Destructions à Tombouctou : « Les musulmans sont choqués »

Du samedi 30 juin au lundi 2 juillet, les islamistes d’Ançar Dine et d’AQMI ont détruit sept des seize mausolées que compte Tombouctou et ont cassé la porte d’entrée de la mosquée Sidi Yeyia. Un tollé général a suivi ces actes, condamnés tant à  l’intérieur qu’à  l’extérieur du pays. Au-delà  de la richesse culturelle des sites détruits, ce sont bien des monuments religieux o๠des milliers de fidèles musulmans se rendaient chaque année pour se recueillir et prier. Alors, à  Bamako comme ailleurs, on en comprenait pas le silence des autorités religieuses face à  ces destructions. Approbation ? Refus de prendre position ? Si oui pourquoi ? Ces incompréhensions peuvent désormais être dissipées. Le Haut Conseil Islamique s’est réuni le lundi dernier, au moment même o๠les occupants de Tombouctou brisaient la porte de la mosquée. Et voici son point de vue, présenté au Premier Ministre hier mardi lors d’une audience à  la Primature. Selon El Hadj Mahmoud Dicko, président du HCI tous les musulmans ont le C’œur meurtri suite aux événements survenus à  Tombouctou. Ce qui est en train de se dérouler présentement à  Tombouctou les a énormément « choqués ». « La religion musulmane n’a jusqu’ici jamais accepté de tels comportements et la société a une éthique et la religion musulmane ont pour référence Tombouctou » affirme-t-il. Indignation et implication l’objectif de la rencontre avec le chef du gouvernement était d’abord de dire la « profonde indignation devant des agissements qui ne font pas honneur à  la religion musulmane ». Il est difficile pour des musulmans de comprendre qu’on puisse se réclamer de l’islam et poser de tels actes. Le HCI a donc décidé de mettre en place un groupe de hauts dignitaires musulmans qui auront pour mission d’expliquer le droit musulman à  l’opinion. Ceci dans le but de dissiper les malentendus existants sur divers sujets par des arguments convaincants. Au cours de cette même rencontre à  laquelle ont pris part plusieurs personnalités du monde islamique malien dont Ousmane Chérif Haà¯dara , il a été proposé Premier ministre une implication du HCI dans la recherche de solution à  la crise du nord. l’objectif serait de permettre aux autorités maliennes de rencontrer le chef rebelle, Iyad Ag Ghaly, de discuter avec lui et de « trouver ensemble un accord pour faire cesser la souffrance de nos compatriotes dans le nord du Mali ». « Nous pensons qu’il y a aujourd’hui des aspects de cette crise qui sont religieux, nous sommes en train de faire en sortes que tous les érudits du Mali se réunissent pour qu’ensemble nous étudions ce problème », selon le président du Haut conseil islamique, l’Imam Mahmoud Dicko.

Tombouctou dans le noir : la menace s’éloigne

Depuis le samedi 22 juin, la ville de Tombouctou est privée d’électricité. L’unique centrale thermique de la ville, qui alimente aussi les alentours, est régulièrement stoppée puisque qu’il n’y a pas assez de gasoil pour l’alimenter. La distribution d’eau potable, qui est dépendante de l’électricité de cette centrale, est aussi compromise. Déjà , à  l’hôpital de la ville, la prise en charge des soins était devenue difficile. Plus de chaà®ne de froid pour les vaccins et pas d’opérations chirurgicales possibles dans un bloc sans électricité. Une bouffée d’oxygène pour les habitants Le Ministère de l’Action humanitaire, de la solidarité et des personnes âgées, à  travers son Secrétaire Général, Amadou Rouamba, a remis un chèque de 20 millions de francs CFA à  la Croix Rouge. Cette somme permettra d’acheter du carburant pour alimenter la centrale thermique de la ville et ainsi fournir de l’électricité aux habitants menacés d’une rupture imminente. Le chèque a été remis à  Maurice Grundbacher, Chef de mission du Comité international de la Croix Rouge, qui l’a donné à  Tamba Doucouré, PDG de la Galerie Doucouré et Fils. C’’était ce lundi 2 juillet au département ministériel en présence du Chef de cabinet, Cheick Oumar Tall, des membres du cabinet et du Secrétariat général, et du Directeur financier et du matériel. Ce geste de solidarité va un tant soi peu soulager la population de Tombouctou qui vit des heures difficiles depuis maintenant tris mois, depuis la prise de la ville par les rebelles armés. Tamba Doucouré est un Opérateur économique installé à  Tombouctou qui a pu faire évacuer plus de 13.000 personnes lors de la prise de la cité des 333 Saints, en mettant à  disposition dix camions de transport sous forme de navettes entre Tombouctou-Douentza et Tombouctou-Mopti. Et tout cela, gratuitement. Il fait l’unanimité au sein de toutes les parties prenantes de Tombouctou, et C’’est pourquoi la Croix Rouge l’a choisi pour les besoins d’assistance aux populations.

Tombouctou : la destruction des mausolées est un « crime de guerre »

Depuis maintenant trois jours, les islamistes qui contrôlent la ville de Tombouctou ont entrepris de détruire les mausolées et autres sites religieux qu’ils considèrent « haram » (contre l’islam,ndlr). Le bilan est déjà  lourd. Sur les seize mausolées, sept ont déjà  été cassés et ce lundi matin, C’’est à  une mosquée qu’ils s’attaquent. « Les islamistes viennent de détruire l’entrée de la mosquée Sidi Yeyia de Tombouctou », située dans le sud de la ville, « ils ont arraché la porte sacrée qu’on ouvrait jamais », a affirmé un témoin cité par l’AFP. Cette information a été confirmée par d’autres habitants de Tombouctou. Incompréhension et colère Parmi les habitants de Tombouctou, on ne comprend pas très bien ce qui se passe. Comment peuvent-ils se réclamer de l’islam et profaner, détruire des lieux saints de cette religion ? Comment peut-on laisser faire une chose pareille ? Les interrogations sont nombreuses au sein d’une population impuissante face à  ces destructions d’un patrimoine jalousement préservé au fil des siècles. l’un des témoins interrogé par l’AFP s’indigne de ce qui se passe encore ce lundi 02 juillet. L’homme, ancien guide touristique de la ville a déclaré: « Ils sont venus avec des pioches, ils ont commencé par crier +Allah+ et ils ont cassé la porte. C’est très grave. Parmi les civils qui regardaient ça, certains ont pleuré ». Les islamistes du groupe Ançar Dine qui contrôlent la ville depuis trois mois et y ont imposé la charia. Ils ont affirmé le samedi 30 juin que ces destructions étaient des représailles contre l’UNESCO qui a placé le 28 juin la ville sur la liste du patrimoine mondial menacé. En ce qui concerne la mosquée Sidi Yeyia, ils ont avancé comme argument à  un imam que « certains disaient que le jour o๠on ouvrirait cette porte, ce serait la fin du monde et ils ont voulu montrer que ce n’est pas la fin du monde ». La porte située côté sud de la mosquée de Sidi Yeyia est fermée depuis des décennies, car selon des croyances locales, son ouverture éventuelle porterait malheur. Cette porte conduit vers un tombeau de saints et si les islamistes l’avaient sû, « ils auraient tout cassé », affirme un autre habitant. Des poursuites pour crime de guerre La procureure de la Cour Pénale Internationale a menacé les responsables des destructions de poursuites. « Mon message à  ceux qui sont impliqués dans cet acte criminel est clair: arrêtez la destruction de biens religieux maintenant. C’est un crime de guerre pour lequel mes services sont pleinement autorisés à  enquêter », a déclaré dimanche Mme Bensouda à  Dakar. Elle a précisé que l’article 8 du statut de Rome portant création de la CPI stipulait que « les attaques délibérées contre des bâtiments civils non protégés qui ne sont pas des objectifs militaires constituent un crime de guerre. Cela inclut les attaques contre les monuments historiques, tout comme la destruction de bâtiments dédiés à  la religion ». Présente à  Saint-Pétersbourg pour une réunion de l’UNESCO, la ministre malienne des arts, du tourisme et de la culture, Diallo Fadima, a transmis un appel du Mali aux Nations Unies. Les autorités demandent à  l’ONU de « des mesures concrètes pour mettre fin à  ces crimes contre l’héritage culturel de la population ».

Mali : une nouvelle donne régionale après l’échec de la rébellion touarègue du MNLA

Né fin 2011, le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) était pourtant considéré comme le grand bénéficiaire du coup d’Etat militaire du 22 mars contre le régime d’Amadou Toumani Touré. Il se présentait lui-même comme un « rempart » contre Al-Qaà¯da au Maghreb (Aqmi), cherchant à  s’attirer les sympathies d’un Occident inquiet face à  la menace terroriste. Comment ce mouvement d’enfants du pays, héritiers d’une longue tradition de luttes indépendantistes, a-t-il pu être chassé de ses terres en quelques mois, jusqu’à  la déroute cinglante de jeudi avec la chute de son quartier général de Gao Le chercheur Pierre Boilley, directeur du Centre d’études des mondes africains (Cémaf) à  Paris, avance plusieurs explications, dont « l’existence de courants antagonistes au sein du MNLA » et l’incapacité des touareg à  fédérer « l’ensemble des populations du nord, notamment les arabes et les songha௠». « La crise en Libye, qui a fourni hommes et armes aux factions armées du Nord-Mali (MNLA comme islamistes), a précipité le déclenchement de la rébellion sans que le projet du MNLA pour un Etat indépendant au Nord soit très abouti », ajoute-t-il. Pour l’islamologue Mathieu Guidère, les combattants du MNLA « se sont démobilisés après la prise des grandes villes » alors que les islamistes locaux d’Ansar Dine, commandés par le charismatique leader touareg Iyad Ag Ghaly, « ont labouré le terrain, restauré l’ordre dans les villes, rassuré les commerçants ». Et Ansar Dine, relèvent les chercheurs, a continué « à  revevoir un soutien logistique et financier », notamment de personnalités en Arabie Saoudite et en Algérie, alors que le MNLA s’isolait par sa déclaration unilatérale d’indépendance de l’Azawad. « Les islamistes du Nord-Mali ont reconnu Iyad Ag Ghaly comme le maà®tre du territoire » La situation est aujourd’hui « plus claire au nord qu’au sud du Mali. Le Nord est clairement contrôlé par des islamistes, avec un groupe dominant qui est Ansar Dine », affirme Mathieu Guidère. « Avec Aqmi et Mujao (Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest, groupe dissident d’Aqmi), ils se sont mis d’accord il y a deux mois sur une plateforme commune, pour l’instauration d’un Etat islamique au Nord-Mali », dit-il. L’islamologue explique que les liens hierarchiques entre eux sont très codifiés: « les islamistes du Nord-Mali ont reconnu Iyad Ag Ghaly comme le maà®tre du territoire. Ce qui signifie que les responsables d’Aqmi comme Mokhtar Belmokhtar ou Abou Zeid ont fait allégeance à  Ghaly ». Pour le spécialiste des mouvements islamistes Dominique Thomas, de l’Ecole pratique des hautes études en sciences sociales (EHESS), « Aqmi a effectivement trouvé un sanctuaire dans la zone controlée par Ansar Dine ». Mais il souligne que les membres d’Aqmi « sont eux-mêmes implantés depuis des années, ont noué des liens avec les habitants à  travers leurs trafics et des mariages ». Nouvelle donne Face à  cette « nouvelle donne », la communauté internationale est hésitante. Réunis vendredi à  Yamoussoukro, les dirigeants d’Afrique de l’Ouest ont à  nouveau exhorté le conseil de sécurité de l’ONU à  autoriser l’envoi d’une force au Mali. Mais ils ont aussi réitéré leur préférence pour la négociation. Les Etats-Unis, qui emboitent généralement le pas à  la France sur ce dossier, ont aussitôt mis en garde contre une « entreprise très lourde ». A Paris, on attend des Etats africains qu’ils définissent clairement le cadre et les objectifs d’une telle intervention. Les experts relèvent aussi les divisions régionales, l’Algérie étant tradionnellement très hostile à  toute intervention, contrairement au Nigeria ou à  la Côte d’Ivoire, et jugent qu’une intervention militaire est très risquée. Elle serait vécue au Nord « comme une occupation par des troupes étrangères » et au Sud comme « une sorte de mise sous tutelle », relève Mathieu Guidère. « Si Ansar Dine est vaincu, les islamistes vont rejoindre Aqmi. Cela ne fera que gonfler les rangs d’Aqmi de façon terrifiante », estime-t-il. Reste aussi « une inconnue », pour Pierre Boilley: « la capacité ou pas du MNLA de préparer une contre-offensive ».

