UEMOA : la diaspora transfère près de 281 milliards de francs CFA

Les travailleurs de la diaspora provenant des pays de l’UEMOA et vivant en Côte d’Ivoire ont transféré 280,9 milliards de francs CFA vers leurs pays d’origine en 2022. Un chiffre en hausse de 28% par rapport à l’année précédente représentant 58% des transferts effectués par les diasporas vers les pays de la région, selon la BCEAO.

Selon le site Sikafinance, ceci dénote d’une forte présence des travailleurs des pays de la sous-région en Côte d’Ivoire. En tête de ces pays, le Mali, dont les ressortissants ont envoyé 70,8 milliards, suivi du Burkina Faso avec 60,7 milliards. Ces chiffres représentent 47% du volume global des transferts vers l’UEMOA. On trouve ensuite le Sénégal avec 52,2 milliards de francs CFA, le Togo, 41,7 milliards, et le Bénin, avec 40,6 milliards. Le Niger et la Guinée Bissau sont les pays ayant reçu le moins de transferts, avec respectivement 13,8 milliards et 619,7 millions  de francs CFA.

En tout, les flux de transferts des diasporas locales à l’intérieur de la région ont progressé de 19% pour s’établir à 663,6 milliards de francs CFA en 2022 contre 557,2 milliards en 2021.

Quant à la diaspora installée dans la région, elle a transféré 84,4 milliards  de francs CFA. Des sommes provenant essentiellement du Sénégal (26,9 milliards), du Mali (22,3 milliards), du Burkina Faso (17,2 milliards FCFA), du Bénin (9,5 milliards), du Togo (6,5 milliards), du Niger (1,3 milliard) et de la Guinée Bissau (548,2 millions de francs CFA).

AES : Vers la création d’une monnaie commune ?

Le 15 février 2024, plusieurs ministres de l’Alliance des États du Sahel (AES) se sont réunis à Ouagadougou. Suite à la réunion des hauts fonctionnaires et en prélude à la rencontre des chefs d’État, ils ont recommandé la validation de l’architecture institutionnelle pour la nouvelle confédération. Avec pour ambition d’élargir les objectifs de l’Alliance aux domaines diplomatique et économique, les États de l’alliance souhaitent concrétiser des mesures et visent à terme une union économique et monétaire. Une monnaie commune est-elle envisageable, quel délai pour son émission, quels atouts et quels risques? Ce sont quelques-unes des questions posées à notre interlocuteur Mohamed Diarra, économiste financier au cabinet d’études et conseils Nord Sud Multiservices Consulting.

Une sortie des États de l’AES de la Zone CFA est-elle inévitable ?

Cette sortie est envisageable. Mais en ce moment la Zone AES n’est pas forcément prête à sortir de la Zone CFA. Les États peuvent sortir de la Zone CEDEAO, qui est un espace économique, et rester dans l’UEMOA, qui est une zone monétaire. Ce sont des entités différentes. Ces pays vont mettre un peu de temps et devront réfléchir, parce qu’il y a beaucoup d’instruments à mettre en place. Présentement, beaucoup d’États sont en train de se financer sur le marché monétaire des titres de l’UEMOA, ce qui est une méthode de gestion budgétaire. Il semble un peu prématuré que ces États sortent de cette zone.

Une monnaie commune à l’AES est-elle possible ?

Complètement. Il suffit que les États se mettent d’accord pour le faire, mettre en place un système de banque centrale et lui donner l’autorisation d’émettre la monnaie de l’AES. Naturellement il y a d’autres aspects techniques qui précèdent sinon a ma connaissance Il n’y aucune clause ou contrainte juridique qui leur interdit de le faire. Bien entendu il y a d’autres aspects qu’il faut voir, notamment sur plan international avec la Banque de Règlements Internationaux sis a Bale en Suisse, bien que mineur. Mais lors de la création ils devront par exemple régler leurs dettes au niveau de leur compte d’opération. À part cela, il n’y a pas de problème juridique, ils peuvent librement créer leur monnaie.

Combien de temps peut prendre la création de cette monnaie ?

L’émission d’une monnaie propre à l’AES dépend des États. Décider d’émettre une monnaie est une question de convention entre eux. Il suffit d’en prendre la décision en un jour ou deux. Il s’agit de créer le cadre conceptuel et juridique et d’émettre la monnaie. C’est une question d’accord. Mais je ne pense pas qu’ils veuillent le faire tout de suite. Parce qu’il y a un certain nombre de mesures à mettre en place, qui, a ma compréhension ne le sont pas encore, une façon de dire qu’il ne faut surtout pas se précipiter.

Quels seront les facteurs de réussite de cette monnaie ?

Les facteurs de réussite d’une monnaie résident dans la capacité de gestion de cette monnaie. C’est-à-dire le sérieux que l’on met dans sa gestion. Cela signifie d’abord la maîtrise des déficits budgétaires, de l’inflation. Il y a aussi la capacité de production c’est dire le revenu réel des Etats (PNB), le taux d’inflation, la gestion des taux
d’intérêt à court et moyen terme et le maintien d’une relation stable des taux d’intérêt. En d’autres termes le respect et la maitrise de l’évolution de certains agrégats macroéconomiques. Ceux-ci sont des aspect très importants a prendre en compte.

Les pays de l’AES peuvent-ils réunir ces conditions ?

Oui.

À quelle monnaie pourrait s’arrimer cette nouvelle monnaie ?

Si on décide de créer une monnaie, il ne faut pas penser à la faire s’arrimer à une autre (ce que l’on appelle dans le jargon Currency Bord). Parce que cela veut dire laisser sa souveraineté monétaire à une autre monnaie. L’AES peut créer sa monnaie et ne pas l’arrimer. Il y a la possibilité de production de ces États, que ce soit les matières premières ou autre chose. La viabilité d’une monnaie réside dans sa bonne gestion et la capacité de production de cette zone monétaire. Arrimer sa monnaie signifie qu’on ne peut pas bien la gérer, qu’on ne peut pas la supporter. Je préfère parler de garantie. Elle peut être l’étalon or qui garantissait d’ailleurs toutes les monnaies avant la modification a travers les accords de la Jamaïque des statuts de FMI pour prendre le dollar comme monnaie de référence. Aujourd’hui presque 80% de l’affacturage international est fait en Dollar US. La valeur de la monnaie par rapport à une autre dépend de la capacité de production du pays. Donc la capacité de production de
l’AES va déterminer la puissance de sa monnaie., pour garantir le dollar par exemple. Les monnaies d’ailleurs se donnent leur valeur sur le marché monétaire. Cela veut dire qu’elles doivent trouver un espace de fluctuation. Elle ne doit pas avoir normalement, comme ce que l’on a fait avec le franc CFA et l’euro une partite fixe qui,
au demeurent ne favorise pas trop le développement de nos économies. Cette parité fixe donne même une certaine contrainte pour ne pas dire asphyxie à l’égard de nos économies. Bien entendu il y a des défenseurs de la théorie de la parité fixe. Je peux d’ailleurs m’hasarder a dire que la valeur réelle du CFA aujourd’hui est surévaluée.

La parité fixe n’est donc pas un facteur de stabilité ?

Ce sont des facteurs que l’on peut envier. Mais, en réalité, je dirais que le franc CFA est surévalué. Une monnaie se donne de la valeur en fonction de la production du pays ou des groupes de pays qui l’émettent. Je préfère une monnaie qui n’a pas de parité fixe, qui flotte en fonction de l’offre et de la demande, plutôt que la parité factuelle que nous avons entre le franc CFA et l’euro. C’est un facteur de stabilité macroéconomique. Mais que vaut cette stabilité si les peuples qui vivent dans cette zone sont pauvres?

Quels sont les éléments déterminants d’une monnaie ?

Les déterminants d’une monnaie forte dépendent de la demande. Si beaucoup d’acteurs économiques demandent cette monnaie sur les marchés, dans un premier temps cela peut lui donner de la puissance. Il y a aussi la maîtrise de l’inflation, qui est un facteur important. Le taux directeur de la banque centrale, la croissance économique de la zone qui émet la monnaie ainsi que sa balance commerciale (ses échanges), peuvent rendre une monnaie forte.

Les problèmes de sécurité ne jouent-ils pas en défaveur des États de l’AES ?

Que ce soit pour la monnaie ou pour le commerce, le problème de sécurité est un facteur de risque, mais cela n’impacte pas du tout l’émission d’une monnaie. Il faut seulement maîtriser l’inflation et faire une bonne gestion.

L’Eco(monnaie commune de la CEDEAO) est prévu pour être lancé en 2027. Cela ne posera-t-il pas un problème, sachant que les pays qui l’adopteront seront les plus nombreux en Afrique de l’Ouest ?

Non, je ne pense pas que cela puisse poser un problème. La Gambie a sa monnaie, la Sierra Leone et la Guinée aussi. Même si l’Eco était lancé, cela ne posera aucun problème de confrontation. La réussite de la monnaie réside essentiellement dans la bonne gestion macroéconomique. Il n’y a pas de crainte vis-à-vis de la Zone Eco. Il pourra y avoir des relations monétaires pour faciliter les échanges entre les deux zones, qui sont obligées de vivre ensemble.

Quels sont les atouts de pays de l’AES ?

Ils disposent de matières premières et de pierres précieuses, d’uranium, de lithium, d’or ou encore de pétrole. Ils ont aussi un potentiel dans l’agriculture. Il leur suffit d’accroître la productivité pour assurer l’autosuffisance alimentaire à l’interne, ce qui leur permettra de réduire leurs importations de denrées alimentaires. Les pays de l’AES disposent donc d’atouts pour lancer une zone monétaire. Des atouts qui peuvent permettre de gérer leurs économies et de créer une zone de prospérité économique.

Digitalisation des SFD : une innovation indispensable

En Afrique de l’Ouest en général, et au Mali en particulier, l’écosystème de la finance digitale reste principalement marqué par le Mobile money offert par les opérateurs de téléphonie et, dans une moindre mesure, par les applications de paiement et de transfert d’argent. Pour faire face au faible taux de bancarisation, la digitalisation offre des opportunités aux systèmes financiers décentralisés (SFD) qui entendent en profiter, mènent la réflexion.

Pour améliorer l’accès des populations les plus vulnérables aux services financiers, les acteurs des systèmes financiers décentralisés (SFD) envisagent de s’adapter. Afin de permettre à leurs structures d’être compétitives dans un environnement dynamique où la concurrence et le besoin de modernisation et de rénovation restent permanents. Cette digitalisation des services doit en effet permettre aux SFD d’améliorer l’accès aux services mais également d’atteindre leur diversification, la rapidité des opérations, la transparence ainsi que l’innovation.

Diagnostic nécessaire

Après plusieurs années de réflexion, les acteurs de la Commission de digitalisation des SFD et leurs partenaires du Projet inclusif ont examiné le 12 octobre dernier l’étude diagnostique pour la digitalisation de leurs produits financiers et non financiers. 12 SFD ont été concernés par cette étude, dont les résultats doivent permettre aux structures de mieux appréhender leurs transformations digitales à travers des actions spécifiques.

Initiée pour réduire l’exclusion, l’étude doit notamment pallier les contraintes rencontrées par les bénéficiaires du monde rural. Outre la digitalisation, elle vise à l’amélioration des services numériques, la réduction des coûts d’opération, l’obtention de davantage de lignes de financement et l’augmentation des chiffres d’affaires.

Le Projet inclusif ambitionne de favoriser l’inclusion financière de 440 000 petits producteurs et Petites et moyennes entreprises agroalimentaires des régions de Sikasso, Kayes, Koulikoro, Ségou et Mopti sur une période de 6 ans.

Fin juin 2023, le nombre de SFD dans l’UEMOA s’établissait à 524, après 530 au trimestre précédent. Les institutions de microfinance de l’Union desservent 17 772 024 clients à travers un réseau de 4 544 points de service répartis dans les États membres. Une année plus tôt, le nombre de bénéficiaires était de 16 658 585 pour 4 484 points de service, selon la note de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). À la même période, l’épargne mobilisée par les SFD de la région représentait 5% de celle mobilisée par les établissements de crédit.

Malgré ces chiffres en hausse, l’institution sous-régionale note des défis importants à relever par les SFD pour maintenir la dynamique positive, notamment la maîtrise des risques.

