Transport urbain à Bamako : Du neuf, bientôt

D’ici quelques mois, la capitale malienne accueillera de nouveaux acteurs du transport urbain. Grâce à un partenariat tripartite entre la mairie du District, le syndicat des transporteurs et une société chinoise, de nouveaux bus assureront le transport dans la capitale et ses environs. Si le programme prévoit une cohabitation entre les différentes options de mobilité existant déjà dans la capitale, l’objectif est d’aboutir à un transport de qualité, performant et répondant aux besoins des usagers.

Une cinquantaine de bus d’ici 6 mois et jusqu’à 400 à l’horizon 2020, c’est ce que promet la nouvelle société de transport dont la création a été matérialisée le 22 août 2019 entre la mairie, des privés chinois et le syndicat des transporteurs routiers du Mali. La société mixte sera détenue à 60% par les Chinois et à hauteur de 20% par chacune des deux autres parties.

« Le système de transport est innovant en ce qu’il prend en compte l’aspiration des parties. Les syndicats sont parties prenantes et ne sont pas mis devant le fait accompli », explique M. Djibril Sidibé, Directeur de la Régulation de la circulation et des transports urbains (DRCTU). Cet indispensable compromis a pour but de susciter l’adhésion de tous les signataires et surtout d’éviter les échecs des précédentes tentatives de modernisation du transport dans la capitale malienne. En effet, ces sociétés étaient détenues soit exclusivement par l’État, soit seulement par les privés, ce qui a souvent suscité une farouche résistance de la part des « SOTRAMAS », les célèbres minibus verts bamakois. Cette fois, leurs propriétaires se sentent pleinement concernés par le processus et ont exprimé leur souhait d’y contribuer.

« Bamako doit changer de visage, mais cela ne peut se faire sans nous », déclare M. Ousmane Chérif Moussa Haïdara, Chargé de l’Organisation à la Coordination des transporteurs routiers.

Nécessaire  réorganisation

« Dans ce nouveau système, qui privilégie la qualité, il faut envisager une réorganisation », ajoute le responsable de la DRCTU. Ce nouveau « système de transport multimodal » est destiné à mettre à la disposition des urbains « un autre type de services ». Reformulations des lignes de transport, sites à desservir et coûts des trajets, toutes ces questions seront abordées lors de l’étude approfondie qui précèdera l’arrivée des premiers bus.

Le changement sera toutefois progressif, insiste le syndicat des transporteurs, qui souhaite être « associé à la gestion pour que cela marche bien ».

Transport en Afrique : Investissements en hausse

Les investissements dans les infrastructures de transport en Afrique devraient atteindre 69 milliards de dollars en 2020, selon un rapport du cabinet d’analyses de données Global Data. Une augmentation substantielle par rapport à 2019, où ils étaient estimés à 47,1 milliards de dollars.

Selon le rapport, publié en juin 2019, 448 projets de transport à grande échelle, routes, rails et ponts, de l’annonce à leur réalisation, totalisent un investissement de 430,3 milliards de dollars.

Le Nigéria, avec 49 projets, compte le plus grand nombre de projets et 48,3 milliards de dollars d’investissements prévus, alors que l’Égypte, avec 20 projets, représente la plus grande valeur en termes d’investissements, avec 52,9 milliards de dollars.

La croissance économique en Afrique reste forte, surtout en Afrique subsaharienne, où les économies sont parmi les plus rapides du monde en termes de croissance. Alors que le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque africaine de développement (BAD) ont prévu une amélioration de la croissance globale du continent en 2019 et 2020, les perspectives d’évolution dans la région restent limitées, à cause du manque d’infrastructures pour favoriser l’expansion du commerce dans la sous-région et à l’extérieur.

Combler le fossé qui sépare les pays les plus performants en termes d’infrastructures de qualité, et en quantité, pourrait permettre une augmentation du PIB de 2,6% par habitant par an, note le rapport.

Parmi les pays et les projets suivis, figurent l’Algérie, avec 30 projets, le Kenya, avec 27 projets, la Tunisie, 9 projets, et la Tanzanie 20 projets. Une fois terminés, ces projets concerneront plus de 110 000 km (54 110 km pour les routes, 55 345 km pour les chemins de fer et 5 99 km pour les ponts). Sur ces réalisations, 75 297 km sont de nouvelles constructions, 29 197 des modernisations et 5 561 concernent des aménagements.

Si 52,4% de la valeur totale des projets est géré par les gouvernements, les financements ont été ouverts à des partenariats publics privés dans beaucoup de cas. La Chine est devenue le partenaire privilégié pour de nombreux pays (Kenya, Éthiopie, Angola, Djibouti et Nigeria), dont elle a financé les projets de transport ferroviaire.

L’augmentation de la demande de transport de marchandises en Afrique est liée à l’augmentation du commerce mondial. En mettant l’accent sur le développement des corridors intra africains, grâce à la Zone de libre échange continentale, les dirigeants africains anticipent la nécessité de réfléchir sur le développement du continent au-delà des frontières, ajoute le rapport.

Air France célèbre ses 80 ans au Mali

Le Mali et Air France fêtent leurs noces de chênes. Cela fait 80 que la compagnie française est au Mali.

1937-2017, cela fait maintenant 80 ans que la compagnie Air France dessert Bamako. A sa création en 1933, Bamako est absente du réseau africain d’Air France. Mais il n’aura fallu que quatre ans à la compagnie pour relier Paris via Dakar à la capitale malienne à l’époque encore le Soudan français. L’aviateur et écrivain Antoine de Saint-Exupéry (le Petit Prince) qui effectue pour le compte du ministère de l’Air et d’Air France un trajet de 15.000 km qui le voit passer par Bamako. « Cela fait maintenant 80 ans, que nous sommes présents de manière ininterrompue au Mali, nous avons eu des bons moments et d’autres moins, mais dans ces moments-là nous avons su compter sur la confiance des autorités locales et la fidélité de nos clients, c’est grâce à cela que nous sommes encore là » explique Franck Terner, directeur général d’Air-France. De quelques 300 passagers en 1938, la compagnie transporte désormais 150.000 passagers par an. « Le Mali est important dans le réseau africain, il est devenu l’un des carrefours d’Air France en Afrique de l’Ouest, et le pays est toujours en progression » affirme Franck Legré, directeur général Afrique de la compagnie.

En dépit de la crise qui secoue le pays depuis 2012, la compagnie revendique une bonne santé financière. « Nous n’avons certes plus de touristes, mais nous compensons avec l’Etat qui est un de nos plus gros clients, les commerçants également qui ont souvent plusieurs destinations, les maliens de la diaspora et enfin les représentations diplomatiques présentes dans le pays dont la fréquence de voyage a augmenté » détaille Awa Diakité Traoré, directrice d’Air France au Mali.

La compagnie n’assure pas que les vols, elle a également depuis 1992 créée une fondation dans le but de venir en aide aux enfants défavorisés et en situation précaire. 34 projets pour un coût total de 285 millions ont notamment été financés.

Les SOTRAMA : Un modèle dépassé ?

Dans toute société, se déplacer pour ses besoins quotidiens est une nécessité.  Autrefois, cela se faisait à pieds, à dos d’âne ou à cheval, mais ce temps est révolu et le SOTRAMA, ce minibus de couleur verte, est depuis quelques années le véhicule de transport en commun le plus emblématique de la capitale malienne. Malgré son accessibilité financière, ce moyen de déplacement vieillissant ne semble plus répondre aux attentes des usagers.

Bamako est devenue une agglomération qui tente depuis des années d’afficher un visage de capitale moderne. Le SOTRAMA, le moyen de transport en commun le plus privilégié, mais aussi le plus inconfortable pour la population et l’un des plus dangereux en circulation, reste dominant dans le trafic routier.

Malgré les initiatives de quelques sociétés privées, au début des années 2000, pour répondre aux attentes des usagers en lançant des lignes de bus intra urbaines, force est de constater que le secteur n’évolue pas beaucoup. Le manque de soutien et d’accompagnement des autorités, ainsi que les taxes exorbitantes imposées à ces sociétés, ont fini par sonner leur déclin. Seuls les SOTRAMA, véhicules qui ne répondent plus aux normes, subsistent dans le paysage, assombrissant le rayonnement de la cité. On ne se presse pas de remplacer ces engins vieillissants et inconfortables. Selon Moumini Guindo, Directeur régional des transports du district de Bamako, tout est « une question de vision et d’évaluation de l’État », qui doit élaborer une politique générale de transports en commun urbains.

Pourtant, dans des pays comme le Niger, pour résoudre les embouteillages, les accidents et les désagréments causés par la mauvaise gestion du domaine routier public, les autorités ont mené des réflexions qui ont abouti à la mise en circulation à Niamey de 445 minibus, appelés Faba – faba. Des parkings pouvant en accueillir jusqu’à huit ont été aménagés, pour la sécurité des usagers et le respect des normes des grandes cités modernes.

Au Togo, la SOTRAL (Société de transport de Lomé) a été créée par une volonté politique de satisfaire les besoins en mobilité dans la capitale. Depuis 2015, cette société de transports collectifs urbains s’est imposée grâce à sa flotte de 90 autobus desservant tous les quartiers de la ville de Lomé. Des initiatives qui doivent inspirer l’État malien, qui doit reprendre le contrôle sur ce secteur.

Malheureusement, selon M. Guindo, la politique actuelle de mobilité et de transports urbains à Bamako ne permet pas de remplacer les SOTRAMA, bien que « l’idéal soit d’avoir des bus modernes et des trajets bien organisés, à l’image de certains pays. Les SOTRAMA pourraient alors desservir seulement les quartiers périphériques ».

 

Les Sotrama : Un pis-aller pour les Bamakois

Les « Sotrama », comme on appelle ces minibus verts de transport en commun, sont l’un des symboles de la capitale malienne. Une activité qui fait vivre des milliers de personnes, mais qui reste sujette à de nombreuses controverses. L’état des véhicules, le non-respect des règles du Code de la route et le manque de courtoisie envers les passagers et autres usagers sont les reproches régulièrement faits aux conducteurs et autres « apprentis », ces assistants qui font la pluie et le beau temps à l’arrière du véhicule. A cela s’ajoutent de récurrentes poussées de fièvre, qui donnent une image plutôt négative de ce moyen de transport, cependant indispensable pour la vie dans la Cité des 3 caïmans.