A Tombouctou, les islamistes détruisent les mausolées musulmans

Des islamistes d’Ansar Dine, un des groupes armés contrôlant le nord du Mali, ont démoli samedi 30 juin plusieurs mausolées de saints musulmans à  Tombouctou, en représailles à  la récente décision de l’Unesco de classer cette ville mythique patrimoine mondial en péril. L’objectif affiché par Sanda Ould Boumama, porte-parole d’Ansar Dine à  Tombouctou, est de détruire tous les mausolées de la ville, « sans exception ». Samedi, au moins trois mausolées avaient d’ores et déjà  été détruits à  coups de pioches, de houes et de burins, aux cris de « Allah akbar ! » (« Dieu est grand! »), ont rapporté des témoins. Le premier sanctuaire visé a été celui de Sidi Mahmoud, dans le nord de la ville, qui avait déjà  été profané début mai par des membres d’Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi), un allié d’Ansar Dine, ont raconté des habitants joints depuis la capitale, certains sous le choc. « Aujourd’hui, au moment o๠je vous parle, les islamistes d’Ansar Dine ont fini de détruire le mausolée du saint Sidi Mahmoud. Ils ont cassé (et) fait tomber le mur » de clôture du site, « c’est très grave », a déclaré en pleurant un des témoins. Les islamistes se ont ensuite attaqué tour-à -tour aux mausolées de Sidi Moctar, dans l’est de la ville, puis celui d’Alpha Moya, qui ont tous deux été détruits. « NOUS, NOUS SOMMES MUSULMANS. L’UNESCO, C’EST QUOI ? » Ce projet de destruction totale des mausolées est une réponse à  la décision de l’Unesco, annoncée jeudi, de placer Tombouctou, depuis 1988 au patrimoine mondial de l’humanité, sur la liste du patrimoine en péril, d’après le porte-parole d’Ansar Dine. « Dieu, il est unique. Tout ça, c’est ‘haram’ (interdit en islam). Nous, nous sommes musulmans. L’Unesco, c’est quoi ? », a-t-il dit, ajoutant que Ansar Dine réagissait « au nom de Dieu ». Selon le site Internet de l’Unesco, Tombouctou compte « 16 cimetières et mausolées qui étaient des composantes essentielles du système religieux dans la mesure oà¹, selon la croyance populaire, ils étaient le rempart qui protégeait la ville de tous les dangers ». Fondée entre le XIe et le XIIe siècles par des tribus touareg, et surnommée notamment « la cité des 333 saints », elle a été un grand centre intellectuel de l’islam et une ancienne cité marchande prospère des caravanes. Tombouctou est également célèbre pour ses dizaines de milliers de manuscrits, dont certains remontent au XIIe siècle, et d’autres de l’ère pré-islamique. Ils sont pour la plupart détenus comme des trésors par les grandes familles de la ville. Environ de 30 000 de ces manuscrits qui étaient conservés dans un institut gouvernemental ont été déplacés et « sécurisés » ailleurs, après le saccage de lieux par des islamistes en avril, d’après des bibliothécaires. En annonçant jeudi sa décision de placer la cité sur la liste du patrimoine mondial en péril, de même qu’un site historique de Gao (nord-est), l’Unesco avait alerté la communauté internationale sur les dangers qui pèsent sur la cité. « Nous venons juste d’apprendre la nouvelle tragique des dégâts sans raison causés au mausolée de Sidi Mahmoud, dans le nord du Mali », a déclaré Alissandra Cummins, présidente de l’Unesco, dans un communiqué, appelant toutes les parties impliquées dans le conflit à  Tombouctou à  « exercer leurs responsabilités ». En plus de Tombouctou (nord-ouest), Gao et Kidal (nord-est), les trois régions formant le Nord, sont sous le contrôle des islamistes divers groupes armés qui ont profité de la confusion créée à  Bamako par un d’Etat militaire le 22 mars. La démolition des mausolées de Tombouctou par les islamistes rappelle le sort d’autres ouvrages du patrimoine mondial, dont les Bouddhas de Bamyan, dans le centre de l’Afghanistan, détruits en mars 2001 par les talibans et leurs alliés d’Al-Qaà¯da. En Afrique de l’Est, les islamistes somaliens shebab ont détruit de nombreux mausolées de mystiques soufis dont la mémoire était vénérée par les populations locales. TERGIVERSATIONS SUR L’ENVOI D’UNE FORCE Rà‰GIONALE L’Afrique de l’Ouest a appelé vendredi le Conseil de sécurité de l’ONU à  « accélérer » en vue de l’adoption d’une résolution autorisant l’envoi d’une force régionale au Mali contre les groupes armés, surtout islamistes, qui contrôlent le Nord. La Cédéao prépare depuis plusieurs semaines l’envoi éventuel d’une force dans le pays, dont l’effectif est actuellement fixé à  quelque 3 300 hommes. Mais elle a besoin, avec l’Union africaine (UA), d’un soutien international à  une telle opération, et d’un appui notamment logistique des Etats-Unis et de la France. Un premier projet a été jugé beaucoup trop imprécis au Conseil de sécurité de l’ONU, et la Cédéao revoit sa copie. Les Etats-Unis ont d’ailleurs adressé vendredi une mise en garde contre une « entreprise très lourde pour la Cédéao », qui devrait être « préparée très soigneusement et disposer de ressources en conséquence ». Les chefs d’Etat de la Cédéao ont réaffirmé leur préférence pour la négociation – confiée au président burkinabè et médiateur Blaise Compaoré – mais réitéré leur choix d’une intervention armée si nécessaire.

Un mariage et 100 coups de fouets à Tombouctou…

Il ne fait plus bon vivre dans la cité des 333 saints ces derniers temps. Depuis que les islamistes et autres mouvances djihadistes, qui prétendent agir au nom de l’Islam, ont fait irruption dans la vie de citoyens épris de liberté, fiers comme le vent sauvage du désert et attachés à  leur honneur le plus pur. Les femmes de Tombouctou sont belles et secrètes comme Balkissa, cette belle nordiste enveloppé dans un dampè noir scintillant, khôl aux yeux… : «Â J’aime la musique, écouter nos chanteurs et voir danser le takamba »,lançait-elle heureuse au festival Au Désert, en Janvier. Balkissa a quitté le pays depuis avec sa famille, pour fuir les persécutions envers les citoyens tamasheqs à  la peau blanche… Mais elle aurait été choquée d’assister à  la punition en publique d’un couple à  qui l’on reproche d’avoir eu un enfant hors mariage… Deux mariages et 100 coups de fouets… Mon ami Oumar, un guide touristique, de passage à  Bamako, me raconte aussi comment deux jeunes gens se sont retrouvés mariés à  Tombouctou pour la modique somme de 2000 francs. «Â Ils se parlaient dans la rue, lorsque la police islamique les a interpellé, raconte t-il. On a demandé au garçon s’il connaissait la fille, il a répondu oui. A la fille, si elle aimait ce garçon. Elle a répondu oui. ». Et voilà  le début d’une nouvelle aventure conjugale sous la férule d’Ansar Eddine. Sont-ils heureux ? Ils s’y font, parait-il… Et voilà  qu’hier, sur la place publique, on a fouetté deux jeunes gens pour avoir conçu un enfant hors-mariage. La scène s’est déroulée mercredi 20 juin au centre-ville, devant de nombreux habitants, stupéfaits d‘assister à  une telle scène. A l’origine de ce châtiment, le groupe islamiste Ansar Dine, dans son application de la charia, a voulu faire de ce couple un exemple pour le habitants de Tombouctou. «Pour nous la charia doit être appliquée, que la population l’accepte ou pas, on va l’appliquer. On ne demande pas l’avis de qui que ce soit. Nous ne sommes vraiment pas démocrates», rappelle Sanda ould Boumama, représentant du mouvement islamiste à  Tombouctou, à  RFI Ainsi va Tombouctou de nos jours…

Mali: un avion de reconnaissance inquiète les islamistes de Tombouctou

à€ Tombouctou, les islamistes qui tiennent la ville ont tiré des coups de feu en l’air jeudi matin. Ils répliquaient contre le survol de la ville par un avion. Selon des responsables d’Aqmi, il s’agit d’avions de reconnaissance occidentaux. l’organisation promet de répliquer en cas d’intervention militaire d’une force internationale. Il était tôt jeudi matin lorsque les habitants de Tombouctou ont entendu des rafales de tirs. Elles étaient dirigées vers le ciel, o๠un avion survolait depuis plusieurs minutes la ville sainte. l’appareil est reparti sans dommages. Dans la matinée, Radio Bouctou, la radio locale de la ville aujourd’hui aux mains des salafistes, a diffusé un message pour rassurer les populations. Ce sont les avions qui étaient visés, leur a-t-elle déclaré. Selon plusieurs habitants de Tombouctou, C’’est la première fois que les islamistes répliquent à  de tels survols. « Depuis un mois, C’’est au moins la troisième ou quatrième fois que des avions passent au petit matin. Mais C’’est la première fois qu’on a les a vus tirer sur des avions », raconte un habitant. Pour les hommes d’Aqmi, il n’y a aucun doute : ces avions sont des appareils de reconnaissance au profit d’une force militaire étrangère. Oumar Ould Hamaha est le second du chef d’Aqmi, Moktar Bel Moktar. C’’est un un homme important dans la nébuleuse al-Qaà¯da au Mali. Pour lui, cette provocation ne restera pas sans réponse. « Nous savons que ce sont des avions espions. Ce sont des avions qui sont en train de photographier. Dites-leur que nous sommes sur le terrain et nous les attendons. On est venu pour défendre l’islam et on va combattre jusqu’au dernier degré », prévient Oumar Ould Hamaha. La menace s’adresse à  la communauté internationale. Elle a déjà  fait part de sa disponibilité à  soutenir ses partenaires africains dans la mise en place d’une éventuelle intervention armée contre les islamistes au Mali.

Crise au nord: L’Unesco vient s’enquérir du sort des manuscrits

Le 20 avril dernier, à  Tombouctou, le monument de l’indépendance Al Farouk était saccagé. Le 4 mai, dans la même ville, le mausolée Sidi Mahmoud Ben Omar Mohamed était profané par des membres de groupes islamistes armés. Dès le lendemain, l’Unesco s’était dit préoccupé par la préservation des mosquées et des mausolées inscrits depuis 1988 au Patrimoine mondial. Ces événements ravivent le souvenir de la destruction des magnifiques Bouddhas de Bâmiyân par les talibans afghans en 2001. Une situation suffisamment inquiétante pour qu’une délégation de l’Unesco menée par la sous-directrice générale Afrique Lalla Aicha Ben Barka se déplace à  Bamako à  l’invitation du ministère de la Culture. Le 20 mai, la rencontre finale a réuni des représentants du ministère, de l’Unesco et de la société civile, invités à  apporter des témoignages et des propositions. Des témoignages inestimables « Les biens culturels sont une partie de notre corps. Quand on les touche, C’’est une atteinte à  l’intégrité de notre corps », a déclaré la ministre de la Culture, Diallo Fadima Touré. Au-delà  des édifices religieux et funéraires, la crainte est grande pour les célèbres manuscrits de la ville aux 333 saints. Plus de 30.000 documents ont été répertoriés mais il en existerait en fait plus de 300.000, jalousement gardés par les descendants des érudits qui les ont écrit ou étudiés, ou encore par ceux qui les ont recopiés. Autant de témoignages inestimables du rôle prépondérant que la cité sainte a joué dans le développement intellectuel, culturel et scientifique et la diffusion des savoirs à  son âge d’or, entre le 12e et le 15e siècle. Evacuer les manuscrits ? Leur destin est désormais entre les mains des groupes islamistes armés, qui contrôlent notamment l’Institut des hautes études et de recherches islamiques Ahmed Baba, o๠une partie d’entre eux est exposée. « Il faut être très prudent et ne pas se précipiter », conseille Abdel Kader Haà¯dara, président de l’association pour la sauvegarde et la valorisation des manuscrits. Selon lui Ansar Dine s’est engagé à  protéger les documents. A patrimoine mondial, responsabilité mondiale. Le représentant du Haut conseil islamique, présent à  la réunion, s’est prononcé en faveur de l’organisation d’un colloque international sur l’islam avec la participation des groupes armés, de l’UNESCO, de l’ISESCO (Organisation islamique pour l’éducation, les sciences et la culture) et de la mosquée Al-Azahr du Caire, autorité intellectuelle de l’islam. « Ce qui se passe au Mali nous interpelle tous », a déclaré Lalla Aà¯cha ben Barka, accompagné par le directeur du Centre du patrimoine mondial, Kishore Rao. Evoquant l’éventualité d’une guerre dans le Nord ce dernier est resté prudent sur la nécessité de procéder à  une évacuation préventive des précieux manuscrits.