BCEAO : le taux directeur relevé à 3,25%

Le Comité de politique monétaire (CPM) de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a décidé, lors de sa session ordinaire du 6 septembre 2023, du relèvement des taux directeurs de la Banque centrale à compter du 16 septembre 2023. Le principal taux directeur auquel la banque centrale prête aux banques commerciales passe de 3 à 3,25%. Une décision destinée à prévenir les risques liés à l’inflation.

Avec une croissance projetée à 5,6% en 2023, l’activité économique dans la sous-région reste plutôt dynamique, selon la BCEAO. Les crédits au financement évoluent au rythme annuel de 16%. Et l’inflation, qui avait atteint 5,8% au premier trimestre 2023, a baissé à 4% au deuxième trimestre, pour se situer à 3,4% en juillet.  Mais pas encore au niveau de la cible, la fourchette de 1 à 3%.

Il y a aussi des risques d’inflation sur les produits pétroliers et il existe des risques dans la sous-région qui peuvent avoir un impact sur la production. L’inflation sur le plan international reste élevée, entraînant des difficultés pour mobiliser les fonds internationaux. Toutes choses qui justifient, selon les responsables de la BCEAO, le rehaussement des taux directeurs.

Prévenir la concrétisation des risques

En ce qui concerne le Mali, l’inflation annuelle moyenne a augmenté pour atteindre 9,7% en 2022, essentiellement en raison des coûts des denrées alimentaires, selon la note de la Banque mondiale sur la situation économique du Mali en 2023. S’agissant des projections, le rapport note que les perspectives 2023 sont soumises à des risques liés au calendrier électoral et au resserrement des conditions financières. L’augmentation du coût du financement sur le marché régional sur les 12 derniers mois est aussi un facteur de risque important, compte tenu des besoins élevés de financement intérieur.

Le resserrement de la politique monétaire a aussi entraîné une hausse des rendements des Bons du Trésor à 6-12 mois et des Obligations du Trésor à 5 ans dans les pays de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA).  « Les risques de liquidité et de refinancement et les difficultés des finances publiques qui en découlent pourraient peser sur l’économie au sens large et sur la société, en réduisant les dépenses sociales et les investissements et en accentuant potentiellement l’accumulation des arriérés ».

La note de la Banque mondiale attire aussi l’attention sur les risques que font peser les chocs climatiques sur l’agriculture et le pastoralisme, mais indique qu’il sera possible de réduire l’impact en renforçant la résilience financière grâce à des instruments pour protéger ces secteurs.

Coton : la Zone UEMOA met en place son interprofession

Le secteur cotonnier en Afrique de l’Ouest se regroupe afin de mieux faire face à ses défis. C’est dans ce cadre que l’Organisation régionale des interprofessions de la filière coton des États membres de l’Union économique et monétaire ouest africaine (ORIC-UEMOA) a vu le jour le 21 mars 2023 à Abidjan, en Côte d’Ivoire.

L’interprofession, qui regroupe les producteurs et les sociétés cotonnières des pays de l’UEMOA, compte pour le moment les quatre grands pays producteurs que sont le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire et le Mali. Le Sénégal et le Togo, qui ont participé à l’Assemblée générale constitutive, deviendront membres lorsqu’ils mettront en place leurs interprofessions respectives.

Cette interprofession, dont l’objectif est d’améliorer la compétitivité de la filière coton, permettra aussi à l’UEMOA d’avoir un seul interlocuteur et facilitera la prise de décision ainsi que la diffusion de l’information. « Je pense que cela peut être une plateforme intéressante pour réfléchir aux défis auxquels les filières africaines font face. Au lieu que chacun reste dans son coin et se repose sur ses acquis, on peut commencer à partager peut-être ces acquis et orienter les axes de recherche en fonction des défis, mutualiser les efforts », a déclaré Jean-François Touré, Directeur général de la société Seco et Président de l’Association professionnelle des sociétés cotonnières de Côte d’Ivoire (Aprocot-Ci).

Défis communs

Cette mutualisation intervient à une période particulièrement complexe pour le secteur en Afrique de l’Ouest. En effet, la zone a enregistré une baisse d’environ 20% de sa production lors de la dernière campagne. Une baisse consécutive en partie à une attaque de jassides qui a touché les pays de la sous-région. Justement, contre cette invasion nouvelle, ils avaient envisagé des mesures communes pour y faire face.

À l’instar de cette problématique, qui concerne aussi bien les producteurs que les sociétés  cotonnières, d’autres aspects, comme le coût des intrants, la recherche variétale, le développement local d’engrais biologiques ou encore la certification du coton seront examinés en commun dans le cadre de cette organisation. En outre, parmi les objectifs assignés à l’interprofession régionale figurent le partage d’information, l’amélioration de la productivité ou encore la question vitale de la transformation du coton.

Au Mali, où l’invasion des jassides a été responsable de 90% des pertes, les prévisions de 810 000 tonnes de production ont été revues à la baisse et sont estimées à 526 000 tonnes lors de la campagne écoulée

Calendrier d’émission de titres publics pour 2023 : le Mali sollicite 1.409 milliards de francs CFA

 

Le lancement du calendrier d’émission de titres publics pour l’année 2023 a eu lieu ce jeudi 23 février à Bamako. Présidée par le ministre de l’Economie et des finances, Alousséni Sanou, cette cérémonie est un appel à l’endroit de tous les partenaires et investisseurs du Mali, en particulier, les banques, les établissements financiers, les compagnies d’assurance et les Organismes de sécurité sociale, en vue d’une participation massive aux émissions des titres publics du Mali en 2023.

 

 

Au titre de l’année 2023, le montant à mobiliser sur le marché financier régional s’élève à 1 409 milliards FCFA et le service de la dette de marché s’élève à 759 milliards FCFA dont 605,5 milliards FCFA de remboursements en capital.

Les orientations budgétaires pour l’année 2023 concernent les allocations de ressources aux priorités du Gouvernement retenues dans le Cadre Stratégique pour la Relance Economique et le Développement Durable (CREDD) 2019-2023 dans le but notamment de créer les conditions d’une transformation structurelle de l’Economie, la mise en œuvre du Plan d’Actions Prioritaires du Gouvernement de Transition (PAPGT) 2022-2024, du Cadre Stratégique de la Refondation de l’Etat, la poursuite des investissements publics afin de pallier le déficit en infrastructures notamment le désenclavement intérieur et extérieur du pays et l’amélioration de la mobilisation des ressources fiscales.

 

Le Trésor du Mali intervient depuis 2003 sur le marché financier régional avec une croissance régulière, en liaison avec les exigences de la mise en œuvre des politiques de développement et de réduction de la pauvreté. Pour la réussite de ces émissions de titres, le Trésor Public travaille en étroite collaboration avec l’UMOA – Titres et la BCEAO pour les adjudications de bons et obligations du Trésor, les Sociétés de Gestion et d’Intermédiation et autres intermédiaires pour les Appels Publics à l’Epargne (APE).

 

Contexte difficile

 

Ainsi, en 2022, le Mali a mobilisé 785,7 milliards FCFA sur le marché financier régional dont 454,9 milliards en adjudication et 330,8 milliards par Appel Public à l’Epargne.

« Il convient de rappeler que ce résultat, en deçà des objectifs fixés pour l’exercice 2022, est plus que satisfaisant au regard du contexte particulier dans lequel il a été atteint » selon le directeur national du Trésor et de la comptabilité publique.

 

« En effet, le calendrier initial d’émission de titres publics pour 2022, se chiffrait à 1098 milliards FCFA. Toutefois, à cause des sanctions de l’UEMOA et de la CEDEAO, le Trésor Public n’a pas pu réaliser des émissions de titres publics durant les sept (07) premiers mois de l’année 2022. Ainsi, le montant des émissions prévues dans le calendrier initial et non réalisées du fait des dites sanctions s’est établi à 705 milliards FCFA.

Le Mali est malgré cette situation, revenu sur le marché des titres en réalisant d’importantes levées de fonds, grâce, « à l’accompagnement des investisseurs », a relevé le directeur du Trésor. Il a tout de même relevé « la participation très timide de certaines banques de la place », aussi bien en 2022 qu’en 2023.

 

Indicateurs positifs

 

Rappelant le contexte difficile de l’année 2022  et ses impacts négatifs, ainsi que les effets de la covid19  et de la crise entre l’Ukraine et la Russie ayant entraîné une inflation importante, l’économie malienne a fait preuve de résilience. Avec une évolution favorable des principaux indicateurs économiques et financiers : un taux de croissance de 3,7% contre 3,1% et -1,2% en 2021 et 2020, un taux d’inflation dans la moyenne de la sous-région ressorti à 6%, un taux de chômage parmi les meilleurs de la sous-région à 6,5%, un taux de déficit budgétaire de 4,7% contre 4,7% et 5,5% en 2021 et 2020, selon le ministre Sanou.

 

De même, le Trésor a mobilisé sur le marché financier régional près de 786 milliards FCFA nécessaires à la couverture des besoins de trésorerie et au financement des investissements structurants indispensables à la croissance et au développement économiques du Mali.

« Malgré la crise multidimensionnelle, les fondements de l’économie malienne restent solides » a dit le ministre.

Les meilleurs investisseurs pour l’année 2022 ont également été primés.

La BDM-sa, la BMS-sa, et la BNDA constituent le trio de tête.

 

 

 

 

Journée de la souveraineté retrouvée au Mali : une leçon-modèle dispensée dans les écoles

Dans le cadre de la célébration du 14 janvier, Journée nationale de la souveraineté retrouvée en souvenir de la grande mobilisation contre « les sanctions illégales, illégitimes et inhumaines de la CEDEAO et de l’UEMOA », le ministère de la Refondation a convié l’ensemble des départements pour identifier ce qu’ils pouvaient organiser.

Le ministère de l’Éducation nationale s’est vu confier l’exécution de leçons-modèles dans l’ensemble des écoles primaires et secondaires du Mali et l’organisation de jeux-concours. « Les leçons-modèles ont été préparées pour éveiller et créer le déclic chez les enfants de la nécessité d’être conscient de son appartenance à une Nation et de l’engagement qu’il faut avoir pour répondre présent à chaque fois que notre pays est exposé à un danger », explique Kinane Ag Gadega, Secrétaire général du ministère de l’Éducation nationale. Le vendredi 13 janvier 2023 est prévu pour l’exécution de cette leçon-modèle dans les classes du préscolaire, fondamental et secondaire et verra la mobilisation des hautes autorités politiques, administratives et scolaires. Pour rappel, après les sanctions infligées au Mali par la CEDEAO et l’UEMOA, les Maliens ont répondu le vendredi 14 janvier 2022 favorablement à l’appel lancé par les autorités de la Transition pour un sursaut patriotique afin de défendre la partie, la souveraineté du Mali, son intégrité, sa dignité et l’honneur des Maliens. À Bamako, une marée humaine s’était amassée sur le Boulevard de l’Indépendance. Il en a été de même dans toutes les régions du Mali pour dire non aux sanctions.

UEMOA : légère baisse de l’inflation en 2023

L’inflation se maintiendra à un niveau encore élevé en 2023, à 7,5%, dans l’UEMOA, selon le rapport mensuel sur la conjoncture, publié le 9 janvier 2023. Après s’être établie à 8,4% en octobre 2022, elle a ensuite enregistré une légère baisse, à 8,0%, consécutive à un léger repli des prix des produits alimentaires enregistré suite à l’arrivée des nouvelles récoltes. Des prix néanmoins élevés malgré une hausse de la production céréalière d’environ 16%. Et en raison essentiellement des coûts encore élevés des denrées alimentaires importées par l’Union. Notamment le riz, dont les prix ont augmenté de 42%, le lait, de 22,2% et le blé de 12,8%.

À ces facteurs se sont ajoutées les difficultés d’approvisionnement des marchés locaux, aggravées par les effets des crises sécuritaires et politiques. Même si la composante Transports a connu une baisse, à 7% en novembre par rapport aux 8% du mois d’octobre, l’augmentation des prix à la pompe de l’essence sur une année, est restée très importante pour tous les pays. Au Mali, elle s’est située à 22,3% pour l’essence et à 36,4% pour le gasoil.

La décélération de l’inflation se poursuivra en 2023, selon les perspectives de l’UEMOA. De 7,9% en décembre 2022, elle pourrait se situer à 7,5% en janvier 2023. Mais la baisse restera liée à la poursuite de la commercialisation des nouvelles récoltes. Une dynamique qui devrait être soutenue par des politiques d’aide des autorités au pouvoir d’achat et le relèvement des taux directeurs. Mais elle pourrait être limitée par la persistance de l’insécurité affectant les circuits de distribution.