Ils sont partout. Dès les premières lueurs du jour, ils prennent d’assaut les rues de la capitale et de sa périphérie pour transporter les Bamakois vers leurs activités quotidiennes. Ils ont fait leur apparition dans les années 80, après les fameux « dourou-dourouni ». Depuis, les minibus ont damé le pion aux bâchées qui sont cantonnées sur quelques trajets. Leur grande capacité (entre 19 et 22 passagers) et leur robustesse leur permettent de résister au temps et à la concurrence des bus de transport en commun, qui tentent régulièrement, et en vain, une percée dans le secteur. On considère que plus de la moitié des déplacements motorisés dans la capitale est assurée par les « Sotrama », du nom de la Société des transports du Mali disparue depuis des lustres, mais dont le nom est resté pour désigner les véhicules de transport en commun urbains, reconnaissables à leur couleur verte.  La grande majorité des passagers de ces véhicules les emprunte par « manque de moyens ou de choix. Il y a des quartiers de la banlieue où les taxis ne vont pas et ce n’est que le Sotrama qui peut transporter les habitants vers la ville. C’est le cas de Niamacoro Courani, où presque tout le monde se déplace grâce aux Sotrama, quitte à prendre le taxi une fois en ville », témoigne Bakary Sanogo, habitant dudit quartier, situé dans la banlieue nord de Bamako. C’est donc un « pis-aller » pour les usagers des transports que d’emprunter les fameux Sotrama. Mauvais état des véhicules, dont certains ne tiennent que par des rafistolages ingénieux, comportements indélicats des chauffeurs et apprentis… pour ne citer que ceux-là, tels sont les griefs des usagers. « Mais il faut aussi parler de leur violence. Quand ils sont mécontents, quand ils ne barrent pas la circulation, nous obligeant à marcher des kilomètres, ils se tapent dessus et il y a même des morts, souvent », poursuit M. Sanogo.

Selon les statistiques de la Direction régionale des transports du district (2016), 2 690 Sotrama sont en activité dans le district de Bamako. Ils sont regroupés au sein de syndicats qui couvrent chacun une zone géographique de la capitale. Entre la coordination des syndicats de Sotrama et celui de « l’anneau Sotrama » (centre-ville commercial), le torchon brûle depuis quelques mois. En l’espace de deux ans, des violences internes ont causé une mort d’homme (1 chauffeur en 2015) et plus de 80 blessés graves, la plupart par armes blanches. Le dernier évènement en date s’est produit le samedi 27 mai 2017. Pourquoi ?

Au cœur des tensions, la gestion de l’anneau Sotrama. Cette ligne spéciale, exclusivement réservée à la circulation des Sotrama depuis octobre 2011, est gérée par le syndicat de la zone, dirigé par le jeune Souleymane Diallo. Une mainmise qu’il espère bien garder, n’en déplaise à la Coordination générale et à son premier responsable, le Secrétaire général Marafa Touré. Ce dernier, dont le deuxième mandat de cinq ans a pris fin en septembre 2016, continue à son poste, qu’il n’entend pas non plus lâcher. Il n’en fallait pas plus pour que les partisans de l’un et de l’autre s’affrontent régulièrement. L’ancien commerçant, choisi par les chauffeurs de Sotrama pour diriger leur syndicat du fait de sa proximité avec leur milieu, brandit son bilan et dit attendre que l’UNTM lui signifie la fin de son mandat. A son actif, le regroupement de tous les chauffeurs conducteurs de Bamako, mais aussi dans les régions, en collectif, pour les sensibiliser et leur faire connaitre leurs devoirs envers les usagers et les autorités routières. « Des formations, avec le FAFPA, l’ANPE, l’APEJ, l’ANASER, ont été organisées pour les chauffeurs conducteurs, mais, malheureusement, leur nombre est encore insuffisant par rapport aux besoins », affirme le Secrétaire général. A l’en croire, la souscription à l’Assurance maladie obligatoire (AMO) est en cours de négociation et une convention collective devrait être signée bientôt avec les autorités pour permettre aux chauffeurs d’être mieux protégés.

Quid des 30 millions de francs CFA du fond Microcred pour le financement de l’achat de véhicules ? Marafa Touré renvoie la balle à celui que l’on peut appeler son adversaire dans cette guerre de leadership. « C’est Souleymane Diallo qui était responsable de ce projet. Comment puis-je avoir touché cet argent ? » interroge-t-il.  « Son mandat est fini, les chauffeurs ont voulu qu’il organise une élection, il n’a pas accepté. C’est la guerre entre chauffeurs », reprend Diallo, qui veut désormais succéder à Touré à son poste. Pour changer quoi ? « Tout », répond le jeune responsable, plein d’ambitions. « Nous sommes conscients de l’image que les gens ont de notre métier et de notre corporation. Il nous faut une réorganisation complète de notre secteur », poursuit-il. « Nous allons également aménager la gare des Sotrama sise derrière l’Assemblée Nationale. Ce lieu n’est pas digne de nous aujourd’hui. Nous allons travailler avec la mairie pour en faire un lieu propre et agencé. Des coopératives seront aussi créées pour aider les chauffeurs dans leurs projets. Il y en a plusieurs qui veulent passer aux taxis mais n’en ont pas les moyens. Plusieurs autres actions sont en cours, notamment des formations et sensibilisations pour aider les jeunes apprentis en ce qui concerne leur comportement envers les passagers et les autorités routières ». Les relations avec ces dernières, en particulier la Compagnie de circulation routière (CCR), étant souvent tendues.

Autre chantier, la mise en place de contrats de travail avec les propriétaires de Sotrama, les véhicules n’appartenant pas pour la plupart aux chauffeurs. « Il faut comprendre que les gens courent derrière la recette. Plus tu fais de rotations, plus tu rapportes de l’argent. L’augmentation des tarifs des transports et des Sotrama en particulier n’a pas suivi celle des prix des carburants. Il nous faut donc faire plus pour gagner comme avant. Or les patrons ne l’entendent pas de cette oreille et veulent récupérer l’argent investi dans le véhicule », explique Boubacar, chauffeur. « C’est pourquoi on est obligé de conduire toute la journée. On tient en prenant notre café renforcé, que certains qualifient d’excitant », poursuit-il. « C’est aussi nécessaire pour gagner un peu d’argent au-delà de la recette. C’est cela qui nous permet de joindre les deux bouts, le salaire mensuel étant largement insuffisant ». Il faut souligner que le montant de la recette et la rémunération d’un chauffeur font généralement l’objet d’une convention signée avec le propriétaire. « La recette peut être versée de manière quotidienne, hebdomadaire ou mensuelle. Les salaires tournent autour de 50 à 75 000 francs CFA par mois ».

Quant aux usagers, qui suivent en victimes impuissantes et résignées les péripéties de la corporation, ils espèrent qu’à défaut d’une alternative durable aux Sotrama, ces derniers apprennent surtout le respect du client. « J’emprunte les Sotrama depuis que leur tarif était de 25 francs. A l’époque, on nous traitait comme des rois » se souvient, nostalgique, Binké Koné. Mariam Koné vendeuse au centre-ville, exprime tout haut ce que pensent souvent les passagers. « Je sors de chez moi pour venir vendre. Je n’insulte aucun client. Je respecte mes ainés. Je ne supporte pas qu’on insulte quelqu’un qui a le même âge que mon père ou ma mère ». Elle espère que des mouvements en cours sorte une direction des chauffeurs qui travaille « dans la cohésion et par le consensus au lieu des machettes », pour que les choses changent. Dans le bon sens.

 

Fret international, compétence et confiance

Acheminer des biens, du matériel ou de l’équipement à des centaines ou des milliers de kilomètres sur le territoire national ou à l’étranger ne s’improvise pas. Cela requiert la compétence de sociétés spécialisées dans ce type de transport sur des longues distances, qu’il soit routier, aérien ou maritime. Au Mali, avec la présence de personnel étranger travaillant pour les ONG, les ambassades et depuis 2013 pour les missions de paix (MINUSMA, MISAHEL, etc.), le secteur du transport à dimension mondial est devenu un créneau porteur, à l’instar des déménagements internationaux, qui se développe et se professionnalise. « C’est un secteur porteur et très concurrentiel », explique ce transitaire de la place. « Nous acheminons tout le mobilier ou le matériel pour ce type de client, et assurons de bout en bout de la chaîne l’acheminement des biens à bon port, par la route ou par l’aérien. Nous facilitons toutes les démarches douanières et nous négocions le meilleur tarif pour rester compétitif », poursuit-il.

Si de nombreux acteurs proposent ces services de transport et logistique, à l’import comme à l’export, le marché spécifique de l’acheminement des envois diplomatiques des ambassades, des paquets souvent très sensibles qui demandent des mesures spéciales, fait appel à des prestataires de confiance, comme l’explique Douga, transitaire chez Express Handling Services. « Ce type d’envoi se fait généralement par fret aérien en import/export. Les formalités sont simplifiées, il n’y a pas de droits et taxes à payer et ces colis ne peuvent être stockés. Ce sont des paquets scellés qui ne sont pas fouillés ni scannés. Il y a une relation de confiance entre l’ambassade et le prestataire qui assure une livraison dédiée à bon port ».

Chaîne de froid : transport à haut risque

L’économie malienne s’ouvre de plus en plus vers l’extérieur et les importations aussi bien que les exportations de denrées périssables sont en constante augmentation. Malgré le manque de structures adaptées.

L’agrobusiness est un secteur en pleine expansion au Mali. Les mangues, le lait, la viande, autant de produits qui réclament, pour leur conservation et leur transport, des conditions particulières. Le maintien d’une température adéquate à travers des infrastructures frigorifiques demeure un défi pour les acteurs, les investissements dans ce domaine, même s’ils ont augmenté ces dernières années, restant encore largement insuffisants. Les images de produits avicoles (poulets, pintades, etc.) surgelés impropres à la consommation font encore bien souvent la une de l’actualité, soulevant des questions de sécurité sanitaire et de santé publique. La rupture de la chaîne du froid peut en effet activer la croissance de micro-organismes tels les salmonelles, les staphylocoques ou les listérias qui peuvent être toxiques.

Pour répondre à la demande, plusieurs acteurs majeurs de la chaîne logistique ont mis en place des infrastructures de stockage frigorifiques. On peut citer Bolloré Africa Logistics au Mali, mais aussi les Entrepôts du Sénégal au Mali qui disposent de plusieurs hangars de stockage pour les produits congelés ou réfrigérés. Dans le cadre du développement des exportations de mangues, des stations de conditionnement modernes contribuant à la maîtrise de la chaîne du froid et à l’amélioration des conditions de maîtrise des risques sanitaires, ont été mises en place dans le Périmètre logistique aménagé en zone agricole (PLAZA) à Bamako. L’aéroport de Bamako dispose, au terminal cargo, de 2 chambres frigorifiques d’environ 50 m2 chacune qui sont mises à la disposition des importateurs et exportateurs, le temps des formalités de transit.

Mais il existe également de nombreuses structures informelles, mises en place par des particuliers et qui ne répondent pas toujours aux normes requises. Aucun contrôle n’est effectué auprès des grossistes qu’il n’est pas rare de croiser dans la circulation, transportant leur marchandise dans des camions « normaux », rompant ainsi la chaîne de froid pourtant indispensable au maintien de la qualité.

