Shopreate, un supermarché de référence à Bamako

Situé à Badalabougou, au cœur de Bamako, Shopreate est le premier supermarché 100% malien. Depuis quelques années, il offre une multitude de produits à une clientèle tout aussi diversifiée. Initiative d’un homme « ambitieux et déterminé » au départ, Shopreate se veut aujourd’hui un modèle de réussite et une fierté pour tous les Maliens.

Lancé il y a environ une dizaine d’années, le supermarché est parti de presque rien pour devenir de nos jours une référence dans la capitale. Disposant d’une surface assez grande, permettant d’exploiter les moindres recoins pour proposer un large choix à sa clientèle, Shopreate présente jusqu’à 40 000 différents produits dans ses rayons, majoritairement dans l’alimentation et l’électroménager, mais aussi des produits d’hygiène et même une boucherie.

Proposer un service de vente libre et surtout contribuer au maintien de la bonne santé de la clientèle en mettant en avant diverses variétés de produits garantissant une alimentation équilibrée, c’est le crédo de l’équipe de Shopreate, qui, pour y parvenir, s’efforce de toujours répondre aux besoins de ses clients.

Produits locaux prioritaires

« Nous sommes soucieux de la santé de notre clientèle. C’est pour cela que nous prenons sur nous de faire découvrir et de mettre en avant de nombreux produits, notamment grâce à l’organisation de certaines activités dans le supermarché », explique Djénébou Mariko, responsable communication et marketing de Shopreate.

Le supermarché, même s’il demeure le distributeur exclusif de plusieurs marques étrangères au Mali, accorde également une place importante aux produits locaux. « Nous encourageons les producteurs locaux en accueillant des produits d’entreprises maliennes. Nous disposons de la viande, du poisson et même de l’attiéké local ici », relève Mme Mariko.

En quête permanente d’innovation, la direction du supermarché a récemment développé  des techniques de fidélisation, en mettant à disposition des particuliers et des professionnels des cartes de fidélité grâce auxquelles ils cumulent des points qui leur procurent certains avantages, comme, entre autres, des réductions temporaires et des bons d’achats.

Résolument tourné vers l’avenir, l’équipe de Shopreate espère pouvoir agrandir sa superficie et offrir dans les prochains mois de nouveaux services à une clientèle sans cesse grandissante.

Distribution : petite surface deviendra grande

Parking bondé et double file, devant les supermarchés de Bamako, même si ce n’est pas la cohue, l’affluence des fêtes a commencé. Les grandes surfaces rivalisent d’ingéniosité pour attirer un client qui est de plus en plus exigeant et en veut pour son argent. Quand il ne va pas commander « ses courses » en Europe ou dans les pays voisins, le consommateur malien ou vivant au Mali se réjouit de voir l’offre grossir.

Dès l’entrée du magasin, le ton est donné. Nous sommes à quelques heures de la fête de Noël et ici tout le dit : des guirlandes et sapins disposés dans l’entrée au bonnet rouge et blanc de la fromagère, c’est le grand jeu pour mettre le client dans l’ambiance et le pousser à « se faire plaisir », comme le dit en souriant un des chefs de rayon. Dehors, c’est le gros bouchon. Il est 16h30 et en sortant du travail, Maïmouna est venue « faire quelques courses ». Pourquoi le choix de cette enseigne située sur la route de Koulikoro ? « C’est proche de chez moi et on y trouve de tout, même si les prix sont un peu élevés pour la bourse malienne. Mais, le choix y est et c’est important », explique la jeune mère de famille qui essaie de faire de la résistance face à son jeune garçon campé devant le rayon « chocolat ». Dans les bacs réfrigérés, on sent aussi la fête. Il y a de l’arrivage de fruits de mer et « ce sont les noix de St Jacques que les gens aiment. Avec le saumon aussi. Pour les fêtes, ça sort, avec le chocolat également », poursuit notre interlocuteur.

L’offre s’étoffe

Pour se fournir, le consommateur n’a pas beaucoup à réfléchir. Bamako ne peut pas encore rivaliser avec les autres capitales en termes de « grandes surfaces ». Le terme est d’ailleurs contestable si l’on compare avec les superficies consacrées ailleurs aux supermarchés et centres commerciaux. « La demande n’est pas si importante que cela, pour le moment, même si les choses évoluent. La grande partie de notre clientèle est composée de cadres et d’expatriés. Le Malien n’a pas encore dans sa culture de se rendre au supermarché pour faire ses courses », affirme le gérant de cette autre enseigne. L’offre ne s’en est pas moins démultipliée au cours des 20 dernières années. De l’historique Azar Supermarché ouvert dans les années 90 aux Fitini Market qui essaiment dans les quartiers de la capitale, il y a eu du chemin de parcouru. « Ce n’est pas qu’il n’existait pas de boutique de ce genre auparavant », nuance Amadou, quinquagénaire. « Il y avait des endroits où on pouvait acheter des produits importés. Mais la culture du self-service date vraiment d’une vingtaine d’années, avec la libéralisation du commerce ». Depuis, outre les supermarchés Azar, Fourmi et Shopreate, qui sont les plus importants en surface et en référencements (articles), plusieurs autres enseignes sont nées, la plupart sur la rive gauche de la capitale. On peut citer, entre autres, Mini-Prix, Les mille et une merveilles, mais aussi les Fitini Market, qui eux ont choisi de s’implanter en rive droite, dans les « nouveaux quartiers »  puis de s’étendre de l’autre côté du fleuve Niger. Depuis 2011, la demi-douzaine de « foodstop », comme on peut le lire sur le site de la société, s’est spécialisée dans la distribution en gros et détail des produits alimentaires et d’hygiène. «Il s’agit d’un réseau de supérettes de proximité, pratiquant le libre-service », et misant sur « la valorisation des produits locaux ». Les produits locaux, un argument de vente brandi par la plupart des distributeurs qui veulent attirer une clientèle de plus en plus sensible à cette problématique mais aussi « parce que les entrepreneurs font beaucoup d’efforts sur la qualité et l’emballage, ce qui leur permet maintenant de rivaliser avec les produits importés ».