Aminata Dramane Traoré : « l’ONU est aux ordres des membres du Conseil de sécurité et non à l’écoute des peuples souverains »

Sociologue, écrivaine, militante altermondialiste, Aminata Dramane Traoré a plusieurs cordes à son arc et autant de combats à mener. Depuis toujours, ou presque, elle questionne le pré-établi, pousse l’analyse et dénonce au besoin. Ses prises de position vont de la dénonciation de la politique française en Afrique au néolibéralisme ou encore aux questions des droits des femmes. Toujours avec l’intensité qui la caractérise, l’ancienne ministre de la Culture répond à nos questions.

Le Mali célèbre ce 14 janvier la « Journée nationale de la souveraineté retrouvée ». Estimez-vous que nous le pays a vraiment recouvré sa souveraineté ?

J’ai pris part à la mobilisation du 14 janvier 2022 parce qu’indignée par les sanctions infligées à notre pays par la CEDEAO et l’UEMOA. C’est un combat d’avant-garde, en raison de l’importance stratégique des enjeux de souveraineté de nos jours. Ils sont politiques, géopolitiques, militaires, sécuritaires, mais aussi économiques, sociaux, culturels et écologiques. Un jalon important vers l’affirmation de notre souveraineté a donc été franchi ce jour-là. La souveraineté étant une quête de tous les jours, les acquis doivent être entretenus et consolidés. Tel est le sens à donner à la « Journée nationale de la souveraineté retrouvée ».

Dans cette quête de souveraineté, les autorités de la Transition ont pris de nombreuses décisions qui ont créé des tensions avec certains partenaires, notamment la France ou certains voisins. Cette quête doit-elle être aussi conflictuelle ?

La conflictualité de cette quête ne dépend pas que du Mali. Elle rend compte de la volonté de puissance de la France dans ses anciennes colonies d’Afrique, ainsi que des failles dans la coopération sous-régionale, bilatérale, multilatérale et internationale. Notre pays est un véritable cas d’école.

Le Mali redéfinit ses alliances dans une période très polarisée, notamment par la guerre en Ukraine. Comment tirer son épingle du jeu dans cette situation ?

La guerre en Ukraine jette une lumière crue sur les buts des guerres des temps présents, dont celle qui a été imposée au Mali au nom de « l’anti-terrorisme ». Je n’ai pas cessé, dès 2012, de contester et de déconstruire ce narratif français à la lumière de ce que je sais des interventions militaires étrangères. J’ai exprimé mon désaccord en ayant à l’esprit ce qui s’était passé en Irak et surtout en Libye. Alors comment choisir son camp entre des puissances qui s’autoproclament « démocratiques » et les autres (Chine, Russie, Turquie), qu’elles considèrent comme autocratiques parce qu’elles n’adhèrent pas à leurs principes politiques ? C’est le non alignement qui nous sied le mieux pour nous frayer notre propre voie, conformément aux besoins de nos peuples qui n’en peuvent plus des fausses promesses de développement, de démocratie et de gouvernance.

Vous avez symboliquement été candidate au poste de Secrétaire général de l’ONU. Selon vous, pourquoi la réunion demandée par le Mali en août dernier concernant un soutien présumé de la France aux terroristes n’aboutit-elle pas ?

Permettez-moi de rappeler d’abord que cette candidature symbolique au poste de Secrétaire général des Nations-Unies, auquel les femmes étaient invitées à se présenter, était l’occasion pour moi de rappeler que la crise de la démocratie libérale est stratégique. Le fait d’être homme ou femme à ce poste ne fait pas de différence dans l’ordre congénitalement injuste et violent du capitalisme. L’ONU est aux ordres des membres du Conseil de sécurité et non à l’écoute des peuples souverains.

Il n’y a de ce fait rien d’étonnant au mépris avec lequel la demande du Mali a été traitée au sujet d’une réunion autour d’une question qui fâche la France et perturbe ses alliés occidentaux. C’est pour cette raison que je souligne dans la vidéo que je consacre à l’ONU que la réforme dont elle a besoin va bien au-delà de la représentation de ses membres au Conseil de sécurité. Sa mission est à repenser à la lumière des crises qui s’amoncellent et s’aggravent, du fait de la loi du plus fort qui est la règle du jeu.

L’affirmation de la souveraineté du Mali ou d’un nouveau narratif du pays ne passe-t-elle pas aussi par la rupture des relations diplomatiques avec la France, accusée par les autorités de soutenir les terroristes ?

Ces relations sont à repenser et à refonder en se respectant et en s’écoutant mutuellement sur tous les sujets, y compris ceux qui fâchent comme le soutien de la France aux terroristes. En s’y refusant, Paris conforte l’idée selon laquelle elle est au-dessus du droit international, qu’elle prétend défendre, et aggrave la crise de confiance qui remonte aux premières heures de l’Opération Serval, suite à l’interdiction de l’accès à Kidal aux FAMa.

Qu’avez-vous ressenti à l’annonce du départ des soldats français du pays ?

Bien entendu un sentiment de fierté. La guerre dite « anti-djihadiste » étant sous nos cieux une nouvelle étape de l’impérialisme et de la recolonisation par l’intervention militaire.

Mais la situation sécuritaire ne s’est guère améliorée depuis…

Il en est ainsi parce le diagnostic est erroné. Les conséquences sont érigées en causes. Nombreux sont les analystes avisés qui rappellent que le terrorisme est un mode opératoire et non un ennemi spécifique. Le phénomène prend de l’ampleur au fur et à mesure que les mécanismes du pillage de nos richesses, du délitement du lien social et de la destruction de l’environnement s’accentuent au profit des banques, des grandes entreprises et de leurs actionnaires. L’ennemi principal est, en somme, le néolibéralisme, que nos élites s’interdisent de nommer pour ne pas scier la branche de l’arbre sur laquelle elles sont assises.

Des discours anti politique française se font de plus en plus entendre au Sahel, mais dans des pays qui ont en commun d’être dirigés par des militaires. Cette dynamique pourra-t-elle être maintenue après le retour à l’ordre constitutionnel ?

Les discours anti politique française ont largement contribué à l’éveil des consciences et à la libération de la parole. Ils ont également alerté la France sur l’impérieuse nécessité de changer son fusil d’épaule. Les dirigeants qui succéderont aux militaires se rabaisseront aux yeux de leurs concitoyens et des opinions publiques en jouant au béni-oui-ouisme.

Selon certains analystes, les raisons profondes de la crise au Mali sont d’abord économiques. Partagez-vous cette analyse ?

Ces analystes ont parfaitement raison. Je dis la même chose sans pour autant être sur la même longueur d’onde que la plupart d’entre eux, parce qu’il y a économie et économie. Pour moi, il ne s’agit pas d’approfondir les politiques néolibérales au nom d’une prétendue intégration dans l‘économie mondiale. Il s’agit, à la lumière des inégalités entre Nations et à l’intérieur de chaque pays, de réinventer l’économie afin qu’elle devienne une réponse à la faim, à la soif, à la peur et à la haine. L’état actuel des vieux pays industrialisés, comme celui des émergents, en pleine tourmente, invite à méditer sur ce que « développer économiquement » veut dire.

Pour atteindre notre souveraineté, nous avons donc besoin de transformer notre économie ? Par quoi cela passe-t-il selon-vous ?

C’est une excellente question dont nous devons nous saisir toutes et tous et à tous les niveaux. La tâche est colossale et exaltante. J’abonde dans le sens de Kako Nubukpo, Commissaire de l’UEMOA, qui plaide pour la révision de fond en comble des accords de libre-échange entre l’UE et les ACP (pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique), du néoprotectionnisme et du « juste échange ». Il faut dans cette perspective (la liste n’est pas exhaustive) : une pensée économique et politique autonome, nourrie des enseignements de ces 62 ans d’essais de développement, la confiance en nous-mêmes et en les autres, la solidarité, dont le patriotisme économique est l’une des clés. On achète et on consomme Malien et Africain au lieu de continuer à importer tout et n’importe quoi, dont les restes des consommateurs des pays « émergés » ou « émergents ». Il faut une intégration sous-régionale basée non pas sur la compétition à mort mais sur la conscience de notre communauté de destin et des valeurs que nous avons en partage. Les femmes et les jeunes doivent être les fers de lance de cette quête d’alternatives.

Le Mali est aussi un pays de paradoxes, « une population pauvre assise sur des richesses ». Est-ce à cause des politiques menées depuis l’indépendance, qui n’étaient pas assez ambitieuse ?

Les régimes successifs n’ont pas manqué d’ambition. Ils ont rarement eu les marges de manœuvre nécessaires. La Première République a été torpillée et farouchement combattue par la France parce que le Président Modibo Keita avait opté pour la souveraineté en vue d’un développement conforme aux intérêts supérieurs des Maliens. Les régimes suivants ont été contraints et obligés par les institutions de Bretton Woods à désétatiser, en faisant du secteur privé, dont les tenants et les aboutissants échappent totalement aux Maliens ordinaires, le moteur du développement. L’immense majorité de nos élites refusent d’admettre que le capitalisme malien et africain gagnant est sans issue.

Vous menez aussi depuis plusieurs années un combat pour les femmes. Que pensez-vous du mouvement féministe au Mali, qui semble se développer ?

Le mouvement de libération des femmes africaines, dont les Maliennes, souffre, à bien des égards, comme le processus de développement, des mêmes stigmatisations, du mimétisme et de la volonté de rattrapage de l’Occident. Le prix à payer est considérable aux plans économique, social, culturel, politique et écologique. Nous sommes de grandes consommatrices d’idées, de biens et de services. La question des postes et des places dans un tel système est, de mon point de vue, secondaire. Hommes ou femmes, notre capacité d’analyse des faits, de propositions d’alternatives et d’anticipation est défiée comme jamais auparavant.

D’où vient votre engagement pour tous les combats que vous menez ?

Ma mère, Bintou Sidibé, m’a marquée par sa conception du monde et des relations humaines. C’est ce qui me pousse à m’emparer de tout ce qui peut contribuer à les améliorer au niveau local (le pavage de mon quartier, la conception d’un marché malien des produits faits main), à investir dans la défense des droits des migrants et des réfugiés (Migrances) et dans celle de notre pays et de l’Afrique, partout où l’on tente de nous piétiner, de nous humilier.

Rentrée scolaire : qu’en est-il dans l’espace UEMOA ?

La rentrée scolaire dans plusieurs pays de la sous-région est programmée pour ce mois de septembre. Dans l’espace UEMOA, il a été décidé par exemple en 2020 d’avoir un Bac unique. Dans cette optique, les pays pourront-ils harmoniser leur date de rentrée scolaire?

Dans l’esprit communautaire, il faudrait que le système éducatif puisse être harmonisé pour donner les mêmes chances à toute la jeunesse de ces pays selon le Secrétaire général du ministère de l’Education nationale du Mali, Kinane Ag Gadega. C’est dans cet esprit que les ministres statutaires de l’UEMOA ont adopté le 28 septembre 2020 la Directive N°07/2020/CM/UEMOA portant l’organisation du Baccalauréat unique dans l’espace communautaire. Un Bac unique qui en appelle à un contenu unique ou très proche et un temps d’apprentissage également. Pour cette rentrée scolaire 2022-2023, cinq des huit pays de l’organisation notamment le Niger, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Togo et le Bénin commencent officiellement le 19 septembre prochain. Mais pour le Mali, la Guinée-Bissau et le Sénégal, les cours démarreront le 03 octobre. Selon le Secrétaire général du département, la question sur la rentrée à date unique dans la communauté n’est pas encore posée.  » Ca viendra. Ce qui est important est que chaque pays exécute les programmes scolaires dans les temps impartis, ce sont les fondamentaux à asseoir » explique t-il.

Sanctions contre le Mali : jusqu’à quand l’économie peut-elle tenir ?

Depuis le 9 janvier 2022, le Mali est lourdement sanctionné, suite au sommet conjoint réunissant la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA). Illégales et injustes, selon plusieurs observateurs, ces mesures interviennent dans un contexte déjà difficile pour le pays. Quelles sont donc les marges de manœuvres des autorités face à la hausse des prix de certains produits et au risque d’une réduction significative du pouvoir d’achat ? Au-delà se pose la question de la transformation de l’économie malienne, qui doit devenir plus inclusive, surtout au profit des couches les plus vulnérables.

