Fonction publique : départ des admis pour la formation militaire

Ce mardi 02 août 2022, le ministre de la jeunesse et des sports ainsi que la ministre du travail et de la fonction publique ont présidé la cérémonie de départ de la 3e cohorte du service national des jeunes pour le service militaire obligatoire des nouvelles recrues de la fonction publique d’Etat. 

Ils étaient au départ 63 677 candidats à participer au concours direct de recrutement de la fonction publique d’État session 2022. 807 personnes ont été retenues et ce sont ceux qui ont pris ce mardi 02 août 2022 la route de Ségou pour la formation militaire obligatoire des fonctionnaires d’État instauré le 30 mai 2022 par le président de la transition Assimi GOITA. Le service national des jeunes a 3 fonctions notamment la formation physique, militaire ou commune de base des jeunes, la formation morale mais aussi et surtout la formation professionnelle des jeunes. Toutefois, les fonctionnaires de l’État ne sont pas concernés par la formation professionnelle du SNJ.  Le Ministre de la jeunesse et des sports chargés de l’instruction civique et de la construction citoyenne a quant à lui d’un ton ferme chargé les responsables du Service Nationale des Jeunes à la rigueur dans la formation des nouvelles recrues de la fonction publique. Il a notamment demandé aux responsables du SNJ de « casser les durs et de redresser les tordus ».

 

 

 

 

 

 

Colonel Kèba Sangaré : « Le Service national des jeunes nouvelle formule concerne tout le monde »

Le Service national des jeunes (SNJ) a repris en début d’année, après 27 ans d’arrêt. Après avoir formé 6 325 jeunes en 6 contingents, il revient avec une nouvelle formule. Alors que son premier contingent est en passe d’être recruté, le Colonel Kèba Sangaré, son Directeur Général revient pour Journal Du Mali sur les missions de ce service.

Quel regard portez-vous sur cette reprise du SNJ ?

Un regard d’espoir. La réouverture du Service national des jeunes est une lueur d’espoir pour la jeunesse malienne, qui constitue 60% de la population.

Qu’est-ce qui a changé ?

Les missions n’ont pratiquement pas changé, c’est seulement le statut. Auparavant, les anciens du SNJ n’étaient pas considérés comme des réservistes. Avec la nouvelle formule, tous les éléments qui vont faire le SNJ le seront. Ensuite, il n’y avait pas de volet formation professionnelle, qui existe cette fois-ci. Enfin, l’ancien SNJ ne recrutait que les jeunes diplômés et les jeunes fonctionnaires. Avec la réorganisation, nous prenons aussi bien les jeunes fonctionnaires que les jeunes non fonctionnaires, les jeunes des collectivités territoriales et les jeunes ruraux. Donc le SNJ nouvelle version concerne tout le monde.

Que veut dire être réserviste ?

Un réserviste, c’est un jeune qui après sa formation militaire décide de ne pas continuer dans l’armée. Mais, à chaque fois que l’État aura besoin de lui, il viendra faire des travaux d’intérêt public. Il pourra même parfois être mobilisé pour les besoins de la défense nationale.

Quels sont les principaux objectifs du SNJ ?

Les principaux objectifs du Service national des jeunes sont les formations physique, civique et professionnelle des jeunes, en vue de leur participation effective et efficiente au développement socio-économique et culturel du pays et de leur mobilisation éventuelle pour les besoins de la défense nationale.

Comment se déroule la formation et quels sont les critères de recrutement ?

Il suffit d’être un jeune malien, sans distinction de sexe, d’ethnie ni de localité d’origine âgé de 18 à 35 ans, avec une bonne moralité. Pour adhérer au SNJ, nous demandons ce certificat, qui est délivré par la Brigade des mœurs. Pour la formation, nous en avons trois volets. D’abord la formation physique, ou militaire ou encore la Formation commune de base (FCB), qui  dure six mois. Ensuite, la formation civique, qui se fait de façon transversale pendant tout le déroulement du cursus. Après les six mois de formation militaire physique, nous entamons dix mois de formation professionnelle pour les jeunes en quête d’emploi. Ils sont donc formés dans des filières porteuses. Pendant ce temps, les jeunes diplômés et qui ceux ont réussi au concours de la fonction publique ou au concours d’État des collectivités territoriales vont dans certains services pendant 10 mois avant de prendre fonction. Ensuite ils reviennent tous pour faire deux mois de reprise en main. En tout, cela dure 18 mois.