« Moi, j’irai le soir… »

En lisant un article hier, je me suis sentie dépourvue. Alors que leurs camarades de Bamako sont à  la maison depuis une semaine, pour avoir manifesté après le décès de deux étudiants abattus par des hommes armés, les élèves des régions du nord Mali ont repris le chemin des classes. Comment cela se fait-il que dans cette situation, on puisse réorganiser les cours et que ce ne soit pas possible à  Bamako? J’ai vite été située. En fait de reprise de cours, C’’est une espèce de mise sous coupe qui est organisée. Les nouveaux maà®tres, de Tombouctou particulièrement, mais qui sévissent aussi à  Gao, ont décidé de mettre l’école malienne à  la sauce charia. Résultat, plus de mixité, et disparitions de certaines matières comme la philosophie des programmes scolaires. Interdiction de réfléchir, faites ce que je dis et non ce que je fais ! Quand à  ce que je fais, C’’est au nom d’Allah, alors !!! Donc, moi, en tant que fille, si J’étais à  Tombouctou, J’irai à  l’école le soir ou le matin. C’’est selon parce que les garçons y vont le matin ou le soir et que je n’ai pas le droit d’être dans le même espace qu’eux, à  plus forte raison acquérir les mêmes connaissances… Voiles toi et tais-toi ! Ceci dit, je ne comprends pas non plus pourquoi les écoles de Bamako restent fermées. Vu son état de déliquescence avancée, le système éducatif malien n’a pas besoin de cette perte de temps alors que les enfants sont déjà  traumatisés par la situation actuelle du pays. Ce qui m’effare, C’’est que depuis tout ce temps, de Bamako, je ne vois rien venir. Les politiciens, les militaires, la société civile, tout le monde discute, se dispute. On finit même par se tirer dessus. Pendant ce temps, on me dit qu’il n’y a pas de quoi venir se battre pour moi. Peut-être que je n’en vaux pas la peine. Je me sens, je suis malienne pourtant, moi aussi. Qui que vous soyez, si vous avez quoique ce soit à  faire pour que le pays avance, pour que nos frères et sœurs sortent de leur misère matérielle et morale, agissez. N’attendez pas qu’il soit trop tard, n’attendez pas le soir…

Profanations à Tombouctou, au nom de quoi ?

Ce vendredi 04 mai, des combattants du groupe islamiste malien Ançar Dine ont attaqué le mausolée de l’un des saints les plus vénérés de Tombouctou, classé au patrimoine mondial de l’Unesco. Ils ont brisé les fenêtres et le portail en bois de la tombe de l’érudit Sidi Mahmoud Ben Amar, avant d’y mettre le feu, selon des témoins. C’’est bien la premières fois qu’un acte de dégradation gratuite d’un lieu considéré comme sanctuaire se produit au Mali. « C’est trop difficile à  supporter » «Ce que vous faites est haram ! » a déclaré l’un des hommes armés aux témoins effarés qui assistaient à  la scène. « Demandez directement à  Dieu plutôt qu’à  un mort », a-t-il ajouté avant que ses camarades et lui ne rentrent dans le mausolée. Ils y ont déchiré et brâlé aux yeux de tous des morceaux d’étoffes blanches qui recouvraient le mausolée du saint, selon notre témoin. Pour les hommes d’Ançar Dine, la vénération du saint musulman est contraire à  l’islam. Ils ont d’ailleurs annoncé qu’ils reviendraient détruire d’autres mausolées. Les villes du nord du Mali, hauts lieux d’érudition et de piété musulmane disposent de nombreux lieux de recueillement comme celui profané le week-end dernier. Le gouvernement malien a publié un communiqué condamnant un «acte innommable perpétré au nom de l’islam, une religion de tolérance et de respect pour la dignité humaine». l’Unesco pour sa part n’a pas réagi mais l’organisation onusienne n’a cessé de demander aux belligérants de la crise malienne de ne pas s’en prendre aux trésors culturels dont recèle le nord du Mali. Les populations, quand à  elles se rongent le frein, impuissantes qu’elles sont devant des hommes armés. Mais selon un élu originaire de Tombouctou, la révolte gronde car «il s’agit d’un événement qui affecte la dignité des gens. Cette tombe est sacrée, c’est trop difficile à  supporter», a déclaré El Hadj Baba Haidara. La profanation d’un tombeau, à  plus forte raison, celle de personnages réligieux considérés comme bénis, est un sacrilège aux yeux de toutes les réligions. L’imaginaire collectif lui attribue comme chatiment la malédiction de l’auteur de l’acte et de sa descendance. Plusieurs rumeurs avaient couru dans Tombouctou évoquant des cas de folie ou de morts inexpliquées suite à  d’autres profanations et autres actes posés depuis le début de l’occupation des villes du nord, à  la fin du mois de mars.

Terreur et désolation au nord du Mali

« Nous manquons de tout ! Pas question de traà®ner dehors, à  partir de 16 heures tout le monde est chez soi. Histoire de ne pas attirer l’attention et éviter de se faire agresser ». C’’est le témoignage d’un habitant de la ville de Gao dont nous préserverons l’anonymat. La prise des villes du nord du Mali la semaine dernière s’est accompagnée de pillages et d’exactions, en particulier à  Gao et Tombouctou. Mais dans les trois localités majeures du nord de notre pays, C’’est surtout la situation humanitaire qui est préoccupante. Amnesty International et plusieurs autres ONG ont tiré la sonnette d’alarme et appellent à  ce qu’un corridor soit rapidement mis en place pour venir en aide aux « sinistrés ». Car C’’est véritablement un « désastre humanitaire majeur » qui menace le Nord-Mali, selon l’organisation de défense des droits de l’homme demande aux forces en présence de permettre aux les agences humanitaires d’avoir immédiatement accès à  cette région pour éviter de nouvelles victimes au sein de la population civile. Aujourd’hui, on ne dispose d’aucun bilan, ni humain, ni matériel des combats et des pillages qui les ont suivis la semaine dernière. Depuis, C’’est au quotidien que les habitants de ces villes se battent contre le manque d’eau, d’électricité, de nourriture, de médicament et de soins de santé, toutes les infrastructures de service ayant été systématiquement pillées. «C’’est le chaos» Enlèvements de jeunes filles par des hommes armés, vol systématique de véhicules, saccages des locaux de l’administration, actes de vandalisme multiples…Voilà  le triste tableau qu’offre la vie dans les villes du Nord du Mali. Plusieurs cas de viols ont également été signalés dans les villes de Tombouctou, Gao et Menaka. Un témoin de Gao a confié à  Amnesty International : « Le 2 avril, trois jeunes filles ont été enlevées par des hommes armés dans le 8e quartier appelé Boulgoundié et ont été emmenées dans des véhicules. Elles ont été ramenées le lendemain. Elles étaient trop traumatisées pour raconter ce qu’elles avaient subi ». Minty Ben Barka témoigne aussi : Il y a des viols sur les femmes, surtout la nuit. Deux jeunes filles ont été enlevés par les rebelles et maintenant dans la ville, il n’y a que des hommes parce que tout le monde cherche à  partir. La violence règne ici à  Tombouctou ». Minty attend le lendemain pour quitter la ville. Les femmes et les enfants sont les plus vulnérables face à  cette situation, car ils ont moins les moyens de se débrouiller alors que les choses deviennent de plus en plus difficiles. « C’’est le chaos», nous raconte un habitant de Gao qui a pu quitter la ville. La population fuit en effet, par tous les moyens, ces différentes localités. Peu de bus assurent le transport interurbain et peu de gens ont les moyens d’en payer les frais. C’’est donc à  moto, à  pied ou à  dos d’âne que des familles entières essaient de sortir de l’enfer qu’elles vivent. Depuis le début des attaques du MNLA et de ses alliés au Nord, plus de 200 000 personnes ont quitté la zone dont quelques 100 000 ont trouvé refuge dans les pays voisins (Mauritanie, Niger, Algérie et Burkina Faso). Ce jeudi 06 avril, le Forum des ONG Internationales au Mali (FONGIM), a publié un communiqué révélant que les acteurs humanitaires et les ONG nationales et internationales ont subi ces derniers jours des agressions et pillages notamment à  Kidal, Gao et Tombouctou, qui les empêche de remplir leurs missions d’assistance aux personnes déplacées et aux populations en situation de vulnérabilité. Le FONGIM appelle toutes les parties prenantes à  «défendre l’intérêt des populations» et à  «garantir la protection de couches les plus vulnérables».

MNLA : Fin de la progression ?

Dans quelques jours, ils vont proclamer l’indépendance de l’Azawad. D’après eux, ils ont libéré le nord au profit des populations touaregs. Après avoir pris Kidal, Gao, Tombouctou, les indépendantistes du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) ont décidé de rendre les armes. Est-ce pour autant la fin de la menace pour ceux qui croyaient que les rebelles allaient continuer leur progression vers Bamako. D’après une source à  Tombouctou, Douentza qui se trouve entre la région de Tombouctou et celle de Mopti,sur une distance d’environ 200km, serait la limite des rebelles, même si des mouvements avaient été signés à  Mopti. Plusieurs ressortissants de la Venise malienne, se sont réfugiés à  Bamako, de peur d’être la cible d’attaques rebelles. A Bamako, la nouvelle est accueillie avec prudence. «Â  C’’est une bonne chose de savoir qu’ils vont s’arrêter là , mais va-t-on les laisser nous prendre la moitié du pays ? », s’inquiète Ali, un commerçant. Alors que le Collectif des ressortissants du Nord a appelé à  la reconquête des régions du nord, lors d’une assemblée tenue à  Bamako le 4 avril, les rebelles n’entendent pas négocier avec la junte du capitaine Sanogo qu’ils jugent illégitime : «Â  Ce n’est pas un capitaine sans expérience, qui va nous faire reculer…», déclarait Mossa Ag Attaher, l’un des porte- parole du MNLA. Au même moment, la junte se débat à  Bamako entre les partis politiques qui réclament son départ et l’embargo de la CEDEAO, qui réclame le retour à  l’ordre constitutionnel sans délai, avec un appel à  une intervention étrangère au Nord… Le Mali abandonné La France par la voie de son ministre des Affaires Etrangères, Alain Juppé se dit préoccupée par la progression de l’islamisme au nord du pays, mais la France n’interviendra pas au Mali militairement. , a déclaré Juppé Rappelons qu’Aqmi détient encore 6 otages français au nord du pays, ce qui compromet une quelconque ingérence française au Mali. Tout au plus peut-on espérer une aide logistique de la France ? Même son de cloche du côté des Nations-Unies qui se contente d’exiger un retour à  l’ordre constitutionnel. Tout comme l’Union Africaine qui a émis des sanctions contre les membres de la junte. l’Union Européenne appelle aussi à  un cessez-le-feu, sans toutefois une suspension de ses aides. Malgré tout, l’appel du capitaine Sanogo à  une intervention militaire étrangère au Mali, sonne vide face à  une communauté internationale unanime à  condamner le régime pris par les armes. Dans ce cafouillis, les rebelles se préparent à  s’autoproclamer «Â état indépendant » au nord du pays. Dans la Venise malienne, des scènes de pillage et même de viol sur des femmes de Gao ont été dénoncés par des ressortissants de la ville. Certains habitants joints par téléphone refusent même de parler, alors que les ONG dénoncent une situation humanitaire critique, qui touche près de 90 000 déplacés. Voici le témoignage poignant d’un salarié d’une Ong qui a requis l’anonymat : «Â A Gao la situation est catastrophique, les rebelles ont pillé tous les services techniques, l’hôpital régional, les banques et même la Croix Rouge et le Programme Alimentaire Mondial (PAM). Il n’y a plus d’eau, d’électricité de médecins dans la ville. Les gens sont terrés chez eux et malgré cela, les rebelles entrent dans la ville pour braquer les familles, et violer les femmes la nuit…Les rebelles volent même les véhicules qu’ils chargent de provision et sont toujours à  l’intérieur de la ville qu’ils ratissent carré par carré ! » Notre interlocuteur ajoute aussi qu’il cherche à  quitter la ville, sa femme et lui. Des cars de la compagnie Binke transport sont chaque jour acheminés à  Gao et se remplissent de voyageurs décidés à  fuir le climat de peur qui règne à  Gao. «Â A Gao, il n’y a plus rien d’intéressant à  Gao, à  par la peur », conclut notre témoin joint par téléphone. MNLA, Ançar Dine, la nouvelle donne Fi de Bamako, le MNLA a un autre concurrent. Le mouvement Ançar Dine du chef islamiste Iyad Ag Ghaly. Ce dernier consolide son emprise sur la ville sainte de Tombouctou et aurait d’ores et déjà  fait appliquer la charia sur place. Du coup, les rebelles se sont repliés dans certaines zones de Tombouctou. Leur nouvel ennemi n’est plus Bamako mais l’ingérence d’Ançar Dine dans leurs affaires. Mais pour cet éditorialiste, les liens sont évidents : « Des complicités locales, des alliances temporaires, chacune cherche à  avoir le contrôle dans les zones du nord. Sans parler de la proximité d’AQMI ». Alors les gesticulations du capitaine Sanogo à  Bamako laissent le mouvement rebelle complètement indifférent. Pour le moment.