La fermeture des frontières terrestres et aériennes, la suspension des transactions commerciales entre le Mali et les pays de la CEDEAO, à l’exception de certains produits (alimentaires, de grande consommation, pharmaceutiques et les produits énergétiques), la suspension de l’aide financière des institutions de la CEDEAO, notamment la BOAD et la BIDC, le gel des avoirs dans les banques centrales, les sanctions de la CEDEAO / UEMOA à l’encontre du Mali sont la manifestation d’une véritable « guerre économique ». Il nous faut donc « chercher une solution rapide », suggérait l’économiste Modibo Mao Makalou sur les ondes de Radio Kledu le 27 janvier 2022. Ces « sanctions inédites et inexpliquées » tranchent avec les objectifs d’intégration économique et de libre circulation des personnes et des biens de la CEDEAO, née en 1975 à Lagos, précisait-il.

Même si les effets à court terme peuvent être minimisés, en raison notamment des anticipations, l’augmentation subite de la demande, qui se manifeste dans ce genre de situation par un réflexe des consommateurs, peut provoquer une augmentation des prix. C’est qui est observé depuis quelques temps sur plusieurs produits dont les prix ne sont pas contenus, malgré les assurances des autorités et même des opérateurs pour garantir la disponibilité des stocks. Parmi les secteurs concernés, celui des BTP, où le prix du ciment continue de grimper, au désespoir des acteurs.

De 92 500 francs CFA, la tonne de ciment est actuellement cédée entre 125 000 et 130 000 francs par endroits. Les constructions en ont pris un coup. « Pour le moment, j’ai décidé d’arrêter mes 5 chantiers en cours. Parce qu’avec le devis réel que l’on fournit au client, cela n’est plus rentable », explique Amadou Guindo, promoteur et responsable de la société immobilière Andielou.

En ce qui concerne le sucre, le prix au consommateur pour le sucre importé a été fixé à 600 francs CFA, mais dans certains endroits de la capitale il coûte entre 700 et 750 francs CFA, au grand dam des clients et malgré les numéros verts mis à disposition pour dénoncer ces abus.

Durement touchés également, les transporteurs espèrent vivement que les autorités renouent le dialogue afin de trouver des compromis raisonnables entre le Mali et les pays de la CEDEAO, qui dépendent les uns des autres. « Cela fait plus de 2 semaines que nous souffrons en silence, parce qu’avec environ 15 kilomètres d’embouteillages jusque dans la savane, c’est très difficile », soupire Modibo Maïga, transporteur et chargé de cours de droit à l’IAM.

La première contrainte est celle des ressources humaines, les chauffeurs et leurs apprentis bloqués quelque part « dans la nature ». Pour se nourrir, ces derniers sont obligés de « louer des motos pour aller chercher à manger ». Des coûts supplémentaires pour ce transporteur, qui importe des bouillons alimentaires à l’état brut qui seront transformés et conditionnés sur place.

Pour d’autres acteurs du même domaine, les coûts sont encore plus élevés. En effet, ceux qui transportent des produits périssables doivent débourser entre 45 000 et 50 000 FCFA par jour pour assurer le carburant et continuer à faire tourner les camions frigorifiques.

Enclavement

Mais l’analyse des conséquences sur le plan économique amène à se focaliser sur la balance des paiements, qui retrace les transactions que le pays a avec les autres. « Les pays de la CEDEAO ne constituent pas les principaux clients du Mali (ceux auxquels il vend), parce que les exportations du Mali sont axées fondamentalement sur 3 produits : l’or, le coton et les animaux vivants », explique l’économiste Cheick Kader M’baye, enseignant-chercheur à la Faculté des Sciences économiques et de gestion (FSEG).

Les pays de la CEDEAO ne sont les principaux clients ni pour l’or, ni pour le coton, juste pour les animaux vivants, qui ont notamment pour destinations la Côte d’Ivoire et le Sénégal.

« Par rapport aux importations, les pays de la CEDEAO ont pris soin d’exempter les produits qu’ils vendent au Mali », les produits pétroliers, pharmaceutiques et alimentaires entre autres. En ce qui concerne ces importations, la pression demeure, notamment sur les matériaux de construction.

L’autre aspect qui mérite d’être pris en compte et « qui amplifie les conséquences, c’est l’enclavement du pays », note M. M’baye. Une grande partie des produits que nous exportons transite par les pays de la CEDEAO, poursuit-il et il serait judicieux pour nous « de conserver des bonnes relations avec les pays voisins », au risque d’une augmentation des délais et coûts de transport et donc du prix à la consommation.

Résilience jusqu’à quand ?

La fragilité de l’économie malienne, confrontée à de nombreux défis qui entravent son développement, se trouve exacerbée suite à ces mesures. Mais des alternatives pour les autorités existent. «  Sur le très court terme, si la situation reste ainsi, l’une des options sera de compter sur le partenariat public / privé. Notamment des collaborations avec le secteur privé, les grands groupes et les grossistes sur les moyens par lesquels ils peuvent utiliser leurs stocks de marchandises pour stabiliser le marché », note encore M. M’baye.

Des solutions qui peuvent impliquer pour le gouvernement de s’engager par des subventions. Une collaboration dans ce cadre pourrait permettre d’atténuer un peu les effets de la crise. À ce rythme, difficile de prévoir ce qui va se passer demain. « Tout dépendra des anticipations des agents économiques ». Car la situation peut basculer d’un côté comme de l’autre.

En effet, la mise en place d’un mécanisme peut s’avérer très efficace au point que l’on décide finalement de renforcer l’option envisagée. Par exemple, le renforcement du partenariat public / privé peut donner des résultats tels que les idées de réforme structurelle en la matière seront désormais à l’ordre du jour.

Ainsi, on pourrait prédire des résultats positifs ou négatifs si « les agents économiques voient les choses de la même manière ». Il s’agit en tout cas de trouver une solution interne de collaboration afin de parvenir à stabiliser le pouvoir d’achat des ménages grâce à la maîtrise des prix.

Cependant, il y a un décalage entre le discours et la réalité, note M. M’baye. Les autorités ont beau annoncer des accords pour maîtriser les prix, difficile d’en assurer le contrôle. Pour l’économiste, il s’agit pour l’État d’instaurer un véritable cadre de confiance entre lui et le secteur privé afin que ce dernier assure lui-même une certaine rigueur dans le bon déroulement de la collaboration.

Même si le rôle de l’État n’est pas de réguler les prix, il peut souvent intervenir afin d’infléchir la position des acteurs du marché. Mais le défi est le maintien par les autorités d’un vrai « cadre de confiance et de collaboration ». Parce que l’État doit rassurer les acteurs privés, qui investissent de l’argent et dont la vocation est de faire des profits, même « s’il est vrai que l’on est en période exceptionnelle et que tout le monde doit faire des efforts pour la patrie ».

Opportunité ?

Les conséquences économiques, commerciales et financières de ces sanctions sont déjà visibles. Ces dernières, portant notamment sur le gel des avoirs et touchant l’État, se sont manifestées à travers l’annulation de l’Appel public à l’épargne émis par le Mali pour, le 14 janvier 2022, lever 30 milliards de francs CFA. Sa demande de liquidités auprès de la BCEAO, satisfaite à moitié, et l’absence du Mali du calendrier des émissions de titres de l’UEMOA du 1er trimestre 2022 en sont d’autres preuves.

Et, à moyen terme, le gel des avoirs pourrait compromettre la capacité de l’État à faire face à ses dépenses urgents et pénaliser sa vocation à financer ses services publics. Même si les chiffres ne sont pas encore connus, les recettes de l’assiette vont baisser. Le 1er février, le ministre de l’Economie et des Finances Alhousseini Sanou a adressé un courrier aux investisseurs leur expliquant que la Banque centrale n’a pas procédé au paiement de plus de 2 milliards de FCFA, ce qui l’empêche de faire face à ses engagements.

En plus de cette problématique, se pose « la question du risque associé à la dépendance monétaire en situation de crise, parce que les sanctions financières vont jouer sur la monnaie », avertit M. M’baye. Le franc CFA est émis par la BCEAO et le pays n’a pas de moyens d’en disposer sans elle. Et même si les banques nationales sont solidaires du gouvernement, elles dépendent de la banque centrale, qui met des liquidités à leur disposition chaque semaine. Pour les deux dernières semaines, les banques maliennes n’ont reçu que 209 milliards de francs CFA de la BCEAO, alors que les besoins exprimés étaient de 445 et 395 milliards de francs CFA. Dans cette situation, il sera très difficile pour les banques d’injecter de l’argent dans l’économie. Or, en période de crise, c’est grâce à la latitude d’utiliser la monnaie que l’État peut stabiliser l’économie. Selon l’économiste Modibo Mao Makalou, pour 2022, l’État malien a besoin de 1861 milliards de francs CFA pour faire face à ses dépenses ordinaires.

L’objectif de ces sanctions étant de contraindre l’État, cette situation limite véritablement ses capacités d’engagement mais aussi d’endettement. Un réel défi donc à relever. Et si nous avions notre monnaie ? Et donc notre banque centrale, il n’y aurait sûrement pas blocage. Mais « le problème n’est pas fondamentalement la monnaie », répond M. M’baye. « Nous échangeons avec les autres et il serait judicieux de privilégier la voie du dialogue », conseille-t-il.

En tout état de cause, cette crise serait une opportunité si nous pouvions nous poser des questions essentielles comme celle de la gestion de notre économie. En effet, si les recettes d’exportation sont gérées ailleurs, il nous faut prouver qu’une fois transférées elles seront mieux gérées. D’où la problématique de la bonne gouvernance afin de profiter des fruits des recettes du commerce extérieur au maximum, ce qui n’est pas acquis si l’on regarde les statistiques, déplore un acteur.

L’observation de notre économie montre des faiblesses structurelles qui mériteraient d’être corrigées, selon les spécialistes.

Transformation structurelle

En 2020, l’or a engrangé 82% des recettes d’exportation, le coton 6% et les animaux vivants environ 3%. Mais le secteur aurifère est loin d’être pourvoyeur d’emplois. Sa vente représente des recettes en impôts et taxes d’environ 500 milliards de francs CFA par an.

Pour une croissance inclusive qui profite à tout le monde, y compris les plus vulnérables, il faudrait plus de recettes partagées au niveau de l’agriculture, qui représente au moins 60% des emplois. Il faut donc « multiplier les recettes d’exportation des produits agricoles », suggère M. M’baye.

Selon lui, c’est la structure de la création d’emplois qui n’est pas bonne. L’Enquête nationale pour l’emploi de 2018 montre que 77% des emplois sont reçus par relations personnelles et que 17% constituent l’auto-emploi. Il n’y a donc pas d’industrialisation, ni de développement de chaînes de valeur.

Eco : Risques de scission

La menace d’une dislocation de la zone CEDEAO est désormais brandie par le Président nigérian Muhamadou Buhari. Dans des tweets publiés le 23 juin, il a déclaré que la volonté de certains États membres de la zone UEMOA de passer à l’Eco avant les autres pays de la CEDEAO lui « donne un sentiment de malaise ».

La future monnaie commune de la zone souffre déjà d’un clivage entre pays anglophones et francophones, et même d’un manque de confiance, selon le Président Buhari, qui estime « inquiétant qu’un peuple avec lequel nous souhaitons nous associer prenne des mesures importantes sans nous faire confiance pour la discussion ».

Alors qu’il avait demandé en vain le report de la date de lancement de l’Eco, maintenant compromise par la crise de la Covid-19, le géant de la sous-région ouest-africaine (70% de son PIB) n’entend pas adhérer à la monnaie commune sans des garanties sur ses enjeux stratégiques.

Outre les critères de convergence, que la majorité des pays ne remplit pas encore, le Nigeria souhaite faire de l’Eco une monnaie garantissant la souveraineté, la prospérité et la crédibilité de la zone UEMOA, sans lesquelles elle ne tiendra pas.

Fatoumata Maguiraga

Mali – Banques : Des résultats à la hausse

Pour les banques qui ont déjà publié leurs résultats 2019, la tendance est à l’amélioration. La Banque malienne de solidarité (BMS), qui a tenu son Conseil d’administration en mai 2020, enregistre des résultats en hausse. Au cours de ce conseil, la banque a précisé que son total bilan au 31 décembre 2019 s’était établi à 841 milliards de francs CFA, contre 715 milliards au 31 décembre 2018, soit une augmentation de 17,62%. Son résultat net s’est aussi considérablement amélioré, passant sur la même période de 1,2 milliard, ce qui la classait sur cet indicateur à la 11ème place sur 13 banques en 2018, à 6,8 milliards de francs CFA au 31 décembre 2019. C’est plus que lors de l’exercice 2018, mais moins qu’en 2017, où la BMS avait enregistré 7,5 milliards.