 

 

Houd Sanogo : « L’informel pèse encore trop sur le secteur »

Directeur général de la société GLOPAX (Global Packages Express) spécialisée dans la logistique nationale et internationale, Houd Sanogo évolue depuis plus de 15 ans dans ce secteur porteur qui doit cependant accélérer sa professionnalisation et opérer un grand ménage.

Quelle vision portez-vous sur le secteur de la logistique au Mali ?

Le secteur est en plein développement. Il y a une plus grande conscience des entreprises de la nécessité de sous-traiter l’envoi de leur courrier ou colis à des sociétés spécialisées dans le transport comme la nôtre. Si le secteur se structure, cela peut être très bon pour le pays. Mais l’informel pèse encore trop sur ce secteur au Mali. Cela amène un manque de professionnalisme qui ne garantit pas aux clients un acheminement de leurs paquets dans les temps et en l’état.

Pourquoi ce recours à l’informel et comment y remédier ?

Passer par l’informel coûte moins cher. De plus, les clients maliens sont encore réfractaires à passer par des sociétés. Ils préfèrent passer par des gens qu’ils connaissent et qu’ils paient de la main à la main. C’est un problème que l’État doit prendre à bras le corps. L’informel tue le formel et cela nuit au développement du pays.

Le développement du pays passe-t-il aussi par une réforme du transport ?

En effet, le Mali importe beaucoup et exporte peu. Une réforme visant à faciliter les échanges entre le Mali et le reste du monde permettrait une accélération du développement.

Le niveau des impôts et des taxes douanières peut-il, à terme, impacter le désir d’investir et le commerce dans le pays ?

Oui bien sûr. Le Mali est bien trop cher par rapport à d’autres pays de la sous-région et cela peut nuire à son attractivité. Je connais des gens qui voulaient venir investir ici mais avec les impôts et les taxes, ils préfèrent aller ailleurs. Les douanes ont tendance à faire monter les prix car c’est rémunérateur pour l’État. Le problème c’est que l’on met des gens dont ce n’est pas la spécialité dans ce secteur. Avec des gens qualifiés, dans des domaines bien précis, qui traiteraient avec les conseillers du ministre, cela pourrait marcher.

 

Olivier DUBOIS

Baber Gano, ministre des Transports

 

Comment se porte le secteur du transport ?

Le secteur se porte très bien. Le commerce national est en plein essor. Les commerçants maliens sont également présents sur le marché international. C’est un secteur stratégique pour l’économie du pays. Cependant, tout n’est pas rose. Le transport maritime, par exemple, connaît de nombreux problèmes sur les différents corridors. La voie fluviale n’est pas navigable pendant toute l’année et est aussi entrecoupée par endroits.

La situation géographique du pays ne constitue-t-elle pas un handicap pour le développement du secteur ?

Elle peut être considérée comme tel. Avec les nouvelles règlementations en vigueur, nos opérateurs économiques sont obligés de passer par les ports des pays côtiers afin d’acheminer leurs marchandises. Ils rencontrent beaucoup de problèmes au niveau du transport maritime pour le ravitaillement et l’approvisionnement du marché malien en produits de consommation. Le trafic aérien, bien que coûteux, permet néanmoins de satisfaire en urgence et en toute sécurité les besoins d’une entreprise ou d’un particulier. Nous avons donc d’autres possibilités qui s’offrent à nous.

Comment y remédier ?

Des réflexions sont en cours afin d’arriver à desservir le Mali par un port sec qui permettra d’amoindrir les coûts de transport. Le gouvernement compte renouveler l’ensemble du mécanisme de transport actuel afin de permettre au secteur de jouer son rôle central dans la redynamisation de l’économie malienne. Dans dix ans, le secteur du transport au Mali serait envié dans la sous-région.

Transport : Le règne de l’informel

Depuis la crise de 2012, le secteur du transport au Mali souffre de nombreux maux, tels que l’insécurité, la fluctuation des prix et la corruption. Toutes choses qui s’épanouissent dans une gestion en grande partie informelle. Tour d’horizon d’un secteur qui représente moins de 5% du PIB national, malgré les nombreuses opportunités de développement.

Hamadou (le nom a été changé) est un opérateur économique très connu dans le milieu du transport routier. Il détient à lui seul une cinquantaine de gros camions qui relient les pays de la sous-région, Togo, Ghana, Nigéria, Sénégal et Côte d’Ivoire, chaque semaine. « L’import-export est ma vie. Je connais tout le monde dans le secteur », dit-il. Son carnet d’adresse très fourni est le secret de sa réussite. « C’est la jungle. Il faut avoir beaucoup d’amis pour avancer », affirme ce directeur d’une entreprise informelle vieille de plus de dix ans. C’est seulement en 2015 qu’il a trouvé un siège à son entreprise. Le plus important étant de rester en contact permanent avec ses clients, il n’était donc pas « nécessaire que j’attire les yeux des gens sur moi », déclare Hamadou, amusé.

Comme lui, nombreux sont ceux qui se lancent dans le secteur du transport sans remplir les conditions préalablement nécessaires à la création d’une entreprise. Ils évoluent donc pour la plupart dans l’ombre et ne paient ni impôts ni de frais de douane à la frontière. « Les véhicules arrivent très tard dans la nuit. Les responsables de camions connaissent bien les agents de douane. Il leur donne leur part pour que les camions passent. C’est tout », tranche ce commerçant qui détient une boutique à Zégoua, à la frontière entre le Mali et la Côte d’Ivoire près de laquelle stationne en moyenne une centaine de semi-remorques par jour.

Ces dernières années, le transport informel a connu une explosion faisant du formel, le maillon faible de la chaîne. Au Mali, le secteur du transport représente moins de 5 % du PIB national, alors que la part de ce même secteur dans le PIB est soit égal soit supérieur à 13 % dans les pays européens et de 16 % en Chine. Un chiffre qui témoigne du fait que le Mali souffre d’un déficit logistique, doublé d’une concurrence déloyale en pleine expansion sur l’ensemble du territoire national.

Insécurité de transit Problèmes de disponibilité, équipements vieillissants, tracasseries routières dans les couloirs de transit, déperdition financière et insécurité sont autant de problèmes qui touchent le secteur du transport au Mali, tout particulièrement celui par voie routière. Avec la crise de 2012, le secteur du transport en général et le transport routier en particulier a été constamment confronté à de véritables problèmes d’insécurité, notamment dans le septentrion du pays. Plusieurs compagnies ont stoppé le transit dans les régions de Gao, Tombouctou et Kidal craignant de tomber dans une embuscade ou sur des mines. Les infrastructures routières sont aujourd’hui encore insuffisantes, avec seulement 3 000 km de routes goudronnées qui couvrent les principaux axes routiers d’échange (Dakar et Abidjan). La réalisation du projet de construction d’un nouveau chemin de fer qui reliera Bamako à Dakar étant toujours à la phase des études, la plupart des marchandises qui partent de Dakar transitent par l’unique voie ferroviaire qui date de la période coloniale, aujourd’hui inadaptée.

Le transport fluvial autrefois très prisé par les commerçants dans la région de Mopti et Tombouctou, a également perdu l’engouement qu’il suscitait. Toutes les marchandises exportées vers le Mali, nécessitent, à partir des ports de la sous-région, des transports par route ou rail. Seule la voie aérienne semble être sécurisée cinq ans après le déclenchement de la crise. Autorités et populations sollicitent tous l’aide de la force onusienne au Mali (MINUSMA) pour se rendre dans les régions du nord. Quant au transport maritime, on rappelle que plus de 90 % du commerce international sur le Mali est effectué par mer, à travers les ports ouest-africains : Dakar au Sénégal, qui couvre 60 % du volume de trafic d’exportation, Abidjan en Côte d’Ivoire, Lomé au Togo, Nouakchott en Mauritanie, Conakry en Guinée et Tema au Ghana. Le transport par voie maritime, certes plus long, reste le moins cher. Pour permettre aux entreprises maliennes et aux sociétés internationales d’acheminer les produits et marchandises depuis et vers le monde entier, de nombreux acteurs proposent des services de transport et logistique, à l’import comme à l’export. Des transporteurs d’Afrique du Nord et d’autres régions africaines offrent également des services de fret, mais avec une capacité de chargement plus limitée. À Bamako, l’essentiel du fret aérien utilise les vols commerciaux des compagnies aériennes comme Air France, qui fait aussi des vols cargo.

Des prix instables Dans le transport formel, les prix de dédouanement ainsi que les charges annexes sont au préalable définis. Ils dépendent donc de la qualité, du poids et du volume des produits qu’on souhaite importer ou exporter. Pour cette Française qui a ouvert son entreprise de logistique à Bamako il y a quelques années, les procédures d’acheminement des marchandises sont parfois longues et difficiles dans le formel. Les prix sont également très élevés. « Du coup rares sont les entreprises qui passent par la voie légale », affirme-t-elle. Pourtant, certains leaders comme la danoise Damco (anciennement Maersk), 1ère compagnie maritime mondiale, MSC, numéro 2, associée à Necotrans le 2ème réseau de logistique en Afrique, ou encore CGA CGM, 3ème compagnie mondiale, et Delmas, filiale de Bolloré Africa Logistics, qui domine le transport terrestre, proposent des prix plus bas aux clients en cumulant le volume et en négociant des tarifs avec les agences de transport.

Dans le secteur informel en revanche, la réalité est différente. La majorité des transporteurs ne disposant pas de camions de transport, ils s’associent pour négocier à la fois les prix de location des camions et les tarifs douaniers. « Les propriétaires de camions savent quand un transporteur a besoin de recevoir sa marchandise en urgence. Ils profitent donc pour fixer les prix. On l’accepte parce qu’on n’a pas de choix », estime une autre source. Et d’ajouter en exemple que pour l’importation d’une glace ou neige carbonique dans le secteur formel, il faut débourser environ 190 000 francs CFA, contre seulement 100 000 francs CFA dans le secteur informel. Il est clair que le système de transport et de logistique au Mali est entravé par des contraintes d’efficacité, de capacité et d’infrastructures, notamment routières et ferroviaires, qui alourdissent les frais, le temps et l’incertitude. Toutes choses qu’évitent les acteurs du secteur informel tel que Hamadou. « Pourquoi me soucier avec les histoires de papiers à n’en point finir et les va-et-vient à la douane quand je peux régler le problème en offrant de l’argent à un douanier ? ». La lenteur administrative conjuguée au marché informel pénalise la compétitivité et les exportateurs doivent souvent négocier des paiements irréguliers pour libérer la marchandise, ou pour qu’elle continue son chemin. Les prix sont quant à eux fixés sur place et l’argent payé cash.