Tous à la reconquête du nord !

Ils étaient plusieurs milliers (jeunes, vieux, hommes et femmes) à  répondre à  l’appel du collectif des ressortissants du nord pour exprimer leur soutien aux populations meurtries des régions de Kidal, Gao et Tombouctou, occupées par les rebelles du MNLA. C’’est l’ancien premier ministre Ousmane Issoufi Maà¯ga qui a planté le décor avec un cri du coeur. «La mère patrie est en danger. Quoi de plus digne et plus noble que la défense de sa patrie. Nos parents du septentrion nous regardent parce qu’impuissants et démunis. Ils ont été spoliés, vandalisés, pillés, humiliés et torturés dans leur âme. Une grave crise alimentaire plane et toutes les infrastructures ont été détruites. Nous sommes nés dans cette partie du Mali, nous sommes redevables de cette population. Nous sommes des musulmans et des croyants, Dieu dans sa bonté infinie nous sortira de ce gouffre. Pour ce faire, nous devons plus que jamais nous unir et resserrer les rangs pour faire taire nos divisions. Il ne s’agit point d’une association encore moins d’un parti politique, il s’agit de sauver le Mali. Nous devons parler d’une seule voix et nous devons agir et agir maintenant. Il est urgent et impératif de mettre en place un système d’organisation efficace et bien outillée pour faire face aux problèmes de l’heure. C’’est pourquoi, nous avons convié cette rencontre pour mettre en place des groupes de travail pour la sensibilisation de tous les Maliens et de tous les amis du Mali en Afrique et dans le reste du monde. Les commissions d’experts qui sortiront de l’assemblée travailleront à  préparer une feuille de route et l’agenda de sa mise en œuvre. Nous avions suffisamment parlé dans le passé, nous devons aujourd’hui agir et agir vite ! ». Tous à  la reconquête du nord ! Pour faire face à  l’urgence de la situation, le COREN a proposé 5 actions prioritaires à  mettre en œuvre. Il s’agit de l’organisation dans les jours à  venir d’une grande marche de protestation ; la mise en place d’une chaà®ne de solidarité pour les victimes des agressions ; Un système d’auto-défense pour la libération des territoires occupés ; un système de communication performant pour sensibiliser l’opinion public nationale et internationale et enfin poursuivre ou faire poursuivre les auteurs des atrocités devant les juridictions compétentes nationales et internationales. Ces actions prioritaires seront traduites en acte par les commissions d’experts mise en place à  cet effet. Le président du COREN, Malick Alhousseini Maà¯ga dira qu’à  cet instant précis, « les chapelets macabres de la haine, de la barbarie, de l’inhumain, de la terreur des assassinats programmés et même d’un génocide planifié s’égrènent avec furie contre les populations innocentes civiles ou militaires des villes de Tombouctou, Gao et Kidal. » C’’est pourquoi, il appelle tous les fils et filles du nord, tous les Maliens à  se rendre à  partir de demain dans ces trois régions pour qu’ensemble, D’ores et déjà , des lieux ont été indiqués et des numéros communiqués pour recenser les candidats afin de mieux organiser la résistance et obtenir la libération des villes tombées aux mains des assaillants. Un grand meeting sera organisé très prochainement pour mieux informer et sensibiliser les populations sur l’ensemble des actions à  entreprendre.

Ançar Dine au temps des croisades saintes…

Le fondamentalisme religieux est entrain de gagner du terrain au Mali ». Ces propos d’une grande militante féministe prononcés en Août 2009 au Mali, précisément, au moment o๠le nouveau code de la famille avait été voté puis renvoyé en seconde lecture à  l’Assemblée nationale, trouvent tout leur écho dans la situation que vit Tombouctou, lnouvelle cité de la charia. Les adeptes de l’Islam radical en ont désormais fait leur capitale et ne comptent pas s’arrêter là Â… Trois ans plus tard, Tombouctou la cité culturelle, historique est devenue le fief des islamistes de tout bord. Les 333 saints doivent se retourner dans leur tombe, puisque la charia est de rigueur. Après avoir descendu le drapeau du MNLA, qui a pris Tombouctou le 31 Mars, les hommes d’Iyad Ag Ghaly, le chef du mouvement Ançar Dine ( serviteurs de Dieu ) ont pris le relais et planté leur drapeau à  la place du celui du MNLA : La charia et rien d’autre témoigne Oumar guide touristique, avec un brin d‘humour malgré la situation Sauf que les islamistes, ont déjà  commencé à  faire appliquer la charia dans la cité du désert. Une annonce à  la radio a été faite et toutes les femmes de Tombouctou se sont aussitôt voilées. La chose n’a pas dû être très difficile puisque les citoyennes de Tombouxtou s’habillent en dampè et se recouvrent la tête par habitude. Par ailleurs, l’alcool, et même la musique sont interdites dans la ville Dans la ville, les hommes d’Ançar Dine ont aussi rencontré quelques imams de la ville. Pour les convaincre de leur idéologie. La guerre sainte Pour s’assurer du bien fondé de leur mission, les hommes d’Ançar Dine se sont faits accompagner de leaders d’Al Qaeda au Maghreb Islamique, AQMI, qui fait la loi dans la bande sahélo-saharienne. Face à  ces mouvances, la population de Tombouctou a-t-elle le choix ? De jeunes voleurs ont même été arrêtés, d’autres pour avoir pillé l’EDM de Tombouctou en profitant du pillage orchestré par la prise de la ville. Pour peu, on leur aurait coupé la main… Ançar Dine, qui ne partage pas les revendications indépendantistes du MNLA, tend à  instaurer une loi rigoureuse comme l’exprime Iyad Ag Ghaly los d’un réunion publique de l‘association des jeunes musulmans de Tombouctou : Alors que le MNLA, retranché aux abords de la ville, près de l’aéroport, cherche une nouvelle voie, Ançar Dine ne compte pas s’arrêter là . A Bamako, le mouvement du même nom, dirigé par le prêcheur Ousmane Madani Haidara, affirme n’avori aucun lien avec la branche d’Iyad Ag Ghaly. La crainte demeure pourtant chez la population de voir s’imposer les idées d’Ançar Dine à  Bamako. Si le MNLA a clairement affirmé vouloir le contrôle des régions du Nord, Ançar Dine compte bien répandre son message à  tout le Mali. Le temps des croisades est revenu.

Mossa Ag Attaher : « Ce n’est pas un jeune capitaine sans expérience qui nous fera reculer »

Alors que les putschistes du 22 mars dernier l’accusent d’ «Â incompétence » dans la gestion de la guerre au Nord, le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) lreproche à  l’ancien président d’avoir piétiné le processus de négociation. A la question de savoir l’état des négociations avec les autorités maliennes avant le coup d’Etat militaire, Mossa Ag Attaher est formel : «Â Depuis le 17 janvier, il n’y a aucune négociation. Ni avec l’Etat malien ni avec les puissances étrangères. La France a fait des offres pour une rencontre entre l’Etat malien et nous. Le ministre français des Affaires étrangères, lors de son passage à  Bamako, a proposé un cessez-le-feu avant d’ouvrir des négociations. Mais au moment o๠nous l’envisagions, le Mali a envoyé plus de 200 véhicules pour attaquer nos positions. ATT a saboté la proposition de négociation française. On ne demande pas que la France ou l’Algérie supplie le Mali de nous donner notre indépendance. l’indépendance ne se donne pas, elle se mérite. Par le combat, sur le terrain ». «Â Ce n’est pas un jeune capitaine sans expérience qui nous fera reculer » Cette interview du porte-parole du MNLA intervient au moment o๠au Nord, la rébellion connait une avancée fulgurante. Les trois principales villes (Kidal, Tombouctou et Gao) sont désormais sous contrôle. Lorsqu’on demande à  Ag Attaher si le coup d’Etat du 22 mars change quelque chose, la réponse est sans équivoque. «Â Nous restons très distants et réservés par rapport à  ce coup d’Etat. Nous ne nous sommes pas du tout exprimés sur le sujet avant aujourd’hui. Je préfère parler d’un malaise au sein de l’armée plutôt que d’un manque de moyens militaires », a déclaré le porte-parole de la rébellion. Pour qui, «Â n’importe quel officier ou homme politique qui arrive au pouvoir ne pourra utiliser plus de moyens ». «Â Le Mali a utilisé tous les moyens militaires dignes d’une guerre entre deux pays contre nous, explique Mossa Ag Attaher. Qui cite des avions, des hélicos, des blindés, des chars… mais l’échec a toujours été au rendez-vous. Donc ce n’est ni une question de manque de moyens ni de négligence, mais une question de volontés opposées. Nous restons sereins. Nous savons que le Mali ne pourra pas utiliser plus de moyens contre nous, ce n’est pas un jeune capitaine qui arrive avec aucune expérience de l’Etat qui nous fera reculer ». Pour d’éventuelles négociations ? «Â La situation au Nord est critique », comme le disait le chef de la junte dans son adresse à  la nation le 26 mars derniers. Et pour le capitaine Amadou Haya Sanogo, le Mali reste ouvert au dialogue. Au MNLA l’option n’est pas écartée. Mais selon son porte-parole, l’objectif reste l’auto-détermination de l’Azawad. «Â Nous ne sommes pas dans une logique de chantage avec l’Etat malien. Ce que nous voulons, C’’est de montrer au monde entier, que la volonté de l’Azawad doit être entendue. Nos objectifs restent les mêmes : libérer les trois villes du nord, Kidal, Gao et Tombouctou. Notre combat n’a pas changé depuis le 17 janvier. Et l’on va continuer jusqu’à  la libération totale de la zone. Si la junte au pouvoir aujourd’hui exprime de manière claire sa volonté de privilégier une solution politique, nous sommes disposés à  l’entendre. Si l’Etat malien se reprend et accepte le droit du peuple de l’Azawad à  l’autodétermination alors nous seront prêts à  arrêter les hostilités le jour même », a promis le porte-parole du MNLA. Qui prévient : «Â si le capitaine, qui a pris le pouvoir, cherche des moyens nouveaux pour se battre contre nous, alors nous lui disons que le rendez-vous se fera sur le terrain ».