Qu’en est-il de l’insertion professionnelle des bénéficiaires, une fois la formation terminée ?

Une fois les 18 mois finis, le premier avantage est que tous les jeunes sont considérés comme des réservistes auprès des forces armées et de sécurité. Le deuxième avantage, pour les jeunes diplômés sans emploi et les jeunes ruraux, c’est qu’ils ont été déjà formés sur des filières porteuses  Le Service National des jeunes leur donne un kit d’insertion qui leur permettra d’évoluer favorablement dans leur environnement et de faire face aux difficultés de la vie. Mais, au-delà de cela, ils seront toujours en lien avec notre système de veille, à chaque fois qu’il y aura des mobilisations ou des concours par ci et par là. Tout jeune qui aura fait le Service National des Jeunes bénéficiera d’une bonification en cas d’égalité pour tout concours au niveau de la fonction publique au Mali.

Où en êtes-vous avec le premier contingent de la nouvelle formule du SNJ ?

A la date d’aujourd’hui, nous attendons les résultats de la visite médicale. Cela a été déjà fait pour les jeunes, par des médecins militaires. Dès que nous les aurons, nous entamerons la rentrée de la formation commune de base, dans un délai très proche. Le centre qui doit accueillir les jeunes est déjà prêt, les tenues déjà disponibles et tout ce qu’il faut pour démarrer cette formation est déjà mis en place.

Retour du Service National des Jeunes: La nouvelle Direction inaugurée

Renouer avec le Service National des  Jeunes né il ya plus de deux décennies mais interrompu entre temps, tel est le noble défi  relevé  par le ministère de la Jeunesse et de la Construction Citoyenne en ce début d’année. La cérémonie d’inauguration du nouveau joyau qui sera le lieu où on « façonne une nouvelle génération d’hommes et de femmes au service de la nation » s’est déroulée ce lundi 12 février 2018 dans l’ACI 2000, en présence du ministre Amadou Koïta et de plusieurs autres personnalités de l’Etat malien.

L’ambiance a été cordiale, le rendez-vous  a tenu ses promesses. C’est sous le regard d’une assistance  attentionnée que les  personnalités présentes se sont succédé au créneau pour passer leur message dans des discours préparés pour l’occasion.

Le maire de la commune IV du district de Bamako, prenant la parole au nom du conseil municipal et de la population de sa commune, a dans un premier temps exprimé son bonheur avant de souhaiter la bienvenue à ses hôtes. « Cette nouvelle infrastructure vient allonger la liste des bâtiments administratifs qu’abrite ma commune et offrira du coup un cadre de travail adapté pour le personnel de ladite Direction » a-t-il indiqué. Il n’a pas manqué de signifier sa profonde reconnaissance au Chef de l’Etat Ibrahim Boubacar Keita pour sa contribution à l’aboutissement de ce projet.

S’en ai suivi l’adresse de Kéba Sangaré, directeur du Service National des Jeunes qui a fait un bref aperçu historique sur  le projet qu’il dirige. Le SNJ créé le 15 aout 1983 s’est malheureusement arrêté dès son 6eme contingent en avril 1991, après avoir formé 6325 jeunes. « Le Service National des Jeunes, nouvelle formule, fut créé le 7 juillet 2016 avec pour mission essentielle de contribuer à parfaire l’éducation, la formation physique, civique et professionnelle des jeunes en vue de leur participation effective et entière au développement économique, social et culturel du pays et leur mobilisation pour les besoins de la défense nationale » explique t-il. Tout jeune malien ayant entre 18 et 35 ans peut y adhérer. La formation dure 18 mois dont 6 de formation militaire, 10 de formation professionnelle et 2 de reprise en mains.

Le ministre de la Jeunesse et de la Construction Citoyenne, Amadou Koïta, a pour sa part rappelé les dispositions administratifs et décrets récemment pris dans le rétablissement du service tout en saluant « le train de l’espoir dans sa marche assurée et inéluctable qui stationne au quai de l’espérance ». « Le Mali est une vieille nation. Ce bâtiment vient comme pour dire il est temps que les jeunes se ressaisissent » a-t-il indiqué avant d’ajouter «  Le Service National des Jeunes est un incubateur, un creusé d’énergie inépuisable au service du Mali ».

Le nouveau siège de la Direction du Service National des Jeunes comporte 3 bâtiments, 15 bureaux équipés et 8 toilettes. Un véhicule de fonction et des matériels de bureaux ont été offerts  hier à l’inauguration par le Ministère de la Jeunesse et de la Construction Citoyenne.

La cérémonie a pris fin autour d’un cocktail organisé pour l’occasion, après la coupure du ruban symbolique et la visite guidée des locaux du ministre Amadou Koïta accompagné de Kéba Sangaré et de toute l’assistance présente.

Le Service National des Jeunes aura pour tâche de former des jeunes conscients pour un avenir radieux du Mali. Face à l’incivisme grandissant et la dépravation des mœurs, le retour de cette « école » est « une opportunité à saisir pour façonner des nouveaux types de jeunes maliens, patriotes, volontaires, engagés et imbus de valeurs sociales irréprochables pour le développement de la nation. »

 

 

Service national des jeunes, nouvelle génération

Tombé dans les oubliettes à l’avènement de la démocratie, le Service national des jeunes reprend vie. Quel contenu pour cette initiative qui avait à l’origine pour objectif de cultiver le patriotisme chez les jeunes ?

Le 28 juin dernier, les Maliens ont à nouveau entendu parlé, après une session à l’Assemblée nationale, du Service national des jeunes (SNJ). Créé par la loi n°83-27/AN-RM du 15 août 1983, le SNJ avait pour mission de parfaire l’éducation, la formation civique et professionnelle des jeunes en vue de leur participation effective et entière au développement économique, social et culturel du pays, et leur mobilisation pour les besoins de la défense nationale. « Personnel et obligatoire pour tous les citoyens de nationalité malienne âgés de 18 à 21 ans, les appelés étaient astreints aux activités de formation civique, professionnelle et militaire pour une durée de 24 mois », explique Ousmane Abou Diallo dit Boubou, 1er contingent 1985, chargé des affaires sociales de l’Amicale des Anciens du SNJ (AMA-SNJ).

Le ministère de la Jeunesse et de la Construction citoyenne entend le ramener au goût du jour afin de doter les jeunes Maliens des capacités civiques, morales et militaires pour faire face aux défis que connait le pays. C’est à l’unanimité des députés présents, par 104 voix pour, qu’a été validé le rétablissement, après un vibrant plaidoyer de Mahamane Baby, en sa qualité de ministre porteur d’un dossier aujourd’hui sous la tutelle d’Amadou Koïta. Chaque année ce sont au moins 2 000 jeunes de 18 à 35 ans qui seront admis pour une durée de 18 mois, 6 mois pour la formation commune de base (FCB), 10 mois de formation professionnelle et 2 mois de reprise en main dans les casernes, les centres d’instruction, les camps de jeunes, etc. Selon un document du ministère de tutelle, « les jeunes recrutés fonctionnaires de l’État et des collectivités territoriales, ainsi que d’autres statuts, bénéficieront au cours de la formation de la totalité de leur salaire. Pour ce qui est des diplômés sans emplois et des non-diplômés urbains et ruraux, ceux-ci bénéficieront du SMIG octroyé par l’État ». Ceux qui n’auront pas la chance d’être recrutés dans la fonction publique vont demeurer « des réservistes » et seront matériellement accompagnés pour pouvoir s’installer à leur compte. « Le rétablissement du SNJ est un moyen de lutter contre le manque de repères, l’incivisme généralisé, la faiblesse de la fibre patriotique et l’investissement humain », a souligné Moussa Diarra, président de la Commission jeunesse de l’Assemblée nationale.