Application du port du casque : faut-il changer de méthode ?

Depuis quelques mois, autorités de Transition et organisations de la société civile s’activent pour informer les citoyens sur l’importance du port du casque. La sensibilisation « d’immense envergure » tarde cependant à produire ses effets sur les usagers. Faut-il procéder par la manière forte ?

Elle était instituée pour être obligatoire à partir du 1er janvier 2023, mais finalement la mesure sur le port du casque a été redirigée dans un premier temps vers la sensibilisation. C’est dans ce cadre que les autorités de la Transition se sont engagées depuis un certain temps dans une large campagne sur l’importance du port du masque. Ainsi, le ministre chargé des Transports et celui de la Jeunesse et des sports ont procédé le 29 décembre dernier à une distribution gratuite de casques au pont Fadh de Bamako. L’initiative avait pour but « d’inciter les motocyclistes au port du casque de protection ». De même, le ministre de l’Éducation nationale a entamé cette semaine une opération de distribution de 3 000 casques aux élèves et étudiants du Mali. Elles furent 600 jeunes filles des lycées Ba Aminata Diallo et Notre Dame de Bamako à recevoir leur casque de protection des mains de la ministre Mme Dédeou Ousmane.

« L’approche privilégiée par le ministre des Transports et des infrastructures, conformément aux orientations des plus hautes autorités, a toujours été la sensibilisation et non une répression systématique qui serait contre-productive. C’est dans cette perspective qu’une vaste campagne médiatique de sensibilisation, accompagnée de distributions gratuites de casques aux utilisateurs de motos, a été entreprise », a indiqué le ministère.

Les sensibilisations tous azimuts continuent donc à Bamako, tout comme à l’intérieur du pays, notamment à Kadiolo, où le Conseil local de la Jeunesse a organisé une série d’activités en décembre dernier. Mais les résultats escomptés tardent pour l’heure. Sur les grandes artères de Bamako, le constat est patent : sur une centaine de conducteurs d’engins à deux roues seulement quelques-uns portent un casque. « Tant qu’on ne le rendra pas obligatoire, le port du casque ne sera jamais respecté au Mali. Combien de fois les gouvernants précédents ont procédé à des sensibilisations sans que les citoyens ne l’adoptent ? », se demande le sociologue Oumar Yattara. Selon lui, les autorités de la Transition doivent changer de méthode et rendre le port du casque obligatoire. « D’autant qu’il permet de sauver des vies maliennes », ajoute-t-il.

Mali – Covid-19: Une stratégie d’urgence de proximité pour sensibiliser

Selon les experts, si les mesures barrières ne sont pas respectées, la situation des contaminations sera de plus en plus croissante. C’est dans ce cadre qu’un plan d’attaque a été élaboré: il s’agit du lancement officiel de la campagne de sensibilisation par des caravanes de camion et 36 tricycles sonorisés dans les 6 communes de Bamako sous la présidence du Ministre de la Santé en présence des partenaires notamment l’OMS et l’UNICEF. A noter que le District de Bamako à la date du 2 juin comptait à lui seul 781 cas positifs au Covid-19, soit 57,8% des cas sur les 1 351 que comptait le Mali à cette date. Avec 48 décès et une létalité de 6,1% les six communes de Bamako sont inévitablement l’épicentre de la maladie dans le pays.

                     

Dans ce renforcement de la stratégie d’information et de sensibilisation, les différents supports de communication vont être sollicités à l’instar de l’affiche avec 100 panneaux géants, 60 000 affichettes, 50000 affiches, 18000 autocollants, 20000 dépliants avec l’installation des kakemonos dans les services publics.

Des productions audiovisuelles font également partie de la stratégie avec des messages invitant les populations à plus de vigilance. Les réseaux sociaux ne seront pas en reste dans cette vision de communication d’urgence en ce temps de crise.

                            

A noter que ces actions vont se multiplier à travers le pays pour plus d’efficacité. Pour l’heure, l’objectif est de diffuser des messages de sensibilisation dans toutes les langues nationales sur la Covid-19 par le biais des journalistes et animateurs de 230 radios communautaires, locales et confessionnelles à travers le Mali.