Fêtes & marketing

Pour se rapprocher de la clientèle et faire face à la concurrence qui s’élargit, les « leaders » innovent. Tout est fait pour attirer le client et surtout le fidéliser. L’un des outils les plus utilisés est la présence sur Internet et les réseaux sociaux. Désormais, les clients sont avertis des offres promotionnelles ou des nouveaux arrivages par le biais de « newsletter » ou de messages sur Facebook et Twitter. Ainsi, Tonino Market, enseigne de Korofina en commune 1 du District annonce des réductions sur les achats à partir de 5 000 francs CFA sur sa page Facebook tandis que La Shopreate invite la clientèle, à travers un mail, à venir découvrir les nouveaux arrivages et bénéficier de la promotion « Festivités ». Pour Mamadou Diakité, qui travaille dans l’administration de cette entreprise familiale qui dispose de deux surfaces à Bamako, il faut redoubler d’efforts au moment des fêtes. « Contrairement à ce que les gens croient, la période de la fin d’année n’est pas très propice pour faire du chiffre. Nos clients sont pour la plupart des expatriés. Ceux-ci rentrent dans leurs pays pour les fêtes, ce qui réduit vraiment les ventes. Nous faisons donc tout pour attirer ceux qui restent et les Maliens qui viennent aussi faire leurs courses de fêtes », explique-t-il. « Nous optimisons les coûts » poursuit-il. « Par exemple, pour le chocolat, nous faisons en même temps la commande du 14 février. Cela nous permet d’offrir plus de produits à nos clients ». Maintenir à flot un supermarché, ce n’est pas tous les jours une sinécure.

« Le premier défi, en tant que cliente, pour moi, c’est la qualité des produits. C’est pourquoi je regarde bien ce que je prends, les dates de péremption, la fraîcheur du produit, etc. », assure Maïmouna. Il est vrai que, régulièrement, des rumeurs courent sur des produits de « piètre qualité », ajoute-t-elle, diplomate. « Il n’y a pas de contrôle strict de ce qui est vendu dans ces boutiques. On retrouve des étiquettes visiblement trafiquées ou alors ce sont les normes d’hygiène qui laissent à désirer » se plaint une expatriée sur un site dédié. Une question que les autorités semblent encore négliger puisqu’effectivement, contrairement aux pratiques dans les autres pays, il n’existe pas de contrôle approfondi mené par l’inspection sanitaire et les descentes sur le terrain sont plutôt « superficielles, juste pour le principe », nous confie un agent. L’autre défi étant le transport et la logistique. L’approvisionnement des magasins et surtout le respect de la chaîne de froid sont une « préoccupation de tous les instants, sans compter les problèmes sur la route, etc. », explique un gérant. La diversification de l’offre a poussé les acteurs à élargir la gamme de produits proposés aux fruits et légumes, mais aussi aux fruits de mer et la boucherie. Autant de denrées sensibles qu’il faut commander, acheminer puis conditionner et vendre dans les meilleures conditions.

Spécialistes

Si dans la plupart des enseignes, on retrouve un peu de tout, alimentation-hygiène-vaisselle-mobilier-etc, de plus en plus de magasins spécialisés s’ouvrent dans la capitale. Le traditionnel ORCA, pour la maison et la déco, se voit désormais concurrencer par des enseignes qui grossissent. C’est le cas de Batimat, spécialisé dans les matériaux de construction et la décoration, qui a ouvert un show-room gigantesque, presqu’en face, dans la zone ACI 2000. Euro Décor, quant à lui, s’accroche à la locomotive et se veut spécialiste surtout des tissus en tout genre et ceux d’ameublement en particulier. Pour revenir aux vivres, le Carré Fermier s’implante lui aussi sur le marché, avec un système de franchise qui permet de rendre accessibles au public, des produits de boucherie Made in Mali.

Difficile d’avoir une liste exhaustive des enseignes présentes à Bamako. La consommation allant grandissant (plus de 100% de croissance les dix dernières années), on peut parier que de nouveaux venus vont bientôt venir chercher leur part du gâteau. On annonce pour 2018 l’arrivée d’un géant français, mais aussi l’évolution d’un chantier de centre commercial, lancé il y a deux ans.