Afrique/Liberté de presse: pour la protection du journalisme en ligne

Reporters sans frontières (RSF) constate la poursuite de la répression des voix dissidentes.En Afrique, le journalisme sur Internet subit les coups des dirigeants. Dans son rapport publié ce mardi 3 mai, Reporters sans frontières (RSF) fustige la prolifération de lois criminalisant le journalisme en ligne.

« Ces dernières années, la multiplication de lois répressives criminalisant le journalisme en ligne est venue porter un nouveau coup au droit à l’information. Dans le même temps, la prolifération des rumeurs, de la propagande et de la désinformation a contribué à affaiblir le journalisme et l’accès à une information de qualité », écrit RSF.

L’organisation de défense de la liberté de presse souligne que malgré une vague de libéralisation dans les années 1990, on assiste encore trop souvent à des pratiques arbitraires de censure, notamment sur Internet avec des coupures ponctuelles du réseau dans certains pays, des arrestations de journalistes et des atteintes violentes. Celles-ci se déroulent très souvent dans la plus grande impunité, comme l’illustre la disparition du journaliste malien Birama Touré en 2016, dont RSF a démontré qu’il avait été enlevé par les services de renseignement de son pays et probablement tué lors de sa détention au secret.

« Souvent peu soutenus d’un point de vue institutionnel et encore largement dépendants des diktats éditoriaux de leurs propriétaires, les médias africains peinent à développer des modèles soutenables et durables. L’émergence récente de coalitions de journalistes d’investigation permet toutefois des révélations importantes concernant des sujets d’intérêts publics », poursuit le rapport.

Il note que longtemps étouffés sous la dictature, des pays comme l’Angola (99e), le Zimbabwe (137e) ou l’Éthiopie (114e) ont connu une ouverture plus ou moins importante de leur espace médiatique mais, dans la plupart des cas, la répression des voix dissidentes demeure.

Dans le Sahel, Reporters sans frontières  (RSF) note que l’insécurité et l’instabilité politique ont fortement progressé et le journalisme y est, ces derniers temps, attaqué de manière spectaculaire. En 2021, deux journalistes espagnols ont été tués au Burkina Faso (41e), le reporter français Olivier Dubois a été enlevé par un groupe armé au Mali (111e) et plusieurs journalistes ont été expulsés du Bénin (121e), du Mali ou du Burkina Faso.

Macky Sall célèbre l’Eïd-el-fitr avec des « efforts » face à l’inflation

Le président sénégalais a prié, ce lundi 2 mai, avec la grande majorité de la communauté musulmane pour marquer la fin du Ramadan, une fête qui éprouve cette année la plupart des ménages en raison de l’augmentation des prix des produits de base et pétroliers.Macky Sall a pris part ce lundi à la prière de l’Eïd-el-fitr ou Korité à la grande mosquée de Dakar. Il n’a pas assisté à ces prières collectives depuis deux ans pratiquement, voulant donner l’exemple à sa population à laquelle il recommande à chaque occasion de respecter les gestes barrières pour freiner la propagation de la Covid-19.

Cette période est aujourd’hui derrière les Sénégalais, plus préoccupés maintenant par la pandémie de la hausse des prix des denrées de première nécessité.

Ecoutant religieusement la prêche de l’imam Alioune Moussa Sambe, le président Sall a compris que ses concitoyens ont aussi besoin, dans cette conjoncture difficile, de s’inspirer des « vertus » enseignées par l’islam pour acquérir « la démarche de foi ». Le chef de l’Etat rappelle, en effet, que « nous vivons une période trouble dans le monde ». Cette situation est accentuée, depuis fin février, par le conflit entre l’Ukraine et la Russie qui a engendré des conséquences économiques et sociales graves.

Cette guerre survient alors que « nous ne sommes pas encore sortis de la Covid-19 », a précisé Macky Sall. En outre, ces pays belligérants jouent un grand rôle dans l’approvisionnement du monde en blé et en produits pétro-gaziers même si son gouvernement fait tout pour atténuer la souffrance des Sénégalais, a-t-il affirmé.

Gutteres quitte Dakar

« Nous avons là aussi fait des efforts pour contenir la poussée des prix (…) Ce sont des aléas extérieurs qui impactent la vie. Ce n’est pas seulement au Sénégal, c’est toute l’Afrique qui subit, le monde entier. Nous prions pour un retour rapide de la paix en Ukraine. De ce retour de la paix en Ukraine dépendra la stabilité économique et sociale du monde », a indiqué le non moins président en exercice de l’Union africaine (UA) qui a reçu la veille le secrétaire général des Nations unies, António Gutteres, avec qui il a évoqué le conflit russo-ukrainien et d’autres sujets d’intérêt régional et international.

« Je rentre de Russie et de l’Ukraine où j’ai rencontré les différents présidents et les collègues des Nations unies qui œuvrent chaque jour en faveur des victimes d’une guerre insensée », a déclaré, hier face à la presse au palais de la République, le diplomate portugais, qui est dans une mini-tournée africaine appelée « visite de solidarité pour le Ramadan ».

L’Eïd-el-fitr a été célébré dans la division dans certains pays ouest-africains. Au Sénégal comme au Niger et au Mali, une partie des musulmans a fêté la Korité hier dimanche après avoir été informée que la lune a été scrutée la veille par des gens qui n’ont pas convaincu l’essentiel des membres de cette forte communauté.

En revanche, le patron de l’ONU rappelle qu’il a commencé à effectuer ces visites annuelles de solidarité à l’occasion du mois sacré musulman lorsqu’il était Haut-Commissaire pour les réfugiés, entre 2005 et 2015. Avant de quitter Dakar ce lundi pour se rendre au Niger puis au Nigeria, il a insisté sur sa volonté de vouloir, cette année, « exprimer sa solidarité avec les victimes du terrorisme dans la région » du Sahel.

Foot: la Fifa rejette le recours de l’Egypte contre le Sénégal (officiel)

La Fédération internationale de football association (Fifa) entérine la qualification des Lions à la prochaine coupe du monde mais inflige des amendes à la fédération sénégalaise de football (FSF)..C’est officiel. l’Egypte regardera la prochaine coupe du monde au Qatar (21 novembre – 18 décembre 2022) à la télé. Le recours déposé auprès de la Fifa pour faire annuler la qualification du Sénégal a été rejeté par l’instance mondiale du football, dans un communiqué publié ce lundi à son siège à Lausanne (Suisse) 

Toutefois, le Sénégal passera à l’amende. L’équipe nationale de football a écopé d’un match à huis-clos, et sa fédération d’une sanction financière de 175.000 francs suisses (170.866 euros) pour les incidents survenus lors du barrage retour des qualifications pour le Mondial-2022, Sénégal-Egypte (1-0, 3 t.a.b. à 1), le 29 mars à Dakar »

Le communiqué de la Fifa relève une entorse « aux règles de sécurité » et au « maintien de l’ordre dans le stade Abdoulaye-Wade de Diamniadio, près de Dakar » lors de ce match de barrage retour. Le document parle ainsi de jet d’objets, l’utilisation de lasers et de fumigènes dans les tribunes, ainsi qu’une banderole jugée « offensante ».

Antonio Gutteres veut une réponse africaine face au terrorisme

Le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU) a déclaré dimanche 1er mai à Dakar qu’il allait plaider pour « des opérations africaines de paix et de lutte antiterroriste robustes ».Dans une région du Sahel minée par les violences jihadistes, les différentes missions déployées n’ont toujours pas réussi avec les pays concernés à vaincre le fléau. Face à cette situation, le patron de l’ONU préconise de trouver d’autres voies pour venir à bout du terrorisme. 

« La situation en matière de paix et de sécurité dans le Sahel demeure préoccupante. Je continuerai de plaider, comme je l’ai fait depuis le début de mes fonctions, pour des opérations africaines de paix et de lutte antiterroriste robustes, mises en œuvre par l’Union africaine et appuyées par l’ONU, mandatées par le conseil de sécurité dans le cadre du chapitre 7 de la charte et jouissant d’un financement prévisible garanti par les contributions obligatoires », a affirmé le diplomate portugais, arrivé samedi dans la capitale sénégalaise pour une mini-tournée africaine qui doit le mener aussi au Niger puis au Nigeria.

La communauté internationale « doit apporter tout son soutien » aux pays touchés « afin de s’attaquer aux causes profondes » du terrorisme et « offrir des opportunités nouvelles » à la région sahélienne, a poursuivi Antonio Gutteres, dissertant, face à la presse, sur le dimanche chargé qu’il a eu avec le président sénégalais Macky Sall. 

M. Gutteres a d’abord eu une réunion interne au bureau des Nations unies pour l’Afrique de l’ouest et le Sahel (Unowas). Il s’est rendu ensuite sur le chantier du futur siège ouest-africain des Nations unies à Diamniadio, nouveau pôle urbain situé à une trentaine de kilomètres de la capitale sénégalaise. Il dit avoir trouvé l’œuvre « extrêmement belle »avant de saluer la coopération de son institution avec le Sénégal, un pays qui contribue « en (grands) nombres » aux opérations de maintien de la paix onusiennes.

Covid, putschs, Ukraine…

Sur le même lieu, le patron de l’ONU a aussi visité l’usine de fabrication de vaccins anti Covid-19 de l’Institut Pasteur. Il en a profité pour déplorer la faible vaccination des Africains. « Il est inacceptable qu’aujourd’hui près de 80% de la population africaine ne soit toujours pas vaccinée. Les pays riches et les sociétés pharmaceutiques doivent accélérer les dons de doses et investir dans la production locale de vaccins ».

Ensemble, les deux hommes ont évoqué aussi d’autres sujets régionaux, liés particulièrement à la crise politique au Burkina Faso, au Mali et en Guinée. Ces trois pays sont dirigés depuis plusieurs mois par des juntes militaires et la communauté internationale souhaite que des élections soient organisées le plus rapidement possible. « Nous avons convenu de l’importance de poursuivre le dialogue avec les autorités, de facto, des trois pays afin d’instaurer le retour à l’ordre constitutionnel dans les délais les plus brefs », a dit le Portugais, se disant « profondément honoré »de l’accueil du peuple sénégalais.

Par ailleurs, le chef de l’Etat sénégalais a insisté sur l’« impact dramatique » de la guerre russo-ukrainienne sur les économies du monde, africaines en particulier. L’inflation et la rareté de certains produits de base fournis principalement par les deux pays belligérants (blé, hydrocarbures…) se font sentir sur le continent. 

« Il faut une désescalade. Nous travaillerons dans cette perspective en privilégiant le dialogue pour que Russes et Ukrainiens puissent trouver une voie de sortie », a indiqué le non moins président en exercice de l’Union africaine (UA).

Le secrétaire général de l’ONU boucle sa « visite de solidarité pour le Ramadan » à Dakar ce lundi 2 mai, jour de l’Aïd el-Fitr qui marque la fin du Ramadan pour la communauté musulmane. Antonio Gutteres est attendu dans la journée au Niger avant de se rendre au Nigeria voisin. Son retour à New York est prévu le lendemain mardi 3 mai.

Antonio Guterres arrive au Sénégal avec un calendrier chargé

Le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU) est arrivé samedi 30 avril à Dakar pour une tournée africaine qui doit le mener au Niger puis au Nigeria.C’est la première visite qu’effectue le diplomate portugais en tant que numéro un des Nations Unies dans la capitale sénégalaise. Selon le bureau des Nations unies pour l’Afrique de l’ouest et le Sahel (Unowas), il entame cette « visite de solidarité pour le Ramadan » dans le but souligner également « l’impact de la guerre en Ukraine sur le continent africain ».

Ses activités commenceront dimanche matin par la présidence d’une réunion interne à l’Unowas dont le siège se trouve à Dakar. Il partira ensuite sur le chantier du futur siège ouest-africain des Nations unies à Diamniadio, nouveau pôle urbain situé à une trentaine de kilomètres de la capitale sénégalaise. Là-bas, il visitera aussi l’usine de fabrication de vaccins de l’Institut Pasteur.

Il continuera par une audience avec le président Macky Sall, qui est aussi le président en exercice de l’Union africaine. Les deux hommes clôtureront la journée par une déclaration conjointe.

« Le Secrétaire général a commencé à effectuer des visites annuelles de solidarité à l’occasion du Ramadan lorsqu’il était Haut-Commissaire pour les réfugiés, mais la tradition a été interrompue par la pandémie. Cette année, il profitera également de cette visite pour exprimer sa solidarité avec les victimes du terrorisme dans la région », souligne un communiqué de l’Unowas reçu à APA.

Par ailleurs, cette visite se déroule dans un contexte de crise internationale, avec une tension autour de l’approvisionnement en hydrocarbures et une augmentation des prix du blé qui sévissent déjà dans plusieurs pays du continent, faisant craindre une crise alimentaire sans précédent. En mars dernier, Macky Sall avait déjà appelé la Banque mondiale à aider l’Afrique face aux conséquences économiques de la crise ukrainienne. Quelques semaines plus tôt, le Sénégal s’était abstenu lors du vote de la résolution de l’ONU pour condamner l’agression russe en Ukraine. 

Le patron de l’ONU abordera toutes ces questions de même que la violence et l’instabilité au Sahel, notamment des personnes déplacées internes et des réfugiés. Il n’omettra pas aussi dans ses interventions l’impact du changement climatique sur les communautés vulnérables ainsi que les progrès et défis du redressement de la Covid-19.

Antonio Guterres bouclera sa visite à Dakar lundi 2 mai, jour de l’Aïd el-Fitr qui marque la fin du Ramadan pour la communauté musulmane. Il s’envolera ensuite vers le Niger puis au Nigeria avant de retourner à New York mardi 3 mai.

Les pays de la Cedeao adoptent une stratégie régionale climat

Les quinze ministres de l’Environnement des Etats membres de la Cedeao ont validé vendredi 29 avril la Stratégie Régionale Climat de l’organisation.Les pays de la Cedeao renforcent leur union au plan environnemental. Réunis du 26 au 27 avril dans la capitale ghanéenne, les ministres de l’Environnement des Etats membres ont donné leur accord pour une action solidaire et coordonnée face au changement climatique. 

Cette stratégie est le fruit d’un processus collaboratif de plus d’un an conduit entre les institutions de la région ouest-africaine, les Etats membres de la Cedeao, les partenaires techniques et financiers et la société civile. « A l’instar des changements climatiques qui nous impactent tous, la réponse à apporter pour y faire face impose la participation de tous et la Stratégie Régionale Climat est un catalyseur de l’action de l’ensemble des acteurs », souligne un communiqué de l’organisation sous-régionale.

Ainsi, l’adoption de cette stratégie est pour la Cedeao une façon de montrer son engagement aux côtés des Etats « pour faire du climat une priorité de l’action politique de la région ». Cette politique entre « en cohérence avec sa Vision 2050 », en partant du constat que les impacts du changement climatique sont transfrontaliers et que c’est ensemble que les Etats membres de l’organisation peuvent relever ce défi, ajoute la même source.

« Agir sur le climat à l’échelle de la région ouest-africaine est essentiel car la coordination des interventions, la solidarité entre les Etats membres et l’engagement des communautés locales sont les clés d’une action efficace et durable sur le climat », affirme le Commissaire Sékou Sangaré, chargé de l’agriculture, de l’environnement et des ressources en eau à la Commission de la Cedeao. « C’est aussi l’opportunité d’élever la voix de la région sur la scène internationale, en portant les messages d’une région unie et solidaire dans la négociation sur le climat, et en structurant la mobilisation de ressources financières pour augmenter massivement les financements climatiques internationaux », signale-t-il.

Par ailleurs, cette stratégie contient « des objectifs sectoriels » d’adaptation et de contribution à l’atténuation au changement climatique par secteurs (transport, agriculture, énergie, usage des sols, eau, santé etc.). Ces objectifs sont fixés à horizon 2030, en cohérence avec l’échéance des engagements des Etats membres pris dans le cadre de l’Accord de Paris sur le climat, avec une révision prévue à horizon 2050, dans un processus d’amélioration continue conforme à cet Accord, précise le communiqué.

«Kwame Nkrumah est toujours parmi nous» (Didier Awadi)

L’Afrique célèbre depuis mercredi 27 avril le cinquantenaire de la mort de l’ancien président ghanéen. Dans un entretien avec APA, Didier Awadi, célèbre rappeur sénégalais, affirme que les idées du chantre du panafricanisme sont plus que jamais actuelles, surtout dans les domaines de la sécurité et l’économie du continent.Kwame Nkrumah, ancien président du Ghana et père du panafricanisme, est disparu il y a 50 ans. Que retenir aujourd’hui de sa pensée ?

Kwame Nkrumah avait vu tellement juste et tellement tôt. Nous vivons aujourd’hui des problèmes de sécurité sur le continent. Selon lui, ils ne peuvent être réglées que par une position commune, une sécurité commune et une armée commune. Il disait la même chose des problèmes monétaires dans l’espace CFA qui ne peuvent trouver leurs solutions que dans une monnaie et une banque centrale communes. Par ailleurs, la faiblesse de la voix de l’Afrique aux Nations Unies découle de la désunion des pays du continent. Kwame Nkrumah a abordé tous ces sujets au moment où nous prenions nos indépendances. Malheureusement, il a compris trop tôt ce que les autres ne voient toujours pas. C’est un visionnaire qui est arrivé très tôt et qui a eu du mal à faire passer son message à des populations qui n’étaient pas assez alphabétisées. Voilà pourquoi son message a plus eu un écho dans la diaspora plutôt que sur le continent. Mais aujourd’hui, tout le monde est en train de le réhabiliter comme celui qui avait eu raison, celui qui avait choisi les moyens les plus décalés pour aller vers l’unité africaine.

Dans votre album «Présidents d’Afrique », sorti en 2010, vous avez consacré un titre à Kwame Nkrumah. Quel message porte cette chanson ?

C’est toujours le message d’unité. « We must unite » est un hommage rendu à Kwame Nkrumah dans le cadre des 50 ans des indépendances africaines. Maintenant pour ses 50 ans, nous lui avons dédié un nouveau titre :« Il n’est jamais trop tard ». C’est une reprise de Bembeya Jazz (célèbre groupe de musique guinéen) qui va sortir dans mon prochain album.

Le combat de l’ancien dirigeant ghanéen était pour une Afrique forte et unie. Est-ce que les actuels chefs d’Etat du continent sont habités par la volonté de réaliser un tel projet ?

Je pense que tous ses successeurs aimeraient bien. Mais personne n’est prêt à laisser un peu de sa souveraineté à l’autre. Il s’agit de comprendre qu’on est Ubuntu (philosophie africaine fondée sur le concept de « l’humanité envers les autres »), en dépendant de l’autre. Mais ils ne sont pas prêts. Parce que très souvent, nous avons beaucoup de présidents qui sont mal élus et qui s’accrochent au pouvoir. Ils ont l’impression que leur sécurité est menacée s’ils cèdent sur certains postes. Donc, ce sont ces mal élus-là qui nous fatiguent. Et il y en a beaucoup.

Est-ce que la jeunesse africaine prend aujourd’hui pour modèle Kwame Nkrumah ?

Non ! Parce qu’ils ne le connaissent pas tout simplement et ne l’étudient pas à l’école. Quand j’ai fait le projet « Présidents d’Afrique », c’était pour qu’on étudie tous nos héros dans le système éducatif. J’ai fait toute ma scolarité ici mais on ne m’a pas parlé de Kwame Nkrumah. Il a fallu que je sois curieux pour aller vers Kwame Nkrumah qui a une histoire tellement belle. Lorsqu’il est victime de coup d’Etat (en février 1966), il part en Guinée où il devient pratiquement co-président avec Sékou Touré. C’est beau même si ce n’était que symbolique. Le panafricanisme était sincère pour cette génération. Pour vous dire qu’on ne connait pas toutes ces histoires fantastiques. On connait toutes les autres révolutions, mais nos dirigeants refusent de nous enseigner les nôtres de peur qu’elles n’inspirent d’autres.

Comment voyez-vous l’évolution de la pensée de Nkrumah dans les cinquante prochaines années?

Dans les 50 prochaines années, on sera obligé de l’écouter. On sera obligé de revenir sur ce qu’il avait proposé : armée unique, monnaie unique, marché commun etc. Ça commence déjà à se mettre en place. On va vers le passeport unique et on va y arriver. C’est notre seule voie de survie, on n’a pas le choix. Ceux qui ne prendront pas ce train s’isolent et risquent d’être abattus. 

Foot : la Can féminine 2022 prend forme

La Confédération africaine de football (Caf) a constitué, vendredi soir à Rabat, les groupes de la compétition prévue du 2 au 23 juillet au Maroc.Maroc – Burkina. Voilà le match d’ouverture de la 12e édition de la Coupe d’Afrique des nations féminine de football qui se joue depuis 1991. Cette affiche est programmée au Complexe sportif Prince Moulay Abdellah de Rabat à 21 heures (Temps Universel).

Le tirage au sort complet du tournoi a été effectué par Nawal El Moutawakel, la légende marocaine médaillée d’or au 400 mètres haies lors des Jeux Olympiques de Los Angeles (États-Unis) en 1984 et Ajara Njoya, la star de l’équipe nationale féminine du Cameroun sous la supervision de Samson Adamu, le Directeur des compétitions de la Confédération africaine de football (Caf).

Les demi-finalistes de la Can féminine 2022 seront directement qualifiés à la Coupe du monde 2023 co-organisée par l’Australie et la Nouvelle-Zélande (10 juillet – 20 août). L’Afrique peut avoir deux places additionnelles dans le cadre des barrages intercontinentaux du Mondial féminin qui va passer à 32 sélections contre 24 en 2019.

Composition des trois différents groupes

Groupe A : Maroc (pays hôte), Burkina, Sénégal et Ouganda.

Groupe B : Cameroun, Zambie, Tunisie et Togo.

Groupe C : Nigeria (tenant du titre), Afrique du Sud, Burundi et Botswana.

Le Réseau Africain de Télédiffusion bientôt à Dakar

L’Assemblée Générale, prévue du 5 au 6 mai dans la capitale sénégalaise, devrait permettre aux acteurs du secteur d’évoquer les enjeux à l’heure du basculement à la Télévision Numérique Terrestre (TNT).Durant deux jours, les opérateurs du Bénin, du Burkina, de la Côte d’Ivoire, de la Guinée-Bissau, du Mali, du Niger, du Sénégal et du Togo discuteront des voies et moyens pour mener à bien leurs missions lors de la 2e Assemblée Générale du Réseau Africain de Télédiffusion (RAT).

« Ce seront des moments de partage d’expériences et de modèles économiques, politiques et institutionnels », a fait savoir la Directrice du Partenariat, de la Prospective, du Commercial et de la Communication à la Société Anonyme de Télédiffusion du Sénégal (TDS-SA), Nafissatou Diouf.

S’exprimant jeudi soir face à la presse nationale, elle a indiqué que la rencontre du RAT devrait aussi permettre de savoir : « Comment rendre viable une société de TDS ? A travers quel modèle institutionnel ? A travers quel modèle politique ? »

Les discussions porteront sur trois thèmes. Il sera d’abord question des défis des opérateurs de diffusion à l’heure du basculement à la Télévision Numérique Terrestre (TNT). S’ensuivront des échanges sur les droits de passage (assiette et stratégies de recouvrement) et le modèle économique des sociétés de diffusion (cas de la Société malienne de télédiffusion du Mali).

A travers ce rendez-vous, les huit pays de la région affichent leur « volonté de travailler en synergie »,  a déclaré Nafissatou Diouf. Le Réseau Africain de Télédiffusion (RAT) a été créé en novembre 2021 au sortir des universités de la communication tenues à Ouagadougou, au Burkina. Il se veut un cadre sous-régional de coopération et de collaboration à l’ère des grands ensembles avec comme slogan « Être ensemble est nécessaire pour relever les défis de la diffusion à l’heure du basculement à la TNT ».

Gambie: le Nigeria renforce la force militaire de la Cedeao

L’armée nigériane va déployer 197 soldats dans le cadre de la mission de maintien de la paix de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) en Gambie.L’annonce a été faite par le chef des opérations de l’armée nigériane, le major-général Olufemi Akinjobi. Ce contingent est composé de 12 officiers et 185 soldats, selon la presse locale.

Profitant de la cérémonie de remise des diplômes de la 7e compagnie nigériane, au Centre international de leadership dans le nord de l’État de Kaduna, chef d’état-major Olufemi Akinjobi, a déclaré que le Nigéria est prêt pour la mission. Il a ajouté que son pays s’engageait à déployer des soldats de la paix de qualité pour la paix et la sécurité mondiales.

Akinjobi qui était représenté par le chef d’état-major Zakari Abubakar, directeur des opérations de paix au quartier général de l’armée, a expliqué que le Nigeria avait participé avec succès à 40 missions de maintien de la paix dans le monde et déployé plus de 100 000 soldats de la paix depuis 1960.

Selon lui, la mission de la Cedeao en Gambie a été mise en place pour forcer Yayah Jammeh exilé en Guinée équatoriale, à quitter le pouvoir après sa défaite lors de l’élection présidentielle du 1er décembre 2016 contre Adama Barrow.

La mission, dit-il, a contribué à rétablir la paix et la stabilité dans le pays.

La conférence de presse du gouvernement sénégalais à la Une

L’essentiel des quotidiens sénégalais reçus, ce vendredi à APA, mettent l’accent sur la 9e édition de la conférence de presse du gouvernement.Lors de cette rencontre, Le Quotidien s’est intéressé à l’approvisionnement en hydrocarbures et fait état d’un « stock de mesures ». « 30 jours d’autonomie en kérosène. 30.000 tonnes de gasoil et 15.000 tonnes de super disponibles », rapporte le journal, relayant les propos du ministre du Pétrole et des Energies, Sophie Gladima.

« Après 100 d’exploitation-Le Ter (Train express régional) fait taire les critiques. Cinq millions de passagers enregistrés pour trois milliards de Fcfa de recettes. Bientôt la mise en service des trois trains restants sur les 15. Des parkings seront aménagés dans les gares », détaille le quotidien national Le Soleil, citant le ministre Mansour Faye.

« Santé, énergie, et Transports du Ter-Le gouvernement étale son bilane », note Le Témoin.

Dans le journal, le ministre de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr, affirme que « le système sanitaire du Sénégal est un modèle dans l’espace Uemoa et en Afrique ».

« Le Ter a généré 3 milliards de francs depuis sa mise en exploitation (le 27 décembre 2021) », affirme Mansour Faye, ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement.

« Bilan des 100 jours du Ter- cinq millions de passagers et 3 milliards Fcfa », renchérit L’As.

De son côté, Walf Quotidien titre : « Politique sociale contre inflation-Le prix des suffrages. Macky coincé par les cours mondiaux ».

Vox Populi s’intéresse au débauchage des maires de l’opposition et écrit que « Macky continue de déplumer Yewwi et Wallu ».

Afrique : flambée des maladies évitables par la vaccination

Le continent africain fait face à une hausse des épidémies de maladies évitables par la vaccination.L’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’inquiète de la résurgence d’épidémies comme la poliomyélite et la fièvre jaune en Afrique. Près de 17.500 cas de rougeole ont été rapportés dans la Région africaine entre janvier et mars 2022, soit une augmentation de 400 % par rapport à la même période de 2021, rapporte le Bureau Afrique de l’Organisation mondiale pour la santé (OMS). Vingt pays africains ont signalé des flambées de rougeole au premier trimestre de l’année en cours, soit huit pays de plus que lors des trois premiers mois de 2021.

Les flambées épidémiques d’autres maladies évitables par la vaccination sont aussi devenues très courantes. Vingt-quatre ont confirmé l’apparition d’un variant de la poliomyélite en 2021, soit quatre pays de plus qu’en 2020. En 2021, de nouvelles épidémies de fièvre jaune ont été notifiées dans treize pays de la Région africaine, alors que neuf pays l’avaient fait en 2020 et que trois pays avaient notifié de nouvelles flambées de fièvre jaune en 2019.

Les inégalités dans l’accès aux vaccins, les perturbations causées par la pandémie de COVID-19, y compris la forte pression sur les capacités du système de santé, ont bouleversé les services de vaccination de routine dans de nombreux pays africains et ont conduit à la suspension des campagnes de vaccination.

« La recrudescence des épidémies des maladies évitables par la vaccination est un signal d’alarme. Au moment où l’Afrique œuvre sans relâche pour vaincre la COVID-19, nous ne devons pas pour autant oublier les autres menaces sanitaires. Les systèmes de santé pourraient être mis à rude épreuve non seulement par la Covid-19, mais également par d’autres maladies », a averti la Dre Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique.

Selon elle, « les vaccins sont au cœur d’une riposte efficace en matière de santé publique et, à mesure que les pays rétablissent leurs services, la vaccination de routine doit être un élément essentiel de systèmes de santé redynamisés et résilients ».

Les estimations de l’OMS et de l’UNICEF indiquent qu’en 2019, six pays de la Région africaine ont atteint une couverture de 95 % de la première dose du vaccin contre la rougeole, tandis que trois seulement ont atteint cet objectif en 2020.

Pour élargir en urgence la couverture et de protéger les enfants, l’OMS et les partenaires fournissent un appui aux pays africains pour qu’ils puissent mener des campagnes de rattrapage de la vaccination de routine. Plus de 90 % des 38 pays africains qui ont répondu à une enquête mondiale déclarent avoir mené au moins une campagne de rattrapage de la vaccination de routine au cours du second semestre 2021.

Certains pays ont réussi à intégrer d’autres campagnes de vaccination essentielle à la vaccination contre la Covid-19. Par exemple, le Ghana a intégré la vaccination contre la COVID-19 aux campagnes de vaccination contre la fièvre jaune en décembre 2021, dans le but d’enrayer une flambée épidémique survenue un mois plus tôt. Le Nigéria a lancé récemment une stratégie d’intensification de la vaccination qui sert de référence pour l’intégration de la vaccination de routine à la vaccination contre la Covid-19 pour les mères et leurs bébés.

Les campagnes de vaccination de masse stimulent également l’adoption du vaccin contre la COVID-19. Depuis le mois de janvier, la proportion des Africains entièrement vaccinés contre le virus est passée de 11,1 % à 17,1 %.

« La vaccination de routine, une pratique établie de longue date dans de nombreux pays africains, a été mise à rude épreuve par les répercussions négatives de la Covid-19. Lorsque cette pandémie aura pris fin, nous nous engageons à accompagner les pays dans la conception d’approches innovantes pour intensifier la vaccination contre la Covid-19 et rétablir et étendre parallèlement les services de vaccination de routine », a souligné Dr Benido Impouma, Directeur du groupe organique Couverture sanitaire universelle/Maladies transmissibles et non transmissibles au Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique.

Sénégal: la souveraineté pharmaceutique est en marche (ministre)

Le Sénégal s’est doté d’une feuille de route articulé autour de neuf réformes prioritaires pour relancer son industrie pharmaceutique.Être autonome dans la production de médicaments, c’est l’objectif que s’est fixé le gouvernement du Sénégal. De l’avis du ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération, Amadou Hott, cette ambition est en train de se réaliser. « (…) cet objectif de souveraineté pharmaceutique est en bonne marche avec toutes les initiatives en cours relatives notamment à la relance de l’industrie pharmaceutique soutenue par la Belgique, et au projet de production de vaccins anti-covid-19 et autres vaccins par l’Institut Pasteur de Dakar », a dit le ministre.

Il s’exprimait au terme du lancement officiel du « Portefeuille thématique climat-Sahel-volet Sénégal » et du Programme « Promotion de l’accès équitable aux médicaments et vaccins de qualité » financés par le Royaume de Belgique à hauteur de plus de 10 milliards Fcfa.

De l’avis de M. Hott, à travers le programme « climat-Sahel », la Belgique soutient les efforts du Sénégal visant à améliorer la gestion intégrée des ressources naturelles et à restaurer de manière durable les écosystèmes naturels.

« Je voudrais exprimer tout le plaisir de notre pays à bénéficier, avec le Mali, le Niger et le Burkina Faso, de ce programme qui porte sur un montant de 50 millions d’euros (33 milliards Fcfa) en don. Dans cette enveloppe, un montant de 11,5 millions d’euros, soit environ 7,5 milliards Fcfa, est alloué au Sénégal », a poursuivi Amadou Hott.

A propos du Programme « Promotion de l’accès équitable aux médicaments et vaccins de qualité » dénommé « karaange garab yi » (en wolof), il a souligné que ce dernier constitue le 4e pilier important du programme bilatérale 2019-2023 entre le Sénégal et la Belgique.

« Ce projet qui porte sur un montant de 4 millions d’euros, soit environ 2,6 milliards Fcfa, est très important, vu son alignement à notre objectif de souveraineté pharmaceutique qui vise l’autonomie en matière de production de médicaments, de vaccins et de produits médicaux de qualité », a-t-il indiqué.

Abondant dans le même sens, l’ambassadeur de la Belgique au Sénégal, Hubert Roisin, a rappelé que la relance de l’industrie et, en particulier, de l’industrie pharmaceutique est une priorité du Président de la République, Macky Sall, inscrite dans le Plan Sénégal Emergent (PSE).

« La pandémie a, en effet, mis en évidence des inégalités énormes entre les pays au niveau de l’accès aux médicaments, aux produits médicaux, aux vaccins et aux équipements. L’atteinte de la souveraineté dans les biens médicaux demeure une orientation majeure des autorités sénégalaises à travers le projet du PSE Dakar Médical City », a soutenu le diplomate.

Sénégal : 3 milliards de recettes du Ter en 100 jours (ministre)

Le Train express régional (Ter) du Sénégal a transporté « plus de cinq millions de passagers », cent jours après le début de son exploitation commerciale.Le 27 décembre 2021, le Sénégal lançait en grande pompe l’exploitation commerciale de son Ter. Ce train ultramoderne, reliant dans un premier temps les villes de Dakar à Diamniadio, soit environ 36 kilomètres, en une vingtaine de minutes, est une des réalisations phares du président Macky Sall. Ses détracteurs ne lui pardonnent pas encore les 700 milliards investis. Mais le Ter a commencé à faire des bénéfices, d’après le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, Mansour Faye.

« En termes de recettes, nous pouvons dire que c’est environ trois milliards de FCFA de recettes générées par le Ter. Et c’est un chiffre qui va monter. D’autant plus qu’il y a une forte affluence et des mesures supplémentaires seront prises pour mettre davantage les passagers dans les conditions les plus appropriées », a déclaré M. Faye, prenant part ce jeudi 24 avril à Dakar à la neuvième édition des conférences de presse dénommées « Le gouvernement face à la presse ».

Depuis le début de son exploitation commerciale, « le Ter a transporté plus de cinq millions de passagers. C’est en moyenne 50.000 passagers » par jour, a relevé le ministre, assis aux côtés de trois de ses collègues. « Ce qui est important à préciser c’est le sentiment de satisfaction des Sénégalais transportés. Ils ont vu leurs quotidiens changés, leurs vies transformées surtout en termes de gain de temps et d’économie », a insisté Mansour Faye.

Les défis aujourd’hui pour le gouvernement concernent « l’aménagement des gares, en termes de parking » en vue d’alléger la souffrance des automobilistes qui prennent le train. Ce changement sera effectué « dans les meilleurs délais », a promis le ministre, annonçant par ailleurs l’augmentation des rames en circulation qui vont passer de douze à quinze.

En outre, le Sénégal a lancé en mars les travaux de la deuxième phase du Ter. A terme, le trajet entre la capitale sénégalaise et l’aéroport international Blaise-Diagne, soit 57 kilomètres, se fera en 45 minutes. De même, ce trajet sera desservi par « 22 trains » et « plus de 300.000 passagers à transporter par jour » sont escomptés, d’après le ministre Mansour Faye.

Umoa : le Sénégal lève 330 milliards F CFA

La Société nationale de gestion et d’exploitation du patrimoine bâti (Sogepa), agissant au nom de l’État sénégalais, a réalisé « la plus grande opération de l’histoire du marché sous-régional », indique le ministère des Finances et du Budget.Mardi 26 avril 2022, une date historique dans le marché des titres publics de l’Union monétaire ouest-africaine (Umoa). « L’État du Sénégal, par le biais de la Société de gestion et d’exploitation du patrimoine bâti de l’État (Sogepa) comme véhicule financier, a procédé à la mobilisation du premier emprunt obligataire (sukuk) émis, au sein de l’Umoa, en conformité avec les principes de la finance islamique par une société », lit-on dans un communiqué reçu mercredi soir à APA.

Cette levée de fonds, précise la source, a suscité une forte adhésion des investisseurs de la sous-région et du Moyen-Orient avec un taux de couverture de l’émission supérieur à 110 % en 3 jours de souscription. Respectant les préceptes religieux de la charia, le sukuk est un titre financier islamique qui équivaut à une obligation dans la finance classique.

« L’État du Sénégal demeure fidèle à sa tradition de pôle d’innovation financière au niveau du marché sous-régional », souligne le document dans lequel il est mentionné que ce premier sukuk en Afrique subsaharienne « ouvre des perspectives à la finance islamique dans le continent en impulsant une nouvelle dynamique sur ce compartiment de marché ».

Le sukuk de 330 milliards F CFA est une émission avec trois tranches simultanées : une tranche à 7 ans pour un montant de 55 milliards F CFA, une deuxième à 10 ans pour le même montant et une troisième de 15 ans pour un montant de 220 milliards F CFA. « Ces différentes tranches ont une marge de profit respective de 5,80, 5,95 et 6,10 % », renseigne le ministère sénégalais des Finances et du Budget.

L’État du Sénégal estime que cette opération concrétise son approche novatrice du patrimoine bâti pour en faire un levier de soutien à la politique de gestion des finances publiques et d’amélioration du parc d’immeubles à usage administratif. 

« Ainsi, se félicite le gouvernement, des économies substantielles seront réalisées sur les charges locatives d’immeubles à usage administratif. Le sukuk, par le rachat des contrats de crédit-bail, permet à l’État du Sénégal de passer (du statut) de locataire à propriétaire des sphères ministérielles de Diamniadio », la nouvelle ville située à la périphérie de la capitale Dakar.

Enfin, ajoute la note, l’argent récolté permettra d’effectuer des investissements au plan national pour conforter le contrôle de l’État sur des actifs stratégiques touchant à la souveraineté ou à forte rentabilité, notamment la prise de participation dans des activités telles que le Port de Ndayane ou encore la Société de gestion de l’Autoroute à péage, etc.

Le Rwanda drague les investisseurs sénégalais

Plusieurs opérateurs économiques et acteurs financiers ont assisté, ce mercredi, à la présentation du Centre financier international de Kigali (KIFC, sigle anglais) à l’ambassade rwandaise à Dakar.Le Rwanda veut attirer davantage d’investisseurs sénégalais. Dans les locaux de sa représentation diplomatique au pays de la Téranga, une délégation venue spécialement de Kigali s’est livrée à une véritable opération de charme envers les hommes d’affaires locaux. Pour les convaincre, Ntoudi Mouyelo, responsable des investissements et des partenariats stratégiques au sein de l’Agence Rwanda Finance qui développe et fait la promotion du KIFC a vanté les avantages qu’offre ce centre.

« L’Afrique manque en général de centres financiers qui permettent aux capitaux d’être déployés à travers le continent. Et la position du Rwanda est d’être la nouvelle maison pour ces investisseurs aussi bien africains qu’étrangers qui cherchent à avoir une plateforme qui leur permet, en étant conforme à la réglementation internationale, de déployer leurs capitaux sur les différents projets et opportunités qu’elle offre », a soutenu M. Mouyelo.

En plus d’être ouvert à toute l’Afrique, le KIFC se distingue par sa célérité dans le traitement des dossiers des potentiels investisseurs. « Au Rwanda, la création d’une entreprise ne prend que six heures et le processus de cotation à la bourse de Kigali ne dure que trois mois », a expliqué Ntoudi Mouyelo. Cette diligence s’explique, d’après lui, par la forte collaboration qu’entretiennent le KIFC et les différents ministères sectoriels.

Pour attirer plus d’investisseurs au KIFC, le pays de l’Afrique de l’Est a par ailleurs adopté dix-sept lois sur les deux dernières années. Celles-ci ont, entre autres, permis de fixer les taux d’imposition entre 3 % et 15 % sur les revenus en fonction du secteur d’activité.

« Le Rwanda a l’ambition de devenir un pays émergent. Et pour cela, nous nous donnons les voies et moyens pour assainir le climat des affaires et faciliter les investissements, tout en les protégeant. Nous assurons aux investisseurs aussi la possibilité de rapatrier l’argent qu’ils ont gagné au Rwanda le plus facilement possible et le plus rapidement possible », a relevé l’ambassadeur du Rwanda au Sénégal, Jean Pierre Karabaranga.

A travers la rencontre de ce mercredi, le diplomate espère ainsi mettre à profit les excellentes relations qu’entretient son pays avec Dakar pour rapprocher leur secteur privé respectif. D’ailleurs, a annoncé M. Karabaranga, une délégation d’opérateurs économiques sénégalais se rendra à Kigali d’ici la fin de l’année pour découvrir les opportunités d’investissement qu’offre le Rwanda. De même, a-t-il ajouté, il est prévu, « dans deux mois », l’établissement d’une liaison aérienne directe entre les deux capitales.

« Les opérateurs économiques sénégalais sont invités à venir au Rwanda non seulement pour profiter de ce lien que nous avons pu créer avec les investisseurs africains et étrangers, mais également pour bénéficier de l’écosystème que le Rwanda offre en termes d’accès à des professionnels de tous les secteurs », a conclu Ntoudi Mouyelo.

Sénégal : la famille de la femme décédée en couches retire sa plainte

Alors que la famille d’Astou Sokhna a accordé son pardon, le procès des six sages-femmes d’un hôpital du nord du Sénégal, poursuivies pour non-assistance à personne en danger, a été renvoyé au 5 mai prochain.Les prévenues n’étaient pas seules ce mercredi 27 avril au tribunal de grande instance de Louga (nord). Dès les premières de la matinée, les alentours de l’édifice ont été pris d’assaut par de nombreuses personnes dont des agents de santé solidaires reconnaissables à travers leurs blouses blanches. Ils sont venus de partout pour assister au jugement de leurs collègues dont quatre sages-femmes placées sous mandat de dépôt depuis que la justice s’est saisie de cette affaire.

L’entrée était toutefois filtrée par l’impressionnant dispositif sécuritaire déployé par la police. Seuls les témoins et les journalistes étaient autorisés à accéder à la salle d’audience où les plaidoiries n’ont finalement pas eu lieu.

Le juge a prononcé le renvoi du procès jusqu’au 5 mai, en audience spéciale, sur demande des conseils de la partie civile. Ils expliquent leur démarche par le fait qu’ils venaient de prendre connaissance du dossier.

En revanche, la demande de liberté provisoire des avocats de la défense pour les quatre sages-femmes a été rejetée par le tribunal de Louga. La veille pourtant, une médiation d’une autorité maraboutique de la région a abouti au retrait de la plainte par la famille d’Astou Sokhna. Néanmoins, le pardon de l’époux et de la mère de la femme enceinte décédée n’a pas empêché la poursuite de l’action judiciaire.

Vent d’apaisement ?

gée de 34 ans et enceinte de neuf mois, Astou Sokhna était venue accoucher au début de ce mois à la maternité de l’hôpital régional de Louga. Après plusieurs heures sans assistance, selon son mari, elle succombe. Sa famille a dénoncé un décès par déni de soins après une longue agonie alors que l’hôpital avait conclu à une mort naturelle.

Depuis lors, la clameur populaire et médiatique s’abat sur les professionnels de santé, notamment les sages-femmes qui sont souvent accusées de négligence et de mauvais accueil des malades.

Après avoir limogé le directeur de l’hôpital, le chef de l’État a demandé aux services compétents de faire « toute la lumière » sur ce drame. Une mission d’audit du ministère de la Santé et une autosaisine du procureur ont été également annoncées.

Face à ce qu’il qualifie de « mépris », le Collectif des travailleurs de la santé et de l’action sociale (CTSAS) a décrété jeudi dernier une « grève générale » de vingt-quatre heures, précisant que la « durée de la lutte dépendra du (…) traitement de cette affaire Astou Sokhna et de celui de nos plateformes revendicatives par l’Etat du Sénégal ».

Ce drame est venu s’ajouter en effet sur la crise que vit le secteur de la santé au Sénégal depuis de nombreux mois. Les syndicats observent régulièrement des mouvements d’humeur pour pousser l’Etat à satisfaire leurs doléances portant notamment sur le régime de leurs indemnités et leurs conditions de travail.

Contacté par APA, un infirmier en service dans un centre de santé de l’est du pays les trouve « exécrables ». « Nous travaillons dans des conditions difficiles. La logistique fait défaut dans certaines structures où nous n’avons même pas d’ambulance pour évacuer les patients. Certains bâtiments menacent ruine », déplore-t-il.

Par ailleurs, le ministre de la Santé et de l’action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr, a rencontré lundi 25 avril, l’Alliance des syndicats de la santé « And Gueusseum » pour tenter de mettre fin à l’escalade dans son secteur. Il s’est engagé à matérialiser dix-sept points inscrits dans le cahier de revendications.

Il s’agit entre autres de la régularisation de la situation administrative des techniciens supérieurs de santé, la signature du décret fixant les règles d’organisation et de fonctionnement de la fonction publique locale et le versement des aides sociales dans les corps des assistants sociaux. « Cette signature est le résultat d’un dialogue permanent avec les partenaires sociaux », s’est réjoui le ministre, invitant maintenant les syndicats à cesser leur mouvement de grève.

Djamel Belmadi : autopsie d’un dérapage

Le bruit de la déflagration de la bombe lâchée par le volcanique sélectionneur de l’équipe nationale d’Algérie de foot a étourdi l’Afrique, mais pas que.« Le sage tourne sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler ». Djamel Belmadi a fait entorse à cette conduite de vie dont la paternité est attribuée au prophète Salomon (Souleymane pour les musulmans) dans la Bible.

Dimanche 24 avril, presque un mois après la défaite sur le gong de l’Algérie face au Cameroun (1-2), synonyme de non-participation à la Coupe du monde 2022, l’entraîneur des Fennecs rue dans les brancards. Sa cible toute désignée : Bakary Gassama qui a officié la rencontre fatale. Le sifflet gambien, l’un des as sur le continent noir, porte sur lui tous les péchés d’Israël.

« Je n’ai pas du tout aimé voir cet arbitre confortablement assis à l’aéroport d’Alger et boire un café. J’ai vidé mon sac quand je l’ai croisé en Turquie. Je n’ai pas apprécié que les Algériens acceptent ce genre de choses. Quand nous allons dans ces pays, nous n’avons souvent pas ces traitements de faveur. Il a enlevé l’espoir de tout un peuple et on le laisse (s’en tirer à bon compte). Je ne dis pas qu’on doit le tuer, mais il nous lèse. Plus jamais, on laissera deux ou trois personnes conspirer contre nous. Dorénavant, aucun arbitre ne viendra mettre à mal notre pays », a ruminé Belmadi dans une interview d’une heure environ accordée à la chaîne YouTube de la Fédération Algérienne de Football (FAF).

Partagée rapidement sur Twitter notamment, cette séquence surréaliste a déclenché un torrent de critiques d’acteurs célèbres du foot et d’anonymes abasourdis par la violence assumée du vocabulaire. « J’ai un sentiment de déception à son égard (Belmadi). Pendant trois ans, j’ai trouvé que c’était un manager remarquable, passionné et travailleur. Depuis trois mois, je constate qu’il a un peu perdu pied », a analysé froidement Nabil Djellit, journaliste à France Football, dans l’émission Les Grandes bouches diffusée lundi soir sur Canal+.

Jugé chauvin sur la twittosphère, le Franco-algérien ne s’est pourtant pas défilé à ses risques et périls : « Il (Belmadi) a le droit de dire que l’arbitrage est mauvais. Par contre, je ne suis pas d’accord sur le fait de s’en prendre nommément à Bakary Gassama. C’est une sortie de route. Je comprends sa frustration, mais les propos me paraissent déplacés », a asséné M. Djellit.

« C’est extrêmement grave dans la mesure où il profère une menace physique. Le sport ne doit pas conduire à ces excès-là », a fustigé Mamadou Koumé, président de l’Association de la Presse Sportive du Sénégal (ANPS) de 1997 à 2003 puis de 2008 à 2017.

Dans un communiqué daté du 25 avril, la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) a annoncé se réserver « le droit de porter l’affaire devant la Commission d’éthique de la Fédération internationale de football association (Fifa) » au regard des « allégations diffamatoires instillées de manière allusive et formulées de manière répétitive par les dirigeants du football algérien ».

Le Qatar va accueillir, du 21 novembre au 18 décembre prochain, le premier Mondial dans un pays arabe. Djamel Belmadi se voyait déjà avec ses protégés dans cet émirat du Golfe persique qu’il connait comme sa poche. Entre 2010 et 2018, le natif de Champigny-sur-Marne (France) y a aiguisé ses armes en tant que coach après avoir raccroché les crampons. « Géopolitiquement, ce n’est pas une bonne affaire pour l’Algérie. Que la Tunisie et surtout le Maroc se qualifient et (qu’elle n’y parvient pas), ça fait tache », a décrypté M. Koumé.

En travers de la gorge

Au terme du duel contre le Cameroun, au stade Mustapha Tchaker de Blida plein à craquer, Djamel Belmadi a senti la terre se dérober sous ses pieds. La gestuelle et l’expression faciale montrent un état de stress post-traumatique.

Le champion d’Afrique 2019 est inconsolable car le ticket pour Qatar 2022, « qui sera
peut-être la meilleure Coupe du monde de toute l’histoire », disait-il en novembre 2021, vient de lui filer entre les doigts alors qu’il pensait l’avoir sécurisé avec le but égalisateur d’Ahmed Touba dans les prolongations.

Au-delà du patron quadragénaire des Fennecs, le scénario de la partie est vécu comme un drame national. S’appuyant sur certains faits de jeu, les Algériens crient au complot et déposent un recours auprès de la Fifa aux fins de rejouer le match à cause de « l’arbitrage scandaleux ». Un mince espoir auquel s’accroche toujours des millions de gens. Le verdict de l’instance dirigeante est attendu ce jeudi.

« Je pense qu’il n’y a pas eu d’erreurs manifestes et grossières de la part de cet arbitre. Sportivement, l’Algérie est dans une mauvaise passe. Ce qu’on a vu à la Coupe d’Afrique des nations 2021 et qui s’est confirmé dans la double confrontation face au Cameroun prouve qu’elle a baissé d’un ton », a disséqué Mamadou Koumé, par ailleurs ancien Directeur Général de l’Agence de Presse Sénégalaise (APS, publique).

D’octobre 2018 à janvier 2022, l’Algérie a enchaîné 35 matchs sans défaite toutes compétitions confondues. Cette série, un record en Afrique et la deuxième meilleure performance dans le monde, a pris fin lors de la Can 2021 face à la Guinée équatoriale (0-1).

Aux yeux de nombreux observateurs avertis du foot africain, Bakary Gassama est jute le bouc émissaire d’un sélectionneur qui dénie la réalité. « Je suis inquiet parce que j’ai l’impression que Belmadi ne digère pas encore cette désillusion. Je m’attendais à ce qu’il se remette en question », a indiqué Nabil Djellit.

Un peu de recul permet de se rendre compte que le Burkina, à l’ultime journée du 2e tour des éliminatoires du Mondial 2022, a mis à nu les carences d’une équipe orpheline entre autres de l’activité d’Adlène Guedioura, un milieu défensif dur sur l’homme.

Ce jour-là, les Fennecs ont dû se contenter d’un point à domicile (2-2) pour accéder au tour suivant. Deux mois plus tard, dans la grand-messe du foot continental au Cameroun, l’Algérie, tenante du titre, a explosé en plein vol avec un nul et deux défaites.

Guerre en Ukraine : de fortes tensions sur les prix alimentaires

Les prix vont se maintenir à des niveaux historiquement élevés jusqu’à la fin de 2024, alerte la Banque mondiale (BM).La guerre en Ukraine a provoqué un choc majeur sur les marchés des produits de base et modifié la physionomie des échanges, de la production et de la consommation dans le monde.

Selon la dernière édition du rapport Commodity Markets Outlook publiée par la BM, la hausse des prix de l’énergie au cours des deux dernières années a été la plus importante depuis la crise pétrolière de 1973. Celle des matières premières alimentaires (dont la Russie et l’Ukraine sont de grands producteurs) et des engrais, dont la production dépend du gaz naturel, n’a jamais été aussi forte depuis 2008.

« Globalement, il s’agit du plus grand choc sur les produits de base que nous ayons connu depuis les années 1970. Comme c’était le cas à l’époque, ce choc est aggravé par une recrudescence des restrictions au commerce des denrées alimentaires, du carburant et des engrais », explique Indermit Gill, vice-président de la Banque mondiale pour le pôle Croissance équitable, finances et institutions.

Il souligne que ces phénomènes ont commencé à faire planer le spectre de la stagflation. Pour inverser la tendance, M. Gill invite les décideurs politiques à saisir toutes les occasions de stimuler la croissance économique au niveau national et éviter toute action néfaste pour l’économie mondiale.

Les prix de l’énergie vont probablement grimper de plus de 50 % en 2022 avant de baisser en 2023 et 2024. Quant à ceux des biens non énergétiques, notamment les produits agricoles et les métaux, ils devraient augmenter de près de 20 % en 2022, puis diminuer également au cours des années suivantes.

Cependant, les prix des produits de base devraient rester bien supérieurs à la moyenne des cinq dernières années et, en cas de guerre prolongée ou de nouvelles sanctions contre la Russie, ils pourraient devenir encore plus élevés et plus volatils que ce qui est actuellement prévu.

L’institution de Bretton Woods note qu’en raison des perturbations du commerce et de la production consécutives à la guerre, le cours du pétrole brut (Brent) devrait atteindre une moyenne de 100 dollars le baril en 2022, ce qui correspond à son plus haut niveau depuis 2013 et à une augmentation de plus de 40 % par rapport à 2021. Il devrait baisser à 92 dollars en 2023, ce qui sera bien au-dessus de la moyenne sur cinq ans de 60 dollars le baril.

Les cours du gaz naturel (européen) devraient être deux fois plus élevés en 2022 qu’en 2021, tandis que les prix du charbon devraient être 80 % plus élevés, soit des sommets historiques dans les deux cas.

« Les marchés des produits de base subissent l’un des plus grands chocs d’offre depuis des décennies en raison de la guerre en Ukraine. La hausse des prix des denrées alimentaires et de l’énergie qui en résulte a un coût humain et économique considérable et risque de freiner les progrès en matière de réduction de la pauvreté. En outre, cette augmentation des prix des matières premières exacerbe les pressions inflationnistes déjà élevées partout dans le monde », analyse Ayhan Kose, directeur de la division Perspectives de la Banque mondiale.

Selon les prévisions de la Banque mondiale, les cours du blé devraient augmenter de plus de 40 % et atteindre un niveau record en valeur nominale cette année, ce qui pénalisera les économies en développement qui dépendent des importations de blé, notamment en provenance de Russie et d’Ukraine. Les prix des métaux devraient pour leur part progresser de 16 % en 2022 avant de s’atténuer en 2023, mais en se maintenant à des niveaux élevés.

Pêche industrielle: le Sénégal invité à suivre l’exemple mauritanien

La Mauritanie a récemment procédé au lancement de son 2e Rapport de l’initiative pour la transparence des pêches (FiTI, sigle anglais) qui couvre les années civiles 2019 et 2020.Le document rendu public vendredi 22 avril 2022 et traitant des informations relatives aux douze exigences de transparence du Standard de la FITI (Ref) « démontre les efforts mis en œuvre par la Mauritanie pour améliorer la transparence dans la gestion des pêcheries », se félicite l’ONG Greenpeace Afrique.

Ce rapport, informe le communiqué parvenu à APA, met à la disposition du public des informations inédites sur les accords et conventions de pêche entre les pays et groupes privés étrangers, l’état des stocks, la liste des navires de pêche à grande échelle, les paiements et les captures etc. Ces données, poursuit la note, sont indispensables et cruciales pour informer les citoyens sur le secteur de la pêche dans leur pays.

« Contrairement à la Mauritanie, le Sénégal tarde, depuis 2016, à compléter les étapes d’adhésion à cette importante initiative qu’est la FiTI. Pourtant, les professionnels du secteur de la pêche artisanale du Sénégal ont manifesté à maintes reprises, leur souhait de voir se concrétiser l’engagement public de son excellence, le président Macky Sall à faire adhérer le Sénégal à l’initiative FiTI », déplore Abdoulaye Ndiaye, Chargé de Campagne Océans pour Greenpeace Afrique.

En outre, fustige l’ONG britannique, les professionnels de la pêche et la société civile n’ont cessé de demander la publication de la liste des navires de pêche industrielle autorisés à pêcher dans la Zone économique exclusive (ZEE) du Sénégal par l’autorité compétente. Ces requêtes seraient naturellement satisfaites si le Sénégal avait respecté son engagement d’adhérer à la FiTI, soutient-elle.

« Greenpeace Afrique rappelle au gouvernement du Sénégal que la bonne gouvernance prônée par les autorités débute par une transparence dans la gestion des ressources halieutiques du pays et l’accès aux informations fiables et à jour sur la gestion de ces ressources pour les professionnels du secteur de la pêche », conclut le communiqué.

Sénégal: des chercheurs pour une politique alimentaire holistique

Des mécanismes et institutions de gouvernance efficaces et inclusifs sont essentiels pour accélérer la transformation des systèmes alimentaires, estiment les scientifiques.Face à la récurrence des crises exogènes qui menacent l’approvisionnement en denrées de première nécessité, le recours à la production locale est inéluctable. Le Sénégal, fortement dépendant des importations, dispose des potentialités pour produire ce dont il a besoin. Toutefois, pour y arriver, Dakar doit se doter d’une « politique alimentaire holistique » a suggéré le chercheur émérite de l’Initiative prospective agricole et rurale (Ipar), Ibrahima Hathie.

Cette politique, a fait savoir Dr Hathie, devrait permettre aux décideurs de définir les régimes alimentaires à promouvoir, comment assurer un approvisionnement suffisant et stable en aliments sûrs et nutritifs, comment améliorer le pouvoir d’achat de la population pour accroître l’accessibilité des aliments et comment garantir une nutrition adéquate pour tous.

Dr Ibrahima Hathie s’exprimait à l’occasion du « Webinaire : Post covid-19 et guerre en Ukraine : quelles conditions à la souveraineté alimentaire ? » organisé ce mardi par l’Ipar.

Le manque de coordination a souvent été à l’origine des échecs des programmes de développement. Dans sa formulation et sa mise en œuvre, a expliqué l’économiste agricole, la politique alimentaire devra être en cohérence avec les politiques agricole, d’élevage, de pêche, commerciale, industrielle, sanitaire, environnementale et de protection sociale pour tirer parti des synergies et gérer les compromis.

Par ailleurs, a-t-il ajouté, des mécanismes et des institutions de gouvernance efficaces et inclusifs sont essentiels pour mettre en œuvre une politique alimentaire holistique et accélérer la transformation des systèmes alimentaires.

Ces instruments devront notamment intervenir le long des chaînes d’approvisionnement alimentaire pour réduire le coût des aliments nutritifs et renforcer la résilience climatique dans les systèmes alimentaires. De même, ils devront s’attaquer à la pauvreté et aux inégalités structurelles, en veillant à ce que les interventions soient inclusives et favorables aux pauvres.

En outre, ils œuvreront à renforcer les environnements alimentaires et modifier le comportement des consommateurs pour promouvoir des modèles alimentaires ayant des effets positifs sur la santé humaine et l’environnement.

Mis à l’échelle, les marchés publics alimentaires serviront de fer de lance d’une telle politique. Ceux-là sont en effet susceptibles d’apporter de multiples avantages à une multitude de bénéficiaires et d’influencer les modes de consommation et de production alimentaires, a poursuivi Dr Ibrahima Hathie.

« Les marchés institutionnels, c’est aussi une volonté politique. Cela veut dire que nous devons augmenter les infrastructures pour connecter les zones de production et les zones de consommation. Il faut également continuer à investir dans la formation et dans le conseil des producteurs, mais aussi dans l’accompagnement des jeunes agriculteurs », a indiqué le Directeur exécutif de l’Ipar, Dr Cheikh Oumar Ba.

Selon lui, la question des marchés publics alimentaires renvoie à la nécessité d’organiser les assises de l’agriculture non pas sous l’angle de la production uniquement, mais celui de la consommation de nos produits locaux.

« C’est une question extrêmement importante qui va justifier notre souveraineté pour arriver à sécuriser notre production dans un contexte où les problèmes de mobilité, de production et de consommation de nos denrées sont légion », a-t-il soutenu.

Tout en rappelant l’enjeu géostratégique qu’est devenue la souveraineté alimentaire, le ministre en charge du suivi du Plan Sénégal Emergent, Abdou Karim Fofana, a assuré que tout est mis en œuvre pour permettre au Sénégal de se doter des infrastructures nécessaires à sa souveraineté alimentaire et pharmaceutique.

Afrique de l’Ouest : les solutions endogènes pour contrer la faim (FAO)

Dans un entretien accordé à APA, le Coordonnateur du bureau sous-régional de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO, sigle en anglais) pour l’Afrique de l’Ouest, Robert Gueï, invite les États à davantage développer leurs productions locales.1. Qu’est ce qui explique le risque de famine en Afrique de l’Ouest que votre organisation redoute ?

Plusieurs facteurs peuvent être convoqués. Nous avons l’exacerbation de la crise sécuritaire dans le bassin du lac Tchad et l’insécurité qui règne dans la partie anglophone du Cameroun. En Afrique de l’Ouest, la crise sécuritaire se dégrade également au Nord-Est du Nigeria et se propage dans d’autres zones du pays. Nous savons tous aussi ce qui se passe dans la zone des trois frontières (Burkina, Mali et Niger) où des bandes armées sévissent.

Cette situation a causé des déplacements de populations qui ont alors perdu leurs capacités de production. Ces gens sont aujourd’hui dépendants des aides humanitaires. Cela a un impact sur la sécurité alimentaire. En outre, le Sahel est confronté au changement climatique. Les phénomènes extrêmes (longues sécheresses, inondations…) affectent la production agricole. Par ailleurs, les affrontements ethniques liés souvent au pastoralisme s’accentuent. La Covid-19 est venue aggraver la situation. Les crises politiques, ayant occasionné les coups d’État, ont multiplié les tensions et moult frontières ont ainsi été fermées. Aujourd’hui, la crise ukrainienne a déjà un impact sur l’inflation. Ce sont tous ces facteurs réunis qui menacent la sécurité alimentaire de la région.

2. Qu’est-ce que la FAO préconise comme réponses ?

Notre mandat est de développer l’agriculture et l’alimentation dans le monde. Donc, en ce qui concerne la production agricole et la production animale et même dans le domaine de la gestion des ressources naturelles, nous aidons les pays à pouvoir faire face à ces crises. Mais il faut dire qu’ils ne pourront pas le faire seuls. C’est pourquoi, ils sont soutenus par des organisations sous-régionales.

La crise ukrainienne devrait ouvrir les yeux des dirigeants de la sous-région. Ils ne pourront pas toujours compter sur l’extérieur pour nourrir leurs populations. Il faut résolument croître les capacités internes de ces pays pour produire suffisamment ce dont ils ont besoin. Nous aidons les pays à se préparer contre les effets de cette guerre en Europe en augmentant la production locale et en développant les chaînes de valeurs avec nos céréales. Nous les assistons également dans la fabrication de l’engrais au niveau local.

3. Les États de la région sont-ils préparés à faire face à une éventuelle crise alimentaire ?

Il faut signaler que certains États n’ont suffisamment pas investi dans la production agricole. Ce secteur n’a malheureusement pas été considéré comme une priorité. Cette crise permet ainsi d’ouvrir les yeux de ceux-là qui ont négligé l’agriculture.

Les données de la FAO ont montré que nous sommes très dépendants de l’Ukraine et de la Russie d’où nous importons du blé devenu au fil du temps une denrée incontournable de notre alimentation. Nous avons pourtant d’autres farines issues du maïs, du mil, du sorgho… Dans certains pays, elles sont mélangées avec la farine de blé pour fabriquer du pain. C’est le moment pour nos gouvernants de promouvoir ces farines et le pain qui en provient. Cela ne veut pas dire que nous allons nous passer de la farine de blé, mais cette crise est l’occasion pour nous de développer notre agriculture locale.

Par ailleurs, il faut encourager le secteur privé pour qu’il puisse intervenir. Il faut faire en sorte que les femmes et les jeunes, qui constituent une force inestimable pour le travail agricole, puissent mener à bien leurs projets en accédant notamment à la terre, à l’eau, à la formation et aux financements. Ce n’est pas souvent le cas. Nous pensons qu’avec cette crise les choses vont commencer à se mettre en place.

Sénégal: la coalition présidentielle prépare activement les Législatives

Les quotidiens sénégalais parvenus mardi à APA titrent principalement sur le bon score de la coalition Benno Bokk Yakaar (ensemble pour un même espoir) dans la collecte de parrainages pour les élections législatives du 31 juillet prochain.« Benno mouille le maillot », titre EnQuête, soulignant que la coalition présidentielle a récolté près de 300.000 parrainages dans la région de Dakar dont plus de 100.000 dans les départements. C’est une percée pour les leaders de BBY puisque « mardi dernier, Macky Sall avait jugé ridicules les 30.000 parrainages engrangés au niveau régional ».

En direction des Législatives, « Benno engrange déjà 101.807 parrains dans le département de Dakar et 278.823 dans la région », précise Vox Populi là où L’AS souligne que « Amadou Ba et Cie collectent  plus de 100 mille signatures » pour la « bataille de Dakar ».

Dans ces élections prévues le 31 juillet prochain, L’Observateur relève déjà « le piège des ambitions » pour Yewwi Askan Wi (libérer le peuple). Le journal analyse « la passe de deux et les risques de cassure » même si les leaders de la principale coalition de l’opposition rassurent sur la force de leur union.

Toutefois, Walf Quotidien souligne que le camp présidentiel enregistre des ralliements d’éléments de l’opposition. Le journal affirme que la transhumance est « l’arme secrète de Macky » Sall.

Par ailleurs, Le Quotidien affiche une « Soham vers la sortie ». « Je pense quitter » la scène politique, confie l’ex-maire de Dakar, affirmant qu’elle ne fera « pas de liste pour les Législatives ».

Sur la crise dans le secteur de la santé, Le Soleil note « un pas important vers la fin de la grève » après la signature d’un protocole entre le gouvernement et les syndicats. Cet accord, qui s’articule autour de 17 points, « vise à stabiliser » le secteur.

Alors que Sud Quotidien relève cainsi e « temps de consensus » dans la santé, Bés Bi note que « le palu fait des vagues » avec plus de 91.000 cas recensés en 2021. Ainsi, la pandémie de Covid-19 est « l’arbre qui cachait la malaria », souligne le journal.

Lutte contre le paludisme en Afrique : avancées importantes malgré la Covid-19

Des succès importants ont été enregistrés l’année dernière en matière de lutte contre le paludisme en dépit de la persistance de la pandémie selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).La preuve par les chiffres ! Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), plus d’un million d’enfants au Ghana, au Kenya et au Malawi ont reçu une ou plusieurs doses du premier vaccin antipaludique au monde grâce à un programme pilote qu’elle a coordonné. Ces campagnes de vaccination, lancées pour la première fois par le gouvernement malawite en avril 2019, ont démontré que le vaccin antipaludique RTS,S était sans danger et qu’il réduisait considérablement les cas graves et mortels de paludisme, affirme l’organisme onusien.

« Ce vaccin sera utilisé pour prévenir le paludisme chez les enfants âgés de six mois à cinq ans et vivant dans des milieux où la transmission est modérée à forte », a indiqué la Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, Dre Matshidiso Moeti, citée dans une note parvenue lundi à APA. L’OMS estime que s’il était déployé à grande échelle, le liquide pourrait sauver la vie de 40.000 à 80.000 enfants africains supplémentaires chaque année.

Malgré un certain ralentissement des progrès accomplis en matière de réduction des cas et des décès dus au paludisme et les perturbations des services de santé liées à la Covid-19, « force est de constater que nous sommes bien plus lotis que nous ne l’étions en 2000 », se félicite l’OMS. « Nous devons absolument recréer cette dynamique et consolider les avancées récentes », a fait valoir la Dre Moeti, relevant qu’ensemble, il est possible d’accélérer les efforts « pour parvenir à une Afrique exempte de paludisme ».

Par ailleurs, se réjouit l’agence onusienne, les campagnes de chimioprévention du paludisme saisonnier mises en œuvre comme prévu en 2021, ont permis de protéger 11,8 millions d’enfants supplémentaires. En outre, des opérations de pulvérisation intradomiciliaire d’insecticides à effet rémanent et de distribution de moustiquaires imprégnées à longue durée d’action ont été menées, dans une large mesure conformément aux prévisions établies.

S’il s’agit là d’une avancée révolutionnaire dans la mise au point de nouveaux outils capables de sauver des millions de vies dans le cadre de la lutte contre cette maladie, relève l’OMS, il convient de relever que les stocks disponibles sont limités. À ce titre, il importe de veiller à ce que les doses disponibles soient utilisées pour un impact maximal, tout en garantissant la disponibilité continue d’autres mesures de prévention pour les personnes les plus à risque.

Toutefois, le paludisme reste un problème majeur de santé publique et de développement dans les zones tropicales. L’année dernière, environ 95 % des 228 millions de cas estimés ont été détectés sur le continent africain pour 602.020 décès. Selon les indications, les six pays les plus touchés par le paludisme dans la région concentrent près de 55 % de la morbidité et 50 % de la mortalité imputable à cette maladie dans le monde entier.

Parallèlement, Unitaid, organisation internationale d’achats de médicaments, note que plus des deux tiers de tous les décès dus au paludisme surviennent chez les jeunes enfants âgés de moins de cinq ans en Afrique. Aussi, Unitaid signale que la lutte antivectorielle, qui cible les moustiques propageant la maladie, est également une composante particulièrement efficace et vitale dans les stratégies d’éradication du paludisme.

Dans ce combat contre la malaria, Unitaid entend promouvoir de nouveaux outils efficaces avec des investissements dans des moustiquaires de nouvelle génération qui luttent contre la résistance croissante des moustiques, des nouveaux répulsifs spatiaux et un traitement des hommes et du bétail par un médicament qui tue les moustiques qui les piquent.

Le milliardaire Elon Musk rachète Twitter pour 44 milliards de dollars

Le conseil d’administration du groupe, a l’unanimité a accepté lundi soir l’offre du milliardaire.Elon Musk était déjà actionnaire de Twitter avec un peu plus de 9 % de son capital. Désormais, il en est le seul propriétaire après avoir racheté l’intégralité de l’entreprise ce lundi 25 avril pour 44 milliards de dollars assure le New York Times.

Le patron de Tesla motors avait proposé mi-avril une offre monstrueuse de 44 milliards de dollars pour s’emparer de l’intégralité du réseau social.

L’homme le plus riche du monde avec 219 milliards de dollars, selon le dernier classement de la revue américaine Forbes, a promis de transformer le réseau social pour en faire « la plateforme de la liberté d’expression à travers le monde » sans détailler les changements qu’il comptait mettre en œuvre.

Elon Musk (50 ans) est un chef d’entreprise et milliardaire sud-africain, naturalisé canadien en 1988 puis américain en 2002. Parmi ses principales entreprises  : Tesla motors, SpaceX, Neuralink, Paypal, The Boring Company, Zip2, OpenAl,X.com, Plus

Attractivité des investissements : le Sénégal classé 4e africain

La qualité de ses infrastructures et de ses ressources humaines fait du pays de la Teranga une destination prisée par les investisseurs.Belle embellie des investissements étrangers au Sénégal. De l’avis du président-directeur général du Fonds d’investissement AFIG Funds, Pape Ndiaye, le Sénégal est le quatrième pays africain qui engrange le plus de fonds étrangers.

« Cela est dû au nombre de transactions. Ce qui veut dire que sur le plan technologique, il y a eu beaucoup d’avancées », a dit M. Ndiaye, expliquant également cette situation par la qualité des infrastructures et des ressources humaines du Sénégal, mais aussi par son environnement des affaires propice, doté d’un cadre légal protégeant l’investisseur.

Il s’exprimait au cours d’une conférence de presse marquant le lancement de la 18e conférence annuelle de l’Association africaine du capital-investissement et du capital-risque (AVCA, sigle anglais) qui se tient à Dakar du 25 au 29 avril 2022. La rencontre à laquelle prennent part entre 500 et 700 personnes est axée sur le thème : « Résurgence, résilience et résultats : le capital privé en Afrique à la croisée des chemins ».

Pape Ndiaye a indiqué que « tout ce qui est volet technologique, infrastructurel et digital est en plein essor dans ce pays. Le Sénégal a un rôle important à jouer dans cela ».

La persistance des crises sociales effraie la presse sénégalaise

Les quotidiens sénégalais parvenus lundi à APA titrent sur une diversité de sujets tournant singulièrement autour de la supposée crise alimentaire dans le nord du pays, la reprise de la grève des syndicats de santé et l’habitude de certains à collecter et diffuser des données personnelles au mépris des lois et règlements.« 549.000 personnes menacées de famine à Matam et Kanel », affirme Tribune qui explique que dans ces localités du nord du pays plusieurs familles ont des « difficultés à assurer les trois repas ». Si rien n’est fait, « le nombre va passer à 881.275 personnes, soit 5 % de la population sénégalaise », prévient le journal, notant par ailleurs que l’Etat « va lancer un transfert cash de 44 milliards FCFA » aux ménages cibles.

Évoquant cette enquête sur l’insécurité alimentaire à Matam, EnQuête qualifie ces chiffres de « mascarade ». Citant les populations, le quotidien souligne que « ces statistiques fallacieuses ne sont que des prétextes pour capter plus de fonds ».

Sur le défi de la souveraineté alimentaire et de l’emploi au Sénégal, Sud Quotidien évoque « l’échec en mille maux », prenant appui sur le célèbre économiste sénégalais Moustapha Kassé. « Les performances de l’agriculture, comme aussi l’emploi, ne se décrètent pas », indique le doyen honoraire de la Faculté des sciences économiques et de gestion (Faseg) de l’Université de Dakar. « Tant qu’il n’y a pas de symbiose entre ceux qui savent et ceux qui décident, il en sera toujours ainsi », ajoute-t-il.

Le Quotidien fait des « jeux de maux » sur la crise persistante dans la santé. Après la semaine dernière, les travailleurs « décrètent à nouveau 48 heures de grève » à partir de mardi. Leur dénonciation porte toujours sur « le traitement partial des autorités dans l’affaire Astou Sokhna », la femme dont le décès en couches en début avril à l’hôpital régional de Louga (nord) a causé l’arrestation de quatre sages-femmes.

Après Astou Sokhna, L’Observateur rapporte qu’« une autre femme décède en couches à Louga ». Le journal précise que ce drame est une « conséquence de la grève des sages-femmes » même si « Penda Sall, 20 ans, a succombé des suites d’une hémorragie massive ».

Décrivant le respect des lois et règlements au Sénégal, le journal voit un « pays en dérapages incontrôlés ». Le quotidien prend prétexte des collectes et diffusions des données d’un célèbre activiste en prison ainsi que de la gérante du salon de massage Sweet Beauty dans le bureau du juge chargé d’instruire le dossier Ousmane Sonko-Adji Sarr. L’Observateur alerte ainsi sur les « conséquences terribles » de cette « série » de collectes et diffusions d’images.

Emmanuel Macron réélu président de la république française

Le président sortant devance la candidate du Rassemblement national.Emmanuel Macron a été réélu, dimanche 24 avril, comme président de la république française.
Selon les estimations publiées dimanche soir peu après 20h, le président sortant devance sa rivale, Marine Le Pen, candidate du parti d’extrême-droite le Rassemblement nations (RN) avec un score de près de 58% contre 41% environ. 

France: Pourquoi Marine Le Pen au pouvoir inquiète (Imam)

Mahmoud Doua, imam français, analyse pour Apa news les risques éventuels de l’arrivée de l’extrême-droite au pouvoir en France à l’issue du second tour de la présidentielle de ce dimanche.“Par respect au principe de laïcité, les responsables des cultes ont un devoir de neutralité en politique” insiste Mahmoud Doua, Imam de Cenon, une banlieue de l’agglomération bordelaise dans le Sud-Ouest de la France. Mais à la veille du deuxième tour de l’élection présidentielle qui se déroule dimanche 24 avril en France, le religieux ne semble pas avoir vraiment le choix que de dire son inquiétude si jamais les résultats du scrutin portent au pouvoir Marine.  Arrivée deuxième au premier tour, juste derrière le président sortant Emmanuel Macron, la candidate de l’extrême-droite dont le programme est tout sauf rassurant pour les musulmans de France, tape sérieusement aux portes du pouvoir. Tout au long de la campagne pour le second tour qui s’est achevée vendredi soir, les sondages annoncent un score serré entre Macron et elle, rendant l’hypothèse d’une victoire historique de l’extrême-droite en France fort possible dans certains esprits. 
“Je n’ai pas besoin d’être imam ou musulman pour redouter une éventuelle arrivée au pouvoir de l’extrême-droite en France. En tant que citoyen français tout court, une partie du programme de Marine Le Pen m’inquiète, puisque fondamentalement contraire aux valeurs et principes sur lesquels la démocratie française a été initialement fondée puis construite. La France est un Etat laïc, où la liberté de conscience et de culte est garantie par la constitution et les pouvoirs publics tenus d’observer une stricte neutralité entre les différentes religions. En faisant de l’interdiction dans l’espace public du voile pour les femmes musulmanes une de ses promesses phares, Marine Le Pen affiche une hostilité dangereuse à l’égard d’une partie des citoyens français. Au lieu de renforcer les règles du vivre-ensemble, l’application de son programme de gouvernement risque de créer une situation de tension permanente avec une partie des citoyens », déplore l’imam.
A-t-il était surpris par le score de 23,15% obtenus par la candidate du Rassemblement national (RN), dont la famille politique, avec les 7,7% d’Eric Zemmouri, a totalisé au premier tour plus de 30% des voix? 
« Après son père, Jean-Marie Le Pen, fondateur du Front national dont son parti et elle sont les héritiers, qui était au second tour en 2002, c’est la deuxième fois que Marine Le Pen se retrouve au second tour. Il n’y a pas de hasard à cela. Elle a réussi à imposer ses d’idées et elle-même comme incontournables dans le débat politique aujourd’hui en France. Sa présence au second tour ce dimanche n’est donc pas une surprise » analyse le religieux par ailleurs diplômé en sciences politiques et en journalisme.
Comment s’imagine-t-il au soir du 24 avril, si jamais l’hypothèse d’une Marine Le Pen au pouvoir devient une réalité? 
« Ce sera un grand choc. Pas uniquement parce sur qu’elle pourrait se mettre aussitôt à prendre des mesures hostiles à la pratique du culte musulman en France, comme la fermeture et l’interdiction de construction de mosquées sous un motif ou un autre. Je crains aussi qu’elle mette aussi en application son projet de loi interdisant le droit du sol qui permet jusqu’ici l’acquisition de la nationalité française par naissance sur le territoire français. Sans oublier la remise en cause du droit d’asile qui a toujours permis à la France, connue pour être la patrie des droits de l’homme, d’accueillir et protéger les personnes persécutées chez elles », rappelle l’Imam, qui craint aussi pour l’image et l’influence de la France dans le monde.  
“Imaginez-vous les relations entre une France gouvernée par un pouvoir qui veut expulser certains  étrangers ou qui leur rend la vie difficile et certains de ses partenaires surtout au Maghreb et en Afrique subsaharienne dont provient une bonne partie des immigrés en France. Ce sera trop tendu et donnera lieu à des crises diplomatiques incessantes. Pourtant ces pays sont très importants pour la France. Ce sont d’anciennes colonies avec lesquelles les liens politiques, économiques et culturels sont très étroits et ils jouent un rôle important dans le rayonnement culturel et diplomatique de la France dans le monde », s’inquiète le responsable musulman.

Sénégal : la hantise de la panne sèche de kérosène

Les réserves s’amenuisent à l’Aéroport International Blaise Diagne de Diass (AIBD) alors que l’incertitude entoure toujours l’importation de ce carburant.Pour combien de temps encore le Sénégal sera sur la corde raide ? Pas de réponse catégorique tant la visibilité est très réduite sur la disponibilité du kérosène. « Nous n’avons pas reçu de nouvelles cargaisons. Nos cuves ont une capacité de 7000 m3. On les évalue chaque matin. Jeudi, à 8 heures, on avait 2000 m3 en réserve. Notre consommation moyenne journalière est de 600 m3 », a renseigné Cheikh Diouf, le Directeur Général adjoint de l’Aéroport International Blaise Diagne (Société Anonyme), contacté vendredi soir par APA.

Le 15 avril dernier, la Société de Manutention de Carburants Aviation (SMCADY), avec comme actionnaires Ola Energy, Vivo Energy et Total Energy, a écrit à Doudou Ka, le Directeur Général de l’AIBD SA, pour lui signifier l’atteinte du seuil d’alerte de ses réservoirs à savoir 3000 m3.

Dès lors, la SMCADY a indiqué que « les opérations d’avitaillement des aéronefs ne pourront plus se poursuivre à compter du 20 avril ». Un arrêt technique d’une durée provisoire de deux semaines. Pour que nul n’en ignore, elle a préconisé la diffusion dans les délais d’un message destiné aux navigants aériens.

C’est ainsi que M. Ka a invité tous les opérateurs aériens de l’AIDB à « prendre les dispositions idoines pour transporter la quantité de carburant nécessaire en vue d’assurer l’autonomie des vols retour » à partir du 17 avril. Toutefois, a-t-il souligné, des dérogations exceptionnelles peuvent être accordées sur demande aux compagnies par l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (Anacim).

Bien que l’AIBD reste « ouvert à l’exploitation », la situation inquiète au plus haut point les autorités gouvernementales qui scrutent le Port Autonome de Dakar (PAD) où accostent les navires pétroliers. Le 2 avril, une commande de kérosène d’Ola Energy n’a pas été honorée. « Le bateau est arrivé vide », a expliqué mardi Sophie Gladima, ministre du Pétrole et des Énergies, sans être en mesure de préciser les raisons lors d’un point de presse.

Visiblement tendu comme les stocks, le Tunisien Mohamed Chaabouni, Directeur Général de Vivo Energy Sénégal et président du Groupement professionnel de l’industrie du pétrole au Sénégal, n’a pas exclu « des achats groupés » pour remplir les cuves de l’AIBD car « le produit est difficile à trouver sur le marché » bouleversé par la guerre en Ukraine.

En l’état actuel des choses, on ne saurait parler de manque d’anticipation stratégique selon M. Chaabouni parce que « la procédure de gestion et de prévision » est strictement respectée. « La
conjecture internationale défavorable », a avancé le patron de l’AIBD SA, « conjuguée aux tensions inédites sur les prix de certaines matières premières, a fortement perturbé le système d’approvisionnement de la SMCADY ». Tout bien considéré, « les mesures qui s’imposent actuellement peuvent avoir des conséquences sur le coût des voyages vers le Sénégal », a admis Cheikh Diouf, le Directeur Général adjoint de l’AIBD SA.

S’adapter

Dans l’aéronautique, cette capacité constitue l’un des marqueurs déterminants pour la survie. Sous le couvert de l’anonymat, un salarié d’Ethiopian Airlines a confié à APA que leurs avions à destination du Sénégal font depuis le 19 avril « une escale technique à Abuja (Nigeria), à Ouagadougou (Burkina) ou à Lomé (Togo)
pour se ravitailler en kérosène. Cela leur permet de transporter assez de passagers et de frets » afin de rentabiliser les vols.

Malgré tout, a-t-il prévenu, « si la situation perdure, une hausse du prix des billets est envisageable puisque les compagnies ne peuvent pas opérer à perte ». Pour ne pas en subir dans l’immédiat, Ethiopian Airlines classée parmi les plus performantes en Afrique prévoit de suspendre « la semaine prochaine » un vol sur les cinq quotidiens en temps normal.

 « Quand un avion de ligne venant de Paris pour Dakar s’arrête à Praia, la compagnie paye des taxes d’utilisation des équipements et de parking à Cabo Verde. Elle supporte ces mêmes charges au Sénégal », a fait savoir M. Diouf. Air France, par exemple, sur le trajet Dakar-Paris, fait désormais une halte à Las Palmas, dans les îles Canaries.

Inauguré le 7 décembre 2017, l’Aéroport International Blaise Diagne de Diass se positionne comme un hub sur le continent noir avec une fréquentation de 2,4 millions de passagers en 2019, année de référence avant la Covid-19. C’est la première fois qu’il est confronté à pareille situation. « On doit tirer les leçons de cet évènement pour grandir l’aviation civile sénégalaise. Cela passe notamment par l’augmentation des capacités de réserve et la mise en place de stocks de sécurité conséquents », a estimé le DG adjoint de l’AIBD SA.

Comme début de solution, « l’État, à travers la Société des pétroles du Sénégal (Petrosen), a pris ses responsabilités pour trouver en urgence une cargaison. Il a en outre demandé à la Société africaine de raffinage (Sar), la seule dans le pays, de recommencer la production du kérosène interrompue pendant trois ans. La Sar reprend ses activités le 30 avril prochain » après un entretien périodique de cinq mois, a rassuré Sophie Gladima, ministre du Pétrole et des Énergies du Sénégal dont l’autonomie en hydrocarbures peut intervenir en 2023 avec les perspectives de la commercialisation de ses ressources pétrolières et gazières.

En attendant un retour à la normale, on est tenté de se demander s’il y a un risque sécuritaire dans l’espace aérien sénégalais. « Un problème d’approvisionnement en kérosène, dans n’importe quel aéroport de la planète, ne peut être à l’origine d’accidents dans la circulation aérienne si les informations sont partagées en temps réel. Nous l’avons fait. Ce procédé permet au gestionnaire d’un aéronef de définir un plan de vol conformément à ses moyens », a soutenu Cheikh Diouf. « Les autorités ont déjà avisé les acteurs. Les compagnies doivent donc s’organiser de sorte à avoir du carburant avant d’arriver à Dakar », a ajouté notre source à Ethiopian Airlines.