A la date du 02 juin 2020, trente-six (36) nouveaux cas confirmés de COVID-19 ont été enregistrés avec au compteur zéro (0) décès. Au total neuf (9) régions et trente-deux (32) districts sanitaires sont touchés. Le  cumul des cas confirmés depuis le début de l’épidémie est de mille trois cent cinquante-un (1 351) dont 22 cas importés,  sept- cent soixante-neuf (769) guéris et 8 transférés ;  Soixante-dix-huit (78) décès sur les 1 351 cas soit une létalité globale de 5,7%.

Idelette BISSUU

Droits des enfants et conflits : Accroître la surveillance

Déjà vulnérables, des milliers d’enfants continuent d’être les victimes de la crise sécuritaire que traverse le Mali depuis 2012. Survie,  développement, protection ou encore  participation, leurs droits les plus essentiels continuent  de subir de graves violations. En attendant de pouvoir y mettre fin, l’État et ses partenaires essayent de répondre à l’urgence et surtout s’engagent à prévenir les violations, même en période de crise.

« Au Mali, ce sont le recrutement et l’utilisation des enfants, les attaques contre les écoles et les hôpitaux, les meurtres et les mutilations des enfants et les violences sexuelles envers les enfants qui demeurent les plus préoccupants », selon Madame Virginia Gamba, la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies pour les enfants et les conflits armés.

Il y a deux ans, en 2017, 159 cas de recrutement et d’utilisation d’enfants ont été vérifiés, pour une trentaine de meurtres, 9 violences sexuelles, 42 attaques contre des écoles, 9 contre des hôpitaux, 2 enlèvements et 132 dénis d’aide humanitaire.

En 2018, ces violations graves des droits des enfants se sont poursuivies et même amplifiées, selon la Représentante spéciale. Si le recrutement et l’utilisation des enfants, 110 cas, ont connu  une légère diminution, c’est grâce à des « discussions entamées avec certaines parties et la mise en œuvre du Plan d’action convenu avec d’autres  figurant initialement sur la liste du Secrétaire général ». Une liste établie par le Secrétaire général des Nations Unies pour désigner les parties à un conflit,  impliquées dans ces violations graves des droits des enfants et aussi permettre de mener des actions afin de mettre fin à ces violations. Les parties listées par le Secrétaire général sont au nombre de quatre au Mali : Ansar Eddine, le Mouvement pour l’unification du jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO), la Plateforme et la CMA.

Parmi elles, la CMA a signé un Plan d’action pour mettre fin au recrutement et actuellement le bureau de la Représentante spéciale travaille à ce que sa mise en œuvre soit effective. La signature d’un tel plan est aussi attendue avec la Plateforme, précise la Représentante spéciale.

Au cours de la même période, 102 enfants (garçons et filles) ont été réintégrés par l’UNICEF à la vie civile et la détention de 13 garçons pour association à des groupes armés a été vérifiée. 129 enfants ont été tués ou mutilés et 20 incidents de violences sexuelles ont été relevés.

Quant aux attaques contre les hôpitaux et les écoles, « elles ont augmenté de façon terrible ». 81 attaques contre des écoles ont été vérifiées, soit le double de celles enregistrées l’année précédente, précise Madame Gamba.  21 attaques contre des hôpitaux et 8 enlèvements, ainsi que 170 incidents de déni d’accès humanitaire ont aussi été enregistrés. 827 écoles étaient fermées en décembre 2018 à cause de la violence et de la peur.

« Agir pour protéger »

Malgré l’existence de nombreux textes internationaux relatifs à la protection des droits des enfants, dont la Convention spécifique des Nations Unies, adoptée il y a 30 ans cette année, des milliers d’enfants sont privés de leurs droits à l’éducation, des dizaines tués, des dizaines utilisés par les groupes armés. C’est face à cette urgence que les Nations Unies ont lancé la campagne « Agir pour protéger les enfants affectés par les conflits ».

Une campagne de sensibilisation destinée « à redynamiser notre engagement à protéger les enfants utilisés et maltraités, dans, par et pour les conflits armés », a précisé la Représentante spéciale du Secrétaire général lors de son lancement, le 12 juillet 2019 à Bamako.

Cette campagne est tout d’abord un long processus de communication pour rassembler les parties prenantes d’un conflit autour de l’objectif sacré de la protection des enfants. Elle permettra aussi de favoriser la collecte d’informations sur 6 graves violations de droits : le recrutement et l’utilisation des enfants, les violences sexuelles envers les enfants, les attaques contre les écoles et les hôpitaux, le déni d’assistance humanitaire aux enfants, les meurtres ou les atteintes à l’intégrité physique et  les enlèvements d’enfants.