Crise malienne : La mission sacrée du Capitaine Sanogo…

Il semble évident que le capitaine Sanogo et la CEDEAO ne soit pas sur la même longueur d’onde malgré les tractations diplomatiques qui ont émaillé Bamako ces derniers jours. Ce qui à  long terme, pourrait desservir le peuple malien et profiter davantage aux rebelles du nord. La situation sur le terrain l’a prouvé. Tombouctou est aux mains des rebelles ou plutôt du groupe islamiste Ançar Dine, qui y planté son drapeau. Dans quelques jours, le Mouvement National de libération de l’Azawad, MNLA, entend proclamer son indépendance.. Vous avez dit démocratie mon capitaine ? Autrement préoccupant, le différend de compréhension entre les attentes de la CEDEAO qui exige le retour à  l’ordre constitutionnel immédiat, donc la démission du capitaine Sanogo au profit de Dioncounda Traoré, Président de l’Assemblée Nationale, qui prendrait l’intérim et la mission sacrée que s’est confiée le capitaine à  lui-même. Ses propos à  l’hebdomadaire Jeune Afrique sont clairs : «Â  Selon la Constitution, en l’absence du président élu, C’’est à  Dioncounda Traoré [le président de l’Assemblée nationale, NDLR] de mener à  bien le processus de transition. Mais son mandat expire le 8 juin. Et en toute objectivité, je ne pense pas qu’il puisse organiser les élections dans le délai constitutionnel de 40 jours. Donc si on l’y place aujourd’hui, lui aussi sera illégalement à  la tête de l’à‰tat à  cette date, et on devra repartir à  zéro. D’o๠l’idée de mettre en place dès maintenant une convention nationale, composée de membres de la société civile et de militaires pour mener à  bien le processus qui conduira aux élections ». Dimanche soir, lors de sa déclaration, le capitaine Sanogo avait crée l’espoir chez les uns et ce mardi, alors qu’il procède à  des nominations dans son état major, l’inquiétude face à  l’embargo est monté crescendo chez les Maliens. L’hydre à  trois têtes Le capitaine Sanogo n’a donc pas l’intention de quitter le pouvoir de sitôt, encore moins l’envie de voir Dioncounda Traoré diriger une transition trop rapide. Non le pouvoir arraché ne saurait être rendu trop vite. Le capitaine Sanogo s’est confiée une mission sacrée, celle de restaurer une démocratie qu’il juge pervertie et qu’il ne veut pas remettre aux anciens alliés d’ATT. C’’est donc pour cela que le capitaine Sango a renversé le général, pour régler par ailleurs la crise du Nord o๠de nombreus soldats maliens ont laissé la vie. Mais comment y arrivera-t-il seul et sans une armée décapitée de ses têtes, trahie par ses généraux ? Après la CEDEAO, C’’est au tour du Conseil de Sécurité de statuer sur la situation au Mali. Alors que beaucoup réclament l’urgence d’une offensive au nord pour contrer les rebelles, ces derniers sont signalés aux alentours de Mopti, dont les habitants désertent déjà  les lieux… Quel nouvel espoir faut-il attendre de la junte ? «Â Le capitaine Sanogo donne le tournis à  la classe politique malienne’, commente un éditorialiste. «Â Je ne comprends plus sa position, il n’a pas l’intention de partir’, exprime une bamakoise dépitée. Entre espoir et incertitudes, la population malienne, ne sait plus à  quel saint se vouer et risque bien de se trouver prise au piège des volontés de la junte et de la CEDEAO. La crise malienne, C’’est une hydre à  trois têtes, et chacune d’elle veut manger l’autre.

Tombouctou sous la menace de la Charia

La cité touristique de Tombouctou n’est plus que l’ombre d’elle même depuis que les rebelles l’ont occupé ce dimanche 31 mars. Jadis carrefour touristique, cité historique et de rencontres culturelles, Tombouctou, la ville des 333 saints est aux mains des rebelles du MNLA qui l’ont investi après la prise de Gao et surtout la débandade de l’armée malienne repliée avec des éléments d’ores et déjà  rapatriés à  Bamako. Mais à  Tombouctou, il n’y a pas que les rebelles du MNLA, mais aussi les hommes d’Ançar Dine, le mouvement islamique dirigé par Iyad Ag Ghaly. Le mouvement islamiste a du prêter main forte aux éléments du MNLA même si certains partisans du MNLA réfutent cette information. Tombouctou, le dernier rempart du MNLA ? Tombouctou a vite été prise. A midi, dimanche 31 Mars, l’armée avait très vite abandonné ses positions après quelques coups de feu dans la matinée : «Â Ce lundi, le calme règne dans la ville et la population est cloitrée chez elle, », témoigne Oumar Amalhek, guide touristique. «Â Ils sont là , mais il y a aussi Ançar Dine qui cherche déjà  à  faire appliquer la charia et a rencontré les notabilités de la ville dans cette optique… », poursuit notre guide, qui n’entend pas rester dans la ville. Il prévoit déjà  de faire partir sa famille, au Burkina voisin. Une grande partie de la population est pessimiste, rapporte Oumar, qui affirme que les nouveaux maà®tres de la ville ont investi le camp militaire, l’hôpital régional et arrêté quatre jeunes arabes pour saccage et pillages. D’autres témoins parlent d’actes de vandalisme de la part des éléments du MNLA. Un acte que réprouve un élu touareg qui appelle à  ne pas faire de confusion entre le MNLA et les pilleurs. Pour Alcoye, propriétaire d’un hôtel touristique à  Tombouctou, l’urgence est de faire rapatrier sa famille à  Bamako. On imagine l’ambiance dans la ville qui avait accueilli le festival au Désert, deux jours avant que n’éclate la première attaque de la rébellion à  Ménaka. Tombouctou, Kidal et Gao «Â libérés » Dans le langage des partisans du MNLA et de l’indépendance de l’Azawad, la vision est autre. Beaucoup parlent de «Â libération » comme si le nord avait été un territoire occupé. Des éléments auraient scandé  » Azawad ! Azawad ! » après la prise de Gao après défection de l‘armée malienne. Pour Alassane Touré, un ressortissant du nord, propriétaire d’une agence de voyages, «Â cette partie du pays est perdu depuis longtemps. Je ne comprends pas ce procès fait aux rebelles. ATT a depuis longtemps vendu le nord aux touaregs ». Pour cet autre élu de Bourem, interrogé sur RFI, « il s’agirait plutôt d’une indépendance économique et culturelle qu’une indépendance territoriale pour les rebelles… » Les hommes du MNLA pourtant ont commencé à  tracer leurs frontières et touchent presque du doigt leurs rêves, commente ce journaliste étranger à  Bamako. Partition du pays en deux, deux tiers du territoire occupé, l’intégrité territoriale du Mali est plus que compromise. Sur le terrain, les rebelles et autres mouvances islamistes ou terroristes vont-ils laisser échapper le contrôle après quatre rébellions, dont la dernière semble porter ses fruits. Et surtout, les rebelles vont-ils s’arrêter là  ? A Bamako, on se refuse à  envisager ce scénario du pire. La CEDEAO interviendra t-elle ? Le capitaine Sanogo a du souci à  se faire…

IBK brave rebelles et terroristes à Tombouctou : « l’insécurité n’est pas une fatalité ! »

C’’est aux cris de «Â IBK la solution ! » et de «Â IBK président !», que le candidat de l’alliance IBK Mali 2012 a fait son entrée dans la salle pleine à  craquer du Centre Baba Ahmed, o๠se tenait la conférence régionale de son parti, le Rassemblement pour le Mali (RPM). Dans son discours, l’ancien Premier ministre a qualifié les attaques de Menaka, Tessalit, Aguelhok, Anderamboukane et Léré «Â d’actes de trahison, par ceux là  même qui ont été accueillis à  bras ouverts à  leur retour de Libye ». Après avoir fait observer une minute de silence en la mémoire des soldats disparus, le candidat à  la présidentielle a poursuivi en pointant du doigt «Â les terroristes d’AQMI, qui ont profité de cette situation confuse pour semer la terreur et répandre la mort dans nos villes ». Faisant référence au charnier d’Aguelhok, dont les terroristes seraient responsables, il a condamné avec fermeté «Â cette barbarie qui va à  l’encontre des valeurs de paix, d’humanisme et de tolérance de notre société ». Entouré par Amadou Soulalé et Bocar Moussa Diarra, respectivement présidents des partis FAMA et UM-RDA, membres de la coalition qui le soutient, le président du RPM, très en verve, a insisté sur «Â la nécessité de l’Union nationale derrière le Président ATT, pour vaincre la rébellion et le terrorisme ». Une loi de programmation militaire et des Assises nationales du Nord en réponse à  l’insécurité Très applaudis, les propos d’IBK, qui se présente comme « le candidat du rassemblement », ont trouvé un écho certain dans une ville touchée au C’œur par l’insécurité. Les récents enlèvements d’occidentaux ont fait fuir la manne touristique, auparavant principale ressource de Tombouctou. « Il n’y a plus aucun touriste, nous avons été obligés de licencier nos employés », se lamentait Baba, gérant d’une auberge de la place. Comme en réponse à  ces propos, IBK a mis sur la table ses propositions pour rétablir la sécurité : loi de programmation militaire pour adapter les forces armées et de sécurité aux nouvelles menaces, et large dialogue national, à  travers l’organisation d’Assises nationales du Nord. Le discours du Président IBK a été suivi dans l’après midi par l’atelier du RPM, au cours duquel les responsables du parti ont sonné la mobilisation pour l’élection présidentielle. Très en forme, Kankelentigui, tel que le surnomment ses compatriotes, a mis en garde contre tout relâchement : « Il faut continuer à  aller sur le terrain, à  la rencontre de tous nos concitoyens, pour les convaincre de la pertinence de notre projet pour un Mali fort et juste ». Avant de boucler la journée, la délégation s’est ensuite rendue au domicile des notabilités de la ville, dont elle a recueilli les bénédictions. A 67 ans, Ibrahim Boubacar Keà¯ta participera à  son 3ème scrutin présidentiel après 2002 et 2007. Il fait figure de favori, soutenu par plusieurs centaines de mouvements de la société civile et une alliance de 18 partis, rejointe la semaine dernière par le PIDS du Ministre Daba Diawara. Il s’est officiellement déclaré lors d’une cérémonie au Palais de la culture de Bamako le 7 janvier, avant d’être investi le 14 devant 30000 personnes au stade Modibo Keita. Même si le climat d’insécurité et la faiblesse de l’Etat semblent favoriser l’ancien Premier ministre, reconnu comme un homme à  poigne, le scrutin du 29 avril reste très ouvert. Il mettra en compétition plusieurs poids lourds de la politique malienne : Soumaà¯la Cissé de l’URD, Modibo Sidibé, candidat indépendant, et Dioncounda Traoré de l’ADEMA, qui vient de rallier à  sa cause une vingtaine de petits partis.

100 femmes leaders pour Tombouctou

l’initiative officiellement lancée depuis peu, est cofinancée par la coopération suisse. Elle tire sa justification du fait que la Région de Tombouctou est une zone vivant encore sous le poids écrasant des traditions. De fait, le taux de représentativité des femmes dans les instances de décisions reste extrêmement faible. Ainsi, à  l’issue des élections municipales de 2009, la région n’a enregistré qu’une femme maire sur 51 maires, 26 femmes conseillères communales pour 696 conseillers. Aucune femme n’est conseillère de cercle sur 97 conseillers. Pas de femme conseillère régionale non plus sur 12 conseillers. La situation est aggravée par des facteurs comme l’analphabétisme, l’ignorance et la méconnaissance par les femmes de leurs droits et devoirs. A la cérémonie de lancement du projet, la directrice régionale de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille de Tombouctou, Mme Ben Barka Fatouma Albadia, a relevé que fait encore largement défaut aux femmes, la culture du leadership nécessaire à  les porter candidates et surtout à  affronter les hommes dans le cadre des compétitions électorales. Et ce, malgré le caractère démocratique des règles du jeu politique. Un autre exemple révélateur : en 20 ans d’exercice démocratique, aucune femme n’a été élue à  l’Assemblée nationale dans la région. Le sous-préfet de Tombouctou, Abdoulaye Daga Théra, qui a présidé la cérémonie de lancement, a salué l’initiative prise par la direction Régionale de la Promotion de la Femme et la coopération suisse. Il a promis que les pouvoirs publics dans la Région s’emploieront à  offrir aux femmes l’opportunité d’accroitre leur représentativité dans les instances de prise de décisions. Dans le cadre de ce nouveau projet, une première formation sera organisée pour 100 femmes leaders sélectionnées dans les cinq cercles de la Région. Suivra un voyage d’échanges à  l’intention d’une vingtaine de leaders de Tombouctou sur Sikasso et Bougouni o๠la coopération suisse a appuyé un projet du même genre qui a enregistré des succès palpables. Des femmes potentiellement candidates aux élections seront sélectionnées sur les 100 premières bénéficiaires de la formation sur des thèmes spécifiques comme « la communication politique », « être candidate et réussir ». Un document appelé « guide de la candidate » sera élaboré pour les futures candidates aux élections. Pour ce projet « Coaching pour 100 femmes de Tombouctou », les femmes choisies seront formées par Mme Bakayoko Maà¯mouna Tounkara et Ronsard Yao Kouakou du bureau d’étude Conseils, formations, managements, évaluation (Co-Forme). La formation s’étalera sur 12 mois, de janvier à  décembre 2012.