 

Transport aérien : le Mali déploie ses ailes

Après des heures difficiles consécutives à  la crise de 2012, le transport aérien semble reprendre son rythme de croisière, participant ainsi à  la relance de l’économie malienne. Développement, infrastructures en cours de finalisation, certifications, les acteurs publics et privés du secteur sont à  pied d’œuvre pour faire de Bamako, un véritable hub en Afrique de l’Ouest. Il est temps pour le Mali de redéployer ses ailes. s’il est un secteur dont la bonne santé illustre celle d’une économie toute entière, C’’est bien celui du transport aérien. Au moment des indépendances, les ambitions de faire du Mali un pays émergent avaient mené à  la construction des premières infrastructures aéroportuaires dès 1958, ainsi qu’à  la création en 1964 d’une compagnie aérienne nationale, Air Mali. Les premières difficultés rencontrées par le jeune état malien ont fait péricliter en 1966 la jeune mais prometteuse société publique. De la nouvelle Air Mali en 2001, en passant par la Compagnie aérienne malienne (CAM) en 2005, rebaptisée Air Mali en 2009, les compagnies nationales n’ont pas réussi à  briller longtemps dans le ciel malien. En 2012, cette dernière, dont l’actionnaire de référence, aux côtés de l’à‰tat malien, était l’Aga Khan, mettait la clef sous le paillasson, victime de ses faibles moyens, d’un marché ultra concurrentiel et de la chute du trafic passagers, consécutive à  la crise. Cette fragilité de l’offre nationale a profité aux compagnies étrangères qui se sont multipliées sur le terrain, Air France, Royal Air Maroc, TAP, Turkish Airlines, et les africaines Asky, Ethiopian Airlines, Kenya Airways, ou encore Air Côte d’Ivoire, offrant ainsi plusieurs offres de liaisons entre Bamako et le monde aux voyageurs et aux opérateurs logistiques. Coup de frein Dans un passé récent, l’activité touristique, affaires et loisirs confondus, les échanges commerciaux et les voyages de la diaspora (6 000 passagers en moyenne par an), drainaient, dans les aéroports maliens un nombre de passagers en constante augmentation. D’un peu plus de 300 000 en 2002, on pouvait en compter plus de 600 000 en 2008. Pour satisfaire la demande, le nombre de compagnies s’étaient multipliées, dépassant la vingtaine, dont la compagnie nationale. Mais après le faste des années 2000, la classification du Mali par plusieurs chancelleries occidentales en zone orange (déconseillée) en 2010, puis rouge (dangereuse) en 2011, a eu raison d’une fréquentation en pleine croissance. Mopti et Gao ont vu s’éteindre la manne touristique. Une situation qui s’est aggravée avec la crise qui a débuté en 2012. Ainsi, entre 2012 et 2013, la fréquentation des aéroports du Mali avait baissé de moitié, hormis les vols militaires et humanitaires, opérés par la MINUSMA et les organismes humanitaires, et qui ont en partie permis d’assurer la survie de ces infrastructures, particulièrement à  Tombouctou, Gao et Mopti, o๠ils demeurent à  ce jour les seuls à  atterrir. Cela dit, la situation tend à  se normaliser puisqu’avec 725 000 passagers en 2015, dont 95% à  l’Aéroport international Président Modibo Keà¯ta-Senou, le Mali retrouve un positionnement antérieur à  la crise. Aujourd’hui, une quinzaine de compagnies étrangères dessert Bamako, dont trois uniquement pour le fret, alors que ce nombre avait atteint la vingtaine dans les années 2000, avant la crise sécuritaire. Le renforcement des règles de contrôle et fouille des personnes et leurs bagages, l’acquisition d’équipement de contrôle plus performant a contribué à  ramener la confiance en la destination Mali. à€ cela s’ajoutent les check-points sur les axes stratégiques de la plate-forme aéroportuaire. Une gestion normalisée Dans le transport aérien les règles sont strictes et strictement obligatoires pour les opérateurs, que ce soit en terme technique ou de sûreté, explique Dominique Dreuil, directeur général de la société Assistance aéroportuaire du Mali (ASAM). De nombreuses structures interviennent dans le contrôle, le suivi et la coordination des activités aéronautiques et aéroportuaires. Le premier responsable de l’espace aérien malien est l’Agence nationale de l’aviation civile (ANAC), qui doit garantir un niveau de sécurité et de sûreté conformes aux normes internationales. Elle coordonne l’activité de tous les autres acteurs à  savoir l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à  Madagascar (ASECNA) et la Direction nationale de la météorologie. Des procédures sont en cours pour augmenter la crédibilité des aéroports maliens, à  travers l’obtention de certifications IATA (Association internationale du transport aérien). La plus récente est l’agrément RA3 obtenu par ASAM pour la gestion du fret à  destination de l’Union européenne. Une mission d’audit a, après examen du système de l’aviation civile, estimé à  73,39% le taux de conformité aux normes de l’OACI. Ce résultat place le Mali en troisième position des à‰tats de l’Afrique de l’Ouest et du Centre, et largement au-dessus de la moyenne mondiale, qui est de 62%. Les grandes ambitions de Bamako Les ambitions des autorités maliennes de faire du désenclavement du pays une opportunité de développement ont mené à  augmenter le volume des investissements dans la zone aéroportuaire. La construction de la nouvelle aérogare qui devrait être inaugurée en mai prochain, permettra à  Bamako de recevoir jusqu’à  un million et demi de passagers par an, ce qui correspond au double de sa capacité actuelle. l’utilisation de technologies de pointe en matière de surveillance ou de maintenance est également un signal rassurant pour les opérateurs étrangers, mais aussi maliens, puisqu’une nouvelle compagnie aérienne malienne privée est en gestation. l’une des clés pour améliorer les prestations est la qualité des ressources humaines. C’’est pourquoi l’institut de formation aux métiers de l’aérien (IAMA) a été créé en 2008. Par ailleurs, de jeunes ingénieurs sont en cours de formation à  l’étranger pour venir renforcer le pôle maintenance en ligne de Bamako. Ils permettront à  ASAM d’offrir à  toutes les compagnies le service de maintenance de leurs avions par des techniciens locaux très qualifiés, et ainsi de faire des économies conséquentes. à€ ce jour, seule Royal Air Maroc y a recours. Les Aéroports du Mali, selon leur Président Directeur Général, le Colonel Daouda Dembélé, sont en pleine mutation. Ceux de l’intérieur comme celui de Bamako continuent de subir des améliorations afin d’offrir les meilleures prestations tant aux compagnies qu’aux usagers, tout en garantissant un respect scrupuleux des normes établies. l’acquisition de matériel de dernière génération et particulièrement de charriots électriques pour les interventions sur le tarmac fait de Bamako un aéroport « propre ». Kayes Dag Dag, réclamé depuis 2012 par la nombreuse diaspora de la région, devrait rouvrir courant avril. Quant à  Mopti, Tombouctou et Gao, voire Kidal, ils recevront eux aussi les soins nécessaires afin d’être de nouveau disponibles pour les vols civils. « Nous démarchons plusieurs compagnies, afin de les attirer vers le Mali » ajoute-t-il. Une réflexion est engagée pour réduire les différentes taxes qui plombent le coût du billet d’avion, Bamako est en effet une des escales les plus chères de la sous-région. Autant de perspectives qui laissent croire que le ciel malien, malgré les difficultés, devrait rester un endroit bien fréquenté.

50f de plus pour le Sotrama !

Décidément, la pilule devient de plus en plus amère pour les maliens. Ce matin il fallait avoir 200 f CFA en poche pour faire une course en transport en commun, appelés Sotrama, soit une augmentation d’environ 35%. Un coup dur de plus pour les bourses déjà  éprouvées. Conséquence de la hausse des prix du carburant La Coordination des groupements professionnels de transports et la Fédération nationale des syndicats et conducteurs du Mali a publié un communiqué annonçant la hausse à  partir de ce 21 mars de leurs tarifs. Comme argument, la Coordination affirme que « depuis 2005, le prix des carburant ne cesse d’augmenter. Au regard des nombreuses charges que subissent les transporteurs et le pouvoir d’achat des Maliens, les groupements professionnels de transports en commun accord avec la Fédération nationale des syndicats et conducteurs ont décidé du réajustement des prix pratiqués depuis 2005». Il s’agit d’un tarif plafond, précise le communiqué. Les syndicats ont mis le paquet pour que l’information passe. Les apprentis informent systématiquement tous les clients de la hausse des tarifs et des copies du communiqué suscité sont distribuées dans les stations. Des émissions radios sur les chaà®nes privées ont également été consacrées à  ce sujet ces derniers jours. « Depuis 6 heures du matin, on est là , et tout se passe plutôt très bien », affirme ainsi Salif Amadou Diallo, le secrétaire aux relations extérieures du syndicat national des transporteurs du Mali. M. Diallo estime que cette mesure se résume par la hausse progressive du prix du carburant depuis 2005 et l’augmentation du prix des pièces de rechange des voitures. Le syndicaliste se défend de toute idée de profiter de la crise pour augmenter les tarifs. «Depuis longtemps on envisageait l’application de cette mesure avant de se raviser compte tenu du pouvoir d’achat faible des populations. Mais au rythme o๠allaient les choses, explique-t-il, les transporteurs ne pourraient plus vivre de leur métier ». Selon Drissa Camara, secrétaire à  l’éducation du syndicat national des transporteurs du Mali, outre la hausse du prix du carburant, les pièces de rechange aussi se font rares maintenant. Selon lui, les pneus appelés  »Tigadéguéni » sont passés de 60 000 à  110 000 F CFA pendant qu’une autre pièce de rechange est cédée aujourd’hui à  47 500 au lieu de 32 000 FCFA naguère. Sur une recette journalière de 30 000 F FCA, déplore M.Camara, on doit 12 000 F CFA journalière au propriétaire de la voiture et dépenser 20 000 F CFA pour le carburant. à‰quation difficile à  tenir. « Ce n’est pas sérieux! » Face à  la mesure qui vient s’ajouter à  une conjoncture déjà  difficile, les avis des usages divergent. Si certains font contre mauvaise fortune bon C’œur, d’autres la dénoncent. Mamadou Touré, qui avait appris l’information par voie de presse, estime que cette augmentation va tout simplement compliquer toute la gymnastique déployée déjà  pour la recherche de la pitance. Mody Fané est dérangé par la situation mais reconnait les difficultés des transporteurs. «Ce n’est pas sérieux, comment on peut faire cela en cette période de crise. Le gouvernement ne devait pas accepter cette mesure » se lamente pour sa part Mariam Koné, qui venait d’être refusée par l’apprenti au niveau du lycée Mamadou Sarr faute d’avoir payé les 50F CFA. Pour le moment, la mesure ne concerne que le transport urbain. Dans les jours à  venir, le transport inter urbain va prendre la cadence. C’’est du moins l’assurance donnée par Seydou Yossi, secrétaire général de la coordination des syndicats et associations des chauffeurs et conducteurs du Mali.

Guerre au Nord Mali : quels sont les risques pour le transport aérien ?

