisation d’une rencontre d’affaires entre les acteurs sud africains et maliens. Cela en vue de promouvoir les relations de partenariat entre les deux pays. Développer la coopération sud-sud La délégation d’entreprises sud-africaines est conduite par le directeur de la branche africaine du fonds d’investissement (Industrial Development Corporation-IDC), Mr Thokoane Tsolo. Elle est composée d’opérateurs de divers secteurs tels que l’énergie, les mines, l’agro-industrie, et le financement de projets. Cette rencontre vise à  mettre en relation, les acteurs des secteurs privés malien et sud africain, afin de développer les relations de coopération entre les opérateurs des deux pays. Par ailleurs, la rencontre offrira l’opportunité aux maliens, de s’entretenir directement pendant des séances de mise en relation (B to B). Mansour Haidara, directeur de l’agence pour la promotion des investissements indique que « l’agence a emboité le pas aux initiatives privées menées ça et là  par des opérateurs économiques maliens, en identifiant la république d’Afrique du sud comme destination privilégiée pour la recherche de partenariats crédibles. Partenariats pouvant intervenir dans les secteurs dont la promotion est prioritaire pour le Mali. » Mansour Haidara rappelle que l’Afrique du sud vient d’adhérer au club des pays émergeants les plus performants économiquement. Ces pays désignés sous l’acronyme BRIC, ont une forte croissance et un poids dans l’économie mondiale. Ce sont le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine. Cette accession à  ce cercle très restreint est selon le Mr Haidara, la preuve du dynamisme économique sud africain. Il précise par ailleurs que l’objectif de cette rencontre est de permettre au secteur privé de nos pays, de faire de faire ce qu’il fait de mieux, c’est-à -dire des affaires. Le chef de cabinet du ministère de l’industrie, des investissements et du commerce, Youssouf Maiga explique que depuis 2002, le gouvernement de la république du Mali s’attèle à  faire du secteur privé, le vecteur de la croissance économique. Le ministère a travaillé sans relâche à  l’amélioration continue de la mise en œuvre d’un climat des affaires. Ceci, à  travers des réformes structurelles, législatives, réglementaires et courageuses dont, certaines ont permis à  notre pays de faire face à  la crise économique et financière de 2008, comme nous le précise Mr Maiga. Il indique qu’ « il est reconnu au plan international, que notre pays a consenti des efforts considérables pour améliorer son attractivité pour les investisseurs nationaux et étrangers». Le directeur de la branche Afrique de IDC, Thokoane Tsolo explique avoir pris des dispositions pour rencontrer des opérateurs ayant des projets. Il espère qu’à  l’issue de cette rencontre, des propositions fructueuses entre les investisseurs et opérateurs économiques maliens et sud africains. Pour sa part, l’ambassadeur de la république sud africaine au Mali, Mr Rantobeng William Mokou estime important de lutter contre la fuite des cerveaux, l’immigration et l’incessant exode des jeunes maliens vers l’occident. Il suggère donc, la création d’emplois qui permettront de lutter efficacement contre la pauvreté. « Notre intention, C’’est de réaliser les objectifs du nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique. Nous devons travailler dur pour contribuer au développement économique et renforcer la coopération sud-sud» a-t-il déclaré avant de conclure que « nous avons besoin de nous donner la main pour nous assurer un développement économique serein. » Précisons que l’Afrique du sud a réalisé un investissement d’environ 628 millions de francs CFA au Mali.