La Banque nationale pour de développement agricole du Mali (BNDA) a elle aussi tenu son Conseil d’administration en mai et le constat est identique à celui de la BMS, les résultats sont à la hausse. Le résultat net de la banque est passé de 7,9 milliards en 2018 à 10 milliards de francs CFA en 2019, son produit net bancaire de 36,5 à 40 milliards et enfin son total bilan de 459 milliards à 498 milliards de francs CFA.

La Banque de développement du Mali (BDM), le leader, a également tenu son Conseil d’administration, mais n’a pas encore communiqué ses chiffres, qui, selon les responsables, doivent d’abord être validés à l’issue d’une Assemblée générale. Le Directeur général de la BDM a tout de même déclaré que « les résultats enregistrés en 2019 consolident notre place de 1ère banque au Mali et de 5ème groupe bancaire de l’UEMOA ».

Boubacar Sidiki Haidara

«Bons Covid-19»: plus de 1000 milliards FCFA mobilisés sur le marché financier de l’UEMOA

Pour atténuer les impacts négatifs de la pandémie liée au coronavirus, les États membres de l’UEMOA en concertation avec les partenaires techniques et financiers ont validé un programme d’émissions de « Bons Social Covid-19 » d’environ 1 172 milliards de FCFA, a appris APA mardi. Ce nouvel instrument, mis en place par l’Agence UMOA-Titres en collaboration avec la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), devrait permettre aux États de l’Union économique et monétaire ouest africain (UEMOA) de mobiliser les ressources financières leur permettant de faire face aux urgences liées à la lutte contre la pandémie.

Les « Bons Social Covid-19 » sont des Bons Assimilables du Trésor de maturité 3 mois émis par voie d’adjudication à des taux précomptés inférieurs ou égaux à 3,75%. Ils bénéficient non seulement de l’accès au guichet classique de la BCEAO, mais aussi de l’accès à un guichet spécial COVID de refinancement à 3 mois au taux directeur fixe de 2,5% sur toute leur durée de vie.

A en croire l’institution financière régionale, l’exécution du programme des « Bons Social Covid-19 » au cours des mois d’avril et mai 2020, a connu un franc succès avec la participation de 85 investisseurs de l’UEMOA, une moyenne globale de couverture des émissions de l’ordre de 368% et un taux moyen pondéré des émissions de 3,1433%. La dispersion des taux autour de cette moyenne pondérée, varie entre 2,7574% et 3,5208%.

Le niveau important de la mobilisation des investisseurs en un temps relativement court, démontre non seulement de l’engagement des acteurs pour le développement du Marché des Titres Publics de l’UEMOA, mais aussi et surtout du niveau élevé de leur responsabilité sociale face à l’ampleur de la crise sanitaire qui ébranle le monde, s’est réjouie l’UMOA-Titres.

Pour cette dernière, la « réussite » de ce programme de Bons Social Covid-19 vient confirmer des perspectives radieuses à travers des réformes adaptées qui permettront l’approfondissement du marché primaire à travers la naissance de nouveaux produits, mais aussi une dynamisation du marché secondaire des titres publics de l’UEMOA.

Financement des PME : Accorder les violons

Adopté par le Conseil des ministres de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) du 29 septembre 2015, le dispositif de soutien au financement des Petites et moyennes entreprises (PME) a été lancé dans les pays de la zone en 2018. Une année après, les résultats de sa mise en œuvre sont loin de satisfaire les acteurs. Trois entreprises sur une centaine, éligibles selon les critères du dispositif, ont bénéficié d’un financement au Mali. L’État, les établissements de crédit, la BCEAO, les PME et les structures d’encadrement doivent réévaluer leurs rôles afin que les PME contribuent davantage à la création de richesse.

« Ceux qui détiennent les fonds sont très frileux. Nous avons souvent des projets viables, qui créent de l’emploi et de la valeur ajoutée mais manquent de financement », déplore M. Sanou Sarr, Président du réseau des PME maliennes.  Alors que les banquiers justifient « ce refus », par le taux important d’échecs, ce responsable note que malheureusement, comme dans beaucoup de domaines, la corruption a un impact négatif sur ce type d’initiative. En effet, entre une entreprise qui présente un projet de transformation de fruits, par exemple, et une autre qui propose d’importer un produit de grande consommation, les fonds seront débloqués pour cette dernière parce celui qui gère le dossier au niveau de la banque « se fera payer » sur le fonds reçu. Une pratique difficile à « prouver », mais qui existe réellement, insiste M. Sarr.

Obstacles au financement

L’autre difficulté que rencontrent les PME est relative aux taux d’emprunt, qui constituent « un véritable frein » pour ces entreprises. Plafonnés à 15% (taux globaux) par la BCEAO, ils sont trop élevés. En effet, avec 8 ou 9% de coût et des délais de remboursement réduits, les conditions ne laissent que peu de place à l’optimisme, estime le responsable de la faîtière des PME. Ces taux d’intérêt sont fonction de la durée et du montant des prêtset sont également impactés par « le taux de casse » enregistré par les banques. Identifié par la BCEAO parmi les facteurs de réticence des établissements financiers au financement des PME, le climat des affaires influence aussi négativement la mise en œuvre de la politique communautaire.

L’exigence d’une garantie, qui est un minimum requis pour la banque afin d’être remboursée, est également pour la plupart de ces structures une contrainte majeure compromettant sérieusement leur capacité à prétendre à un prêt. Mais, plus que ce préalable, ce sont plutôt les insuffisances en matière d’organisation qui constituent pour les PME, le véritable problème, rétorque M. Bassirou Diarra, responsable de la division chargée des PME à la Banque nationale de développement agricole (BNDA).

Dirigées à environ 80% par des personnes peu ou pas scolarisées, les PME maliennes souffrent d’une absence de gouvernance en termes de gestion qui compromet sérieusement leur avenir. « Cette organisation inefficace » rend souvent difficile, voire impossible, le simple remboursement d’une échéance en l’absence du dirigeant.

Déjà souligné par la BCEAO dans l’étude ayant précédé la mise en place du dispositif comme l’une des entraves relevées par les établissements de crédit, le manque de « sincérité de l’information financière » est aussi l’une des grandes faiblesses de ces structures. Les plans d’affaires irréalistes ou Les bilans à la commande, réalisés en fin d’activité, ne sont pas rares.

À cela s’ajoute un réel problème de gouvernance, que reconnaît également le responsable de la faîtière des PME. « Certains pensent que créer aujourd’hui sa structure signifie devenir riche », déplore M. Sarr. Pire, certains projets, lorsqu’ils bénéficient de financements, voient ceux-ci être détournés de leur objet initial.

« De mauvais exemples », qui aggravent le faible taux de survie des entreprises débutantes, selon M. Diarra, le responsable de la BNDA.

Avec un taux de remboursement compromis à 90% pour ces structures, la banque continue donc de préférer financer la croissance des entreprises qui « maîtrisent » déjà leur secteur.

De 80 milliards de financement en faveur des PME en 2018, la BNDA a atteint 92 milliards en octobre 2019. À l’instar de cette banque, dédiée à cette activité depuis 14 ans, plusieurs autres établissements financiers se consacrent au financement des PME avec des services pertinents. Malgré cet engagement, les besoins en financements de ces entreprises, qui constituent environ 80% du tissu économique malien, reste insatisfaits. Un constat qui a abouti à l’adoption du dispositif de la BCEAO.

Pistes de solutions

« Ce dispositif est un outil impeccable, innovant, qui fait suite aux cris du cœur des entreprises », se réjouit le Président du réseau malien des PME. Seulement, il a posé des jalons et établi des responsabilités et « de sa mise en place en août 2018 à maintenant, 3 dossiers, dont 2 de banques, sur 132 ont été financés », un résultat insignifiant, selon le représentant des PME.

Même s’il « est prématuré de faire une évaluation du programme, le financement des PME reste une problématique au niveau des banques », reconnaît-on à la BCEAO, notamment à cause du taux de casse.

Pour permettre aux PME de franchir l’étape essentielle de la formalisation, le dispositif a prévu la mise en place de structures d’encadrement chargées de les accompagner dans ce processus. Le comité d’identification de ces structures, qui a démarré ses activités en septembre 2017, a identifié 8 conseillers chargés de cette mission au Mali.

Parmi les mesures préconisées par le dispositif, l’accès des PME à la commande publique reste à mettre en œuvre, car c’est aux États de déterminer, à travers leur législation le quota à leur réserver.  

Des préalables

Même s’il n’a été mis en place qu’en septembre 2019, une année après le lancement du dispositif régional, le point focal, au niveau du Trésor, destiné faciliter le paiement des mandats est un pas dans la réalisation de ses objectifs. S’il est également mis en place au niveau des banques, « son niveau décisionnel » doit être encore relevé pour les impliquer davantage, suggère le Président du réseau des PME.

Pour les entreprises, il « faut d’abord finaliser la charte des PME, pour convenir d’une définition consensuelle des PME et des types d’appui nécessaires à leur développement »,  explique pour sa part M. Moctar Traoré, économiste au cabinet ADG Consulting.

L’État doit jouer toute sa partition afin de créer un environnement favorable au développement des structures, avec par exemple des avantages fiscaux. Des produits financiers spécifiques adaptés à l’environnement complexe et changeant des PME doivent également voir le jour, selon l’économiste.

En plus du dispositif d’appui et d’accompagnement de la BCEAO, il est essentiel de « faciliter l’accès des PME aux services non financiers, pour leur permettre de soumettre des projets consistants aux institutions de financement ».

Ces mesures permettront d’accroître la confiance entre les banques et lesPME, assure M. Traoré. La création d’un dispositif spécifique de garantie pour les petites entreprises pourrait aussi accroître leurs chances de prétendre au financement bancaire.

Il est impérieux de soutenir la dynamique des banques dans le développement de de départements dédiés et la formation de ressources humaines spécialisées dans le domaine. Une mission qui pourrait revenir à la Banque centrale, dans le cadre de l’accomplissement de ses obligations dans ce partenariat pour soutenir les PME.

Compte tenu de leur particularité, les « PME naissantes » doivent aussi bénéficier de services spéciaux d’encadrement et de prise en charge durant une période déterminée, pouvant aller jusqu’à  2 ans.

Au-delà d’être un cadre de concertation entre les parties prenantes, la structure chargée de suivre l’évaluation de la mise en œuvre du dispositif doit être « institutionnalisée », explique le Président du réseau des PME. Les insuffisances dans la communication, qui est cruciale, autour du dispositif et l’homologation des coûts, qui est une réalité au niveau des structures d’encadrement étatiques, sont aussi des prérequis pour l’atteinte des objectifs du dispositif.

 

Réglementation harmonisée des semences en Afrique de l’Ouest

Les principaux acteurs de l’industrie semencière en Afrique de l’Ouest se réunissent dans la capitale sénégalaise, Dakar, les 11 et 12 juin 2019, pour évaluer les progrès réalisés dans la mise œuvre de la réglementation régionale harmonisée des semences. L’évaluation de l’état d’avancement de la mise en œuvre, l’identification des goulots d’étranglement ainsi que l’élaboration d’une feuille de route pour accélérer la mise en œuvre du Règlement semencier sont les principaux thèmes de cette rencontre ouverte ce mardi.

Près de 50 participants à cet atelier viennent des systèmes semenciers nationaux des 17 pays participants, des communautés économiques régionales, des organisations paysannes, des institutions de recherche et des partenaires financiers.

Ces derniers vont approfondir les discussions sur cinq grands domaines à savoir: la certification pour la diffusion des variétés, le contrôle de la qualité et la certification des semences, la certification phytosanitaire des semences, les arrangements institutionnels pour la mise en œuvre de la politique semencière et la participation du secteur privé à la mise en œuvre de cette politique.

Des représentants du Marché commun de l’Afrique orientale et australe et de la Communauté de développement de l’Afrique australe ont également été invités à cette rencontre pour partager leurs expériences.