Journaldumali.com : Existe t’il des risques pour les vols longs courrier qui viennent d’Europe ? Les vols longs courriers de Paris à  Ouagadougou et Niamey survolent la zone Nord du Mali occupée par les rebelles islamistes d’AQMI, d’ANSAR DINE et du MUJAO. Les vols Paris Bamako passent largement à  l’ouest de la zone rebelle en survolant en partie la Mauritanie. De quels équipements les islamistes du Nord Mali disposent-ils ? Les groupes rebelles sont équipés d’armement antiaérien portatif de type SAM 7 (9K32M Strela 2M), à  guidage automatique infra-rouge, dont la zone de tir s’étend de 15 à  2 000m d’altitude sur une distance maxi de 4 km, sur un avion volant à  moins de 1 000Km/H. Ils ne sont donc efficaces que sur des longs courriers en phase décollage ou atterrissage, de préférence tirés de l’arrière, ou sur des appareils militaires en intervention à  basse altitude. Le SAM 7 est l’équivalent du Stinger américain ou du Mistral français. Les SAM 7, d’origine soviétique, sortis en 1970, ont été largement disséminés dans le monde entier par l’URSS. Au nord Mali, ils proviennent des stocks pillés de Kadhafi : sur les 20 000 achetés par la Libye, 15 000 ont été utilisés ou sont hors d’état de marche ou détruits. 5 000 ont disparus.(source Gvt de Transition). l’arme nécessite un bon niveau de formation et pose des problèmes sérieux de maintenance, en particulier au niveau de sa batterie thermique. Les SAM 7 peuvent-ils toucher un avion de ligne ? La pente de descente d’un avion de ligne étant de 5%, un appareil volant à  10 000m d’altitude entamera donc sa descente à  environ 200 kms de l’aéroport de destination, C’’est à  dire hors du territoire malien pour Niamey et Ouagadougou, et hors zone rebelle pour Bamako. Le risque d’attaque par missile portatif SAM 7 à  partir des zones occupées ne devrait donc pas exister. Par ailleurs, les rebelles ne disposent apparemment pas de missiles longue portée tirant à  haute altitude : ceux-ci nécessitent une infrastructure lourde (plates-formes chenillées, électronique et logistique d’accompagnement), qui seraient de surcroà®t extrêmement repérables en ville saharienne ou dans le désert. Peut-on envisager d’autres formes d’attaques ? Oui, car à  l’inverse, le risque d’attentat à  la bombe existe, la munition pouvant être chargée clandestinement dans les aéroports africains o๠le contrôle technique à  l’embarquement est sans doute moins rigoureux qu’à  Paris… Pour mémoire, et à  titre d’enseignement, l’attentat perpétré par Kadhafi sur le vol 770 du DC10 d’UTA Brazzaville-N’Djamena-Paris en 1989 au-dessus du désert du Ténéré (Niger) a été exécuté au moyen d’une bombe à  mise à  feu retardée placée dans un bagage en soute avant, place 13 droite, lors de l’embarquement à  Brazzaville (source rapport officiel d’expertise, JO N°91 du 19-12-1991) Toutefois, il s’agissait d’une opération techniquement sophistiquée qui fut organisée et exécutée par les Services Spéciaux libyens (6 agents identifiés dont le beau-frère de Kadhafi) avec la complicité de l’ambassade de Libye à  Brazzaville (qui a fourni le billet Brazzaville-N’Djamena au terroriste, descendu à  N’Djamena alors que le bagage était enregistré pour Paris). On voit mal les groupes islamistes organiser et exécuter une opération de ce type à  partir de Gao ou de Tombouctou, sauf opération suicide. Dans ce cas, comment se prémunir de tels risques ? s’il ne semble pas y avoir de danger de tir de missile antiaérien en zone rebelle au Nord Mali, le risque reste réel en basse altitude hors du Mali dans les environs des aéroports de Niamey et Ouagadougou et à  Bamako sur des appareils en phase de décollage ou atterrissage. Les Gouvernements locaux devront, le moment venu, prendre les mesures nécessaires pour surveiller et quadriller rigoureusement le terrain environnant dans un rayon de 3 à  4 km. Le risque d’attentat à  la bombe embarquée n’étant pas négligeable, les Gouvernements devront renforcer sévèrement les opérations de contrôle à  l’embarquement conformément aux prescriptions du manuel de sécurité de l’Aviation Civile (document 8973 de l’OACI) avec les renforts nécessaires en matériels et en personnels civils et militaires compétents. Les enseignements tirés de l’attentat sur le DC10 d’UTA sont à  cet égard clairs et précieux dans le rapport d’expertise. Ces dispositions prendront toute leur importance lorsque l’intervention militaire de la force africaine de la CEDEAO et/ou de l’armée malienne sera officiellement décidée et déployée, les mouvements rebelles n’ayant dès lors plus rien à  perdre.

TNT Express arrive au Mali

Quatrième plus grosse société de transport express au monde, TNT est aujourd’hui présente sur tous les continents. Sur le continent africain, son implantation reste cependant marginale. Les raisons en sont, selon les responsables de l’entreprise, la faiblesse du réseau routier et les différentes contraintes douanières qui ralentissent considérablement le circuit des colis et font perdre leur caractère «Â express » à  tout envoi inter ou intra-état par la route. Malgré ces difficultés, TNT se lance sur le marché ouest-africain, avec une première expérience au Mali avec un partenariat avec GETMA-Mali. GETMA est un réseau d’agences africaines spécialisé dans la consignation maritime, la manutention portuaire, le transit import et export et la logistique. Créé en 1989 avec l’objectif d’offrir des solutions alternatives sur la côte Ouest Africaine, Getma s’est imposé grâce à  des investissements continus en équipements, matériels, entrepôts et personnel. Getma est devenu le second réseau indépendant d’agences maritimes et logistiques en Afrique. Au Mali, la société s’est installée en 2008 avec un effectif de départ de 5 personnes et emploie actuellement 25 personnes. Dans un avenir très proche, Getma Mali prévoit d’employer 35 personnes avec la création d’une base logistique dotée de ses propres moyens de transport pour relié les ports de la sous-région ainsi que les sites miniers du Mali. La combinaison du réseau routier et aérien international de TNT (livraisons vers 200 pays) et des capacités du groupe GETMA au Mali et dans l’ensemble de la sous-Région, apporte enfin aux entreprises maliennes un vrai choix en matière de transport rapide « porte-à -porte » de documents, colis et fret, à  l’export comme à  l’import, et ceci à  des prix compétitifs. Les points forts de l’offre TNT Express – GETMA au Mali comprennent la capacité de ramasser et livrer tout type de marchandise (fret lourd compris) partout dans le monde, un réseau entièrement intégré permettant le contrôle et suivi sur internet – en temps réel et de bout en bout – des colis en cours de transport ou de livraison, des temps de transit réduits. Autre produit attractif de la nouvelle société, des jours et horaires de livraison garantis, par exemple, TNT Express garantit une livraison Bamako-Paris sous 24 heures, une prestation douanière complète pour les importations ou exportations de marchandises taxables. Grâce à  ses prestations, TNT Express améliore l’interconnexion des entreprises maliennes avec le reste du monde, et en premier lieu l’Europe et l’Asie. TNT-GETMA Mali entend contribuer valablement au développement de l’économie malienne à  travers la création d’une dizaine de postes à  Bamako pour le démarrage des opérations.

Transport aérien : Brussels Airlines déploie ses ailes sur Bamako

Dans le cadre du lancement des activités de Brussels Airlines à  Bamako, les responsables de la compagnie ont rencontré la presse. C’’était à  la suite du vol inaugural effectué sur la capitale malienne Le lancement, mercredi 7 septembre, des activités de Brussels Airlines à  Bamako a été marqué par un vol inaugural effectué avec de hautes personnalités, des journalistes et des particuliers vivants à  l’extérieur. Principale compagnie aérienne belge, Brussel Airlines relie la capitale de l’Europe à  plus de 70 destinations dont 21 africaines. Elle a été crée depuis 2002 sur les centres de la Sabena (une autre compagnie tombée en faillite depuis 2001) et se veut une compagnie basée sur les valeurs de confiance, d’ouverture d’esprit et d’orientation clients. Selon son PDG, Bernard G, Brussels Airlines a consenti un important investissement dans sa flotte. Elle dispose d’un parc de 49 avions et a pu créer plus de 3 290 emplois. Pour lui, le choix de Bamako procède de la volonté de pouvoir faciliter la connexion Afrique, Europe et Amérique. Mieux, dit-il, l’une des innovations effectuée a été l’adaptation du produit aux réalités de l’Afrique. «Â l’Afrique est au C’œur de notre stratégie », a-t-il ajouté. Disposant d’une offre fret de 11 tonnes en moyenne, la compagnie emploie à  l’aéroport international de Bamako Sénou 150 personnes. Pour l’heure, ses vols sur le Mali s’effectue sur 2 jours de la semaine, à  savoir, les mercredis (Aller Bamako-Belgique de 21h 30 à  5h 25 heure locale) et dimanches (Retour Belgique-Bamako de 10h 40 à  14h 40 heure locale).Cependant, la clientèle trouve que les tarifs de voyage au niveau de cette compagnie sont très élevés et qu’il faudrait songer à  les rabaisser dans les périodes de haute saison (Juillet-Aout). Comme pour répondre, le PDG de Brussels Airlines a indiqué que cela se justifie « dans un contexte de concurrence, avec un environnement qui ne fait de cadeau à  personne ». Côté sécurité, le N°1 de la compagnie n’a pas manqué de dévoiler que Brussels Airlines est en bonne phase avec les normes et standards internationaux. Ce qui lui a valu de bénéficier de la certification IOSA selon laquelle, tous les 2 ans, la compagnie est passée au peigne fin par des Experts.

