Enlèvement du juge du tribunal de grande instance de Niono

Soungalo Koné, Président du tribunal de grande instance de Niono a été enlevé, jeudi 16 novembre, à son domicile. Une atteinte à une autorité étatique aux portes de Bamako qui soulève bien des inquiétudes.

Soungalo Koné, Président du tribunal de grande instance du cercle de Niono (Ségou) à 240 km du nord de Bamako, a été enlevé, à son domicile jeudi entre 19h et 20h par des hommes armés a annoncé le ministre malien de la Justice Mamadou Konaté sur Twitter. Six ravisseurs seraient arrivés près du domicile à bord d’un pick-up et de trois motos. Il a été enlevé devant sa femme qui a tenté de s’y opposer. 

Selon Ibrahim Maiga, chercheur à l’Institut d’Etudes en Sécurité (Institute for Security Studies ISS) « Cet évènement est à mettre dans un contexte plus large. Encore, jeudi deux individus ont enlevé le véhicule du procureur de Gao, qui, finalement a été retrouvé à Kidal. Sans revendication également. Les actes de terrorisme et les actes de banditisme ou de règlement de comptes se chevauchent. Et au Centre, subsiste un véritable désaveu des autorités administratives et en particulier des autorités judiciaires. Sur la base de ces éléments, je pense qu’il n’y a pas une piste à privilégier par rapport à l’autre ».

Survenu exactement à un mois des élections régionales et locales, ça rappelle que la crise multidimensionnelle malienne, n’est pas encore résolue. « On est dans un contexte d’insécurité généralisée et d’absence d’état. Ne pas réussir à assurer la sécurité d’une autorité dans une contrée aussi proche que Niono soulève des interrogations sur la capacité de l’état malien à organiser des élections crédibles »relève M. Maiga. 

Cet enlèvement fait écho à l’évasion de 93 détenus de la prison de Niono, en décembre 2016, suite à une attaque de présumés djihadistes, et ayant entraîné la mort de deux surveillants pénitentiaires.