Libéria: Dans l’attente des résultats

Tous les yeux sont tournés vers le Libéria où ont eu lieu ce mardi 10 octobre les élections présidentielles et législatives. Le Libéria organise, en effet, son premier processus électoral sans l’aide de l’ONU depuis que l’organisation a été créée. Ce pays ouest africain fondé en 1822 par d’anciens esclaves et des « free-born » états-uniens se relève dignement d’une guerre civile, dont les images et conséquences restent encore à l’esprit des plus de 25 ans.  

Dans une allocution à la Nation, la veille du scrutin, la Présidente sortante et lauréate du prix Nobel de la paix en 2011 a rappelé la fierté et la dignité que gagnera le peuple libérien si le processus électoral se déroule sans violence. Rappelons qu’effectivement, c’est « la première fois depuis trois générations, que la fonction suprême du pays sera transféré de manière démocratique et paisiblement d’un Président élu à un autre »  a t-elle souligné.

Ce transfert démocratique du pouvoir après les deux mandats de Madame Sirleaf, qui avait pourtant bien débuté avec un taux de croissance du Libéria à hauteur de 15,7% en 2007, a été profondément endommagé entre 2014 et 2017 par la crise EBOLA et la chute des matières premières. Ainsi, le nouveau Président élu devra relever plusieurs défis sur le plan socio-économique.

D’ailleurs, parmi les 20 candidats, les quatre qui se dégagent du lot prônent des stratégies de développement sur les infrastructures pour Joseph Boakai, ancien vice-président, sur l’agriculture pour l’homme d’affaires Benoni Urey et sur l’éducation et la formation professionnelle autant pour l’ex-footballeur et sénateur Georges Weah que pour l’homme d’affaires Alexander Cummings.

Les élections de ce mardi se sont bien déroulées malgré quelques désagréments pour certains électeurs qui ne trouvaient pas soit leurs noms sur les différentes listes soit leurs bureaux de vote. Si certains reprochent à la commission électorale de ne pas avoir expliqué de manière pédagogue le processus de vote aux citoyens, cette dernière considère que ces différents « désagréments » n’entachent en rien la légitimité de ces élections.