« Routes Africa 2011 », penser l’aérien de demain

Le forum « Routes Africa 2011 » regroupe des gestionnaires d’aéroport, des représentants de compagnies aériennes, des tours opérateurs, des opérateurs du secteur du transport aérien ainsi des décideurs. Comment développer davantage le transport aérien en Afrique et s’attaquer aux défis du secteur face à  la concurrence et à  une clientèle de plus en plus exigeante ? C’’est la principale préoccupation au C’œur des travaux de deux jours qui se déroulent à  l’hôtel Laico de l’Amitié. Outre les objectifs de développement des routes aériennes, « Routes Africa 2011 » aborde la problématique de l’aviation civile africaine. Les participants discutent de deux thèmes majeurs, à  savoir, « l’Afrique face au défi de la croissance et les opportunités de la mondialisation », et « les obstacles au développement de nouveaux services aériens sur le continent ». La cérémonie d’ouverture du forum était présidée par le ministre de l’à‰quipement et des Transports, Ahmed Diane Séméga. Il avait à  ses côtés son homologue de l’Artisanat et du Tourisme, Mohamed El Moctar, des secrétaires généraux de l’Association des gestionnaires des aéroports en Afrique (ACI) et de l’Association des compagnies aériennes d’Afrique (AAFRA), respectivement Ali Tounsi et Elijah Chingosho, et de la directrice des aéroports du Mali, Mme Thiam Aya Diallo. « Cette 6è édition constitue une phase de maturité pour Routes Africa tant par la présence de nombreux acteurs de l’aviation civile que par la pertinence des thèmes abordés. Ces thèmes d’échange collent parfaitement avec la vision du Mali pour l’Afrique. Notre ambition est une Afrique pleinement engagée dans la mondialisation et qui gagne dans le concert des nations », a déclaré le ministre de l’à‰quipement et des Transports. De nouvelles infrastructures aéroportuaires ont été aménagées au Mali pour satisfaire le besoin du trafic à  long terme et offrir des services aux normes et standards internationaux. l’ambition étant de vulgariser le mode de transport aérien et d’exploiter pleinement les atouts naturels de Bamako comme hub de l’Afrique de l’Ouest. Selon Ahmed Diane Séméga, la co-organisation de « Routes Africa 2011 » par les Aéroports du Mali, gestionnaire d’aéroports et par la Société d’assistance aéroportuaire du Mali (ASAM-s.a), les sociétés d’assistance en escale, est le témoignage d’une stratégie concertée de service au sol. La principale plate-forme de Bamako-Sénou est en cours de modernisation et d’extension. Les investissements portent sur la rénovation, l’extension des aérogares passagers existantes, la construction d’un nouveau terminal passagers et d’un nouveau terminal fret, l’extension et l’élargissement de la piste et la construction et l’aménagement d’infrastructures connexes. «Le développement des services de transport aérien en Afrique est indispensable pour la croissance économique et social du continent. Les services aériens sont aussi une opportunité pour les investissements étrangers, l’emploi et le tourisme », dira Elijah Chingosho, secrétaire général de l’Association des compagnies aériennes d’Afrique. La directrice des Aéroports du Mali, Mme Thiam Aya Diallo, a quant à  elle dit les attentes de notre pays par rapport à  cette rencontre qui permettra de montrer le vrai visage du Mali, à  un moment o๠le secteur touristique connaà®t de grandes difficultés.

« LITTLE MALI » : Terminus du corridor Bamako-Dakar

Une communauté s’est organisée sur ce site. De nouvelles réalités font surface. Ces gens du voyage s’adaptent bien à  une autre réalité. Sur la route de Rufisque, à  hauteur du croisement Cap des Biches, une pelle mécanique entasse de la latérite fraà®chement débarquée. La route du Cap, à  ce niveau, était crevassée. « Nous n’avons pas attendu que les autorités viennent réparer la route détériorée, nous avons essayé de faire avec les moyens du bord pour la réhabiliter », souligne Koniba Sidibé, le président de la section sénégalaise du Syndicat national des conducteurs routiers du Mali (Synacor). Excentrée et peu fréquentée, il y a de cela quelques années, cette route est devenue, ces dernières années, l’une des plus empruntées de la localité. Outre les nouvelles cités construites dans les parages, elle desserte des entrepôts, des garages de fortune ou encore des fabriques de tous genres. Elle menait surtout au Foyer de charité du Cap des Biches. Presque chaque minute, un gros-porteur emprunte cette route qui mène aussi sur ce qu’il est convenu d’appeler le petit Mali ou encore « Little Mali ». La raison, C’’est que depuis plus d’une décennie maintenant, elle abrite une gare de transit pour les routiers de ce pays frontalier qui font le corridor Dakar-Bamako pour aller prendre des marchandises ou du carburant au Port autonome de Dakar (Pad). Au fil des ans, l’endroit, qui était un très vaste terrain vide et clôturé, s’est transformé en quartier de fortune o๠toute une vie se construit. En remontant la route du Cap, le vrombissement des véhicules qui empruntent la nationale s’amenuise. La fumée s’échappant des guimbardes s’amoncellent pour former un nuage qui pollue davantage l’atmosphère des lieux. En s’approchant des lieux, une bonne odeur s’échappant des bons mets en cuisson dans les parages embaume l’atmosphère. « Little Mali », C’’est avant tout un marché o๠l’on peut faire des provisions en tout genre. Parmi les commerces, qui jalonnent la bretelle, il y a une trentaine de restaurants. On y prépare et vend des poissons frits, des plats épicés, de la viande grillée ou bouillie, du riz assaisonné avec de la sauce, des pâtes alimentaires, du riz au poisson, affectueusement appelé par les Sénégalais le « Thiébou dieun ». Il y a aussi le « Tô ». « Un met préparé à  base de céréale en forme de pâte assaisonnée de sauce », indique Adama Diallo, devenu notre guide sans demander notre avis. Il y a également d’autres plats comme par exemple ce mélange de lait caillé et de céréales bouillies. Il y a également du pain en permanence, dans presque toutes les gargotes de la zone. Dans ce petit bout du Mali perdu aux confins de la banlieue de la capitale sénégalaise, on vend toutes sortes de plats, à  toutes les heures même aux routiers arrivés tard et tenaillés par une fin de loup. « Il y a toujours un point ouvert pour avoir de quoi mettre sous la dent », affirme plus que taquin Amadou Diallo. Sally, une restauratrice, vient de boucler ses cinq ans à  « Little Mali ». Son mari, qui est dans le milieu, lui a ouvert un restaurant. Il lui sert aussi de superviseur. Avec deux de ses employées « venues du pays », elle propose à  longueur de journée des mets aux résidents de circonstance. « Notre seul problème ici, C’’est l’électricité. Depuis longtemps, on court derrière un abonnement à  la Senelec. En vain ! Il y a un collègue qui nous ravitaille en électricité à  raison de 5.000 francs Cfa par lampe et par mois. C’’est trop cher ! », se désole-t-elle. Un fait constaté et déploré aussi par un de ses collègues qui, pour deux lampes, paie mensuellement 10.000 francs Cfa. « Ce n’est pas facile d’avoir un branchement de la Senelec ici ; ceux qui en ont, en profite le maximum possible pour soutirer de l’argent aux autres », fait-il remarquer, parlant sous le couvert de l’anonymat. Il précise pour s’indigner de cet état de fait : « J’ai pris une chambre en location à  Fass Mbao et je paie tous les deux mois 1.000 Francs Cfa pour une lampe alors, on est obligé de payer mensuellement 5 fois plus cher ». Les prix des plats proposés sont modiques. A partir de 50 francs Cfa, on peut avoir une tasse de bouillie sucrée. Le « Tô » se vend aussi au détail et son prix est jugé « abordable » par Adama Diallo. Le plat de riz s’échange autour de 400 francs Cfa, etc. Selon Adama, les restauratrices sont « formidables ». Ce jeune homme qui a vendu du « Rico glace » dans les rues de Bamako puis de Dakar, a travaillé comme journalier dans les entreprises de la Zone franche industrielle de Mbao, exercé encore d’autres petits métiers avant de s’établir ici, apprécie bien le « climat familial » qui y règne. « Même sans argent, les restauratrices nous donnent à  manger à  crédit. On rembourse plus tard, lorsqu’on est solvable », précise-t-il. Les restauratrices, quant à  elles, n’aiment pas parler de chiffre d’affaires. « à‡à  marche, Alhamdoulilahi (Dieu merci) ! » sont les seuls mots qu’elles avancent comme réponse. Outre la restauration, « Little Mali » regorge aussi d’autres petits commerces comme le commerce de pièces détachées. Souleymane Nikiema, un jeune Burkinabé, tient une échoppe. Depuis « trois ans », il propose des pièces détachées aux camionneurs qui fréquentent le site. « Au Sénégal, les pièces nous reviennent un peu cher, on s’approvisionne généralement au Mali ou au Burkina », précise ce jovial vendeur au visage joufflu. Comme Souleymane, ils sont plusieurs vendeurs à  se spécialiser dans la vente des pièces détachées, surtout celles des gros-porteurs qui forment l’essentiel du parking de «Little Mali ». En amont du site, il y a beaucoup de garages de mécaniciens. Ici, on a quasiment un cimetière d’autobus et de camions. A longueur de journée, ouvriers, mécaniciens et brocanteurs s’y côtoient. Le cliquetis de la ferraille, le vrombissement des moteurs, le bruit des groupes électrogènes des soudeurs produit un brouhaha indescriptible. Une ambiance qui contraste nettement avec le calme olympien qui règne à  coté, au Foyer de charité du Cap des Biches, cachée derrière une épaisse haie vive. Sur la route principale menant à  ce sanctuaire, des ouvriers s’activent autour de la ferraille, juste à  coté d’un entrepôt. « Depuis plusieurs années », Mamadou Saliou Diallo, Guinéen d’origine établi au Sénégal depuis une vingtaine d’années, s’active dans la ferraille. Avec l’aide de ses collaborateurs, ils démontent des pièces et des fils de fer à  partir d’un moteur noirci par les graisses et le temps. A même le sol, les habits tachetés par la matière qu’ils manipulent à  longueur de journée, ils trient en même temps les pièces et les fils selon qu’ils soient en fer, en bronze ou en cuivre. « Généralement, nous vendons le kilogramme de fer à  200 francs Cfa, le kilo de bronze à  1.500 francs Cfa et celui de cuivre à  2.500 francs Cfa », informe ce longiligne qui tenait, avant son établissement au site, une boutique à  Thiaroye. « Little Mali », C’’est aussi et surtout la débrouillardise au quotidien. Depuis son arrivée, Ousmane Mallet cherche à  avoir une borne-fontaine pour vendre de l’eau. Il commence à  « être las » des démarches qu’il effectue en vue de bénéficier d’un emplacement au sein du site pour un raccordement à  la Sde. « Ce n’est pas facile du tout. J’ai de l’argent pour prendre en charge tous les frais, mais je n’arrive pas à  avoir un emplacement », déplore-t-il. Il porte des lunettes de soleil, la casquette légèrement visée sur le crâne. Il n’y a que deux bornes-fontaines à  « Little Mali » et elles sont toutes opérationnelles à  longueur de journée. Des files de bidons bleus, blancs et jaunes se forment à  leurs alentours. « Ici, on achète le bidon de vingt litres d’eau à  25 francs Cfa, mais la demande est tellement forte et la pression parfois faible. Il arrive qu’on n’ait pas du tout d’eau. Dans ces cas, on est obligé d’aller de l’autre côté de la Route nationale pour s’en procurer moyennant 50 à  100 francs Cfa le bidon de 20 litres », renseigne Adama Diallo. Toutefois à  l’image, du Secrétaire général du Synacor section Sénégal, Adama Diarra, les pensionnaires de « Little Mali » saluent la cohabitation avec les Sénégalais. « Nous entretenons de très bons rapports avec eux. On n’a aucun problème sur le site, en plus les gendarmes de la brigade de la Zone franche dont nous dépendons nous ont remis des numéros sur lesquels ils sont joignables à  tout moment », souligne M. Diarra. Il précise : « notre seul problème, C’’est le corridor Dakar-Bamako. Nous ne dépensons pas moins de 75.000 francs Cfa aux points de contrôle pour un seul trajet. Les autorités des deux pays doivent revoir cette question, surtout que nos collègues camionneurs du Sénégal ont les mêmes préoccupations ». Il poursuit : « d’ailleurs, le directeur du Port autonome de Dakar (Pad) a construit sur le site une douzaine de latrines et il envoie régulièrement une mission pour s’enquérir de nos difficultés ». « Locataire ! ». C’’est le surnom de l’homme fanion de ce site. Robuste, la cinquantaine entamée, il est connu de tous les occupants du site et connaà®t aussi tous ses coins et recoins. A califourchon sur son vélo, il pédale pour rencontrer ses compatriotes, recueillir leurs doléances, trouver des solutions aux problèmes, avoir éventuellement des informations sur certains manquements, etc. Plusieurs fois dans la journée, sur sa bécane, il rencontre des marchands ambulants venus faire des affaires, entend quelques conversations intimes, voit les gros-porteurs entrer et sortir du site, etc. « Little Mali » ne dort jamais !