Médaille en or d’ATT : Elle ira au musée

Une initiative controversée Elle aura fait parler d’elle cette médaille ! Depuis plusieurs semaines, la presse nationale a fait choux gras de cette initiative des présidents de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali, de l’Assemblée Permanente des Chambres d’Agriculture du Mali et de l’Assemblée Permanente des Chambres des Métiers du mali. Respectivement Jeamille Bittar, Bakary Togola et Mamadou Minkoro Traoré. Dans une conférence de presse organise la semaine dernière, les trois personnalités avaient expliqué vouloir marquer d’une pierre blanche l’engagement du chef de l’Etat aux côtés du secteur privé. Nombreux sont ceux qui se demandaient si ATT irait chercher cette distinction composée d’un trophée et d’une médaille, le tout fabriqué par des artisans locaux avec un kilo d’or. Eh bien, C’’est devant un stade Omnisports Modibo Kéita rempli comme un œuf qu’ATT a reçu son présent. C’’est après un spectacle haut en couleurs que la cérémonie de remise a eu lieu. Les organisateurs n’ont pas lésiné sur les moyens. Des grandes stars de la musique et un défilé de toutes les structures membres de l’union ont égayé les 40 000 spectateurs présents au nombre desquels la Première Dame, le Premier Ministre, les présidents des institutions, les représentants du corps diplomatique, plusieurs membres du gouvernement et de nombreuses autres personnalités. [Un présent transmis à  la postérité] Tout au long de la cérémonie, les initiateurs de la « médaille du cinquantenaire » ont tous abondé dans le même sens : « ATT merci de faire le secteur privé un secteur de développement, un secteur pourvoyeur d’emploi. Vous méritez cette médaille pour avoir fait du secteur privé, la clé du développement ». Pour Bakary Togola, qui s’est exprimé en langue bamanan, cette distinction a pour but de récompenser l’homme pour ses immenses efforts à  l’endroit du monde paysan. « ATT, vous ne devez rien au peuple malien, mais C’’est le peuple malien qui vous doit » a-t-il déclaré. Pour Mamadou Minkoro Traoré, ATT a fait la promotion de l’artisanat, en faisant un secteur pourvoyeurs d’emploi et générateur de revenus. Les preuves en sont la création du ministère de l’artisanat et du tourisme et la construction de maison des artisans à  Ségou etC’… Quant à  Jeamille Bittar, il estime que l’arrivée d’ATT au pouvoir a été positive pour le secteur économique dans tous les sens, des industries en passant par les services, les transports jusqu’au commerce. « Cette médaille vous appartient, nous ne cesserons jamais à  témoigner vos engagements dans le développement du secteur privé ». Puis C’’est un ATT visiblement ému, accompagné de son épouse Lobbo Traoré qui est monté sur l’estrade. Il a reçu des mains de Jeamille Bittar Bakary Togola et Minkoro Traoré un trophée représentant le Mali et une médaille. Le récipiendaire a dédié son trophée aux enfants, ses « amis les tout-petits » qui sont la relève et qui doivent perpétuer les acquis du présent. Il a annoncé que cette distinction irait dès ce lundi au musée national du Mali pour qu’elle puisse y être vue et servir de repère aux générations à  venir. Afin qu’elles veuillent surpasser leurs pères au service du Mali.

Energie : Redynamiser les secteurs énergétique et minier au Mali

Le gouvernement du Mali, à  travers les ministères de l’énergie et des mines, mène depuis un certains temps, des politiques de développement et de mise en exergue d’importants projets dans chaque région du pays. Et cette semaine, un comité macro-économique a fait l’état des lieux de l’étude sur l’approvisionnement en électricité des unités minières industrielles de la région de Kayes (1ère région administrative du Mali). Il était également question du projet de financement des programmes pétroliers. Le ministre de l’énergie et de l’eau, Mamadou Igor Diarra témoigne : « il y a sept ans, les sociétés minières maliennes avaient exprimé le besoin de se brancher sur les réseaux interconnectés de la société énergie du Mali (EDM). Cela dit, EDM ne disposait pas à  ce moment précis, de capacités suffisantes de production pour supporter un branchement des mines trop gourmandes en électricité. Avec une expansion des sociétés minières, les demandes en énergie n’ont cessé de s’accroitre». Sollicitude pour le raccordement des réseaux interconnectés Nombreuses sont les sociétés sollicitant l’interconnexion. Il s’agit notamment de la mine d’or de Sadiola, des usines de chaux de Bafoulabe (Kayes), de la société de cimenterie de Wacem, des mines d’or de Loulo, de Tabakoto… Face à  toutes ces demandes, le ministre Diarra nous indique que tout ceci nécessite un bon plan d’alimentation des sociétés minières à  partir du réseau électrique interconnecté. Néanmoins, il ne faudrait pas oublier que ce plan tient compte de l’électrification des localités de Kayes, principale zone regroupant toutes ces sociétés. Par ailleurs, avec les nombreuses installations électriques qui se sont faites dans la région il n’y a pas longtemps, l’espoir est permis. Nous avons entre autres : La centrale thermique de Balingué 45 (MW), la centrale Albatros de Kayes (69MW), la centrale hydroélectrique de Markala (10 MW), le barrage de Félou, la centrale écologique de Bamako et les interconnexions avec la Côte d’Ivoire (200MW) et le Ghana (160MW). l’effectivité de ces projets permettra une résolution certaine du manque d’électricité. Une production annuelle de 50 tonnes Le Mali dispose en ce moment d’un total de sept mines produisant chaque année, plus d’une cinquantaine de tonnes d’or. Pour les méthodes traditionnelles (production manuelle), il y a une production de plus de quatre tonnes/an. Ces chiffres font du Mali, le troisième pays producteur d’or en Afrique après l’Afrique du sud et le Ghana. A côté de cela, près de 29 titres miniers dont 80% d’or ont été livrés aux opérateurs miniers comme le précise le directeur de l’autorité pour la promotion de la recherche pétrolière (AUREP). l’AUREP a d’ailleurs favorisé l’intérêt des investisseurs étrangers pour le pays depuis 2004. Ainsi le nombre de blocs de pétrole est passé de 15 à  29 et sur ce total, une quinzaine ont déjà  été attribués. Des manques à  gagner Tout en reconnaissant les importants progrès réalisés dans les secteurs énergétiques et miniers, des déficits sont néanmoins à  corriger. Il y a par exemple les finances qui font beaucoup défaut selon le directeur de l’AUREP. A cela s’ajoutent les risques liés à  la faiblesse des investissements et les ressources humaines insuffisantes. Ces insuffisances ont été pris en compte par l’Etat à  en croire le ministre des Mines Aboubacar Traoré.