Les enlèvements au Mali illustrent l’échec de la coopération militaire au Sahel

DAKAR (AFP) – Cinq enlèvements et un meurtre d’Européens en moins de 48 heures dans le nord du Mali, illustrent l’échec de la coopération militaire entre les pays de la bande sahélo-saharienne face aux activités des groupes armés, dont la branche maghrébine d’Al-Qaà¯da. En avril 2010, quatre des pays les plus touchés par les actions d’Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi) et d’autres groupes criminels armés (Algérie, Mali, Niger, Mauritanie) ont créé un Comité d’état-major opérationnel conjoint (Cémoc) basé à  Tamanrasset (sud de l’Algérie). Doublé d’un centre de renseignement à  Alger, l’objectif du Cémoc est de mieux coordonner les actions des quatre armées dans la lutte anti-terroriste et d’arriver à  mener des opérations conjointes dans chacun des pays affectés. Opérations d’autant plus urgentes que le retour au Mali et au Niger de milliers de combattants lourdement armés ayant servi l’ex-régime libyen de Mouammar Kadhafi – en grande partie touareg – a renforcé l’insécurité dans cette vaste région difficile à  contrôler. Attentats, tentatives d’attentats, enlèvements, trafics: en 17 mois depuis la mise en place du Cémoc, les activités d’Aqmi se sont intensifiées dans les quatre pays concernés. Jeudi et vendredi, deux Français, puis trois touristes européens, ont été enlevés à  Hombori et Tombouctou o๠un quatrième touriste, un Allemand qui avait résisté à  son enlèvement, a été froidement abattu d’une balle en pleine tête. Au total, neuf Européens, dont six Français, sont désormais retenus en otage dans le Sahel. Les chefs des armées du Cémoc se réunissent tous les six mois, sans jamais jusqu’à  maintenant être parvenus à  mettre sur pied des patrouilles conjointes. Or, souligne Gilles Yabi, responsable à  Dakar de l’ONG International Crisis Group (ICG), « tout le monde réalise que cette coopération (devent aboutir à  des opérations conjointes) est nécessaire pour porter un véritable coup aux groupes armés ». Un temps « assez clairement critiqué comme le maillon faible de la lutte anti-terroriste », le Mali, o๠Aqmi a depuis plusieurs années implanté des bases d’o๠elle « rayonne » dans la région, a désormais « une réaction plus claire », souligne-t-il. Bamako a vigoureusement réagi aux derniers enlèvements et au meurtre du touriste allemand, dénonçant une « action terroriste » considérée comme « une attaque perpétrée contre la sécurité et la stabilité de notre pays ». Rapts et meurtre au coeur de la cité historique de Tombouctou, ancien haut lieu du tourisme du Mali, portent un coup dur à  l’économie de ce pays pauvre. L’armée malienne, sans gros moyens, mais épaulée par des militaires français implantés dans la région, a été mobilisée pour tenter de retrouver la trace des otages, dont les dernières informations indiquent que certains ont été emmenés dans le grand nord malien, vers la frontière algérienne. En marge de la dernière réunion du Cémoc à  Bamako, le 21 novembre, c’est l’Algérie qui a été désignée comme un frein à  la coopération militaire régionale. Un délégué nigérien a noté que « l’armée algérienne, à  elle seule, a plus de moyens que les armées nigérienne, malienne, et mauritanienne » réunies, ajoutant: « Je ne comprends pas pourquoi elle ne va pas sur le terrain pour nous aider à  lutter contre Aqmi ». L’Algérie s’oppose à  la volonté de certains de ses voisins d’élargir la lutte anti-terroriste à  son rival marocain et apprécie peu l’intervention de la France, ancienne puissance coloniale dans tous les pays concernés, avec laquelle elle a des relations complexes, note-t-on de source diplomatique. « En ne faisant rien en commun contre Aqmi, les pays du Sahel laissent le champ libre aux terroristes », a estimé à  Bamako un responsable mauritanien dont le pays est celui qui s’est le plus impliqué, n’hésitant pas en 2010 et 2011 à  mener en territoire malien des opérations militaires contre Aqmi.

Enlèvements au Nord : La France intervient au Mali

Les choses se sont vite accélérées ces dernières 72 heures dans la partie nord de notre pays. A Hombori (une localité située entre Mopti et Gao), deux Occidentaux de nationalité française ont été enlevés par sept individus armés non encore identifiés dans la nuit du mercredi 24 au jeudi 25 novembre. Philippe Verdon et Serge Lazarevic étaient présentés comme des géologues travaillant dans cette zone. 24 heures après, alors que les recherches s’accélèrent pour retrouver leur trace, un nouveau rap vient d’avoir lieu cette fois-ci à  Tombouctou, à  environ 200 kilomètres de la première localité. Trois autres Occidentaux ont été enlevés dans leur en pleine journée. Selon la chaine de télévision « France 2 », ils sont Australien, Allemand, Néerlandais et Sud-africain. Un quatrième, nous apprend-on, qui a refusé de les suivre, a été exécuté par les ravisseurs. « Lorsque J’ai entendu un coup de fusil, je suis retourné à  l’auberge et J’ai vu un Blanc qui était déjà  tué » témoigne le réceptionniste de l’hôtel à  « France 2. Selon lui, « les ravisseurs ont fait irruption dans l’hôtel et ont demandé après leurs victimes, avant de les sortir de leurs chambres ». Tombouctou, qui est une ville très prisée par les touristes, était jusque là  épargnée par les séries d’enlèvements. Si ces actions terroristes n’ont pas encore été revendiquées, les spécialistes sont formels qu’elles portent la signature d’AQMI. Al-Qaà¯da au Maghreb islamique, qui a ses racines en Algérie, dispose également de bases au Mali d’o๠elle opère dans plusieurs pays du Sahel (Niger et Mauritanie en particulier). Ne pas sortir de Bamako Depuis l’éclatement des derniers évènements dans le sahel, la confusion s’est installée dans les esprits. Les ressortissants occidentaux vivant à  Bamako, notamment la communauté française, ont renforcé les mesures de prudence et de sécurité. Au Lycée français de Bamako, les dispositions sécuritaires ont été redoublées d’efforts. Et des policiers français ont été dépêchés à  Bamako pour les enquêtes. Selon un ressortissant français interrogé par le chaine de télévision publique « France 2 », la consigne est clair : « on nous a instruit de ne sortir de Bamako », dit-il. Tant dis qu’une autre compatriote regrette « la fin des week-ends sur le plateau dogon ». Quant aux recherches de la piste des ravisseurs, notamment de Hombori, la France a envoyé des troupes militaires sur le sol malien. Avec les forces armées maliennes, elles devront entreprendre des patrouilles conjointes. Du côté du gouvernement du Mali, qui joue la carte de la prudence, on regrette « une action terroriste » suite à  ces évènements. Dans un communiqué officiel lu à  la télévision nationale, Bamako a exprimé sa compassion pour les familles des victimes, et affirmé sa détermination de poursuivre la lutte contre le terrorisme. Le moins que l’on puisse dire C’’est que cette série d’enlèvements témoigne de la présence de plus en plus remarquable d’islamistes dans la bande sahélo-saharienne. Pour les spécialistes de la question militaire, tout porte à  croire que la crise libyenne a donné de nouvelles racines à  l’organisation islamique. Car de nombreux ex combattants sont retournés dans cette zone avec d’importantes quantités d’armes. l’Occident, notamment la France, qui a joué un rôle actif dans le renversement du régime libyen, pourrait devenir une cible privilégiée des ravisseurs. Par ailleurs, ces prises d’otage spectaculaires interviennent moins d’une semaine après la fin de la rencontre à  Bamako du Comité des chefs d’Etat majors opérationnel des quatre pays de la bande : Algérie, Niger, Mauritanie et le Mali.

Circulation routière à Tombouctou, c’est la gadou !

La preuve. Abaradjou est l’un des plus grands quartiers ou l’urbanisation croà®t à  grande vitesse. Devant plusieurs maisons de famille, la rue est utilisée comme lieu de pâturage. Les boeufs occupent l’espace d’un bout à  l’autre de sorte que les piétons ont du mal à  se frayer un passage. Le plus souvent par peur des coups de cornes ; certains passants changent leur chemin. Quand aux véhicules, ils ont tous les problèmes pour passer entre ces animaux. Pendant ce temps, les bouses salissent et rendent l’endroit fétide. Nous avons l’impression de nous trouver en campagne o๠l’occupation du domaine publique est ignorée par la population. «Â Certaines personnes en coupant leurs arbres, laissent les branches au milieu de la rue ce qui ne rend pas la circulation facile pour les engins et provoquent des accidents », indique un habitant. Les 5 km de routes bitumées sont enfouis dans le sable sauf au niveau de 3 ronds points : La place de l’indépendance, la mosquée Sankoré et l’école Bahadou que le goudron est visible. Les accidents  qui échappent à  la police. La rue 130 située à  55 m au sud du stade municipal de la commune urbaine, est l’une des rues les plus risquées. Pour preuve, lundi 10 Octobre à  9h 14, un véhicule de marque Toyota de couleur noire a failli écraser un motocycliste, n’eut été la vigilance du chauffeur du véhicule. Le mardi à  15h 12, deux motos Jakarta se sont cognées sans faire de blessés grave car l’endroit est sablonneux. Le mercredi à  9h 18, une Toyota et deux autres motocyclistes allaient faire une collision. Le schéma directeur d’urbanisme les rues prévoit au moins 15m minimum de largeur pour la fluidité de la circulation. Mais au niveau de la rue 130 ; deux bosquets faisant face au bout de la rue diminuent le champ de vision des conducteurs. Ici, seul un miracle empêche l’accident.

Le Choléra de retour au Mali

C’est désormais établi. Notre pays fait face à  une hausse des cas de choléra. En l’espace de deux mois, plus de 400 personnes ont été touchées. Les services de santé se veulent rassurants. Le Dr  Mamadou Namory Traoré, Directeur National de la Santé, a donné un point de presse ce matin pour faire le point sur la situation. Selon lui, 10 district sanitaires des régions de Mopti et Tombouctou sont touchés avec, à  la date 03 Août 2011, 419 cas dont 23 décès soit un taux de létalité de 5,48%.  Le tout premier cas a été détecté mi-juillet à  Youwarou dans la région de Mopti.qui a enregistré à  elle seule 247 cas dont 12 décès. Les populations ont peu d’informations sur les mesures à  prendre lorsqu’une personne est touchée et cette ignorance est également propice à  la propagation rapide de la maladie. C’est surtout le non-respect des règles d’hygiène et la consommation d’eau du fleuve non-traitée qui sont à  l’origine de l’épidémie. Selon le Dr Traoré, une mission d’investigation s’est rendue sur le terrain ces derniers jours. Elle avait dans ses bagages des produits désinfectants comme l’eau de javel ou l’aquatab qui ont été distribués dans les familles des villages concernés pour le traitement de l’eau de consommation. Par ailleurs, la mission a conseillé le traitement des latrines et le respect scrupuleux des règles d’hygiène comme le lavage régulier des mains au savon. «Â Nous avons demandé que tout cas de diarrhée et/ou de vomissements soit signalé aux services de santé » a ajouté le Directeur en demandant à  la population de ne pas céder à  la panique. Si les consignes données sont respectées, la situation sera totalement sous contrôle dans quelques jours.