Rappellerons que le Règlement régional harmonisé sur les semences a été adopté en 2008 par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et en 2009 par l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA). L’objectif premier du Règlement est de créer un environnement favorable à la croissance de l’industrie semencière. Tous les pays membres de la CEDEAO, y compris le Tchad et la Mauritanie, ont adopté la loi.

 

 

 

Transformer l’Afrique de l’Ouest à travers « l’or blanc »

Au fil des années, les économies d’Afrique de l’ouest sont devenues une force incontournable sur tout le continent. Une grande partie de la tendance ascendante de ces économies a été alimentée par des facteurs clés tels que la liberté de circulation dans la région et le commerce transfrontalier. L’impact a été considérable ; des pays comme la Côte d’Ivoire et le Sénégal, par exemple, devraient connaître une croissance de 7% et d’autres comme le Ghana, de 9%.

Dans certains pays, l’industrie cotonnière est déjà en plein essor et il est significatif de noter que sur les 12 principaux pays africains producteurs de coton, 8 sont situés en Afrique de l’Ouest. En novembre 2017, les 4 principaux pays producteurs de coton de la région, co-auteurs de l’initiative sectorielle en faveur du coton également appelés « C4 » (Bénin, Burkina Faso, Mali et Tchad), ont demandé à l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) d’accroître son aide pour améliorer la production de coton. Le C4 a spécifiquement demandé un soutien pour augmenter sa capacité de transformation locale et développer les chaînes de valeur (du coton au textile) dans la région.

 

Cela a suscité un regain d’intérêt de la part d’acteurs internationaux tels que la Société internationale islamique pour le financement du commerce (ITFC), notamment pour développer des interventions clés visant à améliorer la productivité du coton et à valoriser la production cotonnière par le renforcement des capacités, le transfert des connaissances et le commerce des collaborations.

Depuis une décennie, ITFC intervient activement pour soutenir la transformation et la fabrication du coton sur ces marchés en finançant la fourniture des intrants agricoles nécessaires et en achetant le coton graine (ou « coton brut ») directement auprès des agriculteurs et des coopératives pour le transformer en fibre avant l’exportation. Ce faisant, les producteurs de coton sont en mesure de réduire plus rapidement leurs bénéfices. À ce jour, l’ITFC a approuvé 21 opérations de financement d’une valeur de 1,4 milliard de dollars US dans le secteur du coton en Afrique de l’Ouest. Il a également mis en place des programmes visant à développer des liens commerciaux directs entre les pays exportateurs de coton, en particulier entre les pays producteurs de coton d’Afrique de l’Ouest et les pays importateurs de coton du Sud-Est.

Reconnaissant que la chaîne de valeur du coton offre d’énormes possibilités pour l’émergence d’un secteur des PME jeune et innovant, l’ITFC a récemment lancé le Programme de développement des PME en Afrique de l’Ouest, destiné à assurer un meilleur accès au financement. Le programme, qui ciblera les pays de l’Union économique et monétaire de l’Afrique de l’Ouest (UEMOA) – à savoir le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée-Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo – sera complété par le renforcement des capacités et la formation de PME et banques partenaires pour améliorer la bancabilité de leurs projets. Les implications pour les PME du secteur du coton et de sa chaîne de valeur en particulier devraient être énormes, en raison notamment de la sophistication croissante de l’écosystème cotonnier en Afrique de l’Ouest.

Les investissements dans des secteurs tels que le commerce du coton sont essentiels au développement économique des économies ouest-africaines. Il s’agit d’une industrie gigantesque dont les exportations sont en croissance et qui, en tant que telle, offre d’énormes possibilités dans la chaîne de valeur du coton pour la croissance des PME, la création d’emplois, la source de devises et une économie durable axée sur les exportations dans la région.

Aujourd’hui, la plupart des pays du C4 – le Bénin, le Burkina Faso et le Mali – ont réalisé de réels progrès et représentent l’avenir de la production de coton sur le continent. Bien que le secteur continue à faire face à des défis au niveau des réformes institutionnelles et politiques, on ne peut nier que de grands progrès ont été réalisés grâce à des interventions stratégiques d’entités telles que ITFC.

 

Monnaie unique de la CEDEAO : Difficile, mais pas impossible

 

 

Réunis les 23 et 24 octobre à Niamey au Niger, cinq chefs d’État de la CEDEAO ont à nouveau planché sur la question d’une monnaie unique, au centre des débats depuis une vingtaine d’années, mais reportée à maintes reprises. La marche pour y arriver sera encore longue.

Le vœu a été émis par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), il y a 17 ans. Le fossé est resté grand depuis lors entre ce souhait et le passage à l’acte. Le projet a déjà connu quatre reports (2003, 2005, 2009 et 2015) et l’échéance de 2020 n’est plus d’actualité.

Une Union, huit monnaies

Cinq chefs d’État se sont réunis le 24 octobre afin d’examiner les résultats du groupe de travail mis en place depuis 3 ans pour l’atteinte de cet objectif. Un groupe qui réunit, entre autres, les ministres des Finances des pays concernés et les Gouverneurs des Banques centrales.  Entre l’Escudo du Cap-Vert, le Léone de la Sierra Léone, le Dalasi gambien, le Naira du Nigéria, le Cedi ghanéen, le Franc guinéen, le Dollar libérien et le Franc CFA pour les huit pays de la zone UEMOA, les pays de la CEDEAO estiment qu’une monnaie unique devrait faciliter les échanges commerciaux entre leurs différents peuples. « C’est une mission difficile, mais pas impossible », a dit le Président ivoirien Alassane Ouattara. Face aux critères de convergence et de stabilité, les partisans d’une « rupture rapide et systématique » avec le CFA, pour créer une « monnaie africaine régionale », devront encore prendre leur mal en patience. Le mini-sommet visait à accélérer le processus de la mise en place de la monnaie unique de la CEDEAO, mais n’a pas porté fruits, comme l’explique Marcel de Souza, le Président de la Commission de la CEDEAO. « La feuille de route n’a pas été mise en œuvre vigoureusement et les résultats ne sont pas au rendez-vous. De 2012 à 2016, aucun de nos pays n’a pu respecter de manière continue les critères de premier ordre du programme de convergence macro-économique ». L’harmonisation des politiques monétaires de la CEDEAO n’est pas pour demain dans ce marché de 300 millions d’habitants, confronté au fait que les monnaies de sept pays en dehors du franc CFA ne soient pas convertibles entre elles.

 

Abidjan, capitale du franc CFA

La capitale économique ivoirienne a accueilli le 10 avril une session extraordinaire de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). La rencontre a servi, outre la nomination du nouveau président de la commission, de cadre pour un plaidoyer en faveur de la monnaie commune.

Président du pays hôte, Alassane Ouattara est monté au créneau pour défendre le franc CFA, monnaie commune aux 8 pays de l’UEMOA ainsi qu’à 6 autres d’Afrique centrale. « Notre monnaie se porte bien, [elle] est saine et est dans de bonnes mains », a déclaré le chef de l’État ivoirien, par ailleurs président en exercice de l’Union. Depuis plusieurs mois en effet, les appels se multiplient avec virulence, venant de personnalités de la société civile mais aussi d’économistes d’Afrique et de France, pour réclamer la fin du franc CFA, du moins sa parité fixe avec l’euro. Pour la garantir, les États africains doivent déposer 50 % de leurs réserves de change auprès du Trésor français, ce qui rapporte des intérêts. Autour de leur homologue ivoirien, les chefs d’État du Burkina Faso, du Bénin, du Sénégal, du Mali, du Togo, du Niger et de Guinée Bissau, ont applaudi cette déclaration qui semble venir clore un débat qui a même surgi dans la campagne présidentielle française.

Enjeux divers Outre l’analyse de la situation économique de la zone, les chefs d’État ont évoqué les questions de sécurité, avec les menaces persistantes dues au terrorisme. Mais le clou de leur réunion a été la nomination du nouveau président de la Commission de l’UEMOA, pour remplacer le Sénégalais Cheikh Hadjibou Soumaré, qui avait démissionné le 1er décembre 2016 pour convenances personnelles. Après un long bras de fer entre Macky Sall et Mahamadou Issoufou, c’est le Nigérien Abdallah Boureima qui lui succède. Mais l’ancien commissaire chargé des politiques économiques et de la fiscalité intérieure au sein de la Commission devra ensuite « rendre ce poste » à un Sénégalais. La Conférence des chefs d’État a en effet négocié avec le président du Sénégal l’octroi du siège au Niger pour un mandat, jusqu’en 2021. Il reviendra ensuite de manière définitive au Sénégal, dont la capitale abrite pourtant déjà le siège de la Banque centrale des États d’Afrique de l’Ouest, qui ont le franc CFA en partage.

Après la rencontre extraordinaire des chefs d’État, c’est au tour des ministres des Finances et des gouverneurs des banques centrales des États membres de la zone regroupant les pays de l’UEMOA et de la CEMAC ainsi que les Comores, de se réunir pour leur réunion biannuelle, les 13 et 14 avril. À l’ordre du jour, l’examen de la situation économique de la zone, le renforcement de la coopération monétaire, la promotion des échanges commerciaux ainsi que la question de l’intégration des marchés de capitaux.

L’UEMOA décerne une première place au Mali

Bonne nouvelle pour les autorités maliennes en début d’année 2017, le rapport 2016 de la Banque Mondiale vient de classer le pays premier dans l’espace UEMOA pour le climat des affaires et sa bonne gouvernance économique.

Tous les ans, une évaluation est faite sur un certain nombre de critères relatifs à la facilité de faire des affaires dans le pays, à l’accès à certaines infrastructures de base comme les routes, l’énergie, à l’administration du système d’imposition et la qualité de la gouvernance macro-économique d’une manière générale. Pour son rapport officiel de 2016, la Banque Mondiale a classé notre pays, premier en matière de gouvernance et de qualité de l’environnement des affaires.

Si en Afrique de l’Ouest, le Ghana devance le Mali dans ce rapport, il est assorti des constats que le pays est nettement au-dessus de la moyenne régionale de toute l’Afrique subsaharienne, qui est à 49,51 points alors que le Mali est à 52,96 points. Les critères évalués sont la facilité à engager des affaires, la facilité à obtenir tous les permis et documents nécessaires, le système fiscal, l’environnement socio- politique, la gouvernance macro-économique et le fonctionnement des services de l’assiette.

Beaucoup d’autres critères entrent en ligne de compte pour faire cette évaluation initiée par la Banque Mondiale pour mesurer les progrès des différents pays en matière d’évolution du climat des affaires et de la bonne gouvernance économique. « C’est la qualité de la gouvernance économique du Mali qui a été jugée positive par les partenaires techniques et financiers notamment de la Banque Mondiale », souligne-t-on au département des Finances. Une performance facilitée par la mise en œuvre de plusieurs réformes sur le plan national, en matière de fiscalité, de réformes douanières, de réformes des marchés publics.

Déjà, avant ce résultat courant 2016, le Mali avait satisfait à deux contrôle du FMI. Le premier en mars-avril a été approuvée par le conseil d’administration du FMI en juin. Le deuxième en septembre a été approuvé en décembre dernier. « Aux termes de ces deux contrôle, il ressort que le Mali a respecté tous les critères et tous les indicateurs qui figuraient dans le programme et qui sont fondés sur des normes internationalement acceptées en la matière », explique Baréma Boucoum, chargé de Mission.

Malgré, cette performance très salutaire, le ministère des Finances n’entend pas relâcher ses efforts et va poursuivre les réformes en cours et en engager de nouvelles. A commencer par la lutte contre l’enrichissement illicite, afin de continuer sur la dynamique enclenchée. Il s’agit aussi de bien gérer les ressources pour dégager des marges de manœuvre pour les projets d’investissement. «Beaucoup de projet vont sortir de terre grâce à cette gestion des ressources et le Mali bénéficie l’accompagnement des partenaires techniques et financiers comme le FMI, la Banque Mondiale et l’UE », conclut Baréma Boucoum

20 bougies pour la BRVM

La Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) célèbre ses vingt ans d’existence les 17 et 18 décembre prochains. En deux décennies, elle s’est positionnée en tant qu’acteur majeur de la vie économique sous-régionale, a été reconnue championne d’Afrique en termes de progression, et la bourse la plus innovante d’Afrique.