Actuellement, 20 situations de conflits sont à l’agenda de la Représentante spéciale, dont 7 en Afrique. L’objectif final de la campagne, qui prendra fin en 2022, est d’obtenir la fin de toutes les violations et de prévenir de futures violations.

La prévention, désormais l’unique cheval de bataille inscrit dans un mandat spécial depuis 2018, doit aboutir notamment à l’élaboration de Plans d’action national et régional, comme au niveau de la Communauté économique des états de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ou de l’Union Africaine.

Assurer la continuité de l’éducation

Pour y arriver, tous les acteurs sont convenus de la nécessité de continuer à transmettre à ces enfants des valeurs positives pour en faire des adultes meilleurs.

« Avant la crise de 2012, qui a amené beaucoup d’enfants dans la rue, le Mali connaissait déjà un nombre important d’enfants hors école. C’est pourquoi, en 2004, à la suite d’une étude, la fondation Strome a décidé d’offrir des opportunités à ces enfants pour aller à l’école ou pouvoir y retourner », explique Monsieur Mamadou Kanté, Directeur national adjoint de l’Enseignement fondamental.

Étape essentielle à la construction de l’adulte de demain, l’école est devenue la cible privilégiée des extrémistes de tous bords. La crise, qui a entraîné la fermeture de plusieurs écoles, estimées à 926 en juin 2019, a amené les autorités à développer la stratégie des Centres de stratégies de scolarisation accélérée (CSSA), dans les zones où des groupes extrémistes s’en sont pris aux  symboles de l’État, afin que les enfants continuent d’aller à l’école. Ainsi, « sous la houlette de l’État, plusieurs partenaires ont créé des structures alternatives », ajoute M. Kanté. Cette stratégie consiste à recruter les enfants âgés de 8 à 12 ans au sein d’un centre où ils reçoivent un « programme condensé des 3 premières classes durant 7 à 8 mois. Ils sont ensuite réinsérés dans le système classique en fonction de leurs résultats ».

Un programme dans lequel s’inscrit l’association Programme intégré pour le Développement (APIDEV), à travers le Programme d’appui à la scolarisation des enfants vulnérables (PASEV), depuis quelques années. Dans sa zone d’intervention, les cercles de Bandiagara et Koro dans la région de Mopti, outre la scolarisation des enfants vulnérables, les autres besoins pris en charge sont les cantines scolaires, la fourniture des matériels didactiques et le transport des enfants dans les centres d’examens. Malgré des résultats importants, comme  la réinsertion dans le système scolaire de 7 884 enfants au cours de l’exercice précédent, l’organisation doit faire face à des difficultés comme « l’insuffisance et la mauvaise qualité des structures d’accueil, des matériels didactiques et des enseignants, le déplacement massif des enfants suite à la dégradation de la situation sécuritaire et l’absence d’extraits de naissance pour certains », explique M. Souleymane N’Diaye, responsable de l’ONG.

Financer la réinsertion

Depuis 2012, l’État a institué par lettre circulaire le recrutement des enfants scolarisés déplacés dans leurs lieux de résidence dans les classes correspondantes, sur simple demande des parents. Ainsi, les élèves en classe d’examen déplacés vers des lieux plus sûrs sont pris en charge par les autorités, notamment dans la région de Koulikoro. Mais ces mesures alternatives ne peuvent être que transitoires, car le vrai défi reste la réouverture des classes, selon les acteurs. Parce qu’à chaque fois que des écoles sont fermées, non seulement c’est le droit à l’éducation qui est violé, mais « ces enfants deviennent aussi des proies faciles », relève M. Harouna Samaké, chef de division à la Direction de la promotion de l’enfant et de la famille.

Chargée d’assurer une synergie d’action entre les acteurs, la direction a aussi la responsabilité d’élaborer la politique de protection et de définir les besoins dans le cadre du plan de réponse humanitaire. Mais l’efficacité de la politique dépend aussi  de « l’arsenal juridique, qui est l’un des outils de la prévention », ajoute M. Samaké. Le sous-financement du secteur et l’adaptation des formations de réinsertion sont aussi des défis majeurs.