Tombouctou s’active pour le Forum Africain du Développement durable

Les 12 et 13 juillet prochains, la ville de Tombouctou abritera les travaux de la concertation régionale en vue du Forum africain pour le développement humain durable. Organisée par la Comité national d’organisation du Forum, cette importante rencontre devra mettra l’accent sur la nécessité d’orienter les collectivités territoriales vers l’appropriation de processus stratégiques de développement durable. Prendront part à  ces assises les présidents des collectivités territoriales, les représentants des services techniques, des organisations internationales, du ministère de l’environnement et de l’assainissement, etc. Vision concertée du développement Pays désertique avec 85% de la population vivant sur des terres arides ou semi-arides, le Mali est particulièrement concerné par les enjeux environnementaux. La désertification a abouti à  un abandon partiel ou total des terres cultivables avec pour corollaire la disparition des espèces animales et végétales propres à  ce milieu. Il s’ensuit un exode rural grandissant et une paupérisation de la population. Les concertations de Tombouctou devront donc constituer une plateforme scientifique qui traduira la vision des populations maliennes sur les thèmes qui seront débattus lors du Forum africain. Ces thèmes seront relatifs aux changements climatiques, au financement de l’adaptation aux changements climatiques, la gestion durable des terres, le développement durable et les questions de jeunesse etc. Les travaux de la rencontre de Tombouctou devront servir de cadre à  favoriser la participation et l’engagement des citoyens pour définir une vision concertée du développement et assurer sa durabilité sur les plans, environnemental, social et économique. A Tombouctou, le défi sera également de prendre en compte les préoccupations environnementales et leur adaptation aux changements climatiques en les intégrant de façon systématique dans les processus de planification  du développement. Il s’agira en effet de contribuer de façon significative à  la réduction de la pauvreté des populations par l’amélioration de leurs revenus, basée sur l’exploitation rationnelle des ressources naturelles et la préservation de l’environnement. l’un des enjeux de la concertation de Tombouctou, C’’est aussi le renforcement des capacités des collectivités territoriales et leurs relais ainsi que celles des acteurs concernés dans le domaine du développement durable. La présidente du Comité d’organisation, Mme Sidibé Aminata Diallo, qui fonde beaucoup d’espoirs sur cette rencontre, espère que Tombouctou constituera une étape décisive pour la réussite du Forum Africain pour le développement durable.

Festival au désert : Bye bye Tombouctou !

Pari tenu pour les organisateurs Pendant trois jours de spectacles, d’échanges, de découvertes touristiques, de brassage culturel…Tombouctou la cité mystérieuse, la ville sainte grouillait de monde. Un public venu des cinq continents. Le festival au désert était jumelé cette année à  la traditionnelle course de chevaux de Tombouctou sur les dunes de sable de la flamme de la paix. Les festivaliers sont rentrés chez eux avec des images plein la tête. Le Mali vient de démontrer encore une fois sa richesse culturelle couplée d’une chaleur humaine qui rend tout séjour d’un étranger inoubliable. Le festival au désert 2011 aura eu un cachet particulier. Il y a quelques mois, nul ne pouvait assurer sa tenue dans les dunes tombouctiennes. Les consignes sécuritaires des pays d’origine de la plupart des festivaliers occidentaux faisaient peser une chape de plomb sur la manifestation et les organisateurs redoutaient une faible affluence. La fête a donc été d’autant plus belle que près de 10 000 participants ont pu la partager. Venus essentiellement d’Afrique, des Etats Unis et de l’Europe de l’Est, ils ont démenti de la plus belle des manières, les rumeurs et autres informations alarmistes sur la sécurité du festival. ATT : « Le Mali est un pays de paix » Venue spécialement de Bamako pour ces deux grandes manifestations, le président Amadou Toumani Touré est revenu sur les précédents évènements survenus dans le désert malien il y a quelques mois et qui avaient fait couler beaucoup d’encre. Il parlera notamment de la fameuse histoire du cargo chargé de drogue qui avait atterrit puis brûlé en plein désert. Le tort du gouvernement, selon lui, a été de garder le silence pendant quelques jours, le temps de boucler l’enquête. Et « ce laps de temps a été l’occasion pour certains de donner des interprétations de toutes sortes. De fausses interprétations, je dirais. Le Mali a porté plainte contre X dans cette histoire pour menace à  la sécurité intérieure et à  l’intégrité nationale. Nous ne sommes pas venus à  Tombouctou pour braver la menace terroriste. Nous nous disons simplement que quelques soient les difficultés, nous devons rester soudés. Le nord Mali n’est pas uniquement le désert, C’’est aussi la joie, les rencontres, le divertissement et beaucoup d’autres choses. Si nous perdons la bataille des populations, nous perdrons aussi la bataille contre les bandits et le terrorisme. Chaque fois que nous reculons, C’’est le terrorisme qui avance. Il faut donc que les populations de la région s’impliquent et cessent d’avoir la phobie de ces menaces.» ATT estime que l’unique issue, C’’est le développement économique et social. Le Mali présente ses regrets à  la France Le chef de l’Etat a par ailleurs exprimé sa peine face aux récents enlèvements des ressortissants français à  Niamey. Une histoire qui a d’ailleurs tournée au drame avec la mort des français et quelques blessés. Notons que le Mali comme l’a assuré le chef de l’Etat, avait mis toutes ses bases et troupes à  la disposition du Niger. Il exprime également sa peine à  l’endroit des otages français enlevé à  Arlit( au Niger) en septembre dernier, en indiquant être de C’œur avec eux. ATT est également revenu sur l’incident de l’ambassade de France à  Bamako. Il s’agit notamment d’un jeune tunisien d’une vingtaine d’années qui avait fait exploser une bombonne de gaz devant les locaux de l’ambassade. Le président a expliqué qu’il s’agissait d’un acte isolé, inspiré et exécuté par l’individu lui-même et que celui-ci n’avait pas l’intention d’attenter à  la vie de qui que ce soit ». Néanmoins la question qu’il se pose, C’’est « pourquoi la France et pourquoi au Mali ? Ce jeune homme sera bientôt devant la justice. Nous exprimons par la même occasion, nos regrets à  la France.» Il indique que nul n’est à  jamais à  l’abri, nulle part dans le monde, et par conséquent, il remercie tous les touristes qui ont bravés les supposées menaces sécuritaires et sont venues au Mali, jusqu’à  Tombouctou. ATT félicite le directeur du festival au désert, Manny Ansar qui a eut la magnifique idée d’organiser cet évènement en plein désert et cela, depuis 11 ans. Les artistes et l’hymne du festival Les artistes présents, nationaux et étrangers ont tenu le public en haleine pendant une « jam session » inédite. Pendant une dizaine de minutes, ils ont chanté dans plusieurs langues en présence du président, une chanson spécialement composée lors du festival. Le texte appelait à  la paix, l’entente, la cohésion et l’amour entre les uns et les autres. Cette chanson, qui est en quelque sorte l’hymne du festial, été chantée en français, anglais, sanskrit (ethnie indienne), bambara, peulh, tamashek, wolof, sonrhaà¯Â…Sur scène : Oumou Sangaré, Haira Arby, Waflash, Ami Sacko, Habib Koité et beaucoup d’autres. Ce melting pot a été suivit d’un concert géant animé par Oumou Sangaré, Baba Salah et Amkoullel. Vivement 2012 !

11e festival sur le désert : Un spectacle haut en couleurs

Initialement prévue pour 17h, l’ouverture du festival ne s’est finalement fait qu’à  21h temps universel. Avec un début un peu timide, la fête a été en fin de compte très belle avec d’une part le public venu nombreux et d’autre part, les artistes qui ont été à  la hauteur des attentes. C’’est le groupe Tamnana de Tombouctou qui a commencé les hostilités avec deux chants et danses traditionnelles touaregs. Encourager les projets de développement au nord Le ministre de l’artisanat et du tourisme N’Diaye Bah remplaçait son collègue de la culture empêché. Il se réjouit de la présence massive des touristes aussi bien nationaux qu’étrangers à  cette 11e édition. «Â Votre présence à  cette édition me réjouit d’autant plus que certains se sont évertués à  vous décourager, à  vous dissuader de venir au Mali et encore moins dans la région de Tombouctou qui serait sous la menace d’Al Qaeda Au Maghreb Islamique. Vous avez donc choisit d’être parmi nous pour savourer quelques aspects de notre culture à  travers la musique, la découverte avec la splendeur du désert, le brassage avec les autres peuples… »Déclare-t-il en indiquant par ailleurs que cette affluence est un signe de l’engagement des touristes aux côtés du Mali. Le festival sur le désert n’est pas uniquement un moyen de divertissement selon le ministre. C’’est également un important projet développement parce que C’’est l’une des régions du Mali les plus enclavés. Il explique que «Â nous pensons que la vraie arme contre le terrorisme, C’’est le développement qui réduit la précarité au sein des populations et les empêche de céder aux mauvaises tentations. » Il comprend donc mal les agissements de certains (certaines diplomaties et médias étrangers. Ndlr) à  vouloir réduire à  néant, tous les efforts consentis par le Mali pour se développer. N’Diaye Bah garantit ainsi à  tous les visiteurs, une sécurité sans faille en leur permettant de venir et repartir quand et comme ils le souhaitent. Des progrès de création de revenus sont en effet mis sur pieds depuis quelques années afin d’inciter les jeunes du nord Mali, à  investir dans leur région tout en réduisant le plus possible, le taux de chômage et de pauvreté grandissante. Difficultés de financement Rappelons qu’au départ, le festival d’Eyssakane était uniquement un lieu de rencontre et d’échanges intercommunautaires. Mais au fil du temps, il a commencé à  s’ouvrir à  d’autres cultures et traditions avec l’implication d’artistes d’ici et d’ailleurs. Aujourd’hui, il représente l’un des plus grands festivals au monde avec des artistes venant des quatre coins du globe. Les grandes institutions nationales et étrangères ont alors commencées à  investir et aider les organisateurs du festival afin de garantir sa réussite. Notons que jusqu’à  l’année dernière, le festival sur le désert bénéficiait du soutien aussi bien matériel que financier de certaines diplomaties. Mais pour cette année 2011, il n’y a que la coopération norvégienne qui a fournit un financement. Une situation que déplore la représentante de l’ambassade de la Norvège en Côte d’Ivoire chargée du Mali, Alida Jay Boye. Elle participe pour la seconde année consécutive à  ce festival qu’elle trouve merveilleux et cela fait également deux ans que l’ambassade soutien le festival. Elle explique que « le problème au quel sont confrontés les touristes, C’’est particulièrement au niveau de leurs ambassades qui les dissuades de venir à  cause d’éventuelles menaces terroristes. C’’est claire qu’il faut prendre des précautions mais il ne faut pas non plus exagérer je penses. » Précisons que la Norvège soutien essentiellement les projets de développement au nord du pays et les rencontre intercommunautaires. Mme Boye souhaite que tout le monde puisse venir pour la prochaine édition et qu’il n’y ait plus de polémique autour de ces problèmes de sécurité dans le pays parce que ça vaut le coup de venir. Le directeur de l’office malien du tourisme et de l’hôtellerie, Balla Touré dénonce à  son tour « les campagnes de dénigrement sur de supposées menaces terroristes qui ont portées un coup fatal à  toutes les économies du nord et en particulier celle de Tombouctou qui ne vit que du tourisme. l’organisation de festival va montrer au monde entier que ces informations n’ont aucun fondement. Tombouctou à  travers ce festival, montre qu’elle est fréquentable et que nous ne faisons l’objet d’aucune menace. » Il rappelle que Tombouctou compte 15 complexes hôteliers. Tous affichent complets. « Cette information d’insécurité au nord malien n’est que du bluff et n’a aucun fondement. » Lors de l’ouverture hier, il y avait près de 800 participants. Reconnaissons cependant que comparativement à  l’année dernière, la venue des touristes considérablement chuté. Chaque année, Tombouctou enregistrait un total de 30 000 touristes. Mais jusqu’à  la fin du mois de novembre dernier, il n’en a été enregistré que 18 000. Cela démontre une chute drastique de l’arrivée touristique. l’OMATHO espère redresser la barre avec le prochain festival sur le Niger de Ségou. Les artistes qui ont joués hier soir étaient entre autres : Amkoullel(Mali), Samba Touré (Mali), Haà¯ra Arby (Mali), Waflash (Sénégal), Tinariwen, Matilde Politi (Italie).

Tombouctou-Goma Coura : le plus grand investissement routier de l’Afrique de l’ouest!