Basée à Abidjan, la BRVM est le fruit de la volonté politique des États de l’UEMOA, dont les ministres de l’Économie et des Finances avaient entériné sa création en 1993. Il faudra attendre trois ans pour en voir la concrétisation avec la mise en place officielle, le 18 décembre 1996 à Cotonou au Bénin, de la société anonyme dotée d’une mission de service public communautaire et disposant d’un capital de 2,9 milliards de francs CFA. Cette bourse de l’espace communautaire compte aujourd’hui 40 sociétés cotées, dont une seule malienne, la Bank of Africa Mali, avec une capitalisation boursière de plus de 7 000 milliards de francs CFA. Selon son directeur général, Edoh Kossi Amenounvé, « la BRVM est résolument engagée à accompagner les États de l’Union et le secteur privé sur la voie de l’émergence ».

Alors qu’elle aura dû attendre le 16 septembre 1998, soit deux ans après sa création, pour le démarrage effectif de ses activités, et 2013 pour le passage à la cotation continue à l’image des autres bourses du continent et d’ailleurs, la BRVM a désormais atteint sa vitesse de croisière et multiplie les innovations. Dernière en date, une application mobile et un nouveau site web, avec pour objectif de rapprocher davantage l’information boursière des populations et contribuer à l’accélération de leur éducation financière.

La cour des grands Depuis le 14 novembre 2016, la BRVM a intégré le prestigieux indice international « MSCI Frontier Markets index ». La bourse a augmenté ses volumes d’échanges, sa valeur annuelle des transactions et même sa capitalisation, qui a bondi de 4 031 milliards de francs CFA au 31 décembre 2012 à 7 500 milliards au 31 décembre 2015, soit une hausse de 86%, ce qui lui permet d’accéder au statut de « marché frontière ». « La BRVM se réjouit de son entrée dans le club select des six bourses africaines (Nigéria, Maroc, Kenya, Île Maurice et Tunisie, ndlr), qui sont visibles sur les radars des investisseurs cherchant à placer leurs ressources dans des marchés à forte rentabilité et à fort potentiel de croissance », a commenté son directeur général.

Toutefois, les principaux défis à venir résident dans l’augmentation du nombre d’entreprises cotées et leur diversification par secteur et pays d’origine, la plupart d’entre elles étant ivoiriennes.

 

 

 

 

 

Banques maliennes : cap vers la standardisation

Les communiqués de presse issus des conseils d’administration des différentes banques maliennes ont rythmé les mois d’avril et mai, chacun annonçant des profits records et un total bilan en progression sur l’année 2015. Au cœur de l’économie, ce secteur se porte donc bien, et connaît de nombreuses mutations qui accompagnent l’évolution du taux de bancarisation, avec une standardisation vers le haut des services apportés à la clientèle, et ce à travers des réseaux de plus en plus présents sur tout le territoire.

En 2015, le paysage bancaire malien a de nouveau été marqué par une forte progression de la plupart des acteurs, qui semblent avoir profité d’une conjoncture économique favorable, avec un taux de croissance du PIB supérieur à 5%, du développement du secteur privé, notamment des grands groupes qui sollicitent des financement structurés dans les domaines de l’agriculture et de l’agro-industrie (CMDT, Groupe Modibo Keïta), et de l’impulsion donnée par l’État pour quelques grands projets. Les 14 banques maliennes affichaient un total bilan, soit l’ensemble de leurs actifs, de plus xx milliards de francs CFA, en progression de xx% par rapport à 2014.

Ce dynamisme s’explique aussi par le développement à marche forcée de leurs réseaux d’agences, d’abord à travers la capitale, mais désormais aussi dans les régions. Le pays comptait 516 guichets à la fin 2014, contre 430 un an plus tôt, soit une progression record de 20%. Cela a eu pour conséquence de séduire de nouveaux clients, avec un taux de bancarisation qui dépassait 15% à la fin 2014, selon la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). Le Mali se classe ainsi au 5ème rang parmi les huit pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), dont la moyenne est de 14,83%. La banque est donc en voie de démocratisation, un phénomène qui est accentué par la multiplication des offres grand public. Pendant longtemps, l’accès à un compte bancaire était rendu difficile par la faiblesse des revenus des populations, les habitudes traditionnelles de thésaurisation (tontines, bas de laine) et des conditions d’accès aux services bancaires inaccessibles pour la majorité des populations. Avec la généralisation des prêts à la consommation, plus de souplesse dans leur octroi, et la mise à disposition de cartes de retrait et de paiement nationales, communautaires (GIM UEMOA) et internationales (Visa ou Mastercard), qui sont utilisables dans plus de 380 distributeurs automatiques de billets (DAB), la plupart des banques maliennes se rapprochent des standards internationaux, et séduisent ainsi une classe moyenne en progression, tout comme les PME/PMI. Selon le Dr Boubou Cissé, ministre de l’Économie et des Finances, ce sont « plus de 1 673 milliards de francs CFA de crédits qui ont été consentis en février 2016 ».

Taux d’inclusion financière Cela dit, pour certains, comme le PDG de la Banque nationale de développement agricole (BNDA), Moussa Alassane Diallo, au lieu de taux de bancarisation, il faut désormais utiliser l’indicateur de taux d’inclusion financière, qui tient compte de « toutes les transactions financières qui se font sans compte bancaire, notamment les transferts d’argent ». Ce taux atteindrait 37%, faisant des technologies de l’information et de la communication, de la monnaie électronique en particulier, l’un des grands leviers de développement de la finance au Mali, comme ailleurs en Afrique. Ces services ont aujourd’hui pris un tel poids que l’opérateur Orange vient d’annoncer la création d’Orange Finances Mobile, un établissement de monnaie électronique doté d’un capital de 900 millions de francs CFA, opérant sous la marque Orange Money en partenariat avec la Banque internationale pour le commerce et l’industrie au Mali (BICIM), filiale du géant bancaire français BNP-Paribas. À la question da savoir si les opérateurs Télécoms constituent une menace pour les acteurs traditionnels du secteur, les banquiers répondent plutôt par la négative, arguant que leurs services sont complémentaires. Pourtant, l’accès privilégié au client à travers leur téléphone fait désormais des « Telcos » des acteurs incontournables, qui pourraient bien bousculer « le petit monde feutré de la banque ».

À la recherche de la taille critique Fort de leur succès sur le marché national, les plus solides des banques maliennes ont fait le pari de l’internationalisation, avec l’implantation de filiales dans d’autres pays de l’UEMOA. C’est le cas de la Banque de développement du Mali (BDM), premier établissement du pays, présent en Guinée Bissau depuis le milieu des années 2000, qui s’est installée en 2015 au Burkina Faso et en Côte d’Ivoire, sous l’enseigne Banque de l’Union. Son directeur général, Amadou Sidibé, souhaite désormais « faire une pause pour consolider le tout, avant d’envisager de demander l’agrément bancaire pour d’autres marchés, comme le Sénégal ». Quant à la Banque malienne de solidarité (BMS), dirigée par Babaly Ba depuis sa création en 2002, elle a également ouvert en 2015 sa filiale ivoirienne en plein cœur du Plateau, le quartier des affaires d’Abidjan. Même si les marchés sous-régionaux offrent encore de belles perspectives de croissance, il est probable que les banques maliennes, dont l’internationalisation est tardive, n’y joueront que les seconds rôles, compte tenu de la concurrence exacerbée (27 banques en Côte d’Ivoire) et de l’avance prise par les réseaux panafricains tels qu’Ecobank, BOA, Attijariwafabank, ou Banque Atlantique, par ailleurs très bien implantés au Mali.

Toutefois, pour contrer ces puissants acteurs, l’État a favorisé en 2015 l’absorption de la BHM, en difficulté, par la BMS, effective depuis le 31 mars 2016. La nouvelle BMS, détenue à 100% par l’État et ses démembrements, se place ainsi au deuxième rang des banques de la place, derrière la BDM. Avec plus de 540 milliards d’actifs, elle est aujourd’hui davantage capable d’accompagner la politique gouvernementale de soutien au secteur privé.

Salon de l’entrepreneuriat jeune: la 3ème édition valorise les MPME

Créé dans le but de favoriser l’intégration, les rencontres et les échanges entre jeunes entrepreneurs , le salon des jeunes entrepreneurs de la zone UEMOA (Saje- UEMOA) est un espace dédie aux jeunes créateurs, chefs d’entreprises et porteurs de projets. Prévue du 27 au 30 avril prochain au Centre International de conférence de Bamako (CICB), la 3ème édition du salon des jeunes entrepreneurs se veut garante de l’entrepreneuriat jeune à  travers la promotion des micros, petites et moyennes entreprises. Soixante dix exposants et de nombreux experts seront présents au salon. L’objectif: échanger et proposer des solutions adaptées aux problèmes spécifiques des micros, petites et moyennes entreprises (MPME). En effet, la jeunesse constitue un énorme potentiel pour la création d’emplois à  travers l’entrepreneuriat. Au Mali, par exemple, les statistiques estiment que 12 500 sur 100 000 nouveaux jeunes qui se présentent chaque année sur le marché de l’emploi, pourraient être des entrepreneurs soit 12,5% d’entre eux. C’est fort d’un tel constat que Drissa Coulibaly dit Idy, président du (Saje- UEMOA) souhaite à  travers ce salon créer une synergie d’action et un réseau d’affaire afin de relever le défi de l’entrepreneuriat jeune. Pour cette édition, ce sont environs 3000 visiteurs qui sont attendus à  Bamako notamment les participants de la Côte d’Ivoire et du Burkina Faso. Le salon sera articulé autour d’activité telles que les exposition, conférences débats, rencontres B to B,espace Cv. Les innovations de cette année. Deux journées seront dédiées chacune aux étudiants et aux femmes entrepreneurs. Le coût d’organisation de cette 3ème édition s’élève à  38 850 000 Fcfa. Tous au CICB du 27 au 30 avril.

BRVM Day : la bourse au service des économies africaines

A l’occasion des Journées BRVM organisées dans plusieurs pays d’Afrique, nous avons rencontré Edoh Kossi Amenounve, le PDG de la Bourse régionale des valeurs mobilières de l’Uemoa. Chaque année, la BRVM, aujourd’hui classée comme la 6è bourse en Afrique, s’illustre avec une capitalisation boursière en hausse constante et des nouvelles introductions de sociétés, qui ont compris tout l’intérêt d’être cotées en bourse et de lever des capitaux pour poursuivre leur développement et leur croissance. Journaldumali.com: Le Mali vient d’organiser sa BRVM Day, parlez-nous de cet évènement? Edoh Kossi Amenounve : Ces journées dont la première de l’année 2015 a eu lieu à  Cotonou au Bénin, ont pour but de sensibiliser à  la culture boursière, d’attirer plus d’investisseurs vers la bourse. Lors de la BRVM day de Bamako, nous avons présenté la BRVM, dont le siège est à  Abdijan face à  un public de financiers, de banquiers, d’assureurs, mais aussi d’étudiants, de journalistes etc… Le message qu’il faut faire passer est le rôle majeur de la finance dans le développement des économies africaines, comment la bourse peut aider à  accélérer la croissance en Afrique quant on sait les prévisions de 5,7% pour le continent en 2015. Journaldumali.com: Quel impact ont ces journées BRVM ? Avez-vous senti un engouement croissant pour le monde de la bourse? Edoh Kossi Amenounve :Vous savez, depuis trois ans, la BRVM est dans un processus de redécollage. Les indices boursiers sont en hausse. Le volume des transactions lui aussi s’accroà®t. Au Sénégal par exemple, nous avons eu deux nouvelles introductions de société avec Total Sénégal et la BOA qui ont connu un franc succès. D’ailleurs, une étude de Havas précise que la BRVM représente la 5è bourse en termes de perspectives, après Lagos, Johannesburg, Casablanca et Nairobi. Journaldumali.com: Comment la Bourse peut-contribuer à  la croissance des économies africaines? Edoh Kossi Amenounve: Des liens certains sont établis entre bourses et croissance économique.Depuis la résorption de la crise financière internationale, les économies américaines ont redémarré, les à‰tats-Unis ont aujourd’hui une bourse des plus dynamiques, avec l’indice Nasdaq des entreprises les plus cotées et une capitalisation de plus de 5000 trillions de dollars. En Europe, il y a un retour net vers les marchés financiers, avec l’indice CAC4 et une embellie favorable même après la crise. Aujourd’hui, si les pays africains veulent booster leur croissance, elles ont intérêt à  s’intéresser à  la bourse, qui leur sera d’un grand apport financier, notamment pour les investissements à  long terme, le développement des infrastructures, qui va à  terme créer de la richesse. Mais ce qu’il faut, c’est que les bourses africaines soient mieux soutenues, mieux organisées et réglementées car les besoins en financement sont très urgents.