Ab imo pectore : La complexité de la foi s’expose

La Galerie Medina, située à Bamako en face de l’ECICA, présente tout au long du moi de mai 2018 l’exposition Ab imo pectore, quinze œuvres de deux artistes, Wahib Chehata, Franco-tunisien, et Abdou Ouologuem, Malien, tous deux peintres, cinéastes et photographes. Ayant des points communs, ils espèrent véhiculer avec l’art, une image positive du Mali à travers le monde.

L’exposition Ab imo pectore est une œuvre duale qui a pour objectif de renouer un dialogue entre les Maliens. Au-delà de ce dialogue, elle se veut un cadre de réunion de l’Afrique, ainsi que du monde entier, autour de l’art, de l’inspiration, de la philosophie, de la politique et de l’esthétique. « Le Mali, c’est ma terre principale de création » dit Wahib Chehata, peintre, cinéaste et photographe. Lui et son collègue Abdou Ouologuem affirment s’inspirer « de tout ce qui est beau ». « Je ne manque pas d’inspiration ici, car je suis dans une mine d’or. Le Mali est une mine d’or en matière d’inspiration », déclare Abdou Ouologuem.

Les deux artistes présentent pour cette exposition 15 œuvres à la Galerie Medina, en face de l’ECICA. Marqués par l’histoire récente du Mali et de l’Afrique, ils veulent véhiculer des messages de sensibilisation, d’union et de paix à travers leur travail. Parmi les œuvres exposées, « L’homme blessé », « La mort bleue », « Ultima necta », ou encore « Croisade ». « La mort bleue est la mort qui ne choque personne. Tous les jours, il y a des immigrés qui meurent, mais nous, les Africains, nous ne sommes plus dérangés par ça, cela fait juste l’actualité », déplore Abdou Ouologuem, qui veut montrer le Mali sous sa forme d’antan, un beau pays, une terre d’accueil, d’amour. « Nous avons voulu questionner l’idée de la foi, sa complexité, source d’inspiration mais parfois source de conflit. Au Mali précisément, c’est quelque chose qui a une forte résonance, donc nous avons voulu l’aborder à travers le prisme du beau, parce qu’avant tout nous nous sommes des artistes. Notre joie, c’est d’exprimer le beau », estime Wahib Chehata.

Avec ces œuvres, les deux artistes espèrent voyager à travers le monde et donner une autre image du Mali et de l’Afrique. Ils participeront à la prochaine Biennale de Dakar, édition 2018, pour inviter à « l’union sacrée », car « l’Afrique n’est pas synonyme de violence et de terrorisme ». « Le jour où nous oublierons que celui-là est Malien, Sénégalais ou Chinois, nous serons heureux. Soyons juste humains ».

Donner le sein, c’est bon pour bébé et …pour vous

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) «Le lait maternel est l’aliment idéal pour les nouveau-nés et les nourrissons. En effet, il apporte tous les nutriments nécessaires à  leur développement et contient des anticorps qui les protègent de maladies courantes telles que la diarrhée et la pneumonie, les deux premières causes de mortalité de l’enfant dans le monde» A l’occasion de la semaine de l’allaitement maternel , l’OMS rappelle qu’il est conseillé d’allaiter au sein l’enfant jusqu’à  son sixième mois. Puis jusqu’à  deux ans, d’allier l’allaitement maternel à  une autre alimentation. Toujours selon l’OMS, l’allaitement diminue les risques d’obésité, de surpoids et de diabètes de type 2. Alors que l’alimentation au biberon dès la naissance tend à  se banaliser, l’organisme de santé mondiale multiplie les messages de recommandation en faveur du lait maternel. « Le lait maternel est l’aliment idéal pour les nouveau-nés et les nourrissons. En effet, il apporte tous les nutriments nécessaires à  leur développement et contient des anticorps qui les protègent de maladies courantes telles que la diarrhée et la pneumonie, les deux premières causes de mortalité de l’enfant dans le monde », peut-on lire sur le site de l’OMS. D’après l’organisme mondial, les enfants allaités ont moins de risque de souffrir d’obésité, de surpoids et de diabètes de type 2. « Allaiter jusqu’à  7 mois , puis combiner avec une autre alimentation jusqu’à  l’âge de deux ans », une préconisation de l’OMS qui sonne comme un diktat pour de nombreuses femmes, pour qui nourrir au sein représente une contrainte, notamment au moment de la reprise du travail . Des messages difficiles à  entendre aussi pour celles qui n’ont pas assez de lait ou qui, simplement, préfèrent le biberon et le lait en poudre pour laisser au papa l’occasion de s’occuper de son enfant. A l’opposé, certaines associations mettent en avant le bien-être physique mais aussi psychologique des enfants allaités. l’allaitement est, selon les spécialistes, un excellent moyen de «bien traiter » nos enfants, en y associant maternage de proximité, portage et sommeil partagé. Ceci favorise un attachement sécurisé entre les enfants et leurs parents, pour procurer à  nos petits une base affective stable et de qualité pour bien démarrer dans la vie et les rendre autonomes. » Une dernière chose. Pour celles qui se plaignent de l’impact de l’allaitement sur leur corps et leur santé, ôtez vous vite les idées reçues du cerveau. Toutes les études menées en ce sens le prouvent : l’allaitement est bon pour la santé de bébé mais aussi de sa maman. Il diminuerait ainsi le risque de cancer du sein de 4,3 % par année d’allaitement. Par ailleurs, allaiter n’abime pas la poitrine. Ce qui abà®me les seins, ce sont les variations brutales de volumes provoquées par la grossesse ou un sevrage trop rapide. Le meilleur conseil pour conserver une jolie poitrine : sevrer bébé progressivement et utiliser des protège-mamelons si vous rencontrez des difficultés.