Transport transfrontalier : Maliens et sénégalais accordent leurs violons

Plusieurs sujets étaient sur la table des Premiers Ministres sénégalais et malien. Souleymane Ndéné Ndiaye et Mme Cissé Mariam Kaà¯dama Sidibé ont manifesté leur désir de mettre fin aux entraves à  la fluidité du trafic sur le corridor Bamako-Dakar. Il s’agirait entre autres de réduire à  trois le nombre de postes de contrôle, de mettre en place une caution unique du transit routier inter-à‰tats, d’identifier les véhicules de transport inter-à‰tats par un macaron… La rencontre s’est tenue en présence de plusieurs ministres des deux gouvernements et de plusieurs acteurs évoluant dans les secteurs de transport et de commerce, réunis grâce au soutien financier et technique de l’USAID. Depuis plusieurs mois, les transporteurs maliens rencontrent d’énormes problèmes dans leur travail. Véhicules et marchandises, ou pire passagers bloqués pendant des heures aux postes de contrôle, multiplication anarchique des dits points de contrôle, perceptions illicites plombent les coûts et rendent compliqué l’exercice de leur travail. «Il y a plus d’une vingtaine de postes de contrôle entre Bamako et Dakar. Ce qui est contraire à  la réglementation de l’UEMOA en la matière qui est de trois postes de contrôle (le départ, la frontière et la destination finale)», déplore le secrétaire général du Conseil malien des chargeurs, Seydou Traoré. La directrice de l’USAID, Mme Rebecca Black, a elle évoqué le rapport 2011 de l’Observatoire des pratiques anormales sur les axes routiers. Selon ce document, le dernier trimestre 2010 a été marqué par une recrudescence des tracasseries routières, à  tel point que le Mali et le Sénégal occupent respectivement les 2è et 3è rangs dans le classement des pays à  fort taux de rackets sur les routes. Le même rapport constate une croissance et une persistance des pratiques anormales sur les différents corridors. Les acteurs du secteur privé malien et sénégalais ont identifié des obstacles à  la fluidité des échanges commerciaux sur le corridor Bamako-Dakar. Il s’agit, entre autres, de la non application de réglementation communautaire en matière de contrôles routiers, le nombre élevé des points de contrôles routiers, des tracasseries administratives, la persistance des perceptions illicites. Plus que trois ! A l’issue des travaux, le rapport conjoint des experts qui identifie les contraintes majeures au développement des échanges sur le corridor a été adopté par les participants. Les mesures prioritaires sont relatives à  l’opérationnalisation du transit routier inter-à‰tats unique entre les deux pays avant le 1 juillet 2011 considéré comme date butoir. Elle consistera notamment en l’utilisation d’un carnet unique du transit routier inter-à‰tats, et la mise en place d’une caution unique du transit routier inter-à‰tats par la signature du protocole entre les chambres de commerce du Mali et du Sénégal et l’identification des véhicules de transport inter-à‰tats par un macaron. Il a été aussi décidé de la suppression de toutes sortes de pratiques illicites le long du corridor conformément au traité de l’Union économique et monétaire ouest africaines (UEMOA) et au protocole de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO), relatifs à  la libre circulation des personnes et des biens. Mais la mesure la plus saluée est la réduction à  trois du nombre de postes de contrôle (un au départ, un à  la frontière et un au lieu d’accomplissement des formalités), conformément à  la réglementation de l’UEMOA en la matière. Pour ce faire, tous les autres postes ou points de contrôle doivent être supprimés et un effort des deux parties sera fait en vue de la réalisation rapide des mesures d’accompagnement, comme la construction des postes de contrôle juxtaposés. Maliens et sénégalais se sont mis d’accord également pour la réalisation effective des programmes d’entretien routier du corridor. Ils se sont engagés à  trouver les financements nécessaires, notamment auprès des institutions communautaires. Un comité paritaire de suivi et d’évaluation devra être mis en place pour veiller à  la mise en œuvre des recommandations de la conférence, à  travers un plan d’actions à  élaborer dans les semaines, voire les jours à  venir.

Hamed Diane Séméga : « Le secteur des transports a connu d’importants progrès de 2007 à nos jours »

Le Mali a réalisé ces dernières années, d’importants projet en matière d’infrastructures routières, aériennes et de transport. En témoigne la récente rénovation de l’aéroport du Mali, la construction de l’échangeur multiple permettant un désengorgement de la capitale Bamako, la construction du 3e pont de Bamako, la cité administrative qui doit accueillir l’ensemble des ministère du pays…En fin de semaine dernière, le Mali et la Chine ont signé des accords d’un montant de 100 milliards de francs CFA, y compris le financement de l’autoroute Bamako-Ségou. JournalDuMali.com : Parlez-nous des réalisations que le Mali a entrepris dans un futur proche ? Hamed Diané Séméga  : Bonjour. Je voudrais d’abord vous remercier pour l’opportunité que vous m’offrez de m’adresser aux innombrables lecteurs de votre journal. Je leur souhaite ainsi qu’à  vous-même, une bonne année 2011. Comme vous le savez, mon ministère est un ministère d’infrastructures, c’est-à -dire qu’il est chargé de la mise en œuvre du projet pour le développement économique social (PDES) initié par le président de la république, dans ses volets infrastructure. JournalduMali.com : Quels sont justement ces volets dont vous parlez ? Il s’agit notamment de la construction des routes, de grands bâtiments, de ponts, bref, de toutes les infrastructures qui contribuent à  impulser le développement économique du pays. C’’est également le ministère qui a en charge le transport dans tous ses aspects aérien, fluvial, terrestre et maritime. C’’est donc un grand département qui se trouve au C’œur du PDES. Je mesure à  sa juste valeur, la confiance du président Amadou Toumani Touré dont chacun sait aujourd’hui, l’ambition pour le Mali, l’attachement pour le développement des infrastructures. Il est donc illusoire de penser à  développer un pays enclavé comme le notre, sans lui donner une base infrastructurelle solide. Tant dans le domaine du transport, de l’énergie que de le télécommunication. JournalduMali.com : Quels changements avez-vous apporté au secteur du transport depuis votre venue à  la tête de ce ministère il y a tout juste trois (3) ans ? De 2007 à  nos jours, le secteur du transport a connu une véritable dynamique de la mise en place ses infrastructures. Tous les axes des corridors construits avant 2007, ont été renforcés en terme d’entretien. Je parle notamment de l’axe qui va de Bamako à  Kayes jusqu’à  la frontière avec le Sénégal. Egalement l’axe Bamako-Bougouni et de Bougouni à  la frontière ivoirienne. Les travaux y sont très avancés. Je parlerais aussi de la route Kayes-Bafoulabe, une route stratégique pour le Mali. Sans cette route, la cimenterie de Diamou (1ere région) est un rêve aussi bien que le développement du potentiel des matières premières minérales de cette région. JournalDuMali.com  : l’axe Kayes-Bafoulabe a permis la mise la création d’un certain nombre d’emplois. Parlez-nous en deux mots de ces réalisations et à  quel date les travaux prendront-ils fin ? Oui tout à  fait. l’un de nos jeunes compatriotes est entrain de mettre en place, une usine d’extraction et de transformation du marbre dans la région de Kayes. Cela permettra la fabrication de carreaux de très bonne qualité, mais également la réalisation d’intrants pour les autres industries chimiques telles que les résidus de peinture à  partir du marbre. Il y a aussi, la gestation d’une usine de transformation du calcaire en chaux. Tout cela n’a été possible que parce que la construction de la route a été envisagée. Cet vaste projet qui est important pour le développement de la région de Kayes et du Mali en général, sera termina avant la fin de 2011 inchallah. JournalduMali.com : D’o๠proviennent les financements de ces différentes infrastructures ? Puisqu’à  côté de l’axe Bamako-Bafoulabe, d’autres projets de construction se feront dans la même zone. C’’est l’Etat qui supporte plus de la moitié des investissements importants, soit plus de 27 milliards de francs CFA. Il aura effectivement la construction de deux grands ponts sur le fleuve Sénégal pour désenclaver complètement Bafoulabe et Kita. JournalDuMali.com : Qu’en est-il de la construction de l’autoroute Bamako-Ségou ? C’’est je dois l’avouer, l’un des plus importants projets d’infrastructure d’Afrique de l’Ouest parce que son coût est assez édifiant, soit un plus de 400 millions de francs CFA. Il a été lancé le 25 octobre dernier par le chef de l’Etat. Le financement est assuré par la république populaire de Chine qui est l’un des plus grands partenaires du Mali. l’autoroute est en deux phases. La première a été entièrement financé et les premiers travaux levées topographiques ont déjà  commencés et la construction démarrera au mois de mars prochain. La construction de la première partie de l’autoroute Bamako-Ségou en une fois deux voies, prendra 18 mois. C’’est un projet majeur parce qu’il va permettre de réguler significativement le temps de parcourt entre Bamako et Ségou qui est une ville extrêmement importante pour notre pays. mais également, il y aura un amélioration de sécurité routière qui est un véritable problème sur cette route vieille de plus de 30 ans. il faut dire que cet axe est le plus dangereux en matière de sécurité routière. C’’est également une route régionale parce que la première partie en territoire malien est de mesure régionale qui quittera Ségou jusqu’à  Ouagadougou et de là  bas, au Nigéria. Journaldumali.com : Toujours dans le domaine routier, o๠se situe le stade d’avancement de la construction du troisième pont de Bamako ? Je rappelle que ce pont est un don de la coopération chinoise et le Mali a contribué à  hauteur de 2%. Ce pourcentage consistant au dédommagement des populations de Missabougou (quartier dans lequel est construit le pont) et celles de la rive droite en générale. Il concerne aussi le déplacement du réseau de l’énergie du Mali, les indemnités des cadres maliens du chantier. Les travaux sont très avancés, soit une réalisation de plus de 90% et s’achèveront avant l’hivernage. Il de la ville et permettra une reconfiguration totale du trafic à  Bamako et participera à  son embellissement. Cela sera un soutien aux deux ponts actuels qui peinent à  gérer convenablement la circulation qui devient infernale à  certaines heures de la journée. JournalDuMali.com : Quels sont les principaux bailleurs de fonds du Mali en matière d’équipement et de transport ? Le Mali a la chance travailler et d’être soutenu par d’importants investisseurs et bailleurs internationaux. l’union européenne notamment qui est le premier grand constructeur de route en Afrique et singulièrement au Mali. C’’est d’ailleurs elle qui a financé par le billet de subventions accordé au Mali, la route qui va de Tombouctou à  Niono, en passant Goumacoura-Niafounké-Léré-Tonka-Diré. C’’est une route d’intérêt évident pour les populations des zones traversées et le désenclavement de nombreuses régions. Nous avons également des banques qui aident énormément le Mali en matière d’infrastructures routières. Ce sont entre autre la banque africaine de développement, la banque ouest africaine de développement, la banque, islamique de développement, la banque allemande pour le développement économique en Afrique, les fonds Koweà¯tiens, l’union économique et monétaire ouest africaine, la banque mondiale, la coopération chinoise. JournalDuMali.com : Monsieur le ministre, parlez nous un peu du secteur aéroportuaire au Mali. Et bien, nous avons le programme de modernisation de tous les aéroports du Mali. Celui de Kayes dont la fin des travaux est prévue pour le mois de mars, sera un aéroport international. Les longs courriers pourrons dès lors desservir cet aéroport. C’’est aussi un clin d’œil à  notre diaspora, afin de lui faciliter le retour au pays. nos compatriotes pourront donc quitter n’importe quelle destination du monde, pour aller directement à  Kayes sans passer par Bamako. Idem pour l’aéroport de Mopti dont les travaux sont pratiquement terminés. Celui de Tombouctou aura sa piste étendue et est depuis un certain temps, doté d’un dépôt de carburant permettant le ravitaillement sur place des avions. Cela crééra ainsi, une meilleure désserte de la ville de la cité mystérieuse qui une zone privilégiée de tourisme au Mali. A cela s’ajoutent les aéroports de Gao et surtout, Kidal. Cette dernière qui est une partie importante de notre pays, est très enclavée. Le meilleure moyen donc de désenclaver Kidal, C’’est par les airs. Rappelons que l’aéroport de Bamako-Sénou a été complètement rénové. Il dispose désormais d’un frêt moderne d’une capacité d’environ 10 000 m² de surface construite. Il y a également le chantier du nouvel aérogare financé par le gouvernement américain, à  travers Millenium Challenge Acount (MCA) à  hauteur de 92 milliards de francs CFA. Ainsi, l’aéroport de Bamako pourra accueillir de gros porteurs. La fin des travaux est prévue pour 2012. Le ministère de l’équipement et des transport a en quelques trois ans, a réalisé d’importants progrès dans tous ses secteurs d’intervention. Par ailleurs, la cité administrative sera occupée par les différents ministères avant la fin de cette année 2011.