La paix s’invite à la table de l’’Uemoa

La première session de l’Union économique a vu la participation de quarante députés venus des huit pays de l’Uemoa avec notamment la participation de cinq membres issus du conseil national de transition du Burkina Faso, conseil qui fait office de parlement dans ce pays. La rencontre a permis aux députés de se pencher sur un certain nombre de questions spécifiques comme le cas du Niger dont le président du parlement est hors du pays, une situation inédite qui intéresse le parlement sous régional d’autant qu’il est difficile de dire si ce président est en exil, en fuite ou s’il est simplement menacé. Paix et sécurité La paix et la sécurité ont occupé une place primordiale dans les travaux. La situation au nord du Mali, les exactions de Boko Haram au Niger, au Tchad, au Nigéria et au Cameroun et les attentats de Bamako ont fait l’objet de résolutions pour accompagner les Etats touchés d’autant que soutient le patron de la commission de l’Uemoa, Cheikh Haguibou Soumaré « rien de durable ne peut se construire au plan économique sans la paix et la sécurité dans une sous-région en proie à  des troubles majeurs à  endiguer au plus vite ». Les conclaves de la commission interparlementaire de l’Uemoa passent en revue le rapport de l’union présenté par le président de l’Uemoa. Ce rapport décortique la gouverne institutionnelle des huit pays de l’union notamment à  travers la balance des paiements, les importations, les exportations, le déficit budgétaire, le Pib, le taux de croissance, en un mot beaucoup de questions macro-économiques et financières. Il en ressort que malgré la crise « la sous-région ouest –africaine se porte bien et présente de bonnes perspectives économiques » selon Cheikh Haguibou Soumaré. Des questions politiques ont été abordées et la commission interparlementaire de l’Uemoa a décidé d’envoyer des observateurs sous peu au Togo pour la présidentielle, au Bénin pour les législatives et en Côte D’ivoire pour la présidentielle. Le Sénégal qui prévoit des élections référendaires ne sera pas observé.

La BRVM fait son «Media Day» à Bamako

Edoh Kossi Félix Amenounve, l’actuel Directeur Général de la BRVM, a présidé ce Média Day, destiné à  davantage faire connaà®tre les activités de la bourse régionale au Mali aux côtés de Mamadou Sanogo, président du Conseil d’administration de la BRVM Mali. l’antenne Mali est désormais dans une logique de communication intensive pour faire adhérer les entreprises du privé au monde de la Bourse : « Pour que les marchés boursiers soient efficaces, il faut que l’information donnée au public soit fiable, mais aussi de qualité », a rappelé le patron de l’institution basée à  Abidjan. Un défi de taille lorsqu’on sait la vitesse à  laquelle l’information est donnée grâce aux nouvelles technologies de l’information et de la communication. De plus, les perspectives 2014 veulent que la BRVM enregistre de plus en plus d’introductions de sociétés. Parmi elles, le groupe hôtelier Azalai pourrait très prochainement faire son entrée sur la place financière ouest-africaine. Démocratiser la bourse Cotation, emprunt obligataires, marchés d’intermédiation, toutes ces notions ont ensuite fait l’objet de questions de la part de la vingtaine de journalistes maliens présents à  ce Média Day, tenu le 12 juin à  l’hôtel Salam de Bamako. Le jargon boursier n’étant pas accessible à  tous, les responsables de la BRVM ont expliqué ces concepts en détail et démontré tout l’intérêt de passer d’une « logique bancaire » pour s’autofinancer à  une « logique de marché boursier » o๠les levées de fonds peuvent être substantielles et directes, tout en boostant la croissance des économies africaines. Lors de ce Média, un bilan des activités 2013 de la BRVM a été présenté. Si la capitalisation globale de la Bourse atteinte désormais les 6000 milliards de francs CFA, la plaçant comme 6è bourse africaine après Johannesburg, Lagos, Casablanca, le Caire et Nairobi, force est de constater que seules deux entreprises maliennes sont cotées jusqu’ici. « D’o๠l’intérêt de ce Média, se réjouit Amadou Djéry Bocoum de l’Antenne Nationale BRVM de Bamako. Le Média Day s’est achevé par la production d’un mini article par les journalistes invités et sur un thème choisi. l’équipe constituée par le Journaldumali.com, Les Echos, Option et Depechesdumali.com a remporté le jeu et reçu une enveloppe symbolique de 200.000 CFA, des mains du Directeur Général de la BRVM, qui espère ainsi pérenniser la relation entre les Médias et la Bourse régionale des valeurs mobilières de l’UEMOA. Après Bamako, rendez-vous à  Abidjan ?

SAJE-UEMOA: des innovations pour cette 2è édition

A la fin de la première édition tenue en avril 2013, le promoteur du SAJE-UEMOA, Drissa Coulibaly, dans une interview accordée à  Journaldumali.com, affirmait que le programme à  l’époque a été adapté au contexte du pays. « Initialement, il y avait beaucoup de choses qui étaient prévus. La crise a un peu réduit notre marge de manœuvre et nous pensons que la deuxième édition verra la réalisation de toutes les activités inscrites au programme du salon ». Comme nouveautés cette année: le « Prix CCIM du meilleur projet jeune » dédié aux personnes ayant entre 20 et 40 ans qui souhaitent entreprendre ou développer leurs activités. Ouvert à  tous les pays de l’UEMOA, ce prix est doté d’une valeur de 2 millions de Francs CFA financé par la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali (CCIM) dont 1 million de francs pour le lauréat, 600 000 F pour le deuxième nominé et 400 000 F CFA pour le troisième. Ce prix, selon les initiateurs du salon, vise « à  promouvoir l’entrepreneuriat jeunes à  travers un appui aux jeunes à  développer leurs activités ou à  entreprendre dans les secteurs porteurs et innovants de l’économie notamment celui des PMI/PME» . Il est également prévu un espace B to B pour nouer des contacts avec des dirigeants d’entreprise et partenaires financiers et un espace conseil pratiques création d’entreprise. Cet espace est un programme spécial de rencontres d’affaires avec des experts et partenaires financiers pour aider les jeunes à  mieux construire leurs projets et les assister à  créer leur entreprise. Des conférences et ateliers sont également prévus. Plus de 100 exposants et 3 000 visiteurs sont attendus à  cette deuxième édition qui a pour thème « Problématique de financement de l’entrepreneuriat jeune dans l’espace UEMOA ».

CIP UEMOA: fin de la 33ème session ordinaire

Du 24 mars au 03 avril 2014, s’est tenue la 33ème session du Comité Inter-parlementaire de l’Union économique et monétaire ouest africaine (CIP-UEMOA) au Grand hôtel de Bamako. Plusieurs sujets relatifs à  l’état d’avancement de l’intégration au sein de l’Union, le renouvellement des instances du Comité Interparlementaire de l’UEMOA étaient à  l’ordre du jour. « Les débats enrichissants et les éclairages apportés sur certains chantiers ont été d’une grande utilité pour les élus que nous sommes, notamment la libre circulation des personnes et des biens, la poursuite du programme d’hydraulique villageoise et les initiatives prises par les comités de haut niveau sur la sécurité alimentaire, l’énergie durable, le financement des économies des à‰tats membres de l’union ainsi que la paix et la sécurité dans l’espace communautaire », a déclaré Victor Dagnon, président du CIP-UEMOA. « Installer l’institution dans les meilleurs délais » Autre point abordé par les participants, C’’est la mise en œuvre de la deuxième phase du programme économique régional ainsi que les préparatifs de la tenue, en 2014, de la conférence des investissements à  Dubaà¯, aux Emirats Arabes Unis. Les parlementaires ont salué l’entrée en vigueur des textes relatifs au parlement de l’Union. « Sur cette question capitale, nous avons exprimé notre profonde reconnaissance aux Chefs d’Etats et de gouvernement qui ont ratifié les actes constitutifs du parlement. Nous les invitons à  tout mettre à  Âœuvre en vue de l’installation de cette institution dans les meilleurs délais » ont-ils fait savoir. Sur les questions de démocratie et de paix dans la sous-région, préalables indispensables à  la construction d’un espace économique, harmonisé et prospère, la 33ème session a vivement recommandé l’organisation d’un atelier sur les processus électoraux des Etats membres, en vue de l’harmonisation des différents codes électoraux. Une motion spéciale a été adressée au président de la République Ibrahim Boubacar Keita et au président de l’Assemblée Nationale, Issiaka Sidibé, pour leur disponibilité et leur marque d’estime pour l’institution parlementaire de l’UEMOA.

CIP UEMOA : la session inaugurale à Bamako

l’ouverture a été présidée par le président du Comité Interparlementaire de l’Union Economique Ouest Africaine(UEMOA), Victor Dagnon du Bénin, en présence d’Issaka Sidibé président de l’Assemblée Nationale du Mali. Pendant deux semaines, les députés présents tous à  Bamako échangeront et discuteront sur l’activité de l’institution sous régionale. Cette session prévoit, entre autres, une communication sur l’accord de partenariat Economique entre la région Afrique et l’Union Européenne dont les négociations, à  chaque étape, ont été portée à  connaissance des députés, dans une démarche inclusive et de partage de l’information. En outre, la session sera le lieu du traditionnel renouvellement des instances du CIP. Elle aura à  discuter des activités menées l’année dernière et entendra des comptes rendus de groupes de travail initiés par le CIP. l’autre temps fort de cette session sera dédié aux perspectives de la mise en place du parlement de l’UEMOA. « Il faut le dire et le répéter, C’’est avec beaucoup de soulagement que nous avons appris que depuis le 10 février 2014, tous les actes relatifs au parlement de l’UEMOA ont été ratifiées et déposées par l’ensemble des Etats de l’union et sont entré en vigueur » a déclaré l’honorable Dagnon. La session sera également informée des textes préparés pour accompagner la mise en place du parlement. Cette cérémonie d’ouverture a été l’occasion pour le président du CIP UEMOA de présenter à  nouveau, au nom du comité interparlementaire, leurs chaleureuses félicitations au président de l’Assemblée Nationale malienne. « Nous saluons la clairvoyance des députés du Mali qui vous ont porté au perchoir de l’auguste institution » a-t-il déclaré. De son coté, le président de l’Assemblée Nationale du Mali a salué le CIP pour leur présence effective au Mali qui témoigne de leur attachement au principe démocratique. Puis il a rassuré que les députés maliens joueront leur rôle parlementaire au sein de du CIP. Il faut rappeler que le comité interparlementaire a été de tout C’œur avec le peuple malien et lui a manifesté la solidarité des populations de la sous région. « J’ai encore à  l’esprit l’importante rencontre d’une délégation du CIP avec le bureau de l’Assemblée Nationale les 3 et 4 septembre 2012, au plus fort de la crise malienne.

Législatives: les observateurs de l’UEMOA en visite de travail à la CENI

C’’était ce matin à  Korofina en commune I du district de Bamako. Après une heure d’entretien avec Mamadou Diamoutani président Commission électorale nationale indépendante (CENI), l’honorable Moussa ZANGAOU, député nigérien et Chef de délégation a livré son impression sur l’objet de leur visite. «Nous sommes là  ce matin pour recueillir les éléments d’appréciation de la CENI sur nos observations du 1er tour du scrutin du 24 novembre dernier. Au total nous sommes une dizaine d’observateurs qui seront déployés sur le terrain. Nos équipes seront à  Sikasso, Ségou, Kayes, Mopti. Particulièrement je serai à  Gao pour l’observation » a t-il déclaré. Cette démarche du comité interparlementaire a été appréciée par le président de la CENI qui a ensuite lancé un appel aux populations à  sortir massivement afin d’augmenter le taux de participation. A chaque mission dans le cadre des élections, la délégation du CIP UEMOA procède à  des visites de travail avec les institutions en charge des élections, les partis politiques. Ces activités selon le chef de la délégation, ont permis aux observateurs de consolider leur connaissance sur le processus électoral au Mali et de s’informer sur le niveau de préparation sur toute l’étendue du territoire national. Les parlementaires ont aussi pour missions de collecter les textes et documents afférents au scrutin, d’analyser le contexte et l’environnement politique, d’examiner les mesures et dispositions prises et de faire des observations et recommandations sur le déroulement du scrutin. Rappelons que ces observateurs sont venus du Bénin, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, de la Guinée Bissau, du Niger, du Togo et du Sénégal.