Syatels et Prestige Motors, fruits de l’ambition d’un homme

Devenir son propre patron pour ne pas finir entre quatre murs Qui ne risque rien n’a jamais rien. Cette maxime s’applique bien au PDG de de « Syatels » et de « Prestige Motors ». Tahirou sy, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a une formation d’ingénieur électromécanicien. Une fois ses études terminées, iI atterrit à  l’Industrie malienne du cycle (IMACY) en 1985 comme directeur technique et chef de fabrication. Une époque o๠la fonction publique ne recrutait plus au Mali. Mais il n’y restera pas longtemps. Ainsi, dit-il, « le jour o๠on m’a emmené dans mon bureau, l’image que J’ai eu, et qui m’est restée est très évocatrice. En fait, je n’ai vu que quatre murs. Du coup, je pensais que J’allais passer toute ma vie entre ces quatre murs. J’ai aussitôt pensé qu’il me fallait en partir le plus tôt possible». Quelques années plus tard, M Sy pu concrétiser son idée de projet après les douloureux évènements de mars 1991 qui ont vu l’entreprise IMACY brûler comme feu de paille. Après avoir bénéficié d’un financement, il a pu présenter sa démission au niveau de l’usine (alors même que celle-ci devait redémarrer), pour s’installer à  son propre compte. « Mais cela ne m’a pas empêché de contribuer à  la reconstruction de mon ancienne usine », précise-t-il cependant. Le rêve devient réalité l’idée se résumait à  la réalisation d’un atelier de carrosserie moderne, car, selon M Sy, à  l’époque, la plupart des maliens qui possédaient de belles voitures partaient à  l’extérieur pour reprendre la peinture. La création d’une cabine de peinture venait donc répondre à  un besoin existant. Ce fut donc le premier pas dans l’ascension du nouveau chef d’entreprises. Puis advint la création de son usine de peinture dénommée « Syatels ». Tahirou SY indique qu’au départ, son idée n’était pas de faire une usine de peinture, puisque les moyens manquaient pour un projet aussi ambitieux. C’’est grâce à  certaines structures de financements de l’époque, qui appuyaient les jeunes porteurs de projets, qu’il bénéficia de l’appui nécessaire pour lancer « Syatels ». Une marque de peinture très prisée des maliens. Quant à  « Prestige Motors », qu’il manage également, Tahirou Sy dit qu’il a eu de la chance. Une opportunité qui s’est offerte à  lui et qu’il a su saisir. « Prestige Motors » représente aujourd’hui de prestigieuses marques d’automobiles : BMW, Land Rover, et Ford. Il faut appuyer les initiatives privées Pour l’homme d’affaires, l’Etat doit absolument miser sur le secteur privé pour développer le pays. « Il faut que les pouvoirs publics investissent à  fonds perdus dans le secteur privé. Tout comme la détection de talents dans le sport, il faut qu’ils prennent un risque vis-à -vis de l’émergence de talents dans l’entreprenariat » plaide-t-il. Tahirou Sy en sa qualité de vice-président de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali (CCIM) déplore que le Mali n’ait pas de politique économique autonome. « Nos économies sont dictées par les partenaires techniques et financiers. La solution à  nos maux résidera dans la levée de cette contrainte. Nos cadres n’ont pas ce réflexe de développer des argumentaires à  même de rendre la politique économique endogène. N’ayant aucun vécu sur le plan du privé, ils craignent de s’aventurer dans des matières dont ils n’ont aucune connaissances ». C’’est pourquoi Tahirou SY souhaite vivement que les pouvoirs publics maliens se ressaisissent pour enfin user d’un leadership fort. « Cela est impératif pour sortir des chantiers battus ». Il déplore en outre le fait que les quelques initiatives positives qui sont prises n’impliquent pas les instances dirigeantes du secteur privé comme La Chambre de Commerce et d’Industries du mali et le Conseil National du Patronat du Mali. Par exemple, la relecture du Code des investissements a eu lieu sans l’aval du secteur privé. Ce qui porte plutôt préjudice aux entreprises de notre pays. « Nous sommes un pays continental. Nous ne pouvons pas uniformiser notre Code avec celui de certains pays qui jouissent pourtant d’avantages naturels » explique-t-il.