Transport au Mali : création de la fédération des conducteurs routiers

Depuis longtemps, le métier de conducteur routier a relevé de l’informel. Aujourd’hui, l’ensemble des conducteurs du Mali, jadis partagés entre deux centrales syndicales (l’Union nationale des transporteurs du Mali et la Confédération syndicale des travailleurs du Mali), ont décidé de se regrouper en fédération. Ainsi, disent-il, l’heure est venu pour eux de quitter l’informel pour le formel. « C’est en cela que les gens nous respecteront. Sans quoi, nous sommes le plus souvent sujets à  des traitements inhumains. Pire, nous sommes piétinés dans notre dignité… », s’est exclamé Mamoutou Dembélé, secrétaire à  l’organisation des conducteurs routiers. Une fédération pour les routiers Les objectifs visés par la Fédération nationale des conducteurs routiers sont multiples. En effet, les membres du bureau plaideront pour l’immatriculation des chauffeurs au niveau de l’INPS, la relecture de la convention collective datant de 1957. En outre la Fédération s’investira dans la formation de ses membres. « Même si dans l’immédiat, nous ne bénéficions pas des avantages liées à  cette organisation, nos enfants en bénéficieront », a indiqué Siaka Traoré, conducteur de Taxi. A travers la création de la Fédération, l’ensemble des conducteurs témoignent ainsi de leur volonté dans la réorganisation du transport au Mali. Comme disait l’autre, « la vie ne peut plus se faire sans ces conducteurs. La preuve, quant il y a une quelconque grève de conducteurs, c’est l’économie elle même qui devient paralysée ».

Mutuelle des Routiers et Chauffeurs du Mali (MERCMA) : Booster les transports publics

La Mutuelle Espoir des Routiers Conducteur et Chauffeurs du Mali (MERCMA), a organisé à  Bamako, une rencontre d’échange avec les professionnels de médias. Nouveaux véhicules La rencontre avait pour objectif d’éclairer la lanterne des journalistes sur le protocole d’accord relatif à  la fourniture de véhicules de transport qu’elle a signé avec le Banking International Corporation Partners (BICP Group). En effet, ce projet qui va concerner en un premier temps 237 camions a un coût total de 4,120 milliards de F CFA. Pour le président des opérations d’achats, C’’est l’exploitation avec succès des projets rentables de la société BICP Group qui a motivé la MERCMA à  la signature de ce contrat. « Nous voulons faire du chemin avec cette société qui est présente dans 19 pays », a-t-il souligné. En poursuivant, ce dernier a indiqué qu’il est temps de renouveler notre parc auto vieillissant surtout dans le domaine des transports publics. Aussi, le président des opérations d’achats, a indiqué que la fourniture de ces véhicules sera accompagnée de l’implantation des ateliers modernes de maintenance dans les grandes villes du Mali, de lavage automatique, de l’approvisionnement des pièces détachées de qualité et de prix abordables. Formation des chauffeurs En plus de ces micro-projets, un accent particulier sera mis sur la formation des chauffeurs afin de minimiser le risque d’accident de circulation, a-t-il précisé. A en croire M. Yacouba Doumbia, avec ce projet, les chauffeurs bénéficieront d’une assurance maladie, indispensable pour les acteurs de cette profession. Pour lui, il est temps d’abandonner le transport mixte, c’est-à -dire le transport des marchandises et des hommes dans le même véhicule, car il a causé assez de dégâts au Mali. C’’est pourquoi, a-t-il dit, il a été question de la signature de ce contrat de partenariat entre BICP Group et la MERCMA. Le président de la MERCMA, quant à  lui, a déclaré que « le Mali n’ayant pas d’accès direct à  la mer, son salut réside dans le transport routier. Après ce projet de 237 camions va suivre un autre de 100 cars voyageurs et 250 autobus pour la ville de Bamako ». Après avoir cité les marks des véhicules (DAF, IVECO…) que la MERCMA réceptionnera dans les semaines à  venir, le président dudit groupement a signalé que, la BICP Group entend financer d’autres projets au Mali. « Ce projet est un moyen pour nous de contribuer à  la construction de l’édifice malien », a t-il précisé. Pour le directeur commercial du BICP Group, il est important de mettre en place au Mali de nouvelles stratégies dans le domaine du transport public. Le PDG du BICP Group a pour sa part indiqué que son groupe accompagnera ces véhicules au niveau technique et autres. A noter que ce protocole d’accort a été signé sous la supervision d’un grand notaire de la place, M. Karamoko Camara. Pour être acquéreur, il faut être membre de la MERCMA, Groupement d’intérêt économique qui compte aujourd’hui plus de 2000 membres. Aussi, la priorité est donnée aux membres de la MERCMA qui sont à  jour dans le paiement de leurs cotisations. A rappeler que la durée de la dette de ces véhicules est de 24 mois En plus, pour la bonne marche du projet, des banques de la place accompagneront la MERCMA.

Transport de marchandises : L’INCEF forme des opérateurs économiques

Le séminaire de formation a ouvert ses portes ce lundi à  l’hôtel Colombus sous la présidence de la directrice du Fond d’appui pour la formation professionnelle et à  l’apprentissage (FAFPA) Mme Dembélé Awa Sow Cissé, et le secrétaire général de la CCIM (Chambre de commerce et d’industrie du Mali), Daba Traoré, Yacouba Fofana le directeur de l’INCEF. Les thèmes retenus pour cette formation sont «Â l’acte uniforme OHADA sur le transports des marchandises par route », et «Â le règlement des litiges d’affaires ». 40 élus consulaires bénéficiaires de la formation Venus de toutes les régions du Mali, ces operateurs économiques sur le transport sont tous des élus consulaires à  la chambre de commerce et d’industries du Mali. Pendant 10 jours, ils vont apprendre l’exécution du contrat de transports, les professionnels du rapport de marchandises par route, les innovations de l’acte uniforme et son importance pour les professionnels du transport et du commerce etc. Des professeurs imminents du droit de commerce et du transport assurent cette formation. Un bon partenariat entre la FAFPA et la CCIM Selon la directrice, la formation est au début et à  la fin de toutes les activités humaines et particulièrement professionnelles. C’’est pourquoi le FAFPA dont la mission première est l’appui, s’est toujours inscrit dans ce processus. « La chambre de commerce et d’industrie du Mali est un partenaire indispensable des pouvoirs publics dans l’organisation et la mise en œuvre de toutes les politiques économiques, et bénéficie de notre part une attention toute particulière » déclare –t-elle. Le partenariat que développe le FAFPA et la CCIM renforce la capacité des operateurs économique d’ou une participation à  l’œuvre nationale de développement et de la lutte contre la pauvreté. Mme Dembélé Awa Sow Cissé a ajouté que la connaissance et la maitrise des missions des représentants du secteur privé et des permanents de la CCIM, doivent être de rigueur pour impulser l’économie du Mali. Daba Traoré, de son coté a rappelé que depuis 1999, date de création de l’institut consulaire d’études et de formation (INCEF), des cours post-scolaires de la CCIM. « Le Fafpa s’est montré comme le partenaire privilégié en dotant notre institut en matériel informatique et en finançant chaque année des formations pertinentes, pour le renforcement des capacités des opérateurs économiques et de travailleurs de la CCIM » précise t-il Connaà®tre les traités Une nécessité de connaà®tre les traités ratifiés sur le transport Dans un pays continental comme le notre, le transport est fondamental et s’inscrit en bonne place dans le PDES ( le programme de développement économique et social) du président de la république du Mali. C’’est pourquoi, la connaissance des traités ratifiés sur le transport, par le Mali doit être une nécessité pour tous les transporteurs. Et par ailleurs, l’une des missions prioritaires de la CCIM est de maintenir l’unité et la cohésion entre les opérateurs économiques du Mali. Les litiges d’affaires qui sont toujours douloureux, ne peuvent trouver une issue consensuelle que dans l’écoute mutuelle et la tolérance. Pour conclure ,la directrice du FAFPA a assuré le secrétaire général sa disponibilité de son service pour toutes leurs actions