Un projet de grande envergure C’est le Chef de l’Etat, Amadou Toumani Touré, qui a présidé ce jour le lancement officiel des travaux de construction de la Route du Sahel, reliant Tombouctou à  Goma Coura. Une route entièrement financée par le 10e Fonds européen de développement (FED) pour un montant de 80 milliards de FCFA. Reliant Tombouctou à  Goma-Coura, elle sera entièrement bitumée et longue de 483 km. C’’est aujourd’hui le plus important investissement routier de l’Union européenne en Afrique de l’Ouest. Sa construction vise à  appuyer les efforts du Gouvernement pour favoriser le développement socio-économique, la paix et la stabilité dans le Nord du Pays. l’Union européenne participera également, sur les fonds du 10e FED couvrant la période 2008-2013, à  la construction de l’axe transsaharien par la création de la route Bourem-Kidal pour un montant de 35 millions d’euros, soit près de 30 milliards de F CFA. Il faut signaler que la construction de ces deux axes routiers fait partie du plan décennal de développement du Nord établi suite aux Accords d’Alger de 2006. Ainsi, les deux projets s’intègrent également dans la stratégie Développement et Sécurité au Sahel de l’Union européenne, qui vise à  fédérer et à  coordonner tous les appuis et interventions européenne dans la zone sahélo-saharienne. Pas de paix au Nord-Mali sans le Développement En ayant une pensée vers les sept otages actuellement détenus dans le Nord Mali, l’Ambassadeur, Chef de la Délégation de l’Union européenne a déclaré: « l’Union européenne considère la stabilité de la bande sahélo saharienne comme une priorité politique », ce qui justifie la mise en œuvre de projets de développement dans la zone, car, a-t-il- ajouté, « il ne sera pas possible de garantir la paix et la stabilité de cet espace sans une nette amélioration des conditions de vie de ses populations, notamment en vue d’offrir des alternatives, en particulier pour les jeunes, aux activités lucratives illégales des réseaux de terroristes et trafiquants ». Dans cette optique, les fonds européens financent plusieurs activités pour promouvoir le développement du Nord Mali. On peut ainsi noter dans le cadre du 10e FED : le Programme d’appui à  la réforme administrative et au développement économique régional – Paradder d’un montant de 49,2 milliards de FCFA ; le programme d’appui à  la sécurité alimentaire pour le Nord du Mali, d’un montant de 3,28 milliards de FCFA ; un appui au Programme spécial pour la paix, la sécurité et le développement du Nord Mali pour 7,88 milliards de FCFA (dont les deux tiers proviennent du 10e FED). Des programmes sont également en cours dans les domaines du changement climatique, de la sécurité alimentaire, du renforcement des capacités et du développement local, de la santé et de l’agriculture. Ces programmes sont mis en œuvre par des ONG locales et internationales et financées sur le budget de l’Union. Etaient présents à  la cérémonie, le Premier Ministre, Modibo Sidibé, des membres du Gouvernement, le Chef de la Délégation de l’Union européenne au Mali, Giacomo Durazzo, ainsi que d’autres Ambassadeurs et Chefs de Missions diplomatiques européennes au Mali.

Visite des Membres du Forum des Editeurs Africains (TAEF) à Tombouctou

Ils étaient nombreux, plus d’une cinquantenaire à  fouler le sol de Tombouctou, la cité des 333 saints, au Nord du Mali. Une visite symbolique pour les membres du forum des éditeurs Africains après le sérieux de Bamako. Le forum des éditeurs Africain, TAEF, tenait à  Bamako sa 3è réunion annuelle. The African Editor’s Forum » (TAEF) regroupe des éditeurs de presse, directeurs de publications et formateurs dans le domaine de la presse en Afrique. Notre confrère et journaliste reporter, Noel Kokou Tadegnon! Pour lui, Tombouctou est une étape phare, un plaisir des yeux : « n s’y est bien amusé », avoue notre reporter émérite, qui couvre régulièrement de grands évènements sur le continent Africain. Alors venir au Mali pour le TAEF, était une joie ! Noel est aussi le correspondant de la chaà®ne panafricaine Vox Africa, basée à  Londres. Tombouctou a cette particularité d’attirer les visiteurs au Mali. Très souvent, la cité des 333 saints est plus connue des étrangers que le Mali lui même. A croire que Tombouctou pourrait être un état à  lui tout seul. Au programme de la visite parmi les dunes de sable, l’accueil par les autorités locales et chefs coutumiers, la visite des manuscrits anciens de Tombouctou au Centre Ahmed Baba, la mosquée Sankoré et les dunes de sable… Le sud Africain, Mathata Tsedu, président en exercice du TAEF, reçoit un titre foncier d’un terrain, cadeau du président de la République ATT. « l’Afrique doit désormais avoir une autre image que celle des conflits et des enfants aux ventres ballonnés dans les camps de réfugiés », a t-il déclaré à  l’ouverture du Forum à  Bamako. Rendez-vous en 2011 !

Bilan de la visite de Mahmoud Ahmadinejad au Mali

Le président Iranien a aussi visité la Mosquée de Sankoré, première Université d’Afrique noire ainsi que la mosquée de Djingareà¯ber. Le Président de la République du Mali et le Président de la République Islamique d’Iran ont eu des entretiens sur les questions de coopération bilatérale et évoqué la situation en Afrique, au Moyen-Orient et dans le reste du monde. Les deux Chefs d’Etat ont réaffirmé la volonté de leurs deux pays d’œuvrer au renforcement de leurs relations bilatérales fondées sur les principes d’égalité, de respect et de confiance mutuels, de réciprocité et de coopération gagnant-gagnant. Axe politique Les deux Chefs d’Etat ont, également, souligné l’attachement de la République du Mali et de la République Islamique d’Iran aux principes et objectifs énoncés dans la Charte de l’Organisation des Nations Unies(ONU), du Mouvement des Non-alignés et de l’Organisation de la Conférence Islamique (OCI), en particulier la paix et la sécurité internationales, le désarmement et la non-prolifération, la consolidation du multilatéralisme, la protection de l’environnement et la réduction de la pauvreté, la promotion du développement et le respect de la justice sociale. Les deux Chefs d’Etat ont salué l’évolution qualitative et rapide de la coopération bilatérale entre le Mali et l’Iran, et ce dans l’esprit de la coopération Sud-Sud. A cet égard, ils se sont félicités de la signature à  l’issue de la visite des Accords, ci-après : Accords de coopération – Mémorandum d’accord relatif à  l’aide au développement ; – Mémorandum d’entente sur l’investissement commun dans le Secteur des services techniques et agricoles ; – Mémorandum d’entente sur le soutien mutuel aux investissements dans le secteur du bétail; – Mémorandum d’accord sur le Programme exécutif triennal de la coopération dans les domaines de la recherche scientifique, historique et culturelle ; – Mémorandum d’entente sur la coopération géologique et minière. Recherche scientifique et santé Les deux Chefs d’Etat ont mis un accent particulier sur la nécessité de renforcer les échanges commerciaux entre les deux pays et encouragé la promotion du partenariat en matière d’investissement conjoint, notamment dans les domaines de l’industrie, des mines et de l’agriculture. Dans cette perspective, le Président de la République Islamique d’Iran a réitéré la disponibilité de son Gouvernement à  mettre à  la disposition du Mali l’expérience de son pays dans les domaines scientifique et industriel, en particulier les services techniques et d’ingénierie en faveur de la promotion et du développement des infrastructures au Mali. Le Président de la République du Mali a salué cette offre du Gouvernement iranien et exprimé également la satisfaction du Gouvernement du Mali pour les prestations de la Clinique de la République Islamique d’Iran au Mali. International Au plan international, les deux Chefs d’Etat ont réaffirmé l’engagement constructif de la République du Mali et de la République Islamique d’Iran en faveur de la paix et de la sécurité régionales et internationales. Ils se sont réjouis de la convergence de vues des deux pays sur de nombreuses questions, notamment les changements climatiques et le développement durable, et la réforme du Conseil de Sécurité des Nations Unies, en particulier. Le Président de la République du Mali a exprimé son appui à  l’initiative de la République Islamique d’Iran d’organiser un Forum au Sommet sur le partenariat Afrique-Iran. Crises en Afrique Evoquant la situation en Afrique, les deux Chefs d’Etat ont mis un accent particulier sur la nécessité de promouvoir le dialogue et la concertation comme moyen privilégié de règlement de crise et conflits. Concernant la situation au Moyen-Orient, ils ont réitéré l’appui des deux pays à  la réalisation des droits inaliénables du peuple palestinien. Son Excellence Monsieur Mahmoud Ahmadinejad, Président de la République Islamique d’Iran, s’est réjoui des résultats positifs de sa visite au Mali,et exprimé au Président de la République du Mali ses sincères remerciements et sa profonde gratitude pour l’accueil particulièrement chaleureux qui lui a été réservé ainsi qu’à  sa délégation. Son Excellence Monsieur Mahmoud Ahmadinejad, Président de la République Islamique d’Iran, a invité Son Excellence Monsieur Amadou Toumani TOURE, Président de la République du Mali à  effectuer une visite officielle en République Islamique d’Iran. Cette invitation a été acceptée avec plaisir et la date sera fixée par voie diplomatique.

Carnet de voyage au Nord : Voir Tombouctou et mourir

A partir de Mopti, nous suivons le « goudron » jusqu’à  Douentza, ville au carrefour entre le pays dogon et la zone désertique, offrant de superbe paysages . A partir de là , il reste 6 h de pistes difficiles, fatidiques et cauchemardesques . Malgré les secousses, on apprécie le décor, les teintes en dégradé de la piste, variant de la terre ocre, au sable gris, puis blanc ; les troupeaux cherchant les touffes d’herbes se faisant de plus en plus rares. Long de 175 km seulement, la route Tombouctou-Douentza demeure un calvaire pour les usagers surtout en cette période d’hiver. A 75 km de Douentza, nous sommes à  Bambara Maoudé, une escale qui permet aux gens de se relaxer et dont les secousses ont réveillé les courbatures. A partir de là , le calvaire commence, les véhicules ne font pas 15 Km sans s’embourbér dans le sable. Heureusement les militaires qui nous escortent se donnent corps et âme pour libérer les engins du sable. Il nous arrive parfois d’être embarqué à  bord des 4X4 militaires afin de rendre plus légers nos véhicules inapdatés à  cette route. Au bout de ce long chemin, on atteint enfin le fleuve Niger, o๠il faut encore attendre le bac pour rejoindre l’autre rive. De l’autre côté, une route goudronnée nous amène au C’œur de la ville de sable. Et C’’est déjà  la tombée de la nuit. le puit de Bouctou signifie en langue Tamasehek Timbouctou Le lendemain, Issa mon neveu nous fait découvrir la ville : ses mosquées, sa bibliothèque, o๠nous pouvons admirer des manuscrits d’Avicenne ; les belles demeures à  l’architectures arabo-soudanaise, avec leurs portes marquetées ; le musée de la ville avec le fameux puit (« Tim-bouctou » signifie en Tamashek « le puit de Bouctou », première habitante de la ville). On se balade dans les ruelles ensablées, visitons le marché (qui n’offre pour seuls fruits et légumes que quelques oignons, concombres et oranges). Dans cette ville nous avons l’impression d’être dans une ville arabe et africaine en même temps. C’’est vrai, Tombouctou est assez pâle, le sable blanc de ses ruelles, le beige des maisons etc… Dans cette ville, la diversité de la population (peuls, arabes, touaregs et songhaà¯s), dont le teint couvre toute une palette de nuances ). Notre suprise fut le comportement vestimentaire des jeunes filles qui portent des patalons serrés et exhibent leurs seins comme les bamakoises, nous surprenant. Les hommes sont enturbannés et portent des grands boubous, à  cause du vent sec et chaud qui souffle dans le septentrion du Mali. Les rues et les ruelles envahies par le sable n’emppêchent cependant pas les enfants de jouer au football. C’est vrai, c’est la coupe du monde en ce moment… Au retour, la traversée du Niger se fait par le premier bac du matin; le disque du soleil se hisse lentement au-dessus de l’horizon au moment o๠nous quittons la rive. Là  bas, un camion s’est embourbé qui nous fait perdre 3 heures de temps. Sur la piste nous croisons, comme à  l’aller des ânes et des chameaux qui transportent respectivement des fagots de bois et des sacs de céréales. Au cours du chemin de retour, nous avons été surpris dans l’après midi par un grand vent chargé de poussière et qui a abouti à  la pluie. Incroyable pour les confrères des pays côtiers de voir pleuvoir dans le désert. à  19 heures, arrivée à  Douentza o๠nous avons passé la nuit avant d’être salués par les autorités de cette localité. Le cercle de Tombouctou, avec 347.438 km2, reste le cercle le plus vaste du Mali et l’un des espaces les plus désertiques du pays. Il occupe 69,8 % de la superficie de la Région et 28,02% du territoire national. La population du cercle se chiffre à  71.112 habitants. Les Allemands qui nomment la ville «Timbouctou» (prononcer Timbouctou) ont raison car le mot signifie le puit (bouctou) de Tim, nom de la fondatrice de la cité. Tombouctou fait partie de ces villes comme Katmandou ou Samarcande en Asie, entourées de mystère dont le seul nom suffit à  lâcher les rênes au rêve et à  l’imagination. Aussi, venir au Mali et ne pas voir Tombouctou nous semble une belle aberration.