Patronat du Mali : Quelles perspectives pour le secteur privé ouest-africain ?

En prélude à  la cérémonie d’inauguration de ses nouveaux locaux, le CNPM a abrité l’ouverture d’un Forum portant sur le thème :«Quelles stratégies et perspectives de développement du secteur privé en Afrique de l’ouest, cinquante ans après les indépendances ? ». C’’était sous la présidence du ministre de l’industrie, Amadou Abdoulaye Diallo, du président du CNPM, Moussa Balla Coulibaly, du directeur exécutif régional pour l’Afrique de l’Organisation internationale du travail, Charles Dan. A quoi ressemble le secteur privé malien 50 ans après les indépendances ? Quelles perspectives pour le secteur privé ouest africain ? Voilà  entre autres questions auxquelles le présent thème a tenté de répondre. Pour Frédéric Muia, conseiller principal pour l’Organisation internationale des employeurs (OIE), l’Afrique a besoin d’un secteur privé dynamique pour réaliser son décollage économique. Le rôle du gouvernement malien, pour lui, est de garantir un cadre macroéconomique approprié et combattre l’insécurité et fournir les infrastructures adéquates. «Â Personne ne réussira seul ». C’’est en ces termes que le directeur régional de l’OIT pour lAfrique, Charles Dan a commencé ses propos. Pour lui, le succès reposera sur la coopération, l’intégration régionale tout en privilégiant la communication, le partenariat public privé, comme base d’identification des secteurs porteurs et des grappes de croissance , des mécanismes d’incitation à  l’investissement, des programmes de mise aà  niveau des entreprises… » Au Mali, comme dans la plupart des pays africains, l’économie est caractérisée par la prédominance du secteur informel . Ainsi , sur les vingt mille (20000)entreprises que compte le pays 18.000( soit 90%) relèvent de l’informel. Il occupe la quasi totalité du secteur primaire, plus de 70% du secteur tertiaire et environ 25% du secteur secondaire . Ainsi, le secteur informel (y compris le secteur agricole) occupe au moins 98% de la population active du pays. Lenombre d’entreprises ayant la personnalité morale se situe donc autour de 2.000, soit le dixième des entreprises que compte le pays. La grand majorité de ces entreprises sont de taille. Plus de deux tiers (2/3)des entreprises enregistrées et actives sont des personnes physiques pour la plupart des commerçants. Sur les centre (100) plus grandes entreprises du pays, près de la moitié d’entre elles utilisent de (100) employés et seulement le ¼ d’entre elle ont un chiffre d’ affaires annuel de plus de quart ( 10) milliards de FCFA. Presque les tiers (2/3) de ces 100 plus grandes entreprises sont dans le tertiaire (commerce , distributeurs et autres services ), un peu moins de 20% dans l’industrie et les mines , un peu plus de 10% dans les BTP. Dans ces conditions, dira Charles Dan, il est difficile d’atteindre un niveau de croissance économique capable de créer des emplois durables qui amélioreront les conditions de vie de nos populations. «Â C’’est pourquoi, il faut des actions majeures à  mener à  l’horizon 2010, afin de lever les contraintes fondamentales et mettre en place les conditions favorables au développement du secteur privé formel. Créer les conditions au développement du secteur privé Ouest-Africain Charles Dan dira que le Forum est à  la fois un exercice d’introspection et de prospective. Ainsi, il déterminera les conditions cadres au développement d’entreprise durables et proposera des axes d’interventions pertinents. «Â Dans un contexte de mondialisation de la production et des échanges exacerbé par la grande crise financière et économique, et dont les plus faibles pays, entreprises, travailleurs ,familles, paient encore aujourd’hui les pots cassés, l’ Afrique doit redessiner les exigences de compétitivité et d’ équité de nos sociétés ». Selon le ministre Amadou Abdoulaye Traoré, le Mali doit comprendre les nouveaux équilibres économiques et géostratégiques mondiaux et leur influence sur les stratégies de développement des entreprises. Pour sa part le gouvernement du Mali a adopté la Stratégie de croissance Accélérée (SCA) , et un Plan d’action pour l’amélioration du climat des affaires (Doing business)et de la politique Nationale de développement Industriel (PNDI), afin de lever les contraintes liées à  la promotion du secteur privé

Promotion du secteur privé au Mali : le patronat logé dans du neuf

Désormais, C’’est dans un immeuble haut standing que sera logé le Conseil national du patronat du Mali. Inauguré hier en présence du chef de l’état Amadou Toumani Touré et de nombreuses personnalités, l’ouvrage répond aux principes de modernité. Doté d’une infrastructure très lisible frappée de figures architecturales très symbolique, C’’est la fin d’une longue transhumance pour le CNPM. Dans un long discours emprunt d’émotion, le président du CNPM n’a pas fait l’économie des nombreux défis qui attendent sa structure.Toutefois, a-t-il signalé, le tissu industriel du Mali reste faible, quand bien même, le développement des petites et moyennes entreprises (PME) s’impose. Parlant d’outils et de dispositifs adéquats pour l’essor du secteur privé malien, Moussa Balla Coulibaly a indiqué que sa structure fonctionnerait mieux si elle était dotée d’un Fonds national d’investissement et d’un Fonds de garantie. Pour le directeur exécutif régional pour l’Afrique de l’Organisation internationale du travail (BIT), Charles Dan, cette nouvelle infrastructure est «Â un symbole politique, un acte de rassemblement économique, un gage d’enracinement social, une invitation à  l’intégration régionale ». Rappelons que ce nouvel immeuble, R+4, du CNPM est composé d’une salle de conférence de 150 places, une salle d’informatique polyvalente, des Bureaux spacieux et bien équipés, de bureau spacieux et bien équipé. A la fin de la cérémonie le président de la République a procédé à  la coupure du ruban symbolique, ensuite une visite guidée des locaux a suivi.

Appui au secteur énergétique : Un vaste projet de développement

Le secrétaire général du ministère de l’énergie et de l’eau, Mr Lamissa Diabaté précise que cet atelier est « l’aboutissement d’un long processus de préparation de la mise en œuvre de ce projet qui a commencé depuis juin 2009. » C’’est à  cette même date, qu’un accord de financement a été signé entre le gouvernement du Mali et la banque mondiale. l’accès aux services d’énergie moderne est une condition préalable au développement économique et social. Et, il parait évident que l’utilisation de ces services énergétiques facilite l’accès à  l’eau potable, tout en rendant plus efficace, les services sanitaires et éducatifs. Il permet également la transformation des produits agricoles et le développement de diverses activités génératrices de revenus, comme le signal le représentant résidant de la banque mondiale au Mali. Il estime que « l’augmentation de l’accès aux services d’énergie moderne, constitue un pilier important de la stratégie nationale pour la croissance et la lutte contre la pauvreté. » Accès inéquitable à  l’énergie Au Mali, l’électricité est inéquitablement repartie au sein de la population. Ainsi, juste 25% de la population totale a accès à  l’électricité. Soit 11% en milieu rural dans le périmètre couvert par l’AMADER comme l’indique le représentant de la banque mondiale et 18% en milieu urbain et péri-urbain, couvert par EDM.SA. Par ailleurs, la banque mondiale finance le PASER à  hauteur de 120 millions de dollars américain. Cela s’inscrit dans le système de transport et de distribution des réseaux électriques d’EDM SA, en vue de faciliter l’accès des populations et des unités de productions au service d’électricité. Le représentant de la banque mondiale indique que « ce projet vient compléter d’une part, le financement de près de 74 millions de dollars accordés au projet ‘énergie domestique et accès aux services de base, exécuté par l’AMADER, au profit de l’extension des services énergétiques en milieu rural et péri-urbain. D’autre part, il complète le financement que la banque a accordé au projet de construction du barrage hydro-électrique de Félou (Kayes).» Les retombées du projet Ce vaste projet énergétique aura à  n’en point douter, d’énormes retombées sur le secteur au Mali. Il y aura notamment, le renforcement de l’extension du réseau de transport et distribution de la société énergie du Mali (EDM SA), destiné à  améliorer l’accès à  l’électricité ; Aussi, la mise en œuvre d’une stratégie d’efficacité dans la fourniture et l’utilisation de l’énergie électrique. Puis, un appui institutionnel à  la Direction Nationale de l’énergie, la direction administrative et financière du département, la commission de régulation de l’électricité et de l’eau et EDM SA.