VIH/SIDA : Le HCNLS a animé une conférence à Ségou

En marge du rendez-vous annuel du festival sur le Niger de Ségou, la cellule sectorielle du haut conseil national de lutte contre le VIH SIDA de Ségou était à  bord du bateau kankou Moussa aménagé par les organisateurs du festival sur le Niger, pour effectuer une conférence débat sur la stigmatisation et la discrimination des personnes vivantes avec le VIH. Sensibilisation et accompagnement au festival Cette activité s’inscrit dans le cadre de la sensibilisation sur la pandémie et l’accompagnement des victimes de la maladie. Le principal conférencier, Dr Katilé a démarré sa communication sur le bilan de l’interminable combat contre la maladie à  mi parcours. Il parlera ensuite du mal dont sont victimes les personnes infectées et affectées par le VIH. A travers plusieurs exemples, le conférencier a ressorti l’importance de la communication entre les couples pour assurer la prévention de la transmission de la mère à  l’enfant. Il a aussi exhorté les uns et les autres à  se protéger avant toute relation sexuelle pendant cet évènement qui regroupe des personnes venues de différents horizons. Plusieurs festivaliers étaient au rendez-vous de cette rencontre. Lesquels ont d’ailleurs posé plusieurs questions de compréhension sur les paradoxes existants dans la lutte contre la pandémie. Un participant demandait au conférencier les raisons pour lesquelles les institutions ou organisations de lutte contre le Sida ont rendu les Antirétroviraux gratuits pendant que les préservatifs sont plus chers. Sa question visait donc à  comprendre la concentration des efforts sur les soins que sur la prévention. En présence des personnes vivantes avec le VIH, les organisateurs ont cherché à  faire comprendre à  l’audience que le sida n’est plus quelque chose de subitement mortel. Ils diront aussi que des efforts ont été employés sur toute l’étendue du territoire national afin d’assurer une prise en charge effective des victimes de la pandémie. l’un des conférenciers dira que la politique sectorielle du Mali dans la lutte contre le VIH s’inspire actuellement des expériences passées pour améliorer ou réparer des imperfections telles que l’appellation de la maladie et pour éviter la forte stigmatisation dont sont victimes les personnes infectées. La seconde phase du débat qui s’est déroulé le lendemain, et ce, à  l’intention des journalistes, a suscité une forte polémique. A savoir la fameuse assertion qui dit : «l’argent du sida tue plus que ça nourrit ». Le docteur Youssouf Diallo qui était le principal conférencier s’est dit très choqué par ces propos. Dans ces arguments, Mr Diallo a laissé entendre qu’il ne partageait pas du tout cet avis et qu’il était trop facile de tenir un tel discours pour perturber la compréhension des gens par rapport à  l’approche du haut conseil de lutte contre le Sida et ses partenaires. l’objectif de cette rencontre consistait à  démontrer le dynamisme du haut conseil dans son combat quotidien dans la lutte contre le VIH et les nouvelles alternatives pour mettre les personnes vivantes avec le sida à  l’abri des discriminations dont elles sont victimes dans la société. Il s’agissait aussi des risques, liés au VIH SIDA, la cartographie du risque, les zones de croissance au Mali… La Prévalence Nationale est de 1,3% et les groupes à  risque sont majoritairement des professionnelles de sexe, les routiers à  2,5%, entre autres. Cela prouve à  suffisance que la communication de proximité pour un changement de comportement à  travers l’acceptation de l’autre tel qu’il est, devient nécessaire au Mali.

Lutte contre l’excision : le Mali à la traine malgré la sensibilisation

Depuis 1996 le Burkina Faso dispose une loi interdisant la pratique de l’excision et le Sénégal depuis 1999. Dans ses pays, la pratique de l’excision encourt des peines d’emprisonnement. A cet effet les ressortissants de ces pays voisins ou l’excision est interdite viennent faire opérer leur fille au Mali qui ne dispose pas encore une loi. Ce qui fait que le Mali est dans le viseur des pays voisins. Pourtant le Mali a signé des conventions internationales qui l’obligent à  abolir l’excision. C’’est le cas du Protocole de Maputo, ratifié en 2005, qui condamne les Mutilations génitales féminines (MGF). Un projet de loi gelé sur la table de l’Assemblée Nationale Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’excision est définie comme « toute intervention aboutissant à  une ablation partielle ou totale des organes génitaux externes de la femme ou toute autre mutilation des organes génitaux féminins qui sont pratiquées pour des raisons culturelles ou autres et non à  des fins thérapeutiques ». Selon une enquête sanitaire conduite par le gouvernement en 2006, 85 % des Maliennes âgées de 15 à  49 ans sont excisées. Ces femmes qui ont subi cette mutilation, ont de nombreux problèmes de santé. Face à  cette situation un groupe d’ONG a remis, début juillet, un projet de loi ‘interdisant la pratique de l’excision sur les bancs des députés et qui doit être débattu. Ce projet élaboré soumis en début juillet à  la Commission des lois de l’Assemblée nationale est resté sans suite à  cause du non adhésion de la population en majorité. Selon certains députés, C’’est l’opinion de leurs électeurs qui sont pour la plupart contre l’abolition de l’excision. « En tant que politiciens; nous tiendrons compte de leur opinion » a dit un député de l’Assemblée Nationale. Les avis restent partagés sur la loi interdisant la pratique Pour vérifier les informations avancées par le député;nous avons approché certains citoyens sur l’adoption d’une loi interdisant la pratique. Les avis restent très partagés. Agé de 65 ans, N’Golo est vendeur des colas , « ça m’énerve que vous m’abordiez sur ce sujet, les femmes qui luttent contre l’excision sont excisées non. à‡a veut dire qu’elles ne sont motivées que par l’argent donné par les occidentaux pour combattre l’excision », s’insurge t-il. Son point de vue est largement partagé par la plupart des Maliens et relayé dans certaines radios, pour qui cette pratique fait partie de leur identité. « Ces femmes sont les ennemies de notre culture. Nos parents ont appris l’excision de leurs ascendants. Nous, nous devons la transmettre à  nos enfants », commente Abdoulaye Ballo un jeune cadre d’une entreprise de la Place. Le rôle des religieux Quant aux religieux, ils s’opposent aussi à  la lutte contre la pratique de l’excision. Les plus fervents détracteurs de la lutte contre l’excision sont qui se réclament de l’Islam. Adama Sylla commerçant détaillant au Marché et membre des associations des jeunes musulmans a rejeté en bloc la lutte contre l’excision. « ‘Soubana allah’ la pratique de l’excision est citée dans les hadiths donc sa pratique est normale, je ne vois d’inconvénient sa pratique par les musulmans» avance t-il. Par contre, ce jeune est farouchement contre cette pratique; « il n’est dit nulle part dans le coran que la pratique de l’excision est autorisée, elle relève de nos pratiques traditionnelles ». « Si cette pratique est néfaste pour la santé de la femme, je pense que l’on peut l’interdire » argue Kalifa Traoré; professeur d’arabe au lycée. De même avis que cette dame transitaire Awa Samaké qui a comparé le Mali aux autres pays « J’ai voyagé dans beaucoup de pays musulmans ou l’excision n’est pas pratiquée tels que l’Iran, Arabie Saoudite et même l’Egypte, ces pays sont cités en référence comme les pays musulmans. Le sujet n’est plus tabou au Mali Malgré la réticence de la majorité des maliens face à  l’adoption de la loi contre la pratique de l’excision, le sujet n’est plus tabou au Mali. Mme Maiga Kadiatou Touré; représentante de l’organisation mondiale de la francophonie lors d’un atelier de formation des journalistes sur l’excision a laissé entendre « Contrairement à  leurs aà®nés, les jeunes abordent aujourd’hui facilement ce sujet. à€ travers des troupes scolaires, ils sont nombreux à  présenter des pièces de théâtre sur les conséquences de cette opération ». A noter que la sensibilisation a permis à  certaines exciseuses d’abandonner la pratique dans les contrés du Mali.

Lancement du Mois du Sida au Mali : renforcer les acquis

De nombreuses personnalités, notamment les membres du gouvernement, les chefs de missions diplomatiques et les représentants des organisations internationales étaient présents. Les responsables des structures et associations engagées dans le combat contre la maladie s’étaient associés à  la cérémonie. Si le Sida continue à  faire des ravages, la mobilisation ne faiblit pas. Le 1er décembre est la Journée mondiale de lutte contre le sida. Chez nous, l’événement s’est déroulé sur la place du monument Obélisque à  l’ACI 2000 en commune IV. La célébration de la Journée marquait également le lancement de la campagne nationale de lutte contre le fléau. Le thème retenu pour cette année est «Â l’accès universel à  la santé et droits de l’homme » Des chiffres encourageants Découvert en 1981, le syndrome d’immunodéficience acquise (sida), continue de se propager dans le monde. Selon le rapport 2008 de l’Onusida, la pandémie se stabilise autour de 33 millions de personnes infectées, sur lesquelles l’Afrique subsaharienne à  elle seule compte 67 % ,soit plus de 22 millions de personnes vivant avec le VIH. Par ailleurs, l’Afrique compte 91% des nouvelles infections, et plus de 14 millions d’orphelins du Sida. Ce qui fait dire à  Malick Sène, président du Haut Conseil National de lutte contre le Sida : «Â malgré ces chiffres lourds, la tendance est à  la baisse, et beaucoup de pays africains ont fait des avancées significatives ». Ce tableau de la situation épidémiologique nécessite le renforcement de la prévention, d’o๠le slogan :  » Accès à  la prévention et à  la prise en charge du VIH et du Sida, un droit et un devoir pour tous ». Cette réalité est bien perçue dans notre pays qui a accompli de gros efforts dans la lutte contre le sida. Depuis la découverte du premier cas de la maladie chez nous en 1985, pouvoirs publics et acteurs concernés se donnent la main pour atténuer les conséquences dramatiques de la maladie à  défaut de les circonscrire définitivement. Engagement volontaire l’engagement politique des autorités s’est concrétisé par une décision historique prise en 2004 : la gratuité des antirétroviraux pour les personnes vivant avec le Vih-sida. Aujourd’hui plus de 25.542 personnes atteintes de la maladie sont sous traitement antirétroviral comparativement à  8000 en 2006. l’adoption des lois pour la protection des droits des personnes vivant avec le VIH, et la tenue régulière de la session ordinaire du haut conseil national de lutte contre le VIH ,sous la présidence de Amadou Toumani Touré sont aussi des engagements concrets. Selon ministre de la santé, Oumar Ibrahim Touré la prévalence nationale du VIH Sida est passée de 1,7 % en 2001 à  1,03 % en 2006. Actuellement, il existe 65 sites de prise en charge antirétroviral sur l’ensemble du territoire national. Stigmatisation sociale Malgré les avancées significatives dans lutte contre le sida, la stigmatisation et la discrimination sont les nouveaux fléaux qui gagnent le terrain au Mali. Modibo Kane, président du réseau des associations des personnes vivant avec le VIH Sida dans son intervention témoigne : « Nous allons attirer votre attention sur le nouveau fléau qui est la stigmatisation et la discrimination à  nos endroits. Cette stigmatisation affecte même les professionnels de la santé qui s’occupent de nous. » Déplore t-il, lui même atteint du VIH Sida. Malick Sène, secrétaire exécutif du Haut Conseil National de lutte contre le Sida (HCNLS) déclare que le Mali est en retard en ce qui concerne les droits des humains. Ce qui va exiger des efforts importants pour l’atteinte de l’accès universel en 2010 dans le domaine de la discrimination à  l’encontre des personnes vivant avec le VIH sida. Le groupe N’golon a fait passer le message à  travers un sketch sur la prévention et